Place des dominants dans la réflexion féministe

ko a écrit:
Par contre, c'est le dominant connaît aussi une position sociale, la sienne; ça veut dire qu'il connaît mieux les techniques de domination que les dominés (du Thiers Vidal et du Nicole Claude Mathieu dans le texte). Il ne connait pas l'effet que cela produit chez les personnes qu'il domine; juste les avantages que ça lui procure.

Oui, très juste.
Peut-on oser dire, alors, qu'il est plus légitime pour expliquer les mécanismes qu'utilisent les dominants entre eux, ou ceux qu'ils incorporent à leurs schémas de pensée ?

Prenons l'exemple de la prostitution : un client est-il mieux placé, plus légitime, pour expliciter la façon dont les clients voient les prostituées ?

Je n'utiliserais pas le terme de légitime, mais je suis sûre que les clients connaissent effectivement très bien la façon dont eux-même, et leurs pairs conçoivent le "rôle" d'un-e prostitué-e (même si je ne suis pas sûre d'avoir la même opinion que toi à ce sujet-je me rappelle plus bien du topic et ai la flemme d'aller voir-), peut-être mieux que les prostitué-es elleux-mêmes.

C'est effectivement leur position/place sociale ("placé") qui leur donne cet accès à ce bout de connaissance. Ce qui ne veut à mes yeux évidemment pas dire que leur conception du rôle de la prostitué-e corresponde à l'expérience véritable du de la prostitué-e. Et, je le rappelle, ils connaissent définitivement mieux les bénéfices que le fait d'aller voir les prostitué-es leur procure.

Et pour continuer sur Thiers Vidal, c'est un rôle qu'il envisage pour les hommes dans le féminisme; parce qu'ils connaissent certains aspects/techniques de dominations, ils peuvent, en les dénonçant (en "livrant" les outils que les dominants utilisent), devenir des "traîtres" à leur position sociale; pour revenir au topic, ce serait une forme de solidarité/sororité d'hommes dans le féminisme. Ce qui n'empêche bien sûr pas la bonne vieille empathie etc...

ko a écrit:
C'est effectivement leur position/place sociale ("placé") qui leur donne cet accès à ce bout de connaissance. Ce qui ne veut à mes yeux évidemment pas dire que leur conception du rôle de la prostitué-e corresponde à l'expérience véritable du de la prostitué-e. Et, je le rappelle, ils connaissent définitivement mieux les bénéfices que le fait d'aller voir les prostitué-es leur procure.

En fait, si je me posais ce genre de questions, c'est parce qu'il y a quelques jours je me suis fait copieusement engueuler par une féministe pro-sex, qui pose comme modèle porno soft, parce que je reprenais certains arguments abolitionnistes.

Sur le coup je me suis senti un peu bête (un peu "mansplainant" ), et réflexion faite : Si, ça me paraît logique d'être bien placé pour expliquer les effets que le porno peut avoir sur un homme hétérosexuel.

Et pour continuer sur Thiers Vidal, c'est un rôle qu'il envisage pour les hommes dans le féminisme; parce qu'ils connaissent certains aspects/techniques de dominations, ils peuvent, en les dénonçant (en "livrant" les outils que les dominants utilisent), devenir des "traîtres" à leur position sociale; pour revenir au topic, ce serait une forme de solidarité/sororité d'hommes dans le féminisme. Ce qui n'empêche bien sûr pas la bonne vieille empathie etc...

Oui, je trouve ça super intéressant comme approche.

Si, ça me paraît logique d'être bien placé pour expliquer les effets que le porno peut avoir sur un homme hétérosexuel.

C'était quoi ton argument?

ko a écrit:

Si, ça me paraît logique d'être bien placé pour expliquer les effets que le porno peut avoir sur un homme hétérosexuel.

C'était quoi ton argument?

Je n'ai pas eu le temps de le développer, elle a ragequit IRC rapidement. Ça m'a étonné de voir une réaction aussi épidermique, en comparaison de la patience lasse dont font preuve les abolitionnistes.
Comment les gens qui défendent leur business peuvent-ils être plus virulents que ceux qui défendent le respect de leur corps et d'eux-mêmes ?

Mon impression est que le porno incite à objectifier les femmes, altère les rapports amoureux avec elles, et ressemble à une drogue par certains effets ("toujours plus"). Y compris quand il est créé dans des conditions auxquelles les actrices ne trouvent rien à redire.