"La technique parfaite pour embrasser une fille en moins de 30 secondes"

Oui, je viens de voir ça.. c'est vraiment une mentalité de violeur.

Sans même prendre le temps de leur demander leur prénom, Vitaly va directement à l'essentiel.

Je n'ai pas la même conception de "l'essentiel"...

Et en fait, ça sert à quoi d'embrasser des dizaines de filles rapidement? "ses futures conquêtes" ?? Conquêtes? Je ne suis pas sure, puisque le but est de les embrasser rapidement... De même, je trouve le coup du questionnaire pour arriver à ses fins très déstabilisant...

Quelques commentaires sous la vidéo :

j'ai essayé ce truc et je n'ai reçu qu'une claque!

J'ai essayé cet après midi dans les rues de Paris... Bilan : j'ai pris 4 paires de baffes, je me suis fait mordre 3 fois, j'ai un oeil au beurre noir, une à bien voulu, mais c'est moi qui voulait pas ! ! !

Essaie de faire ça en France mon gars :-)

Cylia a écrit:De même, je trouve le coup du questionnaire pour arriver à ses fins très déstabilisant...

En fait ça me fait penser à une scène du stupidissime et génial film "Postal".

"Si tu n'es pas d'accord pour faire un attentat-suicide, saute à cloche-pied en rond tout en chantant un menuet."

Autrement dit, une inversion totale du concept de consentement, ce n'est plus "Est-ce que tu veux ?" mais "Fais un effort pour prouver que tu ne veux pas"

Les commentaires sont révélateurs en ce qui concerne les soi-disant 75%... Enfin après je me demande comment et pourquoi on peut avoir l'idée d'essayer, m'enfin.

Grunt : C'est exactement ça, surtout la dernière question "au moins une bonne raison de ne pas l'embrasser", en fait je me demande, c'est quoi pour lui une bonne raison du coup? Parce que comme tu dis, si ce n'est plus "est-ce que tu veux", mais prouver que tu ne veux pas, et pour ça je suppose que dire simplement "je n'ai pas envie", ça ne compte pas comme une "bonne" raison. A "je n'ai pas envie" il faudra développer "pourquoi".

Cylia a écrit:A "je n'ai pas envie" il faudra développer "pourquoi".

Ben, ce n'est pas très difficile, non ?

La première idée qui me vient à l'esprit est : Je me sentirais mal-à-l'aise si cela se passe devant tout le monde. Si quelqu'un que je connais m'aperçoit, il va me faire chier par la suite.

Après, la cause du sentiment de mal-à-l'aise dépendra de la personne embrassée. Pour l'une, ça serait "ça me gène devant tout ce monde", pour l'autre, "ça me gène de faire ça avec un inconnu", etc.

De combien de secondes une personne normale a-t-elle besoin pour répondre "comme il faut" ?
(Là, je pose vraiment la question. Je ne sous-entends pas que tout le monde peut le faire en une seconde.)

Ben pour moi, la question c'est pas de savoir si c'est difficile ou pas, mais plutôt si c'est vraiment nécessaire... Fin' je veux dire, si je dis que j'ai pas envie, ça m'exaspère de devoir me justifier, surtout si c'est un inconnu.

Ptain mais le gros lourd quoi. Déjà le mec qui me demande si j'ai un copain je l'envoie chier direct, pas vous? Je trouve ça assez incroyable de faire passer pour normal d'emmerder des filles dans la rue.

Et un type qui te demande "Salut, vous êtes polyamoureuse ? Vous habitez chez vos parents ?"

l'elfe a écrit:Ptain mais le gros lourd quoi. Déjà le mec qui me demande si j'ai un copain je l'envoie chier direct, pas vous?

Non, pas moi.
(Réponse sérieuse).

Je l'éconduis poliment, sauf s'il me plaît (c'est rare avec les mecs).

Grunt déjà tu as pas été harcelée par des armées de lourds qui viennent te renifler comme des chiens affamés avec un nonosse et qui te demandent si t'as un propriétaire légitime.
D'autre part, "envoyer chier" peut très bien être poli aussi (même si là franchement ce serait pas forcément le cas).

l'elfe a écrit:Déjà le mec qui me demande si j'ai un copain je l'envoie chier direct, pas vous?

Si. Et si il demande quand même une "bonne raison" de ne pas l'embrasser je lui dis que j'ai pas envie et je ne m'explique pas.

Mais quand j'étais plus jeune je me sentais quand même mal d'envoyer péter les mecs (je le faisait quand même car mon envie d'être laissée tranquille était plus forte que tout). Ça arrive que dans des livres ou dans des films, voir des chansons, on voit des gens se rencontrer dans la rue par hasard et cette rencontre est présentée comme belle. Du coup je gardais dans un coin de ma tête qu'il fallait bien que dans certains cas ce type de rencontres se fasse. Du coup, soit je me pensais moi même trop froide, pas assez ouverte, d'autant plus que je suis quelqu'un d'assez peu sociable. Je me disais qu'une autre aurais peut-être mieux pris les tentatives de drague. Soit je pensais que c'était leur méthode à eux qui n'était pas la bonne, parce que je me rendais bien compte que certains était agressif dans leur manière même d'aborder, qu'il n'avaient pas l'air d'y croire eux-mêmes (maintenant je pense que le but premier du harcèlement de rue n'est pas la drague mais le contrôle des femmes dans l'espace public). Mais à aucun moment je n'osais me dire carrément que la drague dans la rue n'avais rien de nécessaire dans cette société. Récemment j'ai réalisé que la majeur partie de la production culturelle était faites ou approuvées par des hommes. Même ce qui est produit par des femmes est imprégné d'une culture majoritairement faite par des hommes. Du coup, toutes ces belles histoires de rencontre dans la rue c'est un peu du mansplaining à grande échelle. Des hommes qui écrivent des histoires pour montrer aux femmes comment elles sont censées réagir fasse à quelque chose que eux ne connaissent pas. On est toutes censées être cette femme spontanée qui ne va pas voir le problème d'accepter une proposition juste pour voir, sinon nous sommes tristes et vides. Nous sommes censées faire comme si nous étions nées de la dernière pluie, comme si nous n'avions jamais vécu la violence que représente ces intrusions répétées dans notre bulle quand nous nous déplaçons dans l'espace public.
Tout ce paragraphe pour dire que certaines femmes, influencées par les grandes histoires de romantisme spontané dont on nous rabat les oreilles depuis notre enfance, pourraient mettre de côté leur malaise par peur de passer pour la rabat-joie, celle qui ne sait pas être spontanée etc.

Van Poppel a écrit:Et un type qui te demande "Salut, vous êtes polyamoureuse ? Vous habitez chez vos parents ?"

Pourquoi ça serait différent? Parce qu'ils sont a priori sur la même longueur d'onde en matière de polyamour? Mais, personnellement, la question n'est même pas de savoir si le type peut me plaire. La question c'est que c'est pas le moment, je ne suis pas dans de bonnes dispositions. J'aime marcher vite, perdue dans mes pensées, et quand on éclate ma bulle ça me fait généralement chier.

Grunt a écrit:Non, pas moi.
(Réponse sérieuse).

Je l'éconduis poliment, sauf s'il me plaît (c'est rare avec les mecs).

Le type pose une question indiscrète. Ça ne le regarde pas donc c'est ce que je lui répondrais. Il ne demande pas s'il peut discuter (ce à quoi je répondrais certainement non de toute façon). Par ailleurs, si tu te faisais souvent emmerder par des gens qui prennent ta politesse pour une invitation à continuer je pense qu'au bout d'un moment tu serais beaucoup moins poli.

ui c'est vrai quand je me faisais harceler j'essayais toujours de dire non poliment. Mais quand les gars te suivent dans toute la ville jusqu'à ce que tu cesses d'être polie et souriante, la fois d'après tu es polie et souriante beaucoup moins longtemps. Jusqu'à ce qu'au final tu sois carrément agressive dès le départ. C'est le seul truc qui marche, même si du coup tu te fais insulter.

l'elfe a écrit: qui te demandent si t'as un propriétaire légitime.

C'est cet aspect-là qui me dérange le plus. Que je sois en couple ou pas n'est pas ce qui compte, ce qui compte, c'est que j'ai envie ou pas. Et là, c'est
J'ignore s'il considère comme des réussites les baisers où il force manifestement la fille qu'il embrasse...

A noter aussi ceux qui chouinent dans les commentaires sur le fait qu’en France, ça marche pas. Genre « toutes des chieuses, c’est mieux ailleurs ». Ben casse-toi alors, pauvre tache.

l'elfe a écrit:Grunt déjà tu as pas été harcelée par des armées de lourds qui viennent te renifler comme des chiens affamés avec un nonosse et qui te demandent si t'as un propriétaire légitime.

Non, en effet. Mes trois anecdotes d'abordage par des mecs homos (et fort polis au demeurant) n'ont rien à voir avec le harcèlement agressif et quotidien subi par les femmes, j'en suis conscient.

Il m'est déjà arrivé de refuser en arguant du fait que j'étais en couple. Mais bon, au moins, ça marche très bien, contrairement à "je ne suis pas intéressée" qui donne lieu à des "pourquoi" et à des essais pour montrer qu'on devrait être intéressée...

C'est vexant de ne pas être intéressée parce que le mec part du principe que si tu n'es pas intéressée c'est qu'il n'est pas intéressant, à moins d'avoir une solide raison pour.
Je trouve ça assez triste les affinités et les non-affinités ça existe

Le fait que je sois intéressée ou pas dépend de moi et non de la personne.
Si on me propose une glace au chocolat (peut-être la plus délicieuse au monde), je ne serais pas intéressée parce que je n'aime pas cela. N'empêche que cela resterait la glace la plus délicieuse au monde. Ca n'enlève rien de sa valeur.

...

Nurja a écrit:Le fait que je sois intéressée ou pas dépend de moi et non de la personne.
Si on me propose une glace au chocolat (peut-être la plus délicieuse au monde), je ne serais pas intéressée parce que je n'aime pas cela. N'empêche que cela resterait la glace la plus délicieuse au monde. Ca n'enlève rien de sa valeur.

Ça pourrait aussi être quelque chose que tu aimes mais à ce moment là tu est déjà calée ou tu as la nausée etc. C'est pareil pour les rencontres. Dès fois, c'est juste pas le bon moment ni les bonnes circonstances.

@pierregr
Après le tumblr "Au revoir homophobes" il va falloir créer celui "Au revoir gros relous".

Effectivement, Laine, ça peut aussi être circonstanciellement mal placé

Je dois avoir une sacrée sale tronche parce que je n'ai pas souvenir d'avoir été emmerdée par des mecs relous.
En même temps ces dernières années je me baladais souvent avec un ou deux gamins collé à mes jambes
Mais non même avant, ou même cette année ou j'ai quand même repris les études à la fac, je n'ai pas souvenir d'avoir été abordée par des relous. C'est peut-être la région, ou ma trombine, ou je ne sais pas, enfin je ne m'en plains pas. Par contre j'ai eu quelques occasions de rentrer seule à la nuit tombée en ville et je ne me sentais pas fière malgré tout, sans pour autant avoir de raison tangibles de me sentir mal.

C'est pour cela que j'ai dit non à deux mecs qui voulaient "entamer une relation avec moi": en réalité, ils voulaient juste "sexer". Avec moi, avec une autre, qu'importe...