Re: Bizutage Edhec Lille : 3 mois à l'hopital..

04.12.13 23:42

Ca depend peut être des milieux ou/et des écoles. Dans ma famille, le fait de tenir l’alcool était un truc de mec viril et avec mes potes ado ca l’était aussi, alors je fait facilement ce lien alcool-virilité. Les femmes pouvaient boire aussi mais moins et mon père me disait ce proverbe lyonnais insupportable "le vin ne profite aux femmes que si ce sont les hommes qui le boivent". Je pense quant même à pas mal d'exemple d'association alcool et virilité. En Grande-Bretagne les Pubs ont été longtemps interdits aux femmes et en France pas mal de bar sont quasi-unisexe. Je suis tombé sur ceci cette semaine, gentlemen only (je ne sais pas anonymisé le lien et j'ai pas trouvé sur le forum comment faire) qui est un club exclusivement pour hommes buveurs de champagne.
Mais la virilité comme la féminité n'ont pas tout à fait les mêmes aspects selon les cultures ou/et les classes. J'imagine facilement par exemple que dans les pays musulmans la fabrique de la virilité est très peu en relation avec l’alcool.

Par rapport à cette école, la présence du bar dans le sous-sol de l'école qui écoule 90l de vodka en une soirée de 120 personnes sans compter les autres alcools, donne une idée de la consommation par personne. Vu la quantité annoncé dans l'article les filles devaient probablement boire abondamment aussi.

04.12.13 23:56

05.12.13 0:09

HS:

Cette histoire est terrible (ce que tu dis sur la prépa Grussie me semble tout aussi dramatique Sad

)

05.12.13 0:27

humour noir:

05.12.13 17:40

Ben tiens justement, j'ai un exemple de cette genrification de l'alcool. Typiquement, j'ai déjà entendu dire que le Soho était un alcool de fille, et de façon générale les alcools plus doux (par exemple, la bière "nature" est plus vue comme un alcool "de mec" il me semble)... Bref :dents

07.12.13 14:12

Je dois dire que j'ai été un peu frappée/déçue du manque de compassion après que j'ai dit : "Pour le type de mines ponts qui a intégré les mines et qui s'est suicidé le lendemain du week-end d'intégration, je le connaissais", " c'est la dépression. J'ai moi-même ressenti cela très fortement au début de l'été", "je me rends compte que j'en parle avec un ton super froid, mais ça m'avait vachement choquée en l'apprenant, comme on avait eu le même quotidien pendant deux ans...même si je ne le connaissais à peu près que de vue. Et là, ce soir, je me sens assez ébranlée à nouveau."

Merci quand même à Loupita Lebowski :calin:

07.12.13 14:18

J'avais pas lu non plus. Toute mon empathie, et cette histoire est vraiment triste.

07.12.13 14:43

07.12.13 15:10

Grussie a écrit:Je dois dire que j'ai été un peu frappée/déçue du manque de compassion après que j'ai dit : "Pour le type de mines ponts qui a intégré les mines et qui s'est suicidé le lendemain du week-end d'intégration, je le connaissais"

Mince. J'avais lu "je le connaissais (mais pas très bien" (c'est moi qui souligne) et je n'avais pas lu le "Re re edit" dans lequel tu disais avoir été très choquée. Du coup, je regrette d'avoir posté le passage "humour noir" qui était mal tombé.

Grussie a écrit:Il est malheureusement fréquent (fréquent par rapport aux fréquences de suicide) que les brillant.e.s étudiant.e.s qui intègrent des écoles prestigieuses se suicident à la rentrée, à cause du phénomène qu'iels n'ont pas eu d'autre vie pendant 2 ou 3 ans que de vouloir absolument telle école, et après, quand la pression retombe, quand il n'y a plus de but, c'est la dépression. J'ai moi-même ressenti cela très fortement au début de l'été

De mon côté, par contre, après la prépa, je n'ai pas eu de dépression. De manière générale, après avoir longtemps travaillé, je ressens parfois un sentiment désagréable de désœuvrement (que faire ?), mais ça ne dure jamais longtemps.

Je pense qu'un moyen de prévenir ce genre de dépression, ce serait d'inciter ceux qui sont actuellement en prépa d'anticiper les activités auxquelles ils se consacreront après les concours.
Le problème, c'est que, à cause de cette anticipation, ils risquent de ressentir le désir de pratiquer ces activité en pleine période où il faut se consacrer aux concours. Je crains que ça les déconcentre.
La meilleure solution serait peut-être qu'ils écrivent suffisamment en avance une liste d'activités possibles après les concours. Comme ça, ils pourraient mettre la liste dans un coin, l'oublier partiellement, puis, après avoir fini les concours et subi une sensation désagréable de désœuvrement (que faire après les concours ?), ressortir la liste.
Qu'en pensez-vous ? Que faut-il dire à ceux qui travaillent actuellement en prépa ?

07.12.13 15:16

Merci pour votre soutien ! :calin:

Poly : moi je pense que les classes prépa sont un système complètement absurde (alors on va prendre les meilleurs élèves et on va les faire souffrir pendant deux ans et ceux qui ne sont pas "très bons" mais juste "bons" eh bah on va les faire redoubler et après ils seront chefs) et je n'ai pas tellement envie de penser à les réaménager (même si je pense qu'on pourrait améliorer des choses), j'ai envie que ça soit supprimé. Mais ça va aussi avec des envies de repenser tout le système éducatif et le travail.

07.12.13 15:31

J'avais survolé le sujet puisque je n'avais rien à dire, mais toute ma compassion pour toi Grussie :calin:

La dépression je trouve que c'est vraiment un des trucs les plus durs à surmonter Sad

Pour ce qui est des classes prépa, j'ai toujours eu l'impression qu'on y apprenait qu'à travailler d'une certaine manière, en mode stakhanoviste, et que ça permettait peu de trouver ses propres moyens épanouissants (et donc possiblement plus efficaces). C'est qu'une impression ou je me trompe pas?

07.12.13 15:35

Pour ma part, il y a pas mal de points sur lesquels je vais défendre le système des classes prépa. Mais ça va être un long hors sujet. Donc je vais plutôt ouvrir un nouveau fil. Dans mon 1er message, je citerai le message de Grussie puis celui de GloriAnar puis je donnerai mon opinion.

EDIT : fil prêt.

07.12.13 16:23

J'avais pas lu ce topic.

Du coup, je fais un câlin à Grussie :calin:

15.04.14 16:06

ça date un peu, mais c'est aussi parce que je ne regarde pas forcément quand c'est pas la saison, mais ce genre de pratiques ludiques continue à provoquer des catastrophes de par le monde..

ça aurait pu être 7 d'un coup, mais non y'en a un qui a survécu.. - navrée pour l'humour noir -

http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2014/01/31/six-etudiants-trouvent-la-mort-dans-un-bizutage

- Et je sais que c'est un peu hors sujet, mais c'est aussi la preuve que la barbarie n'est pas l'apanage des prolétaires -

15.04.14 16:18

Quand certains disent qu'il faut interdire les bizutages "violents", je dirais que le bizutage en lui-même est un problème.

Et en effet, la barbarie n'est pas l'apanage des prolétaire. Mais que ce cliché existe ne m'étonne pas.

15.04.14 16:22

[texte]

15.04.14 17:06

En fait, j'ai un peu de mal avec le mot "prolétaires", car il a perdu de son sens réel selon moi (mais je me trompe peut-être).

Le cliché que la violence, la mesquinerie sont l'apanage des pauvres est, en tout cas, très commun oui.

Salauds de pauvres, hein ... What a Face

15.04.14 17:11

Bien sûr, les pauvres sont des tordus sanguinaires. Alors que les classes supérieures sont l'exemple même du raffinement. Je traduirais cela par : C'est juste qu'ils ont les moyens de cacher leurs activités sordides ou de se sortir des emmerdes facilement (pouvoir, fric, relations...).

Pour autant, je n'avance pas que les individus qui naissent dans un milieu aisé sont tous des sociopathes charismatiques en puissance à qui on donnerait le bon dieu sans confession.

15.04.14 20:41

C'est un vieux cliché classiste ^^ un horrible cliché. Mais toujours d'actualité. La barbarie,c'est "chez les autres". L'insécurité,idem,ça n'a pas l'air de concerner les hautes classes...

mais moi,la pseudo "élite" de la société,elle me consterne de jour en jour... ça fait bien longtemps que j'ai cessé de les idéaliser. Ils sont humainEs. Ils sont aussi bons qu'ils peuvent être mauvais. Ils sont aussi torduEs que nous,mais on les moyens de se racheter une image et de cacher leurs saloperies. Rien que l'affaire Cantat : s'il avait été pauvre,il n'aurait jamais bénéficié du moindre pardon,de la moindre rédemption. Ca aurait été un monstre qui a tué sa femme,qui aurait croupi en taule sans un regard,pas un artiste torturé pris d'un élan de "passion".

15.04.14 21:31

LenaLou a écrit:
mais moi,la pseudo "élite" de la société,elle me consterne de jour en jour... ça fait bien longtemps que j'ai cessé de les idéaliser. Ils sont humainEs. Ils sont aussi bons qu'ils peuvent être mauvais. Ils sont aussi torduEs que nous,mais on les moyens de se racheter une image et de cacher leurs saloperies. Rien que l'affaire Cantat : s'il avait été pauvre,il n'aurait jamais bénéficié du moindre pardon,de la moindre rédemption. Ca aurait été un monstre qui a tué sa femme,qui aurait croupi en taule sans un regard,pas un artiste torturé pris d'un élan de "passion".

Bien d'accord sur leur coté humain. Par contre, vu la façon dont les crimes conjugaux sont systématiquement décrit comme des "crimes passionnels", des "drames amoureux" où de pauvres zoms souffrent d'avoir perdu l'objet de leur amour, je doute que Cantat aurait croupi en taule sans un regard, la couverture médiatique aurait été moindre mais le châtiment aussi léger Sad

18.04.14 12:26

Si je puis me permettre,

j'ai surtout l'impression que le crime (enfin meurtre) conjugal n'est pas considéré comme grave,

donc personne n'en parle...

Enfin, surtout personne ne parle des victimes mortes.

Imaginez un peu si un homme mourait tous les trois jours,

comme une femme meurt tous les trois jours (j'arrondis).

Il me semble que les réactions seraient nettement plus violentes...

18.04.14 13:15

Je ne suis pas certaine qu'il y aurait des réactions plus violentes car je pense que ce serait encore plus caché ...

Un homme meurt tous les 10 jours tué par sa conjointe, mais dans la majorité des cas (75% je crois), c'était de la légitime défense car l'homme battait la femme.

Il reste 25% qui meurent réellement battus donc, et on en parle jamais ... alors oui c'est beaucoup beaucoup moins (ça fait moins d'un homme par mois), mais je ne suis pas sûre que ce ne serait pas caché/occulté si il y en avait un tous les 3j ?
On ne saura jamais de toute manière puisque ce n'est pas près d'arriver ...

Je crois que dans l'inconscient collectif, si une femme meurt battue par son conjoint, c'est qu'elle l'a cherché puisqu'elle aurait pu / du le quitter avant cette ultime violence.
Surtout que dans beaucoup de cas (30% il me semble), c'est arrivé sous le coup de l'alcool, ce qui est souvent considéré comme une circonstance atténuante ...

18.04.14 13:21

Je me demande même si ça n'est pas considéré comme une circonstance atténuante (au moins dans la tête des gens) que ce soit fait au sein du couple.
Concernant Cantat, je crois qu'en plus de ça, il a eu droit à un énorme soutien parce qu'il a été l'emblème de l'homme à abattre pour certain(e)s, et donc, de ce fait, l'emblème de l'artiste à défendre selon d'autres.
Au final, comme je le disais à ma soeur qui "refuse d'écouter du noir désir parce que Cantat a tué sa femme", pour moi, cette position revient à celle qui consiste à le défendre parce que c'est un bon artiste. Quand on n'arrive pas à faire la différence entre l'homme et l'artiste, ça fait du dégât. Et notre société, glorifiant l'égo, refuse cette différence.

18.04.14 13:52

Aky a écrit:Je crois que dans l'inconscient collectif, si une femme meurt battue par son conjoint, c'est qu'elle l'a cherché puisqu'elle aurait pu / du le quitter avant cette ultime violence.
Surtout que dans beaucoup de cas (30% il me semble), c'est arrivé sous le coup de l'alcool, ce qui est souvent considéré comme une circonstance atténuante ...

--> Comment dire... J'ai envie de vomir, je suis profondément choquée.

J'ai bien saisi " dans l'inconscient collectif" , mais là, je crois que que je vais mourir.

La proie cherche le prédateur ?

L'alcool n'excuse rien, c'est trop facile.

C'est nier les phénomènes d'emprise-s , c'est nier que dans la grande majorité des cas, la/les femme-s ont été totalement séparée-s de toute leur identité, activité, de tous leurs proches, ami-e-s, familles, ect...Sans parler de la dépendance financière, qui est souvent immense.

J'ai mal au ventre rien qu'à le lire.

C'est mon problème, certes, excusez-moi, mais là, je n'en peux plus.

Veuillez m'excuser, je vais rendre mes intestins.

18.04.14 14:08

Je précise que je suis tout à fait d'accord avec toi Aëlloon, ça me dégoûte aussi, mais c'est plus ou moins comme ça dans l'esprit des gens ... un peu le même genre que "si elle se fait violer c'est parce qu'elle était en jupe/bourrée/etc."