Les parents toxiques
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- sandrineAncien⋅ne
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Les parents toxiques
10.05.13 19:42
Un sujet ouvert dans komançavaaujourdui sur les parents toxiques, culpabilisants, possessifs, violents physiquement et moralement... m'a fait réaliser que rien que sur ce forum nombreux, nombreuses sont ceux et celles qui ont vécu des choses affreuses.
C'est déjà beaucoup de pouvoir en parler, mais comment faire pour en sortir?
Numa a évoqué Alice Miller (le Drame de l'Enfant doué - à moi aussi cet ouvrage a beaucoup apporté, en m'aidant à identifier puis assumer mes sentiments "négatifs". J'en avais déjà parlé dans le fil "Châtiments corporels pour les enfants":
(Rétrospectivement, les interventions de numa sur ce sujet prennent tout leur sens... - voir ci dessous:)
https://feminisme.1fr1.net/t256p105-chatiments-corporels-pour-les-enfants#22054
C'est déjà beaucoup de pouvoir en parler, mais comment faire pour en sortir?
Numa a évoqué Alice Miller (le Drame de l'Enfant doué - à moi aussi cet ouvrage a beaucoup apporté, en m'aidant à identifier puis assumer mes sentiments "négatifs". J'en avais déjà parlé dans le fil "Châtiments corporels pour les enfants":
sardine a écrit:J'en reviens à Alice Miller (qui m'a profondément marquée, c'est le genre d'ouvrages dont on se dit qu'il y a "avant" et "après" sa lecture...), qui parle des violences psychologiques autant que des violences physiques (qui sont hélas souvent complémentaires...):
La plaie sans doute la plus profonde – ne pas avoir été aimé tel qu'on était – ne peut guérir sans travail du deuil. Elle peut, avec plus ou moins de succès, être bridée par des mécanismes de défense (comme par exemple dans la grandiosité ou la dépression), ou bien, comme dans la compulsion de répétition, se rouvrir sans cesse. C'est également le cas dans la névrose obsessionnelle et la perversion. Les réactions méprisantes des parents face au comportement de l'enfant sont enregistrées en lui sous forme de souvenirs inconscients, et emmagasinées dans son corps.
L'avenir du drame de l'enfant doué (1994), Alice Miller (trad. Léa Marcou), éd. PUF, coll. Le fil rouge, 1996 (ISBN 2-13-047554-X), chap. III. Le cercle vicieux du mépris, Le mépris dans le miroir de la thérapie, p. 83
Dans le Drame de l'enfant doué, elle rapporte divers exemples de violences psychologiques, certaines extrêmes (de mémoire: "Une petite fille est désespérée: pour la punir son père a découpé vivant son hamster devant elle"), mais la plupart sont simplement du mépris, de l'indifférence.
Or s'il est envisageable d'interdire légalement les sanctions corporelles, comment pourrait-on interdire le mépris et l'indifférence, qui pourtant sont souvent largement aussi destructeurs?
(Rétrospectivement, les interventions de numa sur ce sujet prennent tout leur sens... - voir ci dessous:)
https://feminisme.1fr1.net/t256p105-chatiments-corporels-pour-les-enfants#22054
- Lubna—
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Re: Les parents toxiques
10.05.13 20:21
sardine a écrit:Un sujet ouvert dans komançavaaujourdui sur les parents toxiques, culpabilisants, possessifs, violents physiquement et moralement... m'a fait réaliser que rien que sur ce forum nombreux, nombreuses sont ceux et celles qui ont vécu des choses affreuses.
C'est déjà beaucoup de pouvoir en parler, mais comment faire pour en sortir?
Numa a évoqué Alice Miller (le Drame de l'Enfant doué - à moi aussi cet ouvrage a beaucoup apporté, en m'aidant à identifier puis assumer mes sentiments "négatifs". J'en avais déjà parlé dans le fil "Châtiments corporels pour les enfants":sardine a écrit:J'en reviens à Alice Miller (qui m'a profondément marquée, c'est le genre d'ouvrages dont on se dit qu'il y a "avant" et "après" sa lecture...), qui parle des violences psychologiques autant que des violences physiques (qui sont hélas souvent complémentaires...):
La plaie sans doute la plus profonde – ne pas avoir été aimé tel qu'on était – ne peut guérir sans travail du deuil. Elle peut, avec plus ou moins de succès, être bridée par des mécanismes de défense (comme par exemple dans la grandiosité ou la dépression), ou bien, comme dans la compulsion de répétition, se rouvrir sans cesse. C'est également le cas dans la névrose obsessionnelle et la perversion. Les réactions méprisantes des parents face au comportement de l'enfant sont enregistrées en lui sous forme de souvenirs inconscients, et emmagasinées dans son corps.
L'avenir du drame de l'enfant doué (1994), Alice Miller (trad. Léa Marcou), éd. PUF, coll. Le fil rouge, 1996 (ISBN 2-13-047554-X), chap. III. Le cercle vicieux du mépris, Le mépris dans le miroir de la thérapie, p. 83
Dans le Drame de l'enfant doué, elle rapporte divers exemples de violences psychologiques, certaines extrêmes (de mémoire: "Une petite fille est désespérée: pour la punir son père a découpé vivant son hamster devant elle"), mais la plupart sont simplement du mépris, de l'indifférence.
Or s'il est envisageable d'interdire légalement les sanctions corporelles, comment pourrait-on interdire le mépris et l'indifférence, qui pourtant sont souvent largement aussi destructeurs?
(Rétrospectivement, les interventions de numa sur ce sujet prennent tout leur sens... - voir ci dessous:)
https://feminisme.1fr1.net/t256p105-chatiments-corporels-pour-les-enfants#22054
C est terrifiant
Une amie me racontait l autre jour qu'enfant ,elle avait domestiqué un lapin.
En rentrant de l école ,elle demande à sa mère de la salade pour le nourrir. Comme d habitude, sa mère la lui donne.Seulement,il n y a plus d animal dans la cage.
La mère l a fait cuir et le servira au repas. Ce jour là ,il y a des invités.
Ma copine me raconte: " Je n arrêtais pas de pleurer...je les regardais manger mon lapin et tout le monde se foutait de moi.Je pleurais et eux, ils riaient..."
Son récit m a semblé d une violence et d un sadisme insupportables.
C est loin d être la seule violence que sa mère lui a infligée et aujourd'hui elle se sent encore obligée de la recevoir,quand cette dernière vient chez elle ,elle est toujours sur les nerfs,c est une épreuve mais elle ne lui dit pas "Je ne veux plus te voir".
Moi ça me rend dingue et je ne sais pas quoi faire.
Il faut arrêter de songer que l on doit quelque chose à ses parents du simple fait qu ils sont nos parents.Les liens du sang ne sont pas sacrés.Il faut arrêter avec ça!
Plus globalement,il y a finalement peu de temps que j ai commencé à réfléchir à toute la maltraitance psychologique qu on inflige aux enfants.Cette manie qu on a de tourner en dérision leurs chagrins . ( Il y a quelques temps ,un jeune enfant pleure dans un magasin de chaussures,il semble être terrifié par la vendeuse qui lui essaie des godasses et ...tout le monde rigole...c est vrai qu est ce que c est drole un enfant qui a peur! Qu'est ce qu on s éclate!)
- InvitéInvité
Re: Les parents toxiques
10.05.13 20:31
Ouh putain l'histoire du lapin me choque trop
Et c'est vrai que c'est très rare de voir des adultes prendre au sérieux les souffrances d'un enfant...
Et c'est vrai que c'est très rare de voir des adultes prendre au sérieux les souffrances d'un enfant...
- CyliaAncien⋅ne
- Messages : 1044
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Re: Les parents toxiques
10.05.13 20:32
Personnellement, je ne saurais pas expliquer de quelle façon j'ai réussi à m'en sortir (je considère qu'aujourd'hui je me suis extirpée de cette relation toxique même si il subsiste encore quelques petits soucis) mais je dirais que ça a été un enchaînement de choses qui m'ont poussée à en avoir assez et surtout à prendre du recul sur les choses, sur moi-même, sur les autres...
Je ne sais pas trop par quel "miracle" mais un jour j'ai fini par me poser les "bonnes" questions, et il y a peut être aussi le fait que deux traits de caractère opposés en moi, qui sont a)la trop-gentillesse/sacrifice et b)l'indépendance/indifférence à ce qu'on pense de moi, se sont toujours retrouvés en conflit intérieur et à un moment donné l'un a pu enfin prendre le pas sur l'autre... Je ne sais pas. Mais je dois dire que le trait b) m'a bien aidée pour me sortir de cette situation, ça donne une certaine force, et par la même occasion cet espèce de "je m'enfoutisme" m'a permise de remettre en question le lien de sang sacré dans le calme, bien qu'il n'avait déjà à la base pas grande importance à mes yeux (j'ai été très seule et éloignée de ma famille entière pendant longtemps, je dirais même abandonnée, alors qu'on vienne me parler de lien du sang me fait bien ricaner, quand même)
C'est horrible l'histoire du lapin! puis lui servir à manger mais au secours!! oO
ça me rappel aussi quand j'étais gamine et que ma mère avait abandonné ma chienne pendant que j'avais le dos tourné... et après elle se demande pourquoi je lui fais pas confiance vis-à-vis de mes chiens...
Je ne sais pas trop par quel "miracle" mais un jour j'ai fini par me poser les "bonnes" questions, et il y a peut être aussi le fait que deux traits de caractère opposés en moi, qui sont a)la trop-gentillesse/sacrifice et b)l'indépendance/indifférence à ce qu'on pense de moi, se sont toujours retrouvés en conflit intérieur et à un moment donné l'un a pu enfin prendre le pas sur l'autre... Je ne sais pas. Mais je dois dire que le trait b) m'a bien aidée pour me sortir de cette situation, ça donne une certaine force, et par la même occasion cet espèce de "je m'enfoutisme" m'a permise de remettre en question le lien de sang sacré dans le calme, bien qu'il n'avait déjà à la base pas grande importance à mes yeux (j'ai été très seule et éloignée de ma famille entière pendant longtemps, je dirais même abandonnée, alors qu'on vienne me parler de lien du sang me fait bien ricaner, quand même)
C'est horrible l'histoire du lapin! puis lui servir à manger mais au secours!! oO
ça me rappel aussi quand j'étais gamine et que ma mère avait abandonné ma chienne pendant que j'avais le dos tourné... et après elle se demande pourquoi je lui fais pas confiance vis-à-vis de mes chiens...
- JezebelAncien⋅ne
- Messages : 2182
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Re: Les parents toxiques
10.05.13 20:55
Ca fait depuis que je suis jeune ado (10/11 ans) que je pense ça, notamment suite à ma relation avec mon père. On m'a toujours prise pour une dingue parce que les parents, on leur doit le respect (pourtant c'est eux qui ont choisi (dans la plupart des cas) de nous avoir, non?) et que la famille c'est sacré. Ce genre "d'argument" me gonfle profondément, aussi je suis ravie de voir que d'autres pensent comme moi, c'est réconfortant d'un certain côté.Lubna a écrit:
Il faut arrêter de songer que l on doit quelque chose à ses parents du simple fait qu ils sont nos parents.Les liens du sang ne sont pas sacrés.Il faut arrêter avec ça!
Quant à la souffrance des enfants déconsidérée apr les adultes, oui, c'est quelque chose que j'essaie de faire comprendre et à mon compagnon et à ma mère (pourtant tous les 2 très réceptifs sur le sujet) mais ça a du mal à passer.
Pourtant je ne suis pas proche des enfants, c'est une écatégorie" avec laquelle j'ai du mal à établir des liens mais je ne supporte vraiment pas la manière dont illes sont traité-es.
- CyliaAncien⋅ne
- Messages : 1044
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Re: Les parents toxiques
10.05.13 21:05
Idem, je pense ainsi depuis mes 10 ans à peu près... Ma famille m'a reproché d'avoir frappé ma mère (réponse que j'ai donné après qu'elle m'ai mis un coup de poele dans la gueule, je précise) au nom des liens sacrés de blablabla, mais ...Lol quand même? Enfin quoi, et elle elle enfreint pas les liens sacrés de la famille quand elle me massacre la tronche sans aucune raison? oO Ce qui m'amène à penser que les liens de la famille et tout ça, c'est un peu comme parfois la liberté d'expression, ça marche que dans un sens, et c'est surtout pour ça que cet argument me gonfle. La famille sacrée, c'est un peu comme l'amitié sacrée, ça revient à accepter tout et n'importe quoi peut importe le degré de bien ou de mal, au nom de pseudo valeur qui sortent tout droit de mon **
Je me demande, Jezebel, si ce n'est pas parce que tu n'arrive pas à concidérer la manière dont on traite les enfants que tu n'arrive pas à établir de liens avec eux? Parce que c'est le cas pour moi, je crois, enfin je me pose la question, j'ai du mal à supporter la façon dont on les traite et dont on les considère, et c'est peut être pour ça que je suis mal à l'aise avec les enfants... J'ai peur d'établir un lien, parce que j'ai peur de leur dire des choses en contradiction avec ce que leur disent leur parents ou autres adultes qui les entourent, et ça pourrait créer des problèmes...
Je me demande, Jezebel, si ce n'est pas parce que tu n'arrive pas à concidérer la manière dont on traite les enfants que tu n'arrive pas à établir de liens avec eux? Parce que c'est le cas pour moi, je crois, enfin je me pose la question, j'ai du mal à supporter la façon dont on les traite et dont on les considère, et c'est peut être pour ça que je suis mal à l'aise avec les enfants... J'ai peur d'établir un lien, parce que j'ai peur de leur dire des choses en contradiction avec ce que leur disent leur parents ou autres adultes qui les entourent, et ça pourrait créer des problèmes...
- Lubna—
- Messages : 359
Date d'inscription : 04/01/2013
Re: Les parents toxiques
10.05.13 21:26
Oui c est horrible, j étais complètement retournée quand elle me l a raconté.En même temps sa mère ...Un jour où mon amie ose mentionner le viol dont elle a été victime,sa mère lui a sorti "oui enfin..violée violée on n a jamais vraiment trop su hein!"Cylia a écrit:
C'est horrible l'histoire du lapin! puis lui servir à manger mais au secours!! oO
ça me rappel aussi quand j'étais gamine et que ma mère avait abandonné ma chienne pendant que j'avais le dos tourné... et après elle se demande pourquoi je lui fais pas confiance vis-à-vis de mes chiens...
On ne va pas me dire que cette femme ne mériterait pas que ma copine lui crache à la gueule!
Pour revenir à ce que tu dis de ta chienne,les animaux sont le support de nombreuses violences et "trahisons" parentales.
J ai vécu une période de très haute tension avec ma mère et c est dingue parce qu'un deux souvenirs me revenaient sans cesse :
-le jour où elle a laissé mon beau-père se "débarrasser" de notre chat.Je n ai jamais su ce qu il était devenu
-la fois où elle m a raconté que mon chien s était sauvé alors qu'il avait été euthanasié (et moi j attendais son retour,je rêvais qu'on le retrouvait)
Je n ai pas pu m empêcher de lire ces deux épisodes comme des preuves qu'elle était indigne de confiance.
Ca rejoint ce qu on disait plus haut sur la façon dont on considère les enfants.Peut être qu on ne se rend pas compte à quel point on peut être blessant et méprisant parfois.Sans doute devrait -on se montrer bien plus vigilants.
- InvitéInvité
Re: Les parents toxiques
11.05.13 9:44
Je pense que certains manquent sans doute d'empathie (et de respect) par rapport aux enfants. Sans doute parce que, dans leur tête, un enfant vaut moins qu'un adulte (un peu comme les animaux qui sont considérés comme moins importants que les humains...)Lubna a écrit:Ca rejoint ce qu on disait plus haut sur la façon dont on considère les enfants.Peut être qu on ne se rend pas compte à quel point on peut être blessant et méprisant parfois.Sans doute devrait -on se montrer bien plus vigilants.
- colcatAncien⋅ne
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Re: Les parents toxiques
11.05.13 10:15
Ca m'insupporte cette société dans laquelle on doit tout aux "aînés" et où on laisse l'enfant (l'avenir!) de côté. La culture des vieux, le respect qui leur est du (mais au nom de quoi bon sang?) argl ça me met de mauvais poil.
Je trouve ça vraiment grave et c'est ce genre de comportements je crois qui me donnent le plus la sensation que notre société est vraiment malade.
Je trouve ça vraiment grave et c'est ce genre de comportements je crois qui me donnent le plus la sensation que notre société est vraiment malade.
- michekhenAncien⋅ne
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Re: Les parents toxiques
03.09.13 23:21
je suis effrayée par le nombre de parents qui s'en prennent aux animaux de leurs enfants pour les punir. Je croyais que les cas que je connaissais étaient des exceptions.
c'est atroce et toujours traumatisant, les enfants (non-traumatisés) ont un lien spécial avec les animaux.
c'est atroce et toujours traumatisant, les enfants (non-traumatisés) ont un lien spécial avec les animaux.
- koAncien⋅ne
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Re: Les parents toxiques
05.09.13 13:44
Je n'ai jamais réussi à dire à mon père qu'il n'aurait jamais du se comporter comme il l'a fait quand j'étais petite . Mais je m'en souviens encore, et ça remonte régulièrement. Le résultat, c'est que je suis beaucoup plus proche de ma mère, mais je n'arrive pas et ne souhaite pas couper les ponts avec mon père.
- OmniiaAncien⋅ne
- Messages : 2909
Date d'inscription : 20/10/2012
Re: Les parents toxiques
05.09.13 14:35
C'est terrible ce que tu as vécu ko
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Les parents toxiques
05.09.13 15:08
Violence et humiliation, ce qu'on peut faire de pire à quelqu'un...
ko.
Peut-être toi aussi tu pourrais être intéressée par la lecture d'Alice Miller (le Drame de l'enfant doué, par exemple...)?
ko.
Peut-être toi aussi tu pourrais être intéressée par la lecture d'Alice Miller (le Drame de l'enfant doué, par exemple...)?
- IridaceaAncien⋅ne
- Messages : 2950
Date d'inscription : 12/05/2015
Re: Les parents toxiques
17.08.15 23:19
Je me permets de remonter ce vieux sujet…
De façon plus large, j'ai l'impression que les personnes issues de familles faiblement toxiques auront une vision un peu idéalisée du lien familiale, qui aura effectivement pour elles été source de soutien, d'amour, de bonheur, en dépit des travers de leurs parents (je suis au courant que tout le monde a des défauts).
A contrario, une personne issue d'une famille toxique sera ébaubie de voir que les parents de ses ami-e-s les traitent comme des êtres humains autonomes et pas comme des supports à leurs névroses.
D'où une grande incompréhension, renforcé par le discours sociétal de l'importance de la famille, insupportable durant les fêtes (et dont on se demande bien à qui il sert, hum), qui fait (et c'est un peu à rapprocher de la psychophobie) que les premières ne vont pas comprendre les propos des secondes rejetant ces parents, cette famille toxiques. Elles vont sortir des discours sur l'acceptation des défauts d'autrui, le soutien entre proches, etc. alors même que la famille toxique détruit ces liens et écrase les individus vulnérables (les enfants le plus souvent).
J'ai vécu ça récemment : une amie était choquée que je dise que je ne souhaitais pas soutenir mon père dans ce qu'il vivait en ce moment, que ça me pesait de faire ça pour lui. Et elle de me sortir que la famille, les parents, faut les aider en cas de coup dur. J'ai eu beaucoup de mal à expliquer (en fait je n'ai pas pu) que mon père avait été toxique pour moi, et que je n'ai pas envie d'investir mon énergie dans une relation toxique.Jezebel a écrit:Ca fait depuis que je suis jeune ado (10/11 ans) que je pense ça, notamment suite à ma relation avec mon père. On m'a toujours prise pour une dingue parce que les parents, on leur doit le respect (pourtant c'est eux qui ont choisi (dans la plupart des cas) de nous avoir, non?) et que la famille c'est sacré. Ce genre "d'argument" me gonfle profondément, aussi je suis ravie de voir que d'autres pensent comme moi, c'est réconfortant d'un certain côté.Lubna a écrit:
Il faut arrêter de songer que l on doit quelque chose à ses parents du simple fait qu ils sont nos parents.Les liens du sang ne sont pas sacrés.Il faut arrêter avec ça!
De façon plus large, j'ai l'impression que les personnes issues de familles faiblement toxiques auront une vision un peu idéalisée du lien familiale, qui aura effectivement pour elles été source de soutien, d'amour, de bonheur, en dépit des travers de leurs parents (je suis au courant que tout le monde a des défauts).
A contrario, une personne issue d'une famille toxique sera ébaubie de voir que les parents de ses ami-e-s les traitent comme des êtres humains autonomes et pas comme des supports à leurs névroses.
D'où une grande incompréhension, renforcé par le discours sociétal de l'importance de la famille, insupportable durant les fêtes (et dont on se demande bien à qui il sert, hum), qui fait (et c'est un peu à rapprocher de la psychophobie) que les premières ne vont pas comprendre les propos des secondes rejetant ces parents, cette famille toxiques. Elles vont sortir des discours sur l'acceptation des défauts d'autrui, le soutien entre proches, etc. alors même que la famille toxique détruit ces liens et écrase les individus vulnérables (les enfants le plus souvent).
- AraignéeAncien⋅ne
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Re: Les parents toxiques
17.08.15 23:45
Ben personnellement, malgré leurs défauts et leurs névroses, je m'entends bien avec mes parents, j'apprécie de les voir régulièrement, mais je comprends très bien le fait de couper les ponts avec des parents toxiques.
Ca me fait penser à ma mère, ce que tu écris. Elle a coupé les ponts avec sa propre mère. Et l'autre jour, une amie à elle, de culture catholique-donc-il-faut-pardonner, lui disait qu'elle devrait essayer de penser aux bons moments et pardonner. Du coup, une fois cette amie partie, ma mère était seule chez elle, à tenter de se souvenir de bons moments avec sa mère... sauf qu'à chaque souvenir, elle prenait la gifle de l'humiliation, du mépris, de la perversité de sa mère. Non, y a pas eu de bons moments, et non, y a aucune raison de pardonner et renouer des liens. Quand j'étais enfant (jusqu'à une dizaine d'années environ, époque où ma mère a pris sa décision), mes grands-parents maternels venaient un dimanche sur deux. Du coup, une semaine sur deux, ma mère était malade. Du jeudi au samedi, elle était malade parce qu'elle savait que sa mère allait venir ce dimanche, et du lundi au mercredi, elle était malade parce que sa mère était venue ce dimanche... Y a un moment, faut savoir préserver sa santé mentale, psychique et physique.
Ca me fait penser à ma mère, ce que tu écris. Elle a coupé les ponts avec sa propre mère. Et l'autre jour, une amie à elle, de culture catholique-donc-il-faut-pardonner, lui disait qu'elle devrait essayer de penser aux bons moments et pardonner. Du coup, une fois cette amie partie, ma mère était seule chez elle, à tenter de se souvenir de bons moments avec sa mère... sauf qu'à chaque souvenir, elle prenait la gifle de l'humiliation, du mépris, de la perversité de sa mère. Non, y a pas eu de bons moments, et non, y a aucune raison de pardonner et renouer des liens. Quand j'étais enfant (jusqu'à une dizaine d'années environ, époque où ma mère a pris sa décision), mes grands-parents maternels venaient un dimanche sur deux. Du coup, une semaine sur deux, ma mère était malade. Du jeudi au samedi, elle était malade parce qu'elle savait que sa mère allait venir ce dimanche, et du lundi au mercredi, elle était malade parce que sa mère était venue ce dimanche... Y a un moment, faut savoir préserver sa santé mentale, psychique et physique.
- InvitéInvité
Re: Les parents toxiques
18.08.15 0:53
Pendant un temps je me suis considérée comme orpheline d'une certaine manière, mais je n'utilise pas ce terme, car j'ai pas perdu mes parents, iels sont toujours en vie.
J'en avais marre d'entendre les gentes dire que la famille passe avant tout, de minimiser les VEO.
Récemment j'ai décidé d'aider un peu ma mère, mais sans me mettre en danger, et je lui ai expliqué que ce serait dur et que fallait pas s’attendre à des miracles de ma part et elle a accepté.
Elle m'a raconté que le tribunal lui avait pardonné sa façon de me traiter, mais moi aucun tribunal ne m'a aidée à gérer ça et la suite des VEO.
Voila, ma mère je lui ai dit qu'elle était seule à pouvoir se pardonner, et j'ai bien vu que contrairement à mon géniteur, elle s'en veut vraiment. Sans quoi je ne serais jamais retournée la voir.
Mais je l'ai fait parce que je le voulais (enfin je pense), et pour une fois je n'ai pas fait de cauchemars plusieurs jours avant de la voir, et des rêves où ma famille me trahit, m'abandonne, ou ma mère me frappe, où mon géniteur me hurle dessus, j'en fais plusieurs par mois, parfois par semaines.
J'ai résisté quand ma tante a voulu me convaincre de venir à Noël, au début j'ai dit oui et les cauchemars avaient redoublé, c'était presque toutes les nuits pendant 3 semaines. J'ai fini par lui dire que je ne viendrai pas, elle m'en a voulu mais j'en ai rien à faire.
Je te rejoins Araignée, à un moment c'est une question de survie de dire non.
J'en avais marre d'entendre les gentes dire que la famille passe avant tout, de minimiser les VEO.
Récemment j'ai décidé d'aider un peu ma mère, mais sans me mettre en danger, et je lui ai expliqué que ce serait dur et que fallait pas s’attendre à des miracles de ma part et elle a accepté.
Elle m'a raconté que le tribunal lui avait pardonné sa façon de me traiter, mais moi aucun tribunal ne m'a aidée à gérer ça et la suite des VEO.
Voila, ma mère je lui ai dit qu'elle était seule à pouvoir se pardonner, et j'ai bien vu que contrairement à mon géniteur, elle s'en veut vraiment. Sans quoi je ne serais jamais retournée la voir.
Mais je l'ai fait parce que je le voulais (enfin je pense), et pour une fois je n'ai pas fait de cauchemars plusieurs jours avant de la voir, et des rêves où ma famille me trahit, m'abandonne, ou ma mère me frappe, où mon géniteur me hurle dessus, j'en fais plusieurs par mois, parfois par semaines.
J'ai résisté quand ma tante a voulu me convaincre de venir à Noël, au début j'ai dit oui et les cauchemars avaient redoublé, c'était presque toutes les nuits pendant 3 semaines. J'ai fini par lui dire que je ne viendrai pas, elle m'en a voulu mais j'en ai rien à faire.
Je te rejoins Araignée, à un moment c'est une question de survie de dire non.
- IridaceaAncien⋅ne
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Date d'inscription : 12/05/2015
Re: Les parents toxiques
18.08.15 9:13
@Araignée : je pense que toute personne au courant du fait que la famille (et l'entourage proche) est à l'origine de la plupart des violences sur les enfants évitera de tenir ce genre de discours niais sur la famille et le pardon.
Je pensais particulièrement à ces gens qui, face à une anecdote mettant clairement en scène des comportements abusifs de la part de parents, vont nier ou minimiser leur impact en les normalisant : « mais c'est normal, toutes les mamans s'inquiètent pour leurs petits ». Ça me donne envie de hurler et de coller des baffes, parce que ça nie frontalement tout ce que j'ai enduré (endure encore un peu) de la part de mes parents, et les conséquences que ça a pour moi aujourd'hui.
@Drärk : c'est bien que ta mère se remette en question et admette que ses actes étaient injustes. Ça n'efface pas ce qu'elle t'a fait, mais ça permet à une éventuelle relation future d'avoir une base plus saine (même si distante).
Je trouve que la reconnaissance de la part des agresseurs des faits et de leur gravité, peut aider à la reconstruction. Ma mère refuse de reconnaître la gravité de son comportement toxique, et les conséquences sur moi, parce que ses parents (toxiques eux aussi, haha) étaient pires. Apprenez donc que vous pouvez tout faire à vos gosses ; tant que c'est moins grave que ce que vous ont fait subir vos propres parents, personne ne pourra vous le reprocher.
Une chose impressionnante, c'est que tant que je vivais chez mes parents, j'étais incapable de m'apercevoir de leur toxicité. Ma mère avait dans sa bibliothèque un exemplaire de Parents toxiques (synthèse*), et je l'avais lu à un moment, mais pas moyen de voir que les comportements de mes parents étaient décrits dedans tant j'étais persuadée de leur normalité (je pensais simplement que mes parents étaient un peu relous/dysfonctionnels).
*Il s'agit d'un site d'entre-aide chrétien, donc la toute fin du résumé présente les opinions de l'auteur-e de l'article, qui pense notamment que Jésus-Christ est le meilleur accompagnateur qui soit. Néanmoins, tout ce qui est tiré du livre est fidèle à mon souvenir.
Je pensais particulièrement à ces gens qui, face à une anecdote mettant clairement en scène des comportements abusifs de la part de parents, vont nier ou minimiser leur impact en les normalisant : « mais c'est normal, toutes les mamans s'inquiètent pour leurs petits ». Ça me donne envie de hurler et de coller des baffes, parce que ça nie frontalement tout ce que j'ai enduré (endure encore un peu) de la part de mes parents, et les conséquences que ça a pour moi aujourd'hui.
Bel exemple de somatisation, heureusement que ta mère a pu arrêter ça. Moi je marche sur des oeufs quand je parle à ma mère, un mot de travers et c'est la fin du monde.Araignée a écrit:Quand j'étais enfant (jusqu'à une dizaine d'années environ, époque où ma mère a pris sa décision), mes grands-parents maternels venaient un dimanche sur deux. Du coup, une semaine sur deux, ma mère était malade. Du jeudi au samedi, elle était malade parce qu'elle savait que sa mère allait venir ce dimanche, et du lundi au mercredi, elle était malade parce que sa mère était venue ce dimanche... Y a un moment, faut savoir préserver sa santé mentale, psychique et physique.
@Drärk : c'est bien que ta mère se remette en question et admette que ses actes étaient injustes. Ça n'efface pas ce qu'elle t'a fait, mais ça permet à une éventuelle relation future d'avoir une base plus saine (même si distante).
Je trouve que la reconnaissance de la part des agresseurs des faits et de leur gravité, peut aider à la reconstruction. Ma mère refuse de reconnaître la gravité de son comportement toxique, et les conséquences sur moi, parce que ses parents (toxiques eux aussi, haha) étaient pires. Apprenez donc que vous pouvez tout faire à vos gosses ; tant que c'est moins grave que ce que vous ont fait subir vos propres parents, personne ne pourra vous le reprocher.
Une chose impressionnante, c'est que tant que je vivais chez mes parents, j'étais incapable de m'apercevoir de leur toxicité. Ma mère avait dans sa bibliothèque un exemplaire de Parents toxiques (synthèse*), et je l'avais lu à un moment, mais pas moyen de voir que les comportements de mes parents étaient décrits dedans tant j'étais persuadée de leur normalité (je pensais simplement que mes parents étaient un peu relous/dysfonctionnels).
*Il s'agit d'un site d'entre-aide chrétien, donc la toute fin du résumé présente les opinions de l'auteur-e de l'article, qui pense notamment que Jésus-Christ est le meilleur accompagnateur qui soit. Néanmoins, tout ce qui est tiré du livre est fidèle à mon souvenir.
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