Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
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Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
24.03.15 13:52
L'extrait du manifeste des FEMEN publié sur Libération est passé dernièrement sur une mailing list que je suis... Le texte est super violent et tout sauf féministe de mon point de vue, j'ai hésité à le mettre dans violences sexistes ou à ne pas le relayer pour lui éviter de la pub.
Mais j'ai l'impression que la culpabilisation opérée dans le texte peut-être assez efficace si elle n'est pas décortiquée, et, vu qu'il a été publié dans un journal "important", je me dis qu'il peut être utile de l'analyser.
Du coup, je le copie ici, et y ajoute l'analyse que j'en avait fait sur la mailing list (à vous de voir si vous voulez vous en servir comme base de discussion, repartir sous un autre angle, ou juste laisser ce sujet sans réponse).
Le texte est accessible ici sur le site de Libération.
Sinon :
Mon commentaire :
Déjà, femme = sexe. Tout va bien au pays des cisgenres.
Etre "accomplies et fières de notre sexe", nous rend "responsables du sort de toutes vos semblables", "baisser la tête et accepter à demi-mot les injustices" aussi : en gros, il faut boire une potion d'invulnérabilité, ou renoncer à nos stratégies de protection, et en prendre plein la gueule sans jamais reculer pour se sauvegarder, et/ou face à une situation "perdue d'avance". Sinon, c'est de notre faute si les femmes sont opprimées.
Bizarrement, j'ai plutôt tendance à penser que la fierté de chacune face à son sexe la regarde, que nous ne sommes pas divisibles entre "accomplies fières" et "non accomplies", et que la responsabilité de l'oppression revient aux oppresseurs, pas aux autres opprimées.
Ce qui n'enlève évidemment rien à la nécessité de lutter, s'organiser, etc.
Le "vous acceptez à demi-mot les injustices" est en soi culpabilisant, par ailleurs : ce n'est pas parce qu'on manque de moyens (matériels, psychologiques, symboliques,...) pour réagir à un moment donné que l'on "accepte" les injustices pour autant. On les subit même souvent encore plus violemment dans de telles situations.
Sinon, je trouve le passage du "à vous" au "nous" intéressant : ça revient à dire "nous sommes l'élite, rejoignez-nous sur nos bases, sinon vous êtes complices de l'oppression que vous subissez et que nous subissons toutes ; intégrez-vous à nous, soyez nos soldates, mais on ne veut pas vous entendre".
Et, dans ce contexte, j'adore le " Notre féminisme est une haine assumée, et revendiquée, envers un système au service des intérêts masculins mais pas une haine envers les hommes eux-mêmes." : pas de souci pour être ultra-culpabilisantes envers les femmes, mais par contre, pas question d'haïr les hommes car le vrai méchant, c'est le grand vilain système (qui perdure tout seul je suppose). J'ai relu le texte : les auteurs de violences ne sont jamais nommés, les femmes sont victimes du "système", des "lois", des "dogmes", des "cultures", des "traditions", de "la domination masculine", ou d'entités non citées. Je traduirais ça par : mais non choupinet rassure-toi. On ne te déteste pas, ce n'est pas toi qui oppresse, c'est le vilain patriarcat abstrait au dessus de nos têtes. Et quand tu te comportes en connard sexiste, quand tu profites de ce système, c'est qu'il t'a conditionné, on ne te fera aucun reproche à toi. Ne bouge pas : nous, femmes, endossons la responsabilité de l'oppression des femmes.
C'est bien la peine de sortir des mots ronflants pour ça...
(Est-il besoin de préciser que je ne prône pas spécialement la "haine des hommes", mais que je déplore en revanche leur déresponsabilisation totale dans ce manifeste, et le double standard consistant à ne rien épargner aux femmes, mais à soigneusement caresser les hommes dans le sens du poil. Ce qui est vachement différent que de prôner la libération des opprimées par les opprimées, pour éviter la "récupération" des mouvements de libération par les dominants. Je pense que c'est clair, mais au cas où... ^^)
Bref, je me suis dit que ça ne pouvait pas faire de mal de formuler les pensées qui m'ont sauté dessus en lisant ce texte, de les organiser, et de les partager. Et pof! Message.
J'arrête là, même si je pense que les allusions aux cultures, dogmes, milieux sociaux, lois "médiévales" peuvent aussi être analysées, sous l'angle du racisme, notamment. Et peut être du classisme : je ne sais pas trop à quoi fait référence "aucun milieu social" (Strauss Khan ? Les "classes populaires" ? Les racisé-e-s ? Les habitant-e-s des banlieues "prolos" ? Un subtil mélange de tout ça ?) .
Disons que je pense en même temps que ce texte n'en vaut pas trop la peine, d'autant que les Femens ont déjà exprimé leurs positionnements de manière plus frontale durant leurs actions, côté racisme notamment.
Mais j'ai l'impression que la culpabilisation opérée dans le texte peut-être assez efficace si elle n'est pas décortiquée, et, vu qu'il a été publié dans un journal "important", je me dis qu'il peut être utile de l'analyser.
Du coup, je le copie ici, et y ajoute l'analyse que j'en avait fait sur la mailing list (à vous de voir si vous voulez vous en servir comme base de discussion, repartir sous un autre angle, ou juste laisser ce sujet sans réponse).
Le texte est accessible ici sur le site de Libération.
Sinon :
- Spoiler:
- A vous qui n’êtes, ni fille, ni mère, ni sœur, ni épouse,
A vous qui n’êtes, ni femmes dans l’ombre d’un grand homme, ni petites mains de la guerre, ni forces arrières,
A vous qui êtes maîtresses de votre condition et combattantes pour vos droits,
A vous qui êtes femmes,
L’heure est venue de prendre nos responsabilités et de nous battre ensemble, avec témérité et détermination, pour la grande lutte féministe.
Parce que l’égalité n’est pas qu’une utopie, parce que le commerce des femmes n’est pas un métier, parce que les violences faites aux femmes ne sont ni passion ni honneur mais crime, parce que le viol ne doit pas être une arme de guerre, parce que nos corps ne sont pas des champs de bataille, parce que nos compétences intellectuelles ne sont pas inférieures, parce que nous ne sommes pas de petits êtres vulnérables, ni des morceaux de viande, parce que rien ne nous oblige à respecter des lois et des dogmes qui ont été écrits sans nous et contre nous, exècrons tout de suite et inconditionnellement le système qui nous oppresse. Haïssons-le, dénonçons-le et détruisons-le.
Trop longtemps, nous avons été les complices de notre propre condition d’asservissement. Trop longtemps, nous avons baissé la tête, courbé l’échine, accepté la violence, l’injustice et le mépris et, trop longtemps, nous sommes restées ignorantes à la souffrance de nos semblables.
Seule l’unité pourra nous conduire à la victoire. L’idée ferme de droits universels pour les femmes doit être défendue avec le plus 1 gsruarn9d acharnement dans le refus catégorique de la moindre négociation à la baisse. Aucune culture, aucune tradition, aucun milieu social, aucun conte millénaire, aucune loi médiévale ne saurait justifier l’oppression d’un sexe par l’autre, et c’est à nous toutes qu’il incombe de renverser ce système.
Dans le monde nouveau que nous bâtirons, aucune opprimée ne saurait devenir ni bourreau ni tyran. Notre projet féministe pour un monde d’égalité, et de justice, n’entend sous aucune manière émasculer ou dominer pour assouvir un quelconque dessein de vengeance. Notre féminisme est une haine assumée, et revendiquée, envers un système au service des intérêts masculins mais pas une haine envers les hommes eux-mêmes.
En revanche, s’entretenir dans l’illusion - au mieux naïve, au pire égoïste - que l’égalité est acquise, et que la domination masculine n’existe pas, c’est permettre à ce système de s’endurcir, et aux injustices de grandir. C’est encourager la main qui nous bat.
Vous qui êtes femmes, vous qui êtes fières de votre sexe et accomplies, vous êtes féministes et devez être responsables du sort de
toutes vos semblables.
Vous qui êtes femmes, vous qui baissez la tête et acceptez à demi-mot les injustices, vous êtes féministes et devez être responsables du sort de toutes vos semblables.
Car, être femme et féministe devrait être aussi évident qu’être humain et humaniste, car nous le portons toutes en nous, depuis toujours, et car il suffira d’une colère, d’une rencontre, d’un mot pour que le féminisme de chacune se réveille, éclate au grand jour, et devienne indestructible.
Si l’histoire du monde s’est faite grâce à ses grandes révolutions, démocratiques, sociales et sexuelles, ne pouvons-nous pas penser légitimement que nous méritons, nous aussi, notre révolution féministe ? Celle qui mettrait fin à la plus meurtrière, et à la plus ancienne des oppressions, celle du système patriarcal sur les femmes. Cette révolution mettra en lumière le plus grand génocide de l’histoire de l’humanité, et détruira la machine infernale qui assassine les femmes, parce qu’elles sont femmes.
Vous qui êtes femmes, unissez-vous, révoltez-vous, soyez responsables de votre condition, de la condition des autres, et de la condition des prochaines.
Nous sommes la moitié de l’humanité, nous possédons au quart, nous mourrons au double. Mais nous sommes une force redoutable, et notre union peut tout changer. Nous sommes courageuses, solides, endurantes, et déterminées, soyons prêtes à nous battre. Soyons prêtes à ne plus souffrir pour ce que nous sommes, mais à souffrir pour ce que nous voulons.
Prenons nos responsabilités maintenant, battons-nous, n’acceptons plus.
Mon commentaire :
le manifeste a écrit:"Vous qui êtes femmes, vous qui êtes fières de votre sexe et accomplies, vous êtes féministes et devez être responsables du sort de toutes vos semblables.
Vous qui êtes femmes, vous qui baissez la tête et acceptez à demi-mot les injustices, vous êtes féministes et devez être responsables du sort de toutes vos semblables. "
Déjà, femme = sexe. Tout va bien au pays des cisgenres.
Etre "accomplies et fières de notre sexe", nous rend "responsables du sort de toutes vos semblables", "baisser la tête et accepter à demi-mot les injustices" aussi : en gros, il faut boire une potion d'invulnérabilité, ou renoncer à nos stratégies de protection, et en prendre plein la gueule sans jamais reculer pour se sauvegarder, et/ou face à une situation "perdue d'avance". Sinon, c'est de notre faute si les femmes sont opprimées.
Bizarrement, j'ai plutôt tendance à penser que la fierté de chacune face à son sexe la regarde, que nous ne sommes pas divisibles entre "accomplies fières" et "non accomplies", et que la responsabilité de l'oppression revient aux oppresseurs, pas aux autres opprimées.
Ce qui n'enlève évidemment rien à la nécessité de lutter, s'organiser, etc.
Le "vous acceptez à demi-mot les injustices" est en soi culpabilisant, par ailleurs : ce n'est pas parce qu'on manque de moyens (matériels, psychologiques, symboliques,...) pour réagir à un moment donné que l'on "accepte" les injustices pour autant. On les subit même souvent encore plus violemment dans de telles situations.
Sinon, je trouve le passage du "à vous" au "nous" intéressant : ça revient à dire "nous sommes l'élite, rejoignez-nous sur nos bases, sinon vous êtes complices de l'oppression que vous subissez et que nous subissons toutes ; intégrez-vous à nous, soyez nos soldates, mais on ne veut pas vous entendre".
Et, dans ce contexte, j'adore le " Notre féminisme est une haine assumée, et revendiquée, envers un système au service des intérêts masculins mais pas une haine envers les hommes eux-mêmes." : pas de souci pour être ultra-culpabilisantes envers les femmes, mais par contre, pas question d'haïr les hommes car le vrai méchant, c'est le grand vilain système (qui perdure tout seul je suppose). J'ai relu le texte : les auteurs de violences ne sont jamais nommés, les femmes sont victimes du "système", des "lois", des "dogmes", des "cultures", des "traditions", de "la domination masculine", ou d'entités non citées. Je traduirais ça par : mais non choupinet rassure-toi. On ne te déteste pas, ce n'est pas toi qui oppresse, c'est le vilain patriarcat abstrait au dessus de nos têtes. Et quand tu te comportes en connard sexiste, quand tu profites de ce système, c'est qu'il t'a conditionné, on ne te fera aucun reproche à toi. Ne bouge pas : nous, femmes, endossons la responsabilité de l'oppression des femmes.
C'est bien la peine de sortir des mots ronflants pour ça...
(Est-il besoin de préciser que je ne prône pas spécialement la "haine des hommes", mais que je déplore en revanche leur déresponsabilisation totale dans ce manifeste, et le double standard consistant à ne rien épargner aux femmes, mais à soigneusement caresser les hommes dans le sens du poil. Ce qui est vachement différent que de prôner la libération des opprimées par les opprimées, pour éviter la "récupération" des mouvements de libération par les dominants. Je pense que c'est clair, mais au cas où... ^^)
Bref, je me suis dit que ça ne pouvait pas faire de mal de formuler les pensées qui m'ont sauté dessus en lisant ce texte, de les organiser, et de les partager. Et pof! Message.
J'arrête là, même si je pense que les allusions aux cultures, dogmes, milieux sociaux, lois "médiévales" peuvent aussi être analysées, sous l'angle du racisme, notamment. Et peut être du classisme : je ne sais pas trop à quoi fait référence "aucun milieu social" (Strauss Khan ? Les "classes populaires" ? Les racisé-e-s ? Les habitant-e-s des banlieues "prolos" ? Un subtil mélange de tout ça ?) .
Disons que je pense en même temps que ce texte n'en vaut pas trop la peine, d'autant que les Femens ont déjà exprimé leurs positionnements de manière plus frontale durant leurs actions, côté racisme notamment.
- OmniiaAncien⋅ne
- Messages : 2909
Date d'inscription : 20/10/2012
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
24.03.15 14:31
J'avoue que je ne partage pas vraiment ton avis Arrakis, pas totalement en tout cas.
De base, sans parler du fond, j'ai de toutes façons un peu de mal avec les textes militants en mode "nous les femmes, levons nous, nous devons..." car je trouve souvent ce type d'approche un peu sorti de tout contexte et ça ne me parle pas trop personnellement, j'ai tendance à préférer un argumentaire / questionnement détaillé ou un texte qui parle de moyens d'action concrets.
Maintenant sur le fond, certes l'aspect très responsabilisant est critiquable, mais j'ai pas été vraiment... choquée par l'ensemble du texte je dois dire... Enfin je trouve pas ce texte spécialement intéressant ou hyper utile et il est très loin d'être parfait, bref, je pourrais lui reprocher pas mal de choses, mais j'ai pas été vraiment choquée à la première lecture.
De base, sans parler du fond, j'ai de toutes façons un peu de mal avec les textes militants en mode "nous les femmes, levons nous, nous devons..." car je trouve souvent ce type d'approche un peu sorti de tout contexte et ça ne me parle pas trop personnellement, j'ai tendance à préférer un argumentaire / questionnement détaillé ou un texte qui parle de moyens d'action concrets.
Maintenant sur le fond, certes l'aspect très responsabilisant est critiquable, mais j'ai pas été vraiment... choquée par l'ensemble du texte je dois dire... Enfin je trouve pas ce texte spécialement intéressant ou hyper utile et il est très loin d'être parfait, bref, je pourrais lui reprocher pas mal de choses, mais j'ai pas été vraiment choquée à la première lecture.
- LoïzBanni·e
- Messages : 74
Date d'inscription : 03/03/2015
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
24.03.15 16:34
Ce texte est GENIAL!
Mais un gros bémol à un moment "Notre projet féministe pour un monde d’égalité, et de justice, n’entend sous aucune manière émasculer ou dominer pour assouvir un quelconque dessein de vengeance. Notre féminisme est une haine assumée, et revendiquée, envers un système au service des intérêts masculins mais pas une haine envers les hommes eux-mêmes."
ça fait 1 pas en avant, 2 pas en arrière. On dirait qu'elles s'excusent presque de ce qu'elles viennent de dire. L'argument "c'est pas les hommes les coupables, c'est le systeme (dont ils bénéficient)" m'a toujours agacé. Le systeme il est tombé du ciel? Non, c'est eux qui l'on mis en place. Et la question à mon sens importante que les chercheur-e-s en sciences humaines devraient s'atteller à trouver serait l'origine du patriarcat justement, l'origine historique, ses racines, sa source.
Et je vois pas le probleme dans le fait de souhaiter dominer et se venger, si il faut en passer par là pour changer les choses, ca me pose pas de probleme. On a bien vu qu'en demandant avec humilité légalité, ça marche pas. Eux n'ont aucun scrupule avec leur backlash, leur antiféminisme, leur réajustement permanents a toutes nos tentatives démancipation.
Bon apres ce passage est peu etre aussi là pour ne pas trop inquiéter les lecteurs masculins de libé justement...
Moi aussi ça me saoule de voir des femmes marcher avec ceux qui les oppriment, ça me saoulent de voir des femmes rire à des blagues sexistes, ça me saoule de voir des femmes adopter les critères masculins pour juger les autres femmes, ça me saoule cette absence TOTALE de solidarité, cette complicité avec le systeme, cette obtempération, j'ai envie que les femmes fassent du bruit, quelles arretent de sexcuser, quelles arretent de sautodétester elle meme et entre elles, quelles arretent davoir honte, de se sentir inférieur, plus petite, moins capable, quelles arretent de sepiler, de correspondre a ce quon attend delles. Jai envie dune armée de folles, une armée de bruyantes, une armée de désinhibées.
Pour moi ya pas de culpabilisation dans ce texte, les leaders/penseurs/initiateurs de tout mouvement doivent aller chercher les principales concernées, les tracter, les conscientiser, c'est le but de tout texte militant. Quand on lis un texte de Dworkin il y a une verve, un rythme qui a comme intention dinitier laction. Cest pas le cas des textes plus théoriques et intellectuels tels que le deuxieme sexe ou lennemi principal de Delphy par exemple. Il y a les textes universitaires, et il ya les textes militants qui doivent etre scandés.
Mais un gros bémol à un moment "Notre projet féministe pour un monde d’égalité, et de justice, n’entend sous aucune manière émasculer ou dominer pour assouvir un quelconque dessein de vengeance. Notre féminisme est une haine assumée, et revendiquée, envers un système au service des intérêts masculins mais pas une haine envers les hommes eux-mêmes."
ça fait 1 pas en avant, 2 pas en arrière. On dirait qu'elles s'excusent presque de ce qu'elles viennent de dire. L'argument "c'est pas les hommes les coupables, c'est le systeme (dont ils bénéficient)" m'a toujours agacé. Le systeme il est tombé du ciel? Non, c'est eux qui l'on mis en place. Et la question à mon sens importante que les chercheur-e-s en sciences humaines devraient s'atteller à trouver serait l'origine du patriarcat justement, l'origine historique, ses racines, sa source.
Et je vois pas le probleme dans le fait de souhaiter dominer et se venger, si il faut en passer par là pour changer les choses, ca me pose pas de probleme. On a bien vu qu'en demandant avec humilité légalité, ça marche pas. Eux n'ont aucun scrupule avec leur backlash, leur antiféminisme, leur réajustement permanents a toutes nos tentatives démancipation.
Bon apres ce passage est peu etre aussi là pour ne pas trop inquiéter les lecteurs masculins de libé justement...
Moi aussi ça me saoule de voir des femmes marcher avec ceux qui les oppriment, ça me saoulent de voir des femmes rire à des blagues sexistes, ça me saoule de voir des femmes adopter les critères masculins pour juger les autres femmes, ça me saoule cette absence TOTALE de solidarité, cette complicité avec le systeme, cette obtempération, j'ai envie que les femmes fassent du bruit, quelles arretent de sexcuser, quelles arretent de sautodétester elle meme et entre elles, quelles arretent davoir honte, de se sentir inférieur, plus petite, moins capable, quelles arretent de sepiler, de correspondre a ce quon attend delles. Jai envie dune armée de folles, une armée de bruyantes, une armée de désinhibées.
Pour moi ya pas de culpabilisation dans ce texte, les leaders/penseurs/initiateurs de tout mouvement doivent aller chercher les principales concernées, les tracter, les conscientiser, c'est le but de tout texte militant. Quand on lis un texte de Dworkin il y a une verve, un rythme qui a comme intention dinitier laction. Cest pas le cas des textes plus théoriques et intellectuels tels que le deuxieme sexe ou lennemi principal de Delphy par exemple. Il y a les textes universitaires, et il ya les textes militants qui doivent etre scandés.
- George SandBleu⋅e
- Messages : 5
Date d'inscription : 23/03/2015
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
24.03.15 17:46
Je ne pense pas que ce texte cherche à déculpabiliser les machos et excuser le comportement des acteurs du patriarcat au nom d'un système incontrôlable et au-dessus de nos têtes.
Je pense qu'elles essaient de dire (maladroitement) que tous les hommes ne sont pas responsables du sexisme et de l'antiféminisme ambiant. Que ce n'est pas en émasculant la Terre entière que l'on met fin au patriarcat.
C'est trop facile de dire que les discriminations sont juste le fait de la totalité des hommes. Ce ne sont pas les hommes qui discriminent, ce sont les machos. La machisme est une tendance partagée par certains hommes et certaines femmes, il n'est pas transporté par le chromosome Y, c'est une influence sociale qui peut être corrigée.
On ne mettra pas fin au patriarcat en coupant tous les pénis. On mettra fin au patriarcat le jour où les deux sexes cohabiteront harmonieusement. Je vois donc ce message comme un espoir.
Je pense qu'elles essaient de dire (maladroitement) que tous les hommes ne sont pas responsables du sexisme et de l'antiféminisme ambiant. Que ce n'est pas en émasculant la Terre entière que l'on met fin au patriarcat.
C'est trop facile de dire que les discriminations sont juste le fait de la totalité des hommes. Ce ne sont pas les hommes qui discriminent, ce sont les machos. La machisme est une tendance partagée par certains hommes et certaines femmes, il n'est pas transporté par le chromosome Y, c'est une influence sociale qui peut être corrigée.
On ne mettra pas fin au patriarcat en coupant tous les pénis. On mettra fin au patriarcat le jour où les deux sexes cohabiteront harmonieusement. Je vois donc ce message comme un espoir.
- Arrakis—
- Messages : 1803
Date d'inscription : 29/02/2012
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
24.03.15 18:07
Je suis d'accord, sauf que le ton super violent envers les femmes "complices" qui sont "responsables" contrastent avec les pincettes prises pour parler "aux hommes" et des hommes.
Sinon, évidemment qu'aucune classe sociale, culture, etc, ne rend le sexisme acceptable. Bien sûr qu'il faut lutter. Et tant mieux si certaines sont capables 100% du temps de répondre de manière optimale, sans en souffrir.
Mais là, le ton est juste super culpabilisant et violent... Bref, je me répète.
(il n'y a pas "deux sexes" sinon, même si la majorité des gens est effectivement identifiable dans comme mâle ou femelle)
Sinon, évidemment qu'aucune classe sociale, culture, etc, ne rend le sexisme acceptable. Bien sûr qu'il faut lutter. Et tant mieux si certaines sont capables 100% du temps de répondre de manière optimale, sans en souffrir.
Mais là, le ton est juste super culpabilisant et violent... Bref, je me répète.
(il n'y a pas "deux sexes" sinon, même si la majorité des gens est effectivement identifiable dans comme mâle ou femelle)
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
24.03.15 18:39
Et puis ça veut dire quoi "A vous qui n’êtes, ni fille, ni mère, ni sœur, ni épouse" ? Genre je peux pas être un individu tout en ayant des liens familiaux ? Ca donne l'impression qu'elles considèrent que t'es forcément la fille de ton père et la soeur de ton frère, par contre les autres femmes de ta famille ne comptent pas. Et je trouve ça d'autant plus étrange qu'elles calent "soeur" au milieu de tout ça, et le pouvoir de la sororité merde !
- La ChatteAncien⋅ne
- Messages : 822
Date d'inscription : 15/01/2014
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
24.03.15 19:40
Personnellement je le trouve pas mal ce texte, et je n'ai pas l'impression qu'il est culpabilisant. Pourtant je suis de celles qui ont "accepté" certaines injustices, parce que je n'avais pas le choix, mais je crois que j'aurais aimé lire ce genre de trucs à l'époque (puis au contraire d'Omniia, j'aime bien les texte fédérateurs en mode "unissons-nous et luttons"). La responsabilité des femmes dans la perpétuation du système patriarcal est un fait, même si on se plie souvent au patriarcat pour survivre et pas par plaisir.
Il me semble que quand elles précisent qu'elle ne veulent pas castrer tout le monde, ce n'est pas pour caresser les hommes dans le sens du poil mais expliquer aux femmes (car c'est à elles seules que ce texte s'adresse) ce que "féminisme" signifie, à savoir une lutte contre un système et non lutte contres les hommes. Ré-expliquer ça n'est pas inutile quand on voit le nombre de femmes qui disent ne pas aimer les féministes ou ne pas l'être parce que les féministes sont des vilaines qui haïssent les humains à pénis. Même si je suis quand même assez d'accord avec l'analyse d'eloiz dans le fond, y'en a marre de devoir toujours passer par la case "lezhommescépadéméchants" pour fédérer.
A part ça, je trouve que l'ensemble, malgré ses défauts, est énergique et va droit au but.
Il me semble que quand elles précisent qu'elle ne veulent pas castrer tout le monde, ce n'est pas pour caresser les hommes dans le sens du poil mais expliquer aux femmes (car c'est à elles seules que ce texte s'adresse) ce que "féminisme" signifie, à savoir une lutte contre un système et non lutte contres les hommes. Ré-expliquer ça n'est pas inutile quand on voit le nombre de femmes qui disent ne pas aimer les féministes ou ne pas l'être parce que les féministes sont des vilaines qui haïssent les humains à pénis. Même si je suis quand même assez d'accord avec l'analyse d'eloiz dans le fond, y'en a marre de devoir toujours passer par la case "lezhommescépadéméchants" pour fédérer.
A part ça, je trouve que l'ensemble, malgré ses défauts, est énergique et va droit au but.
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
24.03.15 19:40
Non mais justement ce qui me dérange c'est qu'on présuppose que ces liens nous relient forcément à des mecs. Je suis aussi la fille de ma mère et la soeur de ma soeur.
- La ChatteAncien⋅ne
- Messages : 822
Date d'inscription : 15/01/2014
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
24.03.15 19:58
Oui, mais je pense la même chose qu'erulelya, à savoir qu'elles retournent le discours des Antigones qui se revendiquent filles de leurs pères, soeurs de leurs frères, épouses de leur mari. Mais c'est vrai que les FEMEN auraient pu souligner que les femmes étaient filles de leurs mères, soeurs de leurs soeurs et épouse de leur épouse, ç'aurait été plus original comme pied-de-nez.
- OmniiaAncien⋅ne
- Messages : 2909
Date d'inscription : 20/10/2012
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
24.03.15 20:07
- Textes fédérateurs:
- Je voulais juste préciser que je n'ai pas de souci en soi avec les textes fédérateurs, et que je peux les apprécier, mais j'aime pas quand, bien souvent sur Internet, il n'y pas de contexte avant et/ou quand il n'y a pas de moyens plus concrets d'action évoqués. Et là ce que je n'aime pas trop, par exemple, c'est le fait que le texte dise ceci :
A vous qui n’êtes, ni fille, ni mère, ni sœur, ni épouse,
A vous qui n’êtes, ni femmes dans l’ombre d’un grand homme, ni petites mains de la guerre, ni forces arrières,
A vous qui êtes maîtresses de votre condition et combattantes pour vos droits,
A vous qui êtes femmes,
L’heure est venue de prendre nos responsabilités et de nous battre ensemble, avec témérité et détermination, pour la grande lutte féministe.
En fait, quand j'y réfléchis, je crois que si je n'aime pas trop ça c'est parce que je me suis souvent retrouvée à lire des textes motivants en mode "unissons-nous" mais à propos desquels je me suis aperçue, au cours de la lecture, que j'étais pas du tout d'accord avec les idées avancées... Ça m'amènait du coup à être moins motivée qu'au départ je crois...
Edit :
Je vois aussi les choses comme ça.La Chatte a écrit:Il me semble que quand elles précisent qu'elle ne veulent pas castrer tout le monde, ce n'est pas pour caresser les hommes dans le sens du poil mais expliquer aux femmes (car c'est à elles seules que ce texte s'adresse) ce que "féminisme" signifie, à savoir une lutte contre un système et non lutte contres les hommes. Ré-expliquer ça n'est pas inutile quand on voit le nombre de femmes qui disent ne pas aimer les féministes ou ne pas l'être parce que les féministes sont des vilaines qui haïssent les humains à pénis.
Même si je suis quand même assez d'accord avec l'analyse d'eloiz dans le fond, y'en a marre de devoir toujours passer par la case "lezhommescépadéméchants" pour fédérer.
- Agatha ChristaAncien⋅ne
- Messages : 285
Date d'inscription : 09/05/2014
Au contraire de toi Arrakis, je trouve ce texte Féministe dans la mesure il se veut fédérateur (alors que les féministes se divisent ou s'opposent), dynamique et (re)vivifiant, sans concession envers toutes les formes larvées ou manifestes du pouvoir patriarcal omniprésent (lois, religions, mentalités liées aux us et coutumes...) et universel.Arrakis a écrit:L'extrait du manifeste des FEMEN publié sur Libération ... est super violent et tout sauf féministe de mon point de vue...
Evidemment, si ce texte ne s'adresse qu'à des Françaises, il peut paraître peu intéressant quoiqu'il peut tenir lieu de "piqûre de rappel" bien utile ; en ce qui me concerne je pense que la lutte ne fait que commencer...
Mais si ce texte est traduit dans beaucoup de langues, il peut s'avérer motivant et réveillera peut-être des consciences, éveillera des "vocations"
Ce n'est peut-être pas pour culpabiliser mais pour secouer un peu les femmes qui ont à tort une piètre opinion d'elles parfois?Arrakis a écrit:Mais j'ai l'impression que la culpabilisation opérée dans le texte...
Je suis d'accord avec les principaux concepts :
"A vous qui n’êtes ni fille": effectivement, je ne me sens pas d'une lignée (ni par mon père ni par ma mère) mais une individue à part entière, je n'ai pas à reproduire ce qu'a vécu ma mère...à mener ma vie comme mes parents, même si j'aime mes parents, ou pire à perpétuer les habitudes de mes ancêtres...
"A vous qui n’êtes, ni femmes dans l’ombre d’un grand homme, ni petites mains de la guerre, ni forces arrières" : oui des guerres n'ont été gagnées que grâce aux travaux non négligeables des femmes et il y a peut-être une allusion aux soldates (russes entre autre) dont certains misogynes se moquent en prétendant qu'elles se sauvent à l'arrivée de l'ennemi, ce qui est faux (alors que bien des hommes d'ailleurs ont de tout temps été déserteurs...)
"A vous qui êtes maîtresses de votre condition" : ah ! enfin redonner le vrai sens du mot "maîtresse", être sa propre cheffe (et oublier la connotation sexuelle qu'on lui a plaquée)
"Combattantes pour vos droits" : oui, charité bien ordonnée commence par soi-même et pourtant des femmes préfèrent se faire exploser pour que les hommes puissent continuer à exploiter les autres femmes...
"Trop longtemps, nous sommes restées ignorantes à la souffrance de nos semblables" : exemple, 300 jeunes filles enlevées pour être vendues comme esclaves, je n'ai pas vu tant de mobilisation que ça en France, ni dans le monde entier (après on ne nous dit pas tout peut-être ?)
"Dans le monde nouveau que nous bâtirons, aucune opprimée ne saurait devenir ni bourreau ni tyran. "
Il n'est peut-être pas inutile de le crier haut et fort car c'est l'un des principaux arguments des vielles barbes qui veulent garder les femmes en soumission, prétextant qu'elles veulent dominer le monde.
"Vous qui êtes femmes, vous qui êtes fières de votre sexe et accomplies, vous êtes féministes et devez être responsables du sort de toutes vos semblables"
C'est peut-être maladroitement dit, mais pour ma part je ne fais pas la différence entre un-e trans et un-e cis-e, c'est Madame ou Monsieur, de naissance ou par choix, donc une femme trans est femme et est fière de son sexe ressenti comme féminin depuis toujours ; si c'est un homme trans, il peut être féministe au nom de ce qu'il a subi quand avait l'apparence d'une femme ? Enfin, il me semble ?
"Car, être femme et féministe devrait être aussi évident qu’être humain et humaniste"
C'est ce que je pense depuis toujours : Une vraie femme (toute personne qui se sent femme) ne peut-être que féministe ! Si au pire ce n'est pas pour elle-même, au moins pour sa fille, sa soeur, sa mère, sa compagne, c'est dans ce sens que peuvent s'exprimer les liens familiaux.
C'est une forme rhétorique pour rassembler (elles doivent se sentir seules)Arrakis a écrit:Sinon, je trouve le passage du "à vous" au "nous" intéressant : ça revient à dire "nous sommes l'élite, rejoignez-nous sur nos bases
- InvitéInvité
Vu le groupe dont ça vient, je suis plus que méfiante. Je ne pense pas avoir la même vision du féminisme que les femen. Et je n'ai aucune envie de les rejoindre (racisme par exemple).
Pour moi, le féminisme devrait être évident pour les hommes aussi tout comme je trouve que l'anti-racisme ou l'anti-spécisme sont des nécessités évidentes alors que je ne souffre (en direct) ni du racisme, ni du spécisme.Car, être femme et féministe devrait être aussi évident qu’être humain et humaniste.
- Judy Squires—
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Agatha Christa a écrit:
"A vous qui n’êtes, ni femmes dans l’ombre d’un grand homme, ni petites mains de la guerre, ni forces arrières" : oui des guerres n'ont été gagnées que grâce aux travaux non négligeables des femmes et il y a peut-être une allusion aux soldates (russes entre autre) dont certains misogynes se moquent en prétendant qu'elles se sauvent à l'arrivée de l'ennemi, ce qui est faux (alors que bien des hommes d'ailleurs ont de tout temps été déserteurs...)
(mes italiques)
C'est vrai qu'on ne saurait imaginer chose plus honteuse que de refuser de faire la guerre, et qu'il faut nous féliciter chaudement de la participation de femmes aux massacres nationalistes. On touche là encore à ce qui fait de pire dans la réappropriation de la masculinité : si des misogynes voient l'infériorité sociale des femmes dans le fait de n'y pas contribuer, c'est alors qu'il nous faut bien affirmer que nous sommes prêtes à mourir et tuer pour un drapeau, un peuple ou une nation !
Des femmes qui désertent... Si seulement c'était vrai, et pas qu'à la guerre d'ailleurs !
- Agatha ChristaAncien⋅ne
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Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
25.03.15 11:46
Mon propos était juste de dénoncer la désinformation des mascu qui manipulaient l'opinion publique : soldates, donc engagées militaires, qui auraient fui devant l'ennemi (pas vérifié), alors que la désertion durant une bataille est un acte humain, non particulièrement féminin.Judy Squires a écrit: "...C'est vrai qu'on ne saurait imaginer chose plus honteuse que de refuser de faire la guerre, et qu'il faut nous féliciter chaudement de la participation de femmes aux massacres nationalistes."
On est bien d'accord ; le problème étant bien que les femmes sont souvent les premières sur certains fronts (durant la/les révolutions) donc viriles, fortes, et les mascu se servent d'elles, profitent de leur abnégation, parfois les flattent afin qu'elles se sacrifient, pour les dénigrer juste après ou continuer de dénigrer les femmes en général dans la société.Judy Squires a écrit:"Des femmes qui désertent... Si seulement c'était vrai, et pas qu'à la guerre d'ailleurs !
- InvitéInvité
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
25.03.15 12:03
Je rejoins tout à fait l'analyse d'Arrakis pour ma part !
Et je bugge un peu sur certaines phrases qui ont été dites sur le fil, comme :
Alors les deux citations ne sont pas de la même personne hein, mais quelle illustration...entre le côté "culpabiliser les femmes" ("qu'elles arrêtent de se détester", vraiment ? et "qu'elles arrêtent de correspondre à ce qu'on attend d'elles", youpi la nouvelle injonction...non parce que si le féminisme pouvait me laisser le droit de m'épiler si je veux, d'avoir la sexualité que je veux, même hétéro, même soumise sexuellement, ne pas m'engueuler parce que je manque de confiance en moi et n'aime pas faire de bruit ou déranger les gens, bein ça m'arrangerait quoi*) et le côté "ne jamais nommer les hommes en tant que tels, c'est toujours les "machos" ", à part tout ça, c'est cissexiste (c'est pas parce que tu as un chromosome Y que tu es un homme) et ça me pose problème aussi au niveau de la psychophobie, le "folles".
* Je dis "je" mais cette phrase n'est pas si personnelle que ça, c'est un "je" général.
Et je bugge un peu sur certaines phrases qui ont été dites sur le fil, comme :
Moi aussi ça me saoule de voir des femmes marcher avec ceux qui les oppriment, ça me saoulent de voir des femmes rire à des blagues sexistes, ça me saoule de voir des femmes adopter les critères masculins pour juger les autres femmes, ça me saoule cette absence TOTALE de solidarité, cette complicité avec le systeme, cette obtempération, j'ai envie que les femmes fassent du bruit, quelles arretent de sexcuser, quelles arretent de sautodétester elle meme et entre elles, quelles arretent davoir honte, de se sentir inférieur, plus petite, moins capable, quelles arretent de sepiler, de correspondre a ce quon attend delles. Jai envie dune armée de folles, une armée de bruyantes, une armée de désinhibées.
C'est trop facile de dire que les discriminations sont juste le fait de la totalité des hommes. Ce ne sont pas les hommes qui discriminent, ce sont les machos. La machisme est une tendance partagée par certains hommes et certaines femmes, il n'est pas transporté par le chromosome Y, c'est une influence sociale qui peut être corrigée.
Alors les deux citations ne sont pas de la même personne hein, mais quelle illustration...entre le côté "culpabiliser les femmes" ("qu'elles arrêtent de se détester", vraiment ? et "qu'elles arrêtent de correspondre à ce qu'on attend d'elles", youpi la nouvelle injonction...non parce que si le féminisme pouvait me laisser le droit de m'épiler si je veux, d'avoir la sexualité que je veux, même hétéro, même soumise sexuellement, ne pas m'engueuler parce que je manque de confiance en moi et n'aime pas faire de bruit ou déranger les gens, bein ça m'arrangerait quoi*) et le côté "ne jamais nommer les hommes en tant que tels, c'est toujours les "machos" ", à part tout ça, c'est cissexiste (c'est pas parce que tu as un chromosome Y que tu es un homme) et ça me pose problème aussi au niveau de la psychophobie, le "folles".
* Je dis "je" mais cette phrase n'est pas si personnelle que ça, c'est un "je" général.
- OmniiaAncien⋅ne
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Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
25.03.15 13:54
Je suis plutôt d'accord avec le post de Grussie. Concernant le deuxième passage cité, dire que le souci ce sont juste "les hommes et les femmes machos" c'est complètement dépolitiser la question, c'est ne pas parler des rapports de classe, des privilèges, etc. et ça revient à ne se centrer que sur les individus et la déconstruction personnelle (évaluée on ne sait pas comment) dans sa tête...
- Arrakis—
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Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
25.03.15 14:27
Pour précision, vu que je ne l'avais pas explicité dans mon 1er message : ma méfiance concernant le racisme ne vient pas du manifeste lui même, mais des actions / prises de positions passées des Femen ; notamment leur action devant l'ambassade de Turquie, parce que les turcs seraient les touristes sexuels les plus actifs : "Bromide Deactivation Action: The Picket outside the Turkish Republic Embassy. Turkish citizen are the most active sexual tourists in our country."
Pour le côté inclusif/fédérateur, écrire "vous, rejoignez-nous" est très différent de "battons-nous ensemble" à mes yeux.
Concernant la fierté face à son sexe, je pars du principe qu'un groupe comme les FEMEN connait la différence entre sexe (organe sexuel) et genre ("sexe social"). Je n'ai pas de solution miracle pour être compréhensible et concise, mais en l'état la formule pose problème.
(parce que toutes ne sont pas fières de leur sexe, qu'elles soient cis' ou trans', qu'elles aient une vulve ou pas...).
J'avoue que je me méfie aussi parce que les FEMEN sont
Les poitrines des femmes qui sont comme symbole clé des mouvements (pour les droits) des femmes, ça me laisse aussi assez méfiante.
Concernant le passage sur les mecs : c'est dépolitisé comme souligné ci-dessous, et surtout, ça tranche complètement avec le discours sur les femmes (nommées responsables, en tant qu'individues, du sort de leurs semblables). Je ne voudrais surtout pas d'un texte qui clame que la libération des femmes viendra des hommes, par contre, je pense qu'il est nécessaire de désigner également leurs responsabilités individuelles, en particulier dans un tel contexte. Le "choc des tournures" créée un double standard ici.
D'accord, mais c'est différent de "baisser la tête"... (" vous qui baissez la tête et acceptez à demi-mot les injustices, vous êtes féministes et devez être responsables du sort de toutes vos semblables." : dans l'idéal, oui, chacune est responsable pour les autres... Mais on "baisse la tête" en général quand on n'a pas les armes pour la relever, en fait. Mettre la pression supplémentaire de cette "responsabilité" sur la gueule de celles qui "baissent la tête" n'apporte rien, ni à leur estime de soi, ni leurs possibilités de réactions.)Moi aussi ça me saoule de voir des femmes marcher avec ceux qui les oppriment, ça me saoulent de voir des femmes rire à des blagues sexistes, ça me saoule de voir des femmes adopter les critères masculins pour juger les autres femmes, ça me saoule cette absence TOTALE de solidarité
Pour le côté inclusif/fédérateur, écrire "vous, rejoignez-nous" est très différent de "battons-nous ensemble" à mes yeux.
Concernant la fierté face à son sexe, je pars du principe qu'un groupe comme les FEMEN connait la différence entre sexe (organe sexuel) et genre ("sexe social"). Je n'ai pas de solution miracle pour être compréhensible et concise, mais en l'état la formule pose problème.
(parce que toutes ne sont pas fières de leur sexe, qu'elles soient cis' ou trans', qu'elles aient une vulve ou pas...).
J'avoue que je me méfie aussi parce que les FEMEN sont
- Spoiler:
- ou du moins étaient, d'après la lecture que j'ai faite de leur site quand je les ai découvertes,
Symbol of feminity, sans discours sur la réappropriation des trucs "assignés aux femmes", sans rien pour les dénaturaliser, je n'aime pas trop. (Ca ne m'empêche pas de considérer qu'il y a beaucoup de choses super à faire concernant la réappropriation du "féminin", et la lutte contre la dévalorisation permanente de tout ce qui est considéré comme tel).Flower crown is a symbol of femininity and proud insubmission, a crown of heroism.
Body-poster is the truth delivered by the body by means of nudity and meanings inscribed on it.
FEMEN’s logotype is Ф, a Cyrillic letter, the shape of which is similar to women’s breasts that are the key symbol of the women’s movement FEMEN.
Les poitrines des femmes qui sont comme symbole clé des mouvements (pour les droits) des femmes, ça me laisse aussi assez méfiante.
Concernant le passage sur les mecs : c'est dépolitisé comme souligné ci-dessous, et surtout, ça tranche complètement avec le discours sur les femmes (nommées responsables, en tant qu'individues, du sort de leurs semblables). Je ne voudrais surtout pas d'un texte qui clame que la libération des femmes viendra des hommes, par contre, je pense qu'il est nécessaire de désigner également leurs responsabilités individuelles, en particulier dans un tel contexte. Le "choc des tournures" créée un double standard ici.
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
25.03.15 14:36
Bon alors désolée je bloque là-dessus Mais de toute façon d'autres disent bien ce que je pense sur le reste.Agatha Christa a écrit:"A vous qui n’êtes ni fille": effectivement, je ne me sens pas d'une lignée (ni par mon père ni par ma mère) mais une individue à part entière, je n'ai pas à reproduire ce qu'a vécu ma mère...à mener ma vie comme mes parents, même si j'aime mes parents, ou pire à perpétuer les habitudes de mes ancêtres...
C'est pas une question de lignée pour moi, c'est un fait, je suis la fille de quelqu'un, et ça me dérange pas. Et je comprends qu'on puisse ne pas ressentir la même chose, mais si c'est un texte qui se veut fédérateur il rejette quand même d'emblée toutes les personnes qui comme moi ne sont pas dérangées de se dire fille de. Et encore fille de ça me dérange un peu oui, mais soeur c'est plutôt une fierté, c'est même un concept que j'étendrais au-delà des liens "du sang". Je vois pas en quoi être la fille de ma mère ferait que je sois pas une individue à part entière... Je mets certainement pas dans la filiation les mêmes implications que le patriarcat, mais c'est pas une raison pour qu'elle disparaisse complètement non plus (brr avec toutes ces dernières années le simple fait d'utiliser le mot filiation me fait me sentir sale ).
Oui alors non justement c'est pas Madame ou Monsieur. Y a des gens qui ne sont ni homme ni femme. Et puis franchement, je suis pas spécialement fière de mon sexe, ni de mon genre. La fierté est pas vraiment le mot qui convient. Je m'en tamponne un peu d'être une meuf, je suis même pas sûre de vraiment en être une. C'est le patriarcat qui y donne de l'importance.Agatha Christa a écrit:"Vous qui êtes femmes, vous qui êtes fières de votre sexe et accomplies, vous êtes féministes et devez être responsables du sort de toutes vos semblables"
C'est peut-être maladroitement dit, mais pour ma part je ne fais pas la différence entre un-e trans et un-e cis-e, c'est Madame ou Monsieur, de naissance ou par choix, donc une femme trans est femme et est fière de son sexe ressenti comme féminin depuis toujours ; si c'est un homme trans, il peut être féministe au nom de ce qu'il a subi quand avait l'apparence d'une femme ? Enfin, il me semble ?
Et comme je suis surprise que personne l'ait dit avant moi : humanisme = caca."Car, être femme et féministe devrait être aussi évident qu’être humain et humaniste"
(edit : Arrakis a posté entre-temps, pas encore lu, désolée si doublon)
- AraignéeAncien⋅ne
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Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
25.03.15 19:17
La plus meurtière, ancienne et génocidaire des oppressions, c'est pas plutôt celle des animaux non-humains ?FEMEN a écrit:Celle qui mettrait fin à la plus meurtrière, et à la plus ancienne des oppressions, celle du système patriarcal sur les femmes. Cette révolution mettra en lumière le plus grand génocide de l’histoire de l’humanité
Parce qu'il est évident que pour les Françaises, le féminisme est un acquis qui n'appelle qu'à de petites "piqûres de rappel", contrairement aux pays barbares et arriérés où les consciences ont besoin d'être "éveillées" ?Agathe Christa a écrit:Evidemment, si ce texte ne s'adresse qu'à des Françaises, il peut paraître peu intéressant quoiqu'il peut tenir lieu de "piqûre de rappel" bien utile ; en ce qui me concerne je pense que la lutte ne fait que commencer...
Mais si ce texte est traduit dans beaucoup de langues, il peut s'avérer motivant et réveillera peut-être des consciences, éveillera des "vocations"
Néo-colonialisme, racisme, tout ça...
- chrislaBleu⋅e
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Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
25.03.15 20:29
Toutes les réactions et le manifeste lui même m'interpelle...
Tout d'abord le manifeste, trop autoritaire peut-être mais se voulant visiblement choc pour sensibiliser toutes les femmes sur leur rôle dans l'investissement féministe... manifeste choc violent et direct mais pour une femme qui cherche le chemin vers sa liberté de penser sans influence extérieure cela ressemble à un Everest à franchir alors qu'elle se sens capable de ne passer que le pic du midi...
Après les réactions, notre liberté d'être ne passera que par nous les femmes, nous nous plaignons à juste titre que la société nous infantilise soyons responsable de nos envies. Cette culpabilité ressentie peut nous pousser à réfléchir sur l'incidence de notre comportement sur nos conditions de vie c'est vrai que le manifeste femen fait très grégaire mais nous ne sommes pas obligées de nous exprimer seins nus pour être entendues (enfin je l'espère) mais il y a plusieurs façon de mener une guerre... et nous serons obligées de nous battre pour nos droits .
Tout d'abord le manifeste, trop autoritaire peut-être mais se voulant visiblement choc pour sensibiliser toutes les femmes sur leur rôle dans l'investissement féministe... manifeste choc violent et direct mais pour une femme qui cherche le chemin vers sa liberté de penser sans influence extérieure cela ressemble à un Everest à franchir alors qu'elle se sens capable de ne passer que le pic du midi...
Après les réactions, notre liberté d'être ne passera que par nous les femmes, nous nous plaignons à juste titre que la société nous infantilise soyons responsable de nos envies. Cette culpabilité ressentie peut nous pousser à réfléchir sur l'incidence de notre comportement sur nos conditions de vie c'est vrai que le manifeste femen fait très grégaire mais nous ne sommes pas obligées de nous exprimer seins nus pour être entendues (enfin je l'espère) mais il y a plusieurs façon de mener une guerre... et nous serons obligées de nous battre pour nos droits .
- LoïzBanni·e
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Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
25.03.15 20:45
- HS quote araignée:
- Araignée a écrit:
La plus meurtière, ancienne et génocidaire des oppressions, c'est pas plutôt celle des animaux non-humains ?
Parce que tu considères que les animaux qui se bouffent entre eux selon la loi de la chaine alimentaire s'oppriment entre-eux?
En suivant la logique de l'histoire, avant "d'opprimer les animaux" les humains ont d'abord du se reproduire, donc etre en société, aucune société égalitaire entre homme et femme n'a été trouvé par les scientifiques donc l'oppression des femmes par les hommes précède l'exploitation animale par les humains.
Et le terme génocide s'applique aux catégories humaines, pas animales.
Beaucoup de critiques des femens sur ce forum je vois... Pour ma part je trouve qu'il y a du positif et du négatif dans ce groupe. Le positif c'est la mise en lumière indéniable de la lutte féministe qu'elles permettent grace à leur mode d'action. Le négatif: elles ont un coté faites ce que je dis pas ce que je fais, et elles jouent le jeu du patriarcat (cf: avant d'être autorisée à l'ouvrir, être un minimum bandante. Voir à ce sujet l'article de Mona Chollet avec lequel j'étais daccord à l'époque de sa publication -> http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-03-12-Femen ).
- Agatha ChristaAncien⋅ne
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Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
25.03.15 21:44
Néo-colonialisme ? Racisme ? Il ne faut pas le prendre dans ce sens : "piqûre" de rappel c'est une (piètre) métaphore pour rappeler justement que rien n'est jamais acquis et que les jeunes filles/femmes en Europe et USA pensent que le féminisme n'a plus raison d'être.Araignée a écrit:Parce qu'il est évident que pour les Françaises, le féminisme est un acquis qui n'appelle qu'à de petites "piqûres de rappel", contrairement aux pays barbares et arriérés où les consciences ont besoin d'être "éveillées" ?
Néo-colonialisme, racisme, tout ça...
et "texte motivant ...qui pourra éveiller des "vocations" : en fait, c'est que dans beaucoup de pays, bon nombre de femmes ne demandent qu'à se libérer, accéder enfin aux mêmes droits que les hommes (si elles obtenaient le droit de vivre, de respirer, de voir le soleil etc ce serait déjà "énorme" ) et les motiver à se rassembler et à se battre peut être positif (et motiver les hommes aussi puisse qu'ils sont du côté des oppresseurs).
Racisme ? Ba je ne sais pas... mais ce je sais, c'est que chaque jour je peux remercier le ciel... ou la Terre d'être née en France.
Ceci dit je ne suis pas une inconditionnelle des Femens, il y a sans doute à redire à la manière dont elles mènent "leurs actions" et voir de plus près ce qui les a motivées ; mais dans leur texte, je trouve qu'il y a pas mal de points positifs.
- LoïzBanni·e
- Messages : 74
Date d'inscription : 03/03/2015
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
25.03.15 22:45
Grussie je ne peut pas te laisser dire que je culpabilise les femmes. Ce n'est pas vrai. Ni que mon propos est une illustration de [...] (je ne sais pas quoi, tu n'as pas fini ta phrase :/)
Le passage en question est très personnel, c'est un truc que j'ai à peu près toujours pensé, tôt dans l'adolescence, avant d'avoir lu des théoriciennes féministes. Je ne peux pas laisser qualifier cela "d'injonction faite aux femmes".
Par ailleurs le terme d'injonction est très populaire depuis quelques temps et employé à toutes les sauces or il faudrait à mon avis l'étudier de plus près. Une injonction vient du pouvoir, elle est donnée par qui détient le pouvoir. Quand des opprimées parlent à des opprimées, je suis pas sur que le terme d'injonction puisse s'appliquer. Un peu comme la remarque de la fausse GS sur le machisme. On ne peut pas parler de "machisme" de manière indifférenciée lorsque ce sont les femmes ou les hommes qui adoptent cette attitude. D'un coté on a ceux à qui cela bénéficie de l'autre celles que cela déssert.
Le passage en question est très personnel, c'est un truc que j'ai à peu près toujours pensé, tôt dans l'adolescence, avant d'avoir lu des théoriciennes féministes. Je ne peux pas laisser qualifier cela "d'injonction faite aux femmes".
Par ailleurs le terme d'injonction est très populaire depuis quelques temps et employé à toutes les sauces or il faudrait à mon avis l'étudier de plus près. Une injonction vient du pouvoir, elle est donnée par qui détient le pouvoir. Quand des opprimées parlent à des opprimées, je suis pas sur que le terme d'injonction puisse s'appliquer. Un peu comme la remarque de la fausse GS sur le machisme. On ne peut pas parler de "machisme" de manière indifférenciée lorsque ce sont les femmes ou les hommes qui adoptent cette attitude. D'un coté on a ceux à qui cela bénéficie de l'autre celles que cela déssert.
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Manifeste FEMEN [trigger warning : culpabilisation]
25.03.15 23:51
Non. Mais je considère que les animaux qui se prétendent plus intelligent-e-s que les autres et doué-e-s de raison, qui sont en meilleure santé avec un régime végétar/lien et qui continuent à non seulement tuer mais aussi torturer, mutiler, emprisonner d'autres animaux pour une simple question de goût et d'habitude (et de fric, surtout), sont des oppresseurs de la pire espèce, ça oui !eloiz a écrit:Parce que tu considères que les animaux qui se bouffent entre eux selon la loi de la chaine alimentaire s'oppriment entre-eux ?
Il existe des sociétés égalitaires entre hommes et femmes, au jour d'aujourd'hui, en fait. Elles sont rares, ce sont des sociétés dites primaires, de chasseurs-cueilleurs (et donc de gens ne pratiquant pas l'élevage, donc n'exploitant pas les animaux...). Un peu à l'instar de Charles Patterson, je crois que le patriarcat, la pratique de l'élevage, le fait de hiérarchiser les êtres vivants (étrangers valant moins que sa propre ethnie, femmes valant moins que les hommes, animaux non-humains valant moins que les animaux humains) et aussi les violences éducatives sont étroitement liées.eloiz a écrit:En suivant la logique de l'histoire, avant "d'opprimer les animaux" les humains ont d'abord du se reproduire, donc etre en société, aucune société égalitaire entre homme et femme n'a été trouvé par les scientifiques donc l'oppression des femmes par les hommes précède l'exploitation animale par les humains.
Aucun scientifique n'a mis en évidence le fait que les humain-e-s préhistoriques étaient déjà sexistes, et très franchement, j'en doute fort.
De plus, le texte des Femen parle de la plus "meurtière" des oppressions. Même si déterminer la gravité d'une oppression en comptant le nombre de mort-e-s est un peu réducteur, la plus meurtrière des oppressions reste celle des humains sur les autres animaux. Ca se compte en millions de vies chaque jour.
Spécisme.eloiz a écrit:Et le terme génocide s'applique aux catégories humaines, pas animales.
(D'ailleurs si on n'avait pas inventé l'élevage, on n'aurait pas inventé l'eugénisme et donc on n'aurait jamais eu l'idée des génocides. CQFD.)
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