Abrogation du délit de harcèlement sexuel
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Abrogation du délit de harcèlement sexuel
04.05.12 15:07
http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/civilisation/1878-impunite-pour-les-harceleurs-sexuels
Fait suite à cela : http://www.feministes-radicales.org/wp-content/uploads/2012/04/Harc%C3%A8lement-sexuel-un-agresseur-veut-faire-abroger-ce-d%C3%A9lit..pdf
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/05/02/des-victimes-et-un-condamne-demandent-l-abrogation-de-la-loi-sur-le-harcelement-sexuel_1694134_3224.html
Dans cet article qui explique bien les problèmes autour de cette loi, on trouve aussi une jolie perle de l'avocat du type condamné qui a demandé à faire abroger la loi :
"Les femmes, il ne faut pas les harceler, il faut les séduire, plaide Me Soulier. Peut-être qu'en matière de séduction M. Ducray n'est pas très bon."
Le Conseil constitutionnel abroge la loi condamnant le harcèlement sexuel, car elle ne définit pas suffisamment ce délit. Toutes les procédures tombent, dans l'attente d'une nouvelle loi.
« Depuis ce matin, il n'y a plus de délit de harcèlement sexuel. Les procédures en cours sont annulées, les victimes ne peuvent pas porter plainte. » C'est ainsi que Marilyn Baldeck, déléguée générale de l'AVFT (association contre les violences faites aux femmes au travail) traduit la décision rendue, vendredi 4 mai, par le Conseil Constitutionnel : l'article 222-33 du code pénal est contraire à la Constitution. Son abrogation est « applicable à toutes les affaires non jugées définitivement à cette date ».
Les 'Sages' avaient été saisis d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par un élu du Rhône, Gérard Ducray, qui contestait sa condamnation pour harcèlement sexuel. Selon le code pénal, « le fait de harceler autrui dans le but d'obtenir des faveurs de nature sexuelle est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende ». Mais rien ne vient préciser ce qu'est « le fait de harceler autrui ».
Dès lors, pour les 'Sages', « les éléments constitutifs de l'infraction [ne sont pas] suffisamment définis » et donc « ces dispositions méconnaissent le principe de légalité des délits et des peines et doivent être déclarées contraires à la Constitution ».
L'AVFT s'attendait à cette censure. L'association s'était donc jointe au dossier afin d'obtenir que cette abrogation soit différée, pour éviter un flou juridique. Le Conseil constitutionnel ne l'a pas entendue, rendant selon Marilyn Baldeck « un message d'impunité d'une extrême gravité ». Cette décision laisse entendre que « les victimes sont quantité négligeable ».
[...]
En effet, dès son vote il y a 20 ans, l'AVFT dénonçait le flou de la loi définissant le harcèlement sexuel (l'association détaille ici ce qui à ses yeux doit changer). Les parlementaires ont eu, en 2008, l'occasion d'apporter des précisions à cette définition, mais ils n'en ont rien fait.
[...]
Fait suite à cela : http://www.feministes-radicales.org/wp-content/uploads/2012/04/Harc%C3%A8lement-sexuel-un-agresseur-veut-faire-abroger-ce-d%C3%A9lit..pdf
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/05/02/des-victimes-et-un-condamne-demandent-l-abrogation-de-la-loi-sur-le-harcelement-sexuel_1694134_3224.html
Dans cet article qui explique bien les problèmes autour de cette loi, on trouve aussi une jolie perle de l'avocat du type condamné qui a demandé à faire abroger la loi :
"Les femmes, il ne faut pas les harceler, il faut les séduire, plaide Me Soulier. Peut-être qu'en matière de séduction M. Ducray n'est pas très bon."
- PitouBleu⋅e
- Messages : 85
Date d'inscription : 03/03/2012
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
04.05.12 20:14
Il ne faut pas être outré, le but au contraire est de définir plus précisément ce qu'est le harcèlement sexuel et il faut le faire pour éviter les erreurs judiciaires commises par les uns et les autres. Il faut être hyper attentif à ça et se mobiliser pour qu'on ne se fasse pas avoir et que les politiques travaillent sérieusement dans le sens d'améliorer les textes dans le bon sens.
Ce qui serait outrageant serait de laisser les choses dans l'état où elles le sont.
Ce qui serait outrageant serait de laisser les choses dans l'état où elles le sont.
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
04.05.12 20:22
Oui, mais il aurait fallu le maintenir en attendant de le redéfinir, c'est ce que réclamait L'AVFT (Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail) : différer l'abrogation jusqu'au moment où la loi serait redéfinie.
http://www.avft.org/article.php?id_article=623
http://www.avft.org/article.php?id_article=623
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
05.05.12 16:22
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/05/05/harcelement-sexuel-quatre-sages-connaissaient-le-requerant_1696200_3224.html
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
05.05.12 16:34
Déconstruire a écrit:http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/05/05/harcelement-sexuel-quatre-sages-connaissaient-le-requerant_1696200_3224.html
ça c'est de la justice honnête, impartiale et transparente...
- AlecksBleu⋅e
- Messages : 7
Date d'inscription : 05/05/2012
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
05.05.12 16:44
Il y a là un mal et un bien. En effet, la réécriture de cette loi est surement nécessaire afin d'éviter des erreurs judiciaires. Cependant, je ne suis pas sûre qu'il est une bonne idée d'avoir abandonné toutes les plaintes concernant le domaine. Je rejoins donc l'avis de Trompes de Fallope "il aurait fallu le maintenir en attendant de le redéfinir".
En attendant, un grand nombre de personnes doivent se mordre les doigts de ne pas voir leur plainte prise en compte à cause de l'abrogation de la loi.
Je viens de remarquer que je ne me suis pas présenter, j'y cours!
En attendant, un grand nombre de personnes doivent se mordre les doigts de ne pas voir leur plainte prise en compte à cause de l'abrogation de la loi.
Je viens de remarquer que je ne me suis pas présenter, j'y cours!
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
05.05.12 17:11
j'espère qu'il y aura un recours possible pour toutes ces personnes dont la procédure tombe à l'eau, une sorte de mise en parenthèse pour pouvoir reprendre là où ça en était... Ils leur doivent au moins ça
J'ai cru comprendre qu'on avait porté plainte contre le conseil constitutionnel
quelqu'un en sait plus ?
J'ai cru comprendre qu'on avait porté plainte contre le conseil constitutionnel
quelqu'un en sait plus ?
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
05.05.12 18:06
le vide n'est peut-etre pas si vide, mais à mon avis ça devait être déjà assez dur pour porter plainte, si maintenant il faut passer dans les méandres de la Justice, ça doit être encore plus dur!
Ce qui me révolte vraiment dans cette histoire, c'est qu'il y avait une directive européenne. Et ils n'ont pas bougé. Je suis sûre que ça c'est condamnable par l'Europe et donc que l'abrogation est nulle. Bon, je m'y connais pas trop et je rêve surement un peu... Et puis j'imagine que pour aller jusque là, pour saisir la cour européenne, ça met quelques années...
rah quel m**dier!
Sinon, merci pour les infos
Ce qui me révolte vraiment dans cette histoire, c'est qu'il y avait une directive européenne. Et ils n'ont pas bougé. Je suis sûre que ça c'est condamnable par l'Europe et donc que l'abrogation est nulle. Bon, je m'y connais pas trop et je rêve surement un peu... Et puis j'imagine que pour aller jusque là, pour saisir la cour européenne, ça met quelques années...
rah quel m**dier!
Sinon, merci pour les infos
- Arrakis—
- Messages : 1803
Date d'inscription : 29/02/2012
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
05.05.12 18:56
Eolas confirme que ce n'est pas rétroactif, entre autres infos.
Olympe fait également le point, notamment sur les demandes de modification de la loi restées sans réponse de la part des parlementaires (pas eu le temps de regarder en détails les demandes de l'afvt, je vous laisse voir).
Olympe fait également le point, notamment sur les demandes de modification de la loi restées sans réponse de la part des parlementaires (pas eu le temps de regarder en détails les demandes de l'afvt, je vous laisse voir).
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
06.05.12 11:49
J'ai lu avec grand intérêt vos posts. Malheureusement je n'étais pas sur Paris hier et je n'ai pas pu aller manifester. Ce qui m'étonne c'est qu'aucune autre manifestation en France n'ait eu lieu.
En revanche je trouve l'idée de la plainte intéressante. Il me semble que quelqu'un parlait d'un exemple de plainte que nous pourrions trouver sur le site de l'AVFT. Je suis prête à aller déposer plainte, et à en parler à mon entourage qui est aussi outré d'une telle mesure prise par de soit-disant sages. Plus il y aura de plainte déposées, plus il y aura d'impact. Je crois qu'il est grand temps de montrer que nous ne nous laissons pas faire et qu'il faut mettre un terme au pouvoir absolu des intouchables. Abroger de cette manière la loi sur le harcèlement sexuel c'est laisser le pays dans un vide juridique qui risque d'être comblé dans des années. Années durant lesquelles des femmes, mais aussi des hommes, peuvent être soumis à des attouchements malencontreux, mais réguliers, ou à des paroles à caractère sexuel qui reviennent trop fréquemment, ce que monsieur Ducray appelle la drague admissible, pour lesquels il sera impossible de porter plainte pour agression. Mais qu'est ce que la drague admissible? Est-ce que notre lieu de travail est un endroit approprié pour la drague? Personnellement, je ne le pense pas. Quant à la drague dite admissible, c'est un terme tout aussi flou, si ce n'est plus, que la loi sur le harcèlement sexuel. Quelqu'un qui ne cesse de vous faire du rentre dedans, et qui ne s'arrête pas malgré vos oppositions, et qui de surcroît, vous fait comprendre que vos refus vous empêcherons d'évoluer ou de travailler correctement, est-ce de la simple drague ou du harcèlement sexuel? Le problème dans cette histoire c'est que ces "sages" ne pensent pas à l'impacte psychologique des victimes. Notre lieu de travail est l'endroit où nous passons le plus de temps dans notre vie, si sur ce lieu nous ne sommes pas serein, si nous subissons des pressions, des stress, comment pouvons-nous être heureux et paisible? Or l'Etat n'est-il pas là pour protéger les plus faibles?
En revanche je trouve l'idée de la plainte intéressante. Il me semble que quelqu'un parlait d'un exemple de plainte que nous pourrions trouver sur le site de l'AVFT. Je suis prête à aller déposer plainte, et à en parler à mon entourage qui est aussi outré d'une telle mesure prise par de soit-disant sages. Plus il y aura de plainte déposées, plus il y aura d'impact. Je crois qu'il est grand temps de montrer que nous ne nous laissons pas faire et qu'il faut mettre un terme au pouvoir absolu des intouchables. Abroger de cette manière la loi sur le harcèlement sexuel c'est laisser le pays dans un vide juridique qui risque d'être comblé dans des années. Années durant lesquelles des femmes, mais aussi des hommes, peuvent être soumis à des attouchements malencontreux, mais réguliers, ou à des paroles à caractère sexuel qui reviennent trop fréquemment, ce que monsieur Ducray appelle la drague admissible, pour lesquels il sera impossible de porter plainte pour agression. Mais qu'est ce que la drague admissible? Est-ce que notre lieu de travail est un endroit approprié pour la drague? Personnellement, je ne le pense pas. Quant à la drague dite admissible, c'est un terme tout aussi flou, si ce n'est plus, que la loi sur le harcèlement sexuel. Quelqu'un qui ne cesse de vous faire du rentre dedans, et qui ne s'arrête pas malgré vos oppositions, et qui de surcroît, vous fait comprendre que vos refus vous empêcherons d'évoluer ou de travailler correctement, est-ce de la simple drague ou du harcèlement sexuel? Le problème dans cette histoire c'est que ces "sages" ne pensent pas à l'impacte psychologique des victimes. Notre lieu de travail est l'endroit où nous passons le plus de temps dans notre vie, si sur ce lieu nous ne sommes pas serein, si nous subissons des pressions, des stress, comment pouvons-nous être heureux et paisible? Or l'Etat n'est-il pas là pour protéger les plus faibles?
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
06.05.12 14:15
Entendu à la radio vendredi et confirmé sur le site du monde.fr
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/05/02/des-victimes-et-un-condamne-demandent-l-abrogation-de-la-loi-sur-le-harcelement-sexuel_1694134_3224.html
Une fellation forcée = harcèlement ? C'est quoi ce délire ?
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/05/02/des-victimes-et-un-condamne-demandent-l-abrogation-de-la-loi-sur-le-harcelement-sexuel_1694134_3224.html
L'AVFT, qui intervient en justice aux côtés de victimes, est tout aussi critique depuis plusieurs années. Mais ce flou de la loi porte également préjudice aux victimes, selon elle. "L'absence de définition claire du délit aboutit à ce que des faits d'agressions sexuelles, voire de viols, soient requalifiés en harcèlement", explique Marilyn Baldeck, déléguée générale de l'association.
Par exemple, un homme qui s'était frotté contre la cuisse d'une subordonnée alors qu'il était en érection ou un autre qui s'était livré à des attouchements sur le sexe et la poitrine d'une collègue ont été renvoyés devant le tribunal pour harcèlement. Le 27 février 2012, le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) jugeait sous le chef de harcèlement des fellations imposées par un supérieur. Dans une procédure toujours en cours, des relations sexuelles contraintes, obtenues par un homme en situation d'autorité, d'abord qualifiées de viols, ont été requalifiées en harcèlement par le tribunal de grande instance de Pontoise (Val-d'Oise).
Une fellation forcée = harcèlement ? C'est quoi ce délire ?
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
06.05.12 16:14
pierregr a écrit:
Une fellation forcée = harcèlement ? C'est quoi ce délire ?
Parce qu'il n'y a pas pénétration du pénis dans le vagin de madame ?
Non mais sérieux quoi
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
06.05.12 22:06
De façon générale, il y a une déqualification des crimes et délits sexuels, officiellement du fait du surchargement de la justice. On encourage les victimes de viols à porter plainte pour agression sexuelle et non viol, ce qui est un délit au lieu d'un crime. La procédure est beaucoup plus rapide, mais évidemment la reconnaissance de ce qui a eu lieu n'est pas du tout la même.
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
27.05.12 14:52
Sur France-Inter, émission sur le harcèlement, avec Jessica, une victime.
Elle est fonctionnaire et a été harcelée par un supérieur de la police.
Son cas est particulier car il y aurait plein de preuves du harcèlement : des mails envoyés par le harceleur et surtout, les réponses de Jessica qui montrent bien qu’elle ne consent pas à ses avances. Malgré ces preuves, l’affaire a été classée sans suite. Mais comme le harceleur a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse (yen a qui osent), elle a été convoquée en justice dans le cadre de cette plainte où elle n’est plus la victime ! On l’a placardisée et personne ne la croit : soit on la traite de folle, soit elle ment !
Comme le faisait remarquer Stéphane Paoli, c'est comme la guerre (attaque, assauts).
http://www.franceinter.fr/emission-3d-le-journal-le-harcelement-sexuel-et-le-mot-de-l-annee
Je posterai plus tard le lien pour réécouter, quand il sera dispo.
Elle est fonctionnaire et a été harcelée par un supérieur de la police.
Son cas est particulier car il y aurait plein de preuves du harcèlement : des mails envoyés par le harceleur et surtout, les réponses de Jessica qui montrent bien qu’elle ne consent pas à ses avances. Malgré ces preuves, l’affaire a été classée sans suite. Mais comme le harceleur a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse (yen a qui osent), elle a été convoquée en justice dans le cadre de cette plainte où elle n’est plus la victime ! On l’a placardisée et personne ne la croit : soit on la traite de folle, soit elle ment !
Dans "3D" dimanche, le harcèlement, du verbe harceler : "soumettre sans répit à de petites attaques réitérées, à de rapides assauts incessants", c'est la définition du dictionnaire Le Robert. Le harcèlement sexuel est provisoirement hors du champ de la loi, faute de définition précise. Le vécu des victimes compte-t-il moins que le sens du mot?
Comme le faisait remarquer Stéphane Paoli, c'est comme la guerre (attaque, assauts).
http://www.franceinter.fr/emission-3d-le-journal-le-harcelement-sexuel-et-le-mot-de-l-annee
Je posterai plus tard le lien pour réécouter, quand il sera dispo.
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
27.05.12 15:00
Hallucinant!
Mais ce que je ne comprends pas, comment peut-il y avoir calomnie si elle a des preuves? On peut accuser de calomnie si c'est infondée. Non?
Edit: pas de nouvelle sur le formulaire de plainte individuelle que l'on pourrait porter à l'encontre du conseil constitutionnel?
Mais ce que je ne comprends pas, comment peut-il y avoir calomnie si elle a des preuves? On peut accuser de calomnie si c'est infondée. Non?
Edit: pas de nouvelle sur le formulaire de plainte individuelle que l'on pourrait porter à l'encontre du conseil constitutionnel?
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
27.05.12 15:02
mamzelael a écrit:Hallucinant!
Mais ce que je ne comprends pas, comment peut-il y avoir calomnie si elle a des preuves? On peut accuser de calomnie si c'est infondée. Non?
Je l'ignore. Il pourrait toujours dire que qqn a piraté sa boîte mail et que ce n'est pas lui qui les envoyait ?
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
27.05.12 15:09
calomnie: accusation mensongère portant atteinte à la dignité de quelqu'un.
Donc normalement un juge ne devrait pas recevoir pour une plainte de calomnie si l'accusée peut fournir les preuves que l'autre a un comportement indigne. Et il me semblait que les mails avaient un statut juridique et pouvaient être des preuves au même titre qu'une lettre avec A/R.
Si le mec dit que sa boîte a été piratée, il faut qu'il puisse en apporter la preuve. Sans cela la plainte devrait être rejetée. Après je ne suis pas juriste, je parle juste selon mon bon sens.
Donc normalement un juge ne devrait pas recevoir pour une plainte de calomnie si l'accusée peut fournir les preuves que l'autre a un comportement indigne. Et il me semblait que les mails avaient un statut juridique et pouvaient être des preuves au même titre qu'une lettre avec A/R.
Si le mec dit que sa boîte a été piratée, il faut qu'il puisse en apporter la preuve. Sans cela la plainte devrait être rejetée. Après je ne suis pas juriste, je parle juste selon mon bon sens.
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
27.05.12 15:57
Il me semble qu'il y a eu un cas similaire qui a été porté jusqu'à la cour européenne qui a finalement condamné la France car la justice française partait du principe que quand une plainte est classé en non-lieu, et que l'accusé se retourne contre le plaignant, ce dernier est d'office considéré comme "menteur" puisque la 1ère plainte est reconnue comme infondée (même si l'innocence n'a pas été prouvée). Du coup ce principe de la justice française va à l'encontre de la présomption d'innocence puisque le 2e plaignant n'aurait plus à prouver les mensonges de l'autre.
La France a été condamnée pour ça (il y avait ces infos sur le site de l'avft) ; donc ça pourrait peut-etre servir de jurisprudence, mais en attendant ça a l'air de continuer...
La France a été condamnée pour ça (il y avait ces infos sur le site de l'avft) ; donc ça pourrait peut-etre servir de jurisprudence, mais en attendant ça a l'air de continuer...
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
27.05.12 16:08
Ah dans ce cas je comprends mieux.
en tout cas ça montre une fois de plus que la justice française est tendancieuse et pas si juste que ça, car on devrait avoir à prouver tout ce que l'on dit dès lors que l'on porte plainte, sinon c'est trop facile. Je n'appelle pas ça de la protection du citoyen mais de la domination du plus fort (en général celui qui a le plus gros portefeuille) sur le plus faible, donc de l'injustice.
en tout cas ça montre une fois de plus que la justice française est tendancieuse et pas si juste que ça, car on devrait avoir à prouver tout ce que l'on dit dès lors que l'on porte plainte, sinon c'est trop facile. Je n'appelle pas ça de la protection du citoyen mais de la domination du plus fort (en général celui qui a le plus gros portefeuille) sur le plus faible, donc de l'injustice.
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
28.05.12 14:42
Voici comme promis l'URL pour réécouter l'émission
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11558-27.05.2012-ITEMA_20372120-0.mp3 (77 MB)
http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11558-27.05.2012-ITEMA_20372120-0.mp3 (77 MB)
- YonnahBleu⋅e
- Messages : 1
Date d'inscription : 08/06/2012
Cour europeenne?
08.06.12 22:34
Bonjour à toutes et à tous ,
A propos de Cour Europeenne , n'est-il pas possible pour les assossiacions féministes de porter plainte contre la France au nom de toutes celles qui subissent actuellement un harcelement sexuel dans un vide juridique total ?
N'est ce pas l'affaire DSK qui a crée un état de panique chez les hommes politiques au point de prendre une mesure aussi drastique telle que l'abrogation au lieu de maintenir la loi le temps de la modifier ? Qu'un des hommes les plus puissant se retrouve menotté au banc des accusés pour une chose aussi "dérisoire" qu'un " troussage de servante" les a t-il à ce point traumatisés ? A moins que je me trompe et que ce soit le contraire ? Qu'ils aient décidés d'être plus fermes ?
Je me souviens d'avant cette loi ... La petite "bonne" nourrie-logée qui se retrouvait les valises devant la porte parce qu'elle refusait de coucher avec le patron , la petite "voleuse" de maquillage au "Prisu" qui se voyait promettre de n'être pas inquietée par un juge si elle acceptait une fellation , les jeunes actrices ou chanteuses pleines de rêves qui ont fait carriere ..ou pas selon qu'elles couchent avec le producteur ou non .. etc , etc .. Et , évidemment , impossible de porter plainte devant des flics rigolards et obsenes qui trouvaient tout cela d'une parfaite normalité et dans l'ordre des choses !
La loi est floue ? Et en attendant on fait quoi ?
( désolée je voulais répondre à la suite du sujet " arogation de la loi sur le harcelement et j'ai créé un nouveau sujet )
A propos de Cour Europeenne , n'est-il pas possible pour les assossiacions féministes de porter plainte contre la France au nom de toutes celles qui subissent actuellement un harcelement sexuel dans un vide juridique total ?
N'est ce pas l'affaire DSK qui a crée un état de panique chez les hommes politiques au point de prendre une mesure aussi drastique telle que l'abrogation au lieu de maintenir la loi le temps de la modifier ? Qu'un des hommes les plus puissant se retrouve menotté au banc des accusés pour une chose aussi "dérisoire" qu'un " troussage de servante" les a t-il à ce point traumatisés ? A moins que je me trompe et que ce soit le contraire ? Qu'ils aient décidés d'être plus fermes ?
Je me souviens d'avant cette loi ... La petite "bonne" nourrie-logée qui se retrouvait les valises devant la porte parce qu'elle refusait de coucher avec le patron , la petite "voleuse" de maquillage au "Prisu" qui se voyait promettre de n'être pas inquietée par un juge si elle acceptait une fellation , les jeunes actrices ou chanteuses pleines de rêves qui ont fait carriere ..ou pas selon qu'elles couchent avec le producteur ou non .. etc , etc .. Et , évidemment , impossible de porter plainte devant des flics rigolards et obsenes qui trouvaient tout cela d'une parfaite normalité et dans l'ordre des choses !
La loi est floue ? Et en attendant on fait quoi ?
( désolée je voulais répondre à la suite du sujet " arogation de la loi sur le harcelement et j'ai créé un nouveau sujet )
- PoulpeBleu⋅e
- Messages : 56
Date d'inscription : 01/06/2012
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
15.06.12 10:15
Le gouvernement va proposer une nouvelle loi sur le harcèlement sexuel.
Ici, une critique de ce projet par Eolas..
Franchement, les politiques pourraient faire correctement leur boulot !
Ici, une critique de ce projet par Eolas..
Franchement, les politiques pourraient faire correctement leur boulot !
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
15.06.12 10:46
D'autres critiques par l'AVFT, pas vraiment sur le même plan :
L’AVFT salue plusieurs avancées du projet :
- La sanction du harcèlement sexuel même lorsque l’auteur n’a pas l’intention d’obtenir une relation de nature sexuelle.
- Le rajout du harcèlement sexuel dans les motifs de discrimination avec la création d’un article 225-1-1 relatif aux discriminations.
- La pénalisation, dans le Code du travail de la personne morale qui aura pris des sanctions à l’encontre d’un-e salari-é ayant subi, refusé de subir le harcèlement sexuel.
- La création de circonstances aggravantes autrefois inexistantes pour le harcèlement sexuel.
L’AVFT déplore cependant :
- La complexité du texte, qui n’est pas d’une lisibilité et d’une compréhension immédiates et qui est inquiétante quant à son application.
- Que l’incrimination non aggravée de harcèlement sexuel, qui consiste à « imposer à une personne, de façon répétée, des gestes, des propos ou tous autres actes à connotation sexuelle soit portant atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant soit créant pour elle un environnement intimidant, intimidant, hostile ou offensant » ne soit punie que d’an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Elle reste donc trois fois moins punie que le délit de vol, puni lui de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
- Le fait que le harcèlement sexuel, lorsqu’il se caractérise par l’intention de l’auteur d’obtenir une « relation de nature sexuelle », que ce but « soit réel ou apparent », ne soit pas une forme distincte de harcèlement sexuel mais en réalité une circonstance aggravante. Ainsi une hiérarchie dans les peines est-elle établie en fonction de l’intention de l’auteur d’obtenir une relation de nature sexuelle puisque cette forme de harcèlement sexuel est punie de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. Cette circonstance aggravante étant constituée même en cas d’acte unique, un acte unique de harcèlement sexuel est donc, selon le projet de loi, deux fois plus grave qu’un harcèlement sexuel répété, prolongé, parfois sur plusieurs mois. Or les atteintes aux droits ou à la dignité sont de même nature et les conséquences en terme de création d’un « environnement intimidant, hostile ou offensant » peuvent être beaucoup plus importantes en cas de harcèlement sexuel répété.
- Que le choix du verbe « imposer » (« le fait d’imposer à une personne (…) ») constitue un piège pour les victimes. Ce terme implique que les juges vont devoir rechercher concrètement de quelle manière les « propos, gestes ou actes à connotation sexuelle » ont été imposés par le harceleur. Or, la contrainte étant inhérente à l’existence du contrat de travail et plus encore au lien hiérarchique, le harceleur est dispensé d’imposer ces propos, gestes ou actes de manière explicite. Les victimes, soumises à un impératif de conserver leur travail ou de ne pas s’exposer à des représailles, intègrent elles-mêmes la contrainte. Par ailleurs, la caractérisation de la manière dont le harceleur « impose » le harcèlement sexuel se rapproche des modes opératoires visés par l’alinéa 2 dans le cas d’un harcèlement sexuel aggravé : « l’utilisation d’ordres, de menaces, contraintes et pression grave ».
- Que la sanction la plus importante du harcèlement sexuel (avec la prise en compte des circonstances aggravantes) n’atteigne que l’incrimination du vol le plus simple. A titre d’exemple, le harcèlement sexuel commis en réunion (« par plusieurs personnes agissant en qualité d’auteur ou de complice ») est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende si le harceleur n’a pas l’intention d’obtenir une relation de nature sexuelle et de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 d’amende s’il a cette intention « apparente ou réelle ». Le vol, commis en réunion, est lui puni de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende (article 311-4 du Code pénal) et en cas de cumul de circonstances aggravantes, peut être puni jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.
L’AVFT remarque une incohérence dans l’alinéa 2 : l’alinéa dispose que le harcèlement sexuel, si l’auteur “a pour but réel ou apparent d’obtenir une relation de nature sexuelle” peut être constitué en cas d’acte unique. Or, dans cette hypothèse, pour que l’infraction soit constituée, le harceleur doit avoir agi en utilisant des ordres ou des menaces ou des contraintes ou toute autre forme de pression grave. Les trois premiers termes étant au pluriel, l’acte unique est donc de facto exclu.
- UsagiAncien⋅ne
- Messages : 1964
Date d'inscription : 17/03/2012
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
13.07.12 12:35
Le Sénat a adopté hier à l'unanimité le texte sur le harcèlement sexuel. Après l'abrogation de la loi précédente par le Conseil constitutionnel, le nouveau texte prévoit une définition plus précise du délit, un alourdissement des sanctions, et a permis de dégager un consensus gauche-droite.
Le texte adopté définit le harcèlement comme «le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos, ou agissements à connotation sexuelle qui, soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son égard une situation intimidante, hostile ou offensante».
Il prévoit également un cas de «chantage sexuel», par exemple lors d'un entretien d'embauche ou l'attribution d'un logement, d'une promotion.
«Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d'user d'ordres, de menaces, de contraintes ou de toute autre forme de pression grave, dans le but réel ou apparent d'obtenir tout acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l'auteur des faits ou au profit d'un tiers», indique ainsi le texte.
Le gouvernement a introduit par un amendement adopté par les sénateurs la notion de «particulière vulnérabilité ou dépendance de la victime résultant de la précarité de sa situation économique ou sociale, apparente ou connue de l'auteur.» Les deux délits sont punis de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende, portés à trois ans et 45.000 euros en cas de circonstances aggravantes (relation d'autorité, victime mineure de 15 ans ou vulnérable...).
Que pensez-vous du nouveau texte ? (J'y connais rien, j'arrive pas à me rendre compte si c'est suffisant ou s'ils ont oublié des trucs. )
Le texte adopté définit le harcèlement comme «le fait d'imposer à une personne, de façon répétée, des propos, ou agissements à connotation sexuelle qui, soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son égard une situation intimidante, hostile ou offensante».
Il prévoit également un cas de «chantage sexuel», par exemple lors d'un entretien d'embauche ou l'attribution d'un logement, d'une promotion.
«Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d'user d'ordres, de menaces, de contraintes ou de toute autre forme de pression grave, dans le but réel ou apparent d'obtenir tout acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l'auteur des faits ou au profit d'un tiers», indique ainsi le texte.
Le gouvernement a introduit par un amendement adopté par les sénateurs la notion de «particulière vulnérabilité ou dépendance de la victime résultant de la précarité de sa situation économique ou sociale, apparente ou connue de l'auteur.» Les deux délits sont punis de deux ans d'emprisonnement et de 30.000 euros d'amende, portés à trois ans et 45.000 euros en cas de circonstances aggravantes (relation d'autorité, victime mineure de 15 ans ou vulnérable...).
Que pensez-vous du nouveau texte ? (J'y connais rien, j'arrive pas à me rendre compte si c'est suffisant ou s'ils ont oublié des trucs. )
- UsagiAncien⋅ne
- Messages : 1964
Date d'inscription : 17/03/2012
Re: Abrogation du délit de harcèlement sexuel
04.09.12 21:15
Ce soir sur France 2, à 22h45 un épisode du documentaire infrarouge est consacré au harcèlement sexuel.
France 2 a écrit:Sexe, mensonges et harcèlement :
Etre confronté au cours de sa vie, au phénomène de harcèlement, est un évènement plus marquant qu’on ne le croit communément, et quand il se déroule dans l’environnement professionnel les conséquences subies par les victimes sont considérables. Sexe, mensonges et harcèlement est une plongée de plusieurs mois dans le quotidien des juristes de l’AVFT* qui se battent aux côtés des victimes de harcèlement sexuel. Vue de l’extérieur, c’est la parole de l’une contre celle de l’autre, ou le sujet est considéré comme tout à fait bénin. Et si les faits sont avérés c’est souvent qu’"elle l’a bien cherché". Pour la première fois un documentaire décortique le phénomène dans son ensemble. En s’attachant à quatre histoires de victimes, quatre femmes qui sont à différents stades de leur action en justice, ce film explore les ravages provoqués par un tel traumatisme (menaces, perte d’un emploi, dépressions, tentatives de suicide…) et permet de comprendre ce qui motive les harceleurs, comment ils tissent leurs systèmes d’emprise. Enfin, il met en lumière le manque de courage des politiques. (*Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail)
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