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Sur le terme «abolition»

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26.07.12 18:16
Qui peut m'éclairer sur l'utilisation - qui me produit une gêne étrange - du mot «abolition». On a abolit la peine de mort car elle était instituée par la loi. La prostitution ne devrait tout simplement pas être interdite ? Ou pas ; selon les positions de chacun, mais je veux dire, la question n'est-elle pas simplement celle de son interdiction ? On ne parle pas d'abolir le vol ou le meurtre. Ce sont des interdits. Je trouve que tout le débat se ressent fortement de ce qui me paraît être une grande imprécision de langage ; pour le moins. Ce mot est à la fois grandiloquent («vous allez voir ce que vous allez voir») et irréaliste (comment abolir un crime ou un délit – si on considère que c'en est un. On combat, on réprime, on interdit ; mais «abolir» ! ... ). Il me semble que certains affrontements à ce sujet seraient plus clairs si l'on parlait d'interdiction. Peut-être qu'au commencement du débat il était question d'abolir une loi et que le terme est resté quand le débat s'est élargi. Merci de m'éclairer à ce sujet si vous le pouvez.
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Lucha
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26.07.12 18:39
On parle d'abolition, je pense que c'est parce qu'il s'agit d'une institution, contrairement au vol/meurtre.
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26.07.12 18:41
On parle bien d'abolition de l'esclavage. Et si on considère la prostitution comme de l'esclavage (ce qui est en partie le cas et qui est regroupé sous les termes de "traite des êtres humains"), c'est logique.
Abolir, c'est d'ailleurs aussi "interdire juridiquement", si on va par là : http://fr.wikipedia.org/wiki/Abolition_de_l'esclavage.
wikipédia a écrit:L’abolition de l'esclavage consiste à interdire juridiquement l'esclavage.
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26.07.12 19:49
Oui, je crois que l'assimilation avec l'esclavage explique l'utilisation du terme «abolition». Je pense que c'est de là que provient ce que je ressent comme une confusion. On pourrait avoir un débat déjà complexe sur le thème «la prostitution doit-elle interdite». Mais vient se superposer un débat très légitime mais différent qui est «la prostitution est elle intrinsèquement un esclavage» (il est évident qu'il y a une grande part d'esclavage dans la prostitution, c'est un fait qui n'est remis en question par personne, mais la question est bien de la nature intrinsèque de cette pratique dans nos sociétés). Bref, ces deux débats brûlants et utiles se parasitent l'un l'autre alors que le débat sur l'interdiction, d'une part, et sur la nature esclavagisante de la prostitution, d'autre part, permettrait de mieux comprendre les positions de chacun. Ces thématiques se répondent et peuvent être abordées bien sûr simultanément mais parler d'abolition, à mon sens, suppose clôt un débat sur la nature intrinsèquement esclavagiste de la prostitution ; or à mon sens ce débat n'est pas clôt. Faire comme s'il l'était rajoute certe une force polémique aux propos de ceux qui utilisent le terme en question mais ajoute dans le même temps beaucoup de confusion au débat ; beaucoup pourraient se rejoindre sur l'interdiction qui s'envoient à la figure procès d'intentions et autres joyeusetés à cause du débat superposé sur l'«abolition». Parlons de la nature intrinsèquement esclavagiste ou non de la prostitution ; parlons de son interdiction et éventuellement battons-nous pour l'obtenir, mais prenons conscience que le débat sur l'«abolition» suppose qu'avant ait progressé dans les consciences l'idée que la prostitution serait par nature assimilable a de l'esclavage. Ce combat d'idées est légitime, mais il me semble loin d'être gagné ; or la question du droit et du statut des prostituées réclame aussi que certains débats débouchent rapidement sur des revendications largement partagées et porteuses d'avancées concrêtes.
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26.07.12 20:14
Ce terme est largement utilisé aussi par les politiques et les médias, impossible d"y échapper, même s'il montre ses limites d'un point de vue sémantique et juridique.
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26.07.12 21:20
Je suis peut-être parano mais je pense que ce terme est utlisé du fait même du brouillage qu'il produit. D'un côté, bouffons-nous le nez sur le thème «la prostitution est-t-elle intrinsèquement un esclavage ce qui impliquerait qu'on l'abolisse». D'un autre, bien chauffés par les polémiques infinie qu'un tel débat philosophico/politique ne manquera pas de provoquer ; continuons à ramer pour nous unir, construire et promouvoir les outils intellectuels qui permettraient de produire un consensus et une bataille concrête en vue d'obtenir rapidement une véritable progression des droits des prostituées et un recul massif de la traite et du proxénétisme.
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babeil
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30.07.12 18:46
lo a écrit:Qui peut m'éclairer sur l'utilisation - qui me produit une gêne étrange - du mot «abolition». On a abolit la peine de mort car elle était instituée par la loi. La prostitution ne devrait tout simplement pas être interdite ? Ou pas ; selon les positions de chacun, mais je veux dire, la question n'est-elle pas simplement celle de son interdiction ? On ne parle pas d'abolir le vol ou le meurtre. Ce sont des interdits. Je trouve que tout le débat se ressent fortement de ce qui me paraît être une grande imprécision de langage ; pour le moins. Ce mot est à la fois grandiloquent («vous allez voir ce que vous allez voir») et irréaliste (comment abolir un crime ou un délit – si on considère que c'en est un. On combat, on réprime, on interdit ; mais «abolir» ! ... ). Il me semble que certains affrontements à ce sujet seraient plus clairs si l'on parlait d'interdiction. Peut-être qu'au commencement du débat il était question d'abolir une loi et que le terme est resté quand le débat s'est élargi. Merci de m'éclairer à ce sujet si vous le pouvez.

L'abolition d'une institution comme la peine de mort revient à supprimer le droit pour l'état de tuer. L'abolition de la prostitution consiste à faire disparaitre ou éradiquer le commerce sexuel mais sans préciser la méthode pour y parvenir. L'interdiction est une méthode parmi d'autres, mais ça n'est pas la seule. La prostitution peut être abolie par la prévention (éducation sexuelle, campagnes, propositions d'emplois, régularisations), par une lutte accrue contre le proxénétisme ou par la seule pénalisation du client, l'équivalent d'une forme de "prohibition partielle ou semi-prohibition", ou enfin par une prohibition totale que je défends consistant à réprimer tous les maillons de la chaine des réseaux mafieux du commerce de l'être humain.

Abolition de la prostitution signifie lutte contre la prostitution jusqu'à ce qu'elle n'existe plus, mais ça ne donne pas d'indication sur les moyens de lutte. C'est un objectif.
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31.07.12 10:23
Oui, mais l'utilisation de ce terme me paraît vraiment faire référence à l'esclavage. On ne parle pas d'abolir un crime ( meurtre, pédophilie, trafic d'armes ) mais bien de l'interdire. On abolit une pratique encouragée par les institutions autrement dit un «mal institutionnel» et c'est bien là la confusion qu'apporte le terme abolition. On veut non seulement – objectif 1 – interdire et lutter contre la prostitution, la traite d'humains, le proxénétisme mais aussi – objectif 2 – bien souligner que la responsabilité de tout ces maux revient aux institutions : État, entreprises, etc. qui promeuvraient l'esclavage des femmes. L'objectif 2 est légitime mais très peu partagé (sur le terme esclavage, pas sur la mysoginie des institutions qui elle ne fait aucun doute ) et fait l'objet de controverses brûlantes. L'objectif 1 est consensuel, le débat portant sur les meilleurs moyens pour y parvenir : interdiction absolue, règlementation, pénalisation du client, statut des travailleurs du sexe, etc. Je reste donc sur l'idée que le terme «abolition» devrait être réservé à un débat de nature philosophique. Pour le débat qui concerne le temps présent la question est à mon sens « faut-il interdire la prostitution et pénaliser les clients ou créer un statut des métiers de la prestation sexuelle pour reconnaître les prostituées en tant que professionnelles établies et sujets de droits».

Dit autrement : si nous avions l'objectif d'abolir le mal, le crime ou même juste le vol. on retournerait se coucher tout de suite. Le terme «abolition» se réfère donc bien à l'idée que la prostitution serait une forme d'esclavage ; malheureusement ce débat ne sera pas clôt de si tôt et nous avons besoin que ces débats nourrissent des propositions et des actions rapides. Donc séparons les deux débats chaque fois que c'est possible.
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Poulpe
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31.07.12 15:01
Pour moi, être abolitionniste c'est considérer que la prostitution est un système patriarcal, une institution. On considère alors les prostituées comme des victimes, tout comme les esclaves étaient victimes d'une institution. D'où le mot abolition Wink
c'est vrai que bizarrement les médias parlent rarement des moyens de lutte contre la prostitution que les assos abolitionnistes avancent -à part la pénalisation du client of course-

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babeil
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31.07.12 17:34
Lo, le terme d'abolition n'est pas nécessairement associé à une institution. L'abolition est l'action d'arrêter, de mettre fin à, c'est un terme général sans connotation juridique. C'est un idéal de société, peut être utopique mais ça n'est qu'une fin en soi. Quand on fait allusion à une institution telle que la peine capitale ou le mariage, l'abolition passe évidemment par une modification de la législation ou de la constitution. Mais elle peut parfaitement s'appliquer à un problème de société voire à un crime déjà puni par la loi. Par exemple, parler d'abolition de la pédophilie est tout à fait approprié. Nous savons que l'interdit n'est qu'un terme de droit qui n'implique pas que la pédophilie n'existe plus. En règle général, le crime est interdit mais il n'est pas aboli. Il ne sera aboli que lorsque toutes les solutions efficaces auront été trouvées et appliquées. De même, parler d'abolir la prostitution n'est pas synonyme d'une reconnaissance de la prostitution en tant qu'institution. Pour cela, il faudrait qu'elle soit organisée comme ce fut le cas avant 1945. Une institution est un système que l'état contrôle, ce qui est à l'opposé de la prostitution puisqu'elle est aujourd'hui totalement dérèglementée, sans limite et sans condition. La prostitution n'est qu'un droit.

C'était important pour moi d'apporter cette précision, car l'assimilation de la prostitution à l'esclavage relève moins souvent d'une compassion envers les prostituées que d'une volonté de relativiser l'histoire de la traite négrière. Symboliquement, on peut dresser de la prostitution tous les portraits que l'on veut de manière subjective et imagée, mais juridiquement parlant, la prostitution est un droit et non une institution.
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01.08.12 12:00
Je connais la signification générale du mot «abolir». Je dis simplement que ce sens «général» – sinonyme de «supprimer» me semble impossible à utiliser dans un discours un tant soit peu rationnel et juridique. C'est le sens de mes exemples sur l'abolition du mal, du crime, du vol, ... Je ne pense même pas que je voudrais d'une société où le crime aurait été «aboli» car j'ai la forte intuition que seule une société criminelle pourrait abolir le crime. Ce sont ces considérations qui expliquent ma gêne avec ce terme. Et c'est pourquoi j'essaie de comprendre comment on peut avoir l'ambition proprement délirante d'abolir un crime. Je suppose donc que le terme abolition est utilisé par ses tenants dans une acception plus restreinte. Quand on a aboli l'esclavage, on ne l'a pas supprimé ; on l'a seulement supprimé EN TANT QU'institution – ce qui a permit de le réprimer et de le réduire à un crime de droit commun. Idem pour l'abolition de la peine de mort. Là, il est encore plus clair qu'il s'agit de supprimer une peine, c'est à dire une mesure institutionnelle. On ne supprime pas le meurtre d'état par miracle ; les meurtres d'état continuent. Mais on supprime l 'institution du meurtre d'état, son caractère «officiel», public, assumé. J'imagine donc que c'est ce second sens qui est utilisé par les «abos» car le premier est à ranger dans les horizons philosopico-utopiques idéaux. Mais la pertinence de l'utilisation de ce second sens est elle-même subordonnée au fait que l'on reconnaisse que la prostitution serait PAR NATURE assimilable à l'esclavage. Ce débat — légitime — me paraît loin d'être clôt. En attendant, menons aussi des débats susceptibles de produire les idées qui porteront des actions rapides.
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01.08.12 12:15
Je n'ai pas relevé ta phrase sur «l'abolition de la pédophilie» ; le mot interdiction existe, si on utilise le mot «abolition» il faut, à mon sens, qu'il y ait une raison. Pour l'instant je n'en voit pas. Du côté des politiques je pense qu'on joue clairement sur l'idée qu'on va «éradiquer» un crime. On n'éradiquera jamais rien, sauf dans une société totalitaire. Il s'agit en fait de se payer de mots ( ça coûte oas cher ) de donner des coups de menton et de jouer les gros bras. Un crime ça s'interdit, c'est simple, tout le monde comprend ce mot. Une fois que c'est interdit, ça se combat ; avec une stratégie, des moyens, etc. Le mot abolition est à utiliser seulement pour le crime institué ( esclavage, peine de mort, ... ). Si dans un état, la pédophilie était autorisée par la loi, là, oui, on pourrait l'abolir. Mais on entend bien que cela ne suffirait pas à la supprimer.
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babeil
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02.08.12 16:50
lo a écrit:J'imagine donc que c'est ce second sens qui est utilisé par les «abos» car le premier est à ranger dans les horizons philosopico-utopiques idéaux.

J'ai participé à de nombreux débats sur le net et je peux vous affirmer qu'il n'y a pas de confusion possible sur le sens du mot abolition. Il est employé par les intervenantes dans l'idée de stopper, mettre fin à. Elles ont bien l'ambition d'abolir la prostitution ainsi que tous les crimes dont les femmes sont victimes, même si cela vous parait inconcevable. Les militantes se battent chacune avec des moyens plus ou moins limités, et certaines ne peuvent que poster des contributions afin d'apporter des idées.
Mais quel serait l'intérêt de militer ou même ne serait ce que discuter sur un forum si on part du principe que l'abolition du crime n'est qu'une utopie dangereuse de dictateur? Je ne dis pas qu'il n'y a pas une part de rêve, mais je ne vois pas où est le mal de réfléchir à des solutions démocratiques pour lutter contre les crimes raciaux ou/et sexuels. Je crois aussi qu'il ne faut pas voir l'abolition comme la quête d'une perfection absolue. On peut dire d'une certaine façon que la Suède a réussi sa mission abolitionniste en réduisant la prostitution de moitié - si les chiffres communiqués sont exacts bien entendu.
Dire qu'il faut se résigner au crime n'est qu'un discours de vieux politicards défaitistes que des personnes ayant de fortes convictions n'ont pas le droit de reprendre à leur compte. C'est le discours des anti-abolitionniste qui sous couvert de pragmatisme veulent vous faire accepter ce que vous combattez. Personne ne peut dire que le crime peut être aboli, mais personne ne peut prétendre le contraire alors que rien n'a été fait dans ce sens. Ca n'est pas un signe de paranoïa de dire que les gouvernants ne sont pas du côté des militants (anti-raciste et anti-sexiste, ceux qui se battent pour plus de justice et d'égalité). Quand ces derniers font des propositions ou des revendications, elles ne sont pas prises en compte. Donc je veux bien qu'on traite les abolitionnistes d'illuminés, mais tant que tout n'aura pas été fait contre le crime, on a le droit d'espérer voire de supposer qu'un monde moins violent est possible - et ce sans totalitarisme et avec nos libertés préservées.

Bref tout ça pour vous dire que la juxtaposition des mots abolition et prostitution n'est pas une erreur de langage et reflète bien la pensée de celles et ceux qui prononcent ces mots.
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babeil
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02.08.12 17:31
J'oubliais, si comme je l'ai dit, le terme abolition relève du langage courant, même si quand il est appliqué à une institution, cela passe forcément par une révision de la constitution, en revanche, la notion d'institution est clairement juridique et la prostitution n'en est pas une.
Et quand on abolit une institution telle que la peine de mort, le mariage ou l'esclavage, ça n'est pas seulement la fin de l'exercice de certaines pratiques par l'état, c'est la disparition définitive de ces pratiques en théorie ET sur le terrain. Je ne sais pas où vous avez été témoin d'une exécution depuis 1981, ni où vous avez vu des esclaves, mais ça n'est certainement pas sur les territoires où ces pratiques ont été abolies. Il faut bien comprendre ce qu'est une institution. Ca n'est pas un acte ordinaire, ou un crime ordinaire lorsqu'on parle d'une institution de nature criminelle. Donc la notion d'institution n'est pas un débat d'opinion, c'est un terme de droit. Ca n'est pas parce que des mariages homosexuels sont célébrés en privé que le mariage homosexuel existe, il n'existe pas puisqu'il est blanc et n'a aucune valeur juridique. Ca n'est pas parce que des crimes raciaux en série existent en france que le génocide n'a pas été aboli, ça n'est pas parce que des personnes font justice eux mêmes que la peine de mort existe encore. Ca n'est pas parce que des ghettos de type racial se constituent que l'apartheid est en train de s'implanter en france. Ca n'est pas parce que des gens sont séquestrés, battus, violés, forcés à travailler sous la menace ou physiquement parlant que l'esclavage existe encore. C'est une accumulation de graves crimes ordinaires qui n'enlève rien au fait que les personnes qui les subissent, immigrées ou non, ne sont pas des esclaves puisqu'elles sont totalement libres, leurs libertés étant définies par l'état et inscrites dans les lois françaises.

On ne peut pas pratiquer le révisionnisme du langage à tout bout de champ. Les mots ont un sens précis.
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03.08.12 5:07
Je ne sais pas qui fait du «révisionnisme du langage» mais j'ai l'impression de me retrouver d'accord avec ce que tu dis babeil. Il me semble donc juste que le débat porte sur l'interdiction ou non de la prostitution car 1- Il n'y a pas d'institution de la prostitution. 2 - L'utilisation du terme «abolition» dans un sens synonyme d'«éradication» ou de «suppression» me paraît relever du «coup de menton» politique ; de tels procédés masquant généralement une faiblesse de la volonté politique pour lutter concrètement et faire reculer le problème dont il est question. Luttons contre la prostitution soit en l'interdisant (sans pénaliser les prostituées, évidemment). Soit en l'instituant (justement) comme une profession qui ouvre des droits et une reconnaissance sociale autre que le statut de victime. Le mot abolition, dans ce cas-là n'apporte – me semble-t-il aucun sens supplémentaire utile tout en rendant le débat moins compréhensible.
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03.08.12 5:21
J'ai conscience de ne pas répondre complètement aux arguments qui m'ont été opposés. Je garde une part de doute. Mais je fatigue un peu et cette idée qu'on pourrait abolir quelque crime que ce soit ne me plaît pas. On doit lutter, chaque jour, sans jamais s'arrêter ; avec les moyens suffisants et appropriés, sans se payer de mots.
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Judy Squires

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05.08.12 17:39
Pour ce qui est de donner un cadre général de pourquoi on parle d'abolitionnisme, il n'est pas inintéressant de revenir aux origines de ce qu'était l'abolitionnisme, qui serait d'ailleurs plutôt en opposition avec ce que réclament aujourd'hui les "abolitionnistes".
La revendication de départ de l'abolitionnisme, qui fait partie de la première vague féministe (i.e. celle du XIXème, début du XXème) est l'abolition de la réglementation de la prostitution (donc l'opposition au réglementarisme), réglementation qui opérait un contrôle policier /médical (je l'ai déjà dit, pour les déviantes l'un ne va jamais sans l'autre) particulièrement sévère du corps des femmes des classes ouvrières soupçonnées de se prostituer. Cette réglementation avait été instaurée pour "lutter contre les maladies vénériennes" (et contre la syphilis en particulier) ; c'est en particulier cette réglementation qui est à l'origine du stigmate moderne de la putain, non plus pécheresse mais fléau social (comme l'homosexuel pour les hommes), non plus une activité passagère communément répandu mais un état dont on ne peut plus sortir une fois qu'on a été "marquée" comme pute. La littérature sur le sujet n'est pas trop difficile à trouver je crois (j'avais donné quelques indications sur la question dans l'autre discussion).
Ce n'est que par un glissement de sens tardif (années 60-70) et à mon sens assez malheureux (voire, un assez franc contre-sens) qu'on en arrive à la définition actuelle de l'abolitionnisme, alors que les féministes anti-abos d'aujourd'hui ne sont pas du tout réglementaristes...
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05.08.12 18:51
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Judy Squires

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05.08.12 19:45
Je ne crois pas que cela compte forcément.
Déjà parce que le travail du sexe est la seule lutte pour laquelle une partie de la gôche radicale considère qu'il est légitime de passer par dessus les revendications des travailleuSEs et de se désolidariser de leurs luttes.
D'autre part parce que ça masque le fait qu'il y a des travailleuSEs du sexe anticapitalistes (et des gentes qui les soutiennent) et qui demandent la fin du travail (de tout le travail : capitaliste, sexuel, domestique, de reproduction, bref, de l'hétérosexualité comme régime politique).
Du coup abolition du travail (projet auquel j'adhère) =/= abolition de la prostitution (qui suppose que la prostitution est un cas particulier, alors que c'est un cas général).
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06.08.12 13:21
Mais oui, exactement.
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07.08.12 15:20
Mais ça, par exemple, c'est complètement faux.
Personne de sérieux n'ignore le viol et l'esclavage sexuel subit, en permanence ou plus ou moins fréquemment, par beaucoup – voire la majorité – des prostituées. Personne de sérieux ne le nie.
On peut dire qu'il en était de même (peut-être dans une moindre mesure) dans les métiers de «gens de maison» il y a encore moins de cent ans par exemple. Aujourd'hui, ces professions sont règlementées et les abus, sans disparaître pour autant, ont diminués et sont en tout cas punis par la loi. Personne ne demande la suppression du métier de femme de ménage. Non plus que personne ne demande la légalisation du viol et de la traite que je sache.

Sauf si on considère qu'il est PAR DÉFINITION esclavagisant de proposer contre rémunération ses services sexuels.

C'est là-dessus que porte le débat. Débat utile et important qui me paraît loin d'être clôt. Ce débat ne concerne donc pas les défenseurs éventuels du viol, de la traite ou du proxénétisme. Donner du poids à sa parole en faisant semblant de le croire est de pure polémique et rend confus un débat utile. Plus grave, cela retarde la formation d'un consensus indispensable pour faire progresser rapidement et concrètement les droits et les conditions de vie des prostituées. Créons un vrai statut, protégeons contre la traite et le proxénétisme. Reconnaissons aux prostituées leur statut, leurs compétences, leur droits. Ensuite, nous pourrons débattre avec elles de l'opportunité ou non d'abolir leur profession.

J'appelle donc les abolitionistes à l'union. Acceptez de considérer que la création d'un véritable statut pour les professionnelles du sexe n'est pas incompatible avec vos objectifs. Continuons de débattre, voire de polémiquer. Mais unissons-nous pour obtenir des avancées rapides et importantes pour les prostituées.
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babeil
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07.08.12 17:30
lo a écrit: Luttons contre la prostitution soit en l'interdisant (sans pénaliser les prostituées, évidemment).

Alors ce n'est plus une interdiction. Vous dites vous même que le débat devrait porter sur le statut juridique de la prostitution, interdiction ou professionnalisation, mais vous nous ramenez à la notion d'abolition défendue par une majorité d'abolitionnistes soutenant la seule pénalisation des clients, ce qui n'est en aucun cas l'équivalent d'une interdiction. C'est tout juste ce qu'on pourrait appeler une interdiction partielle ou une semi-interdiction.
La réelle interdiction est celle que l'on applique au commerce de la drogue, qui n'est plus légalement un commerce mais devient un trafic. Elle réprime l'existence et la circulation de toute substance illicite, ce qui implique logiquement l'interdiction de vendre ou d'acheter de la drogue, mais aussi la distribution à titre gratuit voire la seule détention. C'est cette position que je défends appliquée à la prostitution. On interdit le commerce de l'être humain en interdisant vente de son propre corps, du corps d'autrui, achat d'un être humain. De plus, j'estime qu'il sera difficile d'infliger des peines dissuasives aux clients sans passer par l'interdiction (pour cela il suffit de voir ce que prévoit le projet Bousquet Geoffroy).

lo a écrit: Soit en l'instituant (justement) comme une profession qui ouvre des droits et une reconnaissance sociale autre que le statut de victime.

Je ne vois pas comment on peut lutter contre la prostitution en la professionnalisant. C'est l'effet inverse. Une reconnaissance entraîne irrémédiablement un accroissement. Je ne sais comment les anti-abolitionnistes comptent s'y prendre pour lutter contre un problème de société en libéralisant, car la libéralisation n'est pas autre chose qu'un signe d'encouragement voire d'incitation dans une société de consommation. Par quelle magie ou quel raisonnement tiré par les cheveux la prostitution reculerait en facilitant son organisation?

lo a écrit:Le mot abolition, dans ce cas-là n'apporte – me semble-t-il aucun sens supplémentaire utile tout en rendant le débat moins compréhensible.

J'ai relu tout ce que vous avez écrit et j'ai réfléchi, je comprends un peu où vous voulez en venir et je suis d'accord avec vous sur ce point. En effet, le terme abolition peut sembler un peu abstrait, c'est une manière de parler pour ne rien dire. On projette l'idéal d'une société sans prostitution, mais sans préciser les moyens, ou en invoquant des demi-mesure dont on se demande si les auteurs croient eux mêmes en leur efficacité, même si l'abolition n'est pas obligatoirement une finalité mais le parcours, la lutte pour y arriver.

D'ailleurs c'était ma perception des choses à une époque et je suis étonnée de ne pas vous avoir compris tout de suite. En effet, le débat n'est pas ou pas uniquement "pour ou contre la prostitution" mais "pour son interdiction ou sa professionnalisation". C'est plus tranché et plus clair.
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babeil
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07.08.12 18:18
lo a écrit:

Sauf si on considère qu'il est PAR DÉFINITION esclavagisant de proposer contre rémunération ses services sexuels.

C'est là-dessus que porte le débat.

Oui, mais pas seulement. Je récuse le terme d'esclavage pour les raisons expliquées ci-dessus, l'esclavage étant une institution et non un crime ordinaire. Réduire un crime contre l'humanité à un crime ordinaire est révisionniste et raciste.
En revanche, PAR DEFINITION comme vous dites, la nature même du commerce de la prostitution est une forme d'exploitation : exploitation sexuelle ET exploitation de travailleur au noir, au moins 2 délits que l'on pourrait coller aux clients MAIS à la condition que l'activité de la prostitution soit interdite. Comment peut on exploiter un travailleur au noir s'il n'y a pas officiellement de travailleur au noir, d'où l'impasse du projet Bousquet Geoffroy?

Le débat porte sur plusieurs points. Le sexe est il un travail? Son commerce est il vital ou utile? A-t-il des fins alimentaires, médicales, technologiques....? Peut on vendre l'anatomie du corps humain et par glissement des organes? Peut on réduire l'être humain à un produit marchand matériel, comme si c'était un objet?
Mes réponses sont sans hésitation : non. Ma position a été rapidement prise, et je dirais ne serait ce que logiquement ou juste par intuition, je n'ai jamais considéré qu'on pouvait tout vendre uniquement parce qu'il existait une demande sur le marché ou parce que les protagonistes seraient consentants (ou non, peu importe là n'est pas la question). Sinon ce serait la porte ouverte à la reconnaissance du commerce de toutes les drogues, des snuff movies, des armes, sous couvert de responsabilité individuelle.
Tout n'est pas possible. La réflexion doit pousser un peu plus loin que "les gens sont volontaires, ils assument". Quand il y a des morts, des violences, de la maltraitance physique ou verbale, ou même quand il s'agit seulement de défendre la dignité humaine, l'état n'a pas à attendre que les victimes se plaignent pour intervenir. Laisser crever tous les suicidaires sous prétexte que c'est leur choix, c'est se donner bonne conscience.
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07.08.12 23:02
Antisexisme a écrit:J'ai l'impression que le STRASS et autres considère qu'il y a :
- la prostitution "forcée" qui serait mauvaise
- la prostitution "choisi" qui serait un travail comme un autre, à condition de l'encadrer.

Or ça ne correspond pas à ce qui disent certaines prostituées, comme quoi il n'y aurait aucun effet dévastateur si on est dans la prostitution "choisie"...
Peut-être qu'en fait il faut considérer plus de formes :
- la prostitution forcée ;
- la prostitution « choisie » (avec des guillemets) mais destructrice ;
- la prostitution vraiment choisie et bien vécue.
Il y a trop de témoignages de personne ayant vécu cette deuxième forme de prostitution pour nier qu'elle existe, à mon avis. Mais je ne vois pas pourquoi ça impliquerait que la troisième forme n'existe pas, après tout il y a aussi plusieurs témoignages de personne disant être dans ce cas.

J'ai l'impression que les débats sont souvent un peu manichéens, comme si les prostituées (hors réseau) devaient être soient toutes détruites par leur activité, soient toutes la vivre bien. On peut quand même imaginer un peu plus de nuances, non ?

Oui, déjà, on peut demander l'abrogation du délit de racolage passif.
Yep, ça serait bien que les assos abos et non-abos s'unissent sur ce point précis pour l'obtenir rapidement.

babeil a écrit:
lo a écrit: Luttons contre la prostitution soit en l'interdisant (sans pénaliser les prostituées, évidemment).
Alors ce n'est plus une interdiction.
Si. Plus bas, vous évoquez le travail « au noir » : on est d'accord qu'il est interdit, pourtant il constitue un délit pour l'employeur seulement, pas pour l'employé (sauf cas particulier). Donc on pourrait parfaitement (je ne dis pas que je suis pour, juste que c'est une possibilité cohérente d'un point de vue légal) pénaliser les clients sans poursuivre les prostituées.
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lo
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08.08.12 1:58
Tout travailleur vend un certain usage de son corps. Je peux comprendre qu'on répugne à inclure le sexe dans la liste des fonctions organiques susceptibles de donner lieu à des prestations de services tarifées. Pour autant, je trouve que l'assimilation directe à la commercialisation d'organes ou à la traite des êtres humains est abusive. Si on doit critiquer la marchandisation des corps, on doit reconnaître continuum qui va de la commercialisation de l'usage de ses mains, de ses bras, des ses yeux, de son cerveau, etc. jusqu'à la commercialisation des usages de son sexe. Ce continuum établi, alors il faut expliquer pourquoi le commerce de prestations sexuelles diffèrerait des autres formes de vente des usages du corps. Sachant que sur le terrain des traumatismes ou de la souffrance psychique, le travail en usine ou en bureau a démontré son immense potentiel.

Et je maintiens que si vous voulez vraiment abolir la prostitution, il serait parfaitement cohérent de soutenir d'abord l'institution de cette profession. Une fois les prostituées reconnues en tant que telles comme sujets de droit, il serait alors temps d'entamer un dialogue pour progresser vers l'abolition, si c'est bien le choix vers lequel ce débat nous aura tous menés.
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