Homicide altruiste
02.10.13 16:02
Je tombe sur une page ahurissante, concernant Louis Althusser, un philosophe qui a étranglé sa femme mais a été acquitté
C'est moi qui graisse
Tout l'article ici : http://www.cairn.info/revue-cliniques-mediterraneennes-2003-1-page-222.htm
C'est moi qui graisse
Au petit matin du 16 novembre 1980, alors qu’il était en permission chez lui dans le cadre d’une hospitalisation en psychiatrie pour cause d’une intense recrudescence de ses accès maniaco-dépressifs, Louis Althusser, dans un état de totale confusion mentale, étrangle sa femme sans le vouloir consciemment
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De son côté, le délire de mort, ne trouvant pas de satisfaction complète, évolue ensuite vers toute une série d’acting out qui se sont manifestés dans le cadre de ses relations amoureuses instables, mais de plus en plus souvent comme des menaces de suicide adressées à l’Autre
Une telle évolution du délire de mort le conduit à s’installer dans un désir impérieux, combiné à un refus de l’angoisse de mort, de s’auto-détruire
suite. En outre, dans la période qui précède l’acte meurtrier, Althusser développe un complexe délirant suicidaire accompagné d’une projection défensive de l’angoisse de mort sous la forme de traits paranoïdes. De cette façon, l’angoisse de mort vient, pour lui, de l’extérieur, mais malheureusement le sujet ne parvient pas à utiliser pragmatiquement les bénéfices d’une telle défense délirante et dérive vers l’acte.
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De son côté, l’homicide altruiste équivaut à un suicide symbolique du sujet mais qui est accompli seulement chez l’Autre. Le sujet suicide l’Autre. Il s’agit en général d’un Autre que le sujet aime d’un amour profondément anxieux aspirant à la fusion et au salut, comme dans le meurtres familiaux. De tels actes sont liés à une puissante identification au sauveur chez certains maniaques. Et, si au fond de ces actes, il y a évidemment l’idée de suicide, c’est par ce même fonds anxieux et maniaque que suicide altruiste et homicide altruiste se retrouvent assez souvent accomplis dans un seul passage à l’acte.
Tout l'article ici : http://www.cairn.info/revue-cliniques-mediterraneennes-2003-1-page-222.htm
- Césarion—
- Messages : 461
Date d'inscription : 17/09/2013
Re: Homicide altruiste
02.10.13 17:32
Arf, ça sent la psychanalyse tout ça...
Re: Homicide altruiste
02.10.13 17:42
étrangle sa femme sans le vouloir consciemment ????
Ben la je suis désolé mais ça s'appelle du meurtre par pur plaisir par chez moi...
Ben la je suis désolé mais ça s'appelle du meurtre par pur plaisir par chez moi...
- koAncien⋅ne
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Re: Homicide altruiste
02.10.13 19:22
Bel oxymore... Dans le même genre, on pourra faire viol consenti ou inceste responsable...
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Homicide altruiste
02.10.13 23:38
On parle de quelqu'un qui est psychotique et délire. Je suis bien plus choquée de lire qu'un psychotique délirant tue par "pur plaisir" (et qu'il faudrait le mettre en prison, aussi, tant qu'à faire ? Qu'il y rejoigne le flot grandissant des malades psy qui croupissent en taule, parfois sans même savoir pourquoi ils y sont, et où les soins apportés ne sont jamais suffisant, la prison n'étant pas un lieu de soin...) que de lire des gens qui essayent de comprendre en quoi consiste son délire (parce que comprendre permet aussi de soigner, de prévenir, de contenir).
Désolée mais pour le coup, je ne hurlerai pas avec les loups.
L'homicide est qualifié d'altruiste, non parce que c'est ainsi qu'il est perçu de l'extérieur, mais parce qu'il est perçu ainsi par la personne qui l'a commis (on parle, encore une fois, de quelqu'un qui délire).
Désolée mais pour le coup, je ne hurlerai pas avec les loups.
L'homicide est qualifié d'altruiste, non parce que c'est ainsi qu'il est perçu de l'extérieur, mais parce qu'il est perçu ainsi par la personne qui l'a commis (on parle, encore une fois, de quelqu'un qui délire).
Re: Homicide altruiste
03.10.13 9:37
Oui voilà, je ne sais pas non plus de quoi souffrait ce gars mais les interprétations sur les motivations du meurtre me rappellent ce qu’on entend trop souvent sur les « drames passionnels », « il l’a tuée car il l’aimait trop », alors que la plupart du temps, c’est parce que le prédateur ne veut pas que sa proie lui échappe, qu’un autre en « profite ».
- AraignéeAncien⋅ne
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Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Homicide altruiste
03.10.13 13:31
Je ne connais pas Althusser non plus, mais c'est écrit dans le texte cité par Pierregr :
alors qu’il était en permission chez lui dans le cadre d’une hospitalisation en psychiatrie pour cause d’une intense recrudescence de ses accès maniaco-dépressifs, Louis Althusser, dans un état de totale confusion mentale
- InvitéInvité
Re: Homicide altruiste
03.10.13 13:47
Pour identifier l'autre à soi au point de rendre équivalents le meurtre et le suicide, il faut vraiment être un grand malade. Ou alors, Louis Althusser était un menteur très doué.Antisexisme a écrit:je ne me suis pas renseignée sur Althusser et j'ignore s'il souffrait d'une pathologie ou non (psychose...)
Si on en croit Wikipédia, il a eu des troubles psychiatriques depuis la 2e guerre mondiale :
Il fait ses études secondaires à Alger et à Marseille, puis entre en classe préparatoire littéraire à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm (« khâgne ») au lycée du Parc à Lyon, où son professeur de philosophie est Jean Guitton ; il est reçu en 1939, mais est mobilisé en septembre et fait prisonnier lors de la débâcle de 1940. Il passe le reste de la guerre en Allemagne, au Stalag de Schleswig, où il connaît ses premiers troubles psychiatriques.
En 1945, il reprend ses études à l'ENS ; il est reçu deuxième à l'agrégation de philosophie en 19482. Devenu marxiste, il adhère la même année au Parti communiste.
- Spoiler:
- Notez la coïncidence :
-"troubles psychiatriques"
-"reçu deuxième à l'agrégation de philosophie"
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