- koAncien⋅ne
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filmer du sexe, pornographie et sexisme
28.10.14 1:43
http://www.metronews.fr/blog/ovidie/2014/10/27/sexe-au-cinema-le-probleme-des-doublures-et-vulves-en-latex/
- InvitéInvité
Re: filmer du sexe, pornographie et sexisme
28.10.14 10:52
J'ai lu l'article ko, et je l'ai trouvé intéressant.
Je me pose une question supplémentaire : dans une scène de sexe hétéro (comme celle dont on parle dans les films), il faut bien une bite ?
Là aussi y a des doublages et des acteurs de " seconde zone qui sont pas vraiment des acteurs " ?
J'aimerais bien savoir quelle différence il y a entre les acteurs et les actrices dans ces films, est-ce que eux aussi il avait une bite en plastique ?
Je me pose une question supplémentaire : dans une scène de sexe hétéro (comme celle dont on parle dans les films), il faut bien une bite ?
Là aussi y a des doublages et des acteurs de " seconde zone qui sont pas vraiment des acteurs " ?
J'aimerais bien savoir quelle différence il y a entre les acteurs et les actrices dans ces films, est-ce que eux aussi il avait une bite en plastique ?
- koAncien⋅ne
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Date d'inscription : 31/10/2011
Re: filmer du sexe, pornographie et sexisme
28.10.14 11:09
Apparemment, d'après cet article, oui, il y aurait aussi des prothèses pour les pénis.
http://www.lesinrocks.com/2013/07/30/cinema/histoire-de-faux-culs-11411299/
Mais, j'imagine que c'est très variable, et il me semble qu'une scène de viol simulé(il me semble) dans un film de Bertolucci avait traumatisé Maria Schneider.
Du coup, je ne suis pas sûre que ce soit tant la prothèse qui soit en jeu (même si c'est bien d'y avoir accès) que le contrôle que peuvent avoir les acteurices sur comment iels montrent ou non leur corps.
http://www.lesinrocks.com/2013/07/30/cinema/histoire-de-faux-culs-11411299/
Mais, j'imagine que c'est très variable, et il me semble qu'une scène de viol simulé(il me semble) dans un film de Bertolucci avait traumatisé Maria Schneider.
Du coup, je ne suis pas sûre que ce soit tant la prothèse qui soit en jeu (même si c'est bien d'y avoir accès) que le contrôle que peuvent avoir les acteurices sur comment iels montrent ou non leur corps.
- Arrakis—
- Messages : 1803
Date d'inscription : 29/02/2012
Re: filmer du sexe, pornographie et sexisme
30.10.14 4:53
Effectivement, c'est dans Dernier Tango à Paris... Je ne sais plus si c'est un viol dans le film, mais c'est une agression sexuelle dans la vraie vie : "« Cette scène n’était pas dans le scénario. C’est Marlon qui a amené l’idée.
Ils ne m’ont prévenue qu’au moment de tourner, j’étais dégoûtée. J’aurais dû appeler mon agent ou un avocat, parce qu’on ne peut pas forcer quelqu’un à faire quelque chose qui n’est pas dans le script, mais à l’époque je n’en savais rien. Marlon m’a dit : ne t’inquiète pas, ce n’est qu’un film, mais pendant la scène, même si ce que Marlon faisait n’était pas réel, j’ai pleuré pour de bon. Je me suis sentie humiliée et, pour être honnête, presque violée, à la fois par Marlon et par Bertolucci. Je n’ai jamais vraiment pardonné à Bertolucci la manière dont il m’a traitée. Quand je l’ai rencontrée il y a quelques années à Tokyo, je l’ai ignoré... En plus, lui et Marlon ont gagné une fortune avec ce film, alors que je n’ai touché que 2500 dollars. Et Bertolucci était communiste ! » (Maria Schneider)".
Bertolocci a clairement dit qu'il n'avait volontairement pas parlé à M. Schneider de cette scène car "elle n'aurait pas été d'accord", mais le fait qu'il avoue explicitement avoir prémédité une agression sexuelle, en s'arrangeant pour la contraindre à tourner cette scène, n'a pas franchement eu de suites.
Pas très surprenant malheureusement, vu que même les personnes ayant réalisé Gorge Profonde n'ont pas été inquiétées non plus à ma connaissance (au cas où certaines ne connaissent pas l'histoire : ce film est une suite de viols, l'actrice ayant tourné sous la menace d'une arme).
J'ai l'impression que la "culture ciné" s'ajoute à la culture du viol en fait : au sens où même des trucs qui seraient condamnés - moralement au moins - sont normalisés quand c'est au nom de l'Art, du Cinéma, etc. Ne serait-ce que les contrats des acteurs et actrices, qui leurs interdisent souvent de choisir leurs fréquentations, leurs sorties, les engage à être sous surveillance (dans le porno, le statut des "Dorcel Girls" est juste atroce, mais ça concerne aussi le cinéma "classique").
Ils ne m’ont prévenue qu’au moment de tourner, j’étais dégoûtée. J’aurais dû appeler mon agent ou un avocat, parce qu’on ne peut pas forcer quelqu’un à faire quelque chose qui n’est pas dans le script, mais à l’époque je n’en savais rien. Marlon m’a dit : ne t’inquiète pas, ce n’est qu’un film, mais pendant la scène, même si ce que Marlon faisait n’était pas réel, j’ai pleuré pour de bon. Je me suis sentie humiliée et, pour être honnête, presque violée, à la fois par Marlon et par Bertolucci. Je n’ai jamais vraiment pardonné à Bertolucci la manière dont il m’a traitée. Quand je l’ai rencontrée il y a quelques années à Tokyo, je l’ai ignoré... En plus, lui et Marlon ont gagné une fortune avec ce film, alors que je n’ai touché que 2500 dollars. Et Bertolucci était communiste ! » (Maria Schneider)".
Bertolocci a clairement dit qu'il n'avait volontairement pas parlé à M. Schneider de cette scène car "elle n'aurait pas été d'accord", mais le fait qu'il avoue explicitement avoir prémédité une agression sexuelle, en s'arrangeant pour la contraindre à tourner cette scène, n'a pas franchement eu de suites.
Pas très surprenant malheureusement, vu que même les personnes ayant réalisé Gorge Profonde n'ont pas été inquiétées non plus à ma connaissance (au cas où certaines ne connaissent pas l'histoire : ce film est une suite de viols, l'actrice ayant tourné sous la menace d'une arme).
J'ai l'impression que la "culture ciné" s'ajoute à la culture du viol en fait : au sens où même des trucs qui seraient condamnés - moralement au moins - sont normalisés quand c'est au nom de l'Art, du Cinéma, etc. Ne serait-ce que les contrats des acteurs et actrices, qui leurs interdisent souvent de choisir leurs fréquentations, leurs sorties, les engage à être sous surveillance (dans le porno, le statut des "Dorcel Girls" est juste atroce, mais ça concerne aussi le cinéma "classique").
- AëlloonAncien⋅ne
- Messages : 1814
Date d'inscription : 01/04/2014
Re: filmer du sexe, pornographie et sexisme
30.10.14 13:10
Je trouve très intéressant le rapport dont parle Ovidie entre le morcellement du corps (où le visage est séparé du reste du corps, lui-même morcelé), et la dépersonnalisation des acteurices.
Et je suis tout à fait d'accord aussi sur le fait que l'hypocrite et arbitraire frontière imposée entre les acteurices dits "classiques" et "pornos" tient du puritanisme et de la condamnation morale du désir et des actes sexuels, sous couvert de respectabilité.
(Et du coup le "choix artistique" parait peu libre... très étonnant de la part de Charlotte Gainsbourg ! Cela dit je comprends que chacun-e aie ses limites en matière d'engagement artistique physique ou psychologique.)
Je trouve dommage ce cloisonnement hiérarchisé qui dissuade les un-e-s d'échanger avec les autres, au final c'est anti-créatif, et anti-démocratique.
Et je suis tout à fait d'accord aussi sur le fait que l'hypocrite et arbitraire frontière imposée entre les acteurices dits "classiques" et "pornos" tient du puritanisme et de la condamnation morale du désir et des actes sexuels, sous couvert de respectabilité.
(Et du coup le "choix artistique" parait peu libre... très étonnant de la part de Charlotte Gainsbourg ! Cela dit je comprends que chacun-e aie ses limites en matière d'engagement artistique physique ou psychologique.)
Je trouve dommage ce cloisonnement hiérarchisé qui dissuade les un-e-s d'échanger avec les autres, au final c'est anti-créatif, et anti-démocratique.
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