C'est le titre d'un article paru récemment dans " Le Soir ", grand quotidien belge, c'est moi qui souligne
http://archives.lesoir.be/recherche-la-periode-d-ovulation-modifie-le_t-20120225-01UG7T.html
Ce genre d'article me met mal à l'aise. Car on est à deux doigts de justifier tous les comportements au nom de "la survie de l'espèce". Ah ma bonne dame, les violeurs, c'est parce qu'ils veulent se reproduire, faut les comprendre hein.
C'est la thèse de Zemmour : le cerveau reptilien, toussa. Il a de la chance Zemmour d'être un humain parce que s'il avait été une araignée mâle, il se serait fait bouffer après la copulation.
De plus, la séduction avec une femme ménopausée, ça marche comment selon ces gens-là ?
Il est aussi question de "l'homme amoureux". Pourtant, dans l'enquête, c'était censé être des tests linguistiques. C'est quoi le rapport entre les langues et l'amour ? Entre la langue et l'amour, je vois, par contre.
Samedi 17 heures- Dans moins de 2 heures, Monsieur, vous avez rendez-vous avec celle que vous courtisez depuis un moment déjà.
« Que vais-je lui dire ? », « Est-ce que je lui parle de mon aversion pour le mariage ? », « Non, je vais plutôt m'arranger pour que l'on discute de musique. Je suis un as dans ce domaine ! »
Sachez ceci : quoi que vous prépariez, une partie de ce que vous raconterez sera inconsciemment influencé par le cycle menstruel de votre conquête ! Voilà ce qui ressort de l'étude menée par Jacqueline Coyle et Michael Kaschak, chercheurs à l'Université de Floride et publiée dans la revue PLoS ONE.
Point de départ de leurs recherches : la vision évolutionniste des rapports amoureux. Un homme séduit une femme pour se reproduire avec elle et, pour arriver à ses fins, il use de stratagèmes qui l'aideront à se faire remarquer parmi d'autres.
Si, dans le règne animal, le paon arbore une superbe roue colorée et le cerf brame à tue-tête, l'homme, lui, parle et se raconte de la meilleure manière possible.
Les chances de se reproduire étant maximales lorsque les femmes sont en période d'ovulation, il serait logique que les hommes concentrent leurs efforts de langage à ce moment. C'est précisément cette influence du cycle que les chercheurs américains ont voulu étudier.
Aidés de cinq femmes ne prenant pas de moyen de contraception, Coyle et Kaschak ont mis 120 hommes en situation sans qu'ils ne s'en rendent compte. Ceux-ci pensaient participer à un test de linguistique. En pratique : chaque homme s'est retrouvé dans une pièce avec l'une de ces cinq femmes. Le temps de faire connaissance et de remplir un formulaire. Ensuite, les « partenaires » se sont installés à deux tables séparées par une cloison les empêchant de se voir.
Entre femmes : R.A.S.
Chacun possédait un jeu de cartes différent et devait décrire les images représentées à l'aide de verbes indiqués sur la carte. Particularité du jeu : la femme parlait systématiquement en premier. Avec la plupart des mots à utiliser dessinés ou notés sur leur carte, il était quasiment impossible pour les hommes de se faire remarquer de leur partenaire en parlant- Seul élément remarquable : la construction de la phrase !
Les chercheurs ont constaté que lorsque les hommes participaient au test en compagnie de femmes qui étaient dans une phase non fécondable de leur cycle menstruel, ils reprenaient majoritairement la même construction de phrase qu'elles. En revanche, ceux ayant dialogué avec une femme en période d'ovulation ont utilisé dans la majorité des cas des constructions de phrases distinctes.
Inconsciemment, ils sentiraient donc quand une femme est en période d'ovulation et, tout aussi inconsciemment, ils adapteraient leur manière de parler en fonction.
En parallèle, pour confirmer la pertinence de leurs résultats, les chercheurs ont réalisé la même expérience avec uniquement des femmes. Ils ont remarqué que les phases du cycle menstruel n'influençaient en rien leur manière de parler.
Dernier détail : lorsque les hommes estimaient que leur partenaire féminine les draguait, ils ne faisaient pas attention à leurs constructions de phrases. Qu'elles soient fécondables ou non.
http://archives.lesoir.be/recherche-la-periode-d-ovulation-modifie-le_t-20120225-01UG7T.html
Ce genre d'article me met mal à l'aise. Car on est à deux doigts de justifier tous les comportements au nom de "la survie de l'espèce". Ah ma bonne dame, les violeurs, c'est parce qu'ils veulent se reproduire, faut les comprendre hein.
C'est la thèse de Zemmour : le cerveau reptilien, toussa. Il a de la chance Zemmour d'être un humain parce que s'il avait été une araignée mâle, il se serait fait bouffer après la copulation.
De plus, la séduction avec une femme ménopausée, ça marche comment selon ces gens-là ?
Il est aussi question de "l'homme amoureux". Pourtant, dans l'enquête, c'était censé être des tests linguistiques. C'est quoi le rapport entre les langues et l'amour ? Entre la langue et l'amour, je vois, par contre.
- InvitéInvité
Pour en savoir plus sur ce que dit réellement l'étude en question (et ce qu'elle ne dit pas...), on peut la lire ici :
http://www.plosone.org/article/info:doi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0027971
- d'une part qu'on avait donné aux sujets une fausse raison pour les tests, ce qui est me semble-t-il courant dans ce genre d'étude, pour éviter que les résultats ne soient faussés, sinon le sujet risquerait de surveiller consciemment le comportement testé ;
- d'autre part, que parmi les stratégies qu'on emploie pour communiquer avec les autres, il y a le fait d'aligner ou non (consciemment ou non) certains de nos comportements avec les leurs, dont le paramètre qui est étudié ici : le choix de certains tournures grammaticales.
http://www.plosone.org/article/info:doi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0027971
Au fait, cette phrase est très ambiguë : ne faisaient pas attention à leurs constructions, ça veut dire que les hommes n'essaient pas de varier la façon dont ils parlaient (correct), ou qu'ils n'étaient pas attentifs aux constructions utilisées par les partenaires (contresens total) ? D'ailleurs l'interprétation proposé par l'étude pour ce cas semble raisonnable : si les hommes ont perçu des signes d'intérêt, ils préféreraient créer des liens (s'aligner sur les constructions utilisées) plutôt que se démarquer.lesoir a écrit:Dernier détail : lorsque les hommes estimaient que leur partenaire féminine les draguait, ils ne faisaient pas attention à leurs constructions de phrases. Qu'elles soient fécondables ou non.
Ouais, clairement l'interprétation que certains veulent faire de ce genre d'étude est dangereuse. En même temps, je crois que même sans étude à déformer, ils trouveront toujours des rationalisations pour soutenir leurs fantasmes, malheureusement.pierregr a écrit:Ce genre d'article me met mal à l'aise. Car on est à deux doigts de justifier tous les comportements au nom de "la survie de l'espèce". Ah ma bonne dame, les violeurs, c'est parce qu'ils veulent se reproduire, faut les comprendre hein.
C'est la thèse de Zemmour : le cerveau reptilien, toussa. Il a de la chance Zemmour d'être un humain parce que s'il avait été une araignée mâle, il se serait fait bouffer après la copulation.
La mention « d'homme amoureux » a été rajoutée gratuitement par la journaliste du Soir, elle n'a rien à faire avec la choucroute. Par contre, le rapport avec la linguistique, c'est :Il est aussi question de "l'homme amoureux". Pourtant, dans l'enquête, c'était censé être des tests linguistiques. C'est quoi le rapport entre les langues et l'amour ?
- d'une part qu'on avait donné aux sujets une fausse raison pour les tests, ce qui est me semble-t-il courant dans ce genre d'étude, pour éviter que les résultats ne soient faussés, sinon le sujet risquerait de surveiller consciemment le comportement testé ;
- d'autre part, que parmi les stratégies qu'on emploie pour communiquer avec les autres, il y a le fait d'aligner ou non (consciemment ou non) certains de nos comportements avec les leurs, dont le paramètre qui est étudié ici : le choix de certains tournures grammaticales.
Merci pour les précisions, il y a effectivement un peu de parti pris de la part de la journaliste.
- Insulaire—
- Messages : 166
Date d'inscription : 17/02/2012
Ce qui me fait personnellement réagir c'est le fait que l'homme veuille transmettre ses genes et donc s'accoupler
On ne parle jamais cependant du fait que la femme veuille aussi transmettre ses genes
Bon, je suis nulle en biologie aussi, donc si l'un de vous a une idée?
Il y a déjà eu des études « prouvant » que le comportement des femmes change quand elles ovulent. En gros, elles deviendraient des « chaudasses » (désolé pour le mot mais c’est ce qui me vient à l’esprit en premier), elles auraient bcp plus envie de rapports sexuels. Ah zut, ça marche pas pour les lesbiennes, on fait quoi maintenant ?
- InvitéInvité
J'ai pas compris pourquoi « ça marche pas » pour les lesbiennes. Ça me paraît pas déraisonnable de penser que l'état hormonal peut avoir une influence sur le désir (à l'inverse par exemple, on sait que certaines contraceptions hormonales peuvent avoir une influence catastrophique sur la libido).
Là où on commence à déraper, c'est si on feint d'oublier que ce n'est pas le seul facteur qui intervient dans le comportement, qu'il n'est a priori pas prépondérant face aux autres facteurs (état psychologique et émotionnel, éducation, etc). Là où ça dérape sévère, c'est si on essaie d'en tirer des normes morales et sociales, en prenant en compte de façon partielle et partiale des observations scientifiques qui n'ont absolument pas pour but de définir des normes.
Mais faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, les observations faites peuvent tout à fait être valables si on n'essaie pas de leur faire dire ce qu'elles ne disent pas.
Là où on commence à déraper, c'est si on feint d'oublier que ce n'est pas le seul facteur qui intervient dans le comportement, qu'il n'est a priori pas prépondérant face aux autres facteurs (état psychologique et émotionnel, éducation, etc). Là où ça dérape sévère, c'est si on essaie d'en tirer des normes morales et sociales, en prenant en compte de façon partielle et partiale des observations scientifiques qui n'ont absolument pas pour but de définir des normes.
Mais faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, les observations faites peuvent tout à fait être valables si on n'essaie pas de leur faire dire ce qu'elles ne disent pas.
Numa a écrit:J'ai pas compris pourquoi « ça marche pas » pour les lesbiennes. Ça me paraît pas déraisonnable de penser que l'état hormonal peut avoir une influence sur le désir (à l'inverse par exemple, on sait que certaines contraceptions hormonales peuvent avoir une influence catastrophique sur la libido).
C’était dans l’optique de la reproduction que je disais ça.
Oui. Je veux bien croire que ces études ne sont pas complètement à côté de la plaque et que ces nos comportements sont influencés, disons à 1-10%, de la manière que ces études décrivent. Mais pas à 90-100% !Numa a écrit:Là où on commence à déraper, c'est si on feint d'oublier que ce n'est pas le seul facteur qui intervient dans le comportement, qu'il n'est a priori pas prépondérant face aux autres facteurs (état psychologique et émotionnel, éducation, etc). Là où ça dérape sévère, c'est si on essaie d'en tirer des normes morales et sociales, en prenant en compte de façon partielle et partiale des observations scientifiques qui n'ont absolument pas pour but de définir des normes.
Mais faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain, les observations faites peuvent tout à fait être valables si on n'essaie pas de leur faire dire ce qu'elles ne disent pas.
- InvitéInvité
Oui, mais de toutes façons personne (de sensé) ne dit que ces comportements ont pour but de se reproduire, plutôt qu'à une époque ils ont probablement représenté un avantage au niveau de la sélection. Ce qu'on peut dire en restant matérialiste, c'est que tel ou tel état hormonal a tendance à influencer la libido de façon plus ou moins positive.pierregr a écrit:C’était dans l’optique de la reproduction que je disais ça.
Bah puisqu'on parle de pourcentages, je suis 100% d'accordKalista a écrit:Oui. Je veux bien croire que ces études ne sont pas complètement à côté de la plaque et que ces nos comportements sont influencés, disons à 1-10%, de la manière que ces études décrivent. Mais pas à 90-100% !
D'ailleurs, si on regarde l'étude en question, on voit que la proportion de tournures alignées sur celles de l'interlocutrice varie entre 50% et 60%, ce qui est sans doute significatif mais pas extraordinaire non plus. En tout cas c'est très loin d'être le truc énorme que certains voudraient nous faire croire. Et ce, alors même que l'expérience est explicitement conçue pour que la phase de l'interlocutrice dans son cycle soit un des facteurs prépondérants.
De toutes façons, même si les facteurs biologiques avaient une grosse influence sur nos comportements, ça ne serait pas du tout une raison pour en tirer des conclusions sur ce qui est acceptable moralement ou pas. Si je pouvais décider, tous les gens qui veulent justifier leurs conneries en invoquant « la nature » seraient immédiatement privés d'eau courante, d'électricité, de transports, etc, je pense que ça leur passerait vite leur délire.
On peut aussi parler des gays, entre autres. Je sais qu'on est sur un forum féministe, mais ce n'est pas une raison pour les oublier ; )Numa a écrit:Oui, mais de toutes façons personne (de sensé) ne dit que ces comportements ont pour but de se reproduire, plutôt qu'à une époque ils ont probablement représenté un avantage au niveau de la sélection. Ce qu'on peut dire en restant matérialiste, c'est que tel ou tel état hormonal a tendance à influencer la libido de façon plus ou moins positive.pierregr a écrit:C’était dans l’optique de la reproduction que je disais ça.
- InvitéInvité
Je suis désolé, je suis pas sûr d'avoir compris ta remarque. Tu peux préciser ?
Eh bien Pierregr parlait des lesbiennes, tout simplement. Et dans le cadre de la conversation, je disais juste qu'il ne fallait pas non plus oublier les gays... Puisque les chercheurs donnent à voir une image de la femme qui fait qu'à une période elle attire plus le mâle, c'est qu'il y est sensible. Je me trompe ?
- InvitéInvité
Ah, oui. Je sais pas pour les autres, mais dans le cadre de cette étude, ils avaient exclu les hommes qui s'étaient déclarés gays (et quand ils ont testé avec des femmes, ils ont gardées que les hétéros).
Ça serait sans doute intéressant à tester aussi, histoire de voir comment l'orientation sexuelle change les réactions.
Ça serait sans doute intéressant à tester aussi, histoire de voir comment l'orientation sexuelle change les réactions.
De toute façon, si notre comportement était dicté par nos instincts de reproduction, il n'y aurait tout simplement pas d'homosexuel-les, ou il y aurait juste quelques personnes ayant des relations homosexuelles de temps en temps. L'existence de personnes n'étant absolument pas attirées par l'autre sexe prouve que la reproduction n'est pas un moteur significatif dans le choix du partenaire. A partir de là, les recherches sur les liens de cause à effet dans le domaine ne sont que de la masturbation intellectuelle sur des points de détail.
J'espère que l'étude n'a pas coûté trop cher, quand je vois le nombre de projets sans financement et de jeunes chercheurs en emploi précaire à 35 ans alors qu'on a des besoins énormes en recherche sur la pollution, la consommation d'énergie, la recherche médicale ça me bouffe...
J'espère que l'étude n'a pas coûté trop cher, quand je vois le nombre de projets sans financement et de jeunes chercheurs en emploi précaire à 35 ans alors qu'on a des besoins énormes en recherche sur la pollution, la consommation d'énergie, la recherche médicale ça me bouffe...
+1 Kalista.
Et du coup je pense qu'ils peuvent en déduire que certains animaux ne sont pas préoccupés uniquement par la reproduction.
Et du coup je pense qu'ils peuvent en déduire que certains animaux ne sont pas préoccupés uniquement par la reproduction.
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