Pourquoi les hommes violent

Alors, je crois qu'il y a trois grandes raisons qui expliquent le viol, et pourquoi la plupart des viols sont commis par des hommes.

Les hommes ont des pulsions sexuelles.
C'est normal, tout le monde a des pulsions sexuelles.
Le viol n'est pas de la violence gratuite, comme le serait un autre type d'agression : quoiqu'on en dise, un viol découle d'un désir, d'une pulsion, même s'il est commis sur des animaux; la volonté de dominer est généralement secondaire : un pénis n'est pas un poing.

De là, me vient la question qui fâche : est-ce qu'une femme qui montre des signes "sexuellement ostentatoires" a-t-elle plus de risques d'être victime d'une agression ? Par exemple, une femme en tenue légère (en supposant que la tenue légère est sexuellement plus attirant pour des hommes) a-t-elle plus de risques qu'une femme revêtant un voile ? Est-ce qu'un fort désir sexuel est corrélé avec fort risque d'agresser/d'être agressé ?

Les hommes sont violents.
Bien sûr, ce n'est pas parce que vous avez des pulsions sexuelles, que vous allez violer. Les pulsions sexuelles sont entièrement contrôlables. Il y a des hommes, éduqués, qui ne violent jamais. Visiblement, les hommes portés vers le viol sont aussi portés vers la violence.

Il y a aussi une violence genrée : les hommes sont généralement bien plus violents que les femmes. Il suffit de consulter des statistiques criminelles pour constater que la violence est très majoritairement masculine. 98% des prisonniers pénitenciers sont des hommes. Cela explique aussi selon moi pourquoi le viol est d'origine presque exclusivement masculine.

Les femmes n'ont pas de protections.
Aujourd'hui, c'est un fait que la plupart des hommes sont physiquement plus forts que la plupart des femmes : on peut voir le viol comme une conséquence de ce dimorphisme... Les femmes ont tendance à se sentir plus faibles et moins puissantes; peut-être que cela a aussi un effet ?

Les guerres sont toujours accompagnées de viols massifs, parce que les trois conditions évoquées sont largement exacerbées. Un soldat (toujours un homme) sait qu'il risque de mourir dans le champ de bataille, alors souvent il n'hésitera pas à se jeter sous les jupons de la première venue (pulsion sexuelle).
La guerre est caractérisée par de l'ultraviolence (violence)... Et les civils annexés par les soldats ennemis sont totalement à leur merci (impuissance) : les femmes et les enfants, qui composent la majorité des civils, deviennent alors des victimes...

Il existe dans la nature ce qu'on appelle la coercition sexuelle : c'est lorsque qu'un mâle tente d'imposer par un moyen ou à un autre l'accouplement à une femelle.
Les mâles cherchent généralement à se reproduire avec le plus de femelles possibles, tandis que les femelles veulent s'accoupler avec le meilleur des mâles ; les mâles sont sélectionnés et les femelles sélectionnent ; d'où la formule générale dans la nature : "le mâle propose, la femelle dispose".
Le problème, c'est qu'en proportions, il naît autant de mâles que de femelles. Cela signifie que des mâles ne pourront jamais se reproduire. Ces mâles frustrés, certainement pas du tout d'accord avec cette finalité, cherchent alors à s'accoupler par divers subterfuges : harcèlement, intimidation, infanticide,...., viol (même si les éthologues préfèrent ne pas utiliser ce terme pour éviter l'excès d'anthropocentrisme).
Le viol est tout de même très rare dans la nature : il concerne 0.6% de la reproduction totale, toutes espèces confondues. Il est fréquent chez les canards, les orang-outans et des espèces d'insectes.

C'est une chose spectaculaire chez les orang-outans : des mâles frustrés (parce que seul un mâle a le droit de s'accoupler) s'attaquent à des femelles immatures.
D'une part, c'est parce qu'un mâle est deux fois plus gros qu'une femelle (l'espèce est très polygyne) ; d'autre part, surtout parce ces animaux sont solitaires. Les femelles ne peuvent donc pas s'allier avec des femelles ou des mâles (pour former des coalitions comme on l'observe chez n'importe quel animal social) et sont vulnérables. Cela explique pourquoi le viol est si fréquent chez les orang-outans.

Je crois que c'est une chose qu'on appliquer chez les humains. Qu'est-ce que vous en pensez ?

C'est dommage, le titre du topic était intéressant, par contre, tu arrives, à nouveau, à dédouaner les hommes et à responsabiliser les femmes.

Le membre sur lequel portait le rapport ayant été banni en partie pour ses propos sur ce fil et d'autres, je déverrouille le fil car la question est intéressante même si le premier post ne l'est pas.

Ma réaction à ce premier post :

Jean-Mi a écrit:quoiqu'on en dise, un viol découle d'un désir, d'une pulsion, même s'il est commis sur des animaux; la volonté de dominer est généralement secondaire : un pénis n'est pas un poing.

Et puisque je le dis, c’est vrai un point c’est tout. Na !

Jean-Mi a écrit:De là, me vient la question qui fâche : est-ce qu'une femme qui montre des signes "sexuellement ostentatoires" a-t-elle plus de risques d'être victime d'une agression ?

Je précise que c’est la question qui fâche, mais je reporte quand même sur les femmes une partie de la responsabilité du viol.

Jean-Mi a écrit:Il y a des hommes, éduqués, qui ne violent jamais.

Comme si le viol était le fait d’une catégorie d’hommes particulière et qu’il n’était pas qqch de très courant quels que soient les groupes sociaux, etc.

Jean-Mi a écrit:Aujourd'hui, c'est un fait que la plupart des hommes sont physiquement plus forts que la plupart des femmes : on peut voir le viol comme une conséquence de ce dimorphisme... Les femmes ont tendance à se sentir plus faibles et moins puissantes; peut-être que cela a aussi un effet ?

Mais bon, c’est la nature, hein, rien dans la société ne pousse les femmes à se sentir faibles ni les hommes à se développer physiquement.

Jean-Mi a écrit:Les guerres sont toujours accompagnées de viols massifs, parce que les trois conditions évoquées sont largement exacerbées.

Sauf qu’il y a des études qui montrent que le but des viols est de démolir la population civile violée. (outre le fait qu’il y a, en RDC par exemple, autant d’hommes que de femmes et que c’est généralement ces dernières qui sont violées)

Jean-Mi a écrit:Il existe dans la nature (…)

Comme toujours, il en appelle à la nature.

Les violeurs n'ont pas grand chose à perdre. Le viol est faussement réprimé par la société, les condamnation sont rares et légères au regard des faits. Quant on parle de viol dans le vague, dans l'abstrait, les gentes n'ont pas de mots assez dur. Illes sont pour la peine de mort, la castration, et invoquent des représailles d'une violence extrême. Mais lorsqu'il y a des cas réels de viols, c'est la plus part du temps la parole de l'une contre celle de l'un. Et on met en doute systématiquement la parole de la victime.

Les hommes sont aussi élevés dans l'idée que les femmes leurs doivent quelque chose. De l'attention, de l'affection, du sexe, des enfants, des travaux domestiques gratuits... C'est leur du. Si on ne le fait pas ils prennent, sans égards. Ou ils se fâchent et défoulent leur colère sur nous. Et ils disposent de moyens coercitifs importants et dans tous les domaines(physique, sexuels, politique, économique, judiciaire, religieux, culturel, l'accès aux armes...), contrairement aux femmes.

Dans une étude de Nations Unies sur les violences sexuelles en Asie, on trouve quelques infos interessantes. C'est une étude exceptionnelle car elle s’intéresse au violeur et ne fait pas que constaté que les femmes sont violées par paquets de centaines de millions sur cette planète ; http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=31008&Cr=pnud&Cr1=

Cette étude confirme que la violence contre les femmes est évitable et n'est pas une fatalité », affirme le coordonateur James Lang. «La prévention est essentielle en raison de la forte prévalence du recours à la violence et est réalisable parce que la majorité des facteurs associés à l'usage de la violence par les hommes peuvent être combattus. »

L'étude conclut que les hommes commencent à perpétrer des violences beaucoup plus jeunes qu'on ne le pensait auparavant : la moitié admet l'avoir pratiqué pour la première fois à l'adolescence. La grande majorité des violeurs n'a jamais été inquiétée sur le plan judiciaire, tendance qui confirme la prégnance d'une culture d'impunité dans la région.

La raison la plus fréquemment invoquée par ces hommes est leur conviction qu'ils ont le droit d'avoir des relations sexuelles avec des femmes indépendamment de leur consentement. Plus de 80% des hommes interrogés dans les zones rurales du Bangladesh et de la Chine donnent cette réponse.

La violence contre les femmes, révèle encore l'étude, est une expression de la subordination et de l'inégalité que les femmes subissent dans les sphères privée et publiques. Elle s'inscrit le plus souvent dans un contexte plus large d'inégalités structurelles.

Ainsi, au Bangladesh et au Cambodge, les hommes qui exercent un contrôle très fort au sein du ménage sont deux fois plus susceptibles de perpétrer des violences contre une partenaire que ceux qui sont moins dominants.

Ces hommes ont le plus souvent eux-mêmes subi des violences physiques, sexuelles ou émotionnelle pendant l'enfance ou ont été témoins de violences envers leur mère. Plus de 65 % des hommes interrogés à Bougainville, en Papouasie Nouvelle-Guinée et en Chine ont déclaré avoir subi des violences psychologiques ou des négligences.

ici un blog parle de cette étude sur l'Asie :
https://sandrine70.wordpress.com/2013/09/10/quand-la-violence-se-dit-ouvertement/

    Alors ce que nous montre cette étude, ce n’est donc pas que les hommes d’Asie sont violents (ils le sont, mais à eux on leur a demandé contrairement aux autres), mais que lorsque les masques tombent, la réalité des violences est effarante. Et vient confirmer ce que disent les féministes radicales.

   Quand on se donne les moyens de poser les questions aux agresseurs, selon une méthodologie* destinée à éviter le déni, la réalité des violences sexuelles apparaît au grand jour (tout comme quand, dans la prostitution, on veut bien regarder la réalité et pas rester dans le fantasme) et les chiffres sont effrayants.

   Et en particulier ces derniers, qui sont la réponse des hommes à qui on a posé la question : pourquoi ? (ont-ils violé)

   59% pour s’amuser (« entertainment ») ! 75% pour des visions sexuelles objectifiées (« je la voulais ou j’avais envie de faire l’amour » -l’autre n’est donc qu’un instrument/objet). Et 38% de réponses, les plus parlantes : pour la punir. (et donc la maintenir dans l’état d’opprimée).

   Je propose donc que l’ONU ne se contente pas de choisir un continent « plus facile » à faire passer pour « culturellement rétrograde » et fasse pareil avec le reste du monde et l’Europe par exemple. En se donnant les moyens de poser et d’avoir des réponses à ces questions. Même si les réponses doivent faire peur.

J'ai pas retrouvé l'étude dirrectement, mes liens ne fonctionnent plus. Ci dessous un lien un peu plus complet sur cette étude :
http://www.irinnews.org/fr/report/98734/analyse-pourquoi-les-hommes-violent-en-asie-une-%C3%A9tude-des-nations-unies

Voila ce qui me viens pour l'instant, mais la question est vaste et fondamental car le viol est un des moyens les plus rependu que les hommes utilisent pour dominer et terrorisé les femmes. Les viols sont nombreux mais le harcèlement sexuel est aussi un rappel constant de cette menace et la peur du viol contraint beaucoup de femmes à limité leurs déplacements.

En tout cas aux vues de l'étude sur les violeurs asiatiques, leurs raisons principales c'est pour s'amuser, parce qu'ils avaient envie de sexe et pour nous punir. C'est tellement vile. Un quart des hommes asiatiques pensent et agissent comme ca ! Et c'est probablement pareil sur tous les continents. Les Nations unies n'ont toujours pas donné suite... l'étude date de 2013... rien ne presse les hommes peuvent continuer à s'amuser à violer tranquillement.