Les maladies, c'est tabou ?
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Cylia
colcat
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- InvitéInvité
Les maladies, c'est tabou ?
27.06.13 19:13
Suite à ce post parlant plus particulièrement du cancer, j'ai eu envie d'élargir le débat sur l'état de santé et les maladies.
J'ai remarqué que, pour beaucoup de personnes autour de moi, la santé et les soucis de santé, c'est tabou, on n'en parle pas. Pas seulement des maladies graves (SIDA, cancer, maladies orphelines...), mais même pour des "bêtises" telles qu'une grippe intestinale ou une angine.
Si je peux comprendre (même si en même temps, cela n'a pas de sens) qu'on puisse se sentir gêné parce qu'on a des hémorroïdes, une MST, des poux... ou qu'on ait envie de préserver notre "vie privée", en même temps, quelle est le sens de cacher les maladies qui nous traversent? Est-ce honteux d'être malade ?
A plusieurs reprises, suite à un souci de santé, le médecin m'a demandé s'il y avait d'autres cas dans ma famille. A chaque fois, j'ai répondu "non". Puis, j'ai demandé à mes parents. La réponse était (souvent, pas toujours) "oui".
Bon, OK, la communication transparente n'est pas le fort de la famille, mais bon. Pensez: ma grand-mère est décédée d'un problème au système reproducteur et personne ne sait aujourd'hui, si c'était cancereux ou pas. (probable que oui. mais était-ce un cancer du col de l'utérus ou des ovaires? Le deuxième pouvant être lié à une prédisposition génétique, comme le cancer du sein, la question a du sens dans la famille où il y a eu aussi un cancer du sein).
Et puis, cela fait parfois du bien de pouvoir partager ce que l'on vit avec des personnes. Pouvoir dire ce qu'on souffre, le ras-le-bol de la kiné (ou des médicaments)... Cela fait du bien aussi de pouvoir constater que d'autres sont passés par là, qu'ils sont toujours là pour le raconter, etc.
Je sais que pour certaines maladies (hiv, par exemple), il y a encore une telle crainte de contamination que les personnes séropositives osent rarement en parler. Je les comprends vu les réactions stupides (mal informées voire non informées) des "gens".
Par exemple, je connais une fillette qui aurait dû participer à un stage d'équitation grâce à une association, mais la propriétaire du manège a refusé car c'était trop dangereux vu le sida de la petite. (je ne devrais pas être au courant des raisons de la non participation au stage, une des travailleuses de l'association a eu besoin de s'épancher). Ou la réaction paniquée des responsables d'une troupe scoute lorsqu'ils ont appris son état de santé (alors qu'ils la connaissaient déjà depuis plusieurs mois). Heureusement, ils ont été "plus intelligents", ont discuté, se sont renseignés (notamment auprès du service hospitalier qui suit la gamine, etc.) et celle-ci a pu continuer ses activités scoutes.
Mais si on n'en parle pas, comment faire évoluer les mentalités et (surtout) les comportements?
D'avoir relu, j'ai l'impression d'être un peu brouillon, de mélanger différentes choses. J'espère que vous vous y retrouverez !
J'ai remarqué que, pour beaucoup de personnes autour de moi, la santé et les soucis de santé, c'est tabou, on n'en parle pas. Pas seulement des maladies graves (SIDA, cancer, maladies orphelines...), mais même pour des "bêtises" telles qu'une grippe intestinale ou une angine.
Si je peux comprendre (même si en même temps, cela n'a pas de sens) qu'on puisse se sentir gêné parce qu'on a des hémorroïdes, une MST, des poux... ou qu'on ait envie de préserver notre "vie privée", en même temps, quelle est le sens de cacher les maladies qui nous traversent? Est-ce honteux d'être malade ?
A plusieurs reprises, suite à un souci de santé, le médecin m'a demandé s'il y avait d'autres cas dans ma famille. A chaque fois, j'ai répondu "non". Puis, j'ai demandé à mes parents. La réponse était (souvent, pas toujours) "oui".
Bon, OK, la communication transparente n'est pas le fort de la famille, mais bon. Pensez: ma grand-mère est décédée d'un problème au système reproducteur et personne ne sait aujourd'hui, si c'était cancereux ou pas. (probable que oui. mais était-ce un cancer du col de l'utérus ou des ovaires? Le deuxième pouvant être lié à une prédisposition génétique, comme le cancer du sein, la question a du sens dans la famille où il y a eu aussi un cancer du sein).
Et puis, cela fait parfois du bien de pouvoir partager ce que l'on vit avec des personnes. Pouvoir dire ce qu'on souffre, le ras-le-bol de la kiné (ou des médicaments)... Cela fait du bien aussi de pouvoir constater que d'autres sont passés par là, qu'ils sont toujours là pour le raconter, etc.
Je sais que pour certaines maladies (hiv, par exemple), il y a encore une telle crainte de contamination que les personnes séropositives osent rarement en parler. Je les comprends vu les réactions stupides (mal informées voire non informées) des "gens".
Par exemple, je connais une fillette qui aurait dû participer à un stage d'équitation grâce à une association, mais la propriétaire du manège a refusé car c'était trop dangereux vu le sida de la petite. (je ne devrais pas être au courant des raisons de la non participation au stage, une des travailleuses de l'association a eu besoin de s'épancher). Ou la réaction paniquée des responsables d'une troupe scoute lorsqu'ils ont appris son état de santé (alors qu'ils la connaissaient déjà depuis plusieurs mois). Heureusement, ils ont été "plus intelligents", ont discuté, se sont renseignés (notamment auprès du service hospitalier qui suit la gamine, etc.) et celle-ci a pu continuer ses activités scoutes.
Mais si on n'en parle pas, comment faire évoluer les mentalités et (surtout) les comportements?
Je pense que c'est vrai aussi pour d'autres maladies. J'ai passé dernièrement deux semaines à l'hôpital et j'ai trouvé assez insupportable les personnes qui m'ont téléphoné en prenant uniquement des nouvelles de ma maladie (et pas de mes nouvelles). Bon, ok, j'ai une maladie, mais je ne me résume pas à cette maladie, j'ai toujours d'autres intérêts... Même si, comme le signalait Nos désirs font désordre :Nos désirs font désordre a écrit: Il n'y a pas de mots ou de paroles miracles, mais je crois qu'il est très important d'agir sans "cancérisme", ne pas tout ramener à cela, être présent.e.s pour leurrer la solitude, c'est plus important que de dire "je te plains" au téléphone.
Oui, ça fait du bien de dire ce qu'on traverse.Pour parler de la maladie, des symptômes, il m'avait semblé libérateur d'accepter de "parler cru" ("avec ce nouveau traitement, j'ai la méga-chiasse", ça fait du bien de pouvoir le dire, et on peut plus facilement en rire).
C'est sûr. Cela dit, la présence (même silencieuse) m'a souvent plus réconfortée que les mots. Du moins, certaines présences. Selon la manière dont on est présent?de toutes façons c'est toujours dur et les mots manqueront toujours.
D'avoir relu, j'ai l'impression d'être un peu brouillon, de mélanger différentes choses. J'espère que vous vous y retrouverez !
- colcatAncien⋅ne
- Messages : 892
Date d'inscription : 05/06/2012
Re: Les maladies, c'est tabou ?
28.06.13 9:28
Je n'ai pas tout à fait le même ressenti que toi. Je ressens une certaine ambivalence en fait (je m'esplik)
- Concernant les maladies GRAVES, je partage un peu ton point de vue ; je me faisais la réflexion récemment, comme toi, concernant les antécédents familiaux par exemple. J'ai très peu d'infos. Même concernant ma propre mère, décédée d'un cancer il y a 10 ans : on ne sait toujours pas vraiment ce qui s'est passé (cancer généralisé, diagnostiqué trop tard, on ignore la tumeur initiale, pancréas? sein?). De même concernant ma grand mère, tous les membres de la famille n'ont pas les mêmes infos ; certains parlent d'un cancer du colon (et ça, ce n'est pas à prendre à la légère, ça implique des dépistages réguliers pour les descendants ; mais tout le monde n'a pas eu les mêmes infos des médecins!!! Certains membres de la famille affirment que c'est faux).
Je me souviens, quand j'étais gamine, ma mère disait parfois "Ici, il n'y a pas le droit d'être malade" je ne sais plus bien si c'était une boutade, de la dérision, ou si c'était l'expression d'une forme de déni vis à vis de la maladie.
En tout cas manifestement, elle n'a pas pris au sérieux un certain nombre de symptomes (ou bien elle a préféré ne pas savoir?) ce qui l'a conduite à consulter uniquement quand c'était trop tard.
J'ai parlé de mon père, guéri d'un cancer du poumon, ce cancer a été diagnostiqué par hasard. Un gros coup de bol en somme.
- à l'inverse, j'ai une belle mère qui nous bassine avec ses petits bobos du quotidien, ses gazs, ses aigreurs d'estomac, son kyste bidule, etcetc. Elle passe son temps à s'occuper de la goutte au nez de mes gosses, savoir comment ils chient, stresser pour un rien. Elle nous gonfle. Elle choisi sa bouffe en fonction des anti-oxydants qu'il y a dedans, des propriétés pour ci ou ça. Elle regarde le journal de la santé tous les jours, elle parle sans arrêt de la maladie de machin ou du mari de la cousine de truc qui est à l'hopital. Et le fils de la voisine qui est à l'hopital tu te rends compte?
Du coup, j'ai un peu le sentiment dans tout ça que c'est un peu tout ou rien.
Et encore, dans tout ça on n'a évoqué que les maladies physiques...
Mon mari est alcoolique abstinent, voilà clairement un sujet dont il ne faut pas parler (pas lui, hein, lui est assez au clair là dessus pour en parler ; c'est plutôt la société en général qui ne supporte pas ce sujet de conversation).
La dépression, la cyclothymie, la schizophrénie, l'anorexie, etcetcetc... je crois que là pour le coup on arrive en plein sujet tabou. Surtout parce qu'il y a énormément d'idées reçues et de préjugés là dessus.
- Concernant les maladies GRAVES, je partage un peu ton point de vue ; je me faisais la réflexion récemment, comme toi, concernant les antécédents familiaux par exemple. J'ai très peu d'infos. Même concernant ma propre mère, décédée d'un cancer il y a 10 ans : on ne sait toujours pas vraiment ce qui s'est passé (cancer généralisé, diagnostiqué trop tard, on ignore la tumeur initiale, pancréas? sein?). De même concernant ma grand mère, tous les membres de la famille n'ont pas les mêmes infos ; certains parlent d'un cancer du colon (et ça, ce n'est pas à prendre à la légère, ça implique des dépistages réguliers pour les descendants ; mais tout le monde n'a pas eu les mêmes infos des médecins!!! Certains membres de la famille affirment que c'est faux).
Je me souviens, quand j'étais gamine, ma mère disait parfois "Ici, il n'y a pas le droit d'être malade" je ne sais plus bien si c'était une boutade, de la dérision, ou si c'était l'expression d'une forme de déni vis à vis de la maladie.
En tout cas manifestement, elle n'a pas pris au sérieux un certain nombre de symptomes (ou bien elle a préféré ne pas savoir?) ce qui l'a conduite à consulter uniquement quand c'était trop tard.
J'ai parlé de mon père, guéri d'un cancer du poumon, ce cancer a été diagnostiqué par hasard. Un gros coup de bol en somme.
- à l'inverse, j'ai une belle mère qui nous bassine avec ses petits bobos du quotidien, ses gazs, ses aigreurs d'estomac, son kyste bidule, etcetc. Elle passe son temps à s'occuper de la goutte au nez de mes gosses, savoir comment ils chient, stresser pour un rien. Elle nous gonfle. Elle choisi sa bouffe en fonction des anti-oxydants qu'il y a dedans, des propriétés pour ci ou ça. Elle regarde le journal de la santé tous les jours, elle parle sans arrêt de la maladie de machin ou du mari de la cousine de truc qui est à l'hopital. Et le fils de la voisine qui est à l'hopital tu te rends compte?
Du coup, j'ai un peu le sentiment dans tout ça que c'est un peu tout ou rien.
Et encore, dans tout ça on n'a évoqué que les maladies physiques...
Mon mari est alcoolique abstinent, voilà clairement un sujet dont il ne faut pas parler (pas lui, hein, lui est assez au clair là dessus pour en parler ; c'est plutôt la société en général qui ne supporte pas ce sujet de conversation).
La dépression, la cyclothymie, la schizophrénie, l'anorexie, etcetcetc... je crois que là pour le coup on arrive en plein sujet tabou. Surtout parce qu'il y a énormément d'idées reçues et de préjugés là dessus.
- CyliaAncien⋅ne
- Messages : 1044
Date d'inscription : 06/04/2013
Re: Les maladies, c'est tabou ?
28.06.13 10:42
Ah oui, l'alcoolisme, c'est hyper tabou, et les gens ne comprennent pas et insistent.
Ma mère est aussi alcoolique abstinente, et elle est très fière d'avoir réussi à s'en sortir, et elle n'est absolument pas gênée d'en parler. Seulement, ça gêne clairement les gens quand elle en parle, et même ils insistent pour lui faire boire "juste un petit verre, ça va pas te tuer". Ils ne veulent pas comprendre qu'elle ne veut plus boire d'alcool, ils ne veulent pas comprendre tout court.
Et puis elle prend des médicaments pour ses troubles psys, et d'autres, ça la rend lente et fatiguée, et du coup, -sa famille, surtout- ne peuvent pas la supporter, ils se plaignent parce qu'elle n'a pas autant de réflexes quand ils font des jeux de société par exemple (c'est l'exemple qui me vient à l'esprit parce qu'elle m'a dit avoir été très agacée par leur comportement à ce sujet ce dernier noel)
Mon père était aussi alcoolique, il était schizophrène, et il est mort de plusieurs trucs dont un cancer généralisé, et ma mère a d'autres troubles psys, et j'en ai moi-même, du coup chez nous c'est hyper normal d'en parler, ce sont des sujets de conversations comme d'autres, mais dès qu'il y a des personnes extérieures, illes sont hyper gêné-es par ces conversations. Je me souviens quand j'étais ado, quand on me posait la fameuse question "de quoi ton père est mort", je répondais normal, j'expliquais tout bien dans les détails, et les gens avaient des réactions limite "choqués" que j'explique ça comme si c'était simple et normal... Ben je sais pas, ils s'attendaient à quoi en me demandant ça en même temps?
(J'aurais encore plein de choses à dire sur le sujet, mais là j'ai pas trop le temps)
Ma mère est aussi alcoolique abstinente, et elle est très fière d'avoir réussi à s'en sortir, et elle n'est absolument pas gênée d'en parler. Seulement, ça gêne clairement les gens quand elle en parle, et même ils insistent pour lui faire boire "juste un petit verre, ça va pas te tuer". Ils ne veulent pas comprendre qu'elle ne veut plus boire d'alcool, ils ne veulent pas comprendre tout court.
Et puis elle prend des médicaments pour ses troubles psys, et d'autres, ça la rend lente et fatiguée, et du coup, -sa famille, surtout- ne peuvent pas la supporter, ils se plaignent parce qu'elle n'a pas autant de réflexes quand ils font des jeux de société par exemple (c'est l'exemple qui me vient à l'esprit parce qu'elle m'a dit avoir été très agacée par leur comportement à ce sujet ce dernier noel)
Mon père était aussi alcoolique, il était schizophrène, et il est mort de plusieurs trucs dont un cancer généralisé, et ma mère a d'autres troubles psys, et j'en ai moi-même, du coup chez nous c'est hyper normal d'en parler, ce sont des sujets de conversations comme d'autres, mais dès qu'il y a des personnes extérieures, illes sont hyper gêné-es par ces conversations. Je me souviens quand j'étais ado, quand on me posait la fameuse question "de quoi ton père est mort", je répondais normal, j'expliquais tout bien dans les détails, et les gens avaient des réactions limite "choqués" que j'explique ça comme si c'était simple et normal... Ben je sais pas, ils s'attendaient à quoi en me demandant ça en même temps?
(J'aurais encore plein de choses à dire sur le sujet, mais là j'ai pas trop le temps)
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: Les maladies, c'est tabou ?
28.06.13 11:09
nurja a écrit:Je sais que pour certaines maladies (hiv, par exemple), il y a encore une telle crainte de contamination que les personnes séropositives osent rarement en parler. Je les comprends vu les réactions stupides (mal informées voire non informées) des "gens".
Par exemple, je connais une fillette qui aurait dû participer à un stage d'équitation grâce à une association, mais la propriétaire du manège a refusé car c'était trop dangereux vu le sida de la petite.
J'ai déjà vu ça des milliards de fois avec la cigarette... Qu'est ce que ça peut m'énerver, c'est déjà assez dur comme ça quand on a décidé d'arrêter pour pas remuer le couteau dans la plaie...cylia a écrit:ils insistent pour lui faire boire "juste un petit verre, ça va pas te tuer".
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Les maladies, c'est tabou ?
28.06.13 12:23
D'accord avec colcat, sur la question des maladies c'est tout ou rien, déni ou hypocondrie, et les deux sont aussi stressants.
Cela dit je ne sais pas quelle est l'attitude "idéale": je suppose que ça dépend des gens, des situations? D'une manière générale, est-ce qu'on ne doit pas tenir compte avant tout de l'interlocutrice, montre-t-elle des signes d'ennui ou d'intérêt?
(valable d'ailleurs pour tous les sujets, politique, potins, enfants - combien de parents gonflent leurs amis sans enfants!)
Au sujet de l'alcoolisme, je trouve que là aussi c'est tout ou rien: l'alcoolisme on en rigole souvent comme d'une bonne blague (contrairement à la toxicomanie).
Cela dit je ne sais pas quelle est l'attitude "idéale": je suppose que ça dépend des gens, des situations? D'une manière générale, est-ce qu'on ne doit pas tenir compte avant tout de l'interlocutrice, montre-t-elle des signes d'ennui ou d'intérêt?
(valable d'ailleurs pour tous les sujets, politique, potins, enfants - combien de parents gonflent leurs amis sans enfants!)
Au sujet de l'alcoolisme, je trouve que là aussi c'est tout ou rien: l'alcoolisme on en rigole souvent comme d'une bonne blague (contrairement à la toxicomanie).
- CyliaAncien⋅ne
- Messages : 1044
Date d'inscription : 06/04/2013
Re: Les maladies, c'est tabou ?
28.06.13 15:27
Oui c'est exact, et ça peut même être très blessant pour une personne alcoolique, qui bien souvent ne le dit pas, d'entendre ces "rigolades" autour de ça. Et là aussi c'est tout ou rien, soit on en rigole comme si c'était léger et amusant ou pas très grave en soi, soit, si on connait un alcoolique, on va se foutre de sa gueule comme si c'était un grabataire. C'est contradictoire, je trouve.Au sujet de l'alcoolisme, je trouve que là aussi c'est tout ou rien: l'alcoolisme on en rigole souvent comme d'une bonne blague (contrairement à la toxicomanie).
Et ça m'énerve sérieusement, les gens ne doivent pas se rendre compte à quel point c'est difficile, l'alcoolisme.
- InvitéInvité
Re: Les maladies, c'est tabou ?
28.06.13 21:45
Effectivement, comme le dit colcat, les personnes qui ne font que parler de leurs soucis de santé tout le temps (et des soucis de santé de l'entourage si la conversation s'épuise), c'est extrêmement pesant.
Mais bon, j'imagine qu'entre ne pas du tout pouvoir parler d'un souci de santé et s'étaler en long et en large sur un bouton de moustique, il y a tout un panel de possible, non?
Si un élève me demande pourquoi j'étais absente, pourquoi suis-je censée répondre "ça n'est pas ton problème" ou "j'étais malade"? C'est quoi le souci de dire "j'ai eu une angine"?
Mais bon, j'imagine qu'entre ne pas du tout pouvoir parler d'un souci de santé et s'étaler en long et en large sur un bouton de moustique, il y a tout un panel de possible, non?
Si un élève me demande pourquoi j'étais absente, pourquoi suis-je censée répondre "ça n'est pas ton problème" ou "j'étais malade"? C'est quoi le souci de dire "j'ai eu une angine"?
- Ju-juAncien⋅ne
- Messages : 238
Date d'inscription : 03/09/2013
Re: Les maladies, c'est tabou ?
26.10.13 0:09
Et encore, les maladies mentales sont encore plus taboues que les physiques.
On jette des noms de pathologie à tort et à travers pour s'insulter: "mytho", "maniaco-dépressif", "psychopathe" et bien sûr les classiques "cinglé", "fou à lier".....je ne préfère même pas m'étendre sur le sujet.
On jette des noms de pathologie à tort et à travers pour s'insulter: "mytho", "maniaco-dépressif", "psychopathe" et bien sûr les classiques "cinglé", "fou à lier".....je ne préfère même pas m'étendre sur le sujet.
- ErnestineBleu⋅e
- Messages : 96
Date d'inscription : 22/07/2013
Re: Les maladies, c'est tabou ?
26.10.13 14:15
Oui. Comme j'ai dit à mon copain, "J'aurai préféré avoir un cancer que d'expliquer aux gens que je fais une dépression". Et c'est vrai, enfin... Peut être... Les gens nous voient différement. Dans ma famille, être dépressif, c'est la fin du monde: Tout le monde est abattu. C'est pour ça que pour cette seconde dépression, je n'en parle pas. A personne.
Une amie est émétophobe, et là, c'est pareil: elle n'en parle jamais.
J'ai su de quoi ma mère était décédée il y a peu (au bout de 15ans), et encore, je ne suis même pas sûre....
La santé est quelque chose d'extrêmement tabou. Mon père a des problèmes aux poumons, et je le tanne pour savoir, parce que ça m'inquiète, mais là, je ne sais pas si c'est de la pudeur ou juste pour me préserver.
Par contre, j'ai une autre amie qui parle de la dépression de sa défunte mère et de l'alcoolisme de son père normalement. Parce que justement, c'est NORMAL pour elle, pas tabou, elle a grandit dedans.
Une amie est émétophobe, et là, c'est pareil: elle n'en parle jamais.
J'ai su de quoi ma mère était décédée il y a peu (au bout de 15ans), et encore, je ne suis même pas sûre....
La santé est quelque chose d'extrêmement tabou. Mon père a des problèmes aux poumons, et je le tanne pour savoir, parce que ça m'inquiète, mais là, je ne sais pas si c'est de la pudeur ou juste pour me préserver.
Par contre, j'ai une autre amie qui parle de la dépression de sa défunte mère et de l'alcoolisme de son père normalement. Parce que justement, c'est NORMAL pour elle, pas tabou, elle a grandit dedans.
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