L’âge de la sexualisation de la femme… et de la fille.

Attention à ne pas tomber enceinte trop jeune, je comprends, mais pas plus d'explications que ça??
Et attention aux relations sexuelles trop jeune, avec quelqu'un qui n'en vaut pas la peine, il faut quand même le dire à sa fille ça !

Moi au contraire de vous, j'étais en retard sur les autres jeunes filles : j'ai eu mes règles j'avais presque 15 ans, j'étais donc moins formée que les autres, moins intéressante. Je les enviait. Maintenant je me dis que ça a ses bons côtés de "se transformer" pas trop vite.
(mon angoisse principale cela dit était liée à la peur d'avoir un problème gyneco et de ne pas pouvoir avoir d'enfant).

Nurja a écrit:

Cylia a écrit:Pourquoi, il faut faire attention si on a nos règles?

Surtout qu'il est possible de tomber enceinte sans avoir eu ses règles (si une fille est fécondée alors que pour la première fois, il y a ovulation).

ouais enfin ce serait méga pas de pot quand même, faire un gosse dès le premier ovule...

Non, pas plus d'explications... Mais ce que je trouvais choquant c'est qu'à douze ans je ne pensais pas un instant à coucher avec des garçons, et le fait d'avoir mes règles ou non, fondamentalement, ça n'y changeait rien de rien!
Comme toutes mes copines j'ai commencé à penser au sexe (je veux dire, à vraiment faire l'amour) quand j'ai eu dix-sept, dix-huit ans, et encore, pour le passage à l'acte, j'ai ressenti une certaine pression sociale. Encore vierge à dix-huit ans, on me considérait comme une cruche, une nunuche. Mais pour de vrai dans ma tête j'étais pas encore tout à fait prête. Et la première fois ça n'a pas été terrible terrible, j'avais peur, j'étais déboussolée par la nouveauté du truc...
En plus j'avais choisi un mec de trente ans (justement), je lui ai dit que j'étais vierge, du coup je pensais qu'il ferait gaffe de ne pas trop me bousculer. Eh bien ça a été tout le contraire, il trouvait ça excitant d'initier une jeunette, alors il m'a fait la totale. Résultat j'ai flippé tout du long, et puis j'ai eu mal en plus, et lui tout fier: "Hein tu n'imaginais pas tous ces trucs?"  

Comme quoi vraiment il y a souvent un sérieux décalage entre le ressenti des mecs et celui des filles...   

En plus j'avais choisi un mec de trente ans (justement), je lui ai dit que j'étais vierge, du coup je pensais qu'il ferait gaffe de ne pas trop me bousculer. Eh bien ça a été tout le contraire, il trouvait ça excitant d'initier une jeunette, alors il m'a fait la totale. Résultat j'ai flippé tout du long, et puis j'ai eu mal en plus, et lui tout fier: "Hein tu n'imaginais pas tous ces trucs?"  

Des fois je me dis que ça m'a "sauvée" quelque part, d'avoir "menti" sur ma virginité(purée je hais ce mot!!), la première fois (ou pas).
C'est dingue quand même, comment certains aiment trop croire que c'est le pied total, le truc de fou, etc.
C'est dingue aussi comment certains on besoin absolument de savoir si c'était effectivement le pied total, parce que je suppose qu'il te demandait ça pour que tu lui réponde "oui"?

Bref, +1 pour le décalage, parfois.

Dans le fameux "alors, heureuse?" la réponse est contenue dans la question...  
Je ne dirais même pas d'ailleurs que les mecs "cherchent à savoir", ils sont sûrs et certains que tu as pris ton pied - puisqu'eux mêmes ont pris leur pied et qu'ils n'ont en général aucune notion d'altérité!

Dans le cas d'une vierge, ça devrait pourtant sembler évident qu'on a besoin d'attendre un peu pour étudier les dix mille positions du kamasoutra, non?

...

Cylia a écrit:Pourquoi, il faut faire attention si on a nos règles? (je sais pas si je pose la question correctement mais voilà quoi... Le message sous-jacent me gêne  -en gros ça me résonne comme "ça y est tu es validée, tu as tes règles"-)
Je me demande si une fille a bien vécu ce changement... Je trouve ça hyper glauque de dire à une gamine de 11 ans "tu es une femme"...

 en tout cas.

J ai eu mes règles à 13 ans. Je les attendais avec impatience,j étais super contente de les avoir. Effectivement il y avait cette idée de passage de l autre coté...et contrairement à vos témoignages ,perso ça m enthousiasmait. J ai toujours détesté le statut d enfant que j associais à une vulnérabilité insupportable ( et j ai l impression que c est un truc que j avais en tête même toute petite) sans doute ceci explique-t-il en partie cela.
Ado j aimais beaucoup plaire et pourtant j étais vraiment "à coté de la plaque" sexuellement,en décalage total avec mes camarades. Je n ai jamais été sexuelle,plaire pour moi ça se résumait à "on me trouve jolie,on me témoigne de l attention c est cool" . Je crois que je n avais pas réellement conscience de ce que ça pouvait impliquer dans la tête des mecs.

Ah mais je me retrouve à cent pour cent dans ton témoignage Lubna! Oui j'aimais plaire, j'étais coquette, j'étais "amoureuse" de mon prof (je rêvais qu'il me faisait des câlins), pour les fantasmes sexuels c'était un gamin de ma classe (je rêvais qu'il m'embrassait sur la bouche, mais sans la langue, berk). Mais faire l'amour, alors franchement, ça me serait pas venu à l'idée.
Et pour les règles, comme les copines, je ressentais ça comme un passage à l'âge adulte.
Mais coup de bol j'avais pas trop de seins, alors je n'ai pas vécu le même harcèlement sexuel que cylia et ma copine, je sais pas comment je l'aurais supporté...

Moi c'était l'inverse, je fuyais l'attention, si on peut dire. Je me rendais moins "jolie" volontairement (ou pas). Je ne voulais pas qu'on me regarde et je me cachais dans des vêtements amples. Mais on me regardait, pas pour les mêmes raisons, mais parce que je n'étais pas "jolie".

Surtout si j'ai bien compris, parce que tu avais déjà des seins et qu'ils se voyaient malgré tes vêtements amples?
Une copine anorexique m'a expliqué que c'était une des raisons pour lesquelles elle voulait maigrir, jusqu'à ne plus avoir de '"formes", pour ne plus susciter le désir masculin.

Finalement d'une manière ou d'une autre on était toutes perdantes, c'est dingue.

sardine a écrit:Surtout si j'ai bien compris, parce que tu avais déjà des seins et qu'ils se voyaient malgré tes vêtements amples?
Une copine anorexique m'a expliqué que c'était une des raisons pour lesquelles elle voulait maigrir, jusqu'à ne plus avoir de '"formes", pour ne plus susciter le désir masculin.

Oui, c'est bien ça. J'ai d'ailleurs eu une période avec des problèmes d'alimentations, je me suis toujours dit que ça n'avait pas forcément de rapport, mais ça en avait peut-être un, quelque part.

Irja : Oui c'est ça, si tu as des formes, et que tu les mets en valeur, on te regarde, si tu veux te "cacher", on te regarde aussi.

Et si tu n'as pas de formes, on te regarde aussi.

Exactement. Y'a toujours un truc a dire, en fait, quoique tu face, peut importe comment tu es.

Le corps des femmes est un bien public.

Et pour certaines, un mal privé.

on se croirait sur twitter ^^

Je ne crois pas que le lien vers cette vidéo (35 min) ait été posté, alors :
http://www.onf.ca/film/sexy_inc_nos_enfants_sous_influence

Irja a écrit:Finalement d'une manière ou d'une autre on était toutes perdantes, c'est dingue.

Je crois que tu résumes bien le quotidien des femmes en société patriarcale. Quoiqu'on fasse, y aura quelqu'un pour critiquer. C'est vrai dans le domaine de la beauté, de la politique, de la maternité...

Sinon, je crois que me rappeler que dans les années 80 (j'étais enfant), les femmes portaient des T-shirts assez amples. Mais depuis les années 90, les T-shirts moulants et ajustés sont devenus la norme...

Ce fil est très intéressant et surtout édifiant!!  
Je ne me rappelle pas avoir été sexualisée aussi tôt ou alors je m'en rendais pas compte, donc vos témoignages m'ont étonnés! C'est glauque.