Prostitution : un article très intéressant sur Sciences humaines
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Abolition de la prostitution : pourquoi ?
http://deconstruire.blog.lemonde.fr/2011/10/16/abolition-de-la-prostitution-pourquoi/
Voici des extraits
http://deconstruire.blog.lemonde.fr/2011/10/16/abolition-de-la-prostitution-pourquoi/
Voici des extraits
La prostitution n'est pas un "mal nécessaire"
- Le viol n'est pas l'expression d'une pulsion sexuelle irrépressible, mais d'un désir de domination.
- Les hommes n'ont pas de pulsions sexuelles plus fortes que les femmes.
- Le besoin sexuel n'existe pas. Il n'y a qu'une frustration, que certains individus immatures refusent de gérer.
- Le nombre d'agressions sexuelles ne diminue pas dans les zones à fort taux de prostitution.
La légalisation n'est pas une solution
- La prostitution ne diminue pas dans les endroits où elle est légale, elle augmente.
- La maltraitance des prostituées ne diminue pas dans les endroits où la prostitution est légale, au contraire.
- La rétribution des prostituées n'augmente pas dans les endroits où la prostitution est légale. Celle des proxénètes, si.
- Les violences sexuelles ne diminuent pas dans les endroits où la prostitution est légale.
Une pétition abolitionniste, soutenue par plusieurs assocs, dont "Le Nid", j'ai signé l'appel
http://www.abolition2012.fr/
Et un article
http://fr.news.yahoo.com/les-clients-la-prostitution-sous-pression-092555634.html
extrait
Mais les commentaires sont caricaturaux, à gerber. Comme d'hab, quand on parle d'abo.
http://www.abolition2012.fr/
je demande l'adoption d'une loi d'abolition du système prostitueur incluant les mesures suivantes :
1. la suppression de toutes les mesures répressives à l’encontre des victimes de la prostitution,
2. la mise en place de moyens de protection et d'accompagnement social, incluant l'accès à la santé et au logement pour toutes les personnes prostituées,
3. la mise en place de véritables alternatives à la prostitution et l'ouverture de droits effectifs pour toutes les personnes prostituées, y compris étrangères,
4. l’interdiction de tout achat d’un acte sexuel et la pénalisation des clients,
5. le renforcement de la lutte contre toute forme de proxénétisme,
6. une politique ambitieuse d’éducation à une sexualité libre et respectueuse de l’autre, et à l’égalité entre les femmes et les hommes,
7. une politique de prévention de la prostitution, et de formation et d’information à ses réalités.
le système prostitueur constitue
une violence inscrite dans la longue histoire de la domination masculine,
une exploitation de toutes les inégalités,
un obstacle fondamental à l’égalité entre les femmes, et les hommes
une violation des droits humains.
Parce qu’en payant pour obtenir un rapport sexuel, le client prostitueur impose sa volonté au mépris de l’autre et de son désir ;
Parce que tout acte sexuel non désiré constitue une violence ;
Parce qu’en plaçant le corps humain et la sexualité dans le champ du marché, la prostitution porte atteinte au principe fondamental de respect de la dignité de la personne et de son intégrité physique et psychique
Et un article
http://fr.news.yahoo.com/les-clients-la-prostitution-sous-pression-092555634.html
extrait
PESER DANS LA CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE
Avec cet appel, les associations entendent amener les candidats à l'élection présidentielle de 2012 à prendre position sur les moyens de lutte contre la prostitution. Le 29 novembre prochain, trois d'entre elles tiendront une "convention abolitionniste" au Palais Bourbon. Elles y invitent tous les candidats à la présidentielle.
Sans penser que la question de la prostitution s'imposera dans la campagne, elles espèrent qu'elle ne "sera plus occultée".
Et elles ne sont pas les seules. Mercredi dernier, l'association Future au Féminin interpellait les candidats sur la prostitution étudiante, une situation difficile à quantifier, mais "qui s'est banalisée" et qui est le signe d'une "génération délaissée", selon sa présidente. Le visage cachée, Marie, étudiante en droit et prostituée "pour subvenir à (ses) besoins quotidiens", témoignait de la contrainte économique qui l'avait poussée à sauter le pas.
Aujourd'hui, Danielle Bousquet se dit "persuadée" que sa résolution sera adoptée, et parie sur fin novembre ou début décembre. Le jour même, elle déposera un projet de loi sur la pénalisation des clients, porté par elle-même et le député UMP Guy Geoffroy, rapporteur de la mission sur la prostitution à l'Assemblée. Ce projet pourrait être examiné début 2012.
"Peut-être le calendrier sera-t-il juste, mais en tout état de cause, si la proposition de loi n'est pas votée à ce moment-là, elle sera reprise et remise dans le circuit de l'Assemblée", dit-elle.
L'idée de "sanctions des clients" a déjà été reprise par le Parti socialiste dans son programme électoral.
Mais les commentaires sont caricaturaux, à gerber. Comme d'hab, quand on parle d'abo.
- MathBleu⋅e
- Messages : 70
Date d'inscription : 18/08/2011
Merci.
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
Je suis assez hésitant concernant l'abolition de la prostitution.
Certains arguments du STRASS (Syndicat du TRAvail Sexuel) ne sont pas dénués de bon sens:
http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2011/06/les-effets-pervers-de-la-criminalisation-des-clients-des-prostituees.html
L'abolition est peut-être une bonne chose sur le principe, mais si son application sur le terrain se heurte à des contre-réactions qui aggravent la situation, il vaut peut-être mieux prendre la question sous un autre angle.
Je vois la prostitution un peu comme les drogues dites dures: en soi, le fait d'y avoir recours, ou le fait d'en proposer, est le signe d'un problème dont les causes sont externes et multiples.
Je considère qu'un être humain sain d'esprit, dans une société juste, équilibrée et respectueuse de chacun, n'éprouve pas le besoin de payer pour avoir une relation sexuelle, pas plus qu'il n'éprouve le besoin de saturer son cerveau en substituts de l'endorphine.
Mais nous ne sommes pas tous sains d'esprits et nous ne vivons pas dans une société juste, équilibrée et respectueuse, même si le féminisme, parmi d'autres combats, tente d'améliorer cette situation.
Tenter d'appliquer une interdiction pure et simple, d'avoir une politique répressive, peut aggraver le problème, si les raisons de ces usages sont toujours là.
Du coup, le discours abolitionniste et anti-décriminalisation me rappelle un peu la volonté gouvernementale de ne pas accepter la mise en place de "salles de shoot" pour les toxicomanes. Certes, l'héroïne c'est pas bien, la prostitution c'est pas bien. Mais, dans le contexte donné, si on veut à tout prix écraser le problème on aboutit simplement à aggraver les souffrances, pas à les diminuer.
Il me semble que la question de la prostitution ne peut pas être séparée de la question des rapports de séduction hommes/femmes.
À bien des égards, les codes de notre société rappellent, en plus atténué, en plus inconscient, peut-être en plus hypocrite, la prostitution: la tradition qui veut que ce soit l'homme qui paie la note quand il sort avec une femme, les inégalités salariales au sein du couple, les comportements classiques où la femme, même si un homme lui plaît, se doit de résister et de lui faire payer un "prix symbolique" de persévérance et de ruse (le fameux "non qui veut dire oui" utilisé parfois comme argument pour légitimer le viol) avant d'accepter une relation, le fait que la sexualité soit conçue dans l'imaginaire collectif comme tournée autour du plaisir masculin...
Si on ne s'attaque pas d'abord à ça, vouloir simplement, dans le contexte actuel, interdire la prostitution, va aboutir à des stratégies de contournement qui auront pour conséquence d'aggraver la situation.
Je viens de lire cet article qui parle de la chasse aux escort girls dans les hôtels. Où j'apprends que le gérant de l'établissement peut être considéré comme proxénète s'il est informé de la situation, et quand bien même il ne se mêlerait absolument pas du travail de l'escort. Je trouve ça aberrant, en fait. Dans le même registre, un informaticien a été condamné pour avoir réalisé un site Web pour le compte d'une escort girl. Le prétexte de "proxénétisme" sert également à poursuivre des enfants dès leur majorité s'ils dépendent encore de leur mère et qu'elle se prostitue.
Pourquoi ne pas pénaliser le pharmacien qui vend en connaissance de cause des préservatifs à une femme prostituée, tant qu'on y est? On se dirige de plus en plus vers une prostitution cachée, sous contrôle de mafias et d'intermédiaires. Le modèle de la prostituée indépendante et libre, qui sert d'argument aux défenseurs du libre exercice de la prostitution, et qui existe (même si c'est certainement un cas minoritaire) est condamné à disparaître avec l'approche répressive telle qu'elle est menée en Suède.
S'il n'est plus possible pour une femme de s'établir "escort girl", de payer un site Web, de louer une chambre d'hôtel, sans risquer des refus de gens ne voulant pas être dans la merde, on se dirige tout droit vers des circuits de prostitution clandestins où, de toute façon, vu qu'on est dans l'illégalité, toutes les dérives seront acceptées: prostitution de mineures, trafic d'êtres humains, immigration forcée..
Un pays, la Russie, disposait (dispose peut-être toujours) d'une législation interdisant absolument toute forme de pornographie. Je vous laisse admirer le résultat:
http://www.ilv-bibliotheca.net/pdf_ebook_gratuit/confession_dun_pedophile_limpossible_filtrage_du_web.pdf
Descendre à la page 23 pour entrer "dans le vif du sujet". À mon avis, on peut s'attendre exactement au même résultat avec une interdiction de la prostitution, si elle ne s'accompagne pas d'un travail préalable et efficace sur ses causes.
Certains arguments du STRASS (Syndicat du TRAvail Sexuel) ne sont pas dénués de bon sens:
http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2011/06/les-effets-pervers-de-la-criminalisation-des-clients-des-prostituees.html
L'abolition est peut-être une bonne chose sur le principe, mais si son application sur le terrain se heurte à des contre-réactions qui aggravent la situation, il vaut peut-être mieux prendre la question sous un autre angle.
Je vois la prostitution un peu comme les drogues dites dures: en soi, le fait d'y avoir recours, ou le fait d'en proposer, est le signe d'un problème dont les causes sont externes et multiples.
Je considère qu'un être humain sain d'esprit, dans une société juste, équilibrée et respectueuse de chacun, n'éprouve pas le besoin de payer pour avoir une relation sexuelle, pas plus qu'il n'éprouve le besoin de saturer son cerveau en substituts de l'endorphine.
Mais nous ne sommes pas tous sains d'esprits et nous ne vivons pas dans une société juste, équilibrée et respectueuse, même si le féminisme, parmi d'autres combats, tente d'améliorer cette situation.
Tenter d'appliquer une interdiction pure et simple, d'avoir une politique répressive, peut aggraver le problème, si les raisons de ces usages sont toujours là.
Du coup, le discours abolitionniste et anti-décriminalisation me rappelle un peu la volonté gouvernementale de ne pas accepter la mise en place de "salles de shoot" pour les toxicomanes. Certes, l'héroïne c'est pas bien, la prostitution c'est pas bien. Mais, dans le contexte donné, si on veut à tout prix écraser le problème on aboutit simplement à aggraver les souffrances, pas à les diminuer.
Il me semble que la question de la prostitution ne peut pas être séparée de la question des rapports de séduction hommes/femmes.
À bien des égards, les codes de notre société rappellent, en plus atténué, en plus inconscient, peut-être en plus hypocrite, la prostitution: la tradition qui veut que ce soit l'homme qui paie la note quand il sort avec une femme, les inégalités salariales au sein du couple, les comportements classiques où la femme, même si un homme lui plaît, se doit de résister et de lui faire payer un "prix symbolique" de persévérance et de ruse (le fameux "non qui veut dire oui" utilisé parfois comme argument pour légitimer le viol) avant d'accepter une relation, le fait que la sexualité soit conçue dans l'imaginaire collectif comme tournée autour du plaisir masculin...
Si on ne s'attaque pas d'abord à ça, vouloir simplement, dans le contexte actuel, interdire la prostitution, va aboutir à des stratégies de contournement qui auront pour conséquence d'aggraver la situation.
Je viens de lire cet article qui parle de la chasse aux escort girls dans les hôtels. Où j'apprends que le gérant de l'établissement peut être considéré comme proxénète s'il est informé de la situation, et quand bien même il ne se mêlerait absolument pas du travail de l'escort. Je trouve ça aberrant, en fait. Dans le même registre, un informaticien a été condamné pour avoir réalisé un site Web pour le compte d'une escort girl. Le prétexte de "proxénétisme" sert également à poursuivre des enfants dès leur majorité s'ils dépendent encore de leur mère et qu'elle se prostitue.
Pourquoi ne pas pénaliser le pharmacien qui vend en connaissance de cause des préservatifs à une femme prostituée, tant qu'on y est? On se dirige de plus en plus vers une prostitution cachée, sous contrôle de mafias et d'intermédiaires. Le modèle de la prostituée indépendante et libre, qui sert d'argument aux défenseurs du libre exercice de la prostitution, et qui existe (même si c'est certainement un cas minoritaire) est condamné à disparaître avec l'approche répressive telle qu'elle est menée en Suède.
S'il n'est plus possible pour une femme de s'établir "escort girl", de payer un site Web, de louer une chambre d'hôtel, sans risquer des refus de gens ne voulant pas être dans la merde, on se dirige tout droit vers des circuits de prostitution clandestins où, de toute façon, vu qu'on est dans l'illégalité, toutes les dérives seront acceptées: prostitution de mineures, trafic d'êtres humains, immigration forcée..
Un pays, la Russie, disposait (dispose peut-être toujours) d'une législation interdisant absolument toute forme de pornographie. Je vous laisse admirer le résultat:
http://www.ilv-bibliotheca.net/pdf_ebook_gratuit/confession_dun_pedophile_limpossible_filtrage_du_web.pdf
Descendre à la page 23 pour entrer "dans le vif du sujet". À mon avis, on peut s'attendre exactement au même résultat avec une interdiction de la prostitution, si elle ne s'accompagne pas d'un travail préalable et efficace sur ses causes.
Que fais-tu de la Suède où l'abolition est de mise depuis 10 ans ? Certes, la prostitution n'a pas disparu mais on note tout de même un changement de mentalité. Sur un autre forum, Lora, une abolitionniste a posté ceci
Voilà cette étude écossaise, de 2008, très intéressante
Page 15 Effects of Prostitution on Punters' Relationships with Non-prostituting Women
http://www.turnofftheredlight.ie/wp-content/uploads/2011/02/Challenging_Mens_Demand-Scotland.pdf
Il est évident que l'abolition doit être assortie de mesures éducatives, dès le plus jeune âge. Mais pour ça, il faut une volonté de changement.
Et voici son blog : http://enquelquesorte.blogspot.com/
Concernant le blog de Lora, un extrait significatif, il est question d'un mail qu'ils ont reçu
La réponse de Lora
Je pense qu’il faut un électrochoc et une loi abolitionniste forcerait TOUT LE MONDE, dès le plus jeune âge, à revoir complètement les rapports femmes/hommes. Si tu régularises/légalises, la violence envers les AUTRES femmes est encore plus grande, c’est prouvé au Pays-Bas, par exemple. L’abo est sans doute la moins mauvaise des solutions mais surtout, elle a une portée symbolique énorme, vu les millénaires de prostitution avérée mais cachée à cause du puritanisme.
Des gens se demandent si la violence se reporterait sur d'autres si l'achat de sexe était interdit, il y a une étude qui montre que c'est l'inverse, que les clients prostitueurs sont plus agressifs envers les femmes en général.
Je n'ai jamais lu qu'en Suède, il y avait plus de violences contre d'autres "plus faibles". Déjà, les châtiments corporels sont interdits. L'abolitionnisme est assorti de mesures générales de non-violence, c'est un concept global.
Voilà cette étude écossaise, de 2008, très intéressante
Page 15 Effects of Prostitution on Punters' Relationships with Non-prostituting Women
http://www.turnofftheredlight.ie/wp-content/uploads/2011/02/Challenging_Mens_Demand-Scotland.pdf
Il est évident que l'abolition doit être assortie de mesures éducatives, dès le plus jeune âge. Mais pour ça, il faut une volonté de changement.
Et voici son blog : http://enquelquesorte.blogspot.com/
Concernant le blog de Lora, un extrait significatif, il est question d'un mail qu'ils ont reçu
Le FPS (mouvement féministe belge) favorable à l'abolitionnisme + Réponse
Le FPS est favorable à une politique abolitionniste, mais pense qu'elle n'est pas - pour l'instant - applicable en Belgique.
Extrait :
"Avant de décider de pénaliser le client, nous pensons donc qu'il est urgent que la société toute entière, l'école, la publicité, la presse, la télévision, portent un regard sur la sexualité des femmes et des hommes, qu'elle reconnaisse à la femme le droit à son propre désir et non plus seulement le droit de dire oui ou non (le fameux "consentement" purement passif, et lui-même pas toujours respecté), bref, qu'elle reconnaisse leur égalité fondamentale, y compris sexuelle."
La réponse de Lora
Je vous remercie de nous adresser ce texte, que j'avais déjà lu, et avec grand intérêt, puisque, en tant que citoyen abolitionniste, je suis attentif à l'actualité de la prostitution - notamment celle de mon pays. Nous sommes aussi heureux que plus de voix s'élèvent en Belgique pour questionner les prises de position politiques face à ce système.
Alors, je partage évidemment votre objectif d'arriver, chez nous aussi, à l'abolitionnisme à la suédoise (Norvège, Islande), ainsi que votre analyse sociétale qui pointe bien les inégalités qui persistent, au détriment des femmes.
Je suis néanmoins convaincu que la méthode que vous proposez, càd commencer par essayer de changer la culture de domination masculine, n'est pas la plus efficace. Elle est tributaire de la bonne volonté du secteur marchand et se heurte à l'immobilisme des structures en place.
Je pense que la société ne changera pas toute seule, ce sont les lois qui la font changer, elles induisent, provoquent le changement de mentalité.
Le signal clair dont vous parlez, c'est justement la criminalisation de l'achat de "services sexuels".
Un signal est bref, marquant, destiné à avertir.
Une loi d'interdiction d'achat de « services sexuels » serait un signal STOP envoyé à toute la société, mais plus particulièrement aux hommes : le corps des femmes n'est pas un produit de consommation. Pour l'instant, ce n'est pas interdit, donc, c'est permis… Si c'est permis, c'est vécu comme normal : pourquoi se poser des questions ?
La loi est là aussi pour dire ce qui est éthique, elle a une fonction éducative, comme vous le soulignez.
Vous vous montrez soucieux-euses de l'éducation sexuelle et affective des enfants. Celle-ci ne repose pas uniquement sur le renforcement positif des bonnes attitudes ni sur la promesse d'un avenir meilleur, elle a aussi besoin d'interdit.
La prostitution rassemble toutes les violences faites aux femmes : objétisation, violences physiques, violences psychiques, dénigrement… Tant que les hommes auront le droit (même ceux qui ne le prennent pas) d'acheter l'accès sexuel aux corps de femmes, l'égalité sociétale hommes-femmes sera difficile (nous pensons impossible) à atteindre. Cette autorisation qui est explicitement donnée aux hommes bétonne les inégalités.
Pierrette Pape pose la question, dans L'abolition du système prostitutionnel : une affaire d'hommes ! (1) : « Est-il possible de lutter contre les violences masculines envers les femmes tout en préservant les privilèges des hommes à accéder aux corps de certaines femmes ? »
Pour la plupart des « clients », les femmes sont réduites à leur utilité pour eux : le sexe, les tâches domestiques, la reproduction… et ne sont surtout pas des partenaires.
Sur la base de cette loi, il y aura moyen d'agir, en même temps, pour une vraie éducation sexuelle égalitaire càd qui ne fait l'impasse ni sur le plaisir, surtout celui des femmes (clitoris, cet inconnu !), ni sur le respect, d'agir sur la représentation des femmes dans les médias, sur les stéréotypes sexués (jouets, manuels scolaires, livres d'enfants…), sur les violences conjugales ainsi que sur les autres secteurs où les femmes sont maltraitées.
C'est bien là l'action globale dont vous parlez sur votre site : «Les femmes, dans tous les domaines de la vie sociale, restent victimes d'une tradition de domination masculine lourde de conséquences économiques, sociales, politiques et culturelles. Cette situation aux causes et aux conséquences multiples ne pourra être vaincue que par une action globale à tous les niveaux de pouvoir. »
Une loi précède souvent le changement de mentalité, elle en est le ferment.
En Suède, la loi « Paix des femmes » n'avait pas un soutien populaire massif en 1999. Maintenant, 80 % de la population estime que c'est une bonne loi.
Je pense qu’il faut un électrochoc et une loi abolitionniste forcerait TOUT LE MONDE, dès le plus jeune âge, à revoir complètement les rapports femmes/hommes. Si tu régularises/légalises, la violence envers les AUTRES femmes est encore plus grande, c’est prouvé au Pays-Bas, par exemple. L’abo est sans doute la moins mauvaise des solutions mais surtout, elle a une portée symbolique énorme, vu les millénaires de prostitution avérée mais cachée à cause du puritanisme.
Je connais le discours du strass, on voit toujours les mêmes personnes dans les médias crier au scandale parce qu’elles seraient « libres » de faire ce qu’elles veulent de leur corps. Bien sûr que chacunE doit pouvoir faire ce qu’ille veut de son corps mais quand on sait que les prostituées « libres » représentent 2 à 3 % du total, faut-il pour ce très petit nombre, laisser tomber les 97/% restants, qui sont prises dans un cercle infernal ? Pénaliser les clients prostitueurs est une façon de leur montrer qu’ils sont responsables de cette situation.
Ne pas oublier non plus que la « liberté » invoquée par le Stras est bien souvent une aliénation. La plupart des prostituées ont subi des violences physique et/ou sexuelles durant leur enfance. La prostitution ne serait donc qu’une « projection » d’une situation pénible, déjà vécue.
Voci maintenant un questions/réponses entre Lora et Alice (qui défend le droit de se prostituer)
les remarques d'Alice sont en italique, suivies des réponses de Lora, c'est moi qui souligne en gras
Alice : Et où poser la limite ? Si mon meilleur ami est puceau et que je lui propose de lui prendre sa virginité contre de l'argent, est-ce illégal ?
c'est un exemple d'interdiction mise en place pour "protéger" un groupe mais qui ne fait que supprimer des libertés, et traiter les gens comme des enfants incapables de décider pour eux-mêmes quels jours ils veulent travailler.
Abolir la prostitution est pour moi similaire. Au lieu de l'interdire complètement, je suis pour la régulariser, traiter les abus au cas par cas, etc. Mais l'interdire tout bonnement revient à dire, pour moi, à toutes les femmes "vous n'avez pas le droit de décider de faire ce que vous voulez de votre corps". Ensuite viennent les insinuations comme quoi toute femme voulant se prostituer a sans doute des problèmes psychologique, ce que je trouve très offensant.
Le sexe est une activité liée au plaisir.
Ensuite, je veux revendiquer mon droit d'agir avec mon corps comme il me semble, et de ne pas être considérée comme "abimée" s'il m'arrive d'avoir des relations sexuelles contre paiement. Toute personne qui accepte qu'on paye pour elle au restaurant et a des relations sexuelles avec cette personne en est coupable. Doit-on arrêter tous les hommes qui payent pour leur petite amie ? Doit on arrêter toutes les femmes qui font de même ?
Il est possible d'être très sélectif dans son choix de clients.
Le sexe anonyme et le fait d'être payé pour le sexe sont tous les deux des fantasmes qui ne sont pas forcément problématiques à réaliser tant que les précautions sont de mise.
En gros, pour moi l'abolition de la prostitution s'opposerait à deux de mes libertés : celle d'engager quelqu'un, homme ou femme, pour des services, dès lors que ceux-ci sont de nature sexuelle, et celle de proposer de tels services.
Et il me semble qu'on peut lutter contre les abus qui existent dans le monde de la prostitution sans pour cela l'abolir complètement.
J’ai aussi entendu récemment que l’espérance de vie d’une prostituée est de … 34 ans !
Ne pas oublier non plus que la « liberté » invoquée par le Stras est bien souvent une aliénation. La plupart des prostituées ont subi des violences physique et/ou sexuelles durant leur enfance. La prostitution ne serait donc qu’une « projection » d’une situation pénible, déjà vécue.
Voci maintenant un questions/réponses entre Lora et Alice (qui défend le droit de se prostituer)
les remarques d'Alice sont en italique, suivies des réponses de Lora, c'est moi qui souligne en gras
Alice : Et où poser la limite ? Si mon meilleur ami est puceau et que je lui propose de lui prendre sa virginité contre de l'argent, est-ce illégal ?
Lora : Cela se passe ici dans le cadre d'une relation humaine, cela ne regarde personne. L'abolitionnisme lutte contre un système qui met à disposition des hommes (les « clients » sont des hommes à plus de 99 %) des femmes et assimilés (enfants, trans). La prostitution fonctionne sur une double domination, celles d' hommes sur des femmes et celle de riches sur des pauvres.
c'est un exemple d'interdiction mise en place pour "protéger" un groupe mais qui ne fait que supprimer des libertés, et traiter les gens comme des enfants incapables de décider pour eux-mêmes quels jours ils veulent travailler.
C'est vrai qu'une petite minorité de prostitué-es (et parmi ceux-celles-là beaucoup d'hommes !) disent haut et fort qu'ils-elles ont choisi et s'y trouvent bien, libres et heureux-ses. Une écrasante majorité n'a pas droit à la parole, vit sous la menace et ne parle souvent même pas français.
Ulla, porte -parole des prostituées de Lyon, qui clamait être indépendante, a dit, beaucoup plus tard, quand elle en était sortie : « Comment avez-vous pu me croire ? » Leur manifestation été organisée par leurs proxénètes.
Faut-il croire sur parole ceux-celles qui se disent bien dans cette activité ?
Regarder « Pas à vendre » pour avoir la parole de femmes qui sont sorties de la prostitution. N'est ce pas alors que leur parole peut être libre ?
Dans une situation insupportable, à laquelle on ne peut échapper, dire qu'on a choisi est un mécanisme de défense. Si on choisit, on redevient acteur de sa vie, et on sort de l'état de victime...
La docteure Trinquart a montré que, choisie ou pas, l'exercice de la prostitution laisse des séquelles graves.
http://www.france.attac.org/archives/spip.php?article1232
Abolir la prostitution est pour moi similaire. Au lieu de l'interdire complètement, je suis pour la régulariser, traiter les abus au cas par cas, etc. Mais l'interdire tout bonnement revient à dire, pour moi, à toutes les femmes "vous n'avez pas le droit de décider de faire ce que vous voulez de votre corps". Ensuite viennent les insinuations comme quoi toute femme voulant se prostituer a sans doute des problèmes psychologique, ce que je trouve très offensant.
Il y a des femmes qui s'engagent consciemment dans la prostitution, ce qui n'est pas synonyme de « choix », il s'agit toujours d'un non-choix par manque d'alternative, réelle ou vécue.
Les systèmes sociaux qui génèrent la prostitution selon les recherches de Rose Dufour (anthropologue québécoise qui travaille depuis des années avec des femmes prostituées)
- L'abus sexuel
- Une mère qui s'est prostituée
- Un conjoint gigolo ou proxénète.
- L'influence : vivre dans un milieu prostitutionnel.
- L'alcool et la toxicomanie.
Peut-on encore parler de choix « éclairé » de se prostituer au vu des chiffres :
50 % a commencé à se prostituer vers 14 ans et 80 % avant 18 ans, 80 % sont étrangères.
Le sexe est une activité liée au plaisir.
Si tu paies quelqu'un-e pour un acte sexuel, tu l'utilises à ton propre usage en niant sa propre sexualité. L'abolitionnisme défend la liberté sexuelle de tous, pas de certain-e-s au détriment d'autres. La sexualité fait partie de la personnalité, utiliser un autre comme objet de jouissance est un crime contre son humanité.
Ensuite, je veux revendiquer mon droit d'agir avec mon corps comme il me semble, et de ne pas être considérée comme "abimée" s'il m'arrive d'avoir des relations sexuelles contre paiement. Toute personne qui accepte qu'on paye pour elle au restaurant et a des relations sexuelles avec cette personne en est coupable. Doit-on arrêter tous les hommes qui payent pour leur petite amie ? Doit on arrêter toutes les femmes qui font de même ?
Ce schéma de « l'homme qui paie », héritée de la société patriarcale, pour que la femme « se laisse faire » ensuite, tend heureusement à disparaître. Les femmes ont acquis le droit travailler (grâce aux guerres !) et de plus l'idée que les femmes n'ont pas ou peu de désir sexuel perd du crédit !
Ensuite, le moins pire :se faire payer à manger par un homme qu'on connaît et le dédommager « en nature » (qui en connaît ?) n'excuse pas le pire : devoir se soumettre aux caprices sexuels d'inconnus parfois violents et insultants.
De plus, de nouveau, il s'agirait là d'une relation de l'ordre du privé.
Il est possible d'être très sélectif dans son choix de clients.
Non, pour pouvoir être sélectif, il faudrait ne pas avoir besoin d'argent. Hors, celles-ceux qui s'engagent d'eux-mêmes dans la prostitution le font parce qu'ils ont besoin de cet argent. Les pratiques à risques sont payées plus (sans préservatif, sodomie, gang bang)
Celles qui sont dans des Eros Center doivent tout accepter sous peine d'être licenciées par la direction.
De plus, même en sélectionnant (sur quoi, sa bonne tête ?), arrive le moment où on se retrouve seule, nu-e avec un étranger.
Le sexe anonyme et le fait d'être payé pour le sexe sont tous les deux des fantasmes qui ne sont pas forcément problématiques à réaliser tant que les précautions sont de mise.
Alors, on peut parfaitement jouer à être un objet dans une relation sexuelle, mais dans la prostitution, ce n'est pas un jeu, c'est la réalité.
Si se prostituer était la réalisation d'un fantasme (merci Freud encore au passage), une seule journée de prostitution devrait suffire pour le vivre. Il faudrait des années pour assouvir ce fantasme, comme c'est confortable pour les « clients »
En gros, pour moi l'abolition de la prostitution s'opposerait à deux de mes libertés : celle d'engager quelqu'un, homme ou femme, pour des services, dès lors que ceux-ci sont de nature sexuelle, et celle de proposer de tels services.
Oui, l'argent est un pouvoir, contre paiement, il y toujours moyen de trouver une personne pauvre qui sera « consentante » pour faire n'importe quoi. : balayer la route devant vos pas, écarter les jambes; Où est sa liberté à lui -elle?
L'abolitionnisme propose aux femmes une alternative à la prostitution : un vrai travail.
Et il me semble qu'on peut lutter contre les abus qui existent dans le monde de la prostitution sans pour cela l'abolir complètement.
La preuve est faite que la réglementation aggrave la situation des personnes prostituées.
http://www.mouvementdunid.org/Les-effets-pervers-de-la
C'est on ne peut plus clair.
Une étude de la London Metropolitan University de 2003 qui compare les résultats de différentes politiques au sujet de la prostitution.
Dernièrement, le bilan positif de la Suède vient d'être reconnu. Voir la conclusion.
http://www.glasgow.gov.uk/NR/rdonlyres/C19E010B-1A4F-4918-97BD-F96AF7D7F150/0/mainreport.pdf
J’ai aussi entendu récemment que l’espérance de vie d’une prostituée est de … 34 ans !
Personnellement, je ne suis pas contre la prostitution, mais sous une certaine forme. Je suis contre le fait qu'il y ait une exploitation du corps de femmes - et d'hommes ! Je suis contre le fait que l'Etat en profite sans pour autant considérer la prostitution comme un métier (alors que tout le monde s'accorde à dire que c'est le plus vieux métier du monde). Etc.
Pour autant, si c'était réellement reconnu comme un travail, s'il y avait des maisons closes (ou autres lieux, qu'importe) où tout cela serait régularisé, où les prostituéEs auraient un minimum de sécurité, etc. cela serait déjà un grand pas en avant ! Port obligatoire de la capote, des hommes et/ou des femmes assurant la sécurité des putes... Et, bien sûr, que ce soit un travail choisi, et non parce que l'on a besoin d'argent ou parce que l'on est forcé. Ces personnes existes même si elles sont minoritaires, et s'il y avait plus de sécurité, si c'était moins considéré comme ingrat, il y en aurait plus à manifester leur désir d'être travailleur-euse du sexe.
Aussi il y a des travailleur-euses du sexe "spécialisés" pour les handicapéEs ; ils l'ont choisi, ça ne les dérange pas, ils imposent leurs limites aux clientEs... Sans cette forme de prostitution, les handicapéEs doivent se débrouiller seulEs - à savoir, pas grand chose - soit ce sont leurs propres parents qui doivent s'en charger !! (masturbation, rien de plus de ce que j'en sache).
Après, je sais que c'est bien spécifique, mais bon... Interdire la prostitution revient à interdire toutes les formes de prostitution qui existent.
Pour autant, si c'était réellement reconnu comme un travail, s'il y avait des maisons closes (ou autres lieux, qu'importe) où tout cela serait régularisé, où les prostituéEs auraient un minimum de sécurité, etc. cela serait déjà un grand pas en avant ! Port obligatoire de la capote, des hommes et/ou des femmes assurant la sécurité des putes... Et, bien sûr, que ce soit un travail choisi, et non parce que l'on a besoin d'argent ou parce que l'on est forcé. Ces personnes existes même si elles sont minoritaires, et s'il y avait plus de sécurité, si c'était moins considéré comme ingrat, il y en aurait plus à manifester leur désir d'être travailleur-euse du sexe.
Aussi il y a des travailleur-euses du sexe "spécialisés" pour les handicapéEs ; ils l'ont choisi, ça ne les dérange pas, ils imposent leurs limites aux clientEs... Sans cette forme de prostitution, les handicapéEs doivent se débrouiller seulEs - à savoir, pas grand chose - soit ce sont leurs propres parents qui doivent s'en charger !! (masturbation, rien de plus de ce que j'en sache).
Après, je sais que c'est bien spécifique, mais bon... Interdire la prostitution revient à interdire toutes les formes de prostitution qui existent.
Pour les handicapés (eh oui, ce sont presque toujours des hommes qui font appel aux services des prostituées), voir ici
http://www.mouvementdunid.org/Handicap-accompagnement-sexuel-ou
et ici, le scan d'un article à ce sujet, dans un magazine belge, datant d'avril 2011
http://monde-elodie.heberg-forum.net/ftopic8085_profession-assistant-sexuel-handicapes.html
Il est à noter que l'abolitionnisme n'est même pas évoqué une seule fois ! L'article est rédigé par une femme.
La fameuse Sonia y va de son petit discours sur le rôle social des prostituées.
L'assistance sexuelle est déjà reconnue dans plusieurs pays européens.
La seule fois où l'on parle d'une femme handicapée, c'est pour dire que finalement, elle avait besoin de tendresse et de câlins qu'un autre handicapé lui a donnés.
Le § final est assez terrible, il est question de "réhumanisation", je vous laisse le découvrir.
Je colle la réponse de Lora dont j'ai cité le blog plus haut
Je rappelle qu'il faut éviter les posts doublons, merci ! Je mets donc ton post suivant juste en dessous.
Poussin Machin
Tu parles de sécurité mais elle n’existe pas ! Ce métier est très dangereux, (presque ?) toutes les prostituées ont déjà eu affaire à des tarés qui les frappaient. D’ailleurs, il y a un espace réservé aux prostituées à Anvers (Belgique) et qu’est-ce qu’on a installé dans les chambres pour la sécurité des prostituées ? Des sonnettes d’alarme pour prévenir la police !
Tu connais bcp de métiers « d’amour » où l'on risque de se faire tabasser ou de mourir ?
Je pense qu’il faut voir la réalité en face : la prostitution n’est JAMAIS propre, nette avec « consentement mutuel ». C’est un rapport dominant/dominéE, l’illustration parfaite de la domination patriarcale. Et toutes les personnes qui achètent des "services sexuels" participent à la traite de femmes et d'hommes.
Un parti politique belge (CDH, centriste) veut aussi l’abolition
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/659708/sanctionner-les-clients.html
Donc, la légalisation/régularisation entraîne une hausse de la violence envers les prostituéEs mais aussi, envers les autres femmes, à méditer.
http://www.mouvementdunid.org/Handicap-accompagnement-sexuel-ou
et ici, le scan d'un article à ce sujet, dans un magazine belge, datant d'avril 2011
http://monde-elodie.heberg-forum.net/ftopic8085_profession-assistant-sexuel-handicapes.html
Il est à noter que l'abolitionnisme n'est même pas évoqué une seule fois ! L'article est rédigé par une femme.
La fameuse Sonia y va de son petit discours sur le rôle social des prostituées.
L'assistance sexuelle est déjà reconnue dans plusieurs pays européens.
La seule fois où l'on parle d'une femme handicapée, c'est pour dire que finalement, elle avait besoin de tendresse et de câlins qu'un autre handicapé lui a donnés.
Le § final est assez terrible, il est question de "réhumanisation", je vous laisse le découvrir.
Je colle la réponse de Lora dont j'ai cité le blog plus haut
Dans une société qui tolère que les hommes aient accès au sexe des femmes contre quelques billets, des hommes handicapés exigent, au nom de l'égalité, de faire de même, pour se sentir des hommes comme les autres, et gratuitement parce qu'ils souffrent d'un handicap.
Voilà pourquoi les pays qui ont organisé une "assistance sexuelle" sont des pays qui ont légalisé la prostitution.
Accepter "l'assistance sexuelle", c'est ouvrir la porte à la légalisation : assistance aux timides, aux pépés, aux replets, aux laids...
Qui est parfaitement "normal"?
Je rappelle qu'il faut éviter les posts doublons, merci ! Je mets donc ton post suivant juste en dessous.
Poussin Machin
Tu parles de sécurité mais elle n’existe pas ! Ce métier est très dangereux, (presque ?) toutes les prostituées ont déjà eu affaire à des tarés qui les frappaient. D’ailleurs, il y a un espace réservé aux prostituées à Anvers (Belgique) et qu’est-ce qu’on a installé dans les chambres pour la sécurité des prostituées ? Des sonnettes d’alarme pour prévenir la police !
Tu connais bcp de métiers « d’amour » où l'on risque de se faire tabasser ou de mourir ?
Je pense qu’il faut voir la réalité en face : la prostitution n’est JAMAIS propre, nette avec « consentement mutuel ». C’est un rapport dominant/dominéE, l’illustration parfaite de la domination patriarcale. Et toutes les personnes qui achètent des "services sexuels" participent à la traite de femmes et d'hommes.
Un parti politique belge (CDH, centriste) veut aussi l’abolition
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/659708/sanctionner-les-clients.html
Anvers avait inauguré le principe du complexe hôtelier dédié à la prostitution, en 2005, en ouvrant la "Villa Tinto" au milieu de la zone de tolérance. Localisé dans une ancienne charcuterie (!), l’ensemble, géré par une SPRL, héberge 50 salons loués à prix modéré (50 euros pour 12 heures).
Si, à Anvers, le quartier de la prostitution est redevenu salubre, des problèmes d’exploitation et de traite existent à l’intérieur de la "Villa Tinto" malgré les nombreux contrôles policiers. "Le système actuel s’avère donc inefficace dans la lutte contre la traite."
Même constat pour l’approche privilégiée aux Pays-Bas, où on a décidé en 2000 de libéraliser les maisons closes. Concrètement, les municipalités régulent le nombre d’établissements et attribuent les localisations et les licences. "D’après le rapport qui fait le bilan de dix ans d’expérience des maisons closes aux Pays-Bas, le nombre de victimes recensées de la traite a presque triplé sur cette période." Et en Allemagne, où le système est similaire, le trafic (et la violence ) augmente (+ 70 % sur cinq ans !) : on y constate une augmentation de la prostitution forcée de femmes d’Europe de l’Est et africaines.
Plus fondamentalement, le CDH veut réaffirmer que le corps n’est pas une marchandise et que la prostitution n’est pas un métier comme un autre. "Nous considérons qu’elle constitue une atteinte à la dignité humaine et que c’est aussi une violence de genre."
Donc, la légalisation/régularisation entraîne une hausse de la violence envers les prostituéEs mais aussi, envers les autres femmes, à méditer.
Pour ce qui est des assistantEs sexuelLEs, oui, il y a un débat pou savoir si c'est de la prostitution ou non. Pour moi oui dans le sens où il s'agit de vendre du plaisir sexuel à autrui.
Ensuite, les règles sont super strictes pour pouvoir assister sexuellement quelqu'un (tout du moins en Suisse), et cela semble très bien marcher.
De plus, je pense qu'il vaut vraiment mieux que ces assistantEs existent, sinon soit les handicapéEs n'ont aucune relation intime avec qui que ce soit (enfin si, ça arrive, mais c'est pas facile de rencontrer quelqu'un de ce que j'ai pu entendre comme expériences), soit c'est à la famille proche de s'en occuper.
Dans le Causette #16 de septembre dernier, ils ont justement fait un article sur le sujet. Il est bien question d'un assistant sexuel et d'handicapées, qui n'ont pas besoin juste de tendresse, mais vraiment de sexualité.
Pour en revenir à la sécurité, en effet, elle n'existe pas (du moins pas chez nous !), ou elle est mauvaise. Mais déjà, si l'on prend une maison close par exemple, il y a moyen de mettre en place une charte pour les clientEs (port du préservatif obligatoire, etc.), il y a moyen d'avoir dans chacune des chambres des préservatifs (masculins et féminins, ainsi que des gants et des carrés de latex), ainsi que des personnes pour gérer la sécurité (si un-e prostitué-e se plaint d'un-e client-e, qu'il puisse y avoir quelque chose de fait).
Je ne parle pas de sécurité à deux balles avec un bouton quelque part dans la pièce pour que les flics arrivent quinze minutes plus tard. Je parle d'une vraie sécurité (sans aller jusqu'aux caméras de surveillance, cela me semblerait plus que déplacer !!).
EDIT : aussi je tiens à rajouter que oui, il est plus souvent question de clients que de clientes, et donc plus souvent question de prostituées que de prostitués, mais cela n'est guère étonnant quand on voit la vision que la société donne de la femme : objet de désirs sexuels, qui n'a pas de sexualité autre que la pénétration, qui est soumise à l'homme... Alors que l'homme, c'est l'inverse ! Si la femme était considérée de la même façon, pour sûr qu'il y aurait plus de clientes et de prostitués ! Parce que c'est tabou pour une femme de faire appel à des travailleurs du sexe, alors que pour un homme, c'est "normal".
Ensuite, les règles sont super strictes pour pouvoir assister sexuellement quelqu'un (tout du moins en Suisse), et cela semble très bien marcher.
De plus, je pense qu'il vaut vraiment mieux que ces assistantEs existent, sinon soit les handicapéEs n'ont aucune relation intime avec qui que ce soit (enfin si, ça arrive, mais c'est pas facile de rencontrer quelqu'un de ce que j'ai pu entendre comme expériences), soit c'est à la famille proche de s'en occuper.
Dans le Causette #16 de septembre dernier, ils ont justement fait un article sur le sujet. Il est bien question d'un assistant sexuel et d'handicapées, qui n'ont pas besoin juste de tendresse, mais vraiment de sexualité.
Pour en revenir à la sécurité, en effet, elle n'existe pas (du moins pas chez nous !), ou elle est mauvaise. Mais déjà, si l'on prend une maison close par exemple, il y a moyen de mettre en place une charte pour les clientEs (port du préservatif obligatoire, etc.), il y a moyen d'avoir dans chacune des chambres des préservatifs (masculins et féminins, ainsi que des gants et des carrés de latex), ainsi que des personnes pour gérer la sécurité (si un-e prostitué-e se plaint d'un-e client-e, qu'il puisse y avoir quelque chose de fait).
Je ne parle pas de sécurité à deux balles avec un bouton quelque part dans la pièce pour que les flics arrivent quinze minutes plus tard. Je parle d'une vraie sécurité (sans aller jusqu'aux caméras de surveillance, cela me semblerait plus que déplacer !!).
EDIT : aussi je tiens à rajouter que oui, il est plus souvent question de clients que de clientes, et donc plus souvent question de prostituées que de prostitués, mais cela n'est guère étonnant quand on voit la vision que la société donne de la femme : objet de désirs sexuels, qui n'a pas de sexualité autre que la pénétration, qui est soumise à l'homme... Alors que l'homme, c'est l'inverse ! Si la femme était considérée de la même façon, pour sûr qu'il y aurait plus de clientes et de prostitués ! Parce que c'est tabou pour une femme de faire appel à des travailleurs du sexe, alors que pour un homme, c'est "normal".
Tout ça, c'est surtout une question de mentalités. Tant qu'on considérera les handicapés comme moches, tant qu'on les fuira, il n'y aura personne pour faire l'amour avec. Alors là, oui, il y a misère sexuelle.Poussin Machin a écrit:Pour ce qui est des assistantEs sexuelLEs, oui, il y a un débat pou savoir si c'est de la prostitution ou non. Pour moi oui dans le sens où il s'agit de vendre du plaisir sexuel à autrui.
Ensuite, les règles sont super strictes pour pouvoir assister sexuellement quelqu'un (tout du moins en Suisse), et cela semble très bien marcher.
De plus, je pense qu'il vaut vraiment mieux que ces assistantEs existent, sinon soit les handicapéEs n'ont aucune relation intime avec qui que ce soit (enfin si, ça arrive, mais c'est pas facile de rencontrer quelqu'un de ce que j'ai pu entendre comme expériences), soit c'est à la famille proche de s'en occuper.
Dans le Causette #16 de septembre dernier, ils ont justement fait un article sur le sujet. Il est bien question d'un assistant sexuel et d'handicapées, qui n'ont pas besoin juste de tendresse, mais vraiment de sexualité.
C'est aussi une question de spécificité des besoins des handicapés. J'ai rencontré un mec qui avait fait du bénévolat avec des handicapés. Il s'est retrouvé à porter un handicapé sur sa petite amie, handicapée elle aussi, pour qu'ils puissent faire l'amour...
Il y a toute une réflexion à avoir sur la sexualité des handicapés. Mais je refuse de les considérer comme des vessies qu'il faut vider de temps en temps. La sexualité, c'est quand même autre chose que ça... La prostitution est une solution de facilité pour éviter de se poser les vraies questions.
Oui, mais bouton ou pas, quelle que soit la solution, il y a toujours un moment où la prostituée est seule avec un client dont elle ne sait pas s'il est dangereux ou pas. Avant qu'elle puisse appuyer sur le bouton, crier, sortir, il a bien eu le temps de lui en faire, des saloperies !Poussin Machin a écrit:Pour en revenir à la sécurité, en effet, elle n'existe pas (du moins pas chez nous !), ou elle est mauvaise. Mais déjà, si l'on prend une maison close par exemple, il y a moyen de mettre en place une charte pour les clientEs (port du préservatif obligatoire, etc.), il y a moyen d'avoir dans chacune des chambres des préservatifs (masculins et féminins, ainsi que des gants et des carrés de latex), ainsi que des personnes pour gérer la sécurité (si un-e prostitué-e se plaint d'un-e client-e, qu'il puisse y avoir quelque chose de fait).
Je ne parle pas de sécurité à deux balles avec un bouton quelque part dans la pièce pour que les flics arrivent quinze minutes plus tard. Je parle d'une vraie sécurité (sans aller jusqu'aux caméras de surveillance, cela me semblerait plus que déplacer !!).
La sécurisation de la prostitution est une illusion. D'une part parce que c'est irréaliste, d'autre part parce que les putes sont là pour être des défouloirs. Elles sont méprisées, on se sert d'elles, et franchement qui se soucie de ce qui leur arrive ? Si on tolère l'existence de la prostitution, du moins dans notre société, avec la vision de la sexualité assimilant sexe et violence incontrôlable, les putes sont des punching-balls sexuels dans lesquelles les bas instincts sont déversés, alors les prostituées ne sont plus des citoyennes comme les autres, mais des sacrifiées. A quoi bon les protéger ?
Tu as raison, c'est avant tout une question de vision de la sexualité et des rôles des sexes. Si on cassait les schémas, il n'y aurait plus de demande, ou du moins, il ne resterait plus que des jeux sexuels entre adultes consentants avec, pourquoi pas, échange de monnaie, histoire de se rendre service.Poussin Machin a écrit:EDIT : aussi je tiens à rajouter que oui, il est plus souvent question de clients que de clientes, et donc plus souvent question de prostituées que de prostitués, mais cela n'est guère étonnant quand on voit la vision que la société donne de la femme : objet de désirs sexuels, qui n'a pas de sexualité autre que la pénétration, qui est soumise à l'homme... Alors que l'homme, c'est l'inverse ! Si la femme était considérée de la même façon, pour sûr qu'il y aurait plus de clientes et de prostitués ! Parce que c'est tabou pour une femme de faire appel à des travailleurs du sexe, alors que pour un homme, c'est "normal".
Mais l'existence de la prostitution entretient le schéma. Tant qu'on élèvera les garçons en leur montrant qu'ils peuvent payer une fille pour lui faire ce qu'ils veulent, tant qu'on élèvera les filles en leur montrant qu'elles sont là pour servir de soulagement aux hommes et qu'elles doivent tolérées d'être traitées comme des dégorgeoirs, on façonnera des machos. C'est un cercle vicieux qu'il faut bien briser à un moment ou à un autre. Et bien sûr, je souhaiterais qu'on lutte intelligemment en agissant sur l'éducation de la population autant qu'en pénalisant les violences !
Je l'ai déjà dit mais je le répète : en Suède, l'abolition s'accompagne de mesures éducatives adaptées afin de briser le schéma patriarcal. Car je suis persuadé qu'il faut absolument changer les mentalités et ce, dès le plus jeune âge.
Je n'ai jamais été chez une prostituée, même quand j'étais célib et même avant ma prise de conscience féministe. Car qqch me disait que ce n'était pas "normal", la sexualité n'a rien à voir avec la prostitution mais ça, je l'ai compris plus tard. Donc si moi qui n'ai rien de particulier comme parcours, je suis capable de refuser la prostitution, je pense que chaque homme peut y arriver aussi. Les "pulsions" ne sont qu'une justification scandaleuse, les couilles n'explosent pas si on ne fait pas l'amour et il reste la masturbation.
Je te le rappelle une nouvelle fois, évite les posts doublons, merci.
Poussin Machin
Une mise en perspective intéressante : un homme prostitué reçoit des femmes à la chaîne. Des images choc mais qui sont nécessaires, même si la violence subie par les prostituées n'est pas transposable (pénétration absente pour l'homme mis en scène).
http://womenlobby.org/spip.php?rubrique187&lang=en
C'est parrainé par Patric Jean ("La domination masculine")
Je n'ai jamais été chez une prostituée, même quand j'étais célib et même avant ma prise de conscience féministe. Car qqch me disait que ce n'était pas "normal", la sexualité n'a rien à voir avec la prostitution mais ça, je l'ai compris plus tard. Donc si moi qui n'ai rien de particulier comme parcours, je suis capable de refuser la prostitution, je pense que chaque homme peut y arriver aussi. Les "pulsions" ne sont qu'une justification scandaleuse, les couilles n'explosent pas si on ne fait pas l'amour et il reste la masturbation.
Je te le rappelle une nouvelle fois, évite les posts doublons, merci.
Poussin Machin
Une mise en perspective intéressante : un homme prostitué reçoit des femmes à la chaîne. Des images choc mais qui sont nécessaires, même si la violence subie par les prostituées n'est pas transposable (pénétration absente pour l'homme mis en scène).
http://womenlobby.org/spip.php?rubrique187&lang=en
C'est parrainé par Patric Jean ("La domination masculine")
Bien sûr que c'est une question de mentalité. Et sans considérer les handicapés comme moches ou que sais-je, c'est aussi que les gens ne se voient pas coucher avec quelqu'un en fauteuil roulant, ou étant handicapé mental (par exemple).Kalista a écrit:Tout ça, c'est surtout une question de mentalités. Tant qu'on considérera les handicapés comme moches, tant qu'on les fuira, il n'y aura personne pour faire l'amour avec. Alors là, oui, il y a misère sexuelle.
C'est aussi une question de spécificité des besoins des handicapés. J'ai rencontré un mec qui avait fait du bénévolat avec des handicapés. Il s'est retrouvé à porter un handicapé sur sa petite amie, handicapée elle aussi, pour qu'ils puissent faire l'amour...
Il y a toute une réflexion à avoir sur la sexualité des handicapés. Mais je refuse de les considérer comme des vessies qu'il faut vider de temps en temps. La sexualité, c'est quand même autre chose que ça... La prostitution est une solution de facilité pour éviter de se poser les vraies questions.
Après, est-ce que sous prétexte que personne ne veut coucher avec les handi, celleux-ci doivent se contenter d'une vie d'abstinence ? Si des gens proposent leurs services pour des rapports intimes, je ne vois pas le problème. Au moins, ils ne sombrent pas dans l'oubli, dans le néant de la société, comme c'est bien trop souvent le cas.
Non, les putes ne sont pas forcément des punching-balls sexuels. Qui plus est, le sexe ne va pas avec violence incontrôlable (enfin ça arrive), et certaines personnes ont recourt aux prostituées pour combler leur solitude, ou ce genre de chose.Oui, mais bouton ou pas, quelle que soit la solution, il y a toujours un moment où la prostituée est seule avec un client dont elle ne sait pas s'il est dangereux ou pas. Avant qu'elle puisse appuyer sur le bouton, crier, sortir, il a bien eu le temps de lui en faire, des saloperies !
La sécurisation de la prostitution est une illusion. D'une part parce que c'est irréaliste, d'autre part parce que les putes sont là pour être des défouloirs. Elles sont méprisées, on se sert d'elles, et franchement qui se soucie de ce qui leur arrive ? Si on tolère l'existence de la prostitution, du moins dans notre société, avec la vision de la sexualité assimilant sexe et violence incontrôlable, les putes sont des punching-balls sexuels dans lesquelles les bas instincts sont déversés, alors les prostituées ne sont plus des citoyennes comme les autres, mais des sacrifiées. A quoi bon les protéger ?
De toute façon, ce n'est pas la prostitution qu'il faut punir, mais plutôt ceux qui l'utilisent, à savoir les macs ; quant aux clients, s'il y a respect, il n'y a pas de raison de punir non plus.
Quant à la sécurité, je ne suis pas sûre que des gros tarés violents viennent maltraiter des prostituées s'ils savent qu'ils vont se faire choper à la sortie du lieu... Enfin j'imagine que cela peut arriver, mais ça doit être extrêmement rare.
Avant d'abolir quoi que ce soit, il faudrait d'abord essayer de faire évoluer les mentalités. Malheureusement, celles-ci n'évoluent pas en un an, ce serait trop beau...Tu as raison, c'est avant tout une question de vision de la sexualité et des rôles des sexes. Si on cassait les schémas, il n'y aurait plus de demande, ou du moins, il ne resterait plus que des jeux sexuels entre adultes consentants avec, pourquoi pas, échange de monnaie, histoire de se rendre service.
Mais l'existence de la prostitution entretient le schéma. Tant qu'on élèvera les garçons en leur montrant qu'ils peuvent payer une fille pour lui faire ce qu'ils veulent, tant qu'on élèvera les filles en leur montrant qu'elles sont là pour servir de soulagement aux hommes et qu'elles doivent tolérées d'être traitées comme des dégorgeoirs, on façonnera des machos. C'est un cercle vicieux qu'il faut bien briser à un moment ou à un autre. Et bien sûr, je souhaiterais qu'on lutte intelligemment en agissant sur l'éducation de la population autant qu'en pénalisant les violences !
Parce que même si la prostitution est abolie, elle existera toujours, et pas forcément de la meilleure façon...
Poussin Machin a écrit:Avant d'abolir quoi que ce soit, il faudrait d'abord essayer de faire évoluer les mentalités. Malheureusement, celles-ci n'évoluent pas en un an, ce serait trop beau...
Parce que même si la prostitution est abolie, elle existera toujours, et pas forcément de la meilleure façon...
C’est là que nos avis divergent : cela fait 2 mille ans qu’on essaie de faire évoluer les mentalités et le résultat, c’est que rien ne change. L’abolition constituerait un électrochoc, un peu comme d’autres lois qui ont obligé les gens à changer leurs habitudes.
Les abos ne sont pas niais : nous savons très bien que la prostitution ne disparaîtra pas mais au moins, les choses seront claires et les plus jeunes finiront par intégrer que c'est une violence et une domination, pas "le plus vieux métier du monde".
Faux. Au cours de l'Antiquité, c'était normal, et c'est limite si la prostituée n'est pas célébrée (Romus et Remulus). Puis l'Eglise a considéré la prostitution comme un moindre mal (à savoir qu'il faut bien de ça pour préserver les honorables femmes du désir des hommes - tiens, ça apparaît à ce moment-là ? ...). Ce n'est, il me semble, qu'au XVIIème siècle que divers pays commencent à voir la prostitution comme un mal qu'il faut éradiquer. Enfin j'imagine que cela doit être trouvable sur le net.pierregr a écrit:C’est là que nos avis divergent : cela fait 2 mille ans qu’on essaie de faire évoluer les mentalités et le résultat, c’est que rien ne change.
@Antisexisme : Pour ce qui est des assistants sexuels, ils ne travaillent que s'il y a demande, et non de la part de la famille, mais de celle de l'handicapéE.
C'est comme ceux dont les parents sont obligés de les masturber ; si les handis ne ressentaient pas un besoin quelconque, jamais leurs parents ne feraient ça.
De toute façon, même sans amour les gens couchent à droite à gauche, payent des prostituéEs, etc. et parfois c'est effectivement pour faire l'impasse sur leur misère sentimentale. Donc vaut mieux qu'il y ait des prostituéEs comme les assistantEs sexuelLEs qui savent comment il faut faire avec les handicapéEs, que des prostituéEs qui ne vont faire ça que pour l'argent, tant pis s'ilLEs ne connaissent rien aux handis.
C'est à la société de les accepter, mais quand je regarde autour de moi, clairement, ce n'est pas pour demain.
Je parle des mentalités en général (patriarcat, sexisme, etc.). Il y a toujours eu des gens pour s'insurger contre les différences.
La prostitution n'est qu'un avatar du patriarcat.
La prostitution n'est qu'un avatar du patriarcat.
Je remonte un peu loin :
C'est un point qui me pose question.
Il me semble cependant qu'il a été montré que la prostitution n'est en rien comparable à un n'importe quel travail ingrat, difficile et mal payé.
Le Dr Muriel Salmona (http://memoiretraumatique.org/, http://stopauxviolences.blogspot.com) explique que 70% des survivantes de la prostitution présentent des syndrômes de stress post-traumatiques (pour la définition, voir le site), taux comparables à ceux des vétérans de la guerre du Vietnam et des personnes ayant subi des tortures.
Egalement comparables à ceux des personnes qui ont vécu un viol, alors que pour des personnes ayant vécu une agression ou un traumatisme sans caractère sexuel, le taux de syndrôme de stress post-traumatique se situe autour de 20% je crois (sauf donc quand c'est très grave, type guerre ou torture comme dit plus haut).
Ensuite quand on sait que l'immense majorité des prostituées ont subi des violences sexuelles durant l'enfance... je sais pas, ça interroge quand même. Les prostituées disent également qu'elles se coupent complètement de leur corps pendant l'acte, qu'elles perdent progressivement la sensibilité de leur corps et ne la retrouvent que des années après avoir arrêté, qu'elles ne peuvent plus utiliser leurs organes sexuels pour leur propre plaisir... (il y a un article qui parle de tout ça sur mon blog).
Tout ça, c'est des symptômes qu'on ne trouve pas chez des gens obligés à utiliser la force de leurs bras à longueur de journée, ou autre.
Donc dire que la sexualité est un domaine de la vie comme tous les autres, ça me paraît être faux. Je ne sais pas expliquer POURQUOI c'est différent du reste, mais c'est bel et bien l'impression que ça me fait.
Qu'en pensez-vous ?
Math a écrit:L'abolitionnisme pour moi est une position moralement défendable, mais en réalité fondée sur un élément qui ne met pas tout le monde d'accord : penser que le sexe est radicalement différent des autres domaines de la vie, considérer le sexe comme quelque chose de spécifique.
C'est un point qui me pose question.
Il me semble cependant qu'il a été montré que la prostitution n'est en rien comparable à un n'importe quel travail ingrat, difficile et mal payé.
Le Dr Muriel Salmona (http://memoiretraumatique.org/, http://stopauxviolences.blogspot.com) explique que 70% des survivantes de la prostitution présentent des syndrômes de stress post-traumatiques (pour la définition, voir le site), taux comparables à ceux des vétérans de la guerre du Vietnam et des personnes ayant subi des tortures.
Egalement comparables à ceux des personnes qui ont vécu un viol, alors que pour des personnes ayant vécu une agression ou un traumatisme sans caractère sexuel, le taux de syndrôme de stress post-traumatique se situe autour de 20% je crois (sauf donc quand c'est très grave, type guerre ou torture comme dit plus haut).
Ensuite quand on sait que l'immense majorité des prostituées ont subi des violences sexuelles durant l'enfance... je sais pas, ça interroge quand même. Les prostituées disent également qu'elles se coupent complètement de leur corps pendant l'acte, qu'elles perdent progressivement la sensibilité de leur corps et ne la retrouvent que des années après avoir arrêté, qu'elles ne peuvent plus utiliser leurs organes sexuels pour leur propre plaisir... (il y a un article qui parle de tout ça sur mon blog).
Tout ça, c'est des symptômes qu'on ne trouve pas chez des gens obligés à utiliser la force de leurs bras à longueur de journée, ou autre.
Donc dire que la sexualité est un domaine de la vie comme tous les autres, ça me paraît être faux. Je ne sais pas expliquer POURQUOI c'est différent du reste, mais c'est bel et bien l'impression que ça me fait.
Qu'en pensez-vous ?
J'en pense que je suis totalement d'accord avec toi.Déconstruire a écrit:Donc dire que la sexualité est un domaine de la vie comme tous les autres, ça me paraît être faux. Je ne sais pas expliquer POURQUOI c'est différent du reste, mais c'est bel et bien l'impression que ça me fait.
Qu'en pensez-vous ?
Pour dire que ce domaine est différent des autres, je n'ai pas de justification, juste des constatations de dommages incomparables quand on y touche. J'adorerais aller plus loin. A vrai dire, je suis en pleine réflexion actuellement sur l'intime et le rapport au corps. J'avance pas, et des arguments sur ce sujet m'aideraient bien. A vot'bon coeur, m'sieurs-dames !
Je pourrais très bien accepter l'idée qu'on se trompe, que la sexualité n'est que sacralisée dans nos esprits par l'éducation. Mais dans ce cas, il faudra qu'on m'explique ce que les violences sexuelles ont de spécifique. Et surtout, quelle place prendrait la sexualité des enfants dans ce schéma...
Pour la sexualité des enfants, Wilhelm Reich prétend que sa répression est à l’origine de toutes les névroses et de la fameuse « peste émotionnelle ». Je ne suis pas d’accord avec cette vision simpliste et dépassée, Reich n’avait pas les connaissances que nous avons maintenant sur les sexualités.
- FreewheelerBleu⋅e
- Messages : 42
Date d'inscription : 04/11/2011
Pour relancer le débat, (et peut-être le rendre encore plus complexe):
http://jesuisvenuemechangerenpierre.over-blog.fr/article-paola-tabet-la-banalite-de-l-echange-economico-sexuel-64759256.html
Je cite (mais il faut tout lire): " Décider de gagner de l’argent en vendant des services sexuels, en fait, c’est une résistance possible à une organisation sociale qui ne donne pas les mêmes droits dans la vie, ni les mêmes possibilités de choix du travail. Je ne rappellerai que les mots de Pieke Bierman : « la position de la lesbienne et celle de la prostituée constituent les cris les plus violents élevés par les femmes contre la société sexiste. C'est un “non” à la sexualité obligée, un “non” à l'intégration obligée dans les rapports sociaux existants... Ce “non” tire sa force de ce qu'on prend quelque chose pour soi : les prostituées prennent de l'argent dans un commerce sexuel qui normalement s'effectue sans argent. Leur cri vaut à lui seul tout un discours... » (Tatafiore, 1984). »
Personnellement, la seule abolition qui me paraît tout à fait justifiée, c'est celle de l'assignation de genre. Tout le reste pourra en découler.
L'abolition de la prostitution peut s'avérer nécessaire mais certainement pas suffisante.
http://jesuisvenuemechangerenpierre.over-blog.fr/article-paola-tabet-la-banalite-de-l-echange-economico-sexuel-64759256.html
Je cite (mais il faut tout lire): " Décider de gagner de l’argent en vendant des services sexuels, en fait, c’est une résistance possible à une organisation sociale qui ne donne pas les mêmes droits dans la vie, ni les mêmes possibilités de choix du travail. Je ne rappellerai que les mots de Pieke Bierman : « la position de la lesbienne et celle de la prostituée constituent les cris les plus violents élevés par les femmes contre la société sexiste. C'est un “non” à la sexualité obligée, un “non” à l'intégration obligée dans les rapports sociaux existants... Ce “non” tire sa force de ce qu'on prend quelque chose pour soi : les prostituées prennent de l'argent dans un commerce sexuel qui normalement s'effectue sans argent. Leur cri vaut à lui seul tout un discours... » (Tatafiore, 1984). »
Personnellement, la seule abolition qui me paraît tout à fait justifiée, c'est celle de l'assignation de genre. Tout le reste pourra en découler.
L'abolition de la prostitution peut s'avérer nécessaire mais certainement pas suffisante.
Ça revient régulièrement chez les disciples de Reich par exemple : dire que le mariage est aussi une forme de prostitution, blablabla. Certes, le mariage est une vieille tradition issue du patriarcat et donc, à remettre en cause mais comparer mariage et prostitution, ça n’a aucun sens. Certains disent que les ouvrierEs à l’usine vendent aussi leur corps aux méchants patrons qui les exploitent ! Bref, tout est bon pour noyer le problème : la prostitution est très ancienne mais n’est qu’un avatar du patriarcat et elle disparaîtra avec lui, je l'espère du moins.
La comparaison entre les lesbiennes et les prostituées me laisse pantois.
Etre lesbienne, c’est une orientation sexuelle qu’on ne choisit pas. Elles se sentent attirées par les personnes de même sexe de façon irrépressible.
La prostitution est un choix (je ne parle pas des réseaux mafieux mais des femmes qui décident de se prostituer car en manque d'argent).
Être lesbienne, c’est encore mal vu, leur invisibilité médiatique est criante, par rapport aux gays par exemple. Être prostituée, c’est bien vu dans certaines circonstances : les humoristes en font leurs choux gras, Zahia ou Ruby font fantasmer plein d’hommes (pas moi, merci).
Mais là où la comparaison est malvenue, c’est concernant la violence que les prostituées subissent, alors qu’elles sont censées faire « l’amour » ! Depuis quand l’amour est une histoire de coups, voir d’homicide ?
Bref, ça ne me fera pas changer d'avis sur l'abolition qui je le répète, n'est pas une panacée mais un électrochoc pour une société ronronnante qui a besoin d'être secouée pour évoluer.
La comparaison entre les lesbiennes et les prostituées me laisse pantois.
Etre lesbienne, c’est une orientation sexuelle qu’on ne choisit pas. Elles se sentent attirées par les personnes de même sexe de façon irrépressible.
La prostitution est un choix (je ne parle pas des réseaux mafieux mais des femmes qui décident de se prostituer car en manque d'argent).
Être lesbienne, c’est encore mal vu, leur invisibilité médiatique est criante, par rapport aux gays par exemple. Être prostituée, c’est bien vu dans certaines circonstances : les humoristes en font leurs choux gras, Zahia ou Ruby font fantasmer plein d’hommes (pas moi, merci).
Mais là où la comparaison est malvenue, c’est concernant la violence que les prostituées subissent, alors qu’elles sont censées faire « l’amour » ! Depuis quand l’amour est une histoire de coups, voir d’homicide ?
Bref, ça ne me fera pas changer d'avis sur l'abolition qui je le répète, n'est pas une panacée mais un électrochoc pour une société ronronnante qui a besoin d'être secouée pour évoluer.
La prostitution c'est un "non" à la sexualité obligée ? ... C'est une blague ?
- FreewheelerBleu⋅e
- Messages : 42
Date d'inscription : 04/11/2011
@ pierregrr
En ce qui concerne les échanges économico-sexuels, Paola Tabet ne limite pas sa réflexion au mariage et à la prostitution.
Elle n'identifie pas les lesbiennes aux prostituées mais relève un point commun entre les deux: leur contestation de l'ordre économico-sexuel établi.
Je suis d'accord avec les abolitionnistes à condition que l'abolition de la prostitution coïncide avec celle de l'assignation de genre. La répression doit toujours être accompagnée de prévention (sauf pour la droite réactionnaire et moralisatrice) sinon la première ne sert à rien et même, à mon avis, aggrave les problèmes.
@ Déconstruire
D'après ce que j'ai compris, pour Paola Tabet, la prostitution est un "non" à la sexualité obligée et non évaluée dans un échange contractuel tacite donc non reconnue.
En ce qui concerne les échanges économico-sexuels, Paola Tabet ne limite pas sa réflexion au mariage et à la prostitution.
Elle n'identifie pas les lesbiennes aux prostituées mais relève un point commun entre les deux: leur contestation de l'ordre économico-sexuel établi.
Je suis d'accord avec les abolitionnistes à condition que l'abolition de la prostitution coïncide avec celle de l'assignation de genre. La répression doit toujours être accompagnée de prévention (sauf pour la droite réactionnaire et moralisatrice) sinon la première ne sert à rien et même, à mon avis, aggrave les problèmes.
@ Déconstruire
D'après ce que j'ai compris, pour Paola Tabet, la prostitution est un "non" à la sexualité obligée et non évaluée dans un échange contractuel tacite donc non reconnue.
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
Ce n'est pas ce qui se passe en Suède? Je suis tombé sur plusieurs analyses (entre autres, du STRASS) expliquant que, avec l'interdiction de la prostitution en Suède, celle-ci était devenue plus dangereuse et plus risquée pour les prostituées?Freewheeler a écrit:
Je suis d'accord avec les abolitionnistes à condition que l'abolition de la prostitution coïncide avec celle de l'assignation de genre. La répression doit toujours être accompagnée de prévention (sauf pour la droite réactionnaire et moralisatrice) sinon la première ne sert à rien et même, à mon avis, aggrave les problèmes.
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
Tiens, le bouquin de Tabet, je l'ai lu il y a peu. Alors pour que les choses soient claires, je suis plûtot de l'opinion de Kalista (d'ailleurs, j'ai assez "admiré" les échanges sur la première partie du fil, que j'ai trouvé, d'un coté ou de l'autre très intéressants).
J'ai assez aimé le bouquin de Paola Tabet, en ce qu'elle montre les raisons de la répression des personnes prostituées, et de leur non-respect ("pute" est une insulte), et lorsqu'elle montre, au début du livre, ce que ça veut dire d'être considérée comme une "pute" dans divers pays (en France, par exemple, ça peut désigner le fait de se faire payer pour de l'argent, mais aussi le fait d'avoir une sexualité libre, c'est à dire de s'autoriser à coucher avec plusieurs hommes (il y a alors le choix entre la "pute" ou la "salope"). En tout cas, il semblait que le mot pute était utilisé pour plusieurs situations qui n'avaient, apparemment, rien à voir.
Là ou je ne la suis pas, c'est que, d'une part elle parle de l'insulte de "pute"(en tout cas au départ), alors que je préfère parler de l'acte de prostitution.
D'autre part, elle compare des situations d'échanges économico-sexuels un peu partout dans le monde (divers échanges économico-sexuels en Inde, en Afrique, en France etc...), sans les mettre en contexte dans les sociétés (ce qui est pour moi assez peu précautionneux) dans laquelle ils ont lieu.
Pour moi, il n'y a pas un patriarcat, il y a des patriarcats (dans l'espace et dans le temps, d'ailleurs), et la prostitution n'a pas le même sens selon les lieux et les époques (même je suppose que l'on peut constater une uniformisation des pratiques aujourd'hui, du fait de la mondialisation capitaliste).
En l'occurence, lorsque je parle de prostitution, je prèfère parler de celle d'ici et maintenant, c'est à dire, vente de son corps à des inconnus, dans un pays qui produit assez de richesses pour potentiellement les redistribuer, dans lequel une grosse partie des femmes prostituées sont "importées". Et ça me gène de comparer cela avec l'"aide" fournit aux femmes des villes du Ghana par leur amant, ou la femme mariée qui échange du sexe contre le fait d'avoir la paix, même si j'ai du mal à expliquer le pourquoi de cette gêne.
Et vu que je suis pas encore bien réveillée (donc concentrée), tu me diras si je me trompe dans ma description du bouquin, freewheeler.
J'ai assez aimé le bouquin de Paola Tabet, en ce qu'elle montre les raisons de la répression des personnes prostituées, et de leur non-respect ("pute" est une insulte), et lorsqu'elle montre, au début du livre, ce que ça veut dire d'être considérée comme une "pute" dans divers pays (en France, par exemple, ça peut désigner le fait de se faire payer pour de l'argent, mais aussi le fait d'avoir une sexualité libre, c'est à dire de s'autoriser à coucher avec plusieurs hommes (il y a alors le choix entre la "pute" ou la "salope"). En tout cas, il semblait que le mot pute était utilisé pour plusieurs situations qui n'avaient, apparemment, rien à voir.
Là ou je ne la suis pas, c'est que, d'une part elle parle de l'insulte de "pute"(en tout cas au départ), alors que je préfère parler de l'acte de prostitution.
D'autre part, elle compare des situations d'échanges économico-sexuels un peu partout dans le monde (divers échanges économico-sexuels en Inde, en Afrique, en France etc...), sans les mettre en contexte dans les sociétés (ce qui est pour moi assez peu précautionneux) dans laquelle ils ont lieu.
Pour moi, il n'y a pas un patriarcat, il y a des patriarcats (dans l'espace et dans le temps, d'ailleurs), et la prostitution n'a pas le même sens selon les lieux et les époques (même je suppose que l'on peut constater une uniformisation des pratiques aujourd'hui, du fait de la mondialisation capitaliste).
En l'occurence, lorsque je parle de prostitution, je prèfère parler de celle d'ici et maintenant, c'est à dire, vente de son corps à des inconnus, dans un pays qui produit assez de richesses pour potentiellement les redistribuer, dans lequel une grosse partie des femmes prostituées sont "importées". Et ça me gène de comparer cela avec l'"aide" fournit aux femmes des villes du Ghana par leur amant, ou la femme mariée qui échange du sexe contre le fait d'avoir la paix, même si j'ai du mal à expliquer le pourquoi de cette gêne.
Et vu que je suis pas encore bien réveillée (donc concentrée), tu me diras si je me trompe dans ma description du bouquin, freewheeler.
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
En l'occurence, lorsque je parle de prostitution, je prèfère parler de celle d'ici et maintenant, c'est à dire, vente de son corps à des inconnus, dans un pays qui produit assez de richesses pour potentiellement les redistribuer, dans lequel une grosse partie des femmes prostituées sont "importées". Et ça me gène de comparer cela avec l'"aide" fournit aux femmes des villes du Ghana par leur amant, ou la femme mariée qui échange du sexe contre le fait d'avoir la paix, même si j'ai du mal à expliquer le pourquoi de cette gêne.
Est-ce qu'il n'y a pas une continuité dans les situations?
Il y a aussi des cas d'hommes occidentaux riches allant chercher l' ""amour"" dans les pays de l'Est ou l'Asie, des relations où la femme mariée n'obtient pas seulement "la paix", mais, de facto, le gite et le couvert (j'ai vu un exemple d'un tel couple, c'était flagrant et de notoriété publique. Elle jeune, séduisante de l'avis général, niveau d'étude assez bas, toute la journée à la maison à "se faire belle" et à attendre "son homme" qui brassait pas mal de fric), ou encore un approvisionnement en drogue, les conventions sociales où l'homme paie et la femme "passe à la casserole" après une soirée ciné/resto/bar..
À mes yeux la prostitution tarifée, "institutionnalisée", est l'officialisation de ce type de rapports.
Et ce qui dérangerait c'est le fait qu'il n'y a plus d'hypocrisie. On se ne cache plus derrière des "cadeaux", une situation "de couple", l'échange argent <=> sexe est explicite et non implicite. Le paravent d'une relation dite amoureuse disparaît.
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