Culture du viol
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- PourquoiPasBanni·e
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Re: Culture du viol
04.11.14 14:39
Jean Piaget est un des plus grands esprits de notre temps. Il a fondé l'épistémologie génétique qui décrit comment l'esprit humain se forme, découvre progressivement des aspects singuliers de la réalité qui nous semble pourtant très évidente une fois adultes. Parmi ses découvertes intéressantes, Piaget montre que l'apprentissage se fait par un double processus d'assimilation et d'accommodation. L'assimilation consiste à appréhender la réalité à partir de schémas cognitifs déjà acquis. L'accommodation consiste à transformer les schémas acquis en de nouveaux schémas plus adaptés sous la pression de la réalité.
Piaget a souligné que l'esprit humain est conservateur. L'esprit humain aime mieux assimiler qu'accommoder. Il est plus économique et bien moins angoissant de toujours réduire la réalité à ce que l'on croit qu'elle est, à toujours assimiler la réalité à ses schémas déjà intériorisés. Thomas Kuhn, un autre épistémologue, a montré que la «science normale» fonctionne de la même façon. Les savants aiment mieux réduire les faits empiriques à des «paradigmes» (schémas explicatifs) déjà admis que de remettre en question ces paradigmes. Lorsque la science change de paradigme, Kuhn parle d'une révolution épistémologique.
Nous sommes tous logés à la même enseigne, badaud comme savants. Ce conservatisme intellectuel constitue un obstacle à la connaissance de la réalité. Malheureusement, il est toujours plus facile de reconnaitre les blocages épistémologiques des autres que de reconnaitre ses propres blocages.
DEMANDE: Si vous croyez reconnaitre un blocage chez moi, soyez assez gentilles pour me le montrer.
Piaget a souligné que l'esprit humain est conservateur. L'esprit humain aime mieux assimiler qu'accommoder. Il est plus économique et bien moins angoissant de toujours réduire la réalité à ce que l'on croit qu'elle est, à toujours assimiler la réalité à ses schémas déjà intériorisés. Thomas Kuhn, un autre épistémologue, a montré que la «science normale» fonctionne de la même façon. Les savants aiment mieux réduire les faits empiriques à des «paradigmes» (schémas explicatifs) déjà admis que de remettre en question ces paradigmes. Lorsque la science change de paradigme, Kuhn parle d'une révolution épistémologique.
Nous sommes tous logés à la même enseigne, badaud comme savants. Ce conservatisme intellectuel constitue un obstacle à la connaissance de la réalité. Malheureusement, il est toujours plus facile de reconnaitre les blocages épistémologiques des autres que de reconnaitre ses propres blocages.
DEMANDE: Si vous croyez reconnaitre un blocage chez moi, soyez assez gentilles pour me le montrer.
- La ChatteAncien⋅ne
- Messages : 822
Date d'inscription : 15/01/2014
Re: Culture du viol
04.11.14 14:45
C'est très intéressant ce que tu dis, PourquoiPas !
- InvitéInvité
Re: Culture du viol
04.11.14 15:01
Par "potentiellement", j'entends théoriquement, hypothétiquement si vous voulez. Le terme potentiellement peut en effet induire la possibilité que des hommes aient ou non un potentiel physique/psy pour violer. Ce que je voulais dire c'est que tous les hommes sont hypothétiquement des violeurs, non pas par capacités individuelle, mais parce que la société les éduque ainsi.
Voila, j'espère que c'est plus compréhensible ainsi.
Aussi, je ne pense pas que 100% des hommes vont violer un jour dans leur vie, il y a des femmes qui ne subissent pas le viol, il me paraît logique (mais c'est une théorie, je ne peux pas le prouver) que des hommes ne violent jamais.
Sinon hier sur Facebook, j'ai lu le témoignage du femme qui parlait d'un viol qu'elle a subi, en en parlant ainsi : "Le jour où ça m'est arrivé". Je sais pas pour vous, mais le fait de parler d'un crime qu'on subit comme de passer son permis, ça fait froid dans le dos. Les femmes savent qu'un jour, ça leur arrivera, comme si il fallait y passer.
Voila, j'espère que c'est plus compréhensible ainsi.
Aussi, je ne pense pas que 100% des hommes vont violer un jour dans leur vie, il y a des femmes qui ne subissent pas le viol, il me paraît logique (mais c'est une théorie, je ne peux pas le prouver) que des hommes ne violent jamais.
Sinon hier sur Facebook, j'ai lu le témoignage du femme qui parlait d'un viol qu'elle a subi, en en parlant ainsi : "Le jour où ça m'est arrivé". Je sais pas pour vous, mais le fait de parler d'un crime qu'on subit comme de passer son permis, ça fait froid dans le dos. Les femmes savent qu'un jour, ça leur arrivera, comme si il fallait y passer.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Culture du viol
04.11.14 18:57
PourquoiPas a écrit:DEMANDE: Si vous croyez reconnaitre un blocage chez moi, soyez assez gentilles pour me le montrer.
C'est très intéressant, et je dois avouer que j'aime beaucoup les gens qui savent se remettre sans cesse en question
- InvitéInvité
Re: Culture du viol
04.11.14 19:56
Pour l'instant Pourquoipas, je te trouve très constructif dans ce que tu apportes comme éclairage, et je n'ai pas cerné de blocage pour le moment. Mais comme le dit Araignée c'est tout à ton honneur !
- norma90Bleu⋅e
- Messages : 42
Date d'inscription : 18/03/2013
Re: Culture du viol
04.11.14 21:17
je tairai qui étaient mes agresseurs par contre c'est une femme qui m'a attiré dans le piège,qui elle était attirée par le milieu du crime et la prostitution
- Corvus—
- Messages : 157
Date d'inscription : 21/04/2014
Re: Culture du viol
04.11.14 21:41
Personnellement, ce qui m'interroge le plus avec la phrase "les hommes sont potentiellement tous des violeurs" n'est pas ses propriétés logique et sémantique (je suis d'accord et je ne pense pas que c'est une accusation à mon endroit en tant qu'homme), mais son application attendue. En effet, comme dit précédemment, par-delà la potentialité qu'un homme soit violeur, il n'y a pas moyen de prévoir réellement qui en est un, ou pour être plus exact par rapport aux messages précédents, en quelles circonstances ça se révèlera.
C'est un peu comme si je disais "toute ville du pays dans lequel vous habitez peut subir une catastrophe naturelle, mais vous n'avez aucun moyen de prévoir quand" (on supposera ici que ces deux énoncés sont vrais). J'ai augmenté votre niveau de stress dit "négatif" (je vous rend évidente l'existence d'un danger), sans augmenter votre stress dit "positif" (votre éveil ne peut être orienté vers un but permettant d'anticiper, contrôler et/ou résoudre le danger).
Je suis d'accord avec l'idée "pédagogique" derrière : inciter les personnes qui confient leur enfant à un proche de la famille à y réfléchir à deux fois, ne pas prendre pour acquis qu'un mec sympa ne va pas se révéler sous son vrai jour une fois plus intimes, etc... Mais concrètement, qu'attend-on comme comportement précis de la part d'autrui en disant ça ? Ne plus confier son enfant ? Ne plus se retrouver en situation intime avec un homme ?
Ca m'embête non pas en tant qu'homme, mais en tant qu'être humain qui comme tout le monde partage le stress ambiant de la société dans laquelle il côtoie ses semblables.
Je dois admettre qu'il y a déjà eu pareilles situations dans mon cas (j'aurais pu, de part ma propre initative). Mais je crois que c'est parfois plus complexe qu'une histoire d'être macho ou pas (cf la suite du message), d'être prédateur/dominant ou pas, dans un certain nombre de cas. Je ne saurais représenter une généralité, mais pour ma part, ça s'est toujours apparenté à une peur de décevoir. Je crois qu'il est difficile pour un homme de se représenter quand il doit ou quand il ne doit pas, car dans les deux cas il y a beaucoup de non-dit, d'opacité sentiment manifesté-sentiment réel. Je partage complètement la colère des personnes qui ont dit clairement "non" et qui ont pourtant subi les assaut d'un homme bestial. Mais il y a beaucoup de moments plus flous que ça dans les relations entre deux individus, des tensions ambigües qui ne se résolvent pas tout de suite même quand le pas est en passe d'être franchi (je ne pense pas que ça n'est arrivé qu'à moi).
Etant plus flegmatique et timide de nature qu'entreprenant, je ne me suis jamais lancé dans des actes physiques (du baiser au rapport sexuel) sans certitude de désir partagé. Mais je ne compte plus le nombre de fois où cela m'a été reproché par des hommes comme par des femmes, pour les premiers j'étais débile car "il fallait y aller là, putain !", pour les secondes j'étais un aveugle qui ne savait pas voir les "signaux" et à qui on devait dire que "les femmes aiment bien que l'homme prenne les devants" (citations véridiques). Du coup j'ai acquis la peur de décevoir, de ne pas prendre l'initiative désirée, et j'ai commencé à avoir comme dans les dessins animés un petit diable au-dessus de ma tête qui me soufflait "vas-y ! touche-là ! déshabille-là ! ouvre les yeux putain !". Pour moi, la culture du viol n'a pas ses racines que dans des objets culturels ni dans une justice trop passive. Elle se nourrit aussi d'un flou terrible des attentes sociales qui auraient pu faire de moi un violeur alors que je suis très (trop) réservé par nature. Donc oui, je signe sous "tout homme est un violeur potentiel", mais pas forcément toujours parce qu'il ne pense qu'avec son pénis. Ca peut être parce qu'il ne comprend pas quand il doit penser avec.
En me relisant, je trouve ce témoignage un peu ridicule Je pense aux personnes ici qui ont subi des assauts de satyres caractérisés, qui se sont retrouvés dans l'horreur de situations impensables avec des proches, et ça n'a clairement rien à voir avec ce que je dis. Donc pardon pour le décalage. Mais puisque l'on parle de caractère universel du risque de devenir violeur, je laisse ce que j'ai dit en toute authenticité/naïveté pour soutenir et nuancer cette idée, et parce que je ce qu'a dit Omniia a fait ressurgir tous ces souvenirs d'embarras et d'injonctions (de la part d'hommes et de femmes) à devenir le "loup-garou" que je ne voulais pas être (à tort ou à raison, ce n'est toujours pas clair pour moi, mais je préfère avoir déçu que blessé).
@ PourquoiPas : Je ne suis pas spécialiste de Piaget, mais si je ne me trompe pas, il lui a été un peu reproché le fait qu'il axe beaucoup sa réflexion sur le développement cognitif sur des facteurs et des mécanismes principalement internes (propres à l'individu). Personnellement je trouve ses idées très fortes, mais j'ai aussi le sentiment qu'elles incitent à mettre le contexte, l'aspect pragmatique du monde, un peu au second plan (je ne sais pas si c'était volontaire de sa part, mais c'est une incidence de ce sur quoi il focalise son propos). Par exemple, concernant la difficulté des changements de paradigme scientifique, on peut effectivement l'interpréter comme inhérente aux mécanismes d'assimilation et d'accommodation du système cognitif des individus, mais on peut aussi l'interpréter comme étant la simple conséquence du désir de réseau social qui facilite largement la pratique professionnelle (et on se fait plus d'amis en corroborant des travaux antérieurs qu'en les contredisant, le mimétisme a toujours été une stratégie très puissante pour s'attirer la sympathie et les faveurs d'autrui).
Je ne sais pas si ce que je dis est une mauvaise interprétation, mais j'ai souvenir d'avoir lu de telles critiques (ce qui ne veut pas dire négation). N'hésite pas à me corriger, car je pense que tu en sais beaucoup plus que moi sur la question.
C'est un peu comme si je disais "toute ville du pays dans lequel vous habitez peut subir une catastrophe naturelle, mais vous n'avez aucun moyen de prévoir quand" (on supposera ici que ces deux énoncés sont vrais). J'ai augmenté votre niveau de stress dit "négatif" (je vous rend évidente l'existence d'un danger), sans augmenter votre stress dit "positif" (votre éveil ne peut être orienté vers un but permettant d'anticiper, contrôler et/ou résoudre le danger).
Je suis d'accord avec l'idée "pédagogique" derrière : inciter les personnes qui confient leur enfant à un proche de la famille à y réfléchir à deux fois, ne pas prendre pour acquis qu'un mec sympa ne va pas se révéler sous son vrai jour une fois plus intimes, etc... Mais concrètement, qu'attend-on comme comportement précis de la part d'autrui en disant ça ? Ne plus confier son enfant ? Ne plus se retrouver en situation intime avec un homme ?
Ca m'embête non pas en tant qu'homme, mais en tant qu'être humain qui comme tout le monde partage le stress ambiant de la société dans laquelle il côtoie ses semblables.
Omniia a écrit:je suis pas certaine qu'il y ait beaucoup d'hommes qui sont relativement confiants sur le fait qu'en toutes circonstances depuis qu'ils sont "en âge" de coucher avec une nana ils n'auraient pas pu avoir une attitude de violeur à un moment donné
Je dois admettre qu'il y a déjà eu pareilles situations dans mon cas (j'aurais pu, de part ma propre initative). Mais je crois que c'est parfois plus complexe qu'une histoire d'être macho ou pas (cf la suite du message), d'être prédateur/dominant ou pas, dans un certain nombre de cas. Je ne saurais représenter une généralité, mais pour ma part, ça s'est toujours apparenté à une peur de décevoir. Je crois qu'il est difficile pour un homme de se représenter quand il doit ou quand il ne doit pas, car dans les deux cas il y a beaucoup de non-dit, d'opacité sentiment manifesté-sentiment réel. Je partage complètement la colère des personnes qui ont dit clairement "non" et qui ont pourtant subi les assaut d'un homme bestial. Mais il y a beaucoup de moments plus flous que ça dans les relations entre deux individus, des tensions ambigües qui ne se résolvent pas tout de suite même quand le pas est en passe d'être franchi (je ne pense pas que ça n'est arrivé qu'à moi).
Etant plus flegmatique et timide de nature qu'entreprenant, je ne me suis jamais lancé dans des actes physiques (du baiser au rapport sexuel) sans certitude de désir partagé. Mais je ne compte plus le nombre de fois où cela m'a été reproché par des hommes comme par des femmes, pour les premiers j'étais débile car "il fallait y aller là, putain !", pour les secondes j'étais un aveugle qui ne savait pas voir les "signaux" et à qui on devait dire que "les femmes aiment bien que l'homme prenne les devants" (citations véridiques). Du coup j'ai acquis la peur de décevoir, de ne pas prendre l'initiative désirée, et j'ai commencé à avoir comme dans les dessins animés un petit diable au-dessus de ma tête qui me soufflait "vas-y ! touche-là ! déshabille-là ! ouvre les yeux putain !". Pour moi, la culture du viol n'a pas ses racines que dans des objets culturels ni dans une justice trop passive. Elle se nourrit aussi d'un flou terrible des attentes sociales qui auraient pu faire de moi un violeur alors que je suis très (trop) réservé par nature. Donc oui, je signe sous "tout homme est un violeur potentiel", mais pas forcément toujours parce qu'il ne pense qu'avec son pénis. Ca peut être parce qu'il ne comprend pas quand il doit penser avec.
En me relisant, je trouve ce témoignage un peu ridicule Je pense aux personnes ici qui ont subi des assauts de satyres caractérisés, qui se sont retrouvés dans l'horreur de situations impensables avec des proches, et ça n'a clairement rien à voir avec ce que je dis. Donc pardon pour le décalage. Mais puisque l'on parle de caractère universel du risque de devenir violeur, je laisse ce que j'ai dit en toute authenticité/naïveté pour soutenir et nuancer cette idée, et parce que je ce qu'a dit Omniia a fait ressurgir tous ces souvenirs d'embarras et d'injonctions (de la part d'hommes et de femmes) à devenir le "loup-garou" que je ne voulais pas être (à tort ou à raison, ce n'est toujours pas clair pour moi, mais je préfère avoir déçu que blessé).
@ PourquoiPas : Je ne suis pas spécialiste de Piaget, mais si je ne me trompe pas, il lui a été un peu reproché le fait qu'il axe beaucoup sa réflexion sur le développement cognitif sur des facteurs et des mécanismes principalement internes (propres à l'individu). Personnellement je trouve ses idées très fortes, mais j'ai aussi le sentiment qu'elles incitent à mettre le contexte, l'aspect pragmatique du monde, un peu au second plan (je ne sais pas si c'était volontaire de sa part, mais c'est une incidence de ce sur quoi il focalise son propos). Par exemple, concernant la difficulté des changements de paradigme scientifique, on peut effectivement l'interpréter comme inhérente aux mécanismes d'assimilation et d'accommodation du système cognitif des individus, mais on peut aussi l'interpréter comme étant la simple conséquence du désir de réseau social qui facilite largement la pratique professionnelle (et on se fait plus d'amis en corroborant des travaux antérieurs qu'en les contredisant, le mimétisme a toujours été une stratégie très puissante pour s'attirer la sympathie et les faveurs d'autrui).
Je ne sais pas si ce que je dis est une mauvaise interprétation, mais j'ai souvenir d'avoir lu de telles critiques (ce qui ne veut pas dire négation). N'hésite pas à me corriger, car je pense que tu en sais beaucoup plus que moi sur la question.
- InvitéInvité
Re: Culture du viol
04.11.14 21:47
Tu parles de stress positif et de stress négatif.
Pour moi, un stress positif dans l'histoire est côté homme comme côté femme de dire les choses plus clairement et de demander si l'impression qu'on a est exacte ou pas. Ca coupe peut-être du romantisme, mais le viol n'est pas romantique.
Pour moi, un stress positif dans l'histoire est côté homme comme côté femme de dire les choses plus clairement et de demander si l'impression qu'on a est exacte ou pas. Ca coupe peut-être du romantisme, mais le viol n'est pas romantique.
- Corvus—
- Messages : 157
Date d'inscription : 21/04/2014
Re: Culture du viol
04.11.14 22:11
Excuse-moi, mais je ne comprends pas bien. Quand tu parles d'impression, de quelle impression parles-tu ? (je ne suis pas sûr de la partie du message à laquelle tu réfères)
- InvitéInvité
Re: Culture du viol
04.11.14 22:15
Je me réfère à est-ce que mon impression qu'elle (il) souhaite que je l'embrasse est juste ou pas (j'ai un brin la tête dans la choucroute pour le moment, désolée.)
- La ChatteAncien⋅ne
- Messages : 822
Date d'inscription : 15/01/2014
Re: Culture du viol
04.11.14 22:18
@ Corvus :
J'ai connu quelques hommes qui collaient bien au schéma que tu énonces (peur de décevoir, timidité). Mais finalement le "problème" que tu soulignes, c'est qu'un homme ne sait pas nécessairement quand il peut "y aller", car les signaux sont brouillés et qu'il y a des non-dits. Il est certain que si un homme sent peser sur lui des injonctions à "y aller" quand il ne voit pas lui-même des signaux clairs de désir de la part d'une femme, ça devient problématique, mais si dans le doute il s'abstient, comme tu l'as fait, ça règle complètement les choses.
Ce qui règlerait les chose encore plus profondément, évidemment, c'est, en plus d'enjoindre les hommes à respecter les refus et s'abstenir en cas de non consentement explicite, qu'on éduque les femmes à exprimer clairement à la fois leurs désirs et leurs refus, et de n'avoir honte/ n'éprouver de culpabilité dans aucun des cas.
A titre personnel, c'est ce qui m'a posé le plus de souci dans ma vie de femme : ne pas savoir dire non, et ne pas savoir dit oui non plus.
J'ai connu quelques hommes qui collaient bien au schéma que tu énonces (peur de décevoir, timidité). Mais finalement le "problème" que tu soulignes, c'est qu'un homme ne sait pas nécessairement quand il peut "y aller", car les signaux sont brouillés et qu'il y a des non-dits. Il est certain que si un homme sent peser sur lui des injonctions à "y aller" quand il ne voit pas lui-même des signaux clairs de désir de la part d'une femme, ça devient problématique, mais si dans le doute il s'abstient, comme tu l'as fait, ça règle complètement les choses.
Ce qui règlerait les chose encore plus profondément, évidemment, c'est, en plus d'enjoindre les hommes à respecter les refus et s'abstenir en cas de non consentement explicite, qu'on éduque les femmes à exprimer clairement à la fois leurs désirs et leurs refus, et de n'avoir honte/ n'éprouver de culpabilité dans aucun des cas.
A titre personnel, c'est ce qui m'a posé le plus de souci dans ma vie de femme : ne pas savoir dire non, et ne pas savoir dit oui non plus.
- InvitéInvité
Re: Culture du viol
04.11.14 22:33
Merci Corvus, je trouve ton intervention intéressante et tout à fait pertinente.
- Corvus—
- Messages : 157
Date d'inscription : 21/04/2014
Re: Culture du viol
04.11.14 22:41
Ce que vous dites me rassure sur le fait que ce que je dis n'est pas totalement absurde (j'ai eu plutôt l'encouragement inverse jusqu'à présent). Merci à vous aussi.
Honnêtement, je comprends qu'il soit difficile de dire non. J'ai subi deux fois des contacts physiques intimes non désirés (par deux femmes) et je me suis fait embrasser deux fois de force (par une femme et par un homme) (tout ça à l'âge adulte, donc hors situation de vulnérabilité caractéristique de l'enfance). [Edit : dans trois des quatre cas, il s'agissait d'amis] A chaque fois, ma réaction a été la stupeur au lieu de l'opposition évidente, et deux fois je suis sorti de ma pétrification en affichant de la bienveillance en m'éloignant gentiment (genre "c'était cool mais je dois y aller"), alors qu'intérieurement c'était refus et confusion.
Donc je conçois que le développement social de ce côté-là soit très complexe. Mais je pense qu'on pourrait/devrait développer l'expression explicite du "oui", car ça ça ne coûte rien à part casser un peu le romantisme. Et par voie de conséquence, l'apprentissage du oui entraînerait l'apprentissage du non-oui, qui est un non tacite donc moins coûteux. Mais j'idéalise un peu...
Honnêtement, je comprends qu'il soit difficile de dire non. J'ai subi deux fois des contacts physiques intimes non désirés (par deux femmes) et je me suis fait embrasser deux fois de force (par une femme et par un homme) (tout ça à l'âge adulte, donc hors situation de vulnérabilité caractéristique de l'enfance). [Edit : dans trois des quatre cas, il s'agissait d'amis] A chaque fois, ma réaction a été la stupeur au lieu de l'opposition évidente, et deux fois je suis sorti de ma pétrification en affichant de la bienveillance en m'éloignant gentiment (genre "c'était cool mais je dois y aller"), alors qu'intérieurement c'était refus et confusion.
Donc je conçois que le développement social de ce côté-là soit très complexe. Mais je pense qu'on pourrait/devrait développer l'expression explicite du "oui", car ça ça ne coûte rien à part casser un peu le romantisme. Et par voie de conséquence, l'apprentissage du oui entraînerait l'apprentissage du non-oui, qui est un non tacite donc moins coûteux. Mais j'idéalise un peu...
- Ucralo—
- Messages : 349
Date d'inscription : 19/10/2014
Re: Culture du viol
04.11.14 22:42
Ce que tu dis me rappelle que, dans la discussion présente, on ne s'est pas encore mis d'accord sur jusqu'où s'étend la définition du viol.Corvus a écrit:Etant plus flegmatique et timide de nature qu'entreprenant, je ne me suis jamais lancé dans des actes physiques (du baiser au rapport sexuel) sans certitude de désir partagé. Mais je ne compte plus le nombre de fois où cela m'a été reproché par des hommes comme par des femmes, pour les premiers j'étais débile car "il fallait y aller là, putain !", pour les secondes j'étais un aveugle qui ne savait pas voir les "signaux" et à qui on devait dire que "les femmes aiment bien que l'homme prenne les devants" (citations véridiques).
Si une femme préfère qu'un homme s'assure qu'elle est consentante avant de débuter un acte sexuel, alors si cet homme débute un acte sexuel sans demander à la femme son avis, je pense que presque tout le monde ici sera en désaccord avec le comportement de cet homme, et qualifiera cet acte d'agression sexuelle voire de viol.
A présent, admettons qu'une femme préfère qu'un homme ne s'assure pas qu'elle est consentante avant de débuter un acte sexuel, car elle trouverait cela pénible, pas assez spontané ou tout ce que vous voulez. Admettons que cet homme se soit "planté" la première fois en s'assurant de son consentement et qu'elle le lui ait reproché.
Alors, quand l'homme débutera un acte sexuel sans s'assurer de son consentement à elle, il y aura des fois où elle en jouira, et peut-être d'autres fois où elle trouvera cela désagréable car elle ne sera pas consentante.
Dans ce cas là, si l'homme débute l'acte sexuel sans qu'elle ne soit consentante puis s'arrête dès qu'elle signale qu'elle n'est pas consentante (si elle le fait), est-ce que les membres de ce forum sont en désaccord avec le comportement de cet homme ? D'ailleurs, est-ce que les membres de ce forum qualifieraient cet acte d'agression sexuelle voire de viol ?
- InvitéInvité
Re: Culture du viol
04.11.14 22:48
Il y a tout un pan de la séduction qui est basé sur la culture du viol: les femmes doivent résister pour ne pas être trop faciles, les hommes doivent les faire céder. Ce principe en soi, c'est potentialité de viol > 9000. Et c'est là où je te rejoins entièrement Corvus, ce serait trop simple de restreindre à "les hommes pensent avec leur pénis"; y a tout un problème culturel qui va avec.
- OmniiaAncien⋅ne
- Messages : 2909
Date d'inscription : 20/10/2012
Re: Culture du viol
04.11.14 22:59
Je pense que cette phrase incite à s'interroger sur sur ce qu'est un viol / un violeur (= ce n'est pas juste un "psychopathe" dans une ruelle sombre ou sur un parking). Je ne pense pas qu'on attend des comportements immédiats précis suite à cette phrase, mais plutôt une prise de conscience des faits, ce qui serait déjà énorme. Il est difficile de combattre quelque chose si la majorité des gens ne s'aperçoivent même pas que cette chose existe.Corvus a écrit:Je suis d'accord avec l'idée "pédagogique" derrière : inciter les personnes qui confient leur enfant à un proche de la famille à y réfléchir à deux fois, ne pas prendre pour acquis qu'un mec sympa ne va pas se révéler sous son vrai jour une fois plus intimes, etc... Mais concrètement, qu'attend-on comme comportement précis de la part d'autrui en disant ça ? Ne plus confier son enfant ? Ne plus se retrouver en situation intime avec un homme ?
Ca m'embête non pas en tant qu'homme, mais en tant qu'être humain qui comme tout le monde partage le stress ambiant de la société dans laquelle il côtoie ses semblables.
Sinon je plussoie shun, je trouve ton post très intéressant Corvus. Je ne sais pas trop quoi y répondre pour l'instant (je reposterai peut-être plus tard). En tout cas, dans mon post précédent je parlais de ça :
Il me semble que ce dont tu parles est différent.insister pour qu'une femme couche avec eux même si elle semble ne pas en avoir envie / même si elle dit non
- InvitéInvité
Re: Culture du viol
04.11.14 23:05
Moi aussi je trouve ce que tu dis très intéressant Corvus.
- OmniiaAncien⋅ne
- Messages : 2909
Date d'inscription : 20/10/2012
Re: Culture du viol
04.11.14 23:58
- embrasser quelqu'un pour la première fois:
- Tout ça me fait penser à un truc. Je me souviens que sur le forum y a longtemps on parlait du fait d'embrasser quelqu'un pour la première fois. La question était : si on veut embrasser quelqu'un et qu'on pense que la personne en face en a envie mais qu'on n'en est pas sûrs à 100% non plus (évidemment), que faut-il faire ?
Certaines personnes disaient que le mieux étaient de demander explicitement avant à la personne si elle en a envie.
Le truc c'est qu'il y a deux problèmes à ça :
- Comme le disait Corvus il y a une injonction très grande au quotidien et en général à ce que les hommes soient entreprenants.
- Le fait de poser clairement la question ne permet pas forcément plus facilement de dire non. Dans plusieurs cas où j'ai été embrassée par surprise par des mecs alors que je ne le voulais pas, s'ils me l'avaient demandé avant, je crois malheureusement que j'aurais pu dire "ok" sous le coup de la surprise, par peur que le mec réagisse mal, par peur de blesser, etc... (Comme La Chatte un de mes gros problèmes dans ma vie a été de ne pas savoir dit oui et de ne pas savoir dire non. Problème pas totalement résolu malheureusement). Et je me demande même si ça n'aurait pas été pire à vivre pour moi en fait, de me dire que j'ai dit "ok" à quelque chose que je ne voulais pas et ensuite de me sentir "engagée" dans le truc du fait d'avoir dit oui explicitement...
De manière générale c'est peut-être mieux quand même... Je ne sais pas, c'est vraiment compliqué
- La ChatteAncien⋅ne
- Messages : 822
Date d'inscription : 15/01/2014
Re: Culture du viol
05.11.14 0:15
- OMNIIA:
- Il faut peut-être simplement approcher ses lèvres tout doucement de la personne pour lui donner le temps de nous repousser si elle en a envie, et ne pas se jeter sur sa bouche comme un(e) sauvage en mode "si je vais vite elle ne verra rien venir"?
Je ne sais pas en fait, j'ai toujours eu tendance à penser que quand deux personnes se rapprochent physiquement au point d'envisager un baiser, c'est alors facile de voir si l'autre en éprouve le désir ou pas (si un mec a sa bouche à 20 cm de la mienne, que je ne me suis pas encore éloignée et que je le regarde langoureusement, c'est un feu vert), jusqu'à ce qu'un copain, un soir, se rapproche de moi (tandis que je reculais pour m'éloigner de lui) et en arrive presque à me plaquer contre un immeuble pour m'embrasser, pensant, en toute bonne foi, que je le voulais aussi (ben oui quand on veut être embrassé on fuit, c'est si logique !). Maintenant, je n'ai plus de certitude, si ce n'est que certains ne veulent voir que ce qu'ils veulent bien voir.
Maintenant que j'y repense, je crois bien que mon copain m'a demandé la permission avant de m'embrasser (je lui poserai la question pour être sure, j'avais bu un peu trop de vin ce soir là, ahum). Ce dont je suis certaine, c'est qu'il m'a demandé s'il pouvait se rapprocher de moi sur le canapé. Il m'a dit plus tard que je ne montrais rien, ce soir là, et qu'il ne savait pas s'il devait ou pas.
Je veux bien croire que parfois, c'est difficile de savoir.
- OmniiaAncien⋅ne
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Date d'inscription : 20/10/2012
Re: Culture du viol
05.11.14 0:24
- Spoiler:
- Ouais, je suis d'accord avec toi. Quand j'ai envie d'embrasser quelqu'un / qu'il m'embrasse, je pense que je montre des signes qui me paraissent plutôt clairs : rapprochements, regards, etc. et je fuis aussi généralement quand je sens que quelqu'un se rapproche de moi petit à petit alors que je ne le souhaite pas.
Ouais c'est vraiment la surprise, le mode "sauvage" dont tu parles qui est bloquant pour facilement réussir à exprimer ce qu'on veut / ne veut pas...
certains ne veulent voir que ce qu'ils veulent bien voir
- InvitéInvité
Re: Culture du viol
05.11.14 6:43
Je l'espère (qu'on pourrait développer l'expression explicite des désirs). Je prends en tous cas une décision pour l'avenir : le prochain (la prochaine) qui imagine un oui alors que je ne lui ai rien demandé, la relation finit avant de commencer.Corvus a écrit:on pourrait/devrait développer l'expression explicite du "oui", car ça ça ne coûte rien à part casser un peu le romantisme. Et par voie de conséquence, l'apprentissage du oui entraînerait l'apprentissage du non-oui, qui est un non tacite donc moins coûteux. Mais j'idéalise un peu...
Je crois que c'est toujours difficile de savoir (et qu'il vaut donc mieux demander).La Chatte a écrit:Je veux bien croire que parfois, c'est difficile de savoir.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Culture du viol
05.11.14 19:35
Un autre problème avec la culture du non-dit et le mythe sur les femmes qui disent non et pensent oui, c'est que même en étant claire et explicite, on tombe sur des hommes qui ne comprennent pas/ne veulent pas comprendre. Ca m'est arrivé deux fois ces derniers temps. A chaque fois, j'ai été très claire et explicite quant au fait que je ne voulais surtout pas de mec, que je n'aimais pas le sexe, que je tenais à vivre seule, que j'aimais mon indépendance, mes moments de "solitude", que le seul avec qui je veux me marier, c'est Karak... Le premier gars, que j'ai croisé quand je cherchais des clopes et qui m'en a offert quelques unes, après avoir entendu que je ne voulais pas de mec, m'a dit qu'on pouvait devenir amis, peut-être ? Je lui ai répondu que l'amitié c'est pas un truc qui se décide comme ça, même si sur Face de Book il suffit d'un clic. Bref, il a fait en sorte de me re-croiser, m'a re-parlé de cette amitié à construire. Sentant qu'il y avait baleine sous gravillon, j'ai essayé de lui tirer les vers du nez :
"Mais c'est quoi cette obsession de devenir mon ami, t'es tout seul dans la vie, t'as aucun et aucune ami-e ?
- Mais non, c'est pas ça, bien sûr que j'ai des ami-e-s...
- Bon alors, t'as une idée derrière la tête ?
- C'est à dire ?
- C'est à dire que t'as une idée derrière la tête...
- Ben... en fait je veux sortir avec toi..."
C'était bien la peine d'être explicite.
Le deuxième m'a offert un shoot d'héro. Au moment où il me l'a proposé, j'ai eu un moment d'hésitation, et j'ai demandé s'il n'attendait rien en échange. "Non, bien sûr que non ! ça va pas la tête ! Je suis pas comme ça !" (Effectivement, il ne s'attendait pas à ce que j'écarte les cuisses en échange de sa came, quand même.) En discutant, je lui dis, à lui aussi, que je compte vivre seule, que je suis couplefree, que je veux pas de mec, tout ça. Et que j'aime ma solitude, aussi, que j'ai pas envie d'avoir quelqu'un sur le dos.
Manque de pot, j'ai fait l'erreur de lui filer mon numéro. Depuis, il n'arrête pas d'envoyer des messages et d'appeler, dans le but avoué de me revoir au plus vite. L'autre jour, au téléphone, comme je m'inventais des activités pour pas qu'il débarque chez moi (oui, je suis lâche, mais il est sacrément collant et insistant), il me dit "oh, zut, je pensais que t'étais libre auijourd'hui..." J'ai craqué, j'ai répondu "ah mais libre je le suis. Et justement : j'aimerais bien le rester !" Ce qui ne l'a pas empêché de m'envoyer un message le lendemain (pas répondu, sinon j'en ai pour des heures d'envois de messages, même quand il va au toilettes il est tenté de m'en faire part (bon là j'exagère, mais il me soûle). Comme quoi : oui, il attendait bien quelque chose "en échange"...
C'est peut-être pas assez clair, les "je veux surtout pas de mec, je suis très bien toute seule, j'aime mon indépendance, ah non ! aucun humain ne viendra vivre avec moi ! etc"
"Mais c'est quoi cette obsession de devenir mon ami, t'es tout seul dans la vie, t'as aucun et aucune ami-e ?
- Mais non, c'est pas ça, bien sûr que j'ai des ami-e-s...
- Bon alors, t'as une idée derrière la tête ?
- C'est à dire ?
- C'est à dire que t'as une idée derrière la tête...
- Ben... en fait je veux sortir avec toi..."
C'était bien la peine d'être explicite.
Le deuxième m'a offert un shoot d'héro. Au moment où il me l'a proposé, j'ai eu un moment d'hésitation, et j'ai demandé s'il n'attendait rien en échange. "Non, bien sûr que non ! ça va pas la tête ! Je suis pas comme ça !" (Effectivement, il ne s'attendait pas à ce que j'écarte les cuisses en échange de sa came, quand même.) En discutant, je lui dis, à lui aussi, que je compte vivre seule, que je suis couplefree, que je veux pas de mec, tout ça. Et que j'aime ma solitude, aussi, que j'ai pas envie d'avoir quelqu'un sur le dos.
Manque de pot, j'ai fait l'erreur de lui filer mon numéro. Depuis, il n'arrête pas d'envoyer des messages et d'appeler, dans le but avoué de me revoir au plus vite. L'autre jour, au téléphone, comme je m'inventais des activités pour pas qu'il débarque chez moi (oui, je suis lâche, mais il est sacrément collant et insistant), il me dit "oh, zut, je pensais que t'étais libre auijourd'hui..." J'ai craqué, j'ai répondu "ah mais libre je le suis. Et justement : j'aimerais bien le rester !" Ce qui ne l'a pas empêché de m'envoyer un message le lendemain (pas répondu, sinon j'en ai pour des heures d'envois de messages, même quand il va au toilettes il est tenté de m'en faire part (bon là j'exagère, mais il me soûle). Comme quoi : oui, il attendait bien quelque chose "en échange"...
C'est peut-être pas assez clair, les "je veux surtout pas de mec, je suis très bien toute seule, j'aime mon indépendance, ah non ! aucun humain ne viendra vivre avec moi ! etc"
- InvitéInvité
Re: Culture du viol
05.11.14 19:53
Ben en fait y a des fois où j'ai l'impression que plus on refuse, plus on est explicite et plus ça attire certains mecs.
Ca m'est arrivé aussi (et j'ai été très claire, et même j'ai très mal causé du genre " nan mais ta bite tu te la cales sur l'oreille, y a pas moyen même dans tes rêves les plus fous face de cul de pingouin "), et je crois que y a certains types que ça excite.
Et plus tu les jettes, et plus ils reviennent. Cela j'ai pas de méthode pour les esquiver. Heureusement c'est pas les plus nombreux, mais ils peuvent prendre beaucoup de place.
Je note aussi que quand on a l'air heureuse, bien dans sa peau, libre et qu'on cherche juste rien de spécial ---> c'est un véritable aimant à mec.
Plus j'ai l'air tranquille, a étaler ma couenne au soleil, en mode rien à péter, j'ai mis mes crocs avec mon super short XXL et un vieux marcel avec mon poil au patte et sous les aisselles en mode Roger assis au comptoir avec sa Kro -bon sauf que moi c'est du Breizh cola) et plus on vient me faire chier. C'est comme une espèce de loi mathématique bizarre.
En fait, j'ai même rencontré des gens qui voulais " voler " " ce que je dégage ". Qui m'ont dit (c'était tous des hommes) que j'avais l'air libre, et qu'ils étaient jaloux de ma liberté. Quand j'ai demandé " libre de quoi ? " on m'a répondu : libre de penser, libre d'attachement, libre par rapport à la norme sociale et ça donne envie de t'attraper pour te mettre dans une cage et te garder, parce que c'est insupportable à quel point ça peut renvoyer à notre propre lacheté.
Ça m'a été dit plusieurs fois, par des gens qui ne se connaissaient pas, et qui ne se sont jamais vu. Inutile de dire, que j'ai coupé les ponts depuis.
Mais quand même je trouve ça à la fois flippant et bizarre de savoir qu'il y a des mecs qui ressentent ça.
Ca m'est arrivé aussi (et j'ai été très claire, et même j'ai très mal causé du genre " nan mais ta bite tu te la cales sur l'oreille, y a pas moyen même dans tes rêves les plus fous face de cul de pingouin "), et je crois que y a certains types que ça excite.
Et plus tu les jettes, et plus ils reviennent. Cela j'ai pas de méthode pour les esquiver. Heureusement c'est pas les plus nombreux, mais ils peuvent prendre beaucoup de place.
Je note aussi que quand on a l'air heureuse, bien dans sa peau, libre et qu'on cherche juste rien de spécial ---> c'est un véritable aimant à mec.
Plus j'ai l'air tranquille, a étaler ma couenne au soleil, en mode rien à péter, j'ai mis mes crocs avec mon super short XXL et un vieux marcel avec mon poil au patte et sous les aisselles en mode Roger assis au comptoir avec sa Kro -bon sauf que moi c'est du Breizh cola) et plus on vient me faire chier. C'est comme une espèce de loi mathématique bizarre.
En fait, j'ai même rencontré des gens qui voulais " voler " " ce que je dégage ". Qui m'ont dit (c'était tous des hommes) que j'avais l'air libre, et qu'ils étaient jaloux de ma liberté. Quand j'ai demandé " libre de quoi ? " on m'a répondu : libre de penser, libre d'attachement, libre par rapport à la norme sociale et ça donne envie de t'attraper pour te mettre dans une cage et te garder, parce que c'est insupportable à quel point ça peut renvoyer à notre propre lacheté.
Ça m'a été dit plusieurs fois, par des gens qui ne se connaissaient pas, et qui ne se sont jamais vu. Inutile de dire, que j'ai coupé les ponts depuis.
Mais quand même je trouve ça à la fois flippant et bizarre de savoir qu'il y a des mecs qui ressentent ça.
- La ChatteAncien⋅ne
- Messages : 822
Date d'inscription : 15/01/2014
Re: Culture du viol
05.11.14 23:05
Shun : C'est une vrai logique de destruction, c'est clair que c'est flippant.
Ça me fait penser à la chanson de Renaud "Je cruel" :
Quand tu t'es pendue à mon cou
Je t'ai ferrée comme un salaud
Je t'ai embrassée partout
Mais je t'ai gardée tout contre ma peau
Joli coeur et jolie bouche
Tu peux toujours te planquer
Sous un caillou sous une souche
Je t'ai pris ta liberté
C'est un jeu cruel
Mais c'est l'amour ma jolie sucrée
J'ai coupé tes ailes
Lorsque je t'ai prise dans mes filets
C'est un jeu cruel Mais c'est l'amour pour l'éternité
C'est parce que tu es belle
Parce que je t'aime que je t'aime enchainée...
Le mec dont je parlais au-dessus (celui qui a voulu m'embrasser alors que je le fuyais), je lui ai expliqué qu'il ne me plaisait pas et qu'il ne fallait pas qu'il espère un jour une relation entre nous.
Il a quand même tenu à se qu'on reste "amis", et quelques mois plus tard, j'ai dîné chez lui (mais ce n'était pas du tout inhabituel, on mangeait parfois ensemble, avec ou sans des potes communs, en plus d'autres activités). Je m'étais faite prier, il avait fini par m'avoir à coup de "oh mais si allez ce serait sympa". En fait, sous couvert d'amitié, il avait espéré un dîner romantique : quand je suis arrivée il y avait une rose dans un vase sur la table, ce genre de truc. Autant dire que je ne savais plus où me mettre et que j'étais remontée, un vrai traquenard. Le pire, c'est qu'il m'a ensuite reproché de ne pas être claire : "ce genre de soirée c'est frustrant pour moi" (oui, c'est ce qui arrive quand on refuse d'entendre les refus…), et, le pire : "Je n'ai jamais vraiment su ce que tu pensais".
Heu… "Tu ne me plais pas et je n'aurais pas de relation avec toi" c'est n'être pas claire ???
On se demande bien ce qui leur faut… Fuis moi je te suis, c'est pas du pipeau en fait. Et puis tout le monde sait bien que quand une femme dit non, elle ne le pense pas vraiment…
Ça me fait penser à la chanson de Renaud "Je cruel" :
Quand tu t'es pendue à mon cou
Je t'ai ferrée comme un salaud
Je t'ai embrassée partout
Mais je t'ai gardée tout contre ma peau
Joli coeur et jolie bouche
Tu peux toujours te planquer
Sous un caillou sous une souche
Je t'ai pris ta liberté
C'est un jeu cruel
Mais c'est l'amour ma jolie sucrée
J'ai coupé tes ailes
Lorsque je t'ai prise dans mes filets
C'est un jeu cruel Mais c'est l'amour pour l'éternité
C'est parce que tu es belle
Parce que je t'aime que je t'aime enchainée...
Le mec dont je parlais au-dessus (celui qui a voulu m'embrasser alors que je le fuyais), je lui ai expliqué qu'il ne me plaisait pas et qu'il ne fallait pas qu'il espère un jour une relation entre nous.
Il a quand même tenu à se qu'on reste "amis", et quelques mois plus tard, j'ai dîné chez lui (mais ce n'était pas du tout inhabituel, on mangeait parfois ensemble, avec ou sans des potes communs, en plus d'autres activités). Je m'étais faite prier, il avait fini par m'avoir à coup de "oh mais si allez ce serait sympa". En fait, sous couvert d'amitié, il avait espéré un dîner romantique : quand je suis arrivée il y avait une rose dans un vase sur la table, ce genre de truc. Autant dire que je ne savais plus où me mettre et que j'étais remontée, un vrai traquenard. Le pire, c'est qu'il m'a ensuite reproché de ne pas être claire : "ce genre de soirée c'est frustrant pour moi" (oui, c'est ce qui arrive quand on refuse d'entendre les refus…), et, le pire : "Je n'ai jamais vraiment su ce que tu pensais".
Heu… "Tu ne me plais pas et je n'aurais pas de relation avec toi" c'est n'être pas claire ???
On se demande bien ce qui leur faut… Fuis moi je te suis, c'est pas du pipeau en fait. Et puis tout le monde sait bien que quand une femme dit non, elle ne le pense pas vraiment…
- …bien fol qui s'y fie [spoiler de la honte]:
- Cela étant, j'avais dit à mon copain que je voulais rester seule et que je ne voulais pas de relation, et j'ai changé d'avis le lendemain. Non, en fait j'ai changé d'avis à peine les mots écrits (on correspondait par sms).
- InvitéInvité
Re: Culture du viol
06.11.14 8:54
Ouai nan mais c'est trop ça. Même un homme qui m'a violée plus d'une centaine de fois (dans le sens où je ne voulais pas du type de relation sexuelle qu'il m'imposait cad dire violente). Il me l'a dit comme ça " cette lueur dans tes yeux, le la veux, je ne veux pas que tu partes quand je te tiens, tu pars pas avec ton corps tu pars avec ta tête (effectivement j'avais appris à dissocier direct en sa présence), je veux que tu sois là et que tu vois que tu m'appartiens tout entière.
Heureusement, j'ai toujours réussi à " fuir " au moins par l'esprit, mais putain faut vraiment être un malade pour en vouloir à ce point à quelqu'un qui t'a rien fait. Et plus ils s’aperçoivent qu'ils arrivent pas à t’enfermer, et plus ils deviennent soit insistants (dans le meilleur des cas) soit violents. Ils pensent que la peur va t’enfermer, mais en fait passé un certain stade, la peur n'existe même plus en tant que telle.
C'est dingue quand même de tomber sur des types comme ça, en plus, je comprends même pas vraiment de quoi ils me parlent. Je suis pas plus ni moins libre que n'importe qui d'autre en fait ...
Mais c'est vrai que cette chanson de Renaud à de quoi faire sacrément flipper. Parfois je suis vraiment heureuse de la définition de l'amour de mon chéri : " aimer quelqu'un c'est le rendre libre, et si il ne l'est pas l'aider à le devenir "
Heureusement, j'ai toujours réussi à " fuir " au moins par l'esprit, mais putain faut vraiment être un malade pour en vouloir à ce point à quelqu'un qui t'a rien fait. Et plus ils s’aperçoivent qu'ils arrivent pas à t’enfermer, et plus ils deviennent soit insistants (dans le meilleur des cas) soit violents. Ils pensent que la peur va t’enfermer, mais en fait passé un certain stade, la peur n'existe même plus en tant que telle.
C'est dingue quand même de tomber sur des types comme ça, en plus, je comprends même pas vraiment de quoi ils me parlent. Je suis pas plus ni moins libre que n'importe qui d'autre en fait ...
Mais c'est vrai que cette chanson de Renaud à de quoi faire sacrément flipper. Parfois je suis vraiment heureuse de la définition de l'amour de mon chéri : " aimer quelqu'un c'est le rendre libre, et si il ne l'est pas l'aider à le devenir "
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