- IridaceaAncien⋅ne
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[Article] Ruptures : pourquoi on reste avec eux ?
22.08.17 12:27
Un billet sur le rôle interchangeable des femmes et le désengagement des hommes même en cas de maladie d'une femme de leur famille. Extrait :
C’est à ce point, c’est à ce prix qu’on réalise, péniblement, dans cette douleur indicible, que les femmes sont une quantité négligeable, remplaçable, interchangeable, à la limite de l’utilitaire. Un peu comme une machine à laver. Quand elle est en panne, c’est chiant ohlala. Rien ne fait pas le poids face aux besoins des hommes, même de ceux qui prétendent nous aimer. Même pas la mort d’une d’entre nous. Cette disparition serait “gênante”, parce qu’il faudrait alors se mettre en quête d’une nouvelle meuf, plus neuve, sortie d’usine, qui sentirait encore le plastique. Et qui va changer le cul de la petite ? Qui va penser aux courses ? Qui va nous sucer la teub ? Qui ? Une autre, une en bonne santé, une qui n’a pas de problèmes familiaux, une qui se taira cette fois et aura la décence de ne pas crever sous nos yeux en demandant de l’aide.
- InvitéInvité
On reste parce qu'on est dans une société hétéronormée.
On reste parce qu'on nous a appris, toute notre vie, à nous sacrifier pour les autres.
On reste parce qu'on a besoin du regard masculin (besoin appris) pour penser qu'on a de la valeur.
On reste parce qu'on est hétérocaptive, parce que l'homme qui dit nous aimer a fait tout ce qui fallait pour qu'on ne parte pas (en jouant sur ce qui fonctionne sur nous).
On reste parce qu'on nous a appris qu'on ne choisit pas son orientation sexuelle et qu'on se dit qu'on n'a pas le choix.
On reste parce qu'on se dit (inconsciemment) que les autres hommes sont encore pire (ou que celui avec qui on est n'est pas trop mauvais).
On reste parce que la société considère mal les femmes qui ne sont pas en couple...
On reste parce qu'on sait que si on part, c'est nous qui serons vues comme mauvaises.
On reste parce qu'on sait qu'on ne nous croira pas.
On reste parce qu'on sait que si on porte plainte, on nous demandera des comptes.
...
Et pourtant, il y a des femmes qui font le choix politique de devenir lesbienne et ce, depuis longtemps déjà.
Depuis longtemps, je sais que les relations intimes avec les hommes sont mauvaises pour moi et pourtant, j'y retournais toujours. Aussi parce que dans cette situation je sais comment cela fonctionne (contre l'inconnu si j'en sors).
Pendant les vacances, grâce à un entourage bienveillant (non-mixte), j'ai pu prendre la décision de devenir lesbienne. Et même si ce n'est pas facile (on ne change pas le fonctionnement qu'on a eu pendant 20 ans en deux minutes), c'est un grand soulagement. Soulagement de me dire que je n'aurais plus jamais de bitard dans mon lit.
Je suis heureuse d'être sortie de mon hétérocaptivité même si les choses ne sont pas simples.
Ca fait du bien de s'autoriser à bannir les agresseurs et autres violeurs de son intimité.
Une dernière chose : les hommes sont bien plus conscients que ce qu'on croit de quoi faire pour nous garder captives et profiter de nous.
Courage à toutes. Créer des moments en non mixité IRL est vraiment qqch de très ressourçants.
On reste parce qu'on nous a appris, toute notre vie, à nous sacrifier pour les autres.
On reste parce qu'on a besoin du regard masculin (besoin appris) pour penser qu'on a de la valeur.
On reste parce qu'on est hétérocaptive, parce que l'homme qui dit nous aimer a fait tout ce qui fallait pour qu'on ne parte pas (en jouant sur ce qui fonctionne sur nous).
On reste parce qu'on nous a appris qu'on ne choisit pas son orientation sexuelle et qu'on se dit qu'on n'a pas le choix.
On reste parce qu'on se dit (inconsciemment) que les autres hommes sont encore pire (ou que celui avec qui on est n'est pas trop mauvais).
On reste parce que la société considère mal les femmes qui ne sont pas en couple...
On reste parce qu'on sait que si on part, c'est nous qui serons vues comme mauvaises.
On reste parce qu'on sait qu'on ne nous croira pas.
On reste parce qu'on sait que si on porte plainte, on nous demandera des comptes.
...
Et pourtant, il y a des femmes qui font le choix politique de devenir lesbienne et ce, depuis longtemps déjà.
Depuis longtemps, je sais que les relations intimes avec les hommes sont mauvaises pour moi et pourtant, j'y retournais toujours. Aussi parce que dans cette situation je sais comment cela fonctionne (contre l'inconnu si j'en sors).
Pendant les vacances, grâce à un entourage bienveillant (non-mixte), j'ai pu prendre la décision de devenir lesbienne. Et même si ce n'est pas facile (on ne change pas le fonctionnement qu'on a eu pendant 20 ans en deux minutes), c'est un grand soulagement. Soulagement de me dire que je n'aurais plus jamais de bitard dans mon lit.
Je suis heureuse d'être sortie de mon hétérocaptivité même si les choses ne sont pas simples.
Ca fait du bien de s'autoriser à bannir les agresseurs et autres violeurs de son intimité.
Une dernière chose : les hommes sont bien plus conscients que ce qu'on croit de quoi faire pour nous garder captives et profiter de nous.
Je connais personnellement plusieurs femmes qui ont changé sciemment d'orientation sexuelle. La plupart ne regrettent pas.Dihya a écrit:L'orientation sexuelle n'est pas quelque chose qu'on peut changer sciemment, du moins, pas à ma connaissance.
Courage à toutes. Créer des moments en non mixité IRL est vraiment qqch de très ressourçants.
- IridaceaAncien⋅ne
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Re: [Article] Ruptures : pourquoi on reste avec eux ?
29.08.17 19:13
@Nurja : pourrais-tu développer sur le concept d'hétérocaptivité ? Je comprends à peu près ce que tu veux dire par là mais je ne l'avais jamais lu nulle part. Qui l'a créé ? Que recouvre-t-il exactement ? Si tu as un lien, ce serait super.
- InvitéInvité
Re: [Article] Ruptures : pourquoi on reste avec eux ?
29.08.17 20:29
J'ignore qui l'a créé, je l'ai entendu dans une discussion et je l'ai trouvé parlant alors je le réutilise.
Je pense que cela signifie notamment le fait qu'on imagine pas pouvoir avoir d'autres relations que des relations hétéro.
J'espère que c'est à peu près clair.
Je pense que cela signifie notamment le fait qu'on imagine pas pouvoir avoir d'autres relations que des relations hétéro.
J'espère que c'est à peu près clair.
- InvitéInvité
Re: [Article] Ruptures : pourquoi on reste avec eux ?
30.08.17 10:30
Je parle effectivement de lesbianisme politique.erulelya a écrit:Puis-je me permettre un petit hs ?Nurja a écrit:
Je connais personnellement plusieurs femmes qui ont changé sciemment d'orientation sexuelle. La plupart ne regrettent pas.
J'aime beaucoup le concept, vraiment, c'est quelque chose que je trouve génial de pouvoir décider consciemment de refuser de mettre des hommes dans sa vie/son lit.
Mais la formulation me pose problème.
Je pense que nous devrions chacun et chacune être libre de choisir.
Pour moi, c'est complètement différent de choisir qqch et de se le voir imposé par qq'un.
Je veux être libre de ne pas m'épiler. Je refuse qu'on me force à m'épile, mais je refuse aussi qu'on me l'interdise (ou qu'on force une autre personne que moi).
erulelya a écrit:S'il est possible de changer volontairement d'orientation sexuelle, ça signifie que les institution religieuses ont raison et puisqu'il suffit de le vouloir pour le faire, et leur acharnement avec leurs camps et leurs thérapies à destination des adolescents et jeunes adultes sont donc fondés.
Ce n'est pas parce qu'une chose est possible qu'il est éthique de le faire. Ce n'est pas parce que JE peux choisir que c'est OK que des personnes extérieures m'imposent quoi que ce soit. Un choix est censé être personnel.
Je ne suis pas sûre de répondre à ta question.
- IridaceaAncien⋅ne
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Re: [Article] Ruptures : pourquoi on reste avec eux ?
30.08.17 10:50
@erulelya, je ne suis pas très à l'aise avec l'argument « les thérapies de conversion postulent qu'on peut choisir son orientation sexuelle, donc il faut éviter ce terme ». Le point de vue de ces gens, c'est que l'homosexualité est un vice que l'on choisit parce que l'on cède à la tentation ; ça n'a rien à voir avec les réflexions autour du lesbianisme politique, qui réfléchissent aux moyens de fuir la subordination à la classe des hommes.
Sur ce sujet, je tiens à diffuser cet excellent billet, qui rappelle que le concept même d'orientation sexuelle (quelle qu'elle soit) est une construction sociale. Il souligne aussi qu'il est difficile de parler d'inné à ce sujet : il est peu probable que des nouveaux-nés aient des attirances sexuelles ou sentimentales au sens où on l'entend généralement.
Sur ce sujet, je tiens à diffuser cet excellent billet, qui rappelle que le concept même d'orientation sexuelle (quelle qu'elle soit) est une construction sociale. Il souligne aussi qu'il est difficile de parler d'inné à ce sujet : il est peu probable que des nouveaux-nés aient des attirances sexuelles ou sentimentales au sens où on l'entend généralement.
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