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critique de l'utilisation du terme "cis" ?

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Matilda2.0
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critique de l'utilisation du terme "cis" ? - Page 2 Empty Re: critique de l'utilisation du terme "cis" ?

29.03.17 23:21
Je ne pense pas que Claire G. ou Aëlloon ait voulu dire qu'il n'existait aucune oppression ou problème spécifique à un groupe ou un autre. Du moins c'est ce que j'ai compris : à mon sens, elles voulaient surtout mettre en avant le fait que chacun·e vit son oppression différemment, car l'histoire, la sensibilité, l'héritage culturelle et même le caractère etc sont différents pour chacun·e.
C'est un peu la définition que je donne au féminisme intersectionnelle : considérer l'ensemble des oppressions que subissent les opprimés comme un tout et non comme des calques s'ajoutant les uns sur les autres. Le ressenti est donc primordial.

Mais la prise en compte du ressenti n'est pas forcément un frein ou un obstacle à la lutte contre le patriarcat. Au contraire, un peu comme l'on très bien dit Les Glorieuses dans la newsletter d'aujourd'hui ici il peut être un premier pas pour accepter la souffrance de l'autre même si on ne l'a jamais ressenti. En tant que femme privilégiée sur un grand nombre de points, c'est ce qui m'a permis de sortir de mon monde pour regarder et tenter de comprendre le quotidien d'autres personnes.
Et puis, mais je comprends très bien si vous ne partagez pas mon point de vue, mes valeurs et mes convictions sont surtout construites sur le même point de départ : la souffrance. Elle n'est pas statistiquement mesurable, ou difficilement, mais elle est physiquement éprouvée, elle s'ancre dans nos chairs. Certes, cela peut amener à une sorte de relativisme (tout le monde souffre) mais, combinée à de l'empathie, cette prise en compte de la souffrance devient efficace. Personnellement, elle permet de me situer dans mon monde, elle devient à la fois mon point de repère et les axes qui en découlent pour appréhender le réel. Et c'est pour cette raison que je pense que la prise en compte du ressenti est nécessaire.
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critique de l'utilisation du terme "cis" ? - Page 2 Empty Re: critique de l'utilisation du terme "cis" ?

29.03.17 23:49
Réputation du message : 100% (1 vote)
Il ne s'agit pas de nier le ressenti, c'est impossible d'ailleurs, mais de ne pas le prendre pour base de la politique, vu que pour cela il faut savoir définir justement chaque problématique de façon structurelle, sinon c'est difficile d'avoir une théorie qui se rapproche de la réalité. Il y a des faits objectifs et et des ressentis subjectifs par définition. Pour remédier aux souffrances, il faut aller aux causes profondes de cette souffrance.
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critique de l'utilisation du terme "cis" ? - Page 2 Empty Re: critique de l'utilisation du terme "cis" ?

31.03.17 11:54
Réputation du message : 100% (2 votes)
Nurja a écrit:Je suis en train de tomber sur cette vidéo (en anglais).
A un moment, elle parle des femmes, qu'elle divise entre femmes trans et femelles.
Parce que certains soucis sont communs à toutes les femmes et d'autres spécifiques à l'un ou l'autre groupe.
Étant donné qu'en anglais, le mot female n'est pas la traduction du mot femelle en français, mais s'utilise dans le sens français de femme ou féminin, cette femme est surtout en train de dire que les femmes trans ne sont pas des femmes, mais des autres choses qui y ressemblent.
Et puis, même dans le sens de femelle… Je ne suis pas devenue féministe pour être réassignée à mes organes génitaux, merci bien.


Matilda2.0 a écrit:Je ne pense pas que Claire G. ou Aëlloon ait voulu dire qu'il n'existait aucune oppression ou problème spécifique à un groupe ou un autre.
Je  suis extrêmement étonnée que tu aies compris les réponses à ces deux membres comme ceci. Est-ce que tu peux me signaler les passages que tu as interprétés ainsi ?
Matilda2.0 a écrit:Du moins c'est ce que j'ai compris : à mon sens, elles voulaient surtout mettre en avant le fait que chacun·e vit son oppression différemment, car l'histoire, la sensibilité, l'héritage culturelle et même le caractère etc sont différents pour chacun·e.
Oui, on est bien d'accord, tout le monde va vivre différemment selon plein de critères propres à chacun, etc. Personne ne dit qu'il y a une unique expérience universelle d'être femme, ou d'être trans, ou n'importe quelle autre catégorie sociale.
Mais je refuse que le ressenti soit à la base de la réflexion politique, ce qui s'illustre dans les définitions qu'on donne aux catégories sociales. Une femme n'est pas la personne qui ressent du sexisme, ou a le ressenti d'en vivre : c'est la personne qui objectivement vit la misogynie, indépendamment de ce que la personne en pense elle-même. Beaucoup de femmes ont intégré la normalité de la division genré de la société et la pensent normale ; elles continuent statistiquement à risquer plus les féminicides, les viols, la violence conjugales, l'assignation au rôle de bobonne, etc.
Matilda2.0 a écrit:Mais la prise en compte du ressenti n'est pas forcément un frein ou un obstacle à la lutte contre le patriarcat. Au contraire, un peu comme l'on très bien dit Les Glorieuses dans la newsletter d'aujourd'hui ici il peut être un premier pas pour accepter la souffrance de l'autre même si on ne l'a jamais ressenti. En tant que femme privilégiée sur un grand nombre de points, c'est ce qui m'a permis de sortir de mon monde pour regarder et tenter de comprendre le quotidien d'autres personnes.
L'empathie est bien sûr utile pour s'approcher des réalités que nous ne vivons pas. Mais en aucun cas elle ne fera tomber le patriarcat, parce qu'aucun degré d’empathie ne peut remplacer l’expérience. Compatir n’est pas pâtir. Le fait de comprendre ce que vivent les femmes racisées ne te fera jamais vivre le racisme, etc.
Quant à la souffrance comme étalon pour la construction de point de repère, bof. Ça ouvre la porte à toutes les dérives : il faut accepter comme réelles toutes les phobies décrétées par tel ou tel groupe, parce que ce dernier a une grande souffrance liée à ça. Récemment quelqu'un ici soutenait l'existence du lookisme, terrible oppression des gens qui ont un look non conforme. Alors oui, il y a des discriminations liées à l'habillement, mais en quoi la société créerait des classes d'individus, les conformes et non-conformes ? Est-ce que ce lookisme ne peut pas s'analyser différemment, par exemple dans le contexte du capitalisme, ou dans le cadre du harcèlement scolaire ?

Bref, il ne s'agit pas de dire que l'empathie et la prise en compte de la souffrance d'autrui ne sont pas politiques. Simplement, fonder son engagement dessus, c'est risquer de partir dans des dérives libérales, où chacun va revendiquer une oppression liée à sa différence, sans garantir la pertinence, la réalité d'un système lié à cette différence.
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31.03.17 14:25
la souffrance est universelle mais toute souffrance n'implique pas oppression (sociale/systemique). j'irais meme jusqu'a dire qu'il est au dela de dangereux d'oublier que bon nombres d'oppresseurs pretendent etre des victimes quand ils ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent ou quand leur victimes se defendent. le terme souffrance est tres abstrait: sans plus de precision c'est dans le meme panier la souffrance de la femme victime de viol et la "souffrance" de l'homme qui n'arrive pas a "en baiser une" et qui finit par tuer les femmes en question. c'est aussi categoriser ensemble, sans discrimination, le viol d'un enfant, et l'homme qui ne peut pas violer d'enfants sans (officiellement) risquer des repercussions legales/sociales de valeur (tres) variable.

justement, sur la pedophilie: de nombreux groupes ont ete formes par des hommes (je n'ai jamais entendu parle de pedophiles femmes politiquement organises, leur nombre est apres tout faible pour commencer) qui voulaient baisser l'age sexuel legal, parlant d'oppression de leur identite/sexualite, etc.
des personalites connues n'ont pas hesite a creer des petitions on ne peut plus officielles a ce sujet, utilisant (pseudo)science, philosophie, et autres pour tenter de justifier qu'ils n'etaient pas ce qu'ils sont.
exemple parmi d'autres: https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9titions_en_France_concernant_la_majorit%C3%A9_sexuelle
Ce document fut signé par les philosophes Michel Foucault, Jacques Derrida, Louis Althusser, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir et André Glucksmann, par le philosophe et sémioticien Roland Barthes, par l'écrivain et militant homosexuel Guy Hocquenghem, l’écrivain et cinéaste Alain Robbe-Grillet (élu membre de l’Académie française en 2004), l’écrivain Philippe Sollers, et également par des gens appartenant à divers courants politiques1.
je ne suis pas bien etonnee par la presence du mouvement post-structurel/"post-moderne". sinon, je n'ai jamais etudie beaucoup de simone de beauvoir, alors je ne sais pas quoi en penser...

en tout les cas il est crucial a mon avis de faire attention aux mots comme "souffrance" ou "identite" qui peuvent etre cries sur les toits par n'importe qui, et surtout pour n'importe quel objectif...


cela dit ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, je n'accuse personne de pro-pedophilie, je dis juste que certains concepts ne sont pas suffisant sans plus de precision pour juger de la valeur d'un probleme politique. nous sommes dans une ere ou la liberte (au sens vague et aussi manipulable que "souffrance") est galvanise comme sacre, ce qui peut etre utilise pour justifier et meme encourager pratiquement n'importe quel crime (au sens non-legal/literal) du moment qu'il y a une loi ou culture pour empecher/dissuader (officiellement) l'execution du crime.
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01.04.17 22:31
Réputation du message : 100% (1 vote)
Iridacea a écrit:
Quant à la souffrance comme étalon pour la construction de point de repère, bof. Ça ouvre la porte à toutes les dérives : il faut accepter comme réelles toutes les phobies décrétées par tel ou tel groupe, parce que ce dernier a une grande souffrance liée à ça.
Oui, c'est comme ça que "j'ai crée" la psychophobie, je ne vois pas le problème. Elle est réelle et systémique et la société entière étant profondément psychophobe, on ne peut que se baser sur la base de son vécu douloureux pour mener une lutte de concerné·e·s (ce n'est pas pour dévier du sujet, juste un contre exemple car ça m'interpelle, mais j'ai peut-être mal compris ?).
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04.04.17 1:50
Réputation du message : 100% (1 vote)
"timer"]la souffrance est universelle mais toute souffrance n'implique pas oppression (sociale/systemique). c'est un peu ça que je voulais dire aussi, sans savoir le formuler.
Pour S. de Beauvoir, je savais qu'elle avait signé cette pétition et ça m'a déçue maintenant je ne sais pas comment elle comprenait cette pétition qui est venue bien après "le 2ème sexe".

Il me semble que female veut dire femelle humaine, c'est quand même le fait que nous pouvons mettre au monde un enfant qui nous définit comme femelle. Je ne vois pas ça comme insultant.  Vous, si?
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critique de l'utilisation du terme "cis" ? - Page 2 Empty Re: critique de l'utilisation du terme "cis" ?

05.04.17 7:54
Par rapport à la pétition, il faut aussi remettre les choses dans leur contexte : à l'époque, on était en pleine "libération" sexuelle, et les dégâts de la pédocriminalité étaient beaucoup moins connus qu'aujourd'hui, du moins chez messieurs et mesdames "Tout Le Monde" (Ferenczi par exemple avait déjà mis en lumière les dégâts causés par la pédocriminalité, mais dans la société on n'en parlait pas, ou très peu.). Du coup effectivement beaucoup de gens, y compris des intellectuel-le-s et des féministes se sont retrouvé-e-s, à l'époque, sensibles aux arguments du militantisme pédophile (qui était aussi plus coriace et répandu qu'aujourd'hui).



(Et sinon, on parle de "mise bas", pas de "mise à bas". Une mise à bas, c'est quand on coupe un arbre ou qu'on fait exploser une barre d'immeuble.)
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05.04.17 16:21
Réputation du message : 100% (1 vote)
Baba Yaga a écrit:
Iridacea a écrit:
Quant à la souffrance comme étalon pour la construction de point de repère, bof. Ça ouvre la porte à toutes les dérives : il faut accepter comme réelles toutes les phobies décrétées par tel ou tel groupe, parce que ce dernier a une grande souffrance liée à ça.
Oui, c'est comme ça que "j'ai crée" la psychophobie, je ne vois pas le problème. Elle est réelle et systémique et la société entière étant profondément psychophobe, on ne peut que se baser sur la base de son vécu douloureux pour mener une lutte de concerné·e·s (ce n'est pas pour dévier du sujet, juste un contre exemple car ça m'interpelle, mais j'ai peut-être mal compris ?).
Bah non. Les proches des personnes malades psy souffrent aussi par ricochet de ces mêmes troubles (et n'hésitent pas à le crier sur tous les toits), ça n'en fait pas un groupe d'opprimés pour lesquels une lutte est valable. Ce qui fonde ce que nous appelons psychophobie, ce n'est pas exclusivement la souffrance des malades psy, mais la constatation que la société déshumanise ces derniers, que ce soit en refusant de prendre au sérieux leurs troubles ou en les enfermant dans les HP.
En somme, bien que la souffrance soit un indicateur important, elle ne peut se suffire à elle-même pour analyser une dynamique sociale.


michekhen a écrit:Il me semble que female veut dire femelle humaine, c'est quand même le fait que nous pouvons mettre au monde un enfant qui nous définit comme femelle. Je ne vois pas ça comme insultant.  Vous, si?
Selon le Cambridge Dictionnary :
female adjective (SEX) :
​belonging or relating to women, or the sex that can give birth to young or produce eggs:
She was voted the best female vocalist.
Female lions do not have manes.
Traduction:
Female a donc un double sens en anglais : le sens que les francophones donnent à femelle (celui donné par @erulelya) et le sens du mot français féminin.
On peut donc comprendre la vidéo proposée par @Nurja de deux manières :

  1. Il y a des femmes féminines et des femmes trans.
  2. Il y a des femelles et des femmes trans.

Dans le premier cas, vu que la féminité est sensée être ce qui est propre aux femmes, on dit qu'il y a des femmes femmes et des femmes trans… donc que les femmes trans sont des fausses femmes puisque dépourvues de la féminité. (Je suppose ici que la féminité est la condition féminine et pas un adjectif pour dire que les talons hauts c'est féminin, les Docs c'est masculin).
Dans le deuxième cas, entendons-nous bien : il n'y a aucun mal à rappeler que l'espèce humaine est sexuée et que les femelles portent les petits. Par contre, cela suppose de focaliser l'attention sur les organes génitaux : il y a les femelles, qui ont un utérus, des ovaires etc., et les femmes trans, qui n'en ont pas. Or il me semble assez aberrant de vouloir définir les femmes cisgenres comme personne-avec-utérus-ovaires-vagin-vulve pour les opposer aux femmes trans qui n'en ont donc pas, tout ça pour ne pas utiliser le vil mot de cisgenre. Parce que :

  • Les féministes luttent contre l'assignation des femmes (telles que conçu par l'ordre masculin) à leurs organes génitaux, ce qui les ramène à leur fonction d'utérus pour pondre des gosses et de vagin pour être baisées par les hommes. Faire une division politique entre femmes en utilisant un vocabulaire biologisant, c'est, sous couvert d'objectivité, ramener le fait d'être femme aux organes génitaux.
  • Ce faisant, on refuse d'analyser ce qu'est qu'être une femme (en patriarcat), et on adhère in fine au refrain essentialisant qui veut que les organes génitaux déterminent notre essence d'homme ou de femme. Pour le dire autrement : on est femme parce que l'on vit comme femme, pas parce que notre tuyauterie est d'une façon ou d'une autre.
  • J'en profite pour rappeler que si les droits reproductifs sont un enjeu féministe, c'est parce que la femme telle que conçue par le patriarcat a utérus et vagin pour le service des hommes. Les personnes-à-utérus ne sont pas maltraitées dans les services de gynéco-obstétrique parce que personnes-à-utérus, mais parce que le fait d'avoir un utérus est associé à la femme, donc à un être foncièrement inférieur, donc malmenable à plaisir.



Et ainsi, @Iridacea pondit un nouveau pavé indigeste que personne ne lira.


Dernière édition par Iridacea le 06.04.17 10:17, édité 1 fois (Raison : Précision dans la traduction)
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critique de l'utilisation du terme "cis" ? - Page 2 Empty Re: critique de l'utilisation du terme "cis" ?

05.04.17 19:20
Oh si, c'est très intéressant.
L'oppresseur fonde l'oppression en effet, je me suis juste méfié du scepticisme à se déclarer opprimé, car c'est l'oppresseur qui définit l'oppression (par exemple en disant qu'elle n'existe pas).
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06.04.17 10:05
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erulelya a écrit:J'ai vu passer une polémique assez vive sur twitter il y a quelques jours au sujet du terme "personne a utérus", l'idée globale était de l'éliminer du vocabulaire politique lors des luttes pour les droits sexuels et reproducteurs. Ou quelque chose comme ça. J'ai demandé si le terme était tout de même correct dans un contexte de violences gynécologique et obstétrique, mais je n'ai jamais eu de réponse. Qu'en est-il du coup ? Neutral
J'imagine que tu fais référence à ce discours :
Copies d'écran:
Transcription et source a écrit:https://twitter.com/Melusine_2/status/844940287306817536
Joie de l'inclusivité qui choisit de ramener les individus à leurs organes reproducteurs… COMME LE PARRIARCAT (sic) DEPUIS 8000 ans. À quel moment vous trouvez politiquement pertinent d'appeler des meufs "personnes à utérus" bordel de dieu ? On ne peut pas tenir de discours politiques, et encore moins féministes, sur les problématiques liées au sexe et à la reproduction en les considérant comme extérieures au genre et à ses classes ; en les détachant de la condition féminine. La classe des femmes existent entre autre pour servir à l’exploitation sexuelle et reproductrice. On ne peut pas penser les questions de droits reproducteurs, de santé sexuelle, de pratiques sexuelles sans les inscrire dans le genre, parce qu’elles existent PAR le genre. Le vagin, le clitoris sont des organes ignorés PARCE QU’ils sont des organes féminins (et je dis féminin pas de femmes !). On ne dispose pas de nos utérus parce que les utérus sont l’incarnation la plus absolue de la condition féminine. C’est cette condition féminine que je partage avec les femmes trans. Et c’est parfois ces organes - ignorés, rabaissés, malmenés parce que considérés comme féminins, comme incarnation du but de l’existence des femmes - que je partage avec les hommes trans.

Alors, comme le dit cette femme dont je partage l'avis : les violences gynécologique et obstétrique existent systémiquement parce l'utérus est l’incarnation la plus absolue de la condition féminine. Je pense donc qu'il est raisonnable de dire que globalement, ces violences sont le ressort de la misogynie, donc entrent dans le cadre de la lutte pour les femmes.
Ça ne veut pas dire que des hommes trans ne peuvent pas avoir besoin de soins en gynéco-obstétrique. Mais les violences qu'ils vont vivre relèvent de la transphobie : à cause de leurs organes génitaux, ils sont réassignés à leur sexe social de naissance. Et comme ces organes sont associés aux femmes, donc aux inférieures, ils peuvent vivre à ce moment de la misogynie en étant malmenés pendant les soins.
Tout ça pour dire : il est correct de dire que certains hommes trans sont concernés par les violences en gynéco-obstétrique. Mais au moment d'organiser la lutte contre ces violences, il est important d'avoir à l'esprit qu'elles existent parce que les organes concernés sont associés aux femmes. Autrement dit : la haine des organes féminins n'existe pas dans le vide, mais parce que ces derniers sont censés être ce qui distingue les femmes, ces inférieures.
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critique de l'utilisation du terme "cis" ? - Page 2 Empty Re: critique de l'utilisation du terme "cis" ?

06.04.17 12:14
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@Iridacea: je lis tous tes pavés aussi Smile et je te remercie, ils me sont souvent très utiles.
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critique de l'utilisation du terme "cis" ? - Page 2 Empty Re: critique de l'utilisation du terme "cis" ?

09.04.17 19:09
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Certaines ici croient que l'homme est supérieur à la femme, elles ont honte d'être des femmes

les femmes américaines et les femmes japonaises ne croient plus à cela depuis plusieurs années, elles ont une culture vivante et indépendante

ne croyez plus aux réalités des films romans et bande-dessinée créés par les hommes, ça fait dix milles ans qu'ils se flattent qu'ils se donne un empowerment en surévaluant leur corps leur importance pour vous

et les hommes français campent toujours leurs personnages filles en dépendance avec un homme blanc de 40 ans et plus l'amoureux au papa-look et aussi ils ridiculisent les femmes 30 ans et plus elles pleurent toujours et s'accrochent anxieusement à leur mari-papa, beaucoup de femmes françaises vieillissent mal à cause qu'elles mangent trop raffiné trop énergétique trop synthétique et les hommes français jouent avec cette image pour blesser les femmes de 30 ans et plus, ces deux images dépriment vos petites filles

alors évitez le soleil mangez fibré entier et frais buvez beaucoup et seulement de l'eau et ne lisez jamais et ne regardez jamais les histoires créées par les hommes choisissez seulement celles qui vous donnent la pêche et

créez en votre imaginaire les filles et les femmes autrement et nos corps sont beaucoup plus malléables qu'on y pense

la fille en la vidéo Babyradfem le lien au message de Nurja a vrai, je rejette les hommes qui croient à tous ce que les psychologues et les médecins leurs disent
michekhen
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critique de l'utilisation du terme "cis" ? - Page 2 Empty Re: critique de l'utilisation du terme "cis" ?

11.04.17 19:29
En Belgique, comme en Angleterre, on n'utilise plus les mots "femme enceinte", mais de "personnes enceintes".
Je ne sais pas ce qu'il en est en France?
Skander
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critique de l'utilisation du terme "cis" ? - Page 2 Empty Re: critique de l'utilisation du terme "cis" ?

11.04.17 23:20
En Suisse, du moins à ma connaissance, ça doit être femme enceinte, mais cela dépend probablement aussi si on vit dans un état catholique ou dans une des cité-états. Les cité-états ont tendance à être beaucou plus progressiste que les états ruraux en main du parti chrétien.
Skander
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critique de l'utilisation du terme "cis" ? - Page 2 Empty Re: critique de l'utilisation du terme "cis" ?

12.04.17 14:38
Ils sont des cantons, mais juridiquement des états souverains. Cela a pour conséquence que chaque canton, qui est un état, a sa propre juridiction en matière de religion et société. Et concernant les cité-états, Bâle et Genève sont l’archétype des cité-états. Personne ne le dit ainsi, mais politiquement, c’est des cas d’école. C’est la raison pourquoi la manière de penser la société et la vision du monde est extrêmement urbanisée dans ces cantons. Alors que dans le Valais, canton et république (pour prendre la titulature entière), est extrêmement rural avec plusieurs petits centres urbains. En conséquence, l’évêque de Sion et l’Eglise ont une plus grande emprise. L’UDC haut-valaisan est par exemple très catholique et porté sur la défense de la société chrétienne. Fribourg, c’est un mixte étant donné que la ville de Fribourg est assez grande pour pouvoir prendre le dessus sur la campagne, mais son historique rural et son arrière-pays en font un bastion conservateur. En somme, tout dépend dans quel canton on se trouve car chaque état adopte ses propres lois.
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14.04.17 23:59
Oui d'ailleurs on dit "primipare" pour une femme dont c'est le premier enfant, puis "multipare" à partir du deuxième.
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critique de l'utilisation du terme "cis" ? - Page 2 Empty Re: critique de l'utilisation du terme "cis" ?

18.04.17 13:52
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Reiko a écrit:Certaines ici croient que l'homme est supérieur à la femme, elles ont honte d'être des femmes
J'imagine que cette phrase fait référence à certains de mes messages. Je crois que tu fais un contresens sur mes propos : le fait d'observer que dans notre société, les hommes ont une position supérieure aux femmes (et donc qu'inversement, les femmes en ont une inférieure), ne veut pas dire que je souscris à cette hiérarchie. Sinon je ne serais pas sur un forum féministe, en fait.
Pour moi, être une femme est un rôle social, pas une identité. On peut revendiquer avoir une identité de femme, bien sûr, mais je trouve que revendiquer une identité n'a pas beaucoup d'impact sur nos conditions de vie. Et mon but, c'est améliorer ma condition de femme, pas faire reconnaître les qualités liés à la féminité.
Reiko a écrit:les femmes américaines et les femmes japonaises ne croient plus à cela depuis plusieurs années, elles ont une culture vivante et indépendante
Et les États-Unis et le Japon étant des paradis matriarcaux bien connus, cette culture est un outil de lutte remarquablement efficace contre le patriarcat.
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