- Jean-MiBanni·e
- Messages : 22
Date d'inscription : 03/07/2016
Pourquoi les femmes sont plus petites que les hommes
04.07.16 20:22
Chez les mammifères, un mâle dépense beaucoup moins d'énergie qu'une femelle pour sa descendance, cela dû au faible coût de production des gamètes et de son investissement parental souvent allégé ou absent. Ainsi, il cherchera à multiplier ses partenaires sexuels pour mieux répandre ses gènes dans l'espèce (d'où la fréquence de la polygynie).
Pour la femelle, c'est bien différent : elle doit supporter une grossesse plus ou moins longue et généralement devra endosser seul la responsabilité de l'élevage et du succès de survie de sa progéniture (très coûteux en énergie). C'est pourquoi, limité en nombre de descendants, elle aura une préférence pour se reproduire avec des mâles aux « meilleurs gènes ».
On remarque que chez à peu près toutes les espèces, la proportion entre mâles et femelles est équivalente : ces deux stratégies sexuelles différentes imposent donc la reproduction d'un nombre mineur de mâles (les « meilleurs ») au détriment des autres. C'est la concurrence entre mâles pour le droit à la reproduction.
Cette concurrence crée un principe bizarre souvent opposé à la sélection de survie, appelé sélection sexuelle (ou sélection reproductive). En résumé, les mâles possédant un avantage reproductif par rapport aux autres produisent plus de descendants. Cet avantage, au fil des générations, s'intensifie pour donner lieu à ce qu'on appelle le dimorphisme sexuel : « ensemble des différences morphologiques entre les mâles et les femelles. »
Les différences physiques entre les mâles et les femelles chez la plupart des espèces, s'expliquent donc essentiellement par le fait de la sélection sexuelle, que les mâles sont calibrés pour être compétitifs entre eux pour la reproduction.
En outre, les avantages sont de deux natures :
- les avantages qui permettent de rendre les mâles séduisants aux yeux des femelles (par exemple, les couleurs extravagantes des oiseaux mâles) ;
- les avantages qui permettent aux mâles de s'arroger les femelles en évinçant ses compétiteurs.
Ces derniers expliquent les différences de poids et de taille fréquemment observés chez les espèces. En effet, le conflit entre mâles se réglant souvent en combat, il est vraisemblable de penser que la plus grande taille d'un mâle par rapport à l'autre accroît ses chances de s'en sortir vainqueur dans une lutte. Il se reproduit plus et le caractère avantageux "plus grande taille" se répand et s'intensifie : au fil du temps, les mâles deviennent plus grands que les femelles, par voie de sélection sexuelle. Où les espèces se concentrent en harem, la sélection sexuelle agit davantage du fait de la plus grande densité des mâles, qui entraîne une plus grande concurrence. Parfois, cet écart entre la taille des mâles et des femelles, si rien ne l'empêche, prend des proportions démesurées, comme c'est le cas chez les éléphants de mer, où un mâle peut peser jusqu'à quatre fois plus qu'une femelle...
Cependant, le caractère "plus grand, plus fort", bien que généralisé, n'est pas universel : chez les chevaux, par exemple, où les étalons se battent davantage avec des coups et des morsures plutôt qu'avec des bousculades, c'est l'agilité qui prime sur la force. Les mâles ne grandissent pas, et le dimorphisme sexuel entre juments et étalons est très peu marqué.
Parfois, lorsque la femelle est plus grande que le mâle, on parle de dimorphisme sexuel inversé : cela est dû cette fois-ci à la sélection naturelle, ou de survie, qui augmente la taille des femelles plus que la sélection sexuelle n'agit sur les mâles. Chez les oiseaux de proie, les femelles sont plus grandes et plus lourdes que les mâles, cela dû à une nécessité de mieux transporter les ovaires fécondées dans les airs (par exemple, les Aigles royaux).
Le paradoxe ici, c'est qu'un avantage reproductif est rarement un avantage de survie. Ainsi, les mâles, du fait de leur corpulence qui demande un plus grand apport calorique, sont les premières victimes des pénuries alimentaires. Les mâles compétiteurs, en combattant, se blessent, vainqueurs ou perdants, et sont donc plus sensibles aux maladies et aux prédateurs.
On peut citer quelques cas de dimorphisme sexuel contraires à la capacité de survie : les énormes bois des cerfs, déjà très coûteux en énergie, qui les ralentissent pour fuir quand ils s'aventurent dans les bois ; les queues des paons, qui rendent leur vol difficile ; le surpoids des lions, qui les rendent inaptes à la chasse.
Les mâles favorisés par la sélections sexuelle (capacité à se reproduire) auront donc tendance à mourir plus précocement que les mâles favorisés par la sélection naturelle (capacité à survivre) : pourtant, avant de mourir, ils répandront leurs gènes « reproducteurs » davantage car leur descendance sera accrue.
C'est une vrai aporie : en effet, la survie, le bien-être des êtres vivants, sera toujours supplanté par la capacité à se reproduire vite et bien ! Sans imaginer le stress et les conditions de vie lamentables que doivent s'infliger les mâles polygynes... Au final, seuls les résultats comptent, et ce sont ceux qui répandent le mieux leurs gènes, même si ces gènes ne sont pas les mieux adaptés pour la survie, qui l'emportent. « La sélection naturelle est apparemment sans défense contre des génotypes qui sont des reproducteurs à succès. » Néanmoins, la sélection sexuelle est toujours encadrée par la sélection naturelle : les mâles aux gènes reproducteurs contrariant abusivement leur survie au point de diminuer leur nombre de descendants seront toujours éliminés.
Les femelles, généralement non affectées par la sélection sexuelle, sont néanmoins indirectement victimes de cette compétition sexuelle continuelle entre les mâles : ces derniers, pour assurer le maintien de leurs atouts reproductifs, épuisent les sources d'énergie au détriment de leur survie et celle de la progéniture.
En règle général, chez les mammifères, on peut dire que les femelles sont des « survivantes » et les mâles des « reproducteurs » !
Chez l'être humain, je me pose cette question : pourquoi le dimorphisme sexuel persiste ? En effet, dans des sociétés civilisées, la sélection sexuelle n'a pas lieu d'être. Sans compter que les femmes, poussés par la sélection naturelle, devraient déjà avoir dépassé les hommes ! En effet, la bipédie est censée entraîner avec elle une augmentation de la corpulence et de la taille des femmes afin d'élargir le pelvis et faciliter la parturition (périlleuse avec une petite taille), à la manière des oiseaux de proie femelles qui grossissent pour mieux transporter leurs gros ovaires fécondées ! Alors, pourquoi ?
Chez les Homo erectus, bipèdes, on sait que les femmes et les hommes avaient la même corpulence : cela d'une part avec l'agrandissement des femmes et d'autre part le relâchement de la compétition entre hommes. Qu'est-ce qui fait que, chez l'homo sapien, cela ne s'applique ?
Deux explications : une forme de sélection sexuelle (un peu comme la sélection artificielle chez les animaux d'élevage) présente dans les cultures humaines ; des inégalités dans les apports alimentaires entre hommes et femmes qui auraient empêchaient la croissance de ces dernières.
Dans très peu de couples on trouve l'association femme-grandes/hommes-petits. Cela serait un genre de sélection sexuelle influé par la culture, qui concerne le choix des deux sexes. Les femmes préfèrent les hommes grands (même si la taille n'a aucun avantage pour la survie) car ce serait un critère de sélection sexuelle et signe d'une position sociale élevée. Les hommes, eux, ayant le pouvoir, auraient « sélectionné » les femmes les plus jolies, les plus dociles, les moins grandes,... plutôt que les plus pugnaces ou les plus intelligentes ! Sans compter qu'une femme de petite taille est moins susceptible de se défendre contre la violence masculine.
Depuis l'aube de la civilisation, peut-être avant, les hommes oppriment les femmes : la quantité d'apport alimentaire, et notamment protéique, n'est donc évidemment plus devenue égale. L'alimentation insuffisante et carencée des femmes aurait empêché leur croissance. C'est ce qu'on remarque chez les milieux sociaux : la taille moyenne des bourgeois est toujours supérieure, d'une dizaine de centimètres au moins, à la taille des personnes issues des milieux populaires.
Dans un contexte de sélection naturelle optimale, sans les interférences culturelles, le dimorphisme sexuel au sein de l'espèce humaine devrait avoir disparu, ou du moins être encore plus réduit qu'aujourd'hui. Darwin à ce sujet disait : « [les hommes] maintiennent les femmes dans un état bien plus abject que ne le fait n'importe quel animal. »
La taille supérieure des hommes sur les femmes n'est que le reflet d'une réalité culturelle qui dure depuis des millénaires...
Pour la femelle, c'est bien différent : elle doit supporter une grossesse plus ou moins longue et généralement devra endosser seul la responsabilité de l'élevage et du succès de survie de sa progéniture (très coûteux en énergie). C'est pourquoi, limité en nombre de descendants, elle aura une préférence pour se reproduire avec des mâles aux « meilleurs gènes ».
On remarque que chez à peu près toutes les espèces, la proportion entre mâles et femelles est équivalente : ces deux stratégies sexuelles différentes imposent donc la reproduction d'un nombre mineur de mâles (les « meilleurs ») au détriment des autres. C'est la concurrence entre mâles pour le droit à la reproduction.
Cette concurrence crée un principe bizarre souvent opposé à la sélection de survie, appelé sélection sexuelle (ou sélection reproductive). En résumé, les mâles possédant un avantage reproductif par rapport aux autres produisent plus de descendants. Cet avantage, au fil des générations, s'intensifie pour donner lieu à ce qu'on appelle le dimorphisme sexuel : « ensemble des différences morphologiques entre les mâles et les femelles. »
Les différences physiques entre les mâles et les femelles chez la plupart des espèces, s'expliquent donc essentiellement par le fait de la sélection sexuelle, que les mâles sont calibrés pour être compétitifs entre eux pour la reproduction.
En outre, les avantages sont de deux natures :
- les avantages qui permettent de rendre les mâles séduisants aux yeux des femelles (par exemple, les couleurs extravagantes des oiseaux mâles) ;
- les avantages qui permettent aux mâles de s'arroger les femelles en évinçant ses compétiteurs.
Ces derniers expliquent les différences de poids et de taille fréquemment observés chez les espèces. En effet, le conflit entre mâles se réglant souvent en combat, il est vraisemblable de penser que la plus grande taille d'un mâle par rapport à l'autre accroît ses chances de s'en sortir vainqueur dans une lutte. Il se reproduit plus et le caractère avantageux "plus grande taille" se répand et s'intensifie : au fil du temps, les mâles deviennent plus grands que les femelles, par voie de sélection sexuelle. Où les espèces se concentrent en harem, la sélection sexuelle agit davantage du fait de la plus grande densité des mâles, qui entraîne une plus grande concurrence. Parfois, cet écart entre la taille des mâles et des femelles, si rien ne l'empêche, prend des proportions démesurées, comme c'est le cas chez les éléphants de mer, où un mâle peut peser jusqu'à quatre fois plus qu'une femelle...
Cependant, le caractère "plus grand, plus fort", bien que généralisé, n'est pas universel : chez les chevaux, par exemple, où les étalons se battent davantage avec des coups et des morsures plutôt qu'avec des bousculades, c'est l'agilité qui prime sur la force. Les mâles ne grandissent pas, et le dimorphisme sexuel entre juments et étalons est très peu marqué.
Parfois, lorsque la femelle est plus grande que le mâle, on parle de dimorphisme sexuel inversé : cela est dû cette fois-ci à la sélection naturelle, ou de survie, qui augmente la taille des femelles plus que la sélection sexuelle n'agit sur les mâles. Chez les oiseaux de proie, les femelles sont plus grandes et plus lourdes que les mâles, cela dû à une nécessité de mieux transporter les ovaires fécondées dans les airs (par exemple, les Aigles royaux).
Le paradoxe ici, c'est qu'un avantage reproductif est rarement un avantage de survie. Ainsi, les mâles, du fait de leur corpulence qui demande un plus grand apport calorique, sont les premières victimes des pénuries alimentaires. Les mâles compétiteurs, en combattant, se blessent, vainqueurs ou perdants, et sont donc plus sensibles aux maladies et aux prédateurs.
On peut citer quelques cas de dimorphisme sexuel contraires à la capacité de survie : les énormes bois des cerfs, déjà très coûteux en énergie, qui les ralentissent pour fuir quand ils s'aventurent dans les bois ; les queues des paons, qui rendent leur vol difficile ; le surpoids des lions, qui les rendent inaptes à la chasse.
Les mâles favorisés par la sélections sexuelle (capacité à se reproduire) auront donc tendance à mourir plus précocement que les mâles favorisés par la sélection naturelle (capacité à survivre) : pourtant, avant de mourir, ils répandront leurs gènes « reproducteurs » davantage car leur descendance sera accrue.
C'est une vrai aporie : en effet, la survie, le bien-être des êtres vivants, sera toujours supplanté par la capacité à se reproduire vite et bien ! Sans imaginer le stress et les conditions de vie lamentables que doivent s'infliger les mâles polygynes... Au final, seuls les résultats comptent, et ce sont ceux qui répandent le mieux leurs gènes, même si ces gènes ne sont pas les mieux adaptés pour la survie, qui l'emportent. « La sélection naturelle est apparemment sans défense contre des génotypes qui sont des reproducteurs à succès. » Néanmoins, la sélection sexuelle est toujours encadrée par la sélection naturelle : les mâles aux gènes reproducteurs contrariant abusivement leur survie au point de diminuer leur nombre de descendants seront toujours éliminés.
Les femelles, généralement non affectées par la sélection sexuelle, sont néanmoins indirectement victimes de cette compétition sexuelle continuelle entre les mâles : ces derniers, pour assurer le maintien de leurs atouts reproductifs, épuisent les sources d'énergie au détriment de leur survie et celle de la progéniture.
En règle général, chez les mammifères, on peut dire que les femelles sont des « survivantes » et les mâles des « reproducteurs » !
Chez l'être humain, je me pose cette question : pourquoi le dimorphisme sexuel persiste ? En effet, dans des sociétés civilisées, la sélection sexuelle n'a pas lieu d'être. Sans compter que les femmes, poussés par la sélection naturelle, devraient déjà avoir dépassé les hommes ! En effet, la bipédie est censée entraîner avec elle une augmentation de la corpulence et de la taille des femmes afin d'élargir le pelvis et faciliter la parturition (périlleuse avec une petite taille), à la manière des oiseaux de proie femelles qui grossissent pour mieux transporter leurs gros ovaires fécondées ! Alors, pourquoi ?
Chez les Homo erectus, bipèdes, on sait que les femmes et les hommes avaient la même corpulence : cela d'une part avec l'agrandissement des femmes et d'autre part le relâchement de la compétition entre hommes. Qu'est-ce qui fait que, chez l'homo sapien, cela ne s'applique ?
Deux explications : une forme de sélection sexuelle (un peu comme la sélection artificielle chez les animaux d'élevage) présente dans les cultures humaines ; des inégalités dans les apports alimentaires entre hommes et femmes qui auraient empêchaient la croissance de ces dernières.
Dans très peu de couples on trouve l'association femme-grandes/hommes-petits. Cela serait un genre de sélection sexuelle influé par la culture, qui concerne le choix des deux sexes. Les femmes préfèrent les hommes grands (même si la taille n'a aucun avantage pour la survie) car ce serait un critère de sélection sexuelle et signe d'une position sociale élevée. Les hommes, eux, ayant le pouvoir, auraient « sélectionné » les femmes les plus jolies, les plus dociles, les moins grandes,... plutôt que les plus pugnaces ou les plus intelligentes ! Sans compter qu'une femme de petite taille est moins susceptible de se défendre contre la violence masculine.
Depuis l'aube de la civilisation, peut-être avant, les hommes oppriment les femmes : la quantité d'apport alimentaire, et notamment protéique, n'est donc évidemment plus devenue égale. L'alimentation insuffisante et carencée des femmes aurait empêché leur croissance. C'est ce qu'on remarque chez les milieux sociaux : la taille moyenne des bourgeois est toujours supérieure, d'une dizaine de centimètres au moins, à la taille des personnes issues des milieux populaires.
Dans un contexte de sélection naturelle optimale, sans les interférences culturelles, le dimorphisme sexuel au sein de l'espèce humaine devrait avoir disparu, ou du moins être encore plus réduit qu'aujourd'hui. Darwin à ce sujet disait : « [les hommes] maintiennent les femmes dans un état bien plus abject que ne le fait n'importe quel animal. »
La taille supérieure des hommes sur les femmes n'est que le reflet d'une réalité culturelle qui dure depuis des millénaires...
- shunAncien⋅ne
- Messages : 637
Date d'inscription : 10/04/2015
Re: Pourquoi les femmes sont plus petites que les hommes
04.07.16 21:37
C'est une idée bien amenée et intéressante ! Je n'ai pas de réponse, mais en tout cas c'est à étudier ... Merci pour ta contribution !
- IridaceaAncien⋅ne
- Messages : 2950
Date d'inscription : 12/05/2015
Re: Pourquoi les femmes sont plus petites que les hommes
04.07.16 21:43
Sur le dysmorphisme sexuel entre hommes et femmes, il y a ce documentaire.
J'ai un certain nombre de remarques sur ton texte.
Déjà, c'est dommage de ne pas évoquer dans quelle proportion le dysmorphisme sexuel existe (en pourcentage des espèces connues concernées), et notamment en fonction du groupe auquel les espèces se rattachent.
Autre chose qui est un peu dommage, c'est que j'ai l'impression que dans ton argumentaire, polygynie et dysmorphisme sexuel sont forcément associés ; or les raisons évolutives qui les justifient ne sont pas nécessairement liées : les oiseaux mâles ont souvent des plumes plus colorés que les femelles, mais leur organisation sociale n'est pas nécessairement polygyne. Je dis ça parce que tu commences à parler des mammifères, puis tu continues en parlant des espèces : du coup je ne comprends pas si l'argumentaire est censé s'appliquer à l'ensemble du monde animal ou aux mammifères seuls.
Comme tu le soulignes, sélection de survie et sélection sexuelle sont deux mécanismes qui s'opposent en apparence. Après, il me semble que la première est favorable à l'espèce, alors que la seconde est favorable à l'individu.
Dans la section « c'est du détail mais je suis une personne très chiante », ceci m'interroge :
Ce passage m'a un peu perturbé :
J'ai aussi trouvé l'hypothèse intéressante. Ceci dit, est-ce qu'elle est corroborée par des études, des résultats ? Par exemple, l'apport énergétique des hommes et des femmes du passé (dissemblables, selon l'hypothèse) a-t-il été estimé ?
J'ai un certain nombre de remarques sur ton texte.
Déjà, c'est dommage de ne pas évoquer dans quelle proportion le dysmorphisme sexuel existe (en pourcentage des espèces connues concernées), et notamment en fonction du groupe auquel les espèces se rattachent.
Autre chose qui est un peu dommage, c'est que j'ai l'impression que dans ton argumentaire, polygynie et dysmorphisme sexuel sont forcément associés ; or les raisons évolutives qui les justifient ne sont pas nécessairement liées : les oiseaux mâles ont souvent des plumes plus colorés que les femelles, mais leur organisation sociale n'est pas nécessairement polygyne. Je dis ça parce que tu commences à parler des mammifères, puis tu continues en parlant des espèces : du coup je ne comprends pas si l'argumentaire est censé s'appliquer à l'ensemble du monde animal ou aux mammifères seuls.
Comme tu le soulignes, sélection de survie et sélection sexuelle sont deux mécanismes qui s'opposent en apparence. Après, il me semble que la première est favorable à l'espèce, alors que la seconde est favorable à l'individu.
Dans la section « c'est du détail mais je suis une personne très chiante », ceci m'interroge :
Corrige-moi si je me trompe, mais la sélection sexuelle ne fait-elle pas partie de la sélection naturelle ? Est-ce que ce ne serait pas plus exact de dire que la sélection sexuelle est limitée par la sélection de survie ?Jean-Mi a écrit:Néanmoins, la sélection sexuelle est toujours encadrée par la sélection naturelle : les mâles aux gènes reproducteurs contrariant abusivement leur survie au point de diminuer leur nombre de descendants seront toujours éliminés.
Ce passage m'a un peu perturbé :
Ce ne sont pas plutôt les ovules qui sont fécondés ?Jean-Mi a écrit:Chez les oiseaux de proie, les femelles sont plus grandes et plus lourdes que les mâles, cela dû à une nécessité de mieux transporter les ovaires fécondées dans les airs (par exemple, les Aigles royaux).
Est-ce que c'est une affirmation ou une interrogation ? Dans le premier cas, comment peut-on évaluer le stress de ces mâles et son impact sur leurs conditions de vie ? Et a-t-on effectué ce travail d'évaluation ?Jean-Mi a écrit:Sans imaginer le stress et les conditions de vie lamentables que doivent s'infliger les mâles polygynes...
Qu'est-ce que tu appelles la civilisation ? Et qu'est-ce qu'il y avait avant, du coup ?Jean-Mi a écrit:Depuis l'aube de la civilisation, peut-être avant, les hommes oppriment les femmes : la quantité d'apport alimentaire, et notamment protéique, n'est donc évidemment plus devenue égale.
J'ai aussi trouvé l'hypothèse intéressante. Ceci dit, est-ce qu'elle est corroborée par des études, des résultats ? Par exemple, l'apport énergétique des hommes et des femmes du passé (dissemblables, selon l'hypothèse) a-t-il été estimé ?
- Jean-MiBanni·e
- Messages : 22
Date d'inscription : 03/07/2016
Re: Pourquoi les femmes sont plus petites que les hommes
04.07.16 23:47
Les oiseaux mâles ne sont pas polygynes car ils doivent impérativement être investis parentalement : en effet, la femelle ne pourrait certainement pas assurer seule la survie de sa progéniture. Elle a besoin de l'aide de son compagnon, pour construire le nid ou protéger les œufs, par exemple, d'où la nécessité de relations monogames.
La confusion entre sélection sexuelle et sélection naturelle ne devrait pas se faire ; Darwin insistait sur ce point, car la sélection sexuelle se distingue de la sélection naturelle car ses adaptations ne donnent aucun avantage pour la survie, mais uniquement pour la reproduction.
Je n'en sais trop rien, mais si la sélection sexuelle était confondue avec la sélection naturelle, alors les adaptations qu'elle apporte devrait être plutôt qualifier, si il n'y a aucun avantage et que l'adaptation se définit par l'octroi d'un avantage, de "maladapations" ?
Dans la Nature, en règle générale, on pourrait dire que les femelles sont "parfaites" car seule la sélection naturelle (capacité à survivre) les modèle. Les mâles, en revanche, minés par des millions d'années de compétition, sont pleins de défauts !
Je dis "avant" car Alain Testart, ethnologue, dans son Essai sur les fondements de la division sexuelle du travail chez les chasseurs-cueilleurs, affirme que les dernières populations de chasseurs-cueilleurs montrent les prémices d'une inégalité entre les sexes : cela n'aurait rien à voir avec la mobilité réduite des femmes du fait leurs grossesses, ou de raisons biologiques, ça serait en fait uniquement dû à des croyances. Il y aurait un lien, universel (qui se rencontre chez des Indigènes d'Amazonie comme chez les Inuits) et mystique, entre le sang menstruel des femmes et le sang des animaux...
Dans notre démocratie occidentale, l'égalité alimentaire n'a été acquise que depuis la seconde guerre mondiale, grand maximum... Encore aujourd'hui, les femmes ne s'alimentent pas de la même manière que les hommes, elles mangent aussi moins de protéines animales. Peut-être que cela est aussi dû à la culture (archétype de beauté féminine : minceur, maigreur ; archétype de beauté masculine : athlétique).
Corrige-moi si je me trompe, mais la sélection sexuelle ne fait-elle pas partie de la sélection naturelle ? Est-ce que ce ne serait pas plus exact de dire que la sélection sexuelle est limitée par la sélection de survie ?
La confusion entre sélection sexuelle et sélection naturelle ne devrait pas se faire ; Darwin insistait sur ce point, car la sélection sexuelle se distingue de la sélection naturelle car ses adaptations ne donnent aucun avantage pour la survie, mais uniquement pour la reproduction.
Je n'en sais trop rien, mais si la sélection sexuelle était confondue avec la sélection naturelle, alors les adaptations qu'elle apporte devrait être plutôt qualifier, si il n'y a aucun avantage et que l'adaptation se définit par l'octroi d'un avantage, de "maladapations" ?
Dans la Nature, en règle générale, on pourrait dire que les femelles sont "parfaites" car seule la sélection naturelle (capacité à survivre) les modèle. Les mâles, en revanche, minés par des millions d'années de compétition, sont pleins de défauts !
Je t'avoue que je n'ai pas su comment nommer les "œufs" quand ils sont encore présents dans le oiseaux femelles.... Si quelqu'un connaît leur nom biologiqueCe ne sont pas plutôt les ovules qui sont fécondés ?
C'est une réflexion personnelle : dans les harems, le mâle dominant doit sûrement être constamment sous pression... La violence entre mâles est régulière, parfois extrême. Dans ces conditions, je pense qu'une femelle, même si sûrement terrifiée par ces mâles testostéronés et hyperagressifs, a de meilleures "conditions de vie".Est-ce que c'est une affirmation ou une interrogation ? Dans le premier cas, comment peut-on évaluer le stress de ces mâles et son impact sur leurs conditions de vie ? Et a-t-on effectué ce travail d'évaluation ?
La civilisation a commencé avec l'agriculture et l'élevage, quand des richesses ont pu être accumulées (à l'époque néolithique). Ces richesses ont entraîné l'apparition du domaine militaire, monopolisé par les hommes par divers facteurs (grossesse des femmes, intérêt reproductif d'une femme - un homme qui meurt au champ de bataille peut être, d'un point de vue reproductif, facilement remplacé -,...). Le rapport de force n'a donc plus été égale, d'où un début des inégalités des sexes.Qu'est-ce que tu appelles la civilisation ? Et qu'est-ce qu'il y avait avant, du coup ?
Je dis "avant" car Alain Testart, ethnologue, dans son Essai sur les fondements de la division sexuelle du travail chez les chasseurs-cueilleurs, affirme que les dernières populations de chasseurs-cueilleurs montrent les prémices d'une inégalité entre les sexes : cela n'aurait rien à voir avec la mobilité réduite des femmes du fait leurs grossesses, ou de raisons biologiques, ça serait en fait uniquement dû à des croyances. Il y aurait un lien, universel (qui se rencontre chez des Indigènes d'Amazonie comme chez les Inuits) et mystique, entre le sang menstruel des femmes et le sang des animaux...
Si les hommes possédaient l'ascendant sur les femmes, il est plausible que cela se soit répercuter dans les conditions alimentaires des deux sexes. Dans beaucoup de cultures humaines, les hommes, les garçons sont nourris en premier ; ce sont les femmes qui servent et mangent les restes, et cela semble tout à fait naturel. On apprend aux filles à moins manger, car ainsi elles apprennent les frustrations qu'elles auront à faire face durant leur vie.Ceci dit, est-ce qu'elle est corroborée par des études, des résultats ? Par exemple, l'apport énergétique des hommes et des femmes du passé (dissemblables, selon l'hypothèse) a-t-il été estimé ?
Dans notre démocratie occidentale, l'égalité alimentaire n'a été acquise que depuis la seconde guerre mondiale, grand maximum... Encore aujourd'hui, les femmes ne s'alimentent pas de la même manière que les hommes, elles mangent aussi moins de protéines animales. Peut-être que cela est aussi dû à la culture (archétype de beauté féminine : minceur, maigreur ; archétype de beauté masculine : athlétique).
- Jean-MiBanni·e
- Messages : 22
Date d'inscription : 03/07/2016
Re: Pourquoi les femmes sont plus petites que les hommes
07.07.16 17:28
J'ai trouvé une série de documentaires hautement intéressante sur le sujet :
Grande et petite
Allez voir !
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