Quand le féminisme est instrumentalisé par le racisme
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Carol
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- abd_salamBanni·e
- Messages : 418
Date d'inscription : 18/02/2013
N'avez-vous pas lu l'explication ?...Cherry Song a écrit:Quelle jolie pirouette !…abd_salam a écrit:Désolé, je suis pas Blanc
Bon d'accord, j'ai tort, alors. Reprocher à quelqu'un à tort ou à raison de renier ses origines arabes, c'est aussi du racisme anti-blancs ; je me le tiens pour dit ! ça c'est fait.
- InvitéInvité
on peut pas juste le bannir pour discours suffisant et arrogant permanent? moi ça me pète les gonades un max.
- abd_salamBanni·e
- Messages : 418
Date d'inscription : 18/02/2013
Sincèrement désolé si mon ironie -quand je lâche l'affaire de faire passer un message- passe pour de l'arrogance ou de la suffisance.timer a écrit:on peut pas juste le bannir pour discours suffisant et arrogant permanent? moi ça me pète les gonades un max.
J'y voyais plutôt une mise à distance des choses pour ne pas les prendre trop à coeur...
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
J'ai envie de dire "Et alors?"abd_salam a écrit:Désolé, je suis pas Blanc
Si demain une femme se pointe ici et nous fait un discours machiste ou pire masculiniste, on l'excuse parce que c'est une femme et elle ne peut pas dire de choses fausses sur le statut des femmes dans notre société?
- abd_salamBanni·e
- Messages : 418
Date d'inscription : 18/02/2013
Tu n'as pas lu l'explication ?michonne a écrit:J'ai envie de dire "Et alors?"abd_salam a écrit:Désolé, je suis pas Blanc
Si demain une femme se pointe ici et nous fait un discours machiste ou pire masculiniste, on l'excuse parce que c'est une femme et elle ne peut pas dire de choses fausses sur le statut des femmes dans notre société ?
J'ai répondu que je ne parlais pas de racisme anti-blanc... et j'ai expliqué qu'un Algérien (pas blanc) qui dit à une fils de Marocain (je suis pas blanc) qu'il est "raciste" de renier son père et ses origines marocaines n'est pas du racisme anti-blanc.
Donc le reproche est totalement infondé... juste totalement, hein. Pas à moitié
P.S. : en clair, je n'ai plus besoin de parler de racisme anti-blanc pour qu'on me reproche de le faire...
C'est pour gagner du temps, sans doute, on passe tout de suite à la fâcherie, pas besoin de lancer le sujet qui fâche
Bientôt, il suffira de voir le prénom Abd Salam, et hop ! réaction : ah non, pas encore le racisme anti-blanc
- OmniiaAncien⋅ne
- Messages : 2909
Date d'inscription : 20/10/2012
Le terme n'était peut-être pas exact mais tu as parfaitement compris ce qui t'est reproché : parler uniquement de racisme qui viendrait de personnes racisées.
Je crois que tu te fous de nous là...
Je crois que tu te fous de nous là...
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
Sisi j'ai lu ton explication, j'ai lu tout ce qui est posté sur ce forum depuis bien avant mon inscription.
J'ai l'impression qu'on te reproche une attitude globale plutôt qu'un post en particulier, ton explication tomberait donc un peu à plat....
Pour ce qui est de mon post précédent, je ne juge pas ce que tu écris, je conteste juste la valeur de ton argument. Faire partie d'un groupe discriminé n’empêche pas de dire n'importe quoi, y compris des bêtises donc dire "je ne suis pas blanc" n'est pas, pour moi, un argument suffisant pour invalider les reproches qui te sont fait.
J'ai l'impression qu'on te reproche une attitude globale plutôt qu'un post en particulier, ton explication tomberait donc un peu à plat....
Pour ce qui est de mon post précédent, je ne juge pas ce que tu écris, je conteste juste la valeur de ton argument. Faire partie d'un groupe discriminé n’empêche pas de dire n'importe quoi, y compris des bêtises donc dire "je ne suis pas blanc" n'est pas, pour moi, un argument suffisant pour invalider les reproches qui te sont fait.
- InvitéInvité
+ 1 (si j'puis m'permettre)timer a écrit:on peut pas juste le bannir pour discours suffisant et arrogant permanent? moi ça me pète les gonades un max.
- InvitéInvité
merci à la modération pour le bannissement.
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
J'ai lu il y a pas longtemps un livre (les féministes blanches et l'empire) sur le sujet entre autres de l'intrumentalistion du féminisme à des fins racistes; j'ai recopié les extraits qui peuvent nou-e-s intéresser:
les féministes blanches et l'empire a écrit:Quand on parle "d'instrumentalisation", et en particuliers d'instrumentalisation de forces progressistes, on est tjrs confronté.e au problème des raisons et des moyens de cette instrumentalisation.
En effet, un mouvement, une puissance politique, ne sont pas des entités passives que l'on peut "orienter" ou "manipuler" dans une direction ou une autre. On ne peut pas prétendre que ces mouvements - en l'occurrence, les féminismes en France - ont vu leurs idées tout simplement "récupérées" par le pouvoir ou par des forces réactionnaires.(…)
Le pouvoir s'évertue à agir d'une façon qui semble conforme à un intérêt général. Mais il peut se heurter à des résistances qui démasquent le contenu oppressif de son agenda pour les populations exploitées ou dominées. L'intérêt de la réaction est alors de tirer profit des points faibles de ces résistances, c-a-d de construire des alliances provisoires ou durables avec certains secteurs progressistes qui, sur des points précis, ont des intérêts et des mots d'ordre susceptibles de converger avec ceux du pouvoir.
(…)il ne faut pas oublier qu'il s'agit là de tactique ou de stratégies d'alliances et non pas seulement de "récupérations".
Si certaines féministes peuvent apporter une contribution à une politique raciste ou impériale, c'est qu'elle saisissent là des opportunités stratégiques, des occasions d'avancer leurs proposer revendications en profitant d'une ouverture offerte par le système raciste.
- TyanneTyanneBleu⋅e
- Messages : 32
Date d'inscription : 01/10/2013
Je ne sais pas trop comment interpréter La Journée de la Jupe.
Ma première réaction a été la vôtre... et après je me suis dit qu'il y avait eu un paquet de films/téléfilms/livres dénonçant les violences familiales dans des milieux bourgeois, d'autres dans des milieux prolos... Pourquoi pas dans les banlieues ? Est-ce que c'est une manière de dire que le "sexisme, c'est les autres", ou que c'est une forme de sexisme qui existe et qu'il faut aussi dénoncer ?
Je suis un peu paumée sur la question parce que clairement le milieu des banlieues m'est éloigné. Mais vraiment hein, j'y connais que dalle. J'ai eu les deux sons de cloches, ceux qui me disent qu'il ne faut pas faire d'amalgames, que finalement c'est partout pareil et pas propre aux banlieues. Et celles et ceux, souvent qui ont vécu ou qui y ont enseigné qui m'ont parlée d'un sexisme assez violent et ostracisant. J'insiste sur le "vécu et enseigné", parce que beaucoup d'avis positifs sur le film sont sans doute du au fait qu'il conforte une vision un peu TF1 du sujet.
Pour parler plus brutalement, j'hésite entre me dire que le sexisme des banlieues dont on parle est bien commode parce qu'il nous permet de relativiser le sexisme bien institutionnalisé, enraciné dans notre société, tout en me demandant si le "sexisme dans les banlieues" n'est pas un peu prégnant qu'ailleurs, sans pour autant relativiser le sexisme induit plus globalement par le patriarcat.
Ca me fait penser au sujet de l'étudiante qui avait filmé les insultes sexistes à son égard dans un quartier de Bruxelles, son film avait été notamment traité de raciste parce qu'on y voyait beaucoup de gens d'origine immigrée. Est-ce ça, ou tout simplement que les insultes étaient plus courantes dans ce quartier en question ? Est-ce que le problème n'est pas de voir cette donnée là AVANT les insultes à caractère sexiste ?
Bref, c'est un sujet délicat, j'ai beaucoup de mal à mettre les bons mots dessus, donc si j'ai été maladroite merci de me demander de préciser ma pensée. Mais je prends toutes réflexions & lectures sur le sujet.
Ma première réaction a été la vôtre... et après je me suis dit qu'il y avait eu un paquet de films/téléfilms/livres dénonçant les violences familiales dans des milieux bourgeois, d'autres dans des milieux prolos... Pourquoi pas dans les banlieues ? Est-ce que c'est une manière de dire que le "sexisme, c'est les autres", ou que c'est une forme de sexisme qui existe et qu'il faut aussi dénoncer ?
Je suis un peu paumée sur la question parce que clairement le milieu des banlieues m'est éloigné. Mais vraiment hein, j'y connais que dalle. J'ai eu les deux sons de cloches, ceux qui me disent qu'il ne faut pas faire d'amalgames, que finalement c'est partout pareil et pas propre aux banlieues. Et celles et ceux, souvent qui ont vécu ou qui y ont enseigné qui m'ont parlée d'un sexisme assez violent et ostracisant. J'insiste sur le "vécu et enseigné", parce que beaucoup d'avis positifs sur le film sont sans doute du au fait qu'il conforte une vision un peu TF1 du sujet.
Pour parler plus brutalement, j'hésite entre me dire que le sexisme des banlieues dont on parle est bien commode parce qu'il nous permet de relativiser le sexisme bien institutionnalisé, enraciné dans notre société, tout en me demandant si le "sexisme dans les banlieues" n'est pas un peu prégnant qu'ailleurs, sans pour autant relativiser le sexisme induit plus globalement par le patriarcat.
Ca me fait penser au sujet de l'étudiante qui avait filmé les insultes sexistes à son égard dans un quartier de Bruxelles, son film avait été notamment traité de raciste parce qu'on y voyait beaucoup de gens d'origine immigrée. Est-ce ça, ou tout simplement que les insultes étaient plus courantes dans ce quartier en question ? Est-ce que le problème n'est pas de voir cette donnée là AVANT les insultes à caractère sexiste ?
Bref, c'est un sujet délicat, j'ai beaucoup de mal à mettre les bons mots dessus, donc si j'ai été maladroite merci de me demander de préciser ma pensée. Mais je prends toutes réflexions & lectures sur le sujet.
- LéonardBleu⋅e
- Messages : 116
Date d'inscription : 11/07/2013
Je pense que le problème n'est pas qu'on en parle mais la façon dont on en parle - et c'est clairement abusé dans "la journée de la jupe", de ce que j'en ai entendu, le propos est très orienté "ces vilains étrangers qui viennent nous réintroduire du sexisme odieux dans notre belle République". C'est un peu comme quand un homme agresse / tue une femme, si c'est un Blanc on va dire que c'est un déséquilibré, un "coup de folie" / un malheureux qui a pété les plombs, si c'est un Noir / arabe / musulman / etc. on va dire que c'est "sa culture misogyne"...
Il me semble que j'avais lu que l'anecdote dont le film avait été tiré s'était passée pas du tout dans une banlieue ni dans une école qui accueillait des élèves de milieux défavorisés ; les élèves filles en jupe étaient systématiquement harcelées et insultées. Donc déplacer l'intrigue dans "une banlieue" en y introduisant un propos sur la "différence culturelle" etc. c'est clairement un parti pris qui me paraît douteux.
Ensuite je pense que s'il y a une différence, ce n'est pas sur l'intensité du sexisme mais sur la façon dont il s'exprime ; les formes de sexisme du monde blanc et relativement aisé, on y est tellement habitué-es qu'on le voit moins / qu'il nous choque moins. C'est tout à fait normal mais il ne faut pas se laisser avoir par ça. Il nous saute moins aux yeux mais n'est pas moins présent, moins intense ni moins grave.
Sinon pour ma part j'habite depuis des années à Saint-Denis et c'est pas le lieu où j'ai été le plus harcelée, même si j'ai clairement eu ma dose. Mais je ne trouve pas ça plus grave que le sexisme des universitaires blancs par exemple, qui ne m'a pas moins pourri la vie.
Il me semble que j'avais lu que l'anecdote dont le film avait été tiré s'était passée pas du tout dans une banlieue ni dans une école qui accueillait des élèves de milieux défavorisés ; les élèves filles en jupe étaient systématiquement harcelées et insultées. Donc déplacer l'intrigue dans "une banlieue" en y introduisant un propos sur la "différence culturelle" etc. c'est clairement un parti pris qui me paraît douteux.
Ensuite je pense que s'il y a une différence, ce n'est pas sur l'intensité du sexisme mais sur la façon dont il s'exprime ; les formes de sexisme du monde blanc et relativement aisé, on y est tellement habitué-es qu'on le voit moins / qu'il nous choque moins. C'est tout à fait normal mais il ne faut pas se laisser avoir par ça. Il nous saute moins aux yeux mais n'est pas moins présent, moins intense ni moins grave.
Sinon pour ma part j'habite depuis des années à Saint-Denis et c'est pas le lieu où j'ai été le plus harcelée, même si j'ai clairement eu ma dose. Mais je ne trouve pas ça plus grave que le sexisme des universitaires blancs par exemple, qui ne m'a pas moins pourri la vie.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Le problème de ce film, ce n'est pas tant qu'il parle du sexisme dans les banlieues, mais surtout qu'il présente les choses de façon très craignos, en particulier la violence présentée comme solution, la laïcité comme étant le fait de renier ses origines, un côté très manichéen aussi (les gauchistes sont des neuneus, les hommes Noirs et Arabes sont des violeurs...).
Bref, c'est pas le sujet qui est merdique, mais la façon dont il est abordé, ça pue !
Bref, c'est pas le sujet qui est merdique, mais la façon dont il est abordé, ça pue !
- TyanneTyanneBleu⋅e
- Messages : 32
Date d'inscription : 01/10/2013
C'est vrai qu'une réflexion novatrice sur le sujet serait de montrer que le sexisme en col blanc n'est pas différent du sexisme à casquette, et qu'il relève des mêmes mécanismes.
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