Bxl - mardi 19/01, 19h Ciné-discussion sur la prostitution

Mis sur pied par une ancienne prostituée, le nouveau collectif Utsopi entend faire valoir les droits des travailleurs du sexe.
Le tout premier collectif des travailleurs du sexe vient d’être mis sur pied en Belgique. Personnes prostituées, acteurs et actrices pornos, masseurs et stripteaseurs s’unissent pour faire valoir leurs droits. Baptisée Union des Travailleu(r)ses du Sexe Organisé(e) s pour l’indépendance (Utsopi), ce nouveau mouvement entend représenter aussi bien les femmes que les hommes et les transsexuels.

"Pour le moment, nous rassemblons plus d’une vingtaine de membres, principalement sur Bruxelles et Liège. Nous venons à peine de commencer avec notre petit réseau, mais nous allons mettre des affiches et faire du porte-à-porte pour nous faire connaître", explique Sonia Verstappen, l’une des initiatrices du collectif Utsopi. Cette ancienne prostituée qui a notamment collaboré avec Espace P ne désavoue pas le travail des associations de terrain. Mais elle souhaitait malgré tout créer une nouvelle plateforme permettant de faire entendre la voix des travailleurs du sexe soucieux de défendre leurs droits.

À ce titre, le collectif Utsopi entend dénoncer la véritable "chasse aux putes" qui s’organise dans plusieurs grandes villes; l’attitude "dogmatique" de la ministre des Droits des Femmes Isabelle Simonis (PS) qui considère toute prostitution comme une violence faite aux femmes. Enfin, les personnes prostituées indépendantes veulent contrer le courant abolitionniste qui prône la pénalisation des clients de la prostitution.

La première initiative concrète d’Utsopi se déroulera le 15 décembre à Saint-Josse pour dénoncer la politique menée par le bourgmestre Emir Kir (PS). Pour rappel, le socialiste vient d’adopter un règlement qui interdira, à partir du mois de mars 2016, l’ouverture des carrées durant la nuit et le dimanche, et ce pour lutter contre la traite humaine dans le quartier Nord.

"Il y a déjà des lois qui existent pour lutter contre ce problème. Il n’a qu’à les faire appliquer. Au lieu de ça, Emir Kir réclame de nouveaux certificats de conformité pour lesquels il faut attendre quatre mois. On rend la vie des prostituées impossible sous prétexte que cette activité entraînerait de l’insécurité. Mais en l’empêchant de se dérouler ici, on va juste créer un déplacement de l’activité qui sera dès lors moins visible et moins contrôlable", déplore Sonia Verstappen.

"Pour le moment, nous rassemblons plus d’une vingtaine de membres, principalement sur Bruxelles et Liège.