- IridaceaAncien⋅ne
- Messages : 2950
Date d'inscription : 12/05/2015
Une explication monocausale, c'est un type de raisonnement qui utilise une seule cause pour expliquer toutes les conséquences. Par exemple, dire que toutes les maladies proviennent de l'alimentation (au détriment des causes génétiques ou environnementales, entre autres), c'est une explication monocausale. Ce genre de raisonnement est à priori à éviter car il suppose de faire abstraction d'un grand nombre de facteurs, et donne en conséquence une vision biaisée de la réalité.
Les féministes disent que la situation actuelle des femmes est due à une structure sociale nommée patriarcat. Est-ce, en ce sens, une explication monocausale ?
Les féministes disent que la situation actuelle des femmes est due à une structure sociale nommée patriarcat. Est-ce, en ce sens, une explication monocausale ?
- LengloasBleu⋅e
- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2016
A mon sens le patriarcat est en grande partie la cause de certains types de sexisme, mais je pense pas que il peut excuser toutes les situations actuelles, une grande partie oui, mais surment pas toutes.
Il y a des choses que en tant que *homme* je profite même parfois sans le vouloir de ce système, mais de la a dire que ça explique tout, je pense pas non plus... la taxe rose par exemple ce n'est pas le patriarcat qui l'a mis en place... ou du moins je le pense pas...
donc je pense pas que ce soie une explication monocausale... mais suis ouvert au débat^^
Il y a des choses que en tant que *homme* je profite même parfois sans le vouloir de ce système, mais de la a dire que ça explique tout, je pense pas non plus... la taxe rose par exemple ce n'est pas le patriarcat qui l'a mis en place... ou du moins je le pense pas...
donc je pense pas que ce soie une explication monocausale... mais suis ouvert au débat^^
- chester DenisBleu⋅e
- Messages : 73
Date d'inscription : 04/09/2016
@ Lengloas, je n'ai pas compris ce que tu mets dans tes différents types de sexisme (et non plus la taxe rose, mais je vais chercher). Veux-tu dire qu'il y a un sexisme institutionnel ou systémique et puis nos pratiques concrètes ?
@ Iridacéa,
Je me demande d'abord quel est le but ou l'enjeu de cette question, pour toi ou pour le blog.
Parce qu'on va ensuite devoir définir en commun 1/ le patriarcat 2/ le sexisme 3/ (qui est équivalent au 2 ?) la situation actuelle des femmes.
Néanmoins je contribue au sujet :
Souvent le "patriarcat" comme repoussoir est un faire valoir pour les militants "anti-patriarcaux" qui sont contents d'eux mêmes sans s'appesantir sur les détails : le sexisme, l'autorité, le capitalisme etc. Cela permet l'économie d'une analyse sérieuse et d'une implication multiforme (cfr. Thiers-Vidal montrant que les anarchistes croient qu'ils sont bons, même en négligeant le féminisme dans le concret et donc leurs collègues militantes, et gravement).
Lisant un livre très récent "Ni Foulard, ni hymen, le proche orient a besoin d'une révolution sexuelles", je découvre combien toute société a des traditions misogynes (et je trouve ce mot plus fort que sexisme) qui sont appliquées par les hommes, qui sont rappelées et renforcées par ses chefs religieux, sur base de livres sacrés mais aussi en s'écartant de cette base pour le machisme le plus crasseux) et qui sont parfois vivifiées par les opprimées elles-mêmes (cfr les mutilations génitales). Il y a une proximité entre des pratiques des sociétés blanches d'avant 1968 et les pratiques arabes et les pratiques en Israel (notamment les tribunaux de la famille ou du 'statut personnel').
Il est vrai que la domination masculine/genrée est la domination la plus générale et la plus ancestrale (par rapport au racisme et à l'oppression de classe). Et que elle a des variantes (dont on ne tient pas assez compte) si on sort du milieu blanc bourgeois, etc.
La notion de patriarcat a-t-elle cette extension générale (pas seulement les patriarches et les pères, mais aussi les hommes jeunes et autres... et leurs institutions) et ce souci de la diversité d'analyse vav des différentes situations d'oppression ? Cela dépend ce qu'on y met. Enfin la femme prolétaire ou domestique voit-elle tout ce qu'elle subit et ressent en tant qu'opprimée, défini et reconnu dans une notion si globale, et dans tous ses aspects ? Sa patronne blanche peut être porteuse d'un sexisme raciste ou bourgeois.
Mais pour autant, si on prend l'oppression contenue dans la répartition en genres, il n'y a qu'une source causale et explicative. Que je définirais comme l'oppression masculine plutôt que par le patriacat (car cela est plus concrètement impliquant pour les hommes).
@ Iridacéa,
Je me demande d'abord quel est le but ou l'enjeu de cette question, pour toi ou pour le blog.
Parce qu'on va ensuite devoir définir en commun 1/ le patriarcat 2/ le sexisme 3/ (qui est équivalent au 2 ?) la situation actuelle des femmes.
Néanmoins je contribue au sujet :
Souvent le "patriarcat" comme repoussoir est un faire valoir pour les militants "anti-patriarcaux" qui sont contents d'eux mêmes sans s'appesantir sur les détails : le sexisme, l'autorité, le capitalisme etc. Cela permet l'économie d'une analyse sérieuse et d'une implication multiforme (cfr. Thiers-Vidal montrant que les anarchistes croient qu'ils sont bons, même en négligeant le féminisme dans le concret et donc leurs collègues militantes, et gravement).
Lisant un livre très récent "Ni Foulard, ni hymen, le proche orient a besoin d'une révolution sexuelles", je découvre combien toute société a des traditions misogynes (et je trouve ce mot plus fort que sexisme) qui sont appliquées par les hommes, qui sont rappelées et renforcées par ses chefs religieux, sur base de livres sacrés mais aussi en s'écartant de cette base pour le machisme le plus crasseux) et qui sont parfois vivifiées par les opprimées elles-mêmes (cfr les mutilations génitales). Il y a une proximité entre des pratiques des sociétés blanches d'avant 1968 et les pratiques arabes et les pratiques en Israel (notamment les tribunaux de la famille ou du 'statut personnel').
Il est vrai que la domination masculine/genrée est la domination la plus générale et la plus ancestrale (par rapport au racisme et à l'oppression de classe). Et que elle a des variantes (dont on ne tient pas assez compte) si on sort du milieu blanc bourgeois, etc.
La notion de patriarcat a-t-elle cette extension générale (pas seulement les patriarches et les pères, mais aussi les hommes jeunes et autres... et leurs institutions) et ce souci de la diversité d'analyse vav des différentes situations d'oppression ? Cela dépend ce qu'on y met. Enfin la femme prolétaire ou domestique voit-elle tout ce qu'elle subit et ressent en tant qu'opprimée, défini et reconnu dans une notion si globale, et dans tous ses aspects ? Sa patronne blanche peut être porteuse d'un sexisme raciste ou bourgeois.
Mais pour autant, si on prend l'oppression contenue dans la répartition en genres, il n'y a qu'une source causale et explicative. Que je définirais comme l'oppression masculine plutôt que par le patriacat (car cela est plus concrètement impliquant pour les hommes).
- IridaceaAncien⋅ne
- Messages : 2950
Date d'inscription : 12/05/2015
À toutes fins utiles, je rappelle que le but de la section Aller plus loin est exposé ici.
@Lengloas : un peu comme @chester Denis, je ne vois pas trop ce que tu mets derrière le mot patriarcat, ni ce que sont les différents types de sexisme selon toi.
@chester Denis : j'avoue avoir un peu du mal à suivre ton raisonnement, ou du moins les connections logiques que tu opères. Si je résume bien (mes commentaires entre parenthèses) :
Bref, tout un pavé pour dire oui, si j'ai bien compris.
Je souhaiterais avoir plus de réponses sur ce sujet avant d'exposer pourquoi je pose cette question et quel est mon avis sur la chose.
@Lengloas : un peu comme @chester Denis, je ne vois pas trop ce que tu mets derrière le mot patriarcat, ni ce que sont les différents types de sexisme selon toi.
Il n'y a effectivement pas un monsieur Patriarcat qui a dit : « les femmes paieront plus cher pour des produits équivalents à ceux des hommes, mouhahaha » (définition de la taxe rose, pour qui ne saurait pas). Par contre, que pour des logiques capitalistes, on vende des produits plus chers en changeant l'étiquette en utilisant des stéréotypes genrés, ça rentre dans l'analyse du sexisme.Lengloas a écrit:a taxe rose par exemple ce n'est pas le patriarcat qui l'a mis en place... ou du moins je le pense pas...
J'imagine qu'en écrivant blog tu parles du forum. L'intérêt est d'élaborer collectivement une réponse à un type d'objection possible.chester Denis a écrit:Je me demande d'abord quel est le but ou l'enjeu de cette question, pour toi ou pour le blog.
N'hésite pas à le faire.chester Denis a écrit:Parce qu'on va ensuite devoir définir en commun 1/ le patriarcat 2/ le sexisme 3/ (qui est équivalent au 2 ?) la situation actuelle des femmes.
@chester Denis : j'avoue avoir un peu du mal à suivre ton raisonnement, ou du moins les connections logiques que tu opères. Si je résume bien (mes commentaires entre parenthèses) :
- certains militants (lesquels ? seuls les anars ?) utilisent le concept de patriarcat comme repoussoir pour se positionner politiquement sans opérer de changements dans leurs façons d'agir au quotidien.
- La misogynie est commune à toutes les sociétés (toutes ?) et elle est l'oppression la plus ancienne (comment le sait-on ?).
- Elle a des variantes selon le milieu, ce qui autorise à se demander si la notion de patriarcat inclut pleinement ces dernières.
- La seule source de la division sexuée de la société est la domination masculine.
Bref, tout un pavé pour dire oui, si j'ai bien compris.
Je souhaiterais avoir plus de réponses sur ce sujet avant d'exposer pourquoi je pose cette question et quel est mon avis sur la chose.
- LengloasBleu⋅e
- Messages : 41
Date d'inscription : 25/10/2016
Pour répondre a @chester Denis et a @Iridacea
quand je parle de types de sexisme, c'est pas vraiment des types en réalité, je me suis un peu mal exprimé. Pour essayer de me faire comprendre je vous site deux exemples:
1) La communauté gaming, (déjà vécu au passage): je joue pas avec les femmes car elles savent moins bien jouer... elles ferait mieux de retourner faire la vaisselle...
2) un entretiens d'embauche, un homme présente son CV et une femme présente également son CV pour le même poste, tous les deux ont des niveaux de compétences équivalents et plus ou moins le même age. Mais la plupart du temps c'est souvent l'homme qui prend le poste pour multiples raisons comme le fameux *je préfère prendre un homme car une femme risque de tomber enceinte et du coup s'absenter*.
Dans les deux cas on assiste clairement a un acte sexiste, sur le premier, je réagirais assez violemment envers le mec qui a osé dire ça... quitte a planter le groupe et quitter l'instance... j’appellerais ça du sexisme direct, méchant et complètement gratuit.
dans le 2eme cas, déjà je ne saurais pas forcément que il y a eu du sexisme (sexisme indirect?) car je ne serais pas forcément au courant de la 2eme candidature, et même si je le saurais, je serais tout de même content d'avoir eu le poste (donc d'avoir trouvé un travail)...
d'un côté on a un sexisme violent et assez direct, d'un autre un sexisme un peu indirect... est-ce que on peut tous les deux les caser dans le même panier? ou peut-on parler de niveaux de sexisme? (qui bien sur ne justifie en rien le fait que il y en aie bien sur...)
je sais pas si j'ai été un peu plus clair.
ps: dsl pour le hors sujet, mais je voulais juste répondre aux questions. Je serais bien entendu disposé a continuer un éventuel débat si vous en voulez dans un autre topic^^.
quand je parle de types de sexisme, c'est pas vraiment des types en réalité, je me suis un peu mal exprimé. Pour essayer de me faire comprendre je vous site deux exemples:
1) La communauté gaming, (déjà vécu au passage): je joue pas avec les femmes car elles savent moins bien jouer... elles ferait mieux de retourner faire la vaisselle...
2) un entretiens d'embauche, un homme présente son CV et une femme présente également son CV pour le même poste, tous les deux ont des niveaux de compétences équivalents et plus ou moins le même age. Mais la plupart du temps c'est souvent l'homme qui prend le poste pour multiples raisons comme le fameux *je préfère prendre un homme car une femme risque de tomber enceinte et du coup s'absenter*.
Dans les deux cas on assiste clairement a un acte sexiste, sur le premier, je réagirais assez violemment envers le mec qui a osé dire ça... quitte a planter le groupe et quitter l'instance... j’appellerais ça du sexisme direct, méchant et complètement gratuit.
dans le 2eme cas, déjà je ne saurais pas forcément que il y a eu du sexisme (sexisme indirect?) car je ne serais pas forcément au courant de la 2eme candidature, et même si je le saurais, je serais tout de même content d'avoir eu le poste (donc d'avoir trouvé un travail)...
d'un côté on a un sexisme violent et assez direct, d'un autre un sexisme un peu indirect... est-ce que on peut tous les deux les caser dans le même panier? ou peut-on parler de niveaux de sexisme? (qui bien sur ne justifie en rien le fait que il y en aie bien sur...)
je sais pas si j'ai été un peu plus clair.
ps: dsl pour le hors sujet, mais je voulais juste répondre aux questions. Je serais bien entendu disposé a continuer un éventuel débat si vous en voulez dans un autre topic^^.
- satsobekBleu⋅e
- Messages : 78
Date d'inscription : 08/06/2016
Ma réponse personnelle à la question du fil est OUI, bien que ce terme "monocausale" me gène un peu, on dirait que ça amoindrit le sujet.
Selon moi, le patriarcat décrit les structures dominantes et mondiales où nous vivons, il définit un ensemble de systèmes politiques, religieux et economiques qui ont tous en commun d'être basés sur la suprématie des uns (les pères et par extension les hommes) et la subordination des autres(les femmes, les enfants, les minorités, etc).
A mon sens, c'est le paradigme de notre monde, institutionnalisé et auto-entretenu, précisément par le sexisme et les autres oppressions.
Selon moi, le patriarcat décrit les structures dominantes et mondiales où nous vivons, il définit un ensemble de systèmes politiques, religieux et economiques qui ont tous en commun d'être basés sur la suprématie des uns (les pères et par extension les hommes) et la subordination des autres(les femmes, les enfants, les minorités, etc).
A mon sens, c'est le paradigme de notre monde, institutionnalisé et auto-entretenu, précisément par le sexisme et les autres oppressions.
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