- onceAncien⋅ne
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Date d'inscription : 11/07/2013
Les prisons russes
09.12.13 18:09
Le sort terrible et inimaginable d'une femme emprisonnée dans une prison de russie.
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Terriennes/Dossiers/p-26371-Nadejda-Tolokonnikova-face-aux-impitoyables-punitions-collectives-des-camps.htm
L'article en entier :
http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Terriennes/Dossiers/p-26371-Nadejda-Tolokonnikova-face-aux-impitoyables-punitions-collectives-des-camps.htm
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- Spoiler:
Nadejda Tolokonnikova face aux impitoyables punitions collectives des camps
Son prénom signifie espoir en russe, mais en ce début d'automne 2013 Nadejda Tolokonnikova, 23 ans, touche au fond du désespoir. Comme en témoigne sa lettre écrite depuis le camps de travail IK-14 au coeur de la Mordovie.
La jeune femme, membre du groupe "punk" russe des Pussy Riot purge une peine de deux ans de relégation dans une colonie pénitentiaire en Mordovie, à 600 km à l'est de Moscou, pour avoir participé à une "prière" alternative et chaotique contre Vladimir Poutine alors candidat à la présidentielle, dans la cathédrale du Christ Saint Sauveur. La détenue avait entamé une grève de la faim le 23 septembre, se disant menacée de mort après avoir dénoncé les conditions de détention dans son camp de travail. Elle l'a arrêtée huit jours plus tard après avoir été placée d'abord en cellule d'isolement, puis transférée à l'infirmerie, et enfin à l'hôpital (pénitentiaire mais hors les murs carcéraux), dans un état de santé très détérioré, toute visite lui étant interdite, alors qu'elle accusait l'administration pénitentiaire de l'avoir privée d'eau potable.
Très amaigrie à l'issue de ce jeûne de plus d'une semaine, elle menace cependant de reprendre sa grève de la faim si ses revendications n'étaient pas entendues, à savoir l'ouverture d'une enquête contre le directeur adjoint du camp, son transfert dans un autre établissement pénitentiaire, la protection de détenues qui ont témoigné contre la direction et une enquête sur leurs conditions de travail. Depuis Moscou, l'administration du Kremlin a fait savoir que sa demande de transfert serait examinée favorablement.
Pour annoncer ce nouvel acte, extrême, de rébellion Nadejda Tolokonnikova avait envoyé par l'intermédiaire de son avocat, une lettre à la presse où elle faisait des conditions au camp de travail pour femmes n°14, un récit aux échos de Goulag soviétique. Mère d'une petite fille de cinq ans, Nadejda Tolokonnikova refuse toute concession à ses geôliers, en particulier des aveux de culpabilité, ce qui éloigne toute possibilité de libération anticipée.
Nous avons choisi de traduire l'intégralité de cette longue missive, sorte de journal minutieux de la tragédie d'un camp pour femmes, envoyée du fin fond de la Mordovie et publiée sur le site des Pussy Riot.
"Ici, tout le monde a peur de son ombre"
Traduit du russe par Sylvie BraibantNadejda Tolokonnikova a écrit:Le lundi 23 septembre 2013, j’entame une grève de la faim. C’est une méthode extrême, mais je suis absolument convaincue que c’est la seule issue possible pour moi, dans la situation où je me trouve.
L’administration du camp refuse de m’entendre. Je refuse de me plier à leurs exigences, je refuse de m’asseoir en silence, sans me plaindre des conditions de vie dans le camp qui font de nous des esclaves aux pieds des hommes. Je réclame le respect des droits humains dans le camp, j’exige le respect de la loi dans cette colonie de relégation en Mordovie. Je demande que l’on nous traite comme des humains et pas comme des esclaves.
Un an est déjà passé, depuis que je suis arrivée au IK-14 du village Parts en Mordovie. Comme le disent les prisonnières (le mot зечки était employé pour désigner les détenues du goulag, ndlr) : « qui n’est pas resté pas en Mordovie, n’est resté nulle part ». Celles de la SIZO-6 à Moscou (la prison où Nadejda était enfermée en attendant le procès, ndlr) avaient déjà commencé à me parler des « zones » mordoviennes ». L’un des régimes pénitentiaires les plus durs, des jours de travail sans fin, le règne des injustices. On est envoyé en Mordovie en guise de punition supplémentaire. En guise de dernier espoir, on se dit alors : « Finalement, ce ne sera peut-être pas la Mordovie ? Peut-être qu’on va y échapper ? » Je n’y ai pas échappé, et à l’automne 2012, je suis arrivée dans ce camp, au bord de la rivière Parts’.
La Mordavie m’a accueillie avec les mots du lieutenant colonel Koupriyanov, directeur adjoint de la colonie pénitentiaire, le vrai chef en fait : « Sachez cela : politiquement, je suis un stalinien. » L’autre chef (c’est un tandem qui dirige ce camp), le colonel Koulaguine m’a fait chercher pour un entretien, dont le seul but était de me faire ‘avouer’. « Vous venez de recevoir un coup très dur dans votre vie. N’est-ce pas. Vous avez été condamnée à deux ans de relégation. Et quand un être humain est confronté à une telle souffrance, en général il change d’attitude. Vous devez reconnaître votre culpabilité, et ainsi, vous partirez plus tôt en libération conditionnelle. Et si vous ne le faites pas, de libération conditionnelle, il n’y aura pas. » J’ai aussitôt lancé au colonel que je me préparais à travailler, 8 heures par jour, selon le code du travail en vigueur. « Le code, le code, peut-être, mais le plus important, c’est la performance. Si vous ne respectez pas les cadences, voter journée de travail sera plus longue. On en a brisé des plus dures que vous », m’a répondu le colonel Koulaguine.
La brigade de l’atelier de couture à laquelle j’ai été intégrée travaille de 16 à 17 heures par jour. De 7h30 le matin jusqu’à minuit et demi. Le sommeil ? Dans le meilleur des cas, quatre heures par jour. Un jour de sortie chaque mois et demi. Presque tous les dimanches, au travail. Nous devons même signer des demandes de dérogation pour travailler les dimanches, en mentionnant que nous le faisons selon notre « propre désir ». Alors que bien entendu, aucune d’entre nous ne souhaite une chose pareille.
Désobéir (c’est à dire refuser de remplir ces déclarations pour travailler le dimanche ou refuser de travailler la nuit), personne n’ose. Une femme de 50 ans a demandé si elle pouvait repartir quitter le travail à 20 h au lieu de 0h30, afin de pouvoir se coucher à 22h et ainsi, une fois par semaine dormir 8 heures d’affilée. Elle est fragile et fait de la tension artérielle. La réponse est arrivée sous forme d’une convocation publique, où elle a été humiliée, corrigée, et où on lui a même craché à la figure. « Alors toi, tu veux dormir plus que nous ? Il te faudrait peut-être aussi être transportée à cheval ? » Même lorsque l’une d’entre nous est dispensée de travail par ordonnance d’un médecin, elle est insultée : « J’avais 40° de température, et je n’en ai pas fait tout un plat. Et toi, tu crois que comme ça, quelqu’un d’autre va coudre à ta place ? »
Dans l’unité résidentielle où je suis recluse, les mots d’une codétenue qui attaque sa neuvième année de relégation m'explosent à la figure : « Ils vont te presser jusqu’à ce que tu sois un déchet terrorisé. Et, ils le feront à travers les mains des autres détenues. » L’organisation hiérarchique à l’oeuvre dans la colonie est résolument pensée pour casser la volonté des individus, en l’intimidant, en le réduisant à la condition d’esclave silencieux.
Pour maintenir discipline et obéissance, un système de punitions informelles, qui a largement fait ses preuves, est utilisé : nous maintenir dans le noir (rester dans le froid aussi et une détenue a ainsi perdu une jambe et des doigts de l'autre pied) ; empêcher l'accès à l'hygiène (on ne peut ni se laver ni aller aux toilettes) ; interdire l'accès à des provisions personnelles ou à la théière. Et c'est tout à la fois drôle et effrayant quand une femme de 40 ans lance : "alors aujourd'hui nous sommes punies ! Comme c'est intéressant, et demain ils nous puniront encore ?". Ils ne la laissent jamais sortir pour faire pipi, jamais prendre un bonbon de son sac. Interdit absolument.
Être réduite à rêver seulement de dormir ou de siroter du thé, être épuisée, contractée, nous transforme en matériel docile dans les mains de l'administration qui nous considère uniquement comme de la main d'oeuvre gratuite. En juin 2013, j'ai reçu 29 (vingt-neuf !) roubles pour mon travail. Pour cela, en un jour, la brigade fabrique 150 costumes de policiers. Où va donc l'argent qu'ils reçoivent ?
Ils se font aussi de l'argent quand ils prétendent remplacer le parc des machines à coudre. Parce que nous ne voyons pas la couleur des nouvelles machines. Nous continuons à travailler sur un matériel obsolète et dépassé, épuisées physiquement et moralement. Selon le code du travail, si on utilise des machines dépassées, non conformes aux normes d'une industrie performante, alors les cadences devraient être réduites. Or la norme ici ne fait qu'augmenter. Brusquement, brutalement. "Montrez leur que vous pouvez produire 100 costumes par jour et ils en exigeront 120. " nous disent les techniciennes expérimentées. Et surtout ne pas donner ce qu'on ne peut pas - sans quoi le groupe sera puni collectivement. Mises dehors, debout, sans pouvoir aller aux toilettes ou boire une gorgée d'eau.
Voilà deux semaines, le taux de productivité de notre brigade a brusquement été augmenté de 50 pièces. Et si jusque là, la norme de production était de 100 costumes de policiers par jour, et bien désormais, elle est passée à 150.
Or selon le code du travail, si vous voulez modifier les normes de production, vous devez le faire progressivement, sur deux mois. Or chez nous, au IK-14, cela s'est fait hop comme ça en un seul jour, un beau matin nous nous sommes réveillées avec la nouvelle norme, juste parce que nous sommes des prisonniers dans cette colonie là. Et nous avons dû travailler de plus en plus et encore de plus en plus. Les mécaniciennes disaient qu'elles devaient d'abord réparer les machines, et on leur répondait : mais comment ça ? Tu crois vivre où ? Pas en Russie pour poser une telle question !
En quelques mois, je suis donc parvenue à devenir moi même quasiment une mécanicienne. Experte et autonome. Dans les mains un tournevis pour réparer dans l’urgence votre machine. Les mains saignent, tant pis, il faut absolument continuer à coudre. Parce que vous êtes juste un boulon de la ligne de production et que vous devez vous conformer aux cadences. Et cette machine de malheur qui casse et qui casse encore. Parce qu’à vous qui êtes nouvelle dans cette colonie, on donne naturellement le plus mauvais des équipements. Et voici que le moteur tombe encore en rade, alors vous cherchez un mécanicien. Et on vous crie dessus parce que vous êtes en train de foutre leur plan de production en l’air. Et on te remet sur ta machine pour à nouveau produire.
« Si tu étais une autre que Tolokonnikova, tu ne serais déjà plus là », vous disent les plus anciennes détenues, celles qui en ont vu… Alors c’est vrai, d’autres ont été battues. Dans les reins, au visage. Et pourtant aucun de ces coups ne peut se faire à la barbe de l’administration et sans son accord tacite. Ici même, un an avant mon arrivée, une Tsigane a été menée jusqu’à la mort. Elle était dans la 3ème section, celle où l’on met les femmes jugées « dignes » d’être soumises à des sévices quotidiens. Elle est morte à l’infirmerie du IK-14. Les raisons de sa mort ont été camouflées. Sur la fiche, ils ont mis qu’elle avait eu un AVC (accident vasculaire cérébrale).
Dans une autre équipe, on a forcé les femmes à coudre déshabillées. Et personne bien sûr n’a osé se plaindre auprès d’une administration qui aurait ri au nez de la plaignante et l’aurait renvoyée vers ses codétenues prêtes à la battre, avec l’assentiment, voire l’ordre, de cette même administration. C’est l’une de leurs méthodes : favoriser les « bizutages », dans un total règne de non droit, pour se faire obéir totalement.
La zone de travail est placée en permanence dans une atmosphère de tension extrême, prête à exploser à la moindre occasion. La pression des quotas de production conduit les détenues à éclater à la moindre occasion, à hurler, à se battre pour des futilités. Il n’y a pas longtemps, une jeune fille a planté ses ciseaux dans la tête d’une autre qui n’avait pas rendu assez vite le pantalon sur lequel elle travaillait. Une autre, voilà quelques jours, a essayé de se faire hara kiri avec une scie à métaux. Ils ont réussi à l’en empêcher.
Au camp IK-14, en 2010, lorsque les incendies ravageaient la région (et un peu partout dans le pays, ndlr), celles qui étaient déjà là, racontent qu’alors même que le feu léchait les murs et que la fumée empêchait de voir au delà de deux mètres, elles furent forcées de continuer à coudre pour respecter les quotas de production. Elles ne pouvaient pas manger dans la cantine fermée pour raison de sécurité et elles étaient mortes de faim. Elles écrivirent cela dans leurs journaux intimes, qui leur furent confisqués et détruits à la fin de l’état d’urgence, afin qu’aucune information de ce tupe ne fuite vers le dehors.
Les conditions sanitaires sont telles, ici à la colonie, qu’elles conduisent les reléguées à se sentir comme des animaux. Ainsi, il existe en principe des douches installées à côté de chaque unité de la colonie, mais ce serait bien trop confortable pour nous autres. Pour mieux contrôler, surveiller et éventuellement punir, ce n’est pas là que nous allons nous laver, mais dans un unique endroit où les 800 personnes de la colonie peuvent passer seulement par cinq à la fois. Inutile de vous dire que là dedans c’est souvent la foire d’empoigne. Nous ne pouvons y rester que très peu de temps et du coup on ne peut se laver les cheveux qu’une fois pas semaine, pas plus d’une à deux fois par mois dans la réalité avec toutes les pannes de l’unité d’hygiène.
Régulièrement, les sanitaires sont bouchés, l’urine et les matières fécales se déversent à flots dans l’unité d’hygiène et c’est bien entendu à nous de nettoyer. Pour notre linge, c’est pareil : nous disposons d’une seule corde pour l’y étendre et pour toute la colonie. Nous le lavons à l’eau froide.
A des fins, en apparence, éducatives, les condamnées ne reçoivent que du pain sec, généreusement dilué dans du lait et de l'eau, et les pommes de terre sont toujours pourries. Voilà comment ils nous nourrissent.
On pourrait ainsi parler à l'infini des tracas quotidiens du le IK - 14. Mais le plus important réside ailleurs. C'est dans le fait que l'administration de la colonie, par tous les moyens, empêche toute plaint ou réclamation sur le IK - 14, de sortir de ses murs. C’est cela ma dénonciation fondamentale, que l’on force tout le au silence. Et cela grâce à des méthodes qui ne semblent ps extrêmes. Je n’arrivais pas à comprendre comment cela était possible d’empêcher ainsi toute fuite. les informations, finalement, n’arrivent à filtrer qu’au hasard d’un avocat ou d’un parent, et encore si vous y tenez vraiment, parce que le plus souvent vous y renoncerez, grâce à l’utilisation de la punition collective – coupure générale d’eau chaude ou d’électricité par exemple.
En mai 2013, mon avocat Dmitriy Dinze transmettait au procureur mes plaintes sur les conditions de vie dans le IK - 14. Aussitôt le chef adjoint du camp, le lieutenant-colonel Kupriyanov y établissait des conditions encore plus intolérables : augmentation des cadences et de la complexité des opérations de couture. Et ils m’ont désignée comme « responsable » de ces changements auprès de mes codétenues afin de provoquer leur colère contre moi.
Vous pouvez tout subir individuellement, mais apparaître comme celle qui fait souffrir le camp entièrement, ça c’est autre chose. Toute personne vue avec moi était aussitôt punie par exemple l’augmentation de son quota de production. Toute personne parlant avec moi, buvant du thé avec moi était fichée.
Et il me devenait insupportable, très douloureux que des gens souffrent parce qu’ils m’étaient proches.
Le lieutenant-colonel Koupriyanov, m’a alors dit en souriant « Et bien vous n'avez plus beaucoup d'amis ! » Et il m’a expliqué que toute cela, c’était à cause des plaintes de mon avocat.
En mai dernier, alors que je m’apprêtais déjà à entamer une grève de la faim, j’ai arrêté le processus en comprenant toutes les conséquences qui pèseraient sur les autres. Voilà trois semaines aussi, le 30 août, je suis allée trouver le lieutenant colonel Koupriyanov pour lui demander que notre brigade puise dormir huit heures par jour, ce qui conduisait à réduire notre temps de travail quotidien de 16 à 12 heures. « Très bien, m’a-t-il répondu, vous allez même travailler huit heures par jour ». Il savait très bien qu’en huit heures nous ne pourrions plus tenir les quotas de production, et qu’ainsi face à notre défaillance, toute l’équipe serait punie. « Et si elles apprennent que c’est à cause de vous, a poursuivie Koupriyanov, alors ça ira encore plus mal pour toi… »
Le lieutenant-colonel a fait une pause. "Et je te préviens encore d’une chose : c’est la dernière fois que tu me demandes quelque chose pour tout le monde. On ne vient me voir que pour des requêtes individuelles. La prochaine fois, ce sera directement la Shizo (la cellule en isolement, ndlr)". Les semaines suivantes, ils ont créé une situation intolérable en faisant pression sur les codétenues : « plus de thé, plus de toilette, plus de tabac, si vous ne vous éloignez pas de Tolokonnikova ».
Que faire alors ? Les condamnées de la colonie pénitentiaire de Mordovie ont peur, presque peur de leur ombre. Elles sont plongées en état d’intimidation. Ce sont elles qui sont venues me demander de plaider la réduction du temps de travail. Et après sous la menace, elles ont refusé de me parler. Et depuis cet épisode, la pression sur nous s’est encore accentuée.
C'est pourquoi depuis le 23 Septembre, j’ai décidé d’entamer une une grève de la faim et de refuser de participer au travail d'esclave dans le camp, jusqu'à ce que les autorités de la colonie commencent à appliquer les lois et cessent de considérer les femmes comme du bétail assujetti aux besoins de la production.
- InvitéInvité
Re: Les prisons russes
09.12.13 23:54
Je m'attendais à un truc horrible mais pas à ce point là
(quand je pense que j'ai eu une couchsurfeuse russe cette année qui m'assurait que la Russie était une super démocratie, et que les homosexuel.le.s étaient parfaitement libres de faire ce qu'i.elles voulaient )
(quand je pense que j'ai eu une couchsurfeuse russe cette année qui m'assurait que la Russie était une super démocratie, et que les homosexuel.le.s étaient parfaitement libres de faire ce qu'i.elles voulaient )
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