Outreau, l'autre vérité

Il y a aussi cette experte qui avait travaillé lors d'outreau:
http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-christine-gryson

j'étais trop jeune pour comprendre quelque chose de cette affaire à l'époque, mais en effet, à travers un article du Dr Salmona notamment, j'avais compris que les enfants étaient véritablement des victimes (syndrome de stress post traumatique). Ce film m'a l'air intéressant et les blogs que vous donnez également.

Un jour on m'avait rétorqué que les enfants mentaient, la preuve avec Outreau. J'avais pas su quoi répondre à l'époque...

Je trouve ce débat étonnant: aucun parent (ni aucune personne ayant un Ko de mémoire...) ne peut affirmer que "les enfants mentent" ni que "les enfants disent la vérité" (pas plus ni moins que les adultes!)

Concernant l'affaire d'Outreau, je m'y étais pas mal intéressée à l'époque. j'ai lu beaucoup d'articles et le livre de Florence Aubenas:

Il a toujours accusé neuf personnes (quatre condamnés, cinq acquittés), il les accuse toujours aujourd’hui.

Certains le taxent de révisionnisme. La journaliste Florence Aubenas a une analyse plus intéressante, distinguant «vérité de vécu, de ressenti» et «vérité judiciaire». Le témoignage de Chérif rouvrira sans doute des débats stériles sur croire ou ne pas croire les enfants. On peut espérer qu’il aidera aussi à une meilleure écoute. D’avantage de sérénité pour recueillir l’expression d’un traumatisme qui, par essence, ne peut jamais prendre la forme d’un récit parfaitement structuré et rationnel.

Parmi les (nombreux) éléments permettant de mettre en doute la "franchise absolue" des enfants, il y avait cette accusation envers un handicapé mental et moteur profond, et cette déclaration d'une nourrice, qui après avoir alerté les autorités commençait à se poser des questions: l'enfant ne cessait d'accuser des gens, passants, voisins, voisines, et même des animaux, de l'avoir violé...

Le problème pour moi c'est que je suis profondément attachée à la notion de présomption d'innocence, que l'accusation soit portée par des adultes ou des enfants (car encore une fois, je ne ferais aucune généralité ni pour les uns ni pour les autres, ni dans un sens "disent tous la vérité" ni dans un autre "tous des menteurs".

Quelques éléments descriptifs sur l'affaire d'Outreau:
http://www.m6.fr/emission-zone_interdite/22-05-2011-acquittes_d_outreau_10_ans_apres_le_cauchemar_continue-25966279.html

le problème n'a pas été la surinformation, amais 'linformation très sélective...qui a entendu la parole des enfants? s'ils n'avaient refait surface à leur majorité, et ça continuera, leur parole a été pire que niée, mise en accusation, qui s'en souviendraient? qui connaît le nom des 12 enfants? pourtant celui des non pas acquittés non parce que innocents mais faute de preuves satisfaisantes, tout le monde peut les nommer...
je vous conseille le livre de M C Gryson, courageuse et première à sortir les enfants de l'omerta et du storitelling, Outreau, la vérité abusée, 12 enfants reconnus victimes, livre à partir duquel a émergé une autre parole sur Outreau, celle des enfants.
Accessoirement, vous pouvez écouter F Valandres sur mon blog avec lequel je m'entretien sur le livre de MC Gryson.
12 enfants reconnus victimes, de viols et de tortures, avec des aveux, indemnisés 30000 euros, pour mémoire, les Lavier, indemnisés 300000 euros, et tous les acquittés ont été indemnisés à cette hauteur, quant aux enfants le plafond de leur détresse avait été fixé à 30000 euros...

désolée pour les fautes, j'essaie depuis trois mois des lentilles pour loin et près et je dois trouver la bonne distance. Nad

J'ai découvert il y a quelques mois seulement qu'il y avait eu des enfants victimes. Pour moi Outreau c'était juste un gros scandale judiciaire où des gens horriblement calomniés avaient fini par être blanchis après avoir fait de la prison.

Le sort des enfants n'a intéressé personne, à tel point qu'on les a exilés en France et bannis du système éducatif, ou qu'on les a renvoyés chez leurs agresseurs. Les vraies victimes ont non seulement été réduites au silence mais doublement punis par notre système judiciaire et social.

Le scandale caché des enfants d’Outreau exilés puis administrativement bannis

Le nouveau procès du couple Lavier en janvier 2012

Cette neutralisation des enfants et victimisation des acquittés a permis à de nombreux pédocriminels et à leurs avocats d'influencer la justice en décrédibilisant efficacement la parole des enfants victimes.

Outreau : deux des enfants victimes de viols enchaînent les tentatives de suicide dans l’indifférence de l’Etat et de la presse
par Jacques Thomet (Articles), vendredi 22 mars 2013, 12:10

Outreau : deux des enfants victimes de viols enchaînent les tentatives de suicide dans l’indifférence de l’Etat et de la presse

Vous comprendrez combien le temps m’a manqué hier soir à la télé (LCP) pour révéler en quelques minutes ce qui m’a pris 24 mois à découvrir dans une horreur quotidienne, y compris ces tentatives de suicide de petites victimes.
Mais l’important aura été de lancer publiquement la balle de cette contre-enquête, avec l’espoir que ce ne sera pas un feu de paille dans une presse tellement timorée, pour ne pas dire plus.
Merci en tout cas au journaliste Arnaud Ardoin, pour avoir eu le courage d’organiser ce débat. Respect !
Un point important de mon argumentaire est passé à la trappe faute de temps : deux des douze enfants reconnus comme victimes et indemnisés par l’Etat alignent les tentatives de suicide depuis les assises. Pour protéger leur intimité, je ne publierai pas leurs noms ni leurs prénoms.
Avant-hier, l’un d’eux a tenté de se pendre. Il a été sauvé de justesse par un adulte. C’était sa troisième tentative, les deux précédentes en se coupant les veines.
Un autre des douze a déjà commis trois tentatives de mettre fin à ses jour, y compris avec l’absorption d’eau de Javel.
Huit ans après les acquittements de 13 des accusés, les pouvoirs publics, les services sociaux de défense de l’enfance et le conseil général du Pas-de-Calais (responsable des enfants d’Outreau), sans oublier les médias, ont livré à un total abandon tous les mineurs violés à Outreau.
Pis encore : Chérif Delay, l’un des douze devenu majeur, ne peut même pas rencontrer son frère, lui aussi victime et interné dans un foyer puisqu’il est encore mineur. Chérif vient encore de m’appeler pour vous dire combien il tente de se reconstituer malgré toutes les difficultés à oublier son martyre.
Par contre, leur mère Myriam Badaoui, qui a purgé une lourde peine de prison pour viols sur eux, est autorisée à contacter son enfant mineur, à le voir, alors que l’arrêt des assises l’avait déchue de ses droits parentaux.Les scandales sont innombrables dans cette affaire, véritable imposture de la vérité, comme les énumère mon investigation.
Toutes les petites victimes sont devenues des bombes humaines à retardement, pour elles autant que pour ceux qu’elles continuent de mettre en cause.
Si un drame quelconque venait à éclater, ce que redoute à chaque instant et ne souhaite pas, faut-il le préciser, les autorités responsables de leur abandon ne pourront plus s’abriter derrière le laïus : « on ne savait pas »…
D’avance, je les tiens pour responsables de toute éventuelle tragédie, et je le crierai urbi et orbi, avec votre relais indispensable sur tous les réseaux sociaux.

22 mars 2013

http://www.jacquesthomet.com/jacquesthomet/2013/03/22/outreau-deux-des-enfants-victimes-de-viols-enchanent-les-tentatives-de-suicide-dans-lindiffrence-de-letat-et-de-la-presse/

ET JE VOUS CONSEILLE SON LIVRE: CONTRE ENQUÈTE SUR OUTREAU

Cela ne concerne pas Outreau mais un pédocriminel

http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/ouverture-proces-predateur-sexuel/story/15025081

Un pédophile jugé pour avoir agressé 28 fillettes

Car, s’il admet les actes d’ordre sexuel, l’accusé rejette toute contrainte: «Je n’ai jamais été violent ou méchant avec ces enfants!» Comme le diront ses avocats, lorsque les fillettes disaient non, c’était non. Il n’insistait pas: «Devant le refus des enfants, sa volonté s’efface», affirme Me Bayenet, qui réclame avec Me Yaël Hayat son acquittement sur un certain nombre de points. Selon lui, quelques victimes exagèrent. Elles accablent son client parce qu’elles ont honte de n’avoir pas su le repousser. «Elles auraient pu dire non et rien ne leur serait arrivé!»

Ben vi, c'est de la faute des gamines si elles ont été violées
Et une fillette de 5 ans qui a honte de n'avoir pas su repousser un agresseur sexuel, j'en connais plein

"Elles accablent son client" : bientôt, on va nous dire que ce sont les parents de la fillette qui ont briefé l'enfant pour qu'elle en rajoute

Mais c'est quoi ces conneries? Si on demande gentiment alors on a le droit de baisers des gamines de 5 ans?
Franchement je sais pas comment font ces avocat-es pour se regarder dans le miroir après avoi défendu des idées pareilles...

Comment il explique qu'il a un procès, si elles étaient d' ""accord"" ?

C'est fou, ça !

Antisexisme a écrit:
Mais franchement qu'est ce que ces gens ont dans la tête pour s'imaginer que des fillettes sont capables de dire "non" ??

Et puis, il ne faut pas oublier que les enfants ont parfois envie de se faire aimer par les adultes, qu'en plus on leur apprend l'obéissance et à plaire aux adultes, donc évidemment...

Mais carrément, surtout que dès fois les gamins ne se rendent pas forcément compte de ce qu'il se passe, puis comme tu dis on leur apprend à obéir genre le coup de forcer un enfant à faire un bisou pour dire bonjour, et après il peut se passer quoi dans sa tête? Si je dis non au monsieur je vais me faire gronder? Franchement... Puis savoir dire non, dans un monde où justement on apprend aux enfants qu'ils ne doivent pas contester les ordres des adultes, où ils doivent obéissance...
Puis c'est vrai hein, même si on demande gentiment, baiser des gamines c'est pas du tout censé être un truc pas normal à la base hein.

Le pire c'est que quand ils disent "elles ont honte d'avoir pas su dire non" ça peut très bien être vrai…
Et ils en ont rien à faire de la souffrance que c'est pour elles, yavéka dire non.

Ce qui m’interpelle, c'est qu'ils disent qu'elles ont honte de ne pas avoir su dire non, mais si c'est le cas ça veut bien dire que ce qu'elles ont subit les dérange, qu'elles ne voulaient pas le subir, elles n'ont pas su le dire, mais ne pas avoir su signifie qu'on voulait le faire quand même mais qu'on ne savait pas comment s'y prendre... Ca me dérange qu'on attende ça d'un enfant, surtout que ce qui fait qu'on ne sait pas dire non peut aller de la peur, au chantage, à beaucoup de choses...

Oui, en plus.

Si on acceptait l'hypothèse "elles étaient d'accord, tout va bien" :
- il n'aurait pas eu à leur mentir pour s'isoler avec elles,
- elles n'auraient pas éprouvé de honte ou de peur,
- elles n'en auraient pas parlé à leurs parents,
- elles le défendraient au procès.

Donc voilà, gros foutage de gueule.

Exactement.
Puis "elles étaient d'accord, tout va bien" j'ai envie de rajouter :
- ce sont des gamines, mais tout va bien??? WTF
Au delà de tout ça c'est surtout là que je le vois, le foutage de gueule, on peut essayer de légitimer le truc autant qu'on veut, mais le délire c'est que ça reste un adulte qui touche des gamine quoi... Je veux dire, même si y'a des pseudo circonstances atténuantes c'est déjà pas censé être normal à la base