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- microcosmos—
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Date d'inscription : 25/10/2013
"Je suis à l'heure"
30.10.14 10:24
Je suis à l'heure
Je viens de découvrir cette vidéo qui dénonce l'indifférence face à une agression. En la visionnant, j'ai senti mes tripes qui faisaient des noeuds, j'étais outrée, dégoûtée, furieuse, désespérée et je pourrais continuer longtemps. Si rien que cette vidéo me met déjà hors de moi, je sais pas ce que ça donnerait si je me retrouvais face à cela dans la réalité.
Avez-vous déjà été témoins d'agression? Avez-vous déjà été agressée dans un espace public sans que personne ne bouge?
Une copine m'a raconté un jour qu'un homme la harcelait dans le métro et lui tenait des propos obscènes. Elle a fini par dire suffisamment fort pour que tout le monde l'entende: "Allez-y monsieur, répétez bien fort ce que vous venez de me dire, pour que tout le monde en profite!". Le mec a quitté la rame en l'insultant.
Je viens de découvrir cette vidéo qui dénonce l'indifférence face à une agression. En la visionnant, j'ai senti mes tripes qui faisaient des noeuds, j'étais outrée, dégoûtée, furieuse, désespérée et je pourrais continuer longtemps. Si rien que cette vidéo me met déjà hors de moi, je sais pas ce que ça donnerait si je me retrouvais face à cela dans la réalité.
Avez-vous déjà été témoins d'agression? Avez-vous déjà été agressée dans un espace public sans que personne ne bouge?
Une copine m'a raconté un jour qu'un homme la harcelait dans le métro et lui tenait des propos obscènes. Elle a fini par dire suffisamment fort pour que tout le monde l'entende: "Allez-y monsieur, répétez bien fort ce que vous venez de me dire, pour que tout le monde en profite!". Le mec a quitté la rame en l'insultant.
- InvitéInvité
Re: "Je suis à l'heure"
30.10.14 10:39
perso je suis plutôt d'accord avec ce que dit ce texte ;
http://chaotiqueneutre.tumblr.com/post/101222758243/mais-a-quoi-sert-cette-video-presentee-en
Mais à QUOI sert cette vidéo? Présentée en plus sans trigger warning. À part provoquer une montée d’angoisse pour les femmes qui regardent? Et les victimes de viol, elles sont sensées faire quoi, un badtrip? Ça va le voyeurisme et le réalisme mis au service d’un message inexistant?
L’objectif est loupé. Pour preuve, j’en veux tous les commentaires ici. Qui ne font qu’adouber gravement, opiner du bonnet, s’insurger que personne ne fasse rien dans cette rame de RER. Et bien sûr, des hommes à la pelle, qui se fantasment en posture de chevalier blanc à la con. “Si j’avais été là moi”. Blablablou.
Malheureusement sur internet en 2014, quand un lien traitant de près ou de loin d’une question féministe n’est pas envahi à la seconde par des réactions misogynes et du déni masculin, c’est louche. L’indicateur est assez infaillible. Quand ce que tu récoltes en dénonçant le viol c’est de nobles âmes drapées d’indignation, des larmoiements convenus et quelques ”ouais on parle évidemment pas de l’origine du mec en question hein” qui commencent à pointer leur nez, normalement tu commences à entendre une petite musique dans ta tête qui fait “voici venuuu le temmmps de la remise en questionn”.
Quand une féministe est accusée d’exagérer, c’est qu’elle est sur la bonne voie.
Christine Delphy
(et inversement proportionnel ou égal?)
Tous ces hommes en commentaires - les commentaires de femmes représentent une minorité - n’ont RIEN APPRIS sur le viol en matant cette vidéo. Rien. Ils ne se questionnent pas sur la culture du viol dans laquelle ils vivent. Ils ne remettent pas en question un système. Non, ils ont au contraire été bien confortés dans un fantasme, dans l’idée que le viol c’est l’Autre, l’arabe du métro qui est comme ça c’est inévitable, pas eux. Sauf bien sûr si ils peuvent jouer les héros et sauver les demoiselles en détresse, comme on les enjoint ici à le faire. (Aaaah, c’est ça qu’il nous manquait pour mettre fin au viol en France, le courage des jeunes professionnels blancs propres sur eux dans les RER, si on nous avait dit…)
Qu’on s’entende: c’est important de pousser les témoins d’agressions sexuelles dans les lieux publics à réagir. Car non, ils ne le font jamais. Mais déjà, est-ce qu’on avait besoin d’images pareilles - même toutes en suggestion et en cris off - juste pour dire ça? Elle sont pas assez saturées comme ça de scènes de viols de femmes complètement gratuites nos représentations? Vous pensez qu’on en vomit pas à force, de voir le cinéma et la télé et la culture en général prendre toujours le moindre prétexte pour nous enfoncer cette peur au fond de la gorge? Le tout en construisant UNE unique image du viol qui relève statistiquement du bullshit total? Et si au moins ça provoquait un micro trésaillement de prise de conscience, depuis le temps. Si au moins ça contenait un peu le raz-de-marée de ceux qui discutent les chiffres, ramènent la question à eux, chouinent, jouent “l’avocat du diable”.
Si on moins, devant ces scènes, les femmes souffraient pour quelque chose.
"Tellement bien fait”, “tellement réaliste” qu’ils commentent, admiratifs, comme si on parlait d’effets spéciaux particulièrement réussis. Depuis Irréversible, c’est une attraction, chaque année a son lot de scènes de viol “telleeemennt réalistes hann”. Et c’est un critère de qualité. La virtuosité de l’exercice de reconstitution est souvent saluée (coucou Girl with the dragon tattoo). Montrer/suggérer/esquisser à tous bouts de champs aux spectatrices des situations de viol auxquelles elles peuvent s’identifier, c’est tellement important et formateur. Des fois qu’on oublierait.
Hé, avant de pousser les hommes à jouer les héros dans une situation qui ne se présentera jamais pour 99,9% qu’entre eux, faudrait pas déjà leur expliquer de ne pas violer?
http://chaotiqueneutre.tumblr.com/post/101222758243/mais-a-quoi-sert-cette-video-presentee-en
- microcosmos—
- Messages : 350
Date d'inscription : 25/10/2013
Re: "Je suis à l'heure"
30.10.14 10:50
Ah, je connaissais pas du tout ce texte. Merci pour le partage.
- InvitéInvité
Re: "Je suis à l'heure"
30.10.14 10:56
Oui déjà été agressée en journée et lieu public : personne n'a bougé, un grand classique. Déjà assisté à une agression, j'y suis allée, j'ai pris des coups, mais la situation a été " sauvée ".
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: "Je suis à l'heure"
30.10.14 15:08
pas regardé la vidéo jusqu'à la fin à part un gros coup médiatique, je sais pas trop quel est l'objectif...
et j'ai l'impression que la plupart des agressions évidentes* dont j'ai été témoin dans la rue, sont le fait d'hommes qui connaissent leur victime : MAJORITAIREMENT des couples, de tout âge, souvent des jeunes/ados mais pas que.
Il arrive que je voie des hommes qui ont des gestes déplacés envers des femmes qu'ils connaissent, dans l'espace public.
*j'entends par là différentes de discrètes : pas un commentaire lourd que personne n'entends, mais des coups, un homme qui secoue une femme, l'insulte, etc...
et j'ai l'impression que la plupart des agressions évidentes* dont j'ai été témoin dans la rue, sont le fait d'hommes qui connaissent leur victime : MAJORITAIREMENT des couples, de tout âge, souvent des jeunes/ados mais pas que.
Il arrive que je voie des hommes qui ont des gestes déplacés envers des femmes qu'ils connaissent, dans l'espace public.
*j'entends par là différentes de discrètes : pas un commentaire lourd que personne n'entends, mais des coups, un homme qui secoue une femme, l'insulte, etc...
- microcosmos—
- Messages : 350
Date d'inscription : 25/10/2013
Re: "Je suis à l'heure"
30.10.14 23:18
Je suis sans doute naïve mais je pense que si cette vidéo peut produire un déclic chez certaines personnes, même si ce n'est que 2 ou 3, c'est toujours ça de pris.
Je me souviens avoir vu une jeune femme se faire insulter par un homme. J'étais dans le métro ce jour là. Cette dame est rentrée dans la rame et j'ai entendu un magnifique "GROSSE PUTE" juste avant que les portes ne se ferment.
Je me souviens avoir vu une jeune femme se faire insulter par un homme. J'étais dans le métro ce jour là. Cette dame est rentrée dans la rame et j'ai entendu un magnifique "GROSSE PUTE" juste avant que les portes ne se ferment.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: "Je suis à l'heure"
31.10.14 2:32
J'ai regardé la vidéo en entier, j'ai pas fait de badtrip (je suis de plus en plus blindée...), mais j'ai pas aimé. Et j'ai trouvé que le type joue vraiment comme un pied, aussi.
Quand j'étais ado, une fois je me suis retrouvée entourée par cinq mecs qui se sont amusés à me faire croire qu'ils allaient me violer, je ne pouvais pas fuir parce que derrière moi il y avait un mur, et devant moi, il y avait eux. L'un des mecs m'a clairement dit "et si je te baise, là, maintenant, ça te donne envie ?" C'était en plein centre ville, dans la grand'rue, à 19 heures, autant dire qu'il y avait du monde. Personne n'a réagi.
Par contre la fois où je faisais la manche et où un type m'a proposé de l'argent en échange d'une pipe, mais qu'au lieu de me refermer comme une huître, fuir et/ou m'en prendre à moi-même comme je faisais avant, je lui ai dit de dégager, puis, devant son refus de partir, lui ai sauté dessus, là, des gens ont réagi. Pas tout de suite, mais à partir du moment où je l'ai mordu à sang et où il a arrêté de "se battre avec une fille" (c'est à dire en modérant ses coups) pour me tabasser vraiment, des mecs sont venus nous séparer. Par contre, étant donné leurs réflexions, cette intervention n'était pas dénuée d'une idéologie très puante : "on ne tape pas une fille !" et "c'est un bougnoule, c'pas étonnant". Du coup je les ai envoyés chier eux aussi.
Quand j'étais en couple avec Marianne, et qu'elle est venue chez mes parents, lorsqu'elle a pris le car pour redescendre en ville, je l'ai accompagnée à l'arrêt, sur la place du village. On n'avait pas l'habitude de se cacher, on ne s'est pas cachées cette fois-ci non plus, et on s'est embrassées pour se dire au revoir. J'ai pensé "dès demain, tout le village bourdonnera de l'annonce de mon lesbianisme !" Pas manqué, une semaine environ après, en prenant le car pour monter chez mes parents, à peine j'ai mis un pied dans le bus, quelqu'un a dit bien fort, presque crié : "tiens, voilà la gouine !" Un autre a dit "sale gouine !" Le bus était plein, mais absolument personne n'a pris ma défense ou ne m'a manifesté du soutien. Là, je me suis sentie très seule...
Quant à Marianne elle-même, qui à l'époque avait un look très "garçonne", un jour où elle était seule en centre-ville, un groupe de mec l'a abordée en lui demandant une cigarette. Comme ça ressemblait plus à du racket qu'à une demande (dans le ton et l'attitude : tous massés autour d'elle avec un ton péremptoire et menaçant), elle a refusé. Ils lui sont tombés dessus, à une dizaine contre une seule personne, l'ont mise à terre et tabassée... Absolument personne dans le "public" n'a daigné lever le petit doigt... Ils n'ont arrêté de cogner que lorsqu'un des cogneurs, entendant Marianne crier, s'est soudain rendu compte que ce n'était pas un mec, et a arrêté ses potes en disant "arrêtez, c'est une fille !!!" Sauvée par le sexisme...
Pour moi néanmoins, mon pire souvenir d'indifférence et de mépris n'était pas lors d'une agression, mais quand j'ai shooté de la coke coupée à je ne sais quelle merde, que j'étais malade à en crever, j'avais de la fièvre, je vomissais mes tripes, ma bile puis mon sang... Florilège des "réactions" :
- Au début de la nuit, alors que je n'étais pas encore trop trop malade, mais déjà fiévreuse et vomissant, des types en vélo, complètement bourrés, sont passés devant moi. L'un d'eux s'est arrêté pour me demander si ça allait, mais son pote (qui remontait sur son vélo après être lamentablement tombé pour cause d'éthylisme avancé) lui a dit "mais enfin, tu vas pas parler à tous les junkies que tu croises ?!" et ils sont partis.
- Plus tard dans la soirée/nuit, quand j'ai commencé à être vraiment très mal et vomir du sang, j'ai demandé de l'aide aux gens qui passaient (essentiellement des étudiants rentrant de soirée, à l'époque je dormais sur le campus de la fac) :
"Aidez-moi s'il vous plaît...
- Reste dans ta merde sale junkie !"
A un autre, alors que j'étais recroquevillée sur le sol et en train de vomir un filet de sang :
"S'il vous plaît, appelez un médecin... Un médecin...
- ... (regard dégoûté et méprisant dans ma direction, pas un mot, le type s'en va en hâtant le pas)"
La morale de cette histoire ? C'est que finalement, au petit matin, je me suis endormie, en plein milieu pour être au soleil. Vers midi, Titi, un clochard du coin, m'a doucement réveillée :
"Hé, ça ne va pas ? Tu devrais pas dormir en plein milieu, tu risques de te faire voler tes affaires !
- Chuis malade... J'ai de la fièvre...
- Viens, je te fais un coin pour dormir."
Avec des couvertures du 115, neuves parce qu'il savait que je ne voulait pas dormir dans celles qui leur servaient à eux, clochards (question d'hygiène), il m'a fabriqué un lit tout propre à l'abri du soleil et des regards.
"Viens te coucher là, va. T'inquiète pas, repose-toi, je garde ton sac et ta rate, dors sans crainte. J'ai un petit joint, tu veux que je le roule ? Je peux aller te chercher un café à la fac si tu veux aussi...?
- C'est gentil, je veux bien fumer un peu sur le joint.
- Tu m'as dit que tu étais malade... Tu veux que j'appelle un médecin ?
- Oh, cette nuit j'ai supplié pour que quelqu'un le fasse, mais là ça va mieux, je vais me reposer, ça va passer. Merci."
Et j'ai dormi au chaud et en sécurité toute l'après-midi. Mais chut, il paraît que les clodos qui se lavent pas, puent l'alcool et crèvent sur pied de leur cancer, ce ne sont plus tout à fait des humains. Pas comme les étudiants de classe moyenne supérieure, qui eux sont l'avenir de la société.
Pour ce qui est d'être celle qui intervient, là aussi ça m'arrive surtout pour proposer ou apporter de l'aide à des gens qui sont mal en point et que les autres passants feignent d'ignorer.
Il n'y a pas longtemps, en rentrant chez moi tard le soir, j'ai croisé deux jeunes, un garçon et une fille, un peu ébréchés, qui avaient l'air de rentrer de soirée. Le garçon insistait pour raccompagner la fille, qui elle, disait "non. Non, c'est bon. Non, merci" et le repoussait doucement. Je me suis demandé si elle disait non parce qu'elle avait peur de lui, pas envie qu'il vienne chez elle, ou si elle voulait seulement lui éviter un détour... Je me suis arrêtée un peu plus loin pour essayer de comprendre la situation, mais la situation restait la même : il voulait la raccompagner et insistait, elle disait et répétait "non".
Du coup, je suis allée les voir. Un truc du genre :
"Bonsoir. Excusez-moi, mais depuis tout à l'heure, j'entends que vous voulez l'accompagner chez elle mais que elle, elle dit qu'elle ne veut pas et bon, elle a dit plusieurs fois "non" quoi..."
Aussitôt, la fille m'a rassurée en me disant que c'était un ami de confiance, et qu'elle ne voulait juste pas qu'il fasse un grand détour pour la raccompagner chez elle alors qu'elle se sentait en état de rentrer seule. Quant à lui, un peu étonné :
"Vous pensiez que j'allais la violer ?!
- Non, je ne pensais pas que vous alliez la violer, mais je préfère m'assurer qu'il n'y a pas de problème de cet ordre et me rendre compte que non, plutôt que passer mon chemin sans venir en aide à quelqu'un qui pourrait en avoir besoin, vous comprenez ?
- Ah oui, mais en fait on se connaît elle et moi, on est amis !
- Oh, ça... Pour information, 80% des agressions sexuelles sont commises par un proche de la victime, un ami par exemple, donc bon... Elle a plus de risques d'être agressée par un ami que par un inconnu dans la rue, en réalité.
- Ouais mais bon, je préfère quand même l'accompagner, on sait jamais, il y a des gens louches des fois qui traînent en ville le soir...
- Vous voulez dire, des gens louches genre droguée pieds nus qui se cache sous un chapeau ?"
Finalement on a rigolé ensemble, j'ai fait un petit cour sur la culture du viol et je les ai laissé-e-s se débrouiller avec le débat "je t'accompagne / non, ne m'accompagne pas". C'était une fausse alerte, mais oui, je préfère intervenir pour rien que passer mon chemin et laisser se dérouler une agression.
Quand j'étais ado, une fois je me suis retrouvée entourée par cinq mecs qui se sont amusés à me faire croire qu'ils allaient me violer, je ne pouvais pas fuir parce que derrière moi il y avait un mur, et devant moi, il y avait eux. L'un des mecs m'a clairement dit "et si je te baise, là, maintenant, ça te donne envie ?" C'était en plein centre ville, dans la grand'rue, à 19 heures, autant dire qu'il y avait du monde. Personne n'a réagi.
Par contre la fois où je faisais la manche et où un type m'a proposé de l'argent en échange d'une pipe, mais qu'au lieu de me refermer comme une huître, fuir et/ou m'en prendre à moi-même comme je faisais avant, je lui ai dit de dégager, puis, devant son refus de partir, lui ai sauté dessus, là, des gens ont réagi. Pas tout de suite, mais à partir du moment où je l'ai mordu à sang et où il a arrêté de "se battre avec une fille" (c'est à dire en modérant ses coups) pour me tabasser vraiment, des mecs sont venus nous séparer. Par contre, étant donné leurs réflexions, cette intervention n'était pas dénuée d'une idéologie très puante : "on ne tape pas une fille !" et "c'est un bougnoule, c'pas étonnant". Du coup je les ai envoyés chier eux aussi.
Quand j'étais en couple avec Marianne, et qu'elle est venue chez mes parents, lorsqu'elle a pris le car pour redescendre en ville, je l'ai accompagnée à l'arrêt, sur la place du village. On n'avait pas l'habitude de se cacher, on ne s'est pas cachées cette fois-ci non plus, et on s'est embrassées pour se dire au revoir. J'ai pensé "dès demain, tout le village bourdonnera de l'annonce de mon lesbianisme !" Pas manqué, une semaine environ après, en prenant le car pour monter chez mes parents, à peine j'ai mis un pied dans le bus, quelqu'un a dit bien fort, presque crié : "tiens, voilà la gouine !" Un autre a dit "sale gouine !" Le bus était plein, mais absolument personne n'a pris ma défense ou ne m'a manifesté du soutien. Là, je me suis sentie très seule...
Quant à Marianne elle-même, qui à l'époque avait un look très "garçonne", un jour où elle était seule en centre-ville, un groupe de mec l'a abordée en lui demandant une cigarette. Comme ça ressemblait plus à du racket qu'à une demande (dans le ton et l'attitude : tous massés autour d'elle avec un ton péremptoire et menaçant), elle a refusé. Ils lui sont tombés dessus, à une dizaine contre une seule personne, l'ont mise à terre et tabassée... Absolument personne dans le "public" n'a daigné lever le petit doigt... Ils n'ont arrêté de cogner que lorsqu'un des cogneurs, entendant Marianne crier, s'est soudain rendu compte que ce n'était pas un mec, et a arrêté ses potes en disant "arrêtez, c'est une fille !!!" Sauvée par le sexisme...
Pour moi néanmoins, mon pire souvenir d'indifférence et de mépris n'était pas lors d'une agression, mais quand j'ai shooté de la coke coupée à je ne sais quelle merde, que j'étais malade à en crever, j'avais de la fièvre, je vomissais mes tripes, ma bile puis mon sang... Florilège des "réactions" :
- Au début de la nuit, alors que je n'étais pas encore trop trop malade, mais déjà fiévreuse et vomissant, des types en vélo, complètement bourrés, sont passés devant moi. L'un d'eux s'est arrêté pour me demander si ça allait, mais son pote (qui remontait sur son vélo après être lamentablement tombé pour cause d'éthylisme avancé) lui a dit "mais enfin, tu vas pas parler à tous les junkies que tu croises ?!" et ils sont partis.
- Plus tard dans la soirée/nuit, quand j'ai commencé à être vraiment très mal et vomir du sang, j'ai demandé de l'aide aux gens qui passaient (essentiellement des étudiants rentrant de soirée, à l'époque je dormais sur le campus de la fac) :
"Aidez-moi s'il vous plaît...
- Reste dans ta merde sale junkie !"
A un autre, alors que j'étais recroquevillée sur le sol et en train de vomir un filet de sang :
"S'il vous plaît, appelez un médecin... Un médecin...
- ... (regard dégoûté et méprisant dans ma direction, pas un mot, le type s'en va en hâtant le pas)"
La morale de cette histoire ? C'est que finalement, au petit matin, je me suis endormie, en plein milieu pour être au soleil. Vers midi, Titi, un clochard du coin, m'a doucement réveillée :
"Hé, ça ne va pas ? Tu devrais pas dormir en plein milieu, tu risques de te faire voler tes affaires !
- Chuis malade... J'ai de la fièvre...
- Viens, je te fais un coin pour dormir."
Avec des couvertures du 115, neuves parce qu'il savait que je ne voulait pas dormir dans celles qui leur servaient à eux, clochards (question d'hygiène), il m'a fabriqué un lit tout propre à l'abri du soleil et des regards.
"Viens te coucher là, va. T'inquiète pas, repose-toi, je garde ton sac et ta rate, dors sans crainte. J'ai un petit joint, tu veux que je le roule ? Je peux aller te chercher un café à la fac si tu veux aussi...?
- C'est gentil, je veux bien fumer un peu sur le joint.
- Tu m'as dit que tu étais malade... Tu veux que j'appelle un médecin ?
- Oh, cette nuit j'ai supplié pour que quelqu'un le fasse, mais là ça va mieux, je vais me reposer, ça va passer. Merci."
Et j'ai dormi au chaud et en sécurité toute l'après-midi. Mais chut, il paraît que les clodos qui se lavent pas, puent l'alcool et crèvent sur pied de leur cancer, ce ne sont plus tout à fait des humains. Pas comme les étudiants de classe moyenne supérieure, qui eux sont l'avenir de la société.
Pour ce qui est d'être celle qui intervient, là aussi ça m'arrive surtout pour proposer ou apporter de l'aide à des gens qui sont mal en point et que les autres passants feignent d'ignorer.
Il n'y a pas longtemps, en rentrant chez moi tard le soir, j'ai croisé deux jeunes, un garçon et une fille, un peu ébréchés, qui avaient l'air de rentrer de soirée. Le garçon insistait pour raccompagner la fille, qui elle, disait "non. Non, c'est bon. Non, merci" et le repoussait doucement. Je me suis demandé si elle disait non parce qu'elle avait peur de lui, pas envie qu'il vienne chez elle, ou si elle voulait seulement lui éviter un détour... Je me suis arrêtée un peu plus loin pour essayer de comprendre la situation, mais la situation restait la même : il voulait la raccompagner et insistait, elle disait et répétait "non".
Du coup, je suis allée les voir. Un truc du genre :
"Bonsoir. Excusez-moi, mais depuis tout à l'heure, j'entends que vous voulez l'accompagner chez elle mais que elle, elle dit qu'elle ne veut pas et bon, elle a dit plusieurs fois "non" quoi..."
Aussitôt, la fille m'a rassurée en me disant que c'était un ami de confiance, et qu'elle ne voulait juste pas qu'il fasse un grand détour pour la raccompagner chez elle alors qu'elle se sentait en état de rentrer seule. Quant à lui, un peu étonné :
"Vous pensiez que j'allais la violer ?!
- Non, je ne pensais pas que vous alliez la violer, mais je préfère m'assurer qu'il n'y a pas de problème de cet ordre et me rendre compte que non, plutôt que passer mon chemin sans venir en aide à quelqu'un qui pourrait en avoir besoin, vous comprenez ?
- Ah oui, mais en fait on se connaît elle et moi, on est amis !
- Oh, ça... Pour information, 80% des agressions sexuelles sont commises par un proche de la victime, un ami par exemple, donc bon... Elle a plus de risques d'être agressée par un ami que par un inconnu dans la rue, en réalité.
- Ouais mais bon, je préfère quand même l'accompagner, on sait jamais, il y a des gens louches des fois qui traînent en ville le soir...
- Vous voulez dire, des gens louches genre droguée pieds nus qui se cache sous un chapeau ?"
Finalement on a rigolé ensemble, j'ai fait un petit cour sur la culture du viol et je les ai laissé-e-s se débrouiller avec le débat "je t'accompagne / non, ne m'accompagne pas". C'était une fausse alerte, mais oui, je préfère intervenir pour rien que passer mon chemin et laisser se dérouler une agression.
Re: "Je suis à l'heure"
01.11.14 2:40
Araignée a écrit: Et j'ai trouvé que le type joue vraiment comme un pied, aussi.
AMEN.
Je déteste ce genre de vidéos. Selon moi c'est typiquement le genre de vidéos qui ne sert à rien (ou presque ...), que dalle, c'est du voyeurisme inutile, de la vidéo provoc-choc assez mal réalisée je trouve, personnellement elle ne m'a pas mise en émoi, on met en situation un gars qui ne bouge pas d'un poil histoire de faire naître chez les visionneurs de la vidéo un sentiment d'injustice en plus d'un peu de compassion.
Et puis what ? Bah rien, pas de remise en question, pas de chiffres, le visionneur continue de vaquer à ses occupations, mater des vidéos sur Youtube ou Youporn, parce qu'il est persuadé qu'il est le gentil dans l'histoire, celui qui aurait fait quelque chose, celui qui n'aurait jamais agressé une fille, ou été violent comme le méchant arabe de la vidéo.
Je n'ai jamais été témoin de ce genre d’agressions, je ne savais même pas que c'était possible, enfin à cette ampleur, dans les transports en commun quoi, je n'ai jamais lu de témoignages de ce type non plus, bref elle m'aura au moins fait ouvrir les yeux (ou à d'autres) sur des phénomènes d'agression sexuelle en public comme celui ci.
D'ailleurs dans ce genre de cas, je ne sais pas qui je détesterai le plus entre l’agresseur, les témoins qui ne font rien, et moi si ô grand dieu du ciel je ne bouge pas d'un pouce
Non, moi en fait.
- Tecma—
- Messages : 210
Date d'inscription : 15/07/2014
Re: "Je suis à l'heure"
01.11.14 9:39
D'ailleurs dans ce genre de cas, je ne sais pas qui je détesterai le plus entre l’agresseur, les témoins qui ne font rien, et moi si ô grand dieu du ciel je ne bouge pas d'un pouce Neutral Non, moi en fait. a écrit:
L'un des problèmes à mon avis, en plus du sexisme j'entends, c'est que la population française et le système juridique choisi qui l'encadre n'est pas adapté à ce genre de situation:
1) Qu'est ce qu'une personne témoin dans cette situation aurait pu faire?
- tirer le signal d'alarme et appeler les flics? pourquoi pas, sauf que le train se serait arrêter en pleine voie et que les flics auraient mis de looooongues minutes à venir. Or pd ces minutes il y a un risque de violences important du coup de la part de l'agresseur qui va se sentir piégé. (je n'extrapole pas: j'ai eu pllusieurs dossiers comme cela entre les mains).
- intervenir directement en interpellant les gens ou en y allant directement? Pourquoi pas. sauf que là encore il y a un risque de violences.
ce que je veux dire c'est que quelque soit l'intervention des témoins d'une telle scène le risque de violence est extrèmement élevé.
Or, et c'est un des gros problème de notre société à mon avis: le/la citoyen(ne) lambda n'est absolument pas formé à gérer les situations de violence....
Sincèrement quelle proportione de la population à appris à gérer les situations de stress extrèmes ou notre intégrité physique est potentiellement mise en danger? Qui a appris à encaisser un coup en limitant la casse? Surtout, et j'y viens dans mon point 2) notre société a totalement, ds le discours offciel du moins, mis au pilori les actes de violence et refuse de les voir.
du coup on se retrouve avec une population qui ne sait massivement pas gérer son stress lors d'une agression. beaucoup de métiers sont stressant c'est vrai, mais ce stress là n'a pas le coté paralysant d'une agression quand meme.
En plus de cela, même parmi ceux/celles qui arrivent à gérer leur stress, seul une infime partie à les capacités physiques et techniques pour s'opposer réellement à un agresseur si celui se déchaine davantage encore.
2) le deuxième problème à mon avis c'est notre système juridique: les actes de violence commis pour se protéger ou protéger autrui sont en pp non condamnable pour légitime défense.
SAuf que: l'hypothèse de légitime défense est interprétée de façon EXTREMEMENT restrictive par les juge. il est considéré que l'acte de violence pour être légitime doit être notamment proportionné à l'attaque (en plus d'autres conditions), sauf que ce critère de proportion est très mais alors très strcite.
exemple (réel): une personne c'est fait agressé vers minuit par 7 individus et violemment frappé. il se trouve que cette personne revenait d'un pic nic, elle avait dc un couteau à beurre sur elle. elle l'a dc sorti pour faire peur aux individus. il se trouve que ceux ci n'ont pas bronché et ont réattaquer, au cour de l'affrontemment qui s'en est suivi la victime plante son couteur dans le bras d'un des agresseurs. sur ce fait la police arrive.
pour parfaire l'image de lasituation il faut savoir que l'agressée faisait tout au plus 60 kg, et que les agresseurs avait parmis eux 3 ou 4 personnes de plus de 100 kg.
et bien dans cette situation ou objectivement, on ne peut pas s'attendre qu'à 1 contre 7, surtout avec une telle différence de carrure la personne sans sorte. les juges en 1er instance comme en appel on considéré que l'agressée avait eu une réaction dispropoortionnée en sortant son couteau à beurre (je ne sais pas si vous savez à quoi ressemble un couteau à beurre mais ça n'a rien d'un sabre).
du coup, pour finir mon long post:
si les gens n'interviennent pas, je pense que c'est du, outre au sexisme, une impréparation tant de la population que de notre système juridique à gérer ce genre de situation.
Enfin c'est mon point de vu, très discutable et discuté d'ailleurs.
- Tecma—
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Date d'inscription : 15/07/2014
Re: "Je suis à l'heure"
01.11.14 11:35
Parfois je me demande si au lieu d'avoir des cours d'EPS au collège/lycée (qui au fond sont plus une sorte de récréation, enfin, pour ceux/celles qui aiment le sport, qu'autre chose) on devrait pas avoir des cours de self défense et de secourisme.
parceque avoir de tel cours 2h par semaine (voir 4 en 6ièem/5ième) pendant 7 ans changerai radicalement cette absence de préparation mentale et technique de la population.
Après ça engendrerait peut être un sentiment de méfiance/inquiétude permanent. mais peut être est ce déjà le cas finalement?
Je sais pas en fait, mais en tout cas je suis bien content d'avoir 10 ans de muay-thaï derrière moi et que ma compagne se soit mit au self defense... et je compte bien proposer à ma future fille (à naitre bientôt )dès qu'elle en aura l'âge de se former elle aussi à un sport de combat et au secourisme.
parceque avoir de tel cours 2h par semaine (voir 4 en 6ièem/5ième) pendant 7 ans changerai radicalement cette absence de préparation mentale et technique de la population.
Après ça engendrerait peut être un sentiment de méfiance/inquiétude permanent. mais peut être est ce déjà le cas finalement?
Je sais pas en fait, mais en tout cas je suis bien content d'avoir 10 ans de muay-thaï derrière moi et que ma compagne se soit mit au self defense... et je compte bien proposer à ma future fille (à naitre bientôt )dès qu'elle en aura l'âge de se former elle aussi à un sport de combat et au secourisme.
- InvitéInvité
Re: "Je suis à l'heure"
01.11.14 12:47
Je pensais pas mal à ça en lisant le première partie de ton post précédent, par contre j'ai peur que ça soit difficilement praticable dans les collèges/lycées tels qu'ils existent actuellement, c'est-à-dire avec déjà pas mal de violence de dominations (que ce soit entre adultes et élèves ou entre élèves). J'ai l'impression que pour être efficace, un cours/atelier d'auto-défense doit être un lieu vraiment sécurisant, non-jugeant*, etc. de façon à ce que la personne qui le suit puisse vraiment prendre confiance en elle. Il me semble que l'aspect psychologique est au moins aussi important que l'aspect technique/physique (d'ailleurs j'imagine qu'on est d'accord sur ce point, vu que tu parles surtout de gérer le stress associé à la situation).Tecma a écrit:Parfois je me demande si au lieu d'avoir des cours d'EPS au collège/lycée (qui au fond sont plus une sorte de récréation, enfin, pour ceux/celles qui aiment le sport, qu'autre chose) on devrait pas avoir des cours de self défense et de secourisme.
* Il me semble qu'en l'état actuel des choses il est presque impensable d'avoir un cours au collège sans notes. Ce qui entraine souvent des classements, des "identifications" comme bon/mauvais, etc. J'ai peur que si quelqu'un-e se retrouve comme étiquetté-e "nul-le en autodéfense", ça peut faire des gros dégâts.
De même, je crois que ça serait pas du tout envisageable en France de faire des ateliers en non-mixité à l'école, alors que ça peut être un facteur super important dans des ateliers d'auto-défense (au moins pour certaines et au moins pour un temps).
Enfin ça me fait penser à une citation de Chomski « si nous avions un vrai système d'éducation, on y donnerait des cours d'auto-défense intellectuelle ». Je crois qu'elle marche tout aussi bien en enlevant le dernier mot
- Tecma—
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Re: "Je suis à l'heure"
01.11.14 13:01
Numa"Il me semble que l'aspect psychologique est au moins aussi important que l'aspect technique/physique (d'ailleurs j'imagine qu'on est d'accord sur ce point, vu que tu parles surtout de gérer le stress associé à la situation). a écrit:
Complètement d'accord. Avoir 20 ans de krav maga et un physique de rugbyman ne sert pas à grand chose je pense si on est paralysé par la peur...
Numa"Il me semble qu'en l'état actuel des choses il est presque impensable d'avoir un cours au collège sans notes. Ce qui entraine souvent des classements, des "identifications" comme bon/mauvais, etc. J'ai peur que si quelqu'un-e se retrouve comme étiquetté-e "nul-le en autodéfense", ça peut faire des gros dégâts. a écrit:
... tu as malheureusement probablement raison...
Numa"je crois que ça serait pas du tout envisageable en France de faire des ateliers en non-mixité à l'école, alors que ça peut être un facteur super important dans des ateliers d'auto-défense (au moins pour certaines et au moins pour un temps). a écrit:
Je suis pas trop convaincu sur l'intérêt de la non mixité par contre.
Autant pour permettre à des personnes victimes d'agressions de se reconstruire pourquoi pas.
Autant ds un intérêt strictement martial je suis assez sceptique: en venant des cours non mixtes ont limite forcément la diversité du type d'opposants potentiels et dc notre capacité à répondre à des situations diverses et variées non?
Je m'en rends compte dans ma pratique personnelle: étant habitué à pratique mon sport avec des hommes, je me suis retrouvé très con pendant qlq secondes qd j'ai pratiqué avec une femme d'1mètre 60 pour peut être 50kg maximum. ça m'a vachement destabilisé et en situation réel elle m'aurait mis KO très vite.
(pour l'explicaiton je fais 1mètre 85 et 90kg, or mon sport se pratique traditionnellement par poids du coup mon type d'opposants habituels sont des personnes de ce gabarit. Or un tel gabarit implique des cibles de frappe relativement large. donc une tendance à bloquer plus qu'à esquiver. alors que la pratiquante du fait de ses 50kg a appris à esquiver plus qu'a bloquer et surtout elle représentait de part son gabarit, une "surface de frappe" bcp plus réduite que celle à laquelle je suis habitué. d'ou ma déstabilisation au début de notre combat.
En discutant avec elle par la suite, elle m'a confirmé avoir eu le même ressenti au départ pour les raisons inverses.
d'ou mon ressenti expliqué plus haut.
et d'ou notre décision de pratiquer régulièrement ensemble du coup ^^)
- InvitéInvité
Re: "Je suis à l'heure"
01.11.14 15:42
J'apprends ('j'essaie du moins) à mes élèves à poser leurs limites et à respecter celles des autres.
- Tecma—
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Re: "Je suis à l'heure"
01.11.14 15:44
drärk a écrit:pour éviter que des agresseurs potentiels n'apprennent les techniques de défense.
Peut être, mais en même temps la majorité des sports de combat obéissent aux mêmes principes de base, et puis avec youtube ... Enfin peut être je sais pas à vrai dire.
drärk a écrit:Un excellent symptôme de notre société violente : on parle toujours d'apprendre aux victimes potentielles à se "défendre", mais jamais à attaquer, l'attaque est un privilège des agresseurs, majoritairement masculins
Je comprends pas:
Si un victime potentielle attaqué en première, de facto elle n'est plus victime mais agresseur non? elle n'ai plus en situation de défense?
Ou peut être que tu fais référence à la situation ou l'attaque semble iminente?
parceque mettre un coup à une personne qui nous a insulté n'entre pas dans le cadre de la légitime défense. Pour que cela y entre il faut à tout prix que la réaction soit proportionnelle au danger, soit que le coup soit, au minimum, donné dans un contexte ou l'agresseur est fortement susceptible d'en mettre un. Je ne vois pas du coup ou placer une attaque de la part de la vicitme ici? au maximum il s'agit d'une attaque préventive, mais faut vraiment que la prévention soit absolument et indiscutablement nécessaire pour que ce soit légalement acceptée.
et que l'attaque soit un privilège des agresseurs. je ne comprends pas non plus? Qd on est agresseur on est par définition à l'origine de l'attaque non?
- InvitéInvité
Re: "Je suis à l'heure"
01.11.14 15:54
Ça m'énerverait fortement d'avoir des soucis avec la justice parce que la "légitime défense" n'est pas acceptée, mais je préfère ces soucis plutôt que de laisser une situation dégénérer.
Et réagir à quelque chose est moins efficace que d'agir.
Et réagir à quelque chose est moins efficace que d'agir.
- InvitéInvité
Re: "Je suis à l'heure"
01.11.14 16:29
Si on considère le point de vue strictement martial comme tu dis, effectivement je pense que l'idéal est de varier les partenaires d'entrainement. Mais comme on disait juste avant, il n'y a pas que le côté purement technique. Par ailleurs, je ne défendais pas la non-mixité comme mode de pratique unique (j'avais essayé de le préciser), ce que je défends par contre c'est l'accès à la non-mixité, le fait d'avoir le choix d'utiliser ce cadre si/quand il est utile.Tecma a écrit:Je suis pas trop convaincu sur l'intérêt de la non mixité par contre.
Autant pour permettre à des personnes victimes d'agressions de se reconstruire pourquoi pas.
Autant ds un intérêt strictement martial je suis assez sceptique: en venant des cours non mixtes ont limite forcément la diversité du type d'opposants potentiels et dc notre capacité à répondre à des situations diverses et variées non? [...]
En plus du fait que, même très tôt, bon nombre de filles ont déjà été confrontées à des violences sexistes, donc que « les personnes victimes d'agressions ayant besoin de se reconstruire » ça concerne peut-être déjà pas mal de gens, un autre truc qui me parait important dans le cadre de cours d'auto-défense est le fait que la mixité peut avoir un effet « menace du stéréotype » sur les participantes. Je crois que c'est très (trop) facile de tomber dans « ah mais tu vois les mecs ils y arrivent naturellement eux, moi c'est pas la peine que j'essaye, je suis une fille ».
J'arrive pas à trouver la source, mais j'avais entendu une fois que même en math, les filles réussissaient mieux en cours non-mixtes, phénomène qui était attribué au fait que la présence de garçons « rappelait » les stéréotypes. Il me semble que le même phénomène risque d'arriver, avec des conséquences que j'ai tendance à estimer plus graves, en cours d'auto-défense.
J'ai plusieurs amies qui ont fait des ateliers d'auto-défense en non-mixité et pour qui c'était un point important qui les a vraiment aidées, et en fait c'est juste ça qui compte, qu'elles ont trouvé cette non-mixité utile pour elles.
- Tecma—
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Re: "Je suis à l'heure"
01.11.14 16:30
Nurja a écrit:Ça m'énerverait fortement d'avoir des soucis avec la justice parce que la "légitime défense" n'est pas acceptée, mais je préfère ces soucis plutôt que de laisser une situation dégénérer.
Et réagir à quelque chose est moins efficace que d'agir.
Je suis d'accord avec toi, nos lois ne sont pas adaptés comme je le disais plus haut.
Je soulignais simplement les risques ^^.
Une fois les risques connus, à chacun(e) de prendre sa décision en son âme et conscience .
Numa a écrit:Tecma a écrit:
Je suis pas trop convaincu sur l'intérêt de la non mixité par contre.
Autant pour permettre à des personnes victimes d'agressions de se reconstruire pourquoi pas.
Autant ds un intérêt strictement martial je suis assez sceptique: en venant des cours non mixtes ont limite forcément la diversité du type d'opposants potentiels et dc notre capacité à répondre à des situations diverses et variées non? [...]
Si on considère le point de vue strictement martial comme tu dis, effectivement je pense que l'idéal est de varier les partenaires d'entrainement. Mais comme on disait juste avant, il n'y a pas que le côté purement technique. Par ailleurs, je ne défendais pas la non-mixité comme mode de pratique unique (j'avais essayé de le préciser), ce que je défends par contre c'est l'accès à la non-mixité, le fait d'avoir le choix d'utiliser ce cadre si/quand il est utile.
En plus du fait que, même très tôt, bon nombre de filles ont déjà été confrontées à des violences sexistes, donc que « les personnes victimes d'agressions ayant besoin de se reconstruire » ça concerne peut-être déjà pas mal de gens, un autre truc qui me parait important dans le cadre de cours d'auto-défense est le fait que la mixité peut avoir un effet « menace du stéréotype » sur les participantes. Je crois que c'est très (trop) facile de tomber dans « ah mais tu vois les mecs ils y arrivent naturellement eux, moi c'est pas la peine que j'essaye, je suis une fille ».
J'arrive pas à trouver la source, mais j'avais entendu une fois que même en math, les filles réussissaient mieux en cours non-mixtes, phénomène qui était attribué au fait que la présence de garçons « rappelait » les stéréotypes. Il me semble que le même phénomène risque d'arriver, avec des conséquences que j'ai tendance à estimer plus graves, en cours d'auto-défense.
J'ai plusieurs amies qui ont fait des ateliers d'auto-défense en non-mixité et pour qui c'était un point important qui les a vraiment aidées, et en fait c'est juste ça qui compte, qu'elles ont trouvé cette non-mixité utile pour elles.
Ah, je n'avais pas compris ton message ainsi.
Alors effectivement je suis d'accord avec toi!
- InvitéInvité
Re: "Je suis à l'heure"
01.11.14 16:50
Tiens, sinon je viens de retrouver la référence sur l'impact de la non-mixité sur la performance des filles en math : http://www1.up.univ-mrs.fr/gsite/Local/lpc/dir/huguet/JEP-2007.pdf (citée sur la page wikipédia, donc pas trop dure à retrouver ^^)
- Tecma—
- Messages : 210
Date d'inscription : 15/07/2014
Re: "Je suis à l'heure"
02.11.14 13:59
Drärk a écrit:Exemple : Un agresseur tente de violer une femme, cette dernière le met en déroute en le frappant comme elle peut avec un bâton qui lui sera passée sous la main : la légitime défense est caduque car la victime est armée (se retrouve ici armée), sauf que si elle ne s'était pas servie de cette "arme", l'agresseur aurait continué, il pourrait aller jusqu'à l'assassiner. Le viol est un crime, mais on punit la victime car elle a choisi la "mauvaise" façon de se défendre ?
oui légalement la personne en question n'aurait probablement pas le droit à l'excuse de légitime défense même si dans les faits sa peine serait "faible".
Et c'est tout à fait ce que je critiquais plus haut: notre conception légale de la légitime défense est profondément mauvaise à mon sens.
Je considère personnellement qu'une personne qui se defend face à l'agression d'une autre devrait pouvoir se défendre à 100% et non à 50%. et tant pis pour ce qui pourrait arriver à l'agresseur.
Mais malheureusement chez les juristes, du moins ce que je cotoie, je suis le seul à penser cela.
- AraignéeAncien⋅ne
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Date d'inscription : 02/09/2012
Re: "Je suis à l'heure"
02.11.14 14:58
Je trouve cette réflexion potentiellement (je dis bien potentiellement) dangereuse. Il ne faudrait pas que ça finisse comme aux USA où tirer sur des cambrioleuses/eurs est juridiquement légal quoi...
Après en cas d'agression physique ou sexuelle, c'est autre chose.
Après en cas d'agression physique ou sexuelle, c'est autre chose.
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