Le suicide a-t-il un genre ?
5 participants
- LemonBanni·e
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Date d'inscription : 14/09/2016
Le suicide a-t-il un genre ?
24.09.16 16:20
Fil divisé à partir de ce sujet.
Je suis d'accord avec ça, les chiffres sont très certainement biaisées par ce que tu décris. Malgré ça, pour qu'il y est 25% d'écart c'est que quand même les hommes sont en général plus sujet au suicide que les femmes je pense. Je ne suis pas expert mais à mon sens le suicide est avant tout une affaire de volonté plutôt que de moyen.
C'est juste mais il ne faut pas oublier que capitalisme et patriarcat sont intiment liés ! Si les agriculteurs se suicident c'est du à un faisceau de facteurs qui inclue aussi le patriarcat.
Iridacea a écrit:
Tu es au courant que les femmes sont surreprésentées par rapport aux hommes dans les cas de tentatives de suicide (elles usent généralement de méthodes moins « efficaces », car moins accès aux armes…) ? C'est d'ailleurs écrit en toutes lettres dans le lien que tu donnes.
Tu es au courant que les femmes sont surreprésentées par rapport aux hommes dans les situations de parent isolé ? Qu'une femme divorcée perd souvent son tissu relationnel suite à son divorce ? Que les femmes sont plus à risque d'être précaires, donc potentiellement isolées ?
Et j'ose croire que tu sais que l'alcoolisme et les toxicomanies en général sont loin d'être réservées aux hommes…
Je suis d'accord avec ça, les chiffres sont très certainement biaisées par ce que tu décris. Malgré ça, pour qu'il y est 25% d'écart c'est que quand même les hommes sont en général plus sujet au suicide que les femmes je pense. Je ne suis pas expert mais à mon sens le suicide est avant tout une affaire de volonté plutôt que de moyen.
Iridacea a écrit: Enfin, c'est déformer les propos des féministes que de faire croire que tous les problèmes d'une société sont imputables au seul patriarcat. Le capitalisme, le racisme, et bien d'autres, sont des structures qui expliquent d'autres aspects du monde. C'est le capitalisme qui pousse les agriculteurs à se suicider, pas le patriarcat…
C'est juste mais il ne faut pas oublier que capitalisme et patriarcat sont intiment liés ! Si les agriculteurs se suicident c'est du à un faisceau de facteurs qui inclue aussi le patriarcat.
- IridaceaAncien⋅ne
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Date d'inscription : 12/05/2015
Re: Le suicide a-t-il un genre ?
24.09.16 16:53
Je pense qu'il vaut mieux éviter de répandre des clichés sur le suicide lorsqu'on ne sait pas de quoi on parle. Pour l'écart, il faudra me démontrer plus rigoureusement que ça qu'il est effectivement significatif d'une plus grande proportion masculine au suicide. Si les femmes font plus de TS, c'est bien que les femmes ont plus tendance à avoir des envies suicidaires. L'accès à des moyens efficaces de mise à mort est genré.Lemon a écrit:Je suis d'accord avec ça, les chiffres sont très certainement biaisées par ce que tu décris. Malgré ça, pour qu'il y est 25% d'écart c'est que quand même les hommes sont en général plus sujet au suicide que les femmes je pense. Je ne suis pas expert mais à mon sens le suicide est avant tout une affaire de volonté plutôt que de moyen.
En quoi le patriarcat pousse-t-il les agriculteurs à se suicider ?Lemon a écrit:C'est juste mais il ne faut pas oublier que capitalisme et patriarcat sont intiment liés ! Si les agriculteurs se suicident c'est du à un faisceau de facteurs qui inclue aussi le patriarcat.
- LemonBanni·e
- Messages : 22
Date d'inscription : 14/09/2016
Re: Le suicide a-t-il un genre ?
24.09.16 17:58
Iridacea a écrit: Je pense qu'il vaut mieux éviter de répandre des clichés sur le suicide lorsqu'on ne sait pas de quoi on parle. Pour l'écart, il faudra me démontrer plus rigoureusement que ça qu'il est effectivement significatif d'une plus grande proportion masculine au suicide. Si les femmes font plus de TS, c'est bien que les femmes ont plus tendance à avoir des envies suicidaires.
Comment tu peux deviner que l'ensemble des femmes a plus tendance à avoir des envies suicidaires que l'ensemble des hommes ? C'est invérifiable à moins d'être télépathe ! Honnêtement je n'ai pas d'autres arguments que les chiffres officiels pour te convaincre que les hommes commettent l'irréparable plus fréquemment que les femmes. Il y sûrement des biais dans ces études, dans quelles proportions je l'ignore.
Si les hommes passent plus souvent à l'acte c'est parce que la société les conditionne à devoir paraître fort, à ne pas chercher d'aide, à intérioriser leurs sentiments. Un mec ne doit jamais perdre la face, ne doit pas pleurer, un mec ça doit être viril et solide comme un roc. Or les hommes sont aussi sensibles que les femmes mais le diktat des apparences les poussent à taire leurs émotions. Ils finissent donc par imploser lorsqu'ils n'en peuvent plus, au lieu de consulter un psychologue ou de se confier à un ami par exemple.
Les femmes parviennent plus facilement à pallier à leurs malheurs avant de franchir le point de non-retour
Iridacea a écrit: L'accès à des moyens efficaces de mise à mort est genré.
Sans rentrer dans des détails glauques : une corde c'est accessible à tous, ça fait le travail efficacement et ce n'est pas genré.
Iridacea a écrit: En quoi le patriarcat pousse-t-il les agriculteurs à se suicider ?
Ça rejoint ce que j'ai dit plus haut à propos de devoir taire ses problèmes par "fierté virile".
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
Re: Le suicide a-t-il un genre ?
24.09.16 18:20
Bienvenue Phenix
Outre un moindre accès aux armes à feu, on peut aussi prendre en compte les injonctions à la beauté faites aux femmes. Une balle dans la tête, ça fait pas un cadavre sexy alors que les médicaments ou se tailler les veines ont l'avantage de ne pas déformer les traits du visage. Or, c'est deux méthodes sont radicalement moins efficaces et plus longues ce qui implique que les secours sont plus efficaces.
Edit : 12.3 % de tentative après violences physiques ou sexuelles pour les femmes contre 4.5% pour les hommes, si après ça on me dit que le patriarcat n'a pas de profonde répercutions sur la vie des femmes...
Tronçon de ce message.
Le monde a écrit:
La pendaison est, de loin, le mode opératoire le plus utilisé. Des différences notables apparaissent toutefois entre hommes et femmes quant aux autres moyens. Les premiers utilisent beaucoup plus les armes à feu (18,3 % contre 2,6 % pour les femmes) tandis que les secondes ont recours plus massivement aux médicaments (23,2 % contre 6,2 % pour les hommes).
Outre un moindre accès aux armes à feu, on peut aussi prendre en compte les injonctions à la beauté faites aux femmes. Une balle dans la tête, ça fait pas un cadavre sexy alors que les médicaments ou se tailler les veines ont l'avantage de ne pas déformer les traits du visage. Or, c'est deux méthodes sont radicalement moins efficaces et plus longues ce qui implique que les secours sont plus efficaces.
Edit : 12.3 % de tentative après violences physiques ou sexuelles pour les femmes contre 4.5% pour les hommes, si après ça on me dit que le patriarcat n'a pas de profonde répercutions sur la vie des femmes...
Tronçon de ce message.
Araignée a écrit:Effectivement, tu n'es pas expert. Le suicide et les TS ne sont pas une affaire de volonté du tout mais de désespoir. Et l'accès ou non aux moyens pèse énormément dans la balance, tous les expert-e-s le savent, justement.Lemon a écrit:Je ne suis pas expert mais à mon sens le suicide est avant tout une affaire de volonté plutôt que de moyen.
Bref, encore une fois tu parles selon tes présupposés sans t'être penché sur le sujet. Genre brèves de comptoir quoi.
Y a-t-il des difficultés pour les hommes en patriarcat ?
26.09.16 14:58
Quand tu t'apprêtes à vider 4 litres de sang par terre t'en as un peu rien à faire de l'état de ton visage.Carol a écrit:Une balle dans la tête, ça fait pas un cadavre sexy alors que les médicaments ou se tailler les veines ont l'avantage de ne pas déformer les traits du visage.
- shunAncien⋅ne
- Messages : 637
Date d'inscription : 10/04/2015
Re: Le suicide a-t-il un genre ?
26.09.16 16:06
- TW suicide:
- @Baba Yaga = ben oui et non pour l'état du visage. J'ai connu plusieurs personnes qui se sont suicidées à des ages différents et dans des contextes familiaux différents (hommes et femmes). Et effectivement, j'ai constaté (à ma petite échelle qui vaut ce qu'elle vaut, donc qui est toute relative) que chez les femmes ayant notamment des enfants, les actes suicidaires étaient volontairement " adoucis " concernant les séquelles visibles laissées sur le corps. Du moins c'était la volonté des défuntes, notamment dans les explications qu'elles ont pu apporter sur leur choix de mort (pourquoi telle méthode et pas telle autre).
De ce que j'ai pu constater, les mères sont soucieuses de ne pas laisser " un corps choquant " avec un visage méconnaissable, ce qui explique souvent le choix de la pendaison (parce que l'état des corps de pendus est mal connu du public, en fait c'est aussi horrible que si la personne avait pris une balle, et aussi méconnaissable mais ... disons que peu de gens sont confrontés à voir des corps de pendus avant de se donner la mort, et les films ne montrent pas la réalité), des médicaments, ou du taillage de veines.
Cette préoccupation est beaucoup moins présente chez les hommes (j'ai connu plusieurs pères qui ont effectivement eu recours aux armes à feu, et qui n'ont pas expliqué le choix de leur mort à leurs enfants, ou leurs proches), même lorsqu'ils ont des enfants.
Donc oui, cette préoccupation de ne pas vouloir choquer par un aspect " trop violent " en particulier les enfants semble être quelque chose de relativement féminin (même si voilà, je ne peux pas tirer de conclusion générale).
Je suis vraiment désolée si jamais ces précisions choquent des personnes, je vais mettre un TW. J'ai été confrontée plusieurs fois à la mort de personnes suicidées et à leur " dépouille ", c'est très bizarre, et très gênant.
Bref, je pense qu'il n'y a de toute façon rien qui puisse préparer un proche à un suicide, et que rien ne peut adoucir la mort d'une personne proche.
Pour avoir vu différentes sortes de mort, et de " mises en scène " aucune n'épargne quoi que ce soit. Mais peut-être que ça soulage les personnes qui passent à l'acte c'est dur à dire.
Je pense qu'il y a aussi beaucoup de symbolique dans la manière dont on choisit de passer à l'acte, et que ça n'est pas du tout anodin. Mais là c'est plus de l'analyse qu'autre chose.
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
Re: Le suicide a-t-il un genre ?
26.09.16 19:14
Désolée d'avoir posté sans hide en partie publique, je pensais avoir été suffisamment vague pour ne pas filer de mode d'emploi à qui que ce soit.
- TW : Suicide:
- Mon expérience personnelle en matière de suicide rejoint celle de Shun, aux hommes la violence visuelle (balle, passage sous un train etc) et aux femmes le coté doux et "romantique" (j'entends par romantique la vision du suicide esthétique vendue par la fiction).
Il est évident que "Quand tu t'apprêtes à vider 4 litres de sang par terre t'en as un peu rien à faire de l'état de ton visage". Effectivement, une fois la décision prise, on a plus ce genre de considération.
Cependant, les stats que nous a fourni Lemon montre bien que les femmes sont plus réticentes à rependre leur sang sur le sol.
Il est légitime de s’interroger sur les raisons de cette réticence. Iridacea avance l'explication d'un plus faible accès aux armes, Shun y ajoute la volonté d’épargner les proches, je pense que l'aspect esthétique du corps joue aussi.
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