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Les classes prépas
07.12.13 16:43
Le hors-sujet a commencé ici. Je cite les deux messages en rapport avec les classes prépa :
Je vais défendre le système des classes prépa sur plusieurs points :
● Moins d'importance accordée aux examens continus
Quand j'étais au lycée, la sélection pour les écoles post-bac se faisait à partir des notes obtenues jusqu'au deuxième trimestre de terminale. Il y avait donc une forte pression pour avoir de bonnes notes. Or, la meilleure façon d'avoir de bonnes notes, c'était de travailler à court terme. C'était de se concentrer sur les examens à court terme sans maintenir à niveau les acquis que l'on a dû avoir pour les précédents examens. C'était du travail superficiel, à court terme. Ensuite, le 3e trimestre servait à réviser le bac.
En prépa, par contre, je devais me préparer pour la fin de la 2e année. Les notes obtenues en cours d'année n'avaient aucune incidence sauf pour ceux qui étaient à la limite d'accéder en classe étoilée, du moins lorsque la classe étoilée existait. Dans mon école, en 2e année, il y avait : PC, PC étoile et PSI. Seuls les quelques élèves qui choisissaient la filière PC et qui étaient à la limite entre aller en PC ou PC étoile avaient un motif rationnel de privilégier le court terme.
Le résultat, c'est que, la veille des concours, j'avais beaucoup plus de connaissances et de savoir-faire que si je m'étais centré sur une suite superficielle d'examens continus.
● Des épreuves communes dans toute la France
Les concours sont communs à l'échelle nationale, donc ceux qui s'entraînent pour le même concours ont à peu près le même programme. Le gros avantage, c'est que, si on a la malchance de tomber sur un professeur médiocre dans une matière particulière, il reste une chance de trouver un vrai cours fait par un autre professeur (sur internet ou, éventuellement, dans un livre).
En école d'ingénieur, par contre, quand on tombe sur un professeur médiocre dans une matière, on est foutu : apprendre tout ce que le professeur est supposé nous enseigner avec d'autres sources implique d'apprendre beaucoup voire énormément plus de choses que ce que l'on doit apprendre prioritairement, car on ne trouvera jamais une source qui enseigne prioritairement les mêmes choses. Or, quand les professeurs nous balancent plein de travail dans la tronche, il n'y a pas le temps d'apprendre énormément à côté.
De plus, quand un sujet d'examen/concours est préparé selon un programme et non selon ce que le prof nous apprend, ça oblige ce prof à enseigner tout ce qu'il y a au programme.
Quand j'étais en prépa, même le plus mauvais de mes professeurs traitait tout le programme. Et en prépa, le programme, il est long, donc le professeur doit se bouger le cul pour ne pas être trop inefficace.
En école d'ingénieur, par contre, il est parfois possible de n'apprendre ABSOLUMENT RIEN pendant une séance de cours, car le professeur n'a pas de programme à suivre. Le professeur est libre d'être excellent, mais il existe des incompétents qui ne dépasseront pas le seuil minimal de compétence qu'on leur impose. Et quand ce seuil est inexistant...
● Une sélection sur concours
A la fin de la prépa, on ne passe pas un examen mais un concours. Ensuite, les écoles auxquelles on a droit dépendant des notes que l'on a eues à un concours commun à plein d'écoles.
Ce n'est pas la sélection idéale, mais c'est parfois mieux que la sélection sur dossier dans laquelle les enfants de untel bénéficieront de passe-droits.
Je vais reprocher deux points aux classes préparatoires scientifiques :
● Pas vraiment de spécialisation
Je ne connais pas les autres prépas, alors je ne peux reprocher ce point qu'aux classes préparatoires scientifiques actuelles :
Actuellement, l'enseignement des classes préparatoires scientifiques semble optimisé pour ceux qui hésitent entre :
-enseignant et/ou chercheur en mathématiques,
-enseignant et/ou chercheur en physique et
-enseignant et/ou chercheur en chimie.
Et encore, même dans ce cas, il faudrait supprimer les épreuves de français/philo qui ne servent pratiquement à rien et les remplacer par des épreuves de rédaction et de résumé sur les sciences (un peu comme l'une des épreuves de TIPE).
Par contre, la majorité des élèves en prépa scientifiques iront en école d'ingénieur. Je trouve donc dommage qu'il n'existe pas de filière en classe prépa qui prépare plus spécifiquement les enseignement en école d'ingénieur. (Par exemple, dans cette filière, en math, il y aurait des probabilité et des statistiques.)
● Les devoirs maison obligatoires
Les profs sont libre de donner des devoirs maisons facultatifs mais, en général, ils sont imposés. En fait, il faudrait que les devoirs maison imposés restent suffisamment peu nombreux pour qu'on ait le temps réviser les vieux cours. Sinon, ça impose de travailler à court terme, ce qui est pénible (car moins efficace).
Mon rapport personnel avec la prépa :
D'un côté, je trouve dommage que les choix de filières en prépa ne soient pas assez diversifiées, ce qui impose d'apprendre des choses qui ne nous serviront pas et donc que l'on oubliera.
D'un autre côté, en prépa, c'est la première fois que j'ai découvert des cours avec une pédagogie efficace. En 1re année, j'ai eu la chance de tomber sur un professeur de math et une professeure de physique pédagogiquement très compétents, ce que je n'avais jamais vu auparavant. C'était la toute 1re fois que je découvrais l'efficacité au travail.
Or, qui dit travailler efficacement dit avoir besoin de travailler moins longtemps, et donc d'avoir plus de temps libre. Quand je pense à la quantité de temps astronomique que j'ai perdue au collège et au lycée...
HS : Bon, cela dit, ce n'est pas en prépa que j'ai découvert l'efficacité au travail pour les langues étrangères. Ça, je l'ai découvert tout seul il y a quelques mois, en 3e année d'école d'ingénieur, ce qui est très tard.
Grussie a écrit:Poly : moi je pense que les classes prépa sont un système complètement absurde (alors on va prendre les meilleurs élèves et on va les faire souffrir pendant deux ans et ceux qui ne sont pas "très bons" mais juste "bons" eh bah on va les faire redoubler et après ils seront chefs) et je n'ai pas tellement envie de penser à les réaménager (même si je pense qu'on pourrait améliorer des choses), j'ai envie que ça soit supprimé. Mais ça va aussi avec des envies de repenser tout le système éducatif et le travail.
J'ai été étudiant en classe préparatoires scientifiques. Grussie aussi.GloriAnar a écrit:Pour ce qui est des classes prépa, j'ai toujours eu l'impression qu'on y apprenait qu'à travailler d'une certaine manière, en mode stakhanoviste, et que ça permettait peu de trouver ses propres moyens épanouissants (et donc possiblement plus efficaces). C'est qu'une impression ou je me trompe pas?
Je vais défendre le système des classes prépa sur plusieurs points :
● Moins d'importance accordée aux examens continus
Quand j'étais au lycée, la sélection pour les écoles post-bac se faisait à partir des notes obtenues jusqu'au deuxième trimestre de terminale. Il y avait donc une forte pression pour avoir de bonnes notes. Or, la meilleure façon d'avoir de bonnes notes, c'était de travailler à court terme. C'était de se concentrer sur les examens à court terme sans maintenir à niveau les acquis que l'on a dû avoir pour les précédents examens. C'était du travail superficiel, à court terme. Ensuite, le 3e trimestre servait à réviser le bac.
En prépa, par contre, je devais me préparer pour la fin de la 2e année. Les notes obtenues en cours d'année n'avaient aucune incidence sauf pour ceux qui étaient à la limite d'accéder en classe étoilée, du moins lorsque la classe étoilée existait. Dans mon école, en 2e année, il y avait : PC, PC étoile et PSI. Seuls les quelques élèves qui choisissaient la filière PC et qui étaient à la limite entre aller en PC ou PC étoile avaient un motif rationnel de privilégier le court terme.
Le résultat, c'est que, la veille des concours, j'avais beaucoup plus de connaissances et de savoir-faire que si je m'étais centré sur une suite superficielle d'examens continus.
● Des épreuves communes dans toute la France
Les concours sont communs à l'échelle nationale, donc ceux qui s'entraînent pour le même concours ont à peu près le même programme. Le gros avantage, c'est que, si on a la malchance de tomber sur un professeur médiocre dans une matière particulière, il reste une chance de trouver un vrai cours fait par un autre professeur (sur internet ou, éventuellement, dans un livre).
En école d'ingénieur, par contre, quand on tombe sur un professeur médiocre dans une matière, on est foutu : apprendre tout ce que le professeur est supposé nous enseigner avec d'autres sources implique d'apprendre beaucoup voire énormément plus de choses que ce que l'on doit apprendre prioritairement, car on ne trouvera jamais une source qui enseigne prioritairement les mêmes choses. Or, quand les professeurs nous balancent plein de travail dans la tronche, il n'y a pas le temps d'apprendre énormément à côté.
De plus, quand un sujet d'examen/concours est préparé selon un programme et non selon ce que le prof nous apprend, ça oblige ce prof à enseigner tout ce qu'il y a au programme.
Quand j'étais en prépa, même le plus mauvais de mes professeurs traitait tout le programme. Et en prépa, le programme, il est long, donc le professeur doit se bouger le cul pour ne pas être trop inefficace.
En école d'ingénieur, par contre, il est parfois possible de n'apprendre ABSOLUMENT RIEN pendant une séance de cours, car le professeur n'a pas de programme à suivre. Le professeur est libre d'être excellent, mais il existe des incompétents qui ne dépasseront pas le seuil minimal de compétence qu'on leur impose. Et quand ce seuil est inexistant...
● Une sélection sur concours
A la fin de la prépa, on ne passe pas un examen mais un concours. Ensuite, les écoles auxquelles on a droit dépendant des notes que l'on a eues à un concours commun à plein d'écoles.
Ce n'est pas la sélection idéale, mais c'est parfois mieux que la sélection sur dossier dans laquelle les enfants de untel bénéficieront de passe-droits.
Je vais reprocher deux points aux classes préparatoires scientifiques :
● Pas vraiment de spécialisation
Je ne connais pas les autres prépas, alors je ne peux reprocher ce point qu'aux classes préparatoires scientifiques actuelles :
Actuellement, l'enseignement des classes préparatoires scientifiques semble optimisé pour ceux qui hésitent entre :
-enseignant et/ou chercheur en mathématiques,
-enseignant et/ou chercheur en physique et
-enseignant et/ou chercheur en chimie.
Et encore, même dans ce cas, il faudrait supprimer les épreuves de français/philo qui ne servent pratiquement à rien et les remplacer par des épreuves de rédaction et de résumé sur les sciences (un peu comme l'une des épreuves de TIPE).
Par contre, la majorité des élèves en prépa scientifiques iront en école d'ingénieur. Je trouve donc dommage qu'il n'existe pas de filière en classe prépa qui prépare plus spécifiquement les enseignement en école d'ingénieur. (Par exemple, dans cette filière, en math, il y aurait des probabilité et des statistiques.)
● Les devoirs maison obligatoires
Les profs sont libre de donner des devoirs maisons facultatifs mais, en général, ils sont imposés. En fait, il faudrait que les devoirs maison imposés restent suffisamment peu nombreux pour qu'on ait le temps réviser les vieux cours. Sinon, ça impose de travailler à court terme, ce qui est pénible (car moins efficace).
Mon rapport personnel avec la prépa :
D'un côté, je trouve dommage que les choix de filières en prépa ne soient pas assez diversifiées, ce qui impose d'apprendre des choses qui ne nous serviront pas et donc que l'on oubliera.
D'un autre côté, en prépa, c'est la première fois que j'ai découvert des cours avec une pédagogie efficace. En 1re année, j'ai eu la chance de tomber sur un professeur de math et une professeure de physique pédagogiquement très compétents, ce que je n'avais jamais vu auparavant. C'était la toute 1re fois que je découvrais l'efficacité au travail.
Or, qui dit travailler efficacement dit avoir besoin de travailler moins longtemps, et donc d'avoir plus de temps libre. Quand je pense à la quantité de temps astronomique que j'ai perdue au collège et au lycée...
HS : Bon, cela dit, ce n'est pas en prépa que j'ai découvert l'efficacité au travail pour les langues étrangères. Ça, je l'ai découvert tout seul il y a quelques mois, en 3e année d'école d'ingénieur, ce qui est très tard.
- InvitéInvité
Re: Les classes prépas
07.12.13 17:00
Perso, je suis assez anti-prépa pour les raisons que j'ai citées plus haut, parce qu'on doit y travailler beaucoup trop, c'est épuisant, il y a une culture de descendre les élèves à travers des évaluations permanentes (alors qu'on n'a pas eu le temps de digérer la moitié du cours) et des mauvaises notes (par exemple j'ai eu des notes négatives)(oui ça fait rire mais sur le coup ça fait plutôt pleurer), on doit se préparer à 10 000 épreuves différentes (bon j'exagère mais c'est quand même monstrueux, surtout en langues : pour une banque de concours, ça sera dissert, pour une autre, synthèse de documents, pour une troisième, version, pour une quatrième, thème, pour une cinquième, texte + questions...).
Si je fais mon bilan perso sur la prépa ça donne :
dans le positif :
-Après mes deux ans de prépa j'ai eu le choix entre plein de trucs : écoles d'ingé, L3 de maths, L3 de physique, L3 de chimie
-J'ai aimé le fait d'apprendre énormément de choses en très peu de temps, ça m'excitait intellectuellement
-Ça m'a donné confiance en moi de pouvoir dire que j'étais dans une classe étoilée d'une classe prépa prestigieuse
Dans le négatif :
-Dépression de ne jamais y arriver
-dépression de ne pas avoir le moindre moment à soi pour se reposer
-dépression floue, accumulation de toutes les fois où j'ai pleuré après avoir eu 2 en maths ou -1 en physique, sentiment de ne plus rien comprendre du tout
-exaspération face à l'incompréhension que suscitait autour de moi mon attitude critique : j'ai vraiment eu l'impression que 95% des gens défendaient mordicus le système en mode réflexe.
Si je fais mon bilan perso sur la prépa ça donne :
dans le positif :
-Après mes deux ans de prépa j'ai eu le choix entre plein de trucs : écoles d'ingé, L3 de maths, L3 de physique, L3 de chimie
-J'ai aimé le fait d'apprendre énormément de choses en très peu de temps, ça m'excitait intellectuellement
-Ça m'a donné confiance en moi de pouvoir dire que j'étais dans une classe étoilée d'une classe prépa prestigieuse
Dans le négatif :
-Dépression de ne jamais y arriver
-dépression de ne pas avoir le moindre moment à soi pour se reposer
-dépression floue, accumulation de toutes les fois où j'ai pleuré après avoir eu 2 en maths ou -1 en physique, sentiment de ne plus rien comprendre du tout
-exaspération face à l'incompréhension que suscitait autour de moi mon attitude critique : j'ai vraiment eu l'impression que 95% des gens défendaient mordicus le système en mode réflexe.
- InvitéInvité
Re: Les classes prépas
07.12.13 17:49
Dans le cas où le système éducatif pré-bac resterait immuable, quel système éducatif post-bac proposerais-tu à la place de la prépa scientifique ?Grussie a écrit:Mais ça va aussi avec des envies de repenser tout le système éducatif et le travail.
Pour ma part, j'aurais gardé le système de la prépa mais proposé de nouvelles filières en plus. On pourrait faire sans doute mieux, mais je n'ai pas encore trop creusé la question.
Re: Les classes prépas
09.12.13 12:15
J'ai fait une prépa littéraire (mais pas une khagne), donc les choses sont un peu différentes. En particulier, il n'y a qu'une école visée par prépa avec très peu de place donc clairement, la quasi totalité des élèves retournent à la fac (ou doublent ou triplent la 2e année s'ils veulent absolument le concours, ce qui fait qu'en gros pour avoir le concours il faut au moins faire 3 ans, sauf exceptions).
Points positifs :
- pouvoir continuer les différents domaines qui m'intéressaient (histoire et lettres classiques) et acquérir en deux ans une culture historique acceptable (même si limitée à l'histoire de France hors histoire contemporaine), ce qui n'aurait pas été possible à la fac
- la possibilité d'avoir des équivalences dans plusieurs matières pour retourner à la fac
- connaître les profs, avoir des profs qui suivent les élèves, s'inquiètent quand ils ne sont pas là...
- faire la transition entre le lycée et la fac : on est quand même suivis dans notre travail, en même temps on commence vraiment à travailler de manière autonome
Points négatifs :
- charge de travail trop importante, qui fait que quelque soit la manière dont on s'y prend, on ne peut pas tout faire et on est obligés de faire des impasses (par exemple, j'ai totalement arrêté de travailler le latin en 2e année, alors que c'était une des deux matières principales, pour essayer de suivre en histoire) et qu'on ne peut pas approfondir un aspect qui nous intéresse particulièrement, qu'après la colle on passe à autre chose même si c'est pas assimilé parce que sinon on prend un retard qu'on ne pourra pas rattraper
- en 2e année, une ambiance de classe déplorable entretenue par certains profs (copies rendues classées, prof qui ne donne la parole en classe qu'aux 15 meilleurs élèves parce qu'ils sont susceptibles d'avoir le concours, EUX...)
- Angoisse, stress et manque de sommeil. En fait, à la fin de la 2e année, tout le monde tient sur les nerfs
- (certains) profs déconnéctés de la réalité et qui se prennent pour le nombril du monde
- profs qui descendent les élèves (pas tous heureusement, mais c'est beaucoup plus admis qu'ailleurs)
- élèves déconnectés de la réalité parce que de toute façon pendant 2 ans ils ne peuvent rien envisager de faire d'autre
Et sinon, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait tout simplement pas supprimer les prépas et les remplacer par un concours à bac + 2 ouvert à tous. Avec une possibilité renforcée de pouvoir suivre plusieurs matières à la fac si on souhaite ne pas se spécialiser trop vite.
Points positifs :
- pouvoir continuer les différents domaines qui m'intéressaient (histoire et lettres classiques) et acquérir en deux ans une culture historique acceptable (même si limitée à l'histoire de France hors histoire contemporaine), ce qui n'aurait pas été possible à la fac
- la possibilité d'avoir des équivalences dans plusieurs matières pour retourner à la fac
- connaître les profs, avoir des profs qui suivent les élèves, s'inquiètent quand ils ne sont pas là...
- faire la transition entre le lycée et la fac : on est quand même suivis dans notre travail, en même temps on commence vraiment à travailler de manière autonome
Points négatifs :
- charge de travail trop importante, qui fait que quelque soit la manière dont on s'y prend, on ne peut pas tout faire et on est obligés de faire des impasses (par exemple, j'ai totalement arrêté de travailler le latin en 2e année, alors que c'était une des deux matières principales, pour essayer de suivre en histoire) et qu'on ne peut pas approfondir un aspect qui nous intéresse particulièrement, qu'après la colle on passe à autre chose même si c'est pas assimilé parce que sinon on prend un retard qu'on ne pourra pas rattraper
- en 2e année, une ambiance de classe déplorable entretenue par certains profs (copies rendues classées, prof qui ne donne la parole en classe qu'aux 15 meilleurs élèves parce qu'ils sont susceptibles d'avoir le concours, EUX...)
- Angoisse, stress et manque de sommeil. En fait, à la fin de la 2e année, tout le monde tient sur les nerfs
- (certains) profs déconnéctés de la réalité et qui se prennent pour le nombril du monde
- profs qui descendent les élèves (pas tous heureusement, mais c'est beaucoup plus admis qu'ailleurs)
- élèves déconnectés de la réalité parce que de toute façon pendant 2 ans ils ne peuvent rien envisager de faire d'autre
Et sinon, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait tout simplement pas supprimer les prépas et les remplacer par un concours à bac + 2 ouvert à tous. Avec une possibilité renforcée de pouvoir suivre plusieurs matières à la fac si on souhaite ne pas se spécialiser trop vite.
- InvitéInvité
Re: Les classes prépas
09.12.13 18:37
D'accord !
Sinon j'ai oublié dans les points négatifs, ça sort de mon expérience perso mais en général : je trouve juste absurde et déplorable toute cette hiérarchie du début à la fin (classement, concours, et pis toute la vie les polytechniciens seront des dirigeants, les centraliens juste en dessous, etc etc...).
Sinon j'ai oublié dans les points négatifs, ça sort de mon expérience perso mais en général : je trouve juste absurde et déplorable toute cette hiérarchie du début à la fin (classement, concours, et pis toute la vie les polytechniciens seront des dirigeants, les centraliens juste en dessous, etc etc...).
- InvitéInvité
Re: Les classes prépas
09.12.13 18:37
J'ai fait 2 mois d'hypokhâgne, ce qui dit déjà assez clairement ce que je pense de la prépa je crois
J'ai trouvé ça fatiguant, infantilisant et humiliant. De façon générale je prends les choses/mon travail à cœur. Donc, pendant 2 mois j'ai fait tout ce qu'on attendait de moi, à fond. Ça marchait, puisque j'étais dans les meilleurs - mais pour combien de temps ? J'ai clairement pété un câble. En fait, les quelques points positifs que liste Lila, je les ai trouvés négatifs
- très rapidement la pluridisciplinarité m'a emmerdée (notamment la philo et le latin)
- la vie scolaire qui m'appelle sur mon portable à 8h30 parce que j'ai séché le latin = quelle horreur !
- les profs étaient cons
Bref, je me suis barrée à la fac où, en effet, tout le monde se fout de ce que tu fais, mais au final c'est de ça dont j'avais envie ! Pour la première fois de ma vie j'habitais seule, dans une grande ville, avec mes potes, je pouvais faire ce que je voulais, et la prépa m'en empêchait.
Le système d'équivalence et la quasi-impossibilité d'avoir le concours ont fait que j'ai retrouvé pas mal de collègues de prépa en L3. Et là, franchement, je me suis dit : "pendant 2 ans elles ont bossé en permanence, moi je me suis éclatée, j'ai rencontré plein de gens, et au final elles sont au même point que moi, pfiou j'ai bien fait d'arrêter !" Je pense que ces filles qui ont continué se sont épanouies en prépa donc tant mieux pour elles (et tant mieux pour Poly et Lila qui apparemment n'ont pas trop détesté), en ce qui me concerne je ne regrette rien.
J'ai trouvé ça fatiguant, infantilisant et humiliant. De façon générale je prends les choses/mon travail à cœur. Donc, pendant 2 mois j'ai fait tout ce qu'on attendait de moi, à fond. Ça marchait, puisque j'étais dans les meilleurs - mais pour combien de temps ? J'ai clairement pété un câble. En fait, les quelques points positifs que liste Lila, je les ai trouvés négatifs
- très rapidement la pluridisciplinarité m'a emmerdée (notamment la philo et le latin)
- la vie scolaire qui m'appelle sur mon portable à 8h30 parce que j'ai séché le latin = quelle horreur !
- les profs étaient cons
Bref, je me suis barrée à la fac où, en effet, tout le monde se fout de ce que tu fais, mais au final c'est de ça dont j'avais envie ! Pour la première fois de ma vie j'habitais seule, dans une grande ville, avec mes potes, je pouvais faire ce que je voulais, et la prépa m'en empêchait.
Le système d'équivalence et la quasi-impossibilité d'avoir le concours ont fait que j'ai retrouvé pas mal de collègues de prépa en L3. Et là, franchement, je me suis dit : "pendant 2 ans elles ont bossé en permanence, moi je me suis éclatée, j'ai rencontré plein de gens, et au final elles sont au même point que moi, pfiou j'ai bien fait d'arrêter !" Je pense que ces filles qui ont continué se sont épanouies en prépa donc tant mieux pour elles (et tant mieux pour Poly et Lila qui apparemment n'ont pas trop détesté), en ce qui me concerne je ne regrette rien.
Complètement d'accord avec ça.Lila78 a écrit:Et sinon, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait tout simplement pas supprimer les prépas et les remplacer par un concours à bac + 2 ouvert à tous. Avec une possibilité renforcée de pouvoir suivre plusieurs matières à la fac si on souhaite ne pas se spécialiser trop vite.
Re: Les classes prépas
09.12.13 19:02
- HS je raconte ma vie:
- Pour préciser concernant la pluridisciplinarité, j'ai fait une prépa 50% histoire 50% lettres classiques alors que j'hésitais entre ces deux matières, ça m'aurait gonflé de faire une khagne et de continuer des matières qui ne m'intéressaient déjà pas au lycée.
Sinon les profs n'intervenaient pas quand on séchait un cours ou deux... J'aurais mal vécu aussi le coup du téléphone à 8h30... Mais quand quelqu'un arrêtait complètement de venir en cours, ils s'en préoccupaient. Et quand le frère d'une de mes amies est décédé, j'ai trouvé ça bien qu'ils lui envoient un mot, le prennent en compte et adaptent les cours, les exigences...
Mais après, je te rejoins Loupita sur une question d'envie et de besoins. Moi j'avais 17 ans, je partais déjà vivre à 500 km de chez mes parents, je manquais un peu de maturité et j'avais besoin d'être encore un peu encadrée, d'avoir des profs qui me connaissent... Ce n'est pas le cas de tout le monde
- InvitéInvité
Re: Les classes prépas
09.12.13 19:19
- HS:
- Lila a écrit:j'ai fait une prépa 50% histoire 50% lettres classiques
Moi j'avais 17 ans, je partais déjà vivre à 500 km de chez mes parents, je manquais un peu de maturité et j'avais besoin d'être encore un peu encadrée, d'avoir des profs qui me connaissent...
- InvitéInvité
Re: Les classes prépas
09.12.13 20:48
Si je comprends bien, il y a des livres dont on peut se permettre de n'apprendre que le résumé ou peut-être des extraits. Mais pourquoi cela entraînerait-il que les élèves aient besoin de travailler ensemble ? Les résumés et les extraits, ne sont-ils pas accessibles autrement (ex : par internet, par des livres, par des polycopiés du prof) ?Loupita Lebowski a écrit:dès la rentrée les profs ont fait des petits speechs du genre "vous devrez travailler ensemble parce que de toute façon vous ne pourrez pas lire tous les bouquins tous seuls, etc." (c'est bien, ils admettaient eux-mêmes que le programme n'était pas tenable !)
- InvitéInvité
Re: Les classes prépas
09.12.13 20:56
Polyvalentour a écrit:Si je comprends bien, il y a des livres dont on peut se permettre de n'apprendre que le résumé ou peut-être des extraits. Mais pourquoi cela entraînerait-il que les élèves aient besoin de travailler ensemble ? Les résumés et les extraits, ne sont-ils pas accessibles autrement (ex : par internet, par des livres, par des polycopiés du prof) ?Loupita Lebowski a écrit:dès la rentrée les profs ont fait des petits speechs du genre "vous devrez travailler ensemble parce que de toute façon vous ne pourrez pas lire tous les bouquins tous seuls, etc." (c'est bien, ils admettaient eux-mêmes que le programme n'était pas tenable !)
En gros, on te donne un programme de lecture tellement énorme que physiquement c'est impossible de tout lire (de mémoire, tout Platon en philo + un roman/semaine en littérature), donc on encourage les étudiants à partager leurs fiches de lecture, en plus du boulot de recherche dans des livres critiques bien sûr (au cas où t'aurais rien à faire )
- InvitéInvité
Re: Les classes prépas
09.12.13 21:21
Et les professeurs ne fournissent pas de fiches de lecture ?
- InvitéInvité
Re: Les classes prépas
09.12.13 23:29
Non, les professeurs fournissent une analyse de l'oeuvre, mais si tu l'as pas lue c'est compliqué de suivre (c'est pareil à la fac en fait).
Re: Les classes prépas
10.12.13 13:40
@ Poly : nous c'était encore différent en histoire : les profs annonçaient qu'ils traitaient une partie du programme (par exemple sur une période que l'histoire militaire, sur une autre que l'histoire culturelle...) et on devait faire le reste nous-même, avec une biblio.
Du coup chacun faisait sa part (et on récupérait les cours des années précédentes où il avait traité un autre aspect des choses).
C'était assez intéressant parce que ça nous apprenait à bosser par nous-même, à hiérarchiser l'essentiel de l'anecdote, etc.
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