Elle pilote l'Hunter of Peace...

INTRODUCTION.



La pluie tombait fort en cette fin de journée. Deux hommes gisaient à terre, agonisant, deux autres étaient morts, tous baignant dans l’eau mélangée à leur sang. Jacques la fixait d’un air incertain, lointain. Les yeux bleus de la jeune femme étant passés au jaune or intense tel celui d’un loup. Ils se situaient tous deux sur un pont entouré de divers immeubles, variés et de grande taille tout de couleur triste et monotone.

Il arborait des longs cheveux arrivant à la base du cou et presque sur ses yeux sombres, un visage légèrement arrondis aux angles avec un teint des plus courant, ni mate, ni clair, et une carrure simple, ni gros ni maigre, juste moyenne.

–Qui… qui es-tu ?

–Celle que tu as aimé… que tu aimes peut-être encore et qui ressens des choses pour toi… mais peux-tu toujours me faire confiance ? Je te fais confiance... à toi de choisir.

–Pourquoi ne t’ont-ils pas détectée ?

–Parce que j’ai su m’infiltrer ici et… je parce que suis une hybride…

Il secoua la tête, repoussant cette idée horrible à son esprit, à concevoir. Imaginer un loup/homme-loup en train d'avoir une relation une humaine lui retournait l’estomac, surtout avec « ça » en elle après ! Même avec leur apparence d’humain les loups restaient des bêtes.

–Je ne te crois pas ! C’est impossible ! Nos espèces sont…

–Peu importe ! Je comprends que tu le refuse, que ces choses te soient inconcevables, pourtant (montre sa main aux doigts devenus des griffes acérées et puissantes) c’est la vérité. Il y a quelque chose de possible, un avenir autre que la guerre, la domination, l’extermination et la destruction de l’autre… mais ils n’en veulent pas et nous le désirons pour nous de notre côté mais ils nous le refusent.

Ses longs cheveux blancs purs se retrouvaient plaqués contre sa tête et son corps, sa tenue noire inhabituelle rappelait vaguement une celles des combattants, confortable, militaire tout en gardant étrangement un côté « civil » en même temps. Elle arborait un visage doux aux traits fins et au teint halé. Elle inspirait douceur et confiance pourtant il s’en dégageait aussi du caractère et de la force, une certaine présence.

–On fait quoi maintenant ?

–Même si on achève ces deux là… leur blessures ne sont pas humaines, ils remonteront tôt ou tard jusqu’à moi… et jusqu’à toi. Si seulement nous n’avions pas été agressés…

–Tu m’as dis que tu as un moyen de transport… un vaisseau je suppose ? Si c’était un moyen plus « civil » ils t’auraient sans doute démasqué. Je n’ai plus qu’à fuir avec toi si je comprends bien, sans quoi ça va mal finir pour moi…

–Je suis vraiment désolée…

Il s’approcha d’un pas, ses vêtements ténébreux mouillés ne le dérangeaient pas à ce moment, et il la fixa droit dans les yeux. Ses prunelles sombres venaient dans celles de la femme qui étaient redevenues bleus après êtres passées à une couleur or incandescente. Il continuait de l’aimer malgré tout et en dépit de ce qu’elle était, de ses origines étranges et troublantes. Mais devait-il la détester pour autant, la haïr pour ses origines, ne plus lui faire confiance ? Il sentait au fond de lui qu’il devait la suivre, qu’il y avait autre chose ailleurs, quelque chose dont il ignorait tout et la curiosité le poussait à la suivre.

Cette femme qu’il connut quelques mois plus tôt, changeait radicalement sa vie en tous points. Elle venait bien de quelque part, mais d’où et pourquoi être venue ici, si proche du cœur de l’empire humain ? Pourquoi avoir laissé ses sentiments s’exprimer, être tombé amoureuse de lui si elle avait une mission et si mission il existait, pour qui devait-elle la remplir, pour qui ?

–Bien, Jacques, allons-nous-en, viens avec moi, viens voir de l’autre côté ce qu’il y a, tu n’en seras pas déçus et si c’est le cas je te présente à l’avance mes excuses pour tout… (lui tend la main) il y a un avenir, une autre perspective là où je vie, tu es seul à choisir ce que tu désir le plus…

–Je viens, je veux savoir qui tu es, d’où tu viens et ce qui te pousses à agir, ce que tu es vraiment…

Elle sourit puis se mit à rire doucement, un rire qu’il aimait tant entendre, un sourire qu’il appréciait tant voir sur le visage de cette femme qui le surprenait sans cesse.

–Désolée, excuses-moi, mais… je ne sais pas exactement qui je suis vraiment, on se surprend sans cesse à découvrir des choses sur sois même et cela même si certaines choses ne nous plaisent pas, il faut les accepter et faire avec. Ce que je suis, c’est en lien avec qui je suis, ça le définit en grande partie… mais tu as sans doute déjà découvert des choses à mon sujet, sur la personne que j’étais. Je viens d’un endroit agréable, d’un endroit où les hommes et les femmes sont libres de penser, où les femmes peuvent avoir accès à la contraception et au droit d’avorter. Là d’où je viens… nous ne traitons pas les femmes comme elles sont traitées ici et cela me paraît logique. Parce que dans une société avec deux peuples si différents, il faut bien que tout le monde soit respecté et puisse vivre sa vie, sans entrave. Le bien être importe, la vie et la famille qui n’appartient à aucun concept mais à chacun, à ceux qui en ont une, qui en fondent une. Il faut bien que nous soyons tus égaux quelque soit le sexe ou l'origine ou l'orientation sexuelle, sinon le système ne tiendrait pas longtemps.

–Bon sang… tu me surprends sans cesse… pour quelle raison tuer un être à venir en avortant ? J’aimerais connaître votre logique.

–Parce que traiter une femme comme une esclave, l’humilier avec une grossesse dont elle ne veut pas, lui infliger une telle violence, une chose aussi dégradante pour elle, contre sa vie, son corps et sa volonté, c’est inconcevable et ignoble. Mais nous aurons du temps pour tout ceci, viens, viens avec moi, viens vers un autre futur, vers une utopie, vers la liberté, vers une autre voie à suivre. Le monde d’où je suis issues est merveilleux, parfait certes non, il y a toujours des soucis mais on tend toujours à tout améliorer et quand ça régresse on se rattrape par la suite.

–Et comment allons-nous partir ?

–Nous partons à bord de mon vaisseau… ma mission ici est terminée. Je devais étudier votre mode de vie, votre monde, vos habitudes, vos systèmes informatiques et votre technologie, chose faites, j’ai tout en mémoire. D’autres l’ont déjà fait par le passé et la font encore à diverses endroits chez les humains et les loups. Si nous le faisons… c’est parce que nous voulons nous défendre, nous désirons vivre un jour en paix et avoir une considération d’égal à égal avec vos peuples. Ils ne toléreront jamais notre existence et feront tout pour nous détruire… est-ce que tu te sens prêt à affronter tout ceci, à combattre s’il le faut ? Penses-tu pouvoir supporter ce fardeau sur tes épaules ?

–Oui, je crois en être capable, de supporter tout ça, avec toi, je me sens plus fort et libre comme jamais, je me sens... si bien... tu es une personne formidable et j'ai vraiment envie de te comprendre. J'aimerais aussi voir ce monde dont ut parle.

La pluie emplissait le lourd silence qui s’instaurait entre eux et le temps qui semblait s’allonger, devenir pesant comme ce silence qui régnait tout à coup. Sa vie changeait dès aujourd’hui, elle allait prendre un tournant définitif pour toujours et à tout jamais, avec cette femme, cette demie-loup, cet être si dérangeant pour les autres, moins pour lui parce qu’il l’aimait et qu’il l’accepterait ainsi, mais surtout pour les deux autres peuples qui n’auraient jamais pus imaginer un seul instant qu’une telle… créature, pourrait voir le jour. C’était une aberration et on lui refusait le droit de vivre par rapport à ce qu’elle était, à ses origines, à son crime existentiel.

Dès cet instant il trouva cela horrible et injuste qu’une personne comme Savana, qu’une personne aussi gentille, aussi formidable et surprenante, puisse ne pas avoir le droit de vivre. Tout ceci et tout simplement parce que deux êtres très différents l’un de l’autre l’engendrèrent un jour, parce qu’ils s’aimèrent sans doute comme ils pouvaient aimer leurs enfants. Cette chose lui était impensable, une idée insoutenable et horrible. Il ne fallait pas la blâmer elle pour être venue au monde, mais ses parents devaient en répondre même s’ils n’avaient peut-être pas commis de crime finalement, puisqu’elle était venue au monde naturellement. Pourquoi blâmer la nature ?

On ne pourrait changer ce qui venait d’être fait vingt-cinq ans plus tôt par un crime abominable dans son esprit, dans son principe… la tuer parce qu’elle arborait des origines impossibles à concevoir. Pouvait-on punir les gens de s’aimer même dans de telles circonstances ? Cela lui donnait envie de vomir à cet instant même. La jeune femme au teint relativement clair lui tendit la main, un doux sourire sur son visage de fée, un visage emplis de confiance et de bienveillance. Puis elle se ravisa.

–Je ne veux pas t’y forcer, tu es le seul à devoir choisir, c’est ta vie…

–Et s’ils ne nous avaient pas attaqués ?

–Je t’en aurai quand même parlé… tu aurais eu un choix à faire.

–Je viens… comment peut-on être animé de pulsions meurtrières face à une personne comme toi ! Comment peut-on vouloir tuer une femme qui n’a pas demandé à naître avec de telles origines, qui n’y est pour rien ! Tu n’es pas un monstre ! Je t’aime, je t’aime encore, oui ! Je veux venir avec toi, voir ce qu’il y a ailleurs et de l’autre côté ! Ce monde où ils respectent toutes personnes… cet endroit où, maintenant que j’y pense, que tu m’as expliqué, cet endroit où les femmes ne sont pas des choses, où elles sont libres comme les hommes, où elles n’ont aucun devoir de procréation envers leur nation… je veux venir quitte à mourir j’aurais eu une belle vie avec toi !

–Tu ne sais pas quelle vie tu auras là-bas, je ne peux pas te le dire… mais tu pourras y faire une formation et devenir ce que tu voudras, faire ta passion, en vivre, la partager avec les autres. Chez nous aussi tout se vend mais pas de la même façon et avec modération, non sans une légère sagesse suivant les cas. Tu as fais ton choix… je ne m’y opposerai pas, c’est ta vie et je le respecte. Bien… tu n’as qu’à me suivre, il y a urgence. Je dois leur envoyer le signal au plus vite pour qu’on nous récupère... bien, allons-y, allons à notre destin…

–Et à notre avenir… un avenir que je désir avec toi…

En guise de réponse elle lui sourit gentiment, marchant vivement sous la pluie vers le spatioport d’où elle venait au début. Ils devaient quitter cet endroit au plus vite, on les traquerait et on la tuerait sans aucune hésitation. Il la trouva une fois de plus gracieuse, élégante avec son corps élancé et ses douces formes, sa poitrine discrète sous sa tenue qui lui allait si bien. Il savait qu’il n’y aurait pas de regret à ce choix, qu’il serait heureux avec elle mais que cela risquait d’être difficile, voir très dur.


…

Cherry_ a écrit:Sérieusement ? Tu profites de la grève de la modération pour tenter un n-ième come back ?  

Euh, c'est qui Cherry ? ^^

Ah oui j'me souviens de Healcraft, mais la dernière fois, il a été ban si vite que j'ai pas eu l'occasion de me rendre compte.
Bon ben je note, présentation en roman SF, imbu de lui-même. Il est mignon ce petit.
Désolée j'ai mangé un troll ce soir.

Ben moi je parle d'un troll et si tu n'es pas cette personne, merci de faire une vraie présentation, comme ça je pourrai voir où je me suis trompée et reconnaître mon erreur.