Les violences sexistes : tabou?
5 participants
Les violences sexistes : tabou?
05.09.13 20:25
Je me suis fait la réflexion plusieurs fois que lorsque le sujet de l'inégalité femme-homme était abordé, il était très rarement fait mention des violences.
Que ce soit dans les médias, lors de la journée de "LaFâme" ou autres occasions, ou bien dans les manuels scolaires, on nous parle constamment des inégalités salariales ou de la répartition des tâches domestiques, mais très rarement de la violence conjugale, des violences sexuelles, du harcèlement etc.
Avez-vous cette même impression ? Pourquoi à votre avis ?
J'avoue que je n'arrive pas très bien à comprendre : est-ce pour éviter de choquer les gens? ou est-ce parce que le lien ne semble pas évident entre violences et inégalités?
Pourtant j'ai l'impression qu'on va moins se gêner pour parler de la violence qui se passe "ailleurs". Je pense surtout à l'Inde (j'ai d'ailleurs feuilleté rapidement un article pour adolescents au sujet des violences sexistes en Inde, avec un encart sur Gandhi -alors qu'il battait sa femme, mais on l'a oublié ou ça ne vaut pas le coup de le mentionner)
Est-ce que ces violences, en France, serait taboues pour nous faire croire que "oui oui l'égalité n'est pas encore là mais on est tout proche ! c'est qu'une question de management " (je penche pour cette hypothèse, je suis pessimiste)
En fait, ça me perturbe quand le sujet est abordé dans un but éducatif : qu'est-ce qui pourrait mieux servir d'électrochoc que de parler de ces violences ?
Je ne comprends pas du tout leur stratégie.
Que ce soit dans les médias, lors de la journée de "LaFâme" ou autres occasions, ou bien dans les manuels scolaires, on nous parle constamment des inégalités salariales ou de la répartition des tâches domestiques, mais très rarement de la violence conjugale, des violences sexuelles, du harcèlement etc.
Avez-vous cette même impression ? Pourquoi à votre avis ?
J'avoue que je n'arrive pas très bien à comprendre : est-ce pour éviter de choquer les gens? ou est-ce parce que le lien ne semble pas évident entre violences et inégalités?
Pourtant j'ai l'impression qu'on va moins se gêner pour parler de la violence qui se passe "ailleurs". Je pense surtout à l'Inde (j'ai d'ailleurs feuilleté rapidement un article pour adolescents au sujet des violences sexistes en Inde, avec un encart sur Gandhi -alors qu'il battait sa femme, mais on l'a oublié ou ça ne vaut pas le coup de le mentionner)
Est-ce que ces violences, en France, serait taboues pour nous faire croire que "oui oui l'égalité n'est pas encore là mais on est tout proche ! c'est qu'une question de management " (je penche pour cette hypothèse, je suis pessimiste)
En fait, ça me perturbe quand le sujet est abordé dans un but éducatif : qu'est-ce qui pourrait mieux servir d'électrochoc que de parler de ces violences ?
Je ne comprends pas du tout leur stratégie.
Re: Les violences sexistes : tabou?
05.09.13 20:39
Je ne comprends pas du tout leur stratégie.
Tu parles de la stratégie de qui ?
Sinon, moi je trouve qu'on en parle dans les médias, certes pas assez et il y a trop peu de changements politiques mais ça ne me paraît pas un tabou.
Tu parles de la stratégie de qui ?
Sinon, moi je trouve qu'on en parle dans les médias, certes pas assez et il y a trop peu de changements politiques mais ça ne me paraît pas un tabou.
Re: Les violences sexistes : tabou?
05.09.13 20:51
des personnes qui veulent vraiment initier les autres à l'égalité (je pense au programme scolaire en particulier)pierregr a écrit:
Tu parles de la stratégie de qui ?
mais bon, tu n'as pas la même impression, je me trompe peut-être
ou peut-être que j'en attends plus que nécessaire
- LéonardBleu⋅e
- Messages : 116
Date d'inscription : 11/07/2013
Re: Les violences sexistes : tabou?
05.09.13 20:58
Je pense que ce qui est tabou, c'est de faire le lien entre ces violences et le patriarcat - sauf quand il s'agit de dénoncer la misogynie d'autres cultures que la nôtre pour mieux détourner l'attention de la nôtre / alimenter le racisme, bien sûr.
Beaucoup trop de gens, même sensibilisés au féminisme, pensent encore qu'il s'agit de cas isolés à traiter individuellement ou de dérives extrêmes. Du coup, on peut en parler, mais pas trop, sinon ce serait "se focaliser sur des cas extrêmes" et beaucoup diront que ça "dessert notre cause" parce qu'on sera accusées d'exagérer ; personne ne veut faire le lien, voir les conséquences les plus dramatiques ou les plus concrètes de l'oppression des femmes.
Beaucoup trop de gens, même sensibilisés au féminisme, pensent encore qu'il s'agit de cas isolés à traiter individuellement ou de dérives extrêmes. Du coup, on peut en parler, mais pas trop, sinon ce serait "se focaliser sur des cas extrêmes" et beaucoup diront que ça "dessert notre cause" parce qu'on sera accusées d'exagérer ; personne ne veut faire le lien, voir les conséquences les plus dramatiques ou les plus concrètes de l'oppression des femmes.
Re: Les violences sexistes : tabou?
05.09.13 21:04
@Elfvy, par exemple, presque chaque fois qu’il est question de viols dans les médias, il est précisé que la victime connaît le violeur dans plus de 75% des cas, ce qui combat déjà le cliché du violeur prédateur tapi dans l’ombre d’un parking. Quand on parle de pédocriminalité, on rappelle aussi que presque chaque fois, le violeur connaît la victime. Mais c’est vrai qu’on n’insiste pas assez sur le lien avec le patriarcat.
Dire que ces actes sont des « drames privés », c’est le discours de Zemmour, par exemple. Il évacue ainsi le côté politique de la domination/prédation patriarcale, même s’il aime rappelé que l’homme (le mâle) est un prédateur.
Dire que ces actes sont des « drames privés », c’est le discours de Zemmour, par exemple. Il évacue ainsi le côté politique de la domination/prédation patriarcale, même s’il aime rappelé que l’homme (le mâle) est un prédateur.
- InvitéInvité
Re: Les violences sexistes : tabou?
05.09.13 21:57
Une icône tombe. Pour moi, Gandhi est vraiment un maitre à penser, un exemple. Je suis très étonnée de ce que tu dis, ça colle tellement peu avec son discours (et le reste de sa vie). Je vais vérifier, croiser les sources.Elfvy a écrit:Gandhi -alors qu'il battait sa femme, mais on l'a oublié ou ça ne vaut pas le coup de le mentionner.
Re: Les violences sexistes : tabou?
05.09.13 22:15
Gandhi aurait eu aussi des relations sexuelles avec des mineures (à vérifier)
Re: Les violences sexistes : tabou?
05.09.13 22:23
je ne savais pas
pour l'info que j'ai donnée, j'avoue la sortir d'un truc pas si fiable (un bouquin pour animer les soirées) mais quelqu'un d'autre en a parlé sur le forum.
@pierregr
c'est vrai que quand les violences sont abordées, on va rappeler les statistiques ; mais j'ai déjà vu des dossiers thématiques passés sous mes yeux pour le 8 mars sans que les violences soient mentionnées.
Je me rappelle d'une année où la seule chose dont les média parlaient était l'inégalité salariale.
Je suis dubitative
pour l'info que j'ai donnée, j'avoue la sortir d'un truc pas si fiable (un bouquin pour animer les soirées) mais quelqu'un d'autre en a parlé sur le forum.
@pierregr
c'est vrai que quand les violences sont abordées, on va rappeler les statistiques ; mais j'ai déjà vu des dossiers thématiques passés sous mes yeux pour le 8 mars sans que les violences soient mentionnées.
Je me rappelle d'une année où la seule chose dont les média parlaient était l'inégalité salariale.
Je suis dubitative
Re: Les violences sexistes : tabou?
05.09.13 22:35
Je pense qu'il y a minimisation de l'importance de ces violences. Mais pour quelle raison ?
- GONTRANBleu⋅e
- Messages : 73
Date d'inscription : 16/06/2013
Re: Les violences sexistes : tabou?
07.09.13 12:22
Le problème c'est que sur les violences faites aux femmes les études sont floues et donnent toutes des chiffres différents.pierregr a écrit:Je pense qu'il y a minimisation de l'importance de ces violences. Mais pour quelle raison ?
Le manque de rigueur fait que l'on ne peut pas vraiment s'attaquer au problème.
C'est à dire que l'on ne peut savoir l'importance d'un problème si les études donnent toutes des chiffres très variés.
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Les violences sexistes : tabou?
07.09.13 12:34
A partir de quel chiffre tu considèreras que c'est un problème?
- GONTRANBleu⋅e
- Messages : 73
Date d'inscription : 16/06/2013
Re: Les violences sexistes : tabou?
07.09.13 12:51
A partir d'une victime c'est déjà une de trop.sardine a écrit:A partir de quel chiffre tu considèreras que c'est un problème?
Je ne dis pas que parce que les chiffres varient souvent qu'il n' y a pas de problème mais si l'on ne donne pas de chiffres fiables l'on ne peut pas amener de réponses adéquates.
Par exemple sur la violence conjugale les variations sont énormes car les études ont des méthodes différentes donc le nombre de femmes victimes varie de 400000 à 2 millions.
Sur la part de femmes victimes parmi les victimes de violence conjugale les chiffres varient de 65 à 95%.
Il y a beaucoup de profils d'agresseurs et de victimes.
Mais est-ce que des enquêtes par téléphone sont le plus efficaces il vaudrait mieux faire des enquêtes de terrain?
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Les violences sexistes : tabou?
07.09.13 12:59
En quoi les réponses seraient-elles plus adéquates si les chiffres étaient différents?
Exemple de réponse possible aux violences conjugales: aider les femmes victimes de violences à se refaire une vie sans l'époux violent (aide pour trouver un emploi, un logement, se cacher en cas de mari très dangereux).
Ces solutions pourraient être apportées au cas par cas, sans tenir compte des statistiques générales de violence, qui par définition ne peuvent en effet décrire tous les profils de victimes et d'agresseurs.
Au delà des enquêtes, qui démontrent que les violences conjugales sont un problème grave et répandu (même en minimisant au maximum les chiffres résultant d'enquêtes et surtout de constats médicaux), on doit surtout mettre en place un système d'écoute et de solutions personnalisées.
Exemple de réponse possible aux violences conjugales: aider les femmes victimes de violences à se refaire une vie sans l'époux violent (aide pour trouver un emploi, un logement, se cacher en cas de mari très dangereux).
Ces solutions pourraient être apportées au cas par cas, sans tenir compte des statistiques générales de violence, qui par définition ne peuvent en effet décrire tous les profils de victimes et d'agresseurs.
Au delà des enquêtes, qui démontrent que les violences conjugales sont un problème grave et répandu (même en minimisant au maximum les chiffres résultant d'enquêtes et surtout de constats médicaux), on doit surtout mettre en place un système d'écoute et de solutions personnalisées.
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