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Quelques ressources pour le débat sur la prostitution

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28.11.13 19:39
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28.11.13 19:45
Spoiler:
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29.11.13 1:43
Jezebel a écrit:Je viens de lire cet article du Monde:

http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/11/28/un-tournant-reactionnaire-et-nationaliste_3521322_3232.html
Cet article me gêne énormément, et je vais expliquer pourquoi (je me sens assez légitime pour le faire, en plus, en tant que femme pauvre, ex-pute et par rapport au voile, bien que blanche et non musulmane, totalement opposée aux lois anti-voile).

D'abord, mettre ensemble le combat contre le voile et le néo-abolitionnisme ne me semble pas très honnête. Parce qu'on peut très bien être opposé à l'un et pas à l'autre. Et aussi parce que, d'un côté, on propose de réprimer les femmes voilées directement (en interdisant le port du voile), de l'autre, ce sont les clients, et non les prostituées, qu'on demande de réprimer. C'est quand même fichtrement pas la même chose. Faudrait quand même voir à pas nous faire passer pour des prohibitionnistes, on est quand même bien d'accord, abolitionnistes, néo-abolitionnistes et règlementaristes, sur la nécessité de ne plus punir le racolage (passif ou actif).
En prime, mettre dans la même case une façon de s'habiller et des actes sexuels répétés avec des inconnus, la plupart du temps sans désir, parfois sous la contrainte d'un tiers, très souvent sous contrainte économique, sociale et/ou psychologique, heu...
D'ailleurs j'ai jamais entendu une femme voilée dire qu'elle était pour l'interdiction du voile, alors que certaines prostituées, même encore en activité, sont pour la pénalisation des clients.

Sinon, en lisant ça :
Comment pourraient-elles évaluer leur degré de domination, sans les ressources intellectuelles de leurs « sauveuses », convaincues d'être plus à même de décrypter la complexité du monde et de dénoncer leurs oppresseurs…
Ben je suis juste choquée. On critique le paternalisme et le classisme en perpétuant la vieille idée bien classiste que les pauvres n'ont pas beaucoup de ressources intellectuelles (c'est bien connu, pour penser il faut être allé à la fac voyons !) Sans compter le fait que comme on parle aussi des femmes voilées, on sous-entend aussi que les femmes musulmanes qui portent le voile sont très majoritairement pauvres et privées d'études, ce dont je suis tout sauf convaincue.



Par contre, je dois admettre que dans ce débat (abolitionnisme vs non-abo), il y a des choses qui me gênent aussi. Des gens qui vont à l'encontre de leurs propres convictions pour mieux entrer dans le moule du camp où ils sont, parce que le débat est trop tendu pour laisser place aux nuances. Des attaques personnelles (de tous côtés) parfois très violentes. Et le pire : effectivement, j'ai parfois senti chez des abolitionnistes (pas tou(te)s heureusement !) un certain mépris des prostituées, ou du paternalisme infantilisant. Et ça fait vachement mal. Je dois admettre aussi que lire des discours du genre "on veut abolir la prostitution parce que ça touche toutes les femmes, l'image des femmes, la prostitution c'est secondaire", ben ça me fait mal. J'ai l'impression diffuse que oui, en effet, certain(e)s s'engagent dans le mouvement abolitionniste alors qu'au fond, le sort des prostituées (esclaves, autodestructrices, poussées par la misère ou ayant fait le choix du moins pire et assumant), au fond, ils et elles s'en foutent un peu. J'ai aussi l'impression qu'il y a des abos un peu bougeois(e)s qui n'ont jamais vraiment côtoyé la prostitution, ne sont pas capables de nous voir comme des humain(e)s à part entière, tout comme d'ailleurs il y a des non-abo et des règlementaristes elles et eux aussi bien bourgeoi(e)s et loin du terrain, qui crient au droit à disposer de son corps et se contre-fichent de ce qu'il advient véritablement des prostituées.
Et finalement, ce n'est pas étonnant. La véritable empathie, surtout pour des gens qui ont toujours été parmi les plus méprisés socialement, est rare. rien d'étonnant à ce que ce combat soit plus un combat d'idéologies qu'un combat d'empathie sur la bonne façon d'aider les prostituées (et finalement, d'un côté comme de l'autre, il y a surtout des putes et ex-putes pour recentrer le débat sur ce qui me semble être l'essentiel).
Bon, ceci dit, c'est une remarque généraliste qui ne vaut pas pour tout le monde. Si je suis de plus en plus souvent choquée par les propos de Pierrgr par exemple, si j'ai été choquée par ceux de Lise Bouvet, il y a aussi des gens qui ne démordent pas de leur véritable empathie (l'Elfe évidemment, qui m'a toujours semblé vraiment motivée par l'empathie, et ce dans tous les domaines d'ailleurs, ou AS aussi, et bien d'autres).
Arrakis
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29.11.13 15:10
Sinon, en lisant ça :
"Comment pourraient-elles évaluer leur degré de domination, sans les ressources intellectuelles de leurs « sauveuses », convaincues d'être plus à même de décrypter la complexité du monde et de dénoncer leurs oppresseurs…"
Ben je suis juste choquée.
Ben je suis juste choquée. On critique le paternalisme et le classisme en perpétuant la vieille idée bien classiste que les pauvres n'ont pas beaucoup de ressources intellectuelles (c'est bien connu, pour penser il faut être allé à la fac voyons !) Sans compter le fait que comme on parle aussi des femmes voilées, on sous-entend aussi que les femmes musulmanes qui portent le voile sont très majoritairement pauvres et privées d'études, ce dont je suis tout sauf convaincue.
A priori, Morgane Merteuil ne partage pas du tout cette idée, elle présente la vision "raciste institutionnelle" des femmes voilées, leur stigmatisation comme "groupe minoré", qui permet de justifier leur "mise en tutelle". Bref, elle ne décrit pas sa propre conception des femmes voilées, mais celle de ses "ennemis politiques" (d'après ma lecture de l'article et ce que je sais d'elle).

Tout à fait d'accord en revanche sur le fait que comparer l'interdiction du voile et la pénalisation des clients n'est pas franchement pertinent, notamment parce qu'il n'y a pas de femme voilée non-forcée qui réclame l'interdiction du voile (à ma connaissance, et si ça existe ça doit être très isolé). Et tout simplement parce que la prostitution nécessite la présence des clients, alors que le voile, même s'il n'est porté qu'en présence d'hommes, n'implique pas nécessairement de rapport à un ou des hommes en particulier.

(sans oublier, aussi, que récemment une rhétorique s'est développée sur "on est toutes un peu des prostituées contraintes", qui est quand même en contradiction avec ce que dit Salomée).
Concernant le discours "nous sommes toutes un peu contraintes", je crois qu'il répond généralement aux discours qui véhiculent l'image des prostituées indépendantes comme "privilégiées", qui ne sont que de grosses feignasses et qui devraient arrêter de réclamer des droits et trouver un boulot, en gros. Il s'agit de recadrer et d'affirmer que non, cette situation est infiniment minoritaire, voire totalement fantasmée, et que la plupart des prostituées le sont par contrainte matérielle (même si ce n'est pas forcément le seul facteur). Je n'y vois pas de volonté de relativiser l'horreur de l'esclavage sexuel (ni l'impact de la prostitution tout court). Même si ça dépend évidemment des personnes qui tiennent ce discours, du contexte de ce dernier.

Sinon, sur ce point :
article "la prostitution n'est pas un métier, mais une violence" a écrit:Les victimes d'inceste commencent à se prostituer plus tôt que les autres (17 ans contre 24, selon le n°131 de Prostitution et société) espérant retrouver un peu de pouvoir face à des années d’impuissance aux mains de leur agresseur.
Je pense que le pouvoir évoqué n'est pas seulement symbolique, loin de là : être victime d'inceste, dans la société actuelle, c'est souvent avoir le choix entre rester près de l'agresseur ou chez l'agresseur jusqu'à (au moins) sa majorité, ou survivre par ses propres moyens, fuguer et vivre dans l'illégalité, risquer d'être renvoyée de force vers l'agresseur, squatter... Et j'ai l'impression qu'il y a très peu de mobilisation pour l'autonomie des mineures en rupture familiale, qu'il s'agisse de leur permettre de subvenir à leurs besoins, ou même juste de ne pas vivre "en planque". Sans doute parce que ça peut être compliqué, que ça touche le droit des parents, que les personnes ayant la possibilité de se mobiliser s'identifient souvent plus facilement à des parents en désarroi face aux comportements de leur enfant, qu'à des mineures en fugue. Et parce qu'évidemment, c'est poser un emplâtre sur une jambe de bois, au sens où donner des droits à ces mineures ne remplace pas la reconnaissance des et la lutte contre les violences familiales... Même si rester strictement dans ce cadre, sans toucher à la structure de la famille, aux (manques de) droits des mineurs, me parait un peu illusoire aussi.

Bref, je ne sais pas dans quel sens l'article entendait le mot pouvoir, s'il impliquait aussi l'aspect matériel, c'était un développement plutôt qu'une "critique".

____________________________________________

Désolée au passage si je suis parfois violente en "ne disant mot" face à des propos problématiques. J'essaie de cibler mes messages, entre autres parce que sinon, je pars dans des pavés embrouillés et peu lisibles, et que je manque de temps. Là par exemple, je vais devoir poster très vite, sans répondre aux messages postés pendant la rédaction du mien...
Et je n'ai souvent rien d'intéressant à ajouter aux commentaires déjà faits, ou alors rien que j'arrive à formuler assez clairement pour que ça apporte quelque chose. (sinon, plus précisément, concernant l'interview dans Libération de Morgane Merteuil : je ne veux ni parler à sa place, ni ajouter ma critique aux autres déjà postées tant qu'elle n'est pas là pour répondre. D'autant que sans vouloir être parano, sur une interview "audio", il arrive que les propos soient déformés
Spoiler:
Je ne dis pas que c'est nécessairement le cas ici, mais ça reste possible, j'aimerais mieux avoir le discours "à la source".
(et Mea Culpa pour ce qui est de partir dans de la "lutte personnelle", par exemple via un ton caustique, même pas tout à fait conscient, ce que j'ai fait au moins une fois en me laissant emporter).

______________________
Bon, ça va être un peu chaotique comme message je crois, mais ça reste compréhensible je crois.
sandrine
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Ancien⋅ne
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29.11.13 17:08
Très vite (avant d'aller à la projection de Mujeres libres), j'espère aussi ne pas être caustique. Je prends au sérieux les problèmes des prostituées volontaires qui redoutent que l'abolition de la prostitution les mettent au chômage, comme je prends au sérieux ceux de tous les chômeurs et chômeuses, et ceux des ouvriers de Métaleurop. Mais pour moi la priorité absolue ce sont les esclaves sexuelles, comme dans le cas de Métaleurop, la priorité absolue c'étaient les malades de la pollution. 
J'ai exprimé clairement et à plusieurs reprises tout le mal que je pensais de celleux qui tiennent des propos méprisants sur les prostituées ou/et qui exigent de les sanctionner de quelque manière que ce soit.
https://feminisme.1fr1.net/t1565p15-zero-macho-des-hommes-contre-la-prostitution#59705

Je ne veux pas "parler à la place des prostituées volontaires", je ne veux parler qu'à la place des esclaves sexuelles dont il est évident qu'elles ne peuvent trouver aucun avantage à la prostitution.

Au sujet des propos tenus par Morgane Merteuil dans divers médias (je n'ai pas tout retransmis sur le forum, ça aurait ressemblé à de l'acharnement...): si ses propos ont été déformés, je lui conseille, à elle et aux autres membres du STRASS (et leurs sympathisant(e)s) de le dire sur ce forum et surtout d'exiger un droit de rectification aux médias concernés, car ces propos si elle ne les a pas tenus nuisent gravement à sa crédibilité et à celle de l'association dont elle est le porte-parole officiel. 
Normalement les journalistes de Libération, France24 et autres grands médias sont censés enregistrer  les interviews, s'ils ne disposent pas de preuves qu'elle a bien tenu ces propos je crois qu'elle devrait pouvoir bénéficier d'un droit de réponse.
Jezebel
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04.12.13 12:15
Article paru dans libé hier:

http://www.liberation.fr/societe/2013/12/03/pour-rencontrer-un-homme-francais-la-prostitution-est-un-moyen_963865
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Ancien⋅ne
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06.12.13 13:55
Je regarde le début.

Je suis obligé de faire pause toutes les dix secondes tellement tout ce qu'il dit est insupportable. Mad 
GloriAnar
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06.12.13 14:09
J'ai du faire une pause aussi, je crois que je supporte vraiment plus ce genre de discours, je me retrouve à crier "ta gueule!!!" à la vidéo... :arg: 
once
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Ancien⋅ne
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06.12.13 14:27
J'arrive pas à continuer -- honnêtement --, et pourtant je suis à peine à 1 min et demi.
C'est tout : son discours, sa tronche, sa fausse empathie -- comme d'habitude, c'est les clients qui se préoccupent vraiment du sort des prostituées. Quelques ressources pour le débat sur la prostitution - Page 5 2276801876 
Et il se démonte pas : il parle de "douleur" dû à la loi d'abolition -- de laideur aussi non ? J'ai rien pigé à ce passage.

Bref, j'arriverai pas à la finir. :arg: 
Anonymous
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06.12.13 15:23
Je suis allée jusqu'au moment où il dit que lui aussi """se prostitue""" en montant sur scène (oui j'ai tenu 13 min quand même), là j'ai vomi et maintenant que je vois plus sa sale gueule tout va mieux Smile
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06.12.13 15:30
Ben moi, j'ai tout regardé jusqu'au bout sans faire de pause ni vomir ni rien.

Ce n'est même pas du masochisme, juste de l'anesthésie émotionnelle.
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06.12.13 15:32
Ce n'est même pas du masochisme, juste de l'anesthésie émotionnelle.
Mais comment fais-tu ? Quelques ressources pour le débat sur la prostitution - Page 5 2660073872 
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06.12.13 15:39
Ben, c'est pas voulu en fait. Je ne "fais" pas, je "vis avec". C'est une stratégie (inconsciente) de survie.
Et c'est assez troublant, en fait (ça me permets de raconter des violences vécues comme si je parlais de mon repas de la veille : détachée. Par contre quand ça se met à plus marcher pour une raison ou une autre, ça secoue d'un coup.
Exemple : quand je suis allée raconter mon viol à la brigade des mineurs. J'ai tout raconté d'une traite, sans aucune émotion. Sauf qu'au moment de relire le procès verbal, j'ai pris l'histoire (que je venais de raconter, avec le maximum de détails) en plein dans la figure... et d'un coup, je n'étais plus face à un truc totalement détaché, mais ma propre histoire, et son traumatisme).
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06.12.13 15:55
Je compatis, ça doit être dur de reprendre conscience du truc d'un coup et de recevoir toute la douleur en un instant. Quelques ressources pour le débat sur la prostitution - Page 5 2660073872 :calin: 

C'est vrai qu'il faut faire attention lorsqu'on décide -- consciemment ou non -- de se détacher de certaines souffrances : si c'est plus une sorte de refoulement, et si d'un coup la barrière se brise et que ça réapparaît, je pense que ça peut faire très mal -- peut-être même encore plus mal, je ne sais pas. No 
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06.12.13 18:09
Je capte pas.. Il parle de la Nouvelle Zélande comme exemple de pays abolitionniste où ça ne marcherait pas.

Sauf que la Nouvelle Zélande est réglementariste me semble-t-il. Donc soit il sait pas de quoi il parle, soit il sait pas quoi de quoi il parle.

Edit : Ah ben si, mais je comprends pas du tout son argumentaire du début alors.
pierregr
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12.12.13 15:42
Sur le blog d'Isabelle Alonso, excellent article de Sporenda (les plus ancien-ne-s l'ont peut-être croisée sur le forum des Chiennes de Garde), dont voici qq extraits

Michetons respectueux

8<

Car ces néo-défenseurs de la prostitution ne reculent devant rien : ils se disent respectueux des femmes et assoient cette affirmation paradoxale sur un argument central : la distinction qu’ils font entre prostitution « libre et volontaire » d’une part, et prostitution contrainte et sous le contrôle de proxénètes et d’opérateurs d’immigration illégale d’autre part.
Féministes et citoyens, ces prostitueurs soucieux d’éthique seraient, à les en croire, uniquement clients des prostituées qui loueraient leur corps « en toute liberté », en entrepreneurs libres sur un marché libre, et jamais au grand jamais n’auraient recours à des prostituées contraintes par des réseaux proxénètes. Ou encore moins à des prostituées mineures—car n’est-ce pas, c’est illégal, et ils respectent la loi.
« Touche pas à ma pute » donc mais eux—disent-ils—ne touchent pas à toutes celles qui arrivent en France piégées par des annonces alléchantes promettant des jobs bidons, manipulées par des « lover boys » travaillant pour des réseaux, violées en gang bangs dans des camps de dressage pour les casser avant d’être mises à la disposition des clients, menacées de représailles sur leur famille pour assurer leur soumission, mises en dette par des réseaux de passeurs qui les font entrer illégalement en France et les contraignent à se prostituer ensuite pour rembourser, etc.
Question à ces gentils clients des prostituées libres sur un marché libre qui iraient jusqu’à contrôler leurs « pulsions incontrôlables » plutôt que d’aller voir une prostituée contrainte : comment faites-vous la différence entre les deux?
Il n’y a aucun signe extérieur qui permette de savoir si la prostituée a été contrainte et/ou trafiquée ou pas—hormis éventuellement des ecchymoses, ces dernières, d’après le témoignages de prostituées battues, n’ayant aucun effet dissuasif sur la plupart des clients.
En fait, le client n’a aucun moyen de s’assurer qu’une personne prostituée n’est pas contrainte ; quant à le lui demander, il est bien évident qu’elle ne peut absolument pas répondre:
- par définition, elle ne peut révéler qu’elle est sous la coupe d’un proxénète sans risquer d’être punie par celui-ci et se mettre gravement en danger.
- révéler au client qu’on est « maquée » est radical pour le faire fuir.
Je cite sur ce point cette réponse de Laurence Noëlle, ex-personne prostituée : « Non, je n’ai pas rencontré de clients qui se souciaient de savoir qui ils avaient en face d’eux. De toute façon, si j’avais pu tomber sur un client soucieux, je lui aurais répondu que j’étais majeure et que tout allait super bien ; trop honte et trop peur de dire, trop peur d’être battue par mon proxénète …La prostitution est un monde d’illusion et de mensonge… »
De même, il n’y a aucun moyen de faire la différence entre une prostituée mineure et une prostituée majeure, entre une fille de 16 ans et une de 17. Et les prostituées mineures disent que leur jeune âge, loin de faire fuir les clients, est au contraire spécialement excitant pour eux.
C’est donc littéralement se moquer du monde que de prétendre qu’on ne touche qu’aux prostituées « libres » et majeures.

8<

Que ces avocats de la seule prostitution « libre » m’expliquent comment les « pulsions » des 12% de Français de sexe masculin qui disent avoir recours à la prostitution (qui se comptent en millions) peuvent être satisfaites uniquement par le pourcentage de prostituées « libres » (au plus 20%), soit quelque milliers de personnes?
Vu qu’il n’y a tout simplement pas assez de prostituées indépendantes pour satisfaire la demande, la vertueuse réprobation que les 343 salauds expriment envers le proxénétisme et la traite n’est qu’une tartufferie éhontée.
Et le rôle des proxénètes est justement d’ajuster l’offre à cette demande et de pallier à l’insuffisance de l’offre en amenant des jeunes femmes étrangères sur le marché, par piégeage et/ou par contrainte. Et bien sûr d’engranger ainsi des profits énormes (une prostituée rapporte en moyenne 150 000 Euros par an à ses proxénètes). Profits dont les prostituées ne voient guère la couleur : si ce sont essentiellement des femmes pauvres qui entrent dans la prostitution « bas de gamme », elles en sortent, pour la plupart, tout aussi pauvres.
C’est donc de nouveau se moquer du monde que de défendre la prostitution tout en dénonçant le proxénétisme et la traite : sans traite, pas de prostitution car pas assez de prostituées « volontaires », les deux sont absolument inséparables, la traite n’est pas une dérive regrettable de la prostitution mais la condition même de son existence, le cœur même du système.
En fait, la traite serait à la prostitution ce que les goulags sont aux régimes totalitaires : non pas élément accidentel et périphérique du système mais la violence fondamentale qui rend possible son existence. Car lorsqu’ils utilisent la violence pour formater à la prostitution les femmes qu’ils rabattent, les proxénètes agissent littéralement pour le compte des clients, implicitement mandatés par eux, comme des sortes de forces spéciales faisant le sale travail de la domination masculine, ce qui les rend infréquentables mais absolument indispensables.
Et si se prostituer était vraiment un travail comme un autre, pas plus pénible que de flipper des burgers chez MacDo, pourquoi les réseaux proxénètes devraient-ils recourir à la tromperie, au viol et aux violences pour enrôler de force dans la prostitution 8 sur 10 des femmes qui y entrent? Que je sache, MacDo n’a pas besoin d’utiliser de telles méthodes pour trouver des employés.
A la télévision, ont voit toujours les mêmes prostituées invitées pour venir débattre de la prostitution, celles qui disent être à leur compte et qui représentent l’élite de la profession, la prostitution haut de gamme. C’est cette prostitution haut de gamme, plus souvent volontaire, blanche et/ou non étrangère, que connaissent sans doute les 343 salauds, vu les moyens financiers dont ils disposent.
Cette prostitution de luxe est financièrement inabordable pour la masse des clients lambda mais c’est pourtant elle qui est toujours mise en vitrine, bien qu’elle soit très minoritaire, parce qu’elle sert d’alibi à la prostitution réelle.
La prostitution réelle, la réalité statistique de la prostitution, c’est la prostituée étrangère introduite illégalement sur le territoire français par des réseaux de proxénétisme transnationaux–nigériens, camerounais, roumains etc. Mais celles-là, on ne les voit jamais à la télé.


http://www.isabelle-alonso.com/michetons-respectueux/
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13.12.13 11:05
Le dernier billet de Patric Jean, sur la responsabilité des clients mais aussi, la notion de prostitution "volontaire"

http://patricjean.blogspot.fr/2013/09/la-prostitution-volontaire-est-une-idee.html#!/2013/09/la-prostitution-volontaire-est-une-idee.html

la prostitution volontaire est une idée judéo-chrétienne  

On reproche souvent aux abolitionnistes de la prostitution leur supposée tendance au puritanisme et au moralisme chrétien. Il s'agit là en fait d'un sacré retournement argumentatif, plutôt malhonnête.

L'idée que l'on puisse librement choisir la prostitution puise son origine dans le concept très judéo-chrétien du libre-arbitre. Dieu nous aurait faits "libres" de faire le bien ou le mal, de choisir un destin, une voie. Celui qui s'écarte du chemin indiqué doit donc légitimement être puni, soit par la justice des hommes, soit au moment d'accéder à l'éternité. Au final, tous seront jugés selon qu'ils auront "librement choisi" tels ou tels comportements.


Or la pensé moderne, plus matérialiste, plus scientifique en ce compris la sociologie, nous démontre qu'il faut évidemment largement relativiser ce "libre-arbitre". Notre liberté individuelle, on le sait maintenant est limitée par les nombreux déterminismes dont nous sommes l'objet. Comme le dit Jean-Léon Beauvois, tout nous pousse à nous penser comme des individus et non comme des agents sociaux. Accepter que nos choix, parfois les plus intimes, sont conditionnés et formatés, pour ne pas dire parfois manipulés, est totalement inconfortable.

Nathalie Bajos (1) et Michel Bozon (2) ont montré combien même nos goûts dans nos pratiques sexuelles sont influencés par notre appartenance à une catégorie sociale.

Lancez la conversation sur les causes de la petite délinquance, vous trouverez toujours quelqu'un pour vous affirmer que le délinquant doit être responsabilisé car il a exercé son libre-arbitre en commettant un délit. Savoir que les prisons enferment essentiellement une seule classe sociale ne fait pas souvent réfléchir.

Il en va de même dans la prostitution où trois déterminismes sont en action.

Le premier est culturel. Nous vivons toujours dans une société où les femmes sont réduites à des objets sexuels. La publicité le prouve à chaque coin de métro. L'argent, le pouvoir, le savoir sont du côté de l'homme symboliquement. Or la grande majorité des personnes prostituées sont des femmes et la quasi totalité des "clients" prostitueurs sont des hommes. Ce n'est sans doute pas un hasard.

Le deuxième déterminisme est social. On sait qu'outre les femmes réduites à la prostitution par des réseaux mafieux, il existe celles qui se disent volontaires pour subir cette fonction. Or on sait aussi que dans les milieux bourgeois, les jeunes femmes n'hésitent pas entre médecine, droit et prostitution. C'est dans les quartiers populaires, pour ne pas dire les familles les plus en difficultés que l'on trouve l'origine de la plupart des femmes prostituées. La représentante du pseudo-syndicat de la prostitution avoue elle-même ce lien entre pauvreté et prostitution.

Le troisième déterminisme est psychologique. On sait que la grande majorité des femmes prostituées et des strip-teaseuses ont subi agression sexuelle, viol ou inceste AVANT d'exercer cette "fonction". Pas de hasard là non plus.

On peut donc conclure que derrière l'impression de liberté affichée par quelques femmes prostituées se dessine un triple déterminisme très puissant qui remet en cause l'idée de libre-arbitre.

Quand une femme prostituée exprime donc ce choix qu'elle estime libre, on ne peut qu'écouter et respecter sa parole. Mais on a l'obligation de la mettre dans cette perspective pour se dire que nous les hommes n'avons aucun droit d'exploiter cette triple causalité (l'inégalité des sexes, l'inégalité sociale, le trauma) pour satisfaire ce que nous prenons pour des besoins et qui ne sont là aussi que le résultat d'autres déterminismes.

Mais c'est une autre histoire.
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13.12.13 11:15
France Inter a interrogé deux femmes ayant travaillé dans le milieu de la prostitution pour l'émission "Les femmes, toute une histoire" : la première a d'ailleurs publié un livre et est très intéressante à écouter !

C'est par ici : Proposition de loi d'abolition de la prostitution : la parole des prostituées.

Et voici le fichier mp3 directement.

Vous pouvez avancer rapidement les premières minutes, qui parlent d'actualité.
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24.12.13 12:50
Un article d'un blog du monde diplomatique qui adopte le point de vue de la "croisade morale" contre la prostitution

http://blog.mondediplo.net/2013-12-18-Croisade-morale-contre-la-prostitution
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25.12.13 10:22
Merci Jezebel, j'ai l'impression d'avoir déjà lu ça cent fois. Comme le fait remarquer qqn-e dans les commentaires, ce personnage arrive à parler de prostitution sans utiliser une seule fois le mot proxénète, faut le faire.
Sinon, voici un article écrit par une Canadienne, suite à la décision de la cour suprême
Qq extraits
 
Fille de survivantEs et hétérosexuelle, j’emmerde la décision de la Cour suprême du Canada !

En tant que jeune femme et sans emploi, j'ai mon mot à dire quant il s'agit de la décriminalisation de la prostitution. Une fois qu'il deviendra vraiment un métier comme un autre au sens de la loi, croyez-vous qu'Emploi Québec ne se servira pas de ce nouveau secteur d'emploi pour refuser des demandes d'aide ou nous diriger eux-mêmes vers les bordels ? Quand on rend acceptable au sens de la loi la violence prostitutionnelle, on la rend acceptable pour toutes.

Trop souvent la sphère prostitutionnelle est représentée comme si elle ne touchait que la femme prostituée, le prostitueur et le proxénète. Alors que le prostitueur est souvent un homme de notre entourage.

Les femmes qui ont porté la cause devant la Cour, Terri Jean Bedford, Amy Lebovitch et Valerie Scott sont présentées partout comme étant trois prostituées ou ex prostituées alors que deux d'entre elles veulent ou ont été des pimps. Il y a peu de moyens pour se sortir de la prostitution, mais il en existe un qui consiste à profiter de l'exploitation sexuelle des autres femmes autour de soi. Il s'agit de devenir pimp ou Madame.

Alors que la quasi-totalité des anti-capitalistes se réjouissent depuis les derniers jours de cette grande avancée pour l'autodétermination des femmes prostituées, ils et elles se leurrent par cette mise en scène grotesque d'un système de justice pour les riches et les propriétaires. Lorsqu'il s'agit d'identifier un patron qui se présente dans un habit de cuir avec un fouet, il semble bien difficile pour les anti-capitalistes d'y voir clair.

La notion même de consentement est complètement pervertie dans la civilisation patriarcale. Elle ne sert en ce moment qu’une justice bourgeoise qui s’illusionne d’avoir atteint l’égalité entre les sexes et qui empoche des milliards en profit provenant d’industries qui encouragent la haine des femmes envers elles-mêmes.

Chez les anarchistes non-matérialistes, ce n'est pas mieux. On défend l'exploitation sexuelle commerciale en souhaitant une décriminalisation de la prostitution légitimant ainsi une industrie capitaliste lucrative et les pimps qui ne sont rien de moins que des patronNEs. Ils et elles prônent une réappropriation de l'exploitation sexuelle dans une logique d'autogestion comme si ceci rendrait plus acceptable la violence de l'oppression.

L'exploitation sexuelle et son contexte ont réduit toutes mes chances de trouver un amoureux accompli, un amant respectueux et des camarades de lutte.

Elles sont rares celles qui poseront un regard sur leur propre vie intime afin de témoigner des impacts du système prostitutionnel sans prendre la parole à la place des femmes prostituées. Je prend la parole pour moi-même en tant que femme non-prostituée affectée moi aussi par les différentes formes d'exploitation sexuelle commerciale ou non.

 
http://montreal.mediacoop.ca/blog/kim-dockstader/20507
 
Quand les victimes d'oppression deviennent des personnes opprimant les autres No
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25.12.13 17:25
Ce texte me fait particulièrement penser à ce que dénonce Andrea Dworkin dans Les Femmes de droite à propos des politiques "sociales" étasuniennes qui ont obligé des femmes à accepter de se prostituer pour survivre... Ensuite les mêmes États ayant, par ailleurs, défendu ardemment la prostitution au nom de la pseudo "liberté de choix" de ces mêmes femmes...
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24.01.14 21:44
Via la page FB de ZéroMacho
 
L'Europe vote la pénalisation des prostitueurs, selon le «modèle nordique» par Hannah Osborne, International Business Times, 23 janvier 2014
La commission des droits de la femme et de l’égalité des genres du Parlement européen et de l'égalité des sexes vient d’endosser aux voix un rapport qui recommande l'adoption du « modèle nordique » de lois sur la prostitution.
Présenté par Mary Honeyball, députée travailliste de Londres, le rapport recommande à l'Union européenne d’adopter le modèle législatif suédois sur la prostitution, qui pénalise les exploiteurs des prostituées plutôt que celles-ci.
Ce modèle a récemment été endossé par le Parlement français. Piloté par la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, ce projet de loi prévoit que toute personne ayant payé pour des rapports sexuels sera condamnée à une amende de € 1,500 (£ 1,250) pour une première infraction. En cas de récidive, l'amende serait portée à € 3000.
Quatorze des membres de cette commission du Parlement européen ont voté en faveur du modèle suédois; il y a eu deux votes contre et six abstentions.
L'adoption du rapport adresse un signal fort en ce qui concerne la position de l'Europe sur les lois relatives à la prostitution. Le rapport peut maintenant être porté devant l'ensemble du Parlement européen pour un vote, qui aura lieu à l'une des sessions plénières tenues à Strasbourg en février, probablement au cours de la semaine débutant le 24.
Le modèle nordique s'est avéré un grand succès en Scandinavie, dont les pays connaissent généralement un niveau élevé d’égalité des sexes et reconnaissent les problèmes d'exploitation liés à l'industrie du sexe. Ces lois ont également obtenu le soutien des survivantes de la prostitution et de la traite aux fins d’exploitation sexuelle.
Commentant le vote, Mme Honeyball a déclaré: « C'est un résultat fantastique. Il constituera un élément clé d’un retournement complet de la façon dont nous considérons la prostitution partout en Europe; nous avons maintenant fait un pas de plus vers une approche qui reconnaît l'injustice fondamentale qui a lieu quand un homme achète le corps d'une femme.
« La majorité des femmes prostituées au Royaume-Uni sont des étrangères. Elles arrivent en grande majorité des pays les plus pauvres et, dans bien des cas, y sont amenées par la traite. Plutôt que de continuer à prétendre que l'achat de sexe est quelque chose qui se passe entre personnes égales et consentantes, nous devons nous pencher sur les réalités de l'industrie mondiale du sexe, souvent tissées de coercition et d’exploitation.
« Avec la France et l'Irlande où la priorité bascule pour pénaliser plutôt les acheteurs d’actes sexuels et l'Allemagne qui remet en question sa politique de laissez-faire, le vent souffle clairement dans le sens du modèle suédois. J'espère que le Parlement européen sera en mesure de faire preuve de leadership pour généraliser ce changement de cap.
« En tant que députée britannique du Parlement européen, conclut Mme Honeyball, je suis particulièrement désireuse de voir le gouvernement britannique cesser de tergiverser et adopter une position claire sur cet enjeu. »
Brendan Wynne, porte-parole de l’organisation Equality Now, a également salué le vote: «Il est essentiel que les victimes de trafic sexuel et de l'exploitation sexuellesoient écoutées au moment de recommander des politiques en matière deprostitution. »
« Le rapport recommande l'adoption du ‘modèle nordique’, qui criminalise le proxénétisme, la tenue de maisons closes et l'achat d’actes sexuels, décriminalise les personnes qui sont dans la prostitution et leur offre et mesures de sortie et soutien. » (Brendan Wynne, Equality Now)
« Des réseaux mondiaux tels que 'Sex Trafficking Survivors United' insistent sur la nécessité de cibler la demande qui alimente une industrie du sexe intrinsèquement violente. C'est ce que propose le rapport de la commission FEMM créée par la députée du Parlement européen Mary Honeyball, et nous sommes entièrement d'accord. Le rapport recommande l'adoption du ‘modèle nordique’, qui criminalise le proxénétisme, la tenue de maisons closes et l'achat d’actes sexuels, décriminalise les personnes qui sont dans la prostitution et leur fournit des mesures de sortie et du soutien. »
« Cette politique s’avère déjà efficace dans les pays aux niveaux plus élevés d'égalité des sexes, comme la Suède, alors que les pays qui ont légalisé la prostitution, comme les Pays-Bas et l'Allemagne, se rendent compte qu'ils se sont trompés. »
 
Source : http://www.ibtimes.co.uk/european-parliament-vote-nordic-model-prostitution-that-fines-clients-1433466
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29.01.14 10:08
Lettre ouverte à mes prostitueurs - Tanja Rahm, Norvège

Le 3 janvier 2014

Cher acheteur de sexe,

Si vous pensez m’avoir déjà inspiré quelque attirance, vous vous trompez royalement. Je n’ai jamais éprouvé aucun désir pour ce travail, pas une fois. La seule chose à laquelle je pensais, c’était de gagner de l'argent, et vite. N’allez pas confondre cela avec de l'argent facile, ce n'a jamais été facile. Rapide? Oui. Parce que j'ai vite appris les astuces pour vous amener à éjaculer le plus rapidement possible, afin de pouvoir vous dégager rapidement de sur moi, ou sous moi, ou derrière moi.

Et non, vous ne m'avez jamais allumée. J'étais une grande actrice. J’ai bénéficié, pendant des années, d’occasions de répétitions sans frais. Je suis devenue experte du multitâche. Parce que pendant que vous étiez couché là, mes pensées voguaient toujours ailleurs. Dans un espace où je cessais de vous voir détruire mon respect de soi, étaler votre manque total de conscience – ne fût-ce que dix secondes – d la réalité de la situation, ou refuser de me regarder dans les yeux.

Si vous pensiez me faire une faveur en me payant pour trente minutes ou une heure, vous avez eu tort. J'aurais préféré que vous veniez et repartiez aussi vite que possible.

Le halo de sauveur que vous vous décerniez en me demandant ce qu’une jolie fille comme moi faisait dans un tel endroit, vous le perdiez dès que vous me demandiez de m'allonger sur le dos et que vous vous efforciez de me palper un peu partout. En fait, j'aurais préféré que ce soit vous qui vous couchiez sur le dos et me laissiez faire mon travail.

Lorsque vous pensiez pouvoir décupler votre masculinité en m’amenant à l’orgasme, vous devez savoir que je simulais. J'aurais pu être médaillée d'or en simulation. Je simulais tellement que la réceptionniste en pleurait de rire. Comment aurait-il pu en être autrement?

Vous étiez peut-être le troisième ou le cinquième ou le huitième de la journée. Pensiez-vous vraiment que je pouvais être allumée mentalement ou physiquement en ayant des rapports sexuels avec des hommes que je n’avais pas choisis? Jamais de la vie. J’avais les organes génitaux en feu, à cause du lubrifiant et des préservatifs.

Et j'étais fatiguée. Si fatiguée que, souvent, je devais m’appliquer à ne pas fermer les yeux, de peur de m'endormir – alors que mes gémissements continuaient en mode automatique.

Si vous avez pensé acheter mon écoute loyale ou notre conversation, détrompez-vous. Vos excuses ne m’intéressaient pas du tout. Je me foutais de la dysfonction pubienne de votre épouse et de votre incapacité à vous passer de sexe. Comme je me foutais du reste de vos excuses pathétiques pour venir m’acheter des relations sexuelles. Lorsque vous pensiez que je vous comprenais et que j’avais de la sympathie pour vous, tout n’était que mensonge : je n'éprouvais que mépris. Et en même temps, vous détruisiez quelque chose en moi. Vous semiez les graines du doute. Je me demandais si tous les hommes étaient aussi cyniques et déloyaux que vous.

Lorsque vous me complimentiez sur mon apparence, mon corps, ou mes capacités sexuelles, vous auriez tout aussi bien pu me vomir dessus. Vous n'avez jamais vu qui j’étais sous le masque. Vous avez choisi de voir seulement ce qui confirmait votre illusion d'une femme torride à la libido infatigable. En fait, vous ne m'avez jamais dit ce que vous pensiez que je souhaitais entendre, mais bien plutôt ce que vous aviez besoin d'entendre. Vous disiez ce qu’il fallait pour préserver votre illusion, pour ne pas songer à la façon dont j'avais abouti là, à vingt ans. Fondamentalement, vous n'en aviez cure. Parce que vous n’aviez qu’un seul but : faire preuve de votre puissance en me payant pour vous servir de mon corps à loisir.

Quand une goutte de sang apparaissait sur le préservatif, ce n'était pas parce que mes règles venaient de débuter. C'était parce que mon corps, devenu une machine, ne pouvait se payer le luxe d’arrêter pour un cycle menstruel et que j’insérais une éponge dans mon vagin ces jours-là. Pour être en mesure de continuer à bosser.

Et non, je ne rentrais pas à la maison quand vous aviez terminé. Je continuais la routine, en disant au client suivant exactement les mots que vous veniez d’entendre. Vous étiez à ce point consumé par votre convoitise qu'un peu de sang menstruel n’allait pas vous arrêter.

Quand vous arriviez avec des objets, de la lingerie, des costumes ou des jouets et que vous réclamiez des jeux de rôles érotiques, je me débranchais intérieurement. J’étais dégoûtée de vous et de vos fantasmes parfois si tordus.

Idem pour les moments où, avec un sourire, vous me murmuriez que je ressemblais à une fille de dix-sept ans. Cela n'aidait pas que vous en aviez vous-même cinquante, soixante, soixante-dix ou plus.

Vos transgressions répétées de mes limites, soit en m'embrassant, soit en me pénétrant de vos doigts, soit en enlevant le préservatif, vous les faisiez en sachant parfaitement que c’était interdit. Vous testiez ma capacité de dire non. Et ça vous plaisait quand je ne n’osais pas vous tenir tête ouvertement ou quand, trop souvent, je faisais semblant de ne pas le remarquer. Vous vous en serviez ensuite de façon perverse pour afficher votre pouvoir, votre capacité de transgresser mes limites. Et quand je vous ai finalement chassé et décidé de ne plus vous avoir comme client puisque vous refusiez de respecter les règles, vous m’avez insultée, moi et mon rôle de prostituée. Vous avez été méprisant, menaçant et grossier.

Lorsque vous achetez du sexe, cela en dit beaucoup sur vous, sur votre humanité et votre sexualité.

Pour moi, c'est un signe de votre faiblesse, même si vous pensez y voir un genre tordu de pouvoir et de statut. Vous croyez disposer d'un droit parce que, n’est-ce pas, les prostituées sont partout dans la rue, hein?

Mais elles ne sont prostituées que parce que les hommes comme vous font obstacle à des relations saines et respectueuses entre les femmes et les hommes. Les prostituées n'existent que parce que des hommes comme vous croient avoir le droit de satisfaire vos pulsions sexuelles au moyen des orifices corporels d’autres personnes.

Les prostituées existent parce que vous et vos pairs réclamez un accès à des rapports sexuels à tout moment, où que vous le souhaitez. Les prostituées existent parce que vous êtes misogyne, et parce que vous vous souciez plus de vos besoins sexuels que de relations où votre sexualité aurait des chances de s'épanouir.

Lorsque vous achetez du sexe, cela révèle que vous n'avez pas trouvé le cœur de votre sexualité. Je suis désolée pour vous, je le suis vraiment. Désolée que vous soyez médiocre au point de penser que le sexe se résume à éjaculer dans le vagin d'une étrangère. Et que si l'on n'en trouve pas à portée de main, il y en a toujours une au prochain coin de rue, où vous pouvez payer une femme inconnue pour pouvoir vous vider dans un caoutchouc à l'intérieur d'elle.

Quel type mesquin et frustré vous devez être! Incapable de relations profondes et intimes, où le lien serait plus profond que votre simple éjaculation. Un homme qui exprime ses sentiments à travers ses orgasmes, qui n'est pas capable de les verbaliser, mais préfère les canaliser à travers ses organes génitaux pour s’en débarrasser. Quelle piteuse masculinité! Un homme vraiment masculin ne s’abaisserait jamais à payer pour un rapport sexuel.

Quant à votre humanité, je crois personnellement au bon côté des gens, et aussi au vôtre. Je sais que, tout au fond, vous avez une conscience. Que vous vous êtes déjà demandé si ce que vous faisiez était éthiquement et moralement correct. Je sais aussi que vous vous justifiez, que vous pensez probablement m'avoir bien traitée, avoir été charitable, jamais cruel et n’avoir jamais transgressé mes limites. Mais vous savez quoi? C'est ce qu'on appelle se mettre la tête dans le sable.

Vous fuyez la réalité. Vous vous leurrez en pensant que les personnes que vous payez ne sont pas achetées, pas contraintes à se prostituer. Vous pensez même peut-être m’avoir fait une faveur et offert une pause en parlant de la météo ou en me donnant un petit massage avant de me pénétrer. Vous ne m’avez pas fait de cadeau. Cela n’a fait que me confirmer que je ne valais pas plus. Que j'étais une machine, dont la principale fonction était de laisser les autres exploiter ma sexualité.




J'ai beaucoup d'expérience de la prostitution. Elle me permet de vous écrire cette lettre. Mais c'est une lettre que je préfèrerais beaucoup ne pas écrire. Ces expériences, j’aurais bien mieux aimé pouvoir les éviter.

Vous vous considériez, bien sûr, comme l'un des bons clients. Mais il n'y a pas de bons clients. Il n’y a que ceux qui confirment la vision négative qu’ont les femmes d’elles-mêmes.

Ne voulez-vous pas me donner la main et me voir comme la personne que je suis à l'intérieur? Unissons-nous pour faire une différence dans l'avenir. Élevons nos voix à l’intention de nos amis, nos copines, nos partenaires commerciaux, nos patrons, nos politiciens, et enfin et surtout, à l’intention des femmes prostituées. Reconnaissons haut et fort que le sexe est quelque chose de privé. Crions que notre vie sexuelle n'est pas un produit sur une étagère, et que les conséquences peuvent être catastrophiques si elle est traitée comme telle. Clamons au monde que l'argent et le sexe ne vont pas ensemble, et que le sexe relève de relations complètement différentes et réciproques.

Il n’en faudra pas moins pour que vous retrouviez mon respect et que je vous voie comme la personne que vous êtes, et non pas seulement comme un acheteur de sexe, séduit par une illusion.

Cordialement,

Tanja Rahm

Thérapeute, auteure et ex-prostituée

SOURCE : http://tanjarahm.dk/14-til-dig-der-kober-sex/et http://www.aftenposten.no/meninger/debatt/Til-deg-som-kjoper-sex-7424877.html#.UtjZzBB5NXI

Traduit du danois par Martin Dufresne et michele briand

Lire aussi: http://www.tnp.no/norway/panorama/4233-former-prostitute-opens-up-discussion-on-ban-in-norway

sur les pressions que subit Mme Rahm depuis la publication de sa lettre ouverte.

Claire G.
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29.01.14 21:02
Tanja Rahm a écrit:(...)
Un homme vraiment masculin ne s’abaisserait jamais à payer pour un rapport sexuel.

(...)


Elle ne va pas envoyer des fleurs à ses anciens clients, mais cette remarque là est très orientée.

Et personnellement je trouve que remettre en cause le genre d'une personne quels que soient ses actes est quelque chose d'odieux.
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29.01.14 21:47
C'est vrai que, malgré que cette lettre m'a beaucoup touchée, et que je partage beaucoup, énormément de ressentis avec elle, ce passage-là est, au mieux, mal écrit, au pire, craignos. J'ai aussi tiqué dessus (c'est quoi "un homme masculin" ?).

Par contre, j'arrive pas à trouver quoi que ce soit odieux vis à vis des clients. J'ai beau faire des efforts, mon mépris et ma haine font que non, rien de ce qu'on peut leur dire ne me paraitra odieux. Elle est même très gentille et humaniste à la fin de sa lettre, étant donné ce qu'ils représentent pour nous, ces hommes-là...
Avoir du respect pour quelqu'un qui nous a tuée, nous a réduite à l'état d'objet sale et inconsistant, de jouet périssable qu'on jette ensuite comme un mouchoir, c'est pas évident. Rien de ce qu'on pourra leur dire n'est odieux, en fait, si on se penche un peu sur ce qu'ils nous font, ces "hommes"-là. Car non, ce ne sont pas des hommes (ni des femmes), ils ont volontairement mis leur humanité, leur genre, leur statut d'êtres vivants et donc, pensants, au vestiaire. En faisant de nous des choses, ils sont devenus choses, eux aussi.
Elle a déjà bien du mérite de tenter de les réhabiliter comme humains (même si, je répète, la phrase que tu soulignes m'a aussi fait tiquer, sans doute pas assez, pas autant que je l'aurais du, et tu as parfaitement raison de mettre le doigts dessus).
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