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Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.)

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Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.) Empty Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.)

14.11.11 22:31
Titre initial du sujet : "Amitiés sexuelles, polyamour, relations affectives libres"
Titre renommé le 21.02.13 en : "Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.)"


J'ouvre donc le sujet tant attendu concernant les amitiés sexuelles, le polyamour, les relations affectives non-exclusives ou toute autre façon de nommer ce mode relationnel jugé en dehors des normes et peu valorisé socialement. J'ai peur que ça devienne un peu fourre-tout car je n'ai pas de ligne directrice à donner concernant ce sujet, ce sera une sorte d'introduction. Peut-être faudra-t-il envisager de subdiviser le sujet si vraiment on souhaite aborder un point particulier.

On parle de quoi ? d'un mode relationnel qui se base sur différentes choses :
- une seule personne ne peut pas tout nous apporter
- on peut partager des gestes affectifs, des émotions dites "amoureuses", de la sexualité, avec différentes personnes
- la confiance, l'honnêteté, la discussion est la base de toute bonne relation (la tromperie, c'est le mensonge et ce qui n'est pas dans nos "accords")

J'aurais bien voulu résumer ceci :
[Corinne Monnet, A propos d’autonomie, d’amitié sexuelle et d’hétérosexualité, extrait d’Au delà du personnel, ouvrage collectif épuisé mais dispo sur infokiosques.net]
mais il va falloir le lire en entier ! Je pense que c'est un bon préalable car le lien entre ce topic (les amitiés sexuelles) et le féminisme n'est pas forcément évident et qu'il est explicité dans cette brochure. C'est un régal à lire, je trouve, donc n'hésitez pas à le dévorer !^^

Dans un autre topic, je m'étais demandée ceci :
moi a écrit:La question que je me pose [...] c'est "comment passer du couple aux amitiés sexuelles, sans briser la relation initiale ?"
donc voilà, j'en profite pour reposter cette question là.


Dernière édition par M_hysterie le 21.02.13 17:06, édité 2 fois
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Ninouchka
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Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.) Empty Re: Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.)

22.11.11 14:17
Merci d'avoir ouvert ce sujet ! Il m'intéresse aussi beaucoup. Smile

Effectivement, on parle ici d'une relation sans mensonge, où tout le monde est d'accord et au courant de ce qui se passe ou peut se passer.

Pour moi, la question principale est la suivante : peut-on avoir une relation amoureuse " principale " en sachant que son partenaire (pas très joli, ce mot, mais vous comprenez) a des relations sexuelles avec d'autres personnes sans éprouver de la jalousie ?
D'où vient cette jalousie, peut-on s'en libérer ?
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Déconstruire

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Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.) Empty Re: Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.)

22.11.11 16:03
Je n'aime pas trop le terme d'amitié sexuelle, ça me paraît très réducteur par rapport aux types de relations dont on peut parler, là ça donne l'impression de mettre la sexualité au premier plan dans la relation alors que ce n'est pas forcément le cas, voire pas du tout.

Sinon moi je voudrais encourager à lire le document "Contre l'Amour" : http://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=158

Quelques extraits :

Les différentes cultures qui émaillent l’humanité ont chacune leur manière de gérer tous ces échanges affectifs. Certains sont interdits, d’autres sont tolérés, ou catégorisés, regroupés, codés, succédés, nommés, normés. Par exemple, notre culture a principalement deux mots pour les échanges affectifs : « amitié » et « Amour ». Surprenant, non ? Deux seuls mots, deux seules étiquettes, pour tant d’échanges affectifs différents.

« - Toi, tu crois qu’il peut y avoir de l’amitié entre un garçon et une fille ? Quelle est la différence entre l’amitié et l’Amour ? »

La question est absurde, déjà parce qu’elle sous-entend que l’Amour ne peut pas exister entre garçons ou entre filles. Mais en même temps elle est révélatrice : notre pauvre vocabulaire ne met que deux termes à notre disposition pour parler de relations affectives. On ne dit pas « avec untel il y a des bisous, de l’écoute et de la complicité » ou « avec unetelle il y a un peu de sexualité et beaucoup de rires », on dit « avec untel il y a de l’Amour » ou « avec toi c’est juste de l’amitié » . On classe nos relations dans deux cases très réductrices. Et ces deux cases ne sont pas équilibrées, loin de là. « L’amitié » recouvre une énorme variété d’échanges affectifs. « L’Amour » , lui, n’est rien d’autre qu’un point culminant, une totalité, l’amitié au centuple, l’amitié à l’extrême. Il est à la fois énorme et rarissime.

« Mais donc, c’est quoi l’Amour ? »

L’Amour est un Dieu. On communie avec lui dans l’extase la plus complète. On l’attend au tournant, on l’appelle au secours, on rêve d’être touché-e par sa grâce, on craint ses courroux plus que tout. On l’adore. On le prie, le soir dans son lit, de se manifester. Il nous sauvera. Il est la seule chose qui fera de notre chemin sur terre un paradis. En même temps il nous promet les douleurs les plus atroces et les plus saintes.

L’Amour, c’est une forme d’échange affectif totale. Totalisante. Totalitaire. L’Amour, c’est toutes les formes d’échanges affectifs réunies. Un monstre, un léviathan, une hydre à moultes têtes. Il n’y a pas d’affection partielle ou nuancée, sinon ça ne reste « que » de l’amitié, ou du partenariat sexuel, ou de l’affection fraternelle... En plus d’être absolu, absolument énorme et absolument exhaustif, l’échange affectif de type « Amour » doit correspondre à des critères précis. Il n’a lieu qu’entre deux personnes hétérosexuelles. Il doit être immortel, en tout cas il doit durer des années et des années. Il doit se vivre en couple exclusif, puis marié, avec des enfants, le chien c’est une option mais ça aide à se persuader qu’on y est bien, dans ce véritable Amour, avec sa véritable famille et ses véritables images d’Epinal. Il est d’ailleurs très important de se demander régulièrement si notre Amour est « véritable », « authentique ». Car on ne blasphème pas avec l’Amour, on ne prononce pas son nom en vain, sinon sacrilège, sacrilège !

« Un jour mon Prince viendra... »

Le Dieu Amour a ses Christs, ses rejetons incarnés : c’est le Prince charmant et la Princesse charmante. Les voici qui s’avancent, regardez leur prestance, leur allure, leur charme, leur beauté ! Ce ne sont pas des êtres humains, ce sont des anges. Illes sont parfait-e-s, archi-désirables, légendaires. Daigneront-illes nous adresser un clin d’œil ? Arriverons-nous à les attraper, à les posséder, à s’unir avec elleux et l’Amour dans une sainte trinité ? Arriverons-nous à leur ressembler assez pour faire autant d’effet autour de nous ? Pour que partout, sans cesse, les gens se prosternent et nous déclarent leur flamme ?

Nous adorons le Prince ou la Princesse charmant-e-s, et à travers elle ou lui, nous adorons toutes les normes sociales dont notre culture l’habille. Notre culture dessine un Prince charmant grand et fort, rassurant et protecteur : femme, c’est celui que tu désireras ! Homme, c’est le modèle que tu suivras pour séduire ! Notre culture présente une Princesse charmante sensible et douce, mince et lisse : homme, ne rêve plus que de cet ersatz, femme, conformes-y toi dans la souffrance et le dévouement ! Les marchand-e-s de vêtements, les publicitaires, les usines de produits de beauté, et surtout le patriarcat, trouvent dans le Prince et la Princesse charmant-e leurs meilleur-e-s allié-e-s. Quelle autre norme sociale peut se vanter d’être ardemment désirée à ce point ?

« I’m feelin’ blue... »

Que de mélancolie dépensée pour des mythes. Que de rêves, que de fantasmes, que d’espoirs, que d’énergie, que de stratégies, que de temps, que de tremblements, que de peurs, que de nœuds dans l’estomac, que de hontes, que de larmes, que de larmes, que de larmes ! Pour des légendes ! L’Amour, le Prince et la Princesse charmant-e-s devraient rester de simples histoires à faire peur, des mythes identifiés et conscientisés comme tels... Mais non, nous voulons y croire, nous ramenons ces mythes dans notre réalité, nous les cherchons sans relâche, nous pensons « bien finir par les trouver un jour ». Dieu n’existe pas, le trésor du Roi Midas non plus, lae Prince-sse charmant-e encore moins, ce sont des légendes. Pourquoi ruiner notre vie, attendre, décevoir, pleurer, pour des légendes ?

On dira que j’exagère, que les gens comprennent vite que tous ces mythes sont des mythes. Moi je dis que ces mythes sont dangereux. Ils trifouillent allègrement des émotions très profondes, ils remuent ce qu’il y a de plus douloureux, de plus intime, de plus sensible en nous : l’ego, les affects, les besoins de reconnaissance, les peurs de l’abandon... Ils suscitent des dépendances, des haines, des crampes, des dépressions. Ils inspirent des harcèlements, des suicides, des crimes passionnels. Et même sans aller jusque là, énormément de gens passent toute leur adolescence, par exemple, à croire dur comme fer à l’Amour, et à en souffrir ; ils peuvent en sortir, mais garder d’inévitables séquelles pour des lustres. Une adolescence de souffrance c’est déjà trop, rien qu’une année c’est déjà trop, cessons d’inspirer la foi en un-e Prince-sse charmant-e, ce n’est pas « quand on sera grand-e » qu’on « comprendra », entraidons-nous dès maintenant à être autonomes et serein-e-s sur le plan affectif.

L’art mièvre

Deux questions turlupinent la petite Elisabeth. « Dis Maman, pourquoi dans les histoires à la télé c’est toujours les gentils qui gagnent ? » Cette question est très juste et elle mériterait des schémas tortueux et des conciliabules approfondis. Mais ici elle nous importe moins que la seconde : « Dis Pépé, pourquoi toutes les chansons à la radio elles parlent toujours d’Amour ? » C’est vrai ça, l’Amour on le chante dans un micro, on le fredonne dans la rue, on en fait des disques d’or, Love par-ci, Love par-là. « Mais pourquoi, Pépé, les chanteurs ils parlent pas de la mort ou de la mer ou du pouvoir ou de la géologie ? Y’a tellement de choses à dire ! » Pépé répondra que de toutes ces choses, l’Amour est la plus belle, la plus intense, celle qui nous ébranle dans nos entrailles et qui nous fait écrire des chansons. Certes, notre culture ne nous apprend pas la sensibilité aux brises, aux odeurs, aux injustices, elle ne nous offre qu’un grand frisson, un seul, qui terrasse tous les autres : l’Amour. Tu trouves ça juste, Elisabeth ? L’envie ne te prend-t-elle pas d’appeler Jeannine, Béatrice et Maurice à la rescousse, et d’aller bâillonner tou-te-s ces romantic love songers, ces pépés normés, ces Barbie et ces Ken que l’on colle à tes doigts ?

Bah, nous ne sommes pas tou-te-s aussi fort-e-s qu’Elisabeth, et nous nous laissons entraîner par ces douces sarabandes, ces contes mielleux et amers. Difficile d’y échapper : les dessins animés, les fables, les films, les pubs, les magazines, les romans, les nouvelles, nos potes-sses même... l’Amour nous est raconté à tire-larigot. Ces récits d’Amour nous construisent, nous flanquent leur culture dans l’esprit, nous acculturent, ils nous apprennent à désirer tous ces mythes. Notre sensibilité est construite par eux, en même temps qu’elle les réclame. Quand nous allons au cinéma voir une « belle » histoire d’Amour, et que nous en sortons troublé-e, rêveur/euse, nous venons de vivre un peu de cet Amour raconté, et à la fois nous venons d’intégrer un peu plus qu’il est beau, qu’il est grand et que nous avons intérêt à y aspirer. Ces films compensent notre misère affective, nous offrant un moment d’identification et de catharsis, nous permettant de vivre par procuration ce que nous ne trouverons jamais dans notre existence. A la fois consolateurs et véhicules de la culture de l’Amour, ils apaisent nos souffrances, nos frustrations, en même temps qu’ils préparent le terrain pour qu’elles se renforcent.

Avez-vous remarqué comment fonctionnent les récits d’Amour ? Ce sont toujours les mêmes rengaines. Un Prince charmant et une Princesse charmante se rencontrent, l’Amour naît, malicieux, au coin des regards dérobés et des situations inattendues. Puis l’Amour se joue, c’est la phase de séduction, l’héroïne et le héros s’approchent, se guettent, se sous-entendent, se mésentendent... Suspense... Mais l’histoire d’Amour finit bien, le Prince et la Princesse se tombent dans les bras, c’est l’apothéose du Baiser, puis le générique. Et après ? Qu’en est-il de la vie post-Baiser ? On suppose l’Eden amoureux, une image figée, nacrée, rêvée, « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». C’est précisément là, dans cette cessation du récit, dans ce silence, que s’exprime le mythe de l’Amour : le bonheur dans l’Amour est tellement total qu’il ne reste plus rien à raconter. Les épreuves dignes d’effroi et d’attention résident dans la séduction ; la vie entre Amoureux et Amoureuse, elle, est lisse comme du beurre, exempte d’épreuves, de sursauts, de surprises. A la limite, si elle apparaît dans ses difficultés, elle ne sert que de décor pour que l’un-e des conjoint-e se lasse et démarre une phase de séduction avec quelqu’un-e d’autre.

Seuls les récits plus « intellectuels », plus difficiles d’accès, racontent les obstacles et difficultés une fois l’Amour déclaré, scellé : l’emprisonnement amoureux, la lassitude et la fin du sentiment Amoureux, la glauquitude de la vie de famille... Dans les magazines mièvres, les problèmes de la vie post-Baiser sont traités scientifiquement, à grands renforts de psychologues, comme des anormalités presque médicalisables, des maladies de l’âge. Mais le registre du récit, celui qui nous fait frissonner, celui qui marque nos émotions et nos désirs, reste réservé, lui, à la vie pré-Baiser : l’Amour dans le récit « populaire » n’est rien d’autre qu’un soulagement final, un happy end. Ce schéma se répercute dans notre caboche, et nourrit le mythe de l’Amour, plaqué ensuite sur notre réalité, nos projets et aspirations.

L’économie de l’Amour

La culture de l’Amour fait naître toute une économie de l’affection. Car, idéalisant et raréfiant à la fois les échanges affectifs, elle crée une misère et donc une demande.

Notre culture idéalise l’Amour. L’Amour c’est tout, tous les échanges affectifs réunis, tous les biens affectifs d’un seul coup. C’est une mine, un trésor affectif. L’Amour devient donc une forme de relation extrême, rêvée, désirée à outrance. Quand on ne l’a pas, on veut absolument l’avoir. Quand on l’a, on a une peur absolue de la perdre. Et quand on ne l’a plus, on meurt, ou presque.

Mais en même temps, la définition de l’Amour est si pointue, si exigeante... qu’on peine à le rencontrer. Il faut avoir tous les biens affectifs de l’Amour à la fois, ou n’en avoir aucun : pas d’entre-deux. Il faut entrer dans toutes les catégories sociales prévues pour l’Amour. Pas de tendresse sans couple exclusif, pas de couple sans Prince-sse charmant-e, pas d’intimité sans pacte éternel... Or, toutes ces conditions sont tellement restrictives, elles font de nous des êtres tellement exigeants, que les possibilités de vivre des échanges affectifs deviennent rares. Là commence la misère affective.

C’est ainsi que les biens affectifs deviennent des biens de luxe. On leur donne une aura, un éclat, une valeur complètement exagérée, en les cuisinant avec des mythes. En même temps, on les réserve à des situations tellement précises et totalitaires, qu’ils viennent à manquer. La culture de l’Amour encourage leur demande en même temps qu’elle réduit leur quantité disponible. Elle crée des individus schizophrènes, qui se construisent un désir ardent d’Amour en même temps qu’il s’en construisent une définition trop exigeante. Des êtres qui se rendent dépendants d’un idéal en même temps qu’ils se le rendent inaccessible. « Si je n’ai pas tout cela à la fois, je n’ai rien, je ne suis rien ».

Là où il y a une économie, une rareté, une misère, le capitalisme se précipite. Il débarque d’abord avec tous ses principes, représentations, comportements. La rareté d’un bien inspire à tou-te-s la peur d’en manquer, la compétition pour l’acquérir, la propriété pour ne pas le laisser filer.

La compétition affective concerne par exemple la capture du Prince ou de la Princesse charmant-e. Forcément. Ca ne court pas les rues, des gens si parfaits. On pense avoir identifié le sien ou la sienne, mais souvent on regarde autour et on surprend nombre d’autres visages tendus vers elle ou lui. Parce que nos critères amoureux, qui nous semblent si intimes et si personnels, ont des racines très culturelles, et sont partagés par plus de monde qu’on ne le croit... La/le Prince-sse charmant-e, c’est le beau ou la belle de la classe, la star du village... Ou, à l’extrême, le ou la sex-symbol, psalmodié-e à longueur de magazines et d’émissions TV... Il nous arrive même d’envier le/la conjoint-e du/de la sex-symbol, une star à son tour, mais plus proche de nous autres pauvres aspirant-e-s, star pour avoir gagné le sex-symbol, pour avoir grillé tou-te-s les autres prétendant-e-s, « quelle chance ille a ».

La peur de la misère affective, elle, mène à toutes les déclinaisons possibles de la propriété affective... Possessivité, jalousie, dépendance... « Elle est à moi, tu ne l’auras pas... Si tu la gagnes je me retrouve seul... A moins que j’aie un plan de remplacement, telle autre par exemple, je sais que je lui plais bien, heureusement parce qu’alors la solitude affective c’est la mort ». Le Prince ou la Princesse charmant-e-s sont des oiseaux rares qu’on met en cage. Des fois on se possède mutuellement et on reste ainsi, des années en couple, rivées l’un-e sur l’autre, parce qu’on a tou-te-s les deux peur de ce qui se passerait en dehors de cette relation, peur du chemin à accomplir de zéro pour retrouver et séduire un nouveau Prince ou une nouvelle Princesse.

Sur la jalousie, le dialogue "La tête contre le ventre" en bas de page me paraît très pertinent.

Pour les anglophones motivés il y a aussi le document "Anarchism and polyamory" (64 pages)...
http://dysophia.files.wordpress.com/2010/05/polyamory1-6_web.pdf
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22.11.11 18:18
Déconstruire a écrit:Je n'aime pas trop le terme d'amitié sexuelle, ça me paraît très réducteur par rapport aux types de relations dont on peut parler, là ça donne l'impression de mettre la sexualité au premier plan dans la relation alors que ce n'est pas forcément le cas, voire pas du tout.

En fait, le terme "amitiés sexuelles" met l'accent sur amitié plus que sur sexuel, à mon avis. C'est surtout un concept pour comprendre que les relations peuvent être à des niveaux similaires (il n'y a plus trop de "relations principales", à l'inverse de la notion de couple). Il y a des amis avec qui on partage le quotidien, des amis avec qui on partage certaines activités (et dans ces activités pourquoi pas de la sexualité ?), des amis avec qui on partage du désir, etc.

Bien que ces amis soient à des niveaux similaires, cela n'empêche pas qu'à certains moments, on préfère passer du temps avec certaines personnes plutôt qu'avec d'autres et qu'on ait l'impression de former un couple avec ces personnes.

On peut vivre un polyamour de façon totalement différentes en fonction de ces conceptions !
Certaines personnes vivent dans plusieurs couples, certaines personnes dans un trouple (ou un "quadrouple") mais on peut aussi se penser avec différentes amitiés (un peu, en mode "célibataire", comme libéré du couple).
Ensuite, on peut être éthique ou non. Ethique, j'imagine que cela signifie prendre en compte l'autre et ses désirs/besoins/émotions/difficultés/etc. en communiquant. Mais on peut aussi être individualiste et pas du tout éthique dans nos considérations…

Ninouchka a écrit:Pour moi, la question principale est la suivante : peut-on avoir une relation amoureuse " principale " en sachant que son partenaire (pas très joli, ce mot, mais vous comprenez) a des relations sexuelles avec d'autres personnes sans éprouver de la jalousie ?
D'où vient cette jalousie, peut-on s'en libérer ?
Alors, on peut lire The Ethical slut, il me semble pour ce type de questionnement. Je ne l'ai pas lu mais je crois qu'il s'agit (édit : mais pas uniquement !) de donner des stratégies pour éviter de subir de la jalousie.
Sinon, il y a aussi cet article sur polyamour.info


Dernière édition par M_hysterie le 22.11.11 23:18, édité 1 fois
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22.11.11 20:03
Mais on est bien d'accord sur la définition. Ce qui me gêne c'est que je pense que dire "amitiés sexuelles", cela revient à rendre indissociable la sexualité de ces relations affectives. Or on peut aimer sans désirer, on peut avoir une relation affective profonde et durable avec quelqu'un sans qu'il y ait la moindre once de sexualité, tout en considérant que c'est de l'amour.
Je trouve ça d'ailleurs dommage de retirer la notion d'amour du terme. Il faut simplement entendre amour comme affection profonde, comme un "je vis quelque chose de spécial avec cette personne" (quelle qu'en soit la nature), et non pas comme l'Amouuuur unique et éternel, bien sûr.
Le fait de retirer le mot "amour" et de n'associer que les mots "amitié" et "sexuelle", c'est un peu cru, ça donne l'impression d'une relation assez superficielle, en gros, dans la tête des gens, ça sonne exactement comme "fuck friends".
Je préfère les termes de polyamour ou d'amitié amoureuse, c'est plus poétique aussi I love you.

Cela étant je parle effectivement là d'un type de relation particulier, avec forte implication des personnes concernées, mais je trouve aussi qu'on devrait avoir le droit d'avoir des relations sexuelles avec des amis ou n'importe qui sans que cela implique forcément une notion d'amour, de "relation particulière", d'engagement etc. Mais là je ne crois pas que ça rentrerait dans le cadre du polyamour ou quel que soit le nom qu'on utilise, ce serait juste le droit à vivre sa sexualité hors des contraintes imposées dans notre société.
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22.11.11 23:32
Le terme "amour" est critiquable dans le sens où il implique tout plein d'imaginaires que la société a cultivé dans nos esprits, il renferme des normes pour lesquelles on pourrait souhaiter s'extraire, ne serait-ce que pour ne pas subir ce sentiment de jalousie (possessivité, etc.), par exemple.

Après, c'est sûrement intéressant de redonner du sens à l'amour, un autre sens, d'autres imaginaires !

Dans l'amitié, je pense que l'estime de l'autre (le dévouement) passe avant beaucoup de choses alors que dans l'amour, j'ai l'impression que ce sont surtout des émotions (la passion) qui passent avant. Et donc, finalement, l'amour serait quelque chose de plus "primitif" (les émotions sont liées à des structures cérébrales primitives) que l'amitié. Je trouve le terme "amitié" beaucoup plus constructif.
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20.04.12 16:49
Une émission de radio de On est pas des cadeaux sur les alternatives à la monogamie
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Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.) Empty Re: Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.)

20.04.12 18:08
Déconstruire a écrit:Sinon moi je voudrais encourager à lire le document "Contre l'Amour" : http://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=158
C'est bizarre, plusieurs extraits me semblent très familiers et je pense les avoir lu sur un autre site.
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Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.) Empty Re: Relations affectives non-exclusives (polyamour, etc.)

20.04.12 18:58
Déconstruire a écrit:Mais on est bien d'accord sur la définition. Ce qui me gêne c'est que je pense que dire "amitiés sexuelles", cela revient à rendre indissociable la sexualité de ces relations affectives. Or on peut aimer sans désirer, on peut avoir une relation affective profonde et durable avec quelqu'un sans qu'il y ait la moindre once de sexualité, tout en considérant que c'est de l'amour.
Je trouve ça d'ailleurs dommage de retirer la notion d'amour du terme. Il faut simplement entendre amour comme affection profonde, comme un "je vis quelque chose de spécial avec cette personne" (quelle qu'en soit la nature), et non pas comme l'Amouuuur unique et éternel, bien sûr.
[...]
Je préfère les termes de polyamour ou d'amitié amoureuse, c'est plus poétique aussi I love you

Mais dans ce cas, qu'est-ce qui différencie cette relation d'une relation d'amitié?
Quand je lis cette définition, elle définit tout à fait correctement ma relation avec mon meilleur ami. Pourtant je ne me considère pas comme polyamoureuse.
Est-ce que ce qui est important c'est de se définir "polyamoureux" pour l'être? Ou est-ce que ça change quelque chose à la relation en tant que tel? (ou est-ce que c'est justement le fait de se définir comme polyamoureux qui change la relation?)
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20.04.12 19:40
Lila78 a écrit: Est-ce que ce qui est important c'est de se définir "polyamoureux" pour l'être? Ou est-ce que ça change quelque chose à la relation en tant que tel? (ou est-ce que c'est justement le fait de se définir comme polyamoureux qui change la relation?)
Non, il n'y a pas besoin de se définir polyamoureux pour être polyamoureux. Tout comme, M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir.

Cela dit, être polyamoureux, c'est autre chose que simplement avoir de l'amitié pour différentes personnes. C'est se dire qu'on peut avoir plusieurs relations amoureuses en même temps, que ce n'est pas parce qu'on aime une personne qu'on ne peut pas tomber amoureux d'une autre personne, c'est rester ouvert aux possibles que nous apporte la vie...

Pour moi, ça n'a pas grand chose à voir avec des "amitiés amoureuses" (qui me fait effectivement penser à sex-friends)
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02.07.12 20:09
Aujourd'hui sur France-Inter, il y avait une émission intéressante, sur les nouveaux ménages, parfois appelés trouple (couple à 3), ou quadrouple. Il y a surtout le sociologue Eric Fassin que j'aime bcp.
Un des intervenants parlait du fait que le couple est une addiction dont il faut parfois se soigner. Le mariage est fameusement remis en question, en tout cas.

http://www.franceinter.fr/emission-le-debat-de-midi-c-est-comment-qu-on-s-aime

C'est comment qu'on s'aime ?
C'est une petite ritournelle, qu’on a tous en tête, un refrain qui dit j'ai l'honneur de ne pas te demander ta main, quand Brassens chante la non demande en mariage en 1966, il ne sait encore rien de la relative facilité avec laquelle on divorce 45 ans plus tard, encore moins du pacs ni du mariage homo.

A ce moment là, on ne pensait que couple et la seule dissidence était de refuser le mariage. Mais aujourd'hui, que le divorce le pacs et bientôt le mariage homo sont passés par là, comment le couple peut-il continuer à évoluer ? Et si l’avenir du couple c’était de passer à trois ? Passer du couple, au trouple... ce nouveau couple à plusieurs.

Et pourquoi pas ? Comment on s’aime ? A quoi va ressembler le couple, c'est la question qu'on se pose ce midi. En remettant Brassens dans le contexte, le bon maitre me le pardonne, on pourrait presque dire, j'ai l'honneur de ne pas vous demander vos mains...

Avec nous aujourd'hui pour débattre :

Sophie Cadalen, psychanalyste et spécialiste du couple

Eric Fassin, Chercheur à l'Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux. Sociologue engagé dans le débat public, il travaille sur la politisation des questions sexuelles et raciales, en France et aux Etats-Unis.

Robert Macia, Auteur d'En finir avec le couple aux Editions Les Petits Matins.

Lionel Labosse, professeur de français et créateur du site altersexualité.com, auteur Le Contrat universel : au-delà du mariage gay aux Editions A. Poil

Lien direct pour réécouter (environ 45 mn)

http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/12440-02.07.2012-ITEMA_20382596-0.mp3
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03.07.12 0:25
La fidélité est un mensonge qu'on se le serve à soi même ou à l'autre. Si l'on peut aimer l'autre dans le mensonge, voire aimer le mensonge lui même et trouver ça "romantique" ou je ne sais quoi, je pense que l'on doit la vérité à soi même ainsi qu'à l'autre. Après il y a aussi le choix de ne pas être avec un Autre en particuliers mais avec d'Autres. Personnellement j'ai toujours été incapable d'être fidèle aux personnes que j'aimais, j'en suis donc venu à inverser le problème. Pourquoi mentir ? Pourquoi se culpabiliser ? Pourquoi ne pas simplement se dire les choses, sans entrer forcément dans les détails (encore que ça puisse être marrant parfois, j'en sais de bonnes sur certains ^^), mais ça implique de la réciprocité et un travail sur soi. Un travail sur son désir de posséder l'autre, conscient ou non, un travail sur le sentiment de jalousie. S'autoriser des aventures implique de l'autoriser à l'autre. En fait dans ce genre de mic-mac sexuello-sentimental le principal reste encore la libre adhésion de chacun à un fonctionnement librement consenti et discuté entre les différents protagonistes. Sans règles assez précises je pense que toute expérience de ce type est vouée à l'échec.

Voici les nôtres :

* On se signale toute aventure sexuelle ou sentimentale.
* Chacun a droit de veto, de dire stop à l'autre concernant une de ses relations.
* Pas dans nos lits. (nous avons fait le choix de ne plus vivre sous le même toit, partager la vaisselle et l'autre qui rentre du boulot n'est pas ce qu'il y a de plus épanouissant pour un couple)
* Avec capote.
* Le partenaire occasionnel doit être au courant des règles de notre "jeu"
* Pas de personnes proches ni que l'autre est susceptible de croiser trop souvent
* Pas de fricotage lorsque l'autre est là

En gros c'est ça... On n'a pas écrit et signé un contrat ^^ ... mais après de longs échanges sur le sujet on en est parvenu à ça. Pour l'instant ça roule dans les deux sens depuis un certain temps, et j'avoue que ça me fait un grand changement (appréciable), par rapport à mes expériences antérieures de menteur-trompeur invétéré. Je vis enfin une histoire sincère. Par contre il est clair qu'il est très difficile de rencontrer une personne capable de vivre sa relation amoureuse sur un mode non exclusif. Pour ce qui est des différentes appellations de ce genre de vies amoureuses alternatives au couple classique, je ne crois pas que ce soit très important. Je vis ce que j'ai à vivre et ne ressens pas le besoin de me catégoriser "libertin", "couple libre" ou je ne sais quoi... Quoique j'aime assez le terme de "couple non exclusif".

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03.07.12 8:53
Sur la question, si on veut le faire dans une perspective un peu intelligente, il faut peut être aller un peu plus loin que le "librement consenti", sans quoi en fait on ne fait que cautionner ce que j'appelle le capitalisme relationnel. Deux excellents liens qui servent à la réflexion : ici et là. Sentiments et affects sont aussi politiques.
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03.07.12 11:22
Merci beaucoup pour les liens, Lady Pora, mais pourrais-tu nous dire en quelques mots ce que tu entends par "aller plus loin que le librement consenti" ?
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04.07.12 0:15
Je vais tenter de répondre au premier lien.

En clair, ce sont les belles gosses et les petits mignons qui s’étalent et qui étendent leur terrain de chasse, en se préservant quand même un stock pour la saison suivante. Ca fait que les autres, les moches, les seulEs, les pas baisables et/ou les exotiséEs, plutôt que de s’extraire du bordel et/ou de s’organiser ensemble, attendent patiemment leur tour pour figurer sur le tableau de chasse des quelques non-exclusiFVEs libéréEs notoires. Au final, la non-exclusivité et ses multiples variantes a pour effet d’agrandir le vivier de quelques unEs parmi les meilleurEs et d’exclure définitivement les autres.

Je ne sais pas si je suis à proprement parler un beau gosse... mais une chose est sûre je ne gère aucun stock... et je n'ai pas de terrain de chasse. Après j'entends bien ce que veut dire la personne qui a écrit ce texte. Comme solution au problème qu'elle pose ainsi en gros : "la baise est réservée aux beaux ; les moches sont laissés de côté". Je crois que la solution qui a été trouvée par je ne sais plus qui s'appelait la communisation des corps ou un truc dans le genre. Un truc dégueulasse ou chacun devait tenir son corps à disposition des autres pour que "les moches aussi puissent baiser". Bref pas ma tasse de thé. Et si effectivement il doit y avoir une inégalité à ce niveau là je ne vois vraiment pas quelle solution peut y être apportée. Je vais pas avoir une relation sexuelle avec quelqu'un juste pour m'assurer que la personne a accès au minima social en matière de sexe ou d'affection... et je me verrait mal accepter la réciproque... la baise par charité merci bien.

La relation, en tant que ressource, est épuisable et finie (ne serait-ce que pour des raisons matérielles de temps). On ne peut mathématiquement pas multiplier les relations sans que cela n’affecte l’accès que d’autres personnes auront aux relations. Et comme pour le capitalisme, les plus riches s’enrichissent toujours, et les plus pauvres s’appauvrissent toujours… Celleux qui ont du capital social et qui baisent auront encore plus de capital social et de baise, et celleux qui n’en ont pas en auront encore moins.

La relation est, je l'espère, inépuisable. Sinon je ne serais pas en couple. Pour ce qui est de multiplier les sex friends ouais... mais ça c'est autre chose.

En clair, j’ai l’impression qu’un jour on a commencé à réfléchir vite fait à deux-trois trucs intelligents, et dès qu’il y a eu suffisamment de monde pour former une petite élite néo-normale, on s’est arrêtéE en chemin.

Je dois faire partie d'une élite de plus : ceux qui baisent trop. Déjà que je suis blanc et plutôt hétéro c'est vraiment la fête pour moi. Je vais postuler chez les illuminati pour dominer le monde.

Parce que moi je veux bien ne pas me marier, ne pas être jalouse, ne pas avoir trop d’attentes, etc. mais je n’ai pas les ressources suffisantes pour être apaisée et rassurée au sein de la grande foire relationniste et pour ne pas passer mon temps à flipper de perdre les quelques personnes proches que j’aime (et pourtant, au moins j’ai des genTEs à perdre, ce qui prouve que je ne suis pas au plus bas de l’échelle non plus).

Là on commence à toucher le fond du problème de ce texte...

Parce que, sans compter la transphobie et la misogynie les plus crasses de mes “alliéEs politiques”, il faut bien reconnaître que ma tristesse chronique, ma déprime permanente et ma misanthropie notoire ne font pas non plus de moi une personne très facile à vivre… Du coup, il doit y avoir plein de personnes plus sexy avec qui traîner…

Et on y vient bien. La personne qui a écrit ça vit mal le fait d'être en concurrence. Or dans le couple tel que je l'entends il n'y a pas de mise en relation des individus sur un marché de la relation ! Les histoires à côté du couple sont bien des à côtés.

Car oui, j’ai des attentes. J’attends certaines choses des personnes avec qui je suis en relation, que ce soit dans ma vie quotidienne, ma vie militante, ma vie affective, etc. Certes, c’est compliqué à gérer, mais oui, j’ai des attentes. J’estime que si je mets de l’énergie avec des personnes, il est “logique” que ces mêmes personnes mettent de l’énergie avec moi. Je ne parle pas d’établir une comptabilité précise et équilibrée de ce que l’on donne et de ce que l’on prend, ni de se sacrifier ou de se culpabiliser. Mais c’est clair que si je te soutiens et que je t’assiste pour quelque chose d’important pour toi, ou dans une situation difficile pour toi, j’attends que tu sois là le jour où je suis impliquée dans un truc important pour moi ou le jour où je suis dans une situation difficile. Et j’ai vraiment pas l’impression que ce soit abusé de dire ça, mais pourtant, écrit comme ça, et lu par certainEs d’entre vous, ça prend tout de suite des airs de blasphème. C’est sûr, quand tout nous est dû parce qu’on a le bon look, le bon corps, le bon capital social, pas besoin d’avoir d’attentes…

scratch Je ne comprends pas où la personne veut en venir avec ses histoires d'attentes. Evidemment que quand tu es avec quelqu'un tu as des attentes. Quoi de plus normal ? Sinon elle parle des plans culs, copains de baise, plans d'un soir etc etc... Mais ça c'est éphémère, pas fait pour durer et ça n'implique aucun devoir envers l'autre selon moi.

Peut-être que je suis “trop normée”, mais cette idée de “réciprocité”, ça me semble tout simplement être une base. Et souvent, ça ne se passe pas. On consomme les autres, on bénéficie de leur implication, de leur soutien, de leur assistance (souvent même sans s’en rendre compte), et quand devrait venir la réciproque, on se barre tranquillement en prétextant la “non appropriation des personnes”, l’individuE “autonome”, la “non-exclusivité mon cul” et le “nous sommes des êtres indépendantEs”. Et c’est ça que j’appelle irresponsabilité affective.

Ça sent la rupture mal digérée. Si les choses n'étaient pas claires dès le début ou si l'autre a mentit (ce qui revient au même), il faut soi repartir sur des bases nouvelles, soi passer son chemin.

c’est la personne qui a le plus de “liberté” et de reconnaissance sociale extérieure (= dans des relations autres que la relation en question) qui prend le moins en charge la relation. Et c’est la personne qui a le moins de ressources relationnelles/affectives qui se retrouvre à prendre en charge la communication, l’attention, l’écoute, puisque c’est pour elle que la relation aura le plus d’importance. Et dans chaque relation, cette inégalité existe, même si elle peut être plus ou moins importante.

L'équilibre dans le couple c'est toujours compliqué. C'est à chacun d'être vigilant. Après si l'un des deux sert de béquille psychique et/ou sociale à l'autre, c'est pathos, ça va forcément foirer.

Comment est-ce que je me rassure devant le risque de chaque fois tout recommencer avec d’autres personnes tous les 4 ans jusqu’à épuisement ? Comment est-ce que je peux me dire que dans 20 ans, je n’en serais pas au même point ?

Tu seras jamais rassuré. Fais toi tout de suite à cette idée. Même le mariage devant dieu ne prémuni pas de voir tout se casser la gueule.

Comment est-ce qu’on créé de nouvelles formes de “contrats” qui nous sont propres ? Qui ne sont ni des mariages devant l’Eternel, ni des voeux pieux (“Si, si, j’ai 24 relations en même temps mais je gère grâve ! Tout le monde y trouve son compte, je te jure ! Oui, c’est vrai, elle, elle n’a que moi dans sa vie, mais ça lui convient… C’est juste qu’on n’a pas les mêmes envies…”). Comment est-ce qu’on définit les relations qu’on veut créer ? Comment est-ce qu’on les limite ? Quels mots et quels critères ? Quels engagements ? Quels “procédures” pour y mettre fin ? Quelles façons de les renouveler ? CDD ? CDI ? CAE ? Intérim ou saisonnier ?

On fait ça à deux ? Par l'échange ? Tu veux un truc prêt à l'emploi ? scratch

Bref en résumé j'ai trouvé que ce texte soulevait à la fois une question pertinente (celle du début) et énormément de questions sans réponses, ou bien basées sur des projections dues vraisemblablement à un vécu amoureux difficile.

Quant au deuxième texte je ne l'ai pas finit... Oui nous sommes inégaux devant les relations de séduction. Comment changer ça j'en sais foutre rien... Donnes des pistes. Quant à la vision de marché des relations amoureuses et/ou sexuelles c'est celle des sites de rencontre, j'ose encore espérer que dans la vraie vie chacun peut trouver chaussure(s) à son pied. C'est quoi être beau ? C'est quoi être attirant ? C'est quoi être (selon le texte) "un dominant sur le marché relationnel" ? Je vois bien l'idée mais quand je drague dans un bar j'ai pas franchement l'impression d'être au supermarché.

Je connais un certain nombre de personnes qui ont plus que beaucoup de mal à trouver quelqu'un(s). C'est pas la faute à la concurrence des plus beaux qu'eux. C'est la faute au problème qu'eux mêmes ont avec eux. Problème(s) qui viennent eux mêmes de leur histoire personnelle, familiale, des traumatismes plus ou moins bien digérés, de leur situation sociale, financière etc ... et à un moment le fait d'être coincé sur la question de la relation amoureuse devient en soi un problème. Bref le serpent qui se mort la queue. Devenir un "marginal du marché du sexe" (pour reprendre cette idée qui me dérange), est je crois un faux problème et un vrai enchaînement de causes et d'effets qui mènent la personne à une impasse affective. Autrement dit il s'agit dès lors de rebrousser chemin et de retrouver la sortie.

Si l'on enlève cette idée d'accès à l'amour et qu'on remplace ça par l'accès à l'argent y'aura toujours un connard pour parler de révolution. Et il aura raison ! Et en attendant ? En attendant démerdes toi dans ce monde de merde et fais des choix : vas bosser, remplis ton dossier rsa, fais du biz, voles, flambes tout ou économises... ça restera de la survie. Ou mieux organises toi collectivement avec d'autres dans ton cas. Au lieu du collectif des chômeurs tu montes le collectif des non-aimés. En tous cas plutôt que de déprimer seul ça permet peut être de trouver des solutions pour amorcer/initier un changement à ce propos.
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04.07.12 9:31
M_hysterie a écrit:Merci beaucoup pour les liens, Lady Pora, mais pourrais-tu nous dire en quelques mots ce que tu entends par "aller plus loin que le librement consenti" ?

La réciprocité, dans un sens précis. Je veux dire par là que dans une certaine mesure, c'est l'optique de la personne pour qui la relation compte le plus qui devrait être privilégiée...

La relation est, je l'espère, inépuisable. Sinon je ne serais pas en couple. Pour ce qui est de multiplier les sex friends ouais... mais ça c'est autre chose.

Euh la relation est très clairement épuisable. Ne serait-ce que parce qu'il y a un moment où tu dois faire le choix matériel de quel moment tu passes avec qui.

Je dois faire partie d'une élite de plus : ceux qui baisent trop. Déjà que je suis blanc et plutôt hétéro c'est vraiment la fête pour moi. Je vais postuler chez les illuminati pour dominer le monde.

Là pour le coup,, désolée d'être vraiment une chieuse, mais nier son privilège c'est un mauvais chois d'argumentation. On vit de toute évidence dans un capitalisme sexuel, dans lequel la sexualité est la grande passion contemporaine (avant ou après l'argent, c'est la seule question : avant chez les gentes un peu alternos, après ailleurs). Baiser beaucoup / faire croire que tu baises beaucoup te donnes des points d'aisance relationnelle (l'air cool et libéré), te permets d'avoir accès à une sphère relationnelle plus large et plus valorisée (le monde des gentes cools et libéréEs), et même in fine peut t'apporter des bénéfices directement matériels autres que le fait de baiser.

Et on y vient bien. La personne qui a écrit ça vit mal le fait d'être en concurrence. Or dans le couple tel que je l'entends il n'y a pas de mise en relation des individus sur un marché de la relation ! Les histoires à côté du couple sont bien des à côtés.

Il y a deux choses à noter. D'une part, tu ne parles pas exactement du même contexte, parce que le truc derrière de texte de Solène Hasse c'est tout un truc de déconstruction du couple et de l'amour, on a juste "des relations" comme on dit, et pour le coup le marché de la relation est grand ouvert. Ensuite, désolée mais dire "mais non stun problème personnel, une personne fragile qui vit mal le truc" il paraît que c'est une négation de privilège. Si tu réfléchis un tout petit peu, tu devrais voir comment c'est beaucoup plus facile d'avoir l'air cool et libéré et de baiser un peu où tu veux quand tu es un mec zétéro cis, par rapport à quand tu es une gouine trans.
Ceci dit à Zétéroland le marché de la relation est grand ouvert aussi en fait, et fonctionne de façon un peu dégueu aussi. Un mec peut avoir pleins de relations, c'est cool et fin et libéré, une meuf par contre n'y a pas vraiment intérêt si elle ne veut pas griller ses point d'acceptabilité. Par contre, c'est la femme qui est une chieuse si jamais elle a "trop d'attentes".

Je ne comprends pas où la personne veut en venir avec ses histoires d'attentes. Evidemment que quand tu es avec quelqu'un tu as des attentes. Quoi de plus normal ? Sinon elle parle des plans culs, copains de baise, plans d'un soir etc etc... Mais ça c'est éphémère, pas fait pour durer et ça n'implique aucun devoir envers l'autre selon moi.

Elle veut en venir au fait que bah facilement dans le "polyamour radical" (abolition du couple once again : spas un couple + des à-côtés éphémères), bah dans une relation donnée, c'est la personne qui relationne le moins à l'extérieur qui va avoir un certain nombre d'attentes, et qu'on va blâmer parce qu'elle est pas assez déconstruite, trop possessive etc.

Ça sent la rupture mal digérée. Si les choses n'étaient pas claires dès le début ou si l'autre a mentit (ce qui revient au même), il faut soi repartir sur des bases nouvelles, soi passer son chemin.

Encore une fois, faire du problème un truc personnel, c'est un peu une négation de privilège. Je ne connais pas la personne qui a écrit ça, mais disons qu'en le reliant à d'autres trucs que j'ai pu vivre et / ou voir, bah justement il n'y a pas du tout de "truc pas clair dés le début" (puis que couple et amour sont abolis), c'est vraiment un effet du capitalisme relationnel.

Après si l'un des deux sert de béquille psychique et/ou sociale à l'autre, c'est pathos, ça va forcément foirer.

Ce qui est chouette dans cette phrase, c'est qu'elle ne fait presque pas porter la responsabilité sur la personne qui relationne le moins facilement (celle qui a besoin d'une béquille psychique et/ou sociale).

C'est pas la faute à la concurrence des plus beaux qu'eux. C'est la faute au problème qu'eux mêmes ont avec eux. Problème(s) qui viennent eux mêmes de leur histoire personnelle, familiale, des traumatismes plus ou moins bien digérés, de leur situation sociale, financière etc ... et à un moment le fait d'être coincé sur la question de la relation amoureuse devient en soi un problème. Bref le serpent qui se mort la queue. Devenir un "marginal du marché du sexe" (pour reprendre cette idée qui me dérange), est je crois un faux problème et un vrai enchaînement de causes et d'effets qui mènent la personne à une impasse affective.

Même remarque, le texte montre une forme de système d'oppression par le relationnisme, qui est bien caractérisé, qui a des liens avec tout un tas d'autres systèmes d'oppression (misogynie, homophobie, transphobie, racisme), et ta réponse c'est un peu "mais c'est dans leur tête" ?
Au-delà de ça, c'est une analyse qu'on peut sans trop difficulté transcrire à la sphère du relationnisme amical, si ça peut rendre les choses plus visibles pour certainEs.
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04.07.12 10:55
C'est quoi le "polyamour radical"??? A ma connaissance, ça n'existe pas. Foi de polyamoureuse belge, active et lectrice de pas mal d'auteurs polyamoureux et traitant du polyamour.

Ensuite, le polyamour, réhabilite justement les femmes qui mènent plusieurs relations de front: non, ce ne sont pas des sal..., juste des êtres humains qui prennent soin de leurs besoins, comme certains hommes le font aussi. (VS dans la monogamie avec infidélité, ce qui est sans doute le plus courant comme mode de fonctionnement aujourd'hui).

Enfin, les relations ne sont pas épuisables, c'est le temps qui l'est. Et oui, il faut choisir avec qui on passe du temps et avec qui. Mais, il me semble que qq'un qui choisit d'avoir un boulot à temps plein et un boulot à mi-temps à côté, qui ajoute un sport à un niveau de compétition (si si, ça existe) et qui se dit monogame, exige surtout que sa partenaire soit toujours disponible quand lui est disponible. Et tant pis si elle passe la majorité de son temps à l'attendre. Tant pis aussi s'il se permet des "à-cotés", "c'est un mec après tout."
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04.07.12 11:08
J'aurais peut être pas dû parler "polyamour radical" qui en effet n'existe pas, c'est plus pour spécifier que l'objet du texte n'est pas spécifiquement "je suis en couple et on fait des extras" mais un truc plus profond avec en particulier moins de hiérarchisation des relations.

Pour ce qui est de "les relations ne sont pas épuisables" bah si. C'est une approche matérialiste, mais ce qui fait une relation, c'est le temps matériel qu'on y passe. Les affects ne viennent pas du nulle part hein... Et oui, ce n'est pas qu'un problème de relations qu'on pourrait avoir à côté, il y a aussi le truc des activités que tu pourrais avoir à côté. En même temps, la quasi-totalité des activités sont relationnelles en fait, non ?
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04.07.12 14:15
Lady Pora a écrit: En même temps, la quasi-totalité des activités sont relationnelles en fait, non ?

Peut-être. Et quelle est la différence, pour la personne avec qui je passe 3 soirées par semaine que lors de mes autres soirées, je joue au tennis, lise des bouquins, aille danser ou passe des moments tendres avec qq'un(e).

Sinon, dans quel "système" croyez-vous qu'une personne fortement handicapée (physique) aie le plus de chance de nouer une relation amoureuse? Dans un système où la personne qui nouerait une telle relation avec elle n'aurait pas la possibilité de nourrir une ou des relations ailleurs qui peuvent aussi la nourrir ou dans un système polyamoureux?

Un ami, polyamoureux aussi, m'a déjà dit clairement que pour lui, le polyamour était la seule façon éthique d'établir une relation amoureuse. Parce qu'il souffre d'une maladie grave et qu'il ne veut pas la faire porter tout entière sur une seule personne...

Bref, si le polyamour n'est pas LA solution (celle-ci n'existe pas), ça peut être une façon intéressante de fonctionner. Intéressant aussi de lire lesocle de valeurs communes des polyamoureux bruxellois.
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04.07.12 15:10
Nurja a écrit: qui peuvent aussi la nourrir

Désolée, mais par contre j'adhère vraiment pas à ce discours de la relation nourrissante. Le relationnisme, l'idéologie de la relation belle et bonne et obligatoire (si on n'en a pas, on n'est pas nourriE ?), c'est sans moi. Ce n'est jamais que le pendant du fait qu'on abandonne celleux qu'ils nous ont nourriEs, après les avoir vidéEs de leur substance.
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04.07.12 17:52
Nul part je n'ai écrit qu'une relation était la seule façon de se nourrir.
Nul part je n'ai écrit qu'on mangeait l'autre, sa substance et donc qu'on le jetait une fois vide.
Pour moi, on se "nourrit" de ce qu'on vit, que ce soit des lectures, des rencontres, des études, des relations. Et dans les relations, on nourrit l'autre aussi.

Mais je ne pense pas que vous ayez pris le temps de suivre le lien pour découvrir le socle de valeurs. Sinon, vous auriez remarqué que le polyamour n'est pas consommation, mais relations.
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04.07.12 23:27
ok. j'avais pas vraiment fait gaffe au contexte du polyamour. sujet que je ne maîtrise pas du tout. je vais sans doute lire plus... pour le reste je vais tenter de réfléchir à ma position de privilégié de la baise Neutral ... pourquoi pas après tout.

juste une remarque, tout ça me parait une nouvelle façon de normer quelque chose qui ne devrait pas l'être. déconstruire le couple pour reconstruire un nouveau schéma transposable ça me parait bizarre. c'est aux personnes concernées de construire leurs propres règles du "jeu" selon moi.
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05.07.12 10:40
Moko a écrit:c'est aux personnes concernées de construire leurs propres règles du "jeu" selon moi.
100% d'accord.
Le polyamour, c'est un peu comme le féminisme: le droit de choisir.
D'abord le droit d'être ou de ne pas être polyamoureux. Puis de le vivre à sa propre manière. Avec toutefois certaines caractéristiques (honnêteté notamment) qui fait qu'on peut parler de polyamour. D'autres façons de faire sont possibles, c'est juste plus du polyamour (tout comme qq'un qui se dit végétarien et dit manger du poulet (ou du poisson), ça me fait rire vu que végétarien= pas de chair animale)
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05.08.12 9:03
Pour commencer, merci mHystérie, Déconstruire et Lady Pora pour les liens très intéressants que vous avez donnés.

Bon, avec ma chérie ça fait quelque temps qu'on réfléchit à la non-exclusivité dans notre couple, là on commence à mettre en pratique, et ça se passe très bien. Pour revenir à la question :
M_hysterie a écrit:La question que je me pose [...] c'est "comment passer du couple aux amitiés sexuelles, sans briser la relation initiale ?"
La chance qu'on a, c'est qu'on est globalement synchrones dans notre réflexion à ce sujet, qu'on en parle beaucoup, et du coup j'ai l'impression que ça renforce notre relation. (Par contre on continue à se considérer comme « un couple », amoureusement non-exclusif.)

Pour répondre à un truc qui a été souvent évoqué (dans l'autre fil sur l'exclusivité je crois), à savoir le sentiment d'insécurité (c'est le truc qui m'a posé problème, heureusement c'était assez passager) : au final je trouve que le sentiment de sécurité est largement renforcé quand on voit que l'autre est libre de vivre des choses avec d'autres et qu'iel continue à vouloir une relation forte avec nous. C'est super rassurant et ça donne encore plus de valeur à la relation, en tout cas c'est comme ça que je le ressens.


Sinon, pour les termes, j'avoue que j'aime bien « amitiés amoureuses » et « anarchie relationnelle », mais pas trop « amitiés sexuelles » (pour les mêmes raisons que Déconstruire) ni « polyamour », même si je me rends compte que c'est le terme le mieux installé, je trouve dommage que ça insiste sur le côté poly et que ça garde le terme « amour » sans le tempérer (même si je réalise bien que cette critique s'applique juste au terme, pas à ce qu'il y a derrière). (Je réalise aussi que ma critique de « poly » est paradoxale parce que mon message commence justement par parler de non-exclusivité, donc tombe sous le coup de la même critique. J'assume cette incohérence pour le moment.)

Bref, ce que je voulais dire, c'est qu'à mon sens ce qui est important (en tout cas là où ma conception des relations a le plus changé ces derniers temps), c'est pas tant la non-exclusivité que la remise en cause de la binarité amitié/amour, d'un certain modèle de l'Amour et du couple, et d'une espèce de sacralisation du sexe. Une fois qu'on commence à remettre ça sérieusement en question, la question de l'exclusivité amoureuse ne semble tout simplement plus pertinente, mais c'est une conséquence de ce changement de paradigme, pas le truc le plus important en soi.

Je me rends compte que certaines de mes relations passées (notamment qui auraient pu impliquer pas mal de tendresse mais sans sexe ni couple) ont été gâchées par certaines normes que j'avais intégrées, et j'aspire à l'avenir à plus de fluidité dans mes relations. Ceci dit, pour l'instant il y a encore un écart entre mes (nouvelles) conceptions et ce que je me sens prêt à vivre, j'imagine que le processus de déconstruction prend du temps (à ce sujet, j'ai trouvé très touchant le texte « la tête et le ventre » cité par Déconstruire).
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24.08.12 13:06
Moko a écrit:La fidélité est un mensonge qu'on se le serve à soi même ou à l'autre.

Le mensonge pour moi ce serait d'accepter la non exclusivité.Clairement c est quelque chose que je serais incapable de supporter d un amoureux.Par ailleurs,la fidélité ,je ne la vis pas comme une frustration.Il y a peu de gens qui m inspirent de la tendresse ou du désir de toute façon,je ne suis pas très "sexuelle".
A vous lire,je me dis qu il me reste des tas de trucs à déconstruire ,le pire c est que je n'en ai pas envie à ce niveau là.
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