Le viol, un crime sexiste ?
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- InvitéInvité
Re: Le viol, un crime sexiste ?
30.08.13 21:37
Pas seulement aux violeurs, surtout aux pédophiles.
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Le viol, un crime sexiste ?
30.08.13 21:37
Je suis bien d'accord... d'autant que ça rejoint étrangement les propos tenus lors d'un autre procès récent, en Angleterre celui-là (celui que j'ai rapporté plus haut):
https://feminisme.1fr1.net/t225p90-le-viol-un-crime-sexiste#49427
https://feminisme.1fr1.net/t225p90-le-viol-un-crime-sexiste#49427
Re: Le viol, un crime sexiste ?
30.08.13 21:56
Oui, c'est implicite pour moi : un pédocriminel est un violeur
- InvitéInvité
Re: Le viol, un crime sexiste ?
30.08.13 22:19
Oui, mais certains violeurs ne sont pas pédophiles.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Le viol, un crime sexiste ?
30.08.13 23:16
«Il s'agissait d'une jeune fille troublée.»
C'est dingue, que la fragilité des victimes soit encore retournée contre elles au lieu de considérer qu'elles devraient être encore plus protégées dans ce genre de cas... Le consentement est encore plus dur à donner et le refus à faire valoir quand on est mal dans sa peau et fragile psychologiquement. D'ailleurs en France c'est reconnu (dans la loi, pas dans les tribunaux) comme une circonstance aggravante, le fait que la victime est en état de faiblesse physique ou psychologique.
'Fin bref, on est là encore en plein dans la culture du viol dans tout ce qu'elle a de plus ancrée et de plus gerbante...
C'est dingue, que la fragilité des victimes soit encore retournée contre elles au lieu de considérer qu'elles devraient être encore plus protégées dans ce genre de cas... Le consentement est encore plus dur à donner et le refus à faire valoir quand on est mal dans sa peau et fragile psychologiquement. D'ailleurs en France c'est reconnu (dans la loi, pas dans les tribunaux) comme une circonstance aggravante, le fait que la victime est en état de faiblesse physique ou psychologique.
'Fin bref, on est là encore en plein dans la culture du viol dans tout ce qu'elle a de plus ancrée et de plus gerbante...
- GloriAnar—
- Messages : 354
Date d'inscription : 28/08/2013
Re: Le viol, un crime sexiste ?
30.08.13 23:25
Je viens donner mon avis sur ce sujet, mais c'est la première fois que je poste, donc désolée si je choque quelqu'un ou si je ne m'exprime pas de manière adéquate.
Les liens et citations concernant ces jeunes femmes/filles m'ont laissé les larmes aux yeux, et j'aimerai donner mon avis en tant que victime, puisque j'ai été moi-même violée à l'âge de 14ans (inutile j'imagine de vous dire que je n'ai pu mettre le mot "viol" là dessus que longtemps après).
A cet âge là, j'avais déjà eu des relations sexuelles consenties et désirées, ma puberté était plus qu'entamée et à bien des égards on peut dire que j'étais déjà une "femme". Pourtant l'âge que j'avais au moment des faits me paraît important. Quand j'ai réussi à en parler, à peu près toutes mes connaissances m'ont tourné le dos, m'accusant soit de mentir, soit de "l'avoir cherché" (bah oui, des fois je mettais des jupes, et des fois j'allais même chez des amis "mâles").
A l'époque, j'avais un petit ami avec qui j'avais des relations sexuelles consenties et désirées, et j'avais déjà eu des relations avec ceux qui m'ont violées. Non seulement j'estime que je ne peux pas être tenue pour responsable de ce viol (ma vie sexuelle et ma précocité n'effaçant pas mon refus des relations sexuelles que m'ont imposées les violeurs), mais j'estime que le fait que j'ai été mineure/très jeune au moment des faits est bel et bien une circonstance aggravante malgré ma maturité (sexuelle ou autre). Qui peut décemment prétendre qu'une personne de 14ans sera moins facilement influencée par des tentatives de manipulation? Qu'elle sera aussi prompte à réagir, quelle que soit la réaction, qu'une personne plus âgée et expérimentée? Qu'elle comprendra aussi bien ce qui s'est passé qu'une personne plus âgée? Même si l'âge ne fait pas tout, on ne peut pas attendre d'un-e enfant ou d'un-e adolescent-e la même chose que d'un adulte.
En plus de ça, les violences sexuelles (et même les violences tout court) influent plus fortement le comportement et la vie en général quand on les a vécu jeunes, puisque on se "construit" à cet âge là.
Je pense que la vision qu'ont les juges qui ont été cités dans ce fil sont évidemment sexistes, mais qu'ils reposent aussi particulièrement sur l'idée dangereuse (et fausse off course) que les femmes sont naturellement manipulatrices et sexuellement "incitatrices" (ce sont des idées qu'on retrouve de manière implicite ou explicite dans des romans du XIXème ou d'avant). Comme si les femmes étaient nées ou destinées à provoquer l'excitation sexuelle des hommes, quel que soit leur âge/race/culture etc. Et même qu'elles sont poussées à des comportements séducteurs par des pulsions féminines.
Je pense que c'est une des principales bases de la pensée "elle l'a cherché/mérité, même inconsciemment" qu'on nous vomit après chaque histoire de viols, et que donc les mineures/enfants n'y échappent pas.
Les liens et citations concernant ces jeunes femmes/filles m'ont laissé les larmes aux yeux, et j'aimerai donner mon avis en tant que victime, puisque j'ai été moi-même violée à l'âge de 14ans (inutile j'imagine de vous dire que je n'ai pu mettre le mot "viol" là dessus que longtemps après).
A cet âge là, j'avais déjà eu des relations sexuelles consenties et désirées, ma puberté était plus qu'entamée et à bien des égards on peut dire que j'étais déjà une "femme". Pourtant l'âge que j'avais au moment des faits me paraît important. Quand j'ai réussi à en parler, à peu près toutes mes connaissances m'ont tourné le dos, m'accusant soit de mentir, soit de "l'avoir cherché" (bah oui, des fois je mettais des jupes, et des fois j'allais même chez des amis "mâles").
A l'époque, j'avais un petit ami avec qui j'avais des relations sexuelles consenties et désirées, et j'avais déjà eu des relations avec ceux qui m'ont violées. Non seulement j'estime que je ne peux pas être tenue pour responsable de ce viol (ma vie sexuelle et ma précocité n'effaçant pas mon refus des relations sexuelles que m'ont imposées les violeurs), mais j'estime que le fait que j'ai été mineure/très jeune au moment des faits est bel et bien une circonstance aggravante malgré ma maturité (sexuelle ou autre). Qui peut décemment prétendre qu'une personne de 14ans sera moins facilement influencée par des tentatives de manipulation? Qu'elle sera aussi prompte à réagir, quelle que soit la réaction, qu'une personne plus âgée et expérimentée? Qu'elle comprendra aussi bien ce qui s'est passé qu'une personne plus âgée? Même si l'âge ne fait pas tout, on ne peut pas attendre d'un-e enfant ou d'un-e adolescent-e la même chose que d'un adulte.
En plus de ça, les violences sexuelles (et même les violences tout court) influent plus fortement le comportement et la vie en général quand on les a vécu jeunes, puisque on se "construit" à cet âge là.
Je pense que la vision qu'ont les juges qui ont été cités dans ce fil sont évidemment sexistes, mais qu'ils reposent aussi particulièrement sur l'idée dangereuse (et fausse off course) que les femmes sont naturellement manipulatrices et sexuellement "incitatrices" (ce sont des idées qu'on retrouve de manière implicite ou explicite dans des romans du XIXème ou d'avant). Comme si les femmes étaient nées ou destinées à provoquer l'excitation sexuelle des hommes, quel que soit leur âge/race/culture etc. Et même qu'elles sont poussées à des comportements séducteurs par des pulsions féminines.
Je pense que c'est une des principales bases de la pensée "elle l'a cherché/mérité, même inconsciemment" qu'on nous vomit après chaque histoire de viols, et que donc les mineures/enfants n'y échappent pas.
- InvitéInvité
Re: Le viol, un crime sexiste ?
30.08.13 23:33
Merde GloriAnar, on commence à avoir beaucoup trop de points communs c'est troublant (sexualité "précoce", premier viol à 14 ans, des années de déni)
Bref, je n'ai pas encore pris le temps de lire tout le topic, juste pour te dire que ton témoignage me parle.
Bonne soirée à toi, tu as tout mon soutien
Bref, je n'ai pas encore pris le temps de lire tout le topic, juste pour te dire que ton témoignage me parle.
Bonne soirée à toi, tu as tout mon soutien
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Le viol, un crime sexiste ?
30.08.13 23:47
Soutien à vous deux, à toutes les autres. Je n'ai pas été violée mais comme toutes les femmes je sais que ça aurait pu m'arriver, que j'ai seulement eu de la chance...
Re: Le viol, un crime sexiste ?
30.08.13 23:54
Soutien à toutes celles qui ont été violées/agressées sexuellement
Colère contre celleux qui refusent d'entendre la vérité ou qui jugent les victimes responsables
Colère contre celleux qui refusent d'entendre la vérité ou qui jugent les victimes responsables
- OmniiaAncien⋅ne
- Messages : 2909
Date d'inscription : 20/10/2012
Re: Le viol, un crime sexiste ?
31.08.13 0:16
Pareil, tout mon soutien
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Le viol, un crime sexiste ?
31.08.13 0:31
Dépit et colère, pour ma part, inlassablement. Le sentiment d'avoir perdu d'avance, de devoir faire des efforts énormes pour rien, juste survivre, juste que la vérité sorte un peu plus loin qu'entre les barrières de mon crâne. Impuissance. Juste deux procès-verbaux, dont un pour viol, qui dorment et dormiront toujours, dans une pile d'autres procès-verbaux qui dorment. Peut-être même que plus jamais personne ne les lira. Oubli.
Dépit et colère, parce que jamais personne non plus ne s'est arrêté pour me demander autre chose que "c'est combien ?" Juste me battre pour, ne plus jamais, ressentir cet anéantissement qu'est l'état d'objet, l'état de jouet. Dépit et colère d'avoir perdu mon propre désir et ma propre sexualité pour servir malgré moi ou de moi-même le désir et la sexualité des autres. Et ils n'ont même pas la décence de cesser de plaisanter et parler légèrement de ce qui, pour moi, n'est que violence ou paradis perdu d'avance.
Qui demandera pardon ? Et à quoi ça servira ?
Dépit et colère, parce que jamais personne non plus ne s'est arrêté pour me demander autre chose que "c'est combien ?" Juste me battre pour, ne plus jamais, ressentir cet anéantissement qu'est l'état d'objet, l'état de jouet. Dépit et colère d'avoir perdu mon propre désir et ma propre sexualité pour servir malgré moi ou de moi-même le désir et la sexualité des autres. Et ils n'ont même pas la décence de cesser de plaisanter et parler légèrement de ce qui, pour moi, n'est que violence ou paradis perdu d'avance.
Qui demandera pardon ? Et à quoi ça servira ?
- GloriAnar—
- Messages : 354
Date d'inscription : 28/08/2013
Re: Le viol, un crime sexiste ?
31.08.13 0:48
Je me sens désolée pour toi Araignée, et pour toutes ces autres, dehors, dont la souffrance est niée chaque jour...
Et pour ce que tu disais plus haut, mon état psychologique a aussi été utilisé contre moi, et tous les symptômes dus au viol étaient évidemment une preuve que j'étais psychologiquement instable, donc une menteuse (et le fait que des psychiatres disent que j'avais tous les symptômes d'une enfant qui a subi des abus sexuels...une preuve de mon habilité dans la manipulation, bien sûr!). J'ai fait de ma douleur une arme pour survivre à ça, et je m'en servirai tant que je peux pour aider les autres.
D'autre part, je pense que les réactions (y compris de scientifiques O_O) sur le "viagra féminin" illustrent bien cette peur d'une sexualité féminine dévorante, qui a besoin d'être niée/cachée (comme dans la religion) et maîtrisée par les hommes, contrôlée et soumise par et pour leur désir.
Et pour ce que tu disais plus haut, mon état psychologique a aussi été utilisé contre moi, et tous les symptômes dus au viol étaient évidemment une preuve que j'étais psychologiquement instable, donc une menteuse (et le fait que des psychiatres disent que j'avais tous les symptômes d'une enfant qui a subi des abus sexuels...une preuve de mon habilité dans la manipulation, bien sûr!). J'ai fait de ma douleur une arme pour survivre à ça, et je m'en servirai tant que je peux pour aider les autres.
D'autre part, je pense que les réactions (y compris de scientifiques O_O) sur le "viagra féminin" illustrent bien cette peur d'une sexualité féminine dévorante, qui a besoin d'être niée/cachée (comme dans la religion) et maîtrisée par les hommes, contrôlée et soumise par et pour leur désir.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Le viol, un crime sexiste ?
31.08.13 1:30
à toi, GloriAnar. Et à Loupita aussi :
- InvitéInvité
Re: Le viol, un crime sexiste ?
31.08.13 11:38
Juste +10 ! Ça m'a fait bondir de lire, à quelques lignes d'écart «autant le contrôle de la situation» et « «autant le contrôle de la situation», sur le coup ça m'est même pas venu à l'esprit que la deuxième citation, dans la tête du juge, excusait son agresseur plutôt que d'aggraver ses actes.Araignée a écrit:«Il s'agissait d'une jeune fille troublée.»
C'est dingue, que la fragilité des victimes soit encore retournée contre elles au lieu de considérer qu'elles devraient être encore plus protégées dans ce genre de cas... Le consentement est encore plus dur à donner et le refus à faire valoir quand on est mal dans sa peau et fragile psychologiquement. D'ailleurs en France c'est reconnu (dans la loi, pas dans les tribunaux) comme une circonstance aggravante, le fait que la victime est en état de faiblesse physique ou psychologique.
'Fin bref, on est là encore en plein dans la culture du viol dans tout ce qu'elle a de plus ancrée et de plus gerbante...
Sinon, tout mon soutient à Loupita et GloriAnar. Ça me révolte que tu aies pu avoir à expliquer à ton entourage que « ma vie sexuelle et ma précocité n'effaçant pas mon refus des relations sexuelles que m'ont imposées les violeurs », ça devrait être tellement évident pour tout le monde.
- InvitéInvité
Re: Le viol, un crime sexiste ?
31.08.13 13:30
Pareil, tout mon soutienpierregr a écrit:Soutien à toutes celles qui ont été violées/agressées sexuellement
Colère contre celleux qui refusent d'entendre la vérité ou qui jugent les victimes responsables
- HS:
- GloriAnar a écrit:Qui peut décemment prétendre qu'une personne de 14ans sera moins facilement influencée par des tentatives de manipulation?
Donc voilà, j'ai un peu peur que ça soit n'importe quoi de réagir comme ça, qu'on croit que je voudrais traiter de la même façon les viols d'adolescents et d'adultes, car ça n'est pas le cas du tout, parce que comme tu le dis, l'âge est un facteur à prendre en compte aussi, mais c'est vraiment important pour moi, je ne l'écrirais pas si ce n'était pas le cas.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Le viol, un crime sexiste ?
31.08.13 14:05
Grussie, suite à une mauvaise expérience, un coup dur ou plus encore une agression, il est normal qu'on sache moins bien se protéger et qu'on soit plus fragile. Donc c'est logique que suite à un traumatisme vécu à 15 ans, tu étais plus fragile qu'avant ce traumatisme (comme j'étais sûrement encore plus fragile après mon viol qu'avant).
à toi aussi.
à toi aussi.
- GloriAnar—
- Messages : 354
Date d'inscription : 28/08/2013
Re: Le viol, un crime sexiste ?
31.08.13 14:18
Non ne t'en fais pas, je comprends ce que tu veux dire! Je ne voulais pas dire qu'on est forcément plus "fort" à l'âge adulte (j'étais très forte à 14ans aussi), mais on a moins l'habitude des tentatives de manipulation, on pense pas toujours à tous les détails etc. Un peu comme un enfant qui va suivre un adulte inconnu qui lui propose des bonbons : il ne voit pas où est le piège. Personnellement je pense qu'à 14ans, même si j'étais très intelligente, j'avais pas encore cette habitude "d'analyser" les gens, de me demander ce qu'ils veulent vraiment etc. Je pense que cette méfiance vient aussi après avoir vécu des violences, graves ou non, et que donc plus on est jeune, moins on aura la chance d'avoir cette "expérience des gens". Qu'après on puisse devenir plus sensible plus tard, ça ne fait aucun doute, je ne nie pas ton vécu. Et puis je pense qu'à cet âge-là, on a malheureusement le crâne déjà bien bourré de trucs du genre "tu l'as cherché", "prend-le comme un compliment", "tu n'as pas le droit de dire non" etc, et pas forcément le même recul pour remettre ça un peu en question (ou alors c'est juste qu'on a pas parlé à des féministes ), surtout quand ça vient de la famille ou de gens plus âgés en général. J'espère que ça te ne choque pas ce que j'ai dit ^^'Grussie a écrit:
- HS:
Ben, moi. Je ne veux surtout pas dire ou même sous-entendre qu'on ne devrait pas beaucoup mieux protéger les ados que les adultes, que les adolescents ne sont en général pas des victimes plus faciles que les adultes, mais je ne suis pas d'accord avec une telle généralité. Déjà je pense que certains adolescents ont des personnalités plus fortes que certains adultes (d'autant plus qu'il y a des adultes très fragiles), et même à l'intérieur d'une même vie, je pense qu'on peut être plus fragile qu'avant, que ça peut arriver. Ça c'est une histoire un peu personnelle, parce que moi à 14 ans je savais remarquablement dire "non", dès qu'un truc ne me plaisait pas dans une relation, et puis à 15 ans j'ai vécu un truc un peu traumatisant qui m'a complètement brisée, et à 17 ans je suis sortie avec un type qui n'était extrêmement attentif à moi, je n'ai pas su me défendre comme je le savais quand j'avais 14 ans. Est-ce qu'il m'a violée ou non, je ne sais toujours pas, je pense que c'est vraiment à la frontière de la définition d'un viol, en tout cas ça ne serait pas arrivé à mes 14 ans. Et cet affaiblissement que j'ai connu, j'ai toujours l'impression que presque personne ne l'a reconnu, c'est pour ça que je suis aussi sensible à signaler mon expérience personnelle, même si elle va à contre-courant, même si elle peut gêner. Quand je lis que tout le monde se forge de mieux en mieux une résistance qui tienne au cours des années, quelque part, j'ai l'impression d'une négation de mon vécu, même si je sais que ça n'était pas du tout dans ce sens là qu'on le dit.GloriAnar a écrit:Qui peut décemment prétendre qu'une personne de 14ans sera moins facilement influencée par des tentatives de manipulation?
Donc voilà, j'ai un peu peur que ça soit n'importe quoi de réagir comme ça, qu'on croit que je voudrais traiter de la même façon les viols d'adolescents et d'adultes, car ça n'est pas le cas du tout, parce que comme tu le dis, l'âge est un facteur à prendre en compte aussi, mais c'est vraiment important pour moi, je ne l'écrirais pas si ce n'était pas le cas.
- InvitéInvité
Re: Le viol, un crime sexiste ?
31.08.13 19:03
Oh, mais merci pour tous ces câlins-soutien
J'ai lu le topic et je crois bien qu'une des choses qui m'a le plus choquée c'est ça :
Mais sérieux, comment on peut en arriver là ? A penser ça ? Je peux même pas imaginer comment tu as pu réagir à ça, c'est tellement dénué d'empathie et égocentrique. Genre c'est lui la victime !
à toi Araignée, et à vous tout.e.s d'ailleurs
J'ai lu le topic et je crois bien qu'une des choses qui m'a le plus choquée c'est ça :
Araignée a écrit:Et hop, j'en reviens fatalement à cette déclaration fatidique de mon ex : "tu m'as forcé à te violer".
Mais sérieux, comment on peut en arriver là ? A penser ça ? Je peux même pas imaginer comment tu as pu réagir à ça, c'est tellement dénué d'empathie et égocentrique. Genre c'est lui la victime !
à toi Araignée, et à vous tout.e.s d'ailleurs
- InvitéInvité
Re: Le viol, un crime sexiste ?
31.08.13 20:05
Non pas du tout, je suis d'accord^^.GloriAnar a écrit:Non ne t'en fais pas, je comprends ce que tu veux dire! Je ne voulais pas dire qu'on est forcément plus "fort" à l'âge adulte (j'étais très forte à 14ans aussi), mais on a moins l'habitude des tentatives de manipulation, on pense pas toujours à tous les détails etc. Un peu comme un enfant qui va suivre un adulte inconnu qui lui propose des bonbons : il ne voit pas où est le piège. Personnellement je pense qu'à 14ans, même si j'étais très intelligente, j'avais pas encore cette habitude "d'analyser" les gens, de me demander ce qu'ils veulent vraiment etc. Je pense que cette méfiance vient aussi après avoir vécu des violences, graves ou non, et que donc plus on est jeune, moins on aura la chance d'avoir cette "expérience des gens". Qu'après on puisse devenir plus sensible plus tard, ça ne fait aucun doute, je ne nie pas ton vécu. Et puis je pense qu'à cet âge-là, on a malheureusement le crâne déjà bien bourré de trucs du genre "tu l'as cherché", "prend-le comme un compliment", "tu n'as pas le droit de dire non" etc, et pas forcément le même recul pour remettre ça un peu en question (ou alors c'est juste qu'on a pas parlé à des féministes ), surtout quand ça vient de la famille ou de gens plus âgés en général. J'espère que ça te ne choque pas ce que j'ai dit ^^'Grussie a écrit:
- HS:
Ben, moi. Je ne veux surtout pas dire ou même sous-entendre qu'on ne devrait pas beaucoup mieux protéger les ados que les adultes, que les adolescents ne sont en général pas des victimes plus faciles que les adultes, mais je ne suis pas d'accord avec une telle généralité. Déjà je pense que certains adolescents ont des personnalités plus fortes que certains adultes (d'autant plus qu'il y a des adultes très fragiles), et même à l'intérieur d'une même vie, je pense qu'on peut être plus fragile qu'avant, que ça peut arriver. Ça c'est une histoire un peu personnelle, parce que moi à 14 ans je savais remarquablement dire "non", dès qu'un truc ne me plaisait pas dans une relation, et puis à 15 ans j'ai vécu un truc un peu traumatisant qui m'a complètement brisée, et à 17 ans je suis sortie avec un type qui n'était extrêmement attentif à moi, je n'ai pas su me défendre comme je le savais quand j'avais 14 ans. Est-ce qu'il m'a violée ou non, je ne sais toujours pas, je pense que c'est vraiment à la frontière de la définition d'un viol, en tout cas ça ne serait pas arrivé à mes 14 ans. Et cet affaiblissement que j'ai connu, j'ai toujours l'impression que presque personne ne l'a reconnu, c'est pour ça que je suis aussi sensible à signaler mon expérience personnelle, même si elle va à contre-courant, même si elle peut gêner. Quand je lis que tout le monde se forge de mieux en mieux une résistance qui tienne au cours des années, quelque part, j'ai l'impression d'une négation de mon vécu, même si je sais que ça n'était pas du tout dans ce sens là qu'on le dit.GloriAnar a écrit:Qui peut décemment prétendre qu'une personne de 14ans sera moins facilement influencée par des tentatives de manipulation?
Donc voilà, j'ai un peu peur que ça soit n'importe quoi de réagir comme ça, qu'on croit que je voudrais traiter de la même façon les viols d'adolescents et d'adultes, car ça n'est pas le cas du tout, parce que comme tu le dis, l'âge est un facteur à prendre en compte aussi, mais c'est vraiment important pour moi, je ne l'écrirais pas si ce n'était pas le cas.
En fait c'est vraiment le "en général" qui est important pour moi.
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
Re: Le viol, un crime sexiste ?
01.09.13 16:19
Tout mon soutien à GloriAnar, Loupita et Araignée
Un nouveau trumblr pour démonter par des exemples les mythes sur le viol :
Je connais un violeur
Un nouveau trumblr pour démonter par des exemples les mythes sur le viol :
Je connais un violeur
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
Re: Le viol, un crime sexiste ?
01.09.13 16:31
@Nurja
- OmniiaAncien⋅ne
- Messages : 2909
Date d'inscription : 20/10/2012
Re: Le viol, un crime sexiste ?
01.09.13 16:35
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
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Re: Le viol, un crime sexiste ?
01.09.13 16:44
Nurja
C'est de la pure manipulation perverse. Maintenant que j'ai fait un travail là-dessus et sur mon sentiment de culpabilité, cette phrase me donne presque envie de rire : quel culot, ridicule, illogique.Loupita Lebowski a écrit:
J'ai lu le topic et je crois bien qu'une des choses qui m'a le plus choquée c'est ça :Araignée a écrit:Et hop, j'en reviens fatalement à cette déclaration fatidique de mon ex : "tu m'as forcé à te violer".
Mais sérieux, comment on peut en arriver là ? A penser ça ? Je peux même pas imaginer comment tu as pu réagir à ça, c'est tellement dénué d'empathie et égocentrique. Genre c'est lui la victime !
à toi Araignée, et à vous tout.e.s d'ailleurs
- InvitéInvité
Re: Le viol, un crime sexiste ?
01.09.13 17:13
Je suis contente que tu aies réussi à dépasser ça et à (presque) en rire aujourd'hui. Ce genre de phrases peuvent détruire et en même temps elles démontrent bien toute la stupidité et les contradictions de ces hommes.
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