étude bidon?
4 participants
- cleindoAncien⋅ne
- Messages : 2926
Date d'inscription : 20/01/2012
étude bidon?
13.03.13 0:32
http://www.nouvelles.umontreal.ca/udem-news/news-digest/are-the-effects-of-pornography-negligible.html
une étude pourtant soutenue par le Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF), mais d'après l'article, je trouve ça tout bidon....
cherchant un peu, j'ai trouvé ça aussi mais j'ai eu la flemme de tout traduire: http://fr.scribd.com/doc/2330358/Influence-of-Sexual-Arousal-on-Decision-Making
du coup, je mets ce que j'ai glané de ci de là: http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2011/05/08/1788-le-porno-sur-internet-augmente-t-il-le-nombre-de-viols . Celle là m'interroge particulièrement parce qu'à la fin de l'article, les stats me surprennent +++ (extrait: Dans son étude, une augmentation de 10% de l'accès à internet correspond à une diminution supplémentaire de 7.3% du nombre de viols. Cet effet reste valide, même en prenant en compte d'autres facteurs explicatifs habituels (alcool, densité urbaine, pauvreté, etc.). )
une étude pourtant soutenue par le Centre de recherche interdisciplinaire sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF), mais d'après l'article, je trouve ça tout bidon....
cherchant un peu, j'ai trouvé ça aussi mais j'ai eu la flemme de tout traduire: http://fr.scribd.com/doc/2330358/Influence-of-Sexual-Arousal-on-Decision-Making
du coup, je mets ce que j'ai glané de ci de là: http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2011/05/08/1788-le-porno-sur-internet-augmente-t-il-le-nombre-de-viols . Celle là m'interroge particulièrement parce qu'à la fin de l'article, les stats me surprennent +++ (extrait: Dans son étude, une augmentation de 10% de l'accès à internet correspond à une diminution supplémentaire de 7.3% du nombre de viols. Cet effet reste valide, même en prenant en compte d'autres facteurs explicatifs habituels (alcool, densité urbaine, pauvreté, etc.). )
- Caro-lineBleu⋅e
- Messages : 11
Date d'inscription : 11/03/2013
Re: étude bidon?
13.03.13 11:55
J'ai été obligée d'étudier un peu de stats (des bases) pour un examen (et c'était douloureux...). Pour une population donnée, il faut un échantillon d'une certaine taille sinon les résultats sont complètement faussés. Mais là, le premier article parle d'une étude sur 20 personnes! (Faut voir aussi comment ils recrutent...)
- cleindoAncien⋅ne
- Messages : 2926
Date d'inscription : 20/01/2012
Re: étude bidon?
13.03.13 12:17
Je reviendrai à ce qui m'interroge , de manière plus détaillée .
- ccilooooouBleu⋅e
- Messages : 35
Date d'inscription : 30/01/2013
Re: étude bidon?
14.03.13 9:28
Le dernier lien ne fonctionne pas.
Mais moi aussi ça me parait très bancal comme étude.
Mais moi aussi ça me parait très bancal comme étude.
- cleindoAncien⋅ne
- Messages : 2926
Date d'inscription : 20/01/2012
Re: étude bidon?
14.03.13 10:25
ah? il semble bien fonctionné chez moi pourtant...
Je mets le texte en c/c et sous spoiler (c'est issu d'un blog ou site d'analyse éco, aucun rapport avec le féminisme)
Je mets le texte en c/c et sous spoiler (c'est issu d'un blog ou site d'analyse éco, aucun rapport avec le féminisme)
- Spoiler:
Mercredi, un fait divers particulièrement scabreux s'est déroulé à la gare de la Part Dieu, à Lyon : une jeune fille de 14 ans a été victime d'un viol collectif, sous les yeux d'une quinzaine d'adolescents, dont certains ont filmé la scène. En réaction, le maire de Villeurbanne a déclaré que «la circulation d’images agressives sur internet tend à banaliser des gestes d’une grande violence». Lui emboîtant le pas, Ségolène Royal a déclaré sur twitter que cela mettait en évidence la "gravité de la dégradation de l'image des femmes sur internet", précisant ensuite qu'elle faisait allusion aux "images pornographiques accessibles aux ados qui en perdent leurs repères".
Il y a là un vieux débat. Les images pornographiques ou violentes rendent-elles les spectateurs plus violents et sexuellement agressifs? Ou jouent-elles un rôle de catharsis, permettant d'assouvir ses passions violentes sans passer à l'acte? En langage économique, l'image sexuelle joue-t-elle un rôle de substitut à la violence sexuelle réelle - auquel cas, la diffusion plus générale de la pornographie aura pour effet de réduire le nombre de viols - ou de complément -auquel cas, elle l'augmentera? Ce débat est l'occasion d'illustrer la façon dont on peut apporter des éléments de réponse à cette question.
Comme toujours dans les sciences sociales, le problème est d'identifier des causalités dans des phénomènes sociaux extrêmement complexes, pour lesquels on manque cruellement de données. Il ne suffit pas, par exemple, de constater qu'un violeur téléchargeait des films pornos sur son ordinateur pour établir une causalité : l'écrasante majorité de ceux qui visionnent du porno ne commettent pas de viols (heureusement d'ailleurs). Essayer d'estimer qui regarde du porno sur internet n'est pas facile : ce n'est pas le genre de sujet sur lequel les gens s'expriment de façon sincère. On pourrait ajouter que c'est un sujet chargé émotionnellement.
Pour s'en sortir, un premier moyen employé par les chercheurs est celui de l'expérience en laboratoire. Dan Arielyet George Loewenstein ont ainsi procédé à une étude célèbre, en soumettant des étudiants au test suivant. Le groupe d'étudiants (tous masculins) a été divisé en deux. A un premier groupe, on pose des questions portant sur la prise de décision en matière sexuelle ou de séduction, sur l'opportunité d'avoir des rapports protégés, sur le fait qu'ils seraient prêts à faire boire une jeune fille pour avoir plus de chances de la conquérir, etc. A l'autre groupe, on pose la même série de questions, mais en leur montrant dans le même temps des images sexuellement excitantes, et en leur demandant de se masturber pendant le questionnaire (l'article précise qu'il était possible de répondre au questionnaire, sur ordinateur, d'une seule main).
L'effet constaté est notable. Les étudiants sexuellement excités se déclarent beaucoup plus disposés à utiliser tous les moyens pour avoir un rapport sexuel que les autres. Le taux de réponse positive à "seriez vous prêt à faire boire une personne pour avoir un rapport sexuel" passe de 46 à 63%; la proportion de ceux qui continueraient à essayer après un refus passe de 20 à 45%; ceux qui seraient prêts à faire prendre une drogue passent de 5 à 26%. La proportion de ceux qui se déclarent prêts à avoir des rapports sexuels non protégés, ou risqués, augmente de la même façon sous l'effet de l'excitation sexuelle.
Ces résultats vont dans le sens de la thèse de l'incitation : les images pornographiques rendues disponibles dans l'expérience rendent les personnes moins prudentes, plus disposées à exercer la contrainte pour assouvir leurs pulsions sexuelles. On peut penser alors que la pornographie, rendue plus disponible, aura pour effet d'accroître la propension à commettre des violences sexuelles. Mais ces études posent un gros problème : en quoi le contexte de l'expérience en laboratoire est-il transposable à la vie réelle?
Mettez-vous à la place des étudiants servant de cobayes à cette expérience. La masturbation est en général une activité intime, et à de rares exceptions près, on n'aime guère être observé quand on s'y livre. Dans quel état seriez-vous à leur place? Observé par des adultes (vos profs à l'université...) en train de se masturber devant des images pornographiques, et devant dans le même temps répondre à des questions comme "préférez-vous faire l'amour avec la lumière allumée?" Il y a de quoi trouver l'expérience extrêmement inconfortable, et perdre sa capacité de jugement, s'énerver, n'est pas très étonnant dans ce contexte.
Par ailleurs, quand bien même l'effet constaté est réel et transposable à la vie courante, en quoi celui-ci "imprègne-t-il" les comportements et les perceptions? Après tout, on peut très bien imaginer qu'une personne en train de se masturber devant un porno soit, à l'instant t, plus disposée à la violence sexuelle; mais ce n'est pas du tout incompatible avec le fait, une fois son affaire faite, d'être plus calme, assouvi, et de ce fait moins à même de commettre un viol une fois que l'on aura jeté son kleenex usagé dans la poubelle. Il est donc extrêmement difficile de savoir ce que l'on peut vraiment retirer d'une telle expérience en laboratoire.
Il est donc nécessaire de recourir à d'autres méthodes. D'essayer, autant que possible, d'étudier ce que les données réelles indiquent. Une première remarque, c'est que depuis les années 70, à partir desquelles la pornographie est devenue de plus en plus accessible, le nombre de viols a diminué de façon spectaculaire (85% de moins). Ce résultat est d'autant plus notable que le degré de sous-déclaration du viol a diminué au cours de cette même période. Néanmoins, une corrélation (plus de porno, moins de viol) ne signifie pas une causalité. Énormément d'autres facteurs ont pu aboutir à la diminution du nombre de viols au cours de cette période (changement des mentalités, augmentation des peines subies pour les crimes sexuels, libération sexuelle, baisse de la consommation d'alcool, etc). Peut-être qu'avec une pornographie moins accessible, la diminution aurait été encore plus grande. Comment savoir?
L'économiste Todd Kendall a essayé de répondre à cette question. Pour cela, il s'est intéressé au facteur qui a récemment grandement facilité l'accès à la pornographie : internet. Internet ne s'est pas diffusé à la même vitesse dans tous les Etats américains au cours de la période qu'il étudie (1998-2003). En comparant le degré de diffusion d'internet et la diminution des viols, il constate que la diminution des viols a été beaucoup plus rapide dans les états à forte diffusion d'internet. Dans son étude, une augmentation de 10% de l'accès à internet correspond à une diminution supplémentaire de 7.3% du nombre de viols. Cet effet reste valide, même en prenant en compte d'autres facteurs explicatifs habituels (alcool, densité urbaine, pauvreté, etc.).
Autre résultat notable : ce résultat est plus marqué pour les jeunes (15-19 ans) ceux qui à l'époque étaient les plus à même d'utiliser l'internet. Que cet effet vaut pour les viols, et pas pour les autres types de crimes. Évidemment, on ne peut pas savoir si cet effet est imputable seulement à la pornographie plus accessible sur internet (même si comme chacun sait, l'internet, c'est pour le porno); mais l'auteur montre que divers éléments vont dans ce sens et qu'en tout cas, cela confirme bien plus l'idée de la pornographie comme substitut à la violence sexuelle que celle de l'incitation. On peut noter que ce résultat correspond à une autre étude, de Dahl et Della Vigna, sur l'impact de la violence cinématographique sur la criminalité.
Tout cela ne veut pas dire que l'image de la femme, telle qu'elle est véhiculée par la pornographie, soit particulièrement louable. Cela rappelle simplement qu'avant d'imputer un fait divers à telle ou telle cause, il convient d'être extrêmement prudent. Mais la prudence des scientifiques n'est guère compatible avec le commentaire à l'emporte-pièce.
(NB : tout cela ne surprendra pas les lecteurs de Sexe, drogue et économie).
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: étude bidon?
15.03.13 0:45
Légèrement HS, mais je me souviens d'un documentaire sur les violences sexuelles au Cambodge, où les viols collectifs sont très courants. Des violeurs collectifs y sont interviewés (à visage découvert, étant de familles privilégiées, ils savent qu'ils ne risquent rien), et ils expliquent qu'ils regardent des films porno, et qu'ensuite, ils ont envie de reproduire ce qu'ils ont vu, donc ils violent collectivement une fille (généralement une prostituée) en reproduisant les positions ou actes vus dans le porno.
Le documentaire en question (attention, c'est dur, pas dans les images, mais dans les témoignages racontés)
(Les violeurs - et les victimes - parlent du rapport entre porno et viols à partir de 0.44 minutes.)
Le documentaire en question (attention, c'est dur, pas dans les images, mais dans les témoignages racontés)
(Les violeurs - et les victimes - parlent du rapport entre porno et viols à partir de 0.44 minutes.)
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