Chansons sexistes
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- Arrakis—
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Re: Chansons sexistes
07.07.13 20:54
Je la poste ici, mais c'est en fait une parodie de chanson sexiste pas subtile. Les traductions disponibles sont accablantes et pleines de contresens par contre...
Parodie du clip sexiste de Robin Thicke
24.07.13 10:54
https://www.youtube.com/watch?v=tKfwCjgiodg
Absolument génial l'effet miroir, je surkiffe
Absolument génial l'effet miroir, je surkiffe
Re: Chansons sexistes
26.07.13 12:05
Super fan de Brassens, je me permets de faire l'avocate de la défense par rapport au post d'Arashi où elle cite plusieurs de ses propos misogynes.
Bon, je suis total partiale, mais il me semble que chez lui il y a du pour et du contre...
En gros, un bon contexte bien misogyne, mais contrebalancé par son intelligence, sa finesse et son empathie (oui, je l'aime).
Par exemple "Quatre-vingt quinze fois sur cent" (la femme s'emmerde en baisant) se termine par :
Il est plutôt du côté des femmes, non ?
La femme reste passive, ok, mais il essaie de lui donner une arme.
La "non-demande en mariage", où en gros, il propose à son amour de ne pas l'épouser pour ne pas la transformer en ménagère. A l'époque, c'était quand même plutôt du côté des féministes.
La complainte des filles de joie :
Quand on est abolitionniste, ça se discute, mais clairement ça ne donne pas une image glamour de la prostitution.
Alors je ne suis pas en train de dire que Tonton Georges était un franc féministe - sur bien des points il est un bon reflet de son temps, et n'est pas à l'abri, loin de là, du sexisme ambiant.
Mais je trouve que pour l'époque justement, c'était déjà pas mal, surtout si on le compare à Brel ou Ferré, où là on a clairement un ressentiment profond et une haine des femmes, sous prétexte qu'ils se sont "fait avoir".
Brassens parle de son point de vue, c'est un mec et s'il écrit une chanson de rupture, il va forcément être du côté de l'homme, OK, mais il est aussi capable d'autre chose.
Sa vie privée était assez exemplaire sur ce plan-là aussi, je trouve. Refuser le mariage, essayer de préserver à la fois sa liberté (bien sûr, charité bien ordonnée, hein) mais aussi celle de Püppchen, c'était quand même assez révolutionnaire.
Bon, je suis total partiale, mais il me semble que chez lui il y a du pour et du contre...
En gros, un bon contexte bien misogyne, mais contrebalancé par son intelligence, sa finesse et son empathie (oui, je l'aime).
Par exemple "Quatre-vingt quinze fois sur cent" (la femme s'emmerde en baisant) se termine par :
J'entends aller de bon train les commentaires
De ceux qui font des châteaux à Cythère :
"C'est parce que tu n'es qu'un malhabile, un maladroit,
Qu'elle conserve toujours son sang-froid ."
Peut-être, mais si les assauts vous pèsent
De ces petits m'as-tu-vu-quand-je-baise,
Mesdam's, en vous laissant manger le plaisir sur le dos,
Chantez in petto...
Il est plutôt du côté des femmes, non ?
La femme reste passive, ok, mais il essaie de lui donner une arme.
La "non-demande en mariage", où en gros, il propose à son amour de ne pas l'épouser pour ne pas la transformer en ménagère. A l'époque, c'était quand même plutôt du côté des féministes.
De servante n'ai pas besoin
Et du ménage et de ses soins
Je te dispense
Qu'en éternelle fiancée
A la dame de mes pensées
Toujours je pense
La complainte des filles de joie :
Bien que ces vaches de bourgeois {x2}
Les appell'nt des filles de joie {x2}
C'est pas tous les jours qu'ell's rigolent
Parole, parole
C'est pas tous les jours qu'elles rigolent
Car, même avec des pieds de grues {x2}
Fair' les cents pas le long des rues {x2}
C'est fatigant pour les guibolles
Parole, parole
C'est fatigant pour les guibolles
Non seulement ell's ont des cors {x2}
Des œils-de-perdrix, mais encor {x2}
C'est fou ce qu'ell's usent de grolles
Parole, parole
C'est fou ce qu'ell's usent de grolles
Y a des clients, y a des salauds {x2}
Qui se trempent jamais dans l'eau {x2}
Faut pourtant qu'elles les cajolent
Parole, parole
Faut pourtant qu'elles les cajolent
Qu'ell's leur fassent la courte échelle {x2}
Pour monter au septième ciel {x2}
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent
Parole, parole
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent
Ell's sont méprisées du public {x2}
Ell's sont bousculées par les flics {x2}
Et menacées de la vérole
Parole, parole
Et menacées de la vérole
Bien qu'tout' la vie ell's fass'nt l'amour {x2}
Qu'ell's se marient vingt fois par jour {x2}
La noce est jamais pour leur fiole
Parole, parole
La noce est jamais pour leur fiole
Fils de pécore et de minus {x2}
Ris par de la pauvre Vénus {x2}
La pauvre vieille casserole
Parole, parole
La pauvre vieille casserole
Il s'en fallait de peu, mon cher {x2}
Que cett' putain ne fût ta mère {x2}
Cette putain dont tu rigoles
Parole, parole
Cette putain dont tu rigoles
Quand on est abolitionniste, ça se discute, mais clairement ça ne donne pas une image glamour de la prostitution.
Alors je ne suis pas en train de dire que Tonton Georges était un franc féministe - sur bien des points il est un bon reflet de son temps, et n'est pas à l'abri, loin de là, du sexisme ambiant.
Mais je trouve que pour l'époque justement, c'était déjà pas mal, surtout si on le compare à Brel ou Ferré, où là on a clairement un ressentiment profond et une haine des femmes, sous prétexte qu'ils se sont "fait avoir".
Brassens parle de son point de vue, c'est un mec et s'il écrit une chanson de rupture, il va forcément être du côté de l'homme, OK, mais il est aussi capable d'autre chose.
Sa vie privée était assez exemplaire sur ce plan-là aussi, je trouve. Refuser le mariage, essayer de préserver à la fois sa liberté (bien sûr, charité bien ordonnée, hein) mais aussi celle de Püppchen, c'était quand même assez révolutionnaire.
- onceAncien⋅ne
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Re: Chansons sexistes
26.07.13 12:15
Hmm... C'est pour moi comme dire à une femme qui se fait violer de se mettre à chanter. Question féminisme pour moi ça va pas loin.Il est plutôt du côté des femmes, non ?
La femme reste passive, ok, mais il essaie de lui donner une arme.
Après j'ai du mal à saisir le sens du passage sur le ménage, mais j'ai plus l'impression qu'il lui dit "A quoi ça sert que je me marie avec toi, j'ai pas besoin d'une bonniche !" J'interprète peut-être mal, mais si il dit ça je trouve ça pas réellement formidable.
La "non-demande en mariage", où en gros, il propose à son amour de ne pas l'épouser pour ne pas la transformer en ménagère. A l'époque, c'était quand même plutôt du côté des féministes.
Re: Chansons sexistes
26.07.13 12:31
once a écrit:Hmm... C'est pour moi comme dire à une femme qui se fait violer de se mettre à chanter. Question féminisme pour moi ça va pas loin.
Je pense pas qu'il s'agisse de viol. On dit que les femmes s'emmerdent en baisant --> pourquoi ? --> les mecs s'y prennent mal (ou peut-être c'est juste moi qui ne suis pas un mâle accompli) --> ok, mais les filles, sachez que si vous n'êtes pas satisfaites, c'est pas forcément de votre faute (mais celle du "coq imbécile et prétentieux" perché sur vous) --> alors je vous donne ce refrain insolent.
Bon c'est mon interprétation.
Après j'ai du mal à saisir le sens du passage sur le ménage, mais j'ai plus l'impression qu'il lui dit "A quoi ça sert que je me marie avec toi, j'ai pas besoin d'une bonniche !" J'interprète peut-être mal, mais si il dit ça je trouve ça pas réellement formidable.
Je lis plutôt comme ça : le mariage = transformer les femmes en bonniche/ j'ai pas besoin de me faire servir et je ne pense pas que les femmes servent à ça.
Bon, c'est ma lecture, c'est comme ça que je le ressens. Je fonctionne pas mal au ressenti comme personne, et je ne me sens absolument pas agressée par cette vision des rapports de sexe (encore une fois, dans le contexte, et sachant qu'on parle d'une oeuvre complexe, multiréférencielle et loin d'être univoque).
Re: Chansons sexistes
26.07.13 12:38
(Ah oui, sinon : Brassens n'est absolument pas un féministe, ni aucun "iste", d'ailleurs. Environ à la même époque, d'ailleurs, Beauvoir écrivait le Deuxième Sexe en prenant bien soin de préciser qu'elle n'était sûrement pas féministe ("pas féministe, mais...) )
- InvitéInvité
Re: Chansons sexistes
26.07.13 12:46
Quoi ? Il n'était pas "fantasiste" non plus ? Je croyais aussi qu'il était "guitariste".
On m'aurait mentiste ?
On m'aurait mentiste ?
- sandrineAncien⋅ne
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Re: Chansons sexistes
26.07.13 13:03
Brassens a été adhérent à la Fédération anarchiste (authentique)!
A part ça, autant j'interpréte le passage sur la "bonniche" comme Flore (les hommes se marient quand ils ont besoin d'une bonniche, il n'envisage pas sa copine comme ça donc pourquoi se marier?), autant je n'aime pas la chanson 95 fois sur 100. Mon interprétation c'est qu''il pense que la majorité des femmes sont frigides par nature.
Déjà, parler de LA femme...
Et puis je suis désolée mais d'où il tient ces statistiques essentialistes? Même sans faire un sondage IFOP je connais pas mal de nanas qui sont bien aussi obsédées sexuelles que les mecs (voir le topic "coups d'un soir"...)
"Une jolie fleur":
"Hécatombe";
J'aime pas beaucoup les lardus, mais si je voulais les critiquer je n'irais pas les accuser de "ne pas avoir de couilles" (pas de couilles dans ce cas = pas de courage)...
A part ça, autant j'interpréte le passage sur la "bonniche" comme Flore (les hommes se marient quand ils ont besoin d'une bonniche, il n'envisage pas sa copine comme ça donc pourquoi se marier?), autant je n'aime pas la chanson 95 fois sur 100. Mon interprétation c'est qu''il pense que la majorité des femmes sont frigides par nature.
La femme qui suscite en nous tant de passion brutale
La femme est avant tout sentimentale
Mais dans la main les longues promenades
Les fleurs, les billets doux, les sérénades
Les crimes, les folies que pour ses beaux yeux l'on commet
La transporte, mais...
Déjà, parler de LA femme...
Et puis je suis désolée mais d'où il tient ces statistiques essentialistes? Même sans faire un sondage IFOP je connais pas mal de nanas qui sont bien aussi obsédées sexuelles que les mecs (voir le topic "coups d'un soir"...)
"Une jolie fleur":
Ell' n'avait pas de tête, ell' n'avait pas
L'esprit beaucoup plus grand qu'un dé à coudre
Mais pour l'amour on ne demande pas
Aux filles d'avoir inventé la poudre
"Hécatombe";
Ces furies, à peine si j'ose, le dire tellement c'est bas, leur auraient même coupé les choses, par bonheur ils n'en avaient pas!
J'aime pas beaucoup les lardus, mais si je voulais les critiquer je n'irais pas les accuser de "ne pas avoir de couilles" (pas de couilles dans ce cas = pas de courage)...
Re: Chansons sexistes
26.07.13 13:13
Bin oui, globalement il est bien misogyne.
Mais je lui trouve bien plus de finesse et d'humilité sur le sujet que beaucoup (disons même 99%, pour rester dans les statistiques à la louche) des hommes de sa génération.
J'aime bien le "je dis ce que je crois penser" et "mais les femmes, dans mes chansons elles y sont toutes" en réponse à la question stupide sur Lafâme (qui donne quand même une bonne idée de l'ambiance )
Mais je lui trouve bien plus de finesse et d'humilité sur le sujet que beaucoup (disons même 99%, pour rester dans les statistiques à la louche) des hommes de sa génération.
J'aime bien le "je dis ce que je crois penser" et "mais les femmes, dans mes chansons elles y sont toutes" en réponse à la question stupide sur Lafâme (qui donne quand même une bonne idée de l'ambiance )
- onceAncien⋅ne
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Re: Chansons sexistes
26.07.13 13:16
Je n'ai pas dit qu'il parlait d'un viol -- même si pour moi selon ma définition personnelle c'est la même chose -- mais que ce genre de conseils transposé à un viol "normal" -- un viol reconnu par la norme patriarcale, genre dans la rue la nuit -- me semble assez choquant -- et bien évidemment tout aussi choquant pour n'importe quel type de viol.Flower Power a écrit:Je pense pas qu'il s'agisse de viol. On dit que les femmes s'emmerdent en baisant --> pourquoi ? --> les mecs s'y prennent mal (ou peut-être c'est juste moi qui ne suis pas un mâle accompli) --> ok, mais les filles, sachez que si vous n'êtes pas satisfaites, c'est pas forcément de votre faute (mais celle du "coq imbécile et prétentieux" perché sur vous) --> alors je vous donne ce refrain insolent.once a écrit:Hmm... C'est pour moi comme dire à une femme qui se fait violer de se mettre à chanter. Question féminisme pour moi ça va pas loin.
Bon c'est mon interprétation.
Du vrai féminisme ce serait au stricte minimum dire aux femmes qu'elles ont le droit de refuser un acte sexuel qui ne leur procure aucun plaisir, et qu'elles n'ont pas à s'exécuter pour le plaisir d'un homme. Donc oui il ne se disait pas pro-féministe, et disons que je pense que c'est tant mieux.
Oui on peut toujours juger cela "progressiste" pour l'époque -- quoique c'était il y a quand même pas si longtemps. Mais bon, pour moi c'est comme dire qu'un marchand d'esclave au XVe siècle les nourrissait correctement : je ne vois pas l'intérêt d'applaudir pour un "progrès" qui aujourd'hui serait dénoncé comme parfaitement dérisoire et inconsistant -- dénoncé plus ou moins évidemment, le féminisme est loin d'être l'idéologie majoritaire de la société actuelle.
Je lis plutôt comme ça : le mariage = transformer les femmes en bonniche/ j'ai pas besoin de me faire servir et je ne pense pas que les femmes servent à ça.Après j'ai du mal à saisir le sens du passage sur le ménage, mais j'ai plus l'impression qu'il lui dit "A quoi ça sert que je me marie avec toi, j'ai pas besoin d'une bonniche !" J'interprète peut-être mal, mais si il dit ça je trouve ça pas réellement formidable.
Bon, c'est ma lecture, c'est comme ça que je le ressens. Je fonctionne pas mal au ressenti comme personne, et je ne me sens absolument pas agressée par cette vision des rapports de sexe (encore une fois, dans le contexte, et sachant qu'on parle d'une oeuvre complexe, multiréférencielle et loin d'être univoque).
- sandrineAncien⋅ne
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Re: Chansons sexistes
26.07.13 13:18
J'ai quand même l'impression qu'on est plus indulgentes avec les gens talentueux sur la question du sexisme. S'il a tenu (publiquement, puisque ce sont des chansons populaires) des propos réellement sexistes ça ne saurait être compensé par d'autres propos moins sexistes ou même antisexistes: pour moi, il n'y a pas de "quota" acceptable dans ce domaine, on doit le critiquer et même le dénoncer.
Et puis d'accord avec Once au sujet de 95 fois sur 100: si la femme s'emmerde au lit, plutôt que "chanter in petto" - bref se résigner, souffrir en silence... elle devrait refuser de faire l'amour sans plaisir. Car quelle est la différence entre faire l'amour sans plaisir et un viol conjugal (pour appeler les choses par leur nom?).
Topic sur le viol conjugal:
https://feminisme.1fr1.net/t535-viol-conjugal?highlight=viuol+conjugal
Et puis d'accord avec Once au sujet de 95 fois sur 100: si la femme s'emmerde au lit, plutôt que "chanter in petto" - bref se résigner, souffrir en silence... elle devrait refuser de faire l'amour sans plaisir. Car quelle est la différence entre faire l'amour sans plaisir et un viol conjugal (pour appeler les choses par leur nom?).
Topic sur le viol conjugal:
https://feminisme.1fr1.net/t535-viol-conjugal?highlight=viuol+conjugal
- InvitéInvité
Re: Chansons sexistes
26.07.13 13:20
sardine a écrit:Et puis d'accord avec Once au sujet de 95 fois sur 100: si la femme s'emmerde au lit, plutôt que "chanter in petto" - bref se résigner, souffrir en silence... elle devrait refuser de faire l'amour sans plaisir. Car quelle est la différence entre faire l'amour sans plaisir et un viol conjugal (pour appeler les choses par leur nom?).
+1 !
Re: Chansons sexistes
26.07.13 13:25
Oui, je comprends bien ton point de vue.
Pour reprendre ta comparaison avec le marchand d'esclave, je dirais plutôt qu'on a un gars qui refuse d'être marchand d'esclave alors qu'il le pourrait, et qui le chante... C'est pas non plus le bout du monde, mais ce type n'était ni un militant ni un combattant ni un leader d'opinion.
Pour 95%, vous m'avez convaincue
J'applaudis pas, je nuance. (Là où j'applaudis chez Brassens, c'est musicalement et littérairement).once a écrit:Mais bon, pour moi c'est comme dire qu'un marchand d'esclave au XVe siècle les nourrissait correctement : je ne vois pas l'intérêt d'applaudir pour un "progrès" qui aujourd'hui serait dénoncé comme parfaitement dérisoire et inconsistant -- dénoncé plus ou moins évidemment, le féminisme est loin d'être l'idéologie majoritaire de la société actuelle.
Pour reprendre ta comparaison avec le marchand d'esclave, je dirais plutôt qu'on a un gars qui refuse d'être marchand d'esclave alors qu'il le pourrait, et qui le chante... C'est pas non plus le bout du monde, mais ce type n'était ni un militant ni un combattant ni un leader d'opinion.
Pour 95%, vous m'avez convaincue
Re: Chansons sexistes
28.07.13 7:51
Oui, parce que c'est quand même plus intéressant les gens qui doutent, qui se remettent en question, composante indissociable du talent tel que je l'envisage.sardine a écrit:J'ai quand même l'impression qu'on est plus indulgentes avec les gens talentueux sur la question du sexisme.
Extrait du recueil d'interviews "Brassens par Brassens".
(il y a même un "je veux pas être féministe, mais" (comme quoi c'est pas réservé aux femmes )Il me semble que si les femmes parfois peuvent plaire ou déplaire, c'est uniquement parce qu'elles sont élevées depuis longtemps en fonction de l'homme. Les mères déjà les préviennent, leur disent de se méfier des hommes. Elles sont très vite coquettes, elle savent quel rôle elles ont à jouer dans la vie, elles le jouent plus ou moins bien. Mais si on les élevait différemment, je pense que les femmes seraient exactement comme nous, avec autant de défauts et de qualités. Il semble qu'elles soient plus embêtantes que les hommes parce qu'elles sont "faites pour ça". Le seul rôle important qu'on ait concédé à la femme, c'est celui-ci : elle est belle et elle plaît aux hommes; alors elle se sert de ce qu'on lui laisse. On ne lui a pas laissé grand-chose, finalement, jusqu'à présent.
On parle de "la femme", on en parle toujours en général. Au fond, les gens se font une opinion sur la femme en général à cause de deux ou trois femmes en particulier, le plus souvent à cause d'une seule.
Y a toujours une différence entre un homme et son oeuvre, mais je trouve (c'était mon fameux ressenti) que cette réflexion s'y retrouve... Une chanson, ce n'est pas un essai, il y a toujours un peu de caricature, bien sûr.
"95 pour cent", par exemple, ça reflète quand même une certaine réalité de l'époque, la femme perçue comme passive en amour, dont la sexualité est niée, et ça va quand même un petit peu dans l'autre sens...
J'avais lu aussi par ailleurs (peut-être dans le bouquin de Fallet) que "Une jolie fleur..." et "Putain de toi" se référaient à une même nana en particulier, dont le comportement vis-à-vis de Brassens n'avait peut-être pas été de la classe la plus parfaite. (selon sa vision, bien entendu). C'est pas une généralité, quoi.
- hors sujet mais pas tant que ça:
J'espère que vous ne le percevrez pas mal, mais je trouve parfois que ça manque de nuance...
C'est peut-être pour ça que je suis totalement non-conçue pour le militantisme C'est pas faute d'être intéressée par le monde, la société, et bien sûr la cause des femmes. Je serais pas ici sinon. Mais donner son avis publiquement, de façon définitive... On le fait, c'est le jeu des médias, mais c'est toujours un peu en porte-à-faux... On dit forcément des conneries à un moment ou à un autre.
Je trouve toujours gênant les "artistes engagés", les prosélytes. C'est mon avis personnel, complètement, mais pour moi, un "artiste", c'est quelqu'un qui est, en quelque sorte, en position d'observateur (des autres et de lui-même).
Il y a bien sûr les médias, le succès, ce qui est fabriqué par l'industrie du divertissement, tout ça tout ça... Le fait que seules certaines opinions soient audibles, tout ça doit être critiqué, analysé, mais c'est différent de l'œuvre en soi - ça en deviendrait presque de l'essentialisme : "tel artiste EST comme ci ou comme ça" . Une chanson, un tableau, c'est un instant T chez une femme/homme, ce n'est rien de définitif, sinon la pratique artistique serait quand même bien emmerdante.
On n'est jamais complètement en dehors de la société, il faut en tenir compte du mieux possible. Il y a l'homme/la femme : j'aime bien Vercors, par ex., qui a su être résistant et en même temps garder suffisamment d'empathie envers les Allemands pour écrire Le Silence de la Mer.
Une œuvre d'art, que ce soit une chanson, une symphonie ou un film, ce n'est jamais qu'un regard sur le monde. On doit pouvoir représenter tous les personnages avec de l'empathie, les salauds comme les héros, croiser le plus possible de points de vue. Plus une oeuvre est polyphonique, meilleure elle est, selon mon goût. Alors évidemment, on a son avis, ses préférences, ça transparaît et on a tout à fait le droit de considérer certaines opinions comme gerbantes... On est un homme/une femme comme tous les autres. Mais les jugements définitifs, ça me gêne.
Les opinions fermes, les mots d'ordre c'est pour les politiques, les leaders d'opinion, les combattants des "causes justes" (une cause est toujours juste quand c'est la nôtre). Eux se sentent autorisés à diriger les gens, à leur dire quoi faire, quoi penser, dans quel direction aller, au pas de l'oie si possible...
Le désengagement total d'un artiste n'est pas possible, ni même à souhaiter, ça participe de la richesse d'une œuvre que de refléter son époque et un point de vue sur le monde. Mais ce n'est qu'une composante ! Ce n'est qu'une vision, qui n'a pas vocation à endoctriner, sinon on tombe dans le moralisateur, "la chanson engagée", le "réalisme socialiste" ou ce genre de chose, et c'est quand même redoutablement chiant.
Être suffisamment convaincu de la validité d'une opinion, d'un idéal, pour y embringuer les autres, pour leur dire d'aller faire la guerre ici ou la paix là, c'est une lourde responsabilité, très lourde. Ça implique, à mon avis, une forme d'engagement qui est incompatible avec cette position d'observateur, de sismographe des émotions, des mouvements de société, des êtres, ce minimum de lucidité qui doit permettre à un artiste de représenter le plus de variétés d'humains (et autres) possibles, avec de la bienveillance pour tous, même pour Jabbah le Huth ou Voldemort, ou Raskolnikov ou encore Mr Burns.
Chez Brassens, pour ne parler que des femmes, il y a Jeanne, il y a la Putain de toi, la jolie Fleur, la première fille, la femme d'Hector, Pénélope, la vieille de Bonhomme, la fille d'Embrasse-les tous, et celle du Mouton de Panurge (qui est peut-être la même au fond), les mégères d'Hécatombe, la naïve Margot, des fines mouches, la "poupée" de "Je me suis fait tout petit"...
C'est pour ça que je trouve ça riche, que ça me parle, parce qu'il y a tout un monde...
Voilà. Le forum est passionnant, sinon, j'aime vraiment venir le lire !
- onceAncien⋅ne
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Re: Chansons sexistes
28.07.13 9:03
C'est moi ou il dit que l'éducation aux rôles genrés c'est la faute des mères ? Encore s'il parlait du fait que l'éducation prodiguée par les mères est elle-même influencée par toute la société. Et puis bon, il n'y a pas que la mère qui éduque les enfants, il y a le père -- pas toujours un bon exemple bien sûr -- et les gens extérieurs qui gravitent autour de la famille, et puis il y a la culture, la société en général.Les mères déjà les préviennent, leur disent de se méfier des hommes. Elles sont très vite coquettes, elle savent quel rôle elles ont à jouer dans la vie, elles le jouent plus ou moins bien. Mais si on les élevait différemment, je pense que les femmes seraient exactement comme nous, avec autant de défauts et de qualités.
Moi je pense pas que les stéréotypes proviennent de personnes réelles, mais plutôt que les personnes réelles finissent par calquer leur personnalité et leurs réactions sur des stéréotypes qu'elles ont "côtoyés" de très nombreuse fois dans la culture -- livres, films, musique, etc. En lisant ça on a presque l'impression que c'est à moitié la faute de certaines femmes trop superficielles.On parle de "la femme", on en parle toujours en général. Au fond, les gens se font une opinion sur la femme en général à cause de deux ou trois femmes en particulier, le plus souvent à cause d'une seule.
- sandrineAncien⋅ne
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Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Chansons sexistes
28.07.13 11:41
@Flower Power: je suis militante, ce qui suppose en effet des convictions qu'on souhaite faire partager. L'idée n'est pas "d'embringuer les gens dans une guerre" mais de faire cesser des injustices. Personnellement je suis sensible aux injustices sociales (des familles à la rue alors que tant de logements sont vides) et je voudrais faire cesser ce scandale. Je suis également (sans doute ni hésitation) antifasciste, antiraciste, antisexiste, antihomophobie, antipédophile... et contre la souffrance animale. Et ne rien dire, ne rien faire, c'est consentir à toutes ces horreurs. En parlant d'esclavage, il n'y avait pas à douter: il fallait tout faire pour abolir l'esclavage, et entre autres tenter de faire passer le plus largement l'idée que c'était atroce et injuste.
On minimise le sexisme éhonté de Proudhon, l'antisémitisme de Céline... bref, de "l'élite culturelle" - comme si avoir du talent donnait absolument tous les droits.
Or les personnes talentueuses n'ont ni plus ni moins de contradictions que les simples mortels, leur sexisme, racisme, homophobie, ne sont pas plus mignons ou attachants que chez n'importe qui.
Ce qui est finalement assez paradoxal avec l'expression publique, quand elle concerne un sujet grave de société, c'est que d'un côté on va valoriser telle oeuvre, chanson, essai, article, roman, film... qui a fait "avancer les choses" mais que si une oeuvre véhicule des idées pourries on lui trouvera toutes les excuses, et puis "c'est juste une chanson".
Dans ce cas on peut balayer le topic "chansons sexistes" en entier, il n'a pas lieu d'être puisque ce ne sont que des chansons, reflets innocents de leur époque, etc.
Edit: L'excuse: "c'est pas lui c'est l'époque" "il n'avait pas de féministes dans son entourage" tient difficilement dans son cas. Je l'ai dit, Brassens est un des rares artistes à avoir adhéré à une orga militante (la Fédération anarchiste). En principe ce n'était donc pas seulement un poête obnubilé par son nombril, il avait accès à des livres, idées, et était forcément en contact avec des idées féministes.
On minimise le sexisme éhonté de Proudhon, l'antisémitisme de Céline... bref, de "l'élite culturelle" - comme si avoir du talent donnait absolument tous les droits.
Or les personnes talentueuses n'ont ni plus ni moins de contradictions que les simples mortels, leur sexisme, racisme, homophobie, ne sont pas plus mignons ou attachants que chez n'importe qui.
Ce qui est finalement assez paradoxal avec l'expression publique, quand elle concerne un sujet grave de société, c'est que d'un côté on va valoriser telle oeuvre, chanson, essai, article, roman, film... qui a fait "avancer les choses" mais que si une oeuvre véhicule des idées pourries on lui trouvera toutes les excuses, et puis "c'est juste une chanson".
Dans ce cas on peut balayer le topic "chansons sexistes" en entier, il n'a pas lieu d'être puisque ce ne sont que des chansons, reflets innocents de leur époque, etc.
Edit: L'excuse: "c'est pas lui c'est l'époque" "il n'avait pas de féministes dans son entourage" tient difficilement dans son cas. Je l'ai dit, Brassens est un des rares artistes à avoir adhéré à une orga militante (la Fédération anarchiste). En principe ce n'était donc pas seulement un poête obnubilé par son nombril, il avait accès à des livres, idées, et était forcément en contact avec des idées féministes.
Re: Chansons sexistes
28.07.13 13:27
@Sardine : je n'ai rien contre les militants, tu penses bien (sinon j'aurais des problèmes avec mon père ce qui n'est pas du tout le cas, je serais pas ici et je manquerais plein d'infos et d'idées passionnantes).
Je trouve ça très courageux, mais aussi potentiellement très dangereux, vu que les gars en face sont très convaincus aussi et que la bagarre, ce n'est pas mon truc. Planquée, oui.
Toutes les causes que tu cites, j'y suis également sensible, j'ai donné des dessins pour le DAL, quelques trucs comme ça...
Je trouve ça évidemment beaucoup mieux de défendre ces causes plutôt que d'écrire Bagatelles pour un massacre. Je préfère Simone Weil à Drieu la Rochelle, et Virginia Woolf à Proudhon.
Mais, mais, mais... Quand on en vient au concret, à l'engagement pur et dur, il y a toujours une petite alarme dans ma tête qui me dit "et si... et si j'avais tort, et si je faisais plus de mal que de bien ?" En gros : "tout le monde est d'accord, ça me semble louche".C'est pour ça, je pense, que mes quelques contacts avec les militantismes sont restés lettre morte.
Je dis pas que j'ai raison. C'est juste comme ça.
(ouais, charmant caractère, merci, je sais )
J'ai peut-être tort, hein, mais je ne pense pas qu'on fasse avancer le monde à coup de chansons, malheureusement. A coup de guerres (même pour obtenir le droit de vote des femmes), de manifs, de grèves, de campagnes d'opirions voire de coups d'état, de tout ce qu'on voudra : oui. Et là : re-planquée.
J'en ai appris de belles sur Ferré dont les chansons m'énervaient déjà à la base
Voili voilou.
PS : si il faut mettre ça en HS, pani pwoblème.
Je trouve ça très courageux, mais aussi potentiellement très dangereux, vu que les gars en face sont très convaincus aussi et que la bagarre, ce n'est pas mon truc. Planquée, oui.
Toutes les causes que tu cites, j'y suis également sensible, j'ai donné des dessins pour le DAL, quelques trucs comme ça...
Je trouve ça évidemment beaucoup mieux de défendre ces causes plutôt que d'écrire Bagatelles pour un massacre. Je préfère Simone Weil à Drieu la Rochelle, et Virginia Woolf à Proudhon.
Mais, mais, mais... Quand on en vient au concret, à l'engagement pur et dur, il y a toujours une petite alarme dans ma tête qui me dit "et si... et si j'avais tort, et si je faisais plus de mal que de bien ?" En gros : "tout le monde est d'accord, ça me semble louche".C'est pour ça, je pense, que mes quelques contacts avec les militantismes sont restés lettre morte.
Je dis pas que j'ai raison. C'est juste comme ça.
En fait, je ne suis d'accord avec aucune des optionssardine a écrit:Ce qui est finalement assez paradoxal avec l'expression publique, quand elle concerne un sujet grave de société, c'est que d'un côté on va valoriser telle oeuvre, chanson, essai, article, roman, film... qui a fait "avancer les choses" mais que si une oeuvre véhicule des idées pourries on lui trouvera toutes les excuses, et puis "c'est juste une chanson".
(ouais, charmant caractère, merci, je sais )
J'ai peut-être tort, hein, mais je ne pense pas qu'on fasse avancer le monde à coup de chansons, malheureusement. A coup de guerres (même pour obtenir le droit de vote des femmes), de manifs, de grèves, de campagnes d'opirions voire de coups d'état, de tout ce qu'on voudra : oui. Et là : re-planquée.
Il a écrit des articles dans Le Libertaire, aussi, mais au niveau purement militant, en fait, il en a tâté, et a fichu le camp dès qu'il a vu que les hiérarchies, les exploitations de bonnes volontés, etc, ça pouvait même exister chez eux... Tout en restant sympathisant, bien sûr.sardine a écrit:Edit: L'excuse: "c'est pas lui c'est l'époque" "il n'avait pas de féministes dans son entourage" tient difficilement dans son cas. Je l'ai dit, Brassens est un des rares artistes à avoir adhéré à une orga militante (la Fédération anarchiste). En principe ce n'était donc pas seulement un poête obnubilé par son nombril, il avait accès à des livres, idées, et était forcément en contact avec des idées féministes.
Il cite ça comme ça. Les mecs en prennent aussi largement pour leur grade. Et la société bien sûr (quand on est plus de quatre...)Antisexisme a écrit:Il est quand même bien lucide sur le genre... maintenant en effet, le problème que souligne once, c'est que pour lui ce sont les mères uniquement qui sont responsables ...
Sûrement pas ! C'est passionnant !sardine a écrit:Dans ce cas on peut balayer le topic "chansons sexistes" en entier, il n'a pas lieu d'être puisque ce ne sont que des chansons, reflets innocents de leur époque, etc.
J'en ai appris de belles sur Ferré dont les chansons m'énervaient déjà à la base
Voili voilou.
PS : si il faut mettre ça en HS, pani pwoblème.
Re: Chansons sexistes
28.07.13 13:43
Ah, c'est bien macho aussi, par moments... Quoique, Ma Liberté... Et puis George(s), c'est quand même le prénom ultime pour un chanteur.
Re: Chansons sexistes
28.07.13 13:58
Par exemple.Je viendrai, ma douce captive
Mon âme sœur, ma source vive
Je viendrai boire tes vingt ans
Mais là aussi chuis complètement partiale, il est trop beau et sa voix est trop douce
Je compte sur les autres pour trouver mieux
Pour en finir sur l'autre Georges (qui a d'ailleurs inspiré son prénom de scène à Giuseppe Mustacchi), sur le plan "militant", il a fait un concert mémorable gratuitement à La Louvière, ma ville natale, pour rassembler des sous pour la veuve du poète Achille Chavée. Ça me va comme militantisme. (et en plus, il a passé une nuit, en tout bien tout honneur, avec ma marraine, alors bon, chuis décidément complètement partiale)
- sandrineAncien⋅ne
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Re: Chansons sexistes
28.07.13 14:30
En fait il n'y a quasiment aucun artiste qui soit en même temps militant de terrain. Le côté "refus de hiérarchie"? Possible... Mais surtout ilselles sont souvent très coupé(e)s du reste de la société, ilselles sont souvent très narcissiques, égocentriques (j'en connais beaucoup vu que j'ai moi même longtemps circulé dans les milieux de la BD et du polar - qui sont pourtant loin d'être les pires!).
Les chansons ne peuvent pas à elles seules changer le monde, ni en bien ni en mal: mais je ne pense pas qu'aucune action puisse à elle seule changer le monde: ça peut quand même pousser dans un sens ou l'autre, à mon avis. Une bonne chanson féministe donne du peps à celles qui se sentent isolées avec leurs idées, une chanson sexiste vous ruine le moral et conforte les machos...
Pour la bagarre, j'aime pas ça non plus, je l'ai déjà dit, je suis peureuse et lâche comme c'est pas possible. Mais quand je vois des injustices ça me fout tellement en colère que j'oublie ma peur (et pourtant pire trouillarde que moi...). La violence en face c'est surtout celle de la police, que tu sois pacifique ou non ça ne change pas grand chose (demande aux gens du DAL de te raconter l'épisode des mamans SDF gazées avec leurs bébés, après leur expulsion du square Boucicaut: http://www.solidaires.org/article37267.html) Non, les bébés n'étaient pas des militants qui cherchaient la bagarre...
Je sais bien que tu n'avais pas l'intention de me blesser mais j'en entends toujours de toutes les couleurs sur les militantes: qu'on serait "virilistes", qu'on aimerait la bagarre, qu'on serait bornées, bas de plafond, qu'on voudrait faire un genre rebelle...
Enfin tout ça est un peu beaucoup HS en effet par rapport au topic ("chansons sexistes"). Mais si on peut (on doit?) dénoncer les chansons sexistes c'est qu'elles peuvent faire du mal à la cause de l'égalité hommes-femmes: donc à l'inverse ne peut-on imaginer que d'autres chansons peuvent lui faire du bien?
Les chansons ne peuvent pas à elles seules changer le monde, ni en bien ni en mal: mais je ne pense pas qu'aucune action puisse à elle seule changer le monde: ça peut quand même pousser dans un sens ou l'autre, à mon avis. Une bonne chanson féministe donne du peps à celles qui se sentent isolées avec leurs idées, une chanson sexiste vous ruine le moral et conforte les machos...
Pour la bagarre, j'aime pas ça non plus, je l'ai déjà dit, je suis peureuse et lâche comme c'est pas possible. Mais quand je vois des injustices ça me fout tellement en colère que j'oublie ma peur (et pourtant pire trouillarde que moi...). La violence en face c'est surtout celle de la police, que tu sois pacifique ou non ça ne change pas grand chose (demande aux gens du DAL de te raconter l'épisode des mamans SDF gazées avec leurs bébés, après leur expulsion du square Boucicaut: http://www.solidaires.org/article37267.html) Non, les bébés n'étaient pas des militants qui cherchaient la bagarre...
Je sais bien que tu n'avais pas l'intention de me blesser mais j'en entends toujours de toutes les couleurs sur les militantes: qu'on serait "virilistes", qu'on aimerait la bagarre, qu'on serait bornées, bas de plafond, qu'on voudrait faire un genre rebelle...
Enfin tout ça est un peu beaucoup HS en effet par rapport au topic ("chansons sexistes"). Mais si on peut (on doit?) dénoncer les chansons sexistes c'est qu'elles peuvent faire du mal à la cause de l'égalité hommes-femmes: donc à l'inverse ne peut-on imaginer que d'autres chansons peuvent lui faire du bien?
Re: Chansons sexistes
28.07.13 14:59
Oui, pour le DAL, c'est un peu pour ça que je leur ai donné des dessins.
J'ai fait aussi des trucs pour l'Unicef, je préfère ça que bosser pour Minute.
Ça fait aussi partie du métier. Ça prend du temps, de réfléchir, de se remettre en question... et simplement de dessiner (je parle même pas de faire un film ou de monter une pièce !).
Alors, oui : je préfère passer une heure devant un tableau de Bruegel plutôt qu'en réunion syndicale... J'ai plus l'impression d'avancer. C'est pas forcément un bien pour le monde, mais c'est pas forcément un mal. Peut-être que, quand je voudrai dire des choses "justes", ça m'aura tout autant aidée, en fait.
Juste un exemple :
Les paroles me font du bien. La façon de chanter m'insupporte. C'est tellement compliqué !
J'ai fait aussi des trucs pour l'Unicef, je préfère ça que bosser pour Minute.
sardine a écrit:Mais surtout ilselles sont souvent très coupé(e)s du reste de la société, ilselles sont souvent très narcissiques, égocentriques (j'en connais beaucoup vu que j'ai moi même longtemps circulé dans les milieux de la BD et du polar - qui sont pourtant loin d'être les pires!).
Ça fait aussi partie du métier. Ça prend du temps, de réfléchir, de se remettre en question... et simplement de dessiner (je parle même pas de faire un film ou de monter une pièce !).
Alors, oui : je préfère passer une heure devant un tableau de Bruegel plutôt qu'en réunion syndicale... J'ai plus l'impression d'avancer. C'est pas forcément un bien pour le monde, mais c'est pas forcément un mal. Peut-être que, quand je voudrai dire des choses "justes", ça m'aura tout autant aidée, en fait.
sardine a écrit:Enfin tout ça est un peu beaucoup HS en effet par rapport au topic ("chansons sexistes"). Mais si on peut (on doit?) dénoncer les chansons sexistes c'est qu'elles peuvent faire du mal à la cause de l'égalité hommes-femmes: donc à l'inverse ne peut-on imaginer que d'autres chansons peuvent lui faire du bien?
Juste un exemple :
Les paroles me font du bien. La façon de chanter m'insupporte. C'est tellement compliqué !
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