Y a-t-il des difficultés pour les hommes en patriarcat ?
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Araignée
Lemon
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- LemonBanni·e
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Date d'inscription : 14/09/2016
Y a-t-il des difficultés pour les hommes en patriarcat ?
24.09.16 15:12
Fil divisé à partir de ce sujet.
La solitude ? La misère sexuelle ? L'alcoolisme ?
75% des suicides en France sont masculins. Cela veut peut-être dire que tout n'est pas si rose pour le patriarcat non ?
http://mobile.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/02/09/six-chiffres-cles-pour-comprendre-le-suicide-en-france_4861662_4355770.html
chester Denis a écrit:Bienvenue. Quelles difficultés chez les hommes ? "blancs" ?
La solitude ? La misère sexuelle ? L'alcoolisme ?
75% des suicides en France sont masculins. Cela veut peut-être dire que tout n'est pas si rose pour le patriarcat non ?
http://mobile.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/02/09/six-chiffres-cles-pour-comprendre-le-suicide-en-france_4861662_4355770.html
- InvitéInvité
C'est sûr que seuls les hommes souffrent de solitude, de misère sexeulle ou d'alcoolisme.
Honnêtement, Lemon, si tu penses que les hommes souffrent autant (plus?) que les femmes, je ne sais pas ce que tu fais sur un forum féministe.
Honnêtement, Lemon, si tu penses que les hommes souffrent autant (plus?) que les femmes, je ne sais pas ce que tu fais sur un forum féministe.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
La misère sexuelle, c'est ce truc qui fait que quand un homme n'obtient pas ce qu'il veut sexuellement, alors il a une bonne excuse pour violer ou acheter le consentement sexuel d'une femme, tout en se fichant bien des conséquences sur (la destruction de) la sexualité de la femme qu'il viole ou qu'il prostitue ? C'est ce qui fait que dans un monde où 10% des femmes n'ont jamais eu un seul orgasme de leur vie entière et où la sexualité est globalement toujours axée sur ce qui fait plaisir aux hommes (c'est à dire la pénétration et le pénis) au mépris voire à la méconnaissance totale de ce qui fait plaisir aux femmes (mépris du clitoris pour se tourner vers le vagin qui est l'organe le moins innervé du corps féminin), les hommes continuent de chouiner sur leur "misère sexuelle" parce qu'ils se retrouvent parfois face à une femme qui "ose" leur dire "non"...? C'est ce qui fait que quand un homme passe par la masturbation pour obtenir une satisfaction sexuelle, il trouve ça "vraiment trop injuste", alors que la majorité des femmes ne connaissent l'orgasme (quand elles le connaissent) uniquement par cette voie de la masturbation, mais ne vont pas s'en plaindre de partout en réclamant des hommes à moitié ou totalement esclaves et à leur entière disposition sexuelle ?
- IridaceaAncien⋅ne
- Messages : 2950
Date d'inscription : 12/05/2015
Le suicide a-t-il un genre ?
24.09.16 16:01
Tu es au courant que les femmes sont surreprésentées par rapport aux hommes dans les cas de tentatives de suicide (elles usent généralement de méthodes moins « efficaces », car moins accès aux armes…) ? C'est d'ailleurs écrit en toutes lettres dans le lien que tu donnes.Lemon a écrit:chester Denis a écrit:Bienvenue. Quelles difficultés chez les hommes ? "blancs" ?
La solitude ? La misère sexuelle ? L'alcoolisme ?
75% des suicides en France sont masculins. Cela veut peut-être dire que tout n'est pas si rose pour le "patriarchat" non ?
http://mobile.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/02/09/six-chiffres-cles-pour-comprendre-le-suicide-en-france_4861662_4355770.html
Tu es au courant que les femmes sont surreprésentées par rapport aux hommes dans les situations de parent isolé ? Qu'une femme divorcée perd souvent son tissu relationnel suite à son divorce ? Que les femmes sont plus à risque d'être précaires, donc potentiellement isolées ?
Et j'ose croire que tu sais que l'alcoolisme et les toxicomanies en général sont loin d'être réservées aux hommes…
Enfin, c'est déformer les propos des féministes que de faire croire que tous les problèmes d'une société sont imputables au seul patriarcat. Le capitalisme, le racisme, et bien d'autres, sont des structures qui expliquent d'autres aspects du monde. C'est le capitalisme qui pousse les agriculteurs à se suicider, pas le patriarcat…
- LemonBanni·e
- Messages : 22
Date d'inscription : 14/09/2016
Nurja a écrit:C'est sûr que seuls les hommes souffrent de solitude, de misère sexeulle ou d'alcoolisme.
Bien sur les femmes sont aussi affectées par ces maux mais les hommes en souffrent statistiquement plus, c'est indéniable.
Nurja a écrit: Honnêtement, Lemon, si tu penses que les hommes souffrent autant (plus?) que les femmes, je ne sais pas ce que tu fais sur un forum féministe.
Je ne sais pas quel genre remporte la palme de la souffrance, je trouve ces généralités assez absurdes. Cela dit le post de Chester laissait entendre que les hommes blancs ne connaissent aucune difficultés, c'est faux à mon sens.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Les hommes se plaignent statistiquement plus de misère sexuelle, mais en souffrent statistiquement beaucoup moins. Ils vivent juste dans une société où on leur apprend que la satisfaction sexuelle leur est due, alors que pour les femmes elle serait facultative et pas très importante.Lemon a écrit:Bien sur les femmes sont aussi affectées par ces maux mais les hommes en souffrent statistiquement plus, c'est indéniable.
Tronçon de message déplacé ici.
EDIT : Ah ben il a été banni. Ouf, je dois avouer qu'il commençait à me mettre sérieusement les nefs en pelotes celui-là.
- IridaceaAncien⋅ne
- Messages : 2950
Date d'inscription : 12/05/2015
En réponse à ce message.
Le problème, c'est que dans l'absolu tout le monde souffre et le monde n'est qu'une immense vallée de larmes. C'est un peu ce que tu dis lorsque tu écris :
Pour le dire autrement : qu'un homme souffre des injonctions liées à la virilité, c'est parfaitement possible. Qu'il cherche à conceptualiser une oppression à partir de cette souffrance, c'est par contre une démarche caduque. C'est sa position concrète, matérielle, d'homme en patriarcat qui établit sa condition politique. Et cette analyse montre qu'il a objectivement une situation supérieure, même si les modalités de mise en place de cette situation peuvent ponctuellement le faire souffrir.
Le problème, c'est que dans l'absolu tout le monde souffre et le monde n'est qu'une immense vallée de larmes. C'est un peu ce que tu dis lorsque tu écris :
Un homme peut souffrir des injonctions liées à sa condition, mais cette perception subjective doit être confrontée à la réalité objective de sa condition en patriarcat. C'est pourquoi un militantisme, une position politique fondée exclusivement sur le ressenti des individus est très dangereuse : sans analyse de la situation matérielle, on en arrive à chercher à prendre en compte toutes les souffrances, à relativiser toutes les positions. Ça conduit au masculinisme notamment.chester Denis a écrit:Il est un fait que la domination masculine structure les relations humaines (comme aussi la domination raciste et la domination de classes). C'est dans ce cadre qu'on PEUT aborder les souffrances dont se plaignent les hommes (voir mon blog, deux articles) et tenter de les analyser (pas de les comparer à celles des femmes).
Pour le dire autrement : qu'un homme souffre des injonctions liées à la virilité, c'est parfaitement possible. Qu'il cherche à conceptualiser une oppression à partir de cette souffrance, c'est par contre une démarche caduque. C'est sa position concrète, matérielle, d'homme en patriarcat qui établit sa condition politique. Et cette analyse montre qu'il a objectivement une situation supérieure, même si les modalités de mise en place de cette situation peuvent ponctuellement le faire souffrir.
- chester DenisBleu⋅e
- Messages : 73
Date d'inscription : 04/09/2016
@ iridicea : je souscris entièrement à ta réponse. C'est plutôt une question de stratégie. Comment faire ressentir aux hommes leur position hiérarchique dominante ? Et les effets très matériels que sont l'appropriation des femmes, de leur sexualité, de leur corps et des enfants, l'exploitation de leur travail et de leur sollicitude (care). Comment interpeller les hommes et les faire bouger ? (Ce n'est qu'une tache annexe du féminisme, mais c'est un devoir des "alliés"). Ils sont dans le déni. Et la souffrance (dont on devrait faire l'analyse et la déconstruction) alimente ce déni. Et elle est valorisée médiatiquement dans le cas des masculinistes. Par contre la souffrance peut être aussi une source de refus de la virilité comme schéma contraignant. Je devrais en parler, mais je vais être absent quelques jours (donc je n'entame pas un fil de discussion maintenant). Je vais préparer un texte sur le passage du gamin au jeune mec, passage jamais acquis ou validé, etc., pour un article sur mon blog.
- shunAncien⋅ne
- Messages : 637
Date d'inscription : 10/04/2015
Je crois qu'on a encore dévié ^^ d'un côté on a un sujet " le suicide a-t-il un sexe ? " et de l'autre on a les souffrances masculines spécifiques en patriarcat ...
@Chester denis : je lirai avec plaisir ton fil si tu l'ouvres, ton recul est intéressant, et de manière générale, je trouve tes interventions vraiment réfléchies et construites, ça apporte beaucoup.
@Chester denis : je lirai avec plaisir ton fil si tu l'ouvres, ton recul est intéressant, et de manière générale, je trouve tes interventions vraiment réfléchies et construites, ça apporte beaucoup.
- IridaceaAncien⋅ne
- Messages : 2950
Date d'inscription : 12/05/2015
Le débat sur le suicide a été déplacé ici.
J'ai découpé les morceaux de certains messages traitant des deux sujets afin de maintenir la cohérence du tout.
J'ai découpé les morceaux de certains messages traitant des deux sujets afin de maintenir la cohérence du tout.
- InvitéInvité
Un petit dessin vaut mieux qu'un long discours : https://dansmontiroir.wordpress.com/2016/03/22/stop-being-non-start-being-anti/
- RoRo—
- Messages : 176
Date d'inscription : 12/02/2015
J'aimerai donner mon avis d'homme cis sur la question des difficultés pour les hommes dans le patriarcat.
Pour moi, il n'y a pas difficultés, ça serait le comble qu'un homme vivant dans une société dominée par les hommes soit en difficulté.
Depuis que je m'intéresse au féminisme, je me rends compte des avantages monstrueux dont je profite tous les jours, du au fait que mes organes génitaux dépassent de mon corps. Pour moi je vois le féminisme comme le végétarisme. Une évidence. On peut tourner la question dans tous les sens. il y a clairement deux poids deux mesures et c'est pas les quelques miettes gracieusement offertes par les hommes aux femmes qui va changer cette réalité.
Deux exemples que j'aimerai partager ici. Je quitte mon travail pour la fin de l'année. J'aimerai me reconvertir comme éducateur social. La première chose que mes futures collègues(également mon épouse qui est, elle aussi, éducatrice) m'ont dit que je n'aurais pas de mal à trouver du travail car le métier est en majorité exercé par des femmes et que d'être un homme ça va m'avantager.
Le deuxième exemple: Le parlement fédéral(majorité de droite) a voté cette semaine, dans une esprit d'égalité homme/femme, l'élévation de l'âge de la retraite pour tout le monde à 65 ans. Le problème et pas des moindres, c'est que les femmes en Suisse(je sais pas ailleurs) gagnent environ 20% de moins à travail égal qu'un homme. Une femme qui bosse à 100% est payée pour 4 jours de boulot et un jour elle travail bénévolement.
Des difficultés y en a partout et pour tout le monde mais on est clairement pas égaux dans les difficultés.
Pour moi, il n'y a pas difficultés, ça serait le comble qu'un homme vivant dans une société dominée par les hommes soit en difficulté.
Depuis que je m'intéresse au féminisme, je me rends compte des avantages monstrueux dont je profite tous les jours, du au fait que mes organes génitaux dépassent de mon corps. Pour moi je vois le féminisme comme le végétarisme. Une évidence. On peut tourner la question dans tous les sens. il y a clairement deux poids deux mesures et c'est pas les quelques miettes gracieusement offertes par les hommes aux femmes qui va changer cette réalité.
Deux exemples que j'aimerai partager ici. Je quitte mon travail pour la fin de l'année. J'aimerai me reconvertir comme éducateur social. La première chose que mes futures collègues(également mon épouse qui est, elle aussi, éducatrice) m'ont dit que je n'aurais pas de mal à trouver du travail car le métier est en majorité exercé par des femmes et que d'être un homme ça va m'avantager.
Le deuxième exemple: Le parlement fédéral(majorité de droite) a voté cette semaine, dans une esprit d'égalité homme/femme, l'élévation de l'âge de la retraite pour tout le monde à 65 ans. Le problème et pas des moindres, c'est que les femmes en Suisse(je sais pas ailleurs) gagnent environ 20% de moins à travail égal qu'un homme. Une femme qui bosse à 100% est payée pour 4 jours de boulot et un jour elle travail bénévolement.
Des difficultés y en a partout et pour tout le monde mais on est clairement pas égaux dans les difficultés.
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