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Prostitution : un article très intéressant sur Sciences humaines

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17.11.11 14:05
Grunt a écrit:Ce n'est pas ce qui se passe en Suède? Je suis tombé sur plusieurs analyses (entre autres, du STRASS) expliquant que, avec l'interdiction de la prostitution en Suède, celle-ci était devenue plus dangereuse et plus risquée pour les prostituées?

Le strass est dans la désinformation permanente. Illes refusent aveuglément de voir la prostitution comme un problème global, c’est juste une forme de « sexualité libérée » pour elleux. Je trouve ça terrible pour les 95% de femmes obligées de se prostituer que 5% d’entre elles revendiquent une « liberté » qui a des conséquences immédiates pour celles qui sont dans des réseaux. Aucun client ne demande à une prostituée si elle est libre ou pas et même s’il pose la question, elle dira oui car si elle dit « non », elle ou sa famille risque des violences ou la mort.
La triste réalité, c’est que dans les pays où la prostitution est réglémentée (Pays-Bas, Allemagne), la violence envers les prostituées ET les autres femmes est en augmentation !
En Suède, la prostitution existe encore mais sous une autre forme. Ce qui est intéressant par contre, c’est de voir que les SuédoisEs sont globalement satisfaitEs de cette loi, accompagnée je le rappelle de changements radicaux dans l’éducation.
La prostitution reste de toute façon un "métier" à risque : une toxicomane belge de 28 ans qui se prostituait à été retrouvée assassinée récemment. La durée d'une vie d'une prostituée est de 34 ans ! C'est le métier le plus dangereux au monde !
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17.11.11 14:58
pierregr a écrit:La triste réalité, c’est que dans les pays où la prostitution est réglémentée (Pays-Bas, Allemagne), la violence envers les prostituées ET les autres femmes est en augmentation !
En Suède, la prostitution existe encore mais sous une autre forme. Ce qui est intéressant par contre, c’est de voir que les SuédoisEs sont globalement satisfaitEs de cette loi, accompagnée je le rappelle de changements radicaux dans l’éducation.
Je ne connais pas très bien la situation des différents pays, mais dans ces paragraphes je vois 2 catégories :
- pays réglementaristes, sans changements dans l'éducation ;
- pays abolitionnistes, avec changements dans l'éducation.
Est-ce qu'il existe des pays réglementaristes ayant entrepris les changements nécessaires au niveau de l'éducation ? Si oui, quelle est la situation dans ces pays ?

Je n'ai pas personnellement une position bien tranchée sur la question, mais il me semble que si on veut l'examiner de façon précise, il faut quand même distinguer différents types de réglementarismes, par exemple selon qu'ils sont axés prioritairement sur « l'ordre public » ou la protection des travailleurs, et qu'ils incluent une composante éducative ou non (composante qui est à mon avis indispensable dans tous les cas).
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17.11.11 15:04
A ma connaissance, s’il y a réglementation et libéralisation (comme aux Pays-Bas avec ses fameuses vitrines), il n’y a pas de changement dans l’éducation et il n’apporterait rien. En effet, rien que le fait de voir une femme à moitié dénudée dans une vitrine (une vraie femme, pas une image) ne pourra que ruiner les efforts éducatifs.
Les enfants passant devant ces vitrines ne comprendraient pas qu’on leur explique que la prostitution, c’est pas bien mais ils verraient ces femmes en vitrine et des hommes entrer dans les bordels ! Bonjour la contradiction.

Voici une étude de la London Metropolitan University de 2003 qui compare les résultats de différentes politiques au sujet de la prostitution.
Dernièrement, le bilan positif de la Suède vient d'être reconnu. Voir la conclusion (en anglais)

http://www.glasgow.gov.uk/NR/rdonlyres/C19E010B-1A4F-4918-97BD-F96AF7D7F150/0/mainreport.pdf

Une étude écossaise, de 2008, très intéressante
Page 15 Effects of Prostitution on Punters' Relationships with Non-prostituting Women

http://www.turnofftheredlight.ie/wp-content/uploads/2011/02/Challenging_Mens_Demand-Scotland.pdf


Dernière édition par pierregr le 17.11.11 15:08, édité 2 fois (Raison : Rajout liens)
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17.11.11 20:59
pierregr a écrit:Les enfants passant devant ces vitrines ne comprendraient pas qu’on leur explique que la prostitution, c’est pas bien mais ils verraient ces femmes en vitrine et des hommes entrer dans les bordels ! Bonjour la contradiction.
Bien sûr, je ne voulais pas parler d'une éducation « abolitioniste » avec une politique non-abolitioniste, ça n'aurait pas de sens. Il me semble qu'il y a d'autres points sur lesquels on peut éduquer quand même.

Je vais lire les documents que tu cites, qui ont l'air très intéressants, dès que j'en ai le temps.
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18.11.11 5:15
ko a écrit:
Et vu que je suis pas encore bien réveillée (donc concentrée), tu me diras si je me trompe dans ma description du bouquin, freewheeler.

Je n’ai pas lu le livre de Paola Tabet mais certains de ses articles et des commentaires au sujet de ses recherches. Sa notion d’échange économico-sexuel me paraît intéressante.
Tu dois toutefois en savoir plus que moi sur sa théorie, du moins dans ses détails et nuances

pierregr a écrit:A ma connaissance, s’il y a réglementation et libéralisation (comme aux Pays-Bas avec ses fameuses vitrines), il n’y a pas de changement dans l’éducation et il n’apporterait rien. En effet, rien que le fait de voir une femme à moitié dénudée dans une vitrine (une vraie femme, pas une image) ne pourra que ruiner les efforts éducatifs.
Les enfants passant devant ces vitrines ne comprendraient pas qu’on leur explique que la prostitution, c’est pas bien mais ils verraient ces femmes en vitrine et des hommes entrer dans les bordels ! Bonjour la contradiction.

Voici une étude de la London Metropolitan University de 2003 qui compare les résultats de différentes politiques au sujet de la prostitution.
Dernièrement, le bilan positif de la Suède vient d'être reconnu. Voir la conclusion (en anglais)

http://www.glasgow.gov.uk/NR/rdonlyres/C19E010B-1A4F-4918-97BD-F96AF7D7F150/0/mainreport.pdf

Une étude écossaise, de 2008, très intéressante
Page 15 Effects of Prostitution on Punters' Relationships with Non-prostituting Women

http://www.turnofftheredlight.ie/wp-content/uploads/2011/02/Challenging_Mens_Demand-Scotland.pdf

Oui, mais l'abolition en Suède n'a-t-elle pas entraîné l'invisibilité de la prostitution, qui est partie sur internet, et son transfert dans les pays limitrophes? Sinon, je pense que les bons résultats de la Suède doivent être portés d'abord au crédit de l'éducation et des études de genre. A noter aussi que ce pays offre beaucoup de protections sociales à ses citoyens. C'est celui qui s'éloigne le moins de l'idéal communiste.

La prostitution, comme la drogue, représentant une source de profit immense pour la pègre internationale, il est pour moi illusoire de vouloir l'éradiquer sans supprimer de façon concomitante le système capitalo-patriarcal. La dimension ultra-libérale de ce commerce n'est d'ailleurs pas abordée dans l'étude écossaise et pour cause: cette idéologie sévit
outre-Manche. La prostitution est inhérente à l'ordre (ou plutôt au désordre) économique mondial. Prétendre abolir la prostitution et ne pas remettre en cause la loi du profit maximal me paraît moralisateur et hypocrite, finalement.
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18.11.11 8:41
Je l’ai déjà dit au moins cent fois : l’abolition n’est pas une panacée et ne fera pas disparaître la prostitution. C’est une mesure SYMBOLIQUE, rien d’autre, qui doit s’accompagner d’un changement brutal sur le plan de l’éducation et du respect du corps des femmes.
La prostitution existait déjà avant le capitalisme : d’ailleurs, dans les pays non-capitalistes, elle est bien implantée. Ce qui veut bien dire qu’il s’agit d’un phénomène transversal et non d’un avatar capitaliste. Dit autrement, si demain, le capitalisme financier disparaissait, cela ne changerait rien pour tous les hommes nés et élevés dans l’idée qu’on peut acheter le corps des femmes. C'est le patriarcat le problème, pas le capitalisme, je parle de la prostitution évidemment.
Cela dit, je suis pour la disparition du capitalisme mais faut pas rêver, ça ne changerait rien au quotidien d’une majorité de prostituées.
Pour en revenir à la Suède, la majorité de la population était opposée à l'abolition au moment du vote en 99 ! C'était une mesure impopulaire (mais pour qui, les prédateurs ?) et même des femmes semblaient contre.
Mais 10 ans après, 80% des gens sont satisfaits.
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18.11.11 13:49
Le patriarcat et le capitalisme sont étroitement liés, il me semble. Et supprimer l'un pourrait entraîner la disparition de l'autre.
Car a-t-il jamais existé des sociétés patriarcales non capitalistes? Précapitalistes et des sociétés capitalistes d'état qui se prétendent communistes, certes... Je ne crois pas à la construction du socialisme dans un seul pays...

Lors de son 50e anniversaire, l'ONU a donné aux Mosuo, ethnie de Chine, le titre de communauté modèle. Pourquoi? Parce qu'ici, selon des ethnologues, il n'y aurait pas de rapports de domination entre hommes et femmes, ni de ces querelles courantes dans les sociétés patriarcales concernant la propriété.

D'après Mme Yan Ruxian, docteur en ethnologie, les codes éthiques de l'humanité sont passés par trois étapes. La première étape a été l'époque historique du matriarcat : pendant plus de 90 % de ses trois millions d'années d'histoire, l'humanité a vécu dans ce système. Cela a laissé une profonde influence sur l'humanité. Beaucoup de bonnes morales traditionnelles viennent de là, même si les gens ne s'en rendent pas complètement compte. La deuxième étape a été l'époque de la désintégration du système du matriarcat et de l'apparition de sociétés patriarcales, et ce jusqu'au tout début de la société capitaliste. La troisième étape est l'époque de l'individualisme qui est née avec le système du capitalisme. Le système matriarcal des Mosuo vient directement de la première étape. (source: http://www.gynarchy.org/texts/ben/Les%20soci%E9t%E9s%20Matriarcales.rtf.)
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18.11.11 15:14
Je n’ai pas dit que ce n’était pas lié, j’ai dit que le capitalisme n’est pas la base du patriarcat. Celui-ci aurait démarré quand les « mâles » ont pris conscience que leur semence engendrait un enfant. Ils ont donc cru détenir un pouvoir alors qu’il y a aussi une graine dans le ventre de la mère. Mais ça, on ne le savait pas. Le patriarcat est basé sur une méconnaissance de la physiologie humaine ! A partir de ce jour, les mâles ont donc voulu contrôler le ventre des femmes, pas question de laisser aux femmes le contrôle de leur corps, de l'enfantement, etc. CQMP comme dirait Sarkozy.
Cette explication vient de Françoise Héritier et me paraît tout à fait réaliste.
Elle disait aussi qu'on "volait" des femmes dans les clans voisins pour agrandir le clan, de là les premières violences faites aux femmes, toujours pour le contrôle de la "semence sacrée". No
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19.11.11 3:41
pierregr a écrit:Je n’ai pas dit que ce n’était pas lié, j’ai dit que le capitalisme n’est pas la base du patriarcat. Celui-ci aurait démarré quand les « mâles » ont pris conscience que leur semence engendrait un enfant. Ils ont donc cru détenir un pouvoir alors qu’il y a aussi une graine dans le ventre de la mère. Mais ça, on ne le savait pas. Le patriarcat est basé sur une méconnaissance de la physiologie humaine ! A partir de ce jour, les mâles ont donc voulu contrôler le ventre des femmes, pas question de laisser aux femmes le contrôle de leur corps, de l'enfantement, etc. CQMP comme dirait Sarkozy.
Cette explication vient de Françoise Héritier et me paraît tout à fait réaliste.
Elle disait aussi qu'on "volait" des femmes dans les clans voisins pour agrandir le clan, de là les premières violences faites aux femmes, toujours pour le contrôle de la "semence sacrée". No

Finalement, c'est un peu l'histoire de l'oeuf et de la poule, le capitalisme et le patriarcat. L'un ne va pas sans l'autre.
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19.11.11 7:46
Oui, ils sont liés mais les sociétés « primitives » (avec toutes les réserves d’usage) sont aussi patriarcales. Je ne sais pas si tu regardes parfois « rendez-vous en terre inconnue » sur France2, avec Frédéric Lopez et une personnalité (de la chanson, du cinéma, etc.). Il se rend dans des pays lointains, à la rencontre de tribus, de clans, en général préservés de la civilisation. Et ça ne rate pas, ce sont TOUJOURS les hommes qui l’accueillent. Les chefs, ce sont les hommes. Bien souvent, les femmes sont à l’écart, dans une autre « case » ou maison, elles s'occupent des enfants et en plus, travaillent dur dans les champs autour.
Or, ils ne connaissent bien souvent pas l'usage de la monnaie, il y a du troc entre clans pour s"échanger de la nourriture contre des objets. On semble très éloigné du capitalisme sauvage et pourtant, on retrouve EXACTEMENT les mêmes inégalités que dans les pays "civilisés".
D'où mes interrogations sur le rôle du capitalisme dans le patriarcat.
Je n'ai pas parlé des anciens pays "communistes" qui n'étaient communistes que par le nom, il y avait des avancées pour les femmes (IVG, contraception en RDA par exemple) mais pour le reste, c'était que des hommes au pouvoir.
Mais on s’éloigne de la prostitution.
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20.11.11 13:56
En ce moment je travaille à la traduction du blog d'une survivante de la prostitution, Angel K.
Voici l'adresse du blog original pour les anglophones : http://survivingprostitutionandaddiction.blogspot.com/
Et voici le lien vers ma traduction : http://survivrealaprostitution.blogspot.com/
Je n'en suis qu'au tout début donc il y a encore beaucoup d'articles à venir.

Voici un de ses articles, intitulé "Vivre dans les limbes" (c'est long mais ça vaut le coup) :

Il y a un point où les émotions sont tellement intenses, la douleur tellement crue, que les mots cessent de leur rendre justice. Tu tâtonnes pour trouver le vocabulaire mais il n'y en a pas. Rien de ce que tu pourrais dire ne pourrait se rapprocher de ce que tu ressens, de ce qu'ils te font. Les gens te font défaut, et le langage te fait défaut aussi.

Et qui écoute de toute façon ? Qui va t'aider ? Tu te sens invisible. Quand tu vas aux urgences (et tu devrais y aller plus souvent, mais il ne te laisse pas - effrayé qu'ils puissent découvrir) et qu'ils parlent de toi, pendant que tu gis dans le lit - "assez ivre pour mettre un cheval K.O.", "clairement alcoolique", "regarde l'état dans lequel ils se mettent", et qu'ils refusent de te voir toi et ta douleur, tu perds ton humanité. Tu deviens "elle", "juste une autre alcoolo", ne méritant même pas un nom. Tu souffres déjà, mais ils te font souffrir quand même, souffrance sur souffrance. Tu ne peux pas tenir beaucoup plus longtemps.

Cette femme dans le lit a des sentiments vous savez.

Tu sais que tu es toute seule. Et tu te blâmes déjà, tu te hais déjà, pour la boisson et les drogues. Tu essaies de survivre, tu essaies seulement de survivre, et tu sais que ces choses sont des problèmes en elles-mêmes, tu n'es pas stupide, même s'ils te traitent comme si tu l'étais, mais tu as peur et tu es perdue et seule et il n'y a aucun choix. Les gens qui sont là pour t'aider, les "professionnels", te jugent et te regardent comme si tu étais une merde, ce qui est d'ailleurs ce que lui t'a dit.
Quand ouvrir la bouche te fait risquer de ne pas être crue, ou risquer son poing, tu arrêtes de parler. Tu as assez mal comme ça : tu n'as pas besoin de plus.

Les émotions, les événements, les gens, tout se mélange dans ta tête, un méli-mélo sans narration, sans mots, sans espoir, dont tu préférerais ne pas te souvenir. Tu sens que tu perds pied avec la réalité. Les blackouts viennent rapidement et profondément, un produit de l'alcool et des drogues et des blessures à la tête qu'il te fait. Tu as peur de devenir folle. Tu ne peux pas parvenir à penser à ton futur. Qu'est-ce que tu peux espérer, viser, pour quoi peux-tu prier, quand tu es tellement absolument brisée, tellement complètement morcelée. Même ton corps n'est pas à toi. Il semble insensible à tout sauf à la douleur. Tu essaies de te détacher, de t'éloigner du traumatisme physique, mais même dans ta tête il n'y a aucune sécurité ni aucune paix. Tu te sens consumée par lui, par eux. Leurs mains possèdent ton corps, et leurs mots possèdent ton esprit.

Ils te disent que ta place est ici. Tu commences à y croire. Quand les gens qui pourraient t'aider, à qui on t'a appris à faire confiance avant que tu te retrouves ici, quand tu appartenais à la société, que tu y étais acceptée, que tu y avais ta place, regardent maintenant à travers toi, tu n'as plus nulle part où aller. S'échapper semble impossible. Où peux-tu aller ? À qui peux-tu faire confiance ? Où est ta place maintenant ?

Depuis que je suis sortie, je me retrouve toujours perdue, apeurée, souffrante. Il n'y a aucun endroit que je puisse appeler chez moi. Je n'ai pas l'impression de coller avec la majorité des gens normaux, avec leurs vies normales, leurs familles normales, leurs comportements normaux. Avec leur acceptation sans critique, sans questionnement, de la façon dont en tant que femme j'ai été traitée par la société, et le suis encore.

C'est comme s'ils me voyaient sans me voir, ils voient ce qu'ils veulent et jettent le reste. Avec leur assertion confortable que la prostitution devrait être légalisée, que cela donne du pouvoir aux femmes de "choisir" le travail du sexe, que l'inégalité de genres est une chose du passé, qu'il y a plein d'aides partout pour les femmes maltraitées, si seulement elles voulaient bien en profiter. Ils parlent avec assurance de l'addiction, de l'alcoolisme, comme d'un choix de vie, rien de plus, médiocre s'il en est, un signe de personnalité faible et d'égoïsme et d'immoralité. Je me sens suffoquée, ignorée par eux et leurs croyances. C'est comme s'ils parlaient un langage différent du mien. C'est le cas.

Leurs mots me font souffrir, mal informés, détachés de la réalité, voilés dans un langage étrangement hors de contexte étant donné la nature de l'industrie du sexe. Vides de sens, mais largement acceptés. Aseptisés jusqu'à l'abstraction. Réadaptés jusqu'à la vacuité. Un tel langage suggère qu'il serait prude de voir les femmes achetées et vendues dans la pornographie et la prostitution comme quoi que ce soit de plus qu'une expression de la liberté d'expression et du libéralisme. Et tu vois, elle sourit, c'est donc qu'elle aime ça ! Et puis on ne changera pas les hommes...

Regardant une femme nue dans la pornographie, avec des objets dans son vagin et son rectum, les défendeurs de l'industrie du sexe ne parlent pas du tout des femmes, mais à la place ils parlent le langage des droits et de la liberté d'expression et de choix. Tellement plus proche, tellement moins affligeant. Tellement plus acceptable socialement. Après tout, qui ne serait pas en faveur des droits, de la liberté d'expression et de choix ? Pris hors de contexte, ces mots sont acceptés comme ayant des connotations positives. Notre société les promeut. La question que nous avons besoin de poser c'est, est-ce que ces mots ont leur place dans le contexte de l'industrie du sexe et de ses pratiques ?

L'industrie du sexe et notre culture qui l'accepte regardent à travers les femmes qu'ils utilisent. Elles ont regardé à travers moi, regardent à travers moi. Tout en regardant une vraie femme vivante devant eux, nue, avec ses organes génitaux exposés, les défenseurs de la pornographie sont étrangement aveugles. Ils ne voient que ce qu'ils veulent. La valeur de son corps à leur yeux repose sur leur capacité à projeter leurs désirs et leurs croyances sur elle, et donc à l'utiliser sans reproche ni responsabilité. Elle reste un objet de fantasme à leurs yeux parce qu'ils ne voient pas, ne verront pas, la réalité. Tranquillement du bon côté de la caméra, les "utilisateurs" de la pornographie restent à une distance aseptisée des fluides corporels, des bleus, des émotions, de la réalité. Ils ne se connectent pas à la femme de l'autre côté de la caméra, se tenant ouverte, posant, insérant des godemichés ou autres objets pour la gratification d'hommes qu'elle ne connait pas, pour faire de l'argent pour quelqu'un d'autre. Avec leur langage de la "liberté d'expression" et de "prise de pouvoir" et de "choix", ces soi-disant "libéraux" sont en fait tout sauf cela. La liberté d'expression n'est pas tellement libre quand elle cherche à étouffer le débat, à faire taire les voix des femmes qui ont vécu la réalité du fantasme du consommateur.

Son humanité, ses émotions, barrent la route. Les pornographes ne veulent pas que vous vous inquiétiez pour elle - c'est pour quoi on lui a dit de sourire. Ce ne serait pas aussi facile de jouir là-dessus si vous aviez vu ce que celui avait coûté, n'est-ce pas ?

Peut-être que si les "utilisateurs" de la pornographie devaient faire face au coût humain, si ces femmes n'étaient pas muettes, ils devraient prendre leurs responsabilités, devenir actifs. Ils devraient peut-être oser parler et risquer la rage d'une industrie avec des milliards de dollars derrière elle, et des avocats de haut niveau derrière elle, un cirque complet de gens qui auraient tellement à perdre s'il devenait inacceptable de faire le commerce de vraies femmes vivantes. Non pas que l'industrie du sexe veuille ou puisse jamais formuler cela de cette façon. L'industrie du sexe vise à rendre muet le langage qui attire l'attention sur ce qu'elle fait en réalité - utiliser les corps des femmes, en se concentrant particulièrement sur ses organes génitaux et leur pénétration - pour gagner de vastes sommes d'argent, non pas pour le bénéfice de ces femmes, mais pour ceux qui sont plus haut dans la pyramide. Ce mensonge conserve son pouvoir en évitant un tel vocabulaire à tout prix.

L'industrie du sexe cherche à contrôler non seulement les voix des femmes qui y sont piégées, mais le langage même du débat, et la vaste majorité des médias. Étrangement, ces gens objectent à des mots qui évoquent avec le moindre début d'exactitude la réalité des femmes impliquées. La réalité est un peu moins agréable. Il n'est pas aussi facile de parler allègrement de la liberté d'expression et de l'empowerment si tu peux entendre la voix de la femme qui vient juste d'avoir une relation sexuelle non protégée avec 8 hommes différents décrire la souffrance du sexe prolongé, comment elle sniffait de la coke à chaque pause pour essayer de s'insensibiliser, à quel point il était difficile pour elle d'essayer de sourire pour la caméra et de gémir pour la caméra comme si elle aimait ça, de leur dire "baise moi plus fort" quand tout ce qu'elle voulait c'était que tout ça s'arrête parce que la douleur était insupportable et qu'elle se disait qu'elle allait vomir et qu'elle voulait juste prendre son argent et aller prendre une douche et se soûler pour oublier.

L'industrie du sexe peint une image d'elle-même comme une figure bienveillante dans un combat contre l'enchaînement des femmes au mariage et à la monogamie et comme sujettes au contrôle sexuel. Ils se présentent comme les gentils, les modernistes, les ouverts d'esprit. Contre toute évidence, ils veulent être vus comme les libérateurs des femmes, non pas leurs exploiteurs. La société avale ce mensonge autant qu'elle accepte ce langage. L'utilisation du langage par l'industrie tisse un mensonge qui joue sur la peur : la peur des gens d'avoir l'air prude ; la peur des gens d'avoir l'air vieux jeu ; la peur des gens que cela puisse être vu comme rétrograde, anti-droit des femmes, répressif ou frigide. On dit rarement qu'il est possible de s'opposer à la maltraitance des femmes dans la pornographie et la prostitution, à leur objectivation et leur vente, tout en n'étant pas un traditionaliste, un conservateur. Il n'est pas dans l'intérêt de l'industrie du sexe d'autoriser l'éventuelle présence d'un juste milieu. Ou de laisser croire que la vraie prise de pouvoir des femmes puisse être trouvée dans autre chose que de se dénuder pour faire jouir les hommes.

Ils jouent un jeu intelligent, et ils font la guerre à ceux qui élèvent la voix. Ils cherchent à placer leur source de revenus en dehors des limites, pour interdire le questionnement des effets de l'industrie du sexe. Quelle ironie qu'une industrie qui détruit la vie des femmes doive adopter un langage des droits des femmes, du féminisme et de l'empowerment ! Quelle ironie que ce mensonge soit devenu si persuasif qu'une femme comme moi qui a fait l'expérience de l'enfer de la prostitution, d'être utilisée dans la pornographie, a peur de parler, qu'on lui demande de dénier sa vérité, a découvert que des gens habituellement gentils et ne jugeant pas, étaient incapables d'entendre son histoire ? Faisant face à l'épouvantable réalité de ce que cela signifie pour les femmes d'être vendues et détruites photo par photo, acheteur par acheteur, les gens retombent dans le bafouillage sur le choix et la liberté. Comment est-il possible que la femme devienne inacceptable, son histoire inacceptable, alors que l'industrie est intouchable ?

Le choix et le contrôle méticuleux du langage par l'industrie du sexe est ce qui nous empêche d'avancer. L'industrie du sexe évite le langage explicite pour s'engager avec la société complète dans sa bataille pour rester à la place qu'elle a réussi à se faire : le courant dominant de la culture. Beaucoup de gens qui se font avocats du "droit" des adultes à "utiliser" la pornographie, ou argumentent en faveur de la légalisation de la prostitution, sont embarrassés par l'usage de mots explicites pour décrire les films explicites et les magazines explicites qu'ils défendent. On fronce les sourcils devant un tel langage, considéré comme sordide, inadapté, non nécessaire.

Mais pourquoi est il accepté de se branler sur une photo d'une femme nue en train d'être pénétrée, mais pas accepté de parler de son vagin, de son anus, de parler de sa réalité, pour dire les choses telles qu'elles sont ? De demander pourquoi elle est là, comment elle se sent, ce que cela signifie pour elle. Si elle a des alternatives. Comment avons nous pu laisser une industrie dont l'essence est de vendre des corps humains vivants, respirant, sentant, au sang chaud, comme des objets, pour être utilisés pour notre gratification, puis jetés en faveur du prochain corps, nous contrôler si profondément, nous laver le cerveau si complètement que nous parlons uniquement en termes de fantasme, de liberté d'expression, de choix, et jamais de l'humanité des femmes que nous regardons dans les yeux ? Comment se fait-il que les statistiques montrant qu'un pourcentage écrasant des femmes utilisées dans la pornographie et la prostitution ont été abusées sexuellement quand elles étaient enfants ou adultes, ou ont des problèmes de santé mentale, et veulent désespérément en sortir, aient été tellement étouffées ? (voir le site d'Object : Demand Change ! pour des statistiques récentes). Dans ce langage de droits, où sont les droits des femmes utilisées ? Qu'est-il arrivé aux responsabilités complémentaires aux droits ? Et dans un contexte d'abus, d'addiction, de pauvreté, de violence, de difficultés de santé mentale, est-il bien pertinent de parler de choix ?

Pousser les femmes qui sont prises dans tout ça, piégées, à parler pour défendre leur dégradation, leur déshumanisation, leur objectivation et leur vente, est l'astuce la plus intelligente et la plus obscène que l'industrie ait trouvé. Rien ne peut délivrer la société de sa responsabilité d'agir, de changer, comme la voix d'une femme qui sait. Une femme qui défend l'industrie du sexe est payée généreusement, par la société qui est reconnaissante de ne pas avoir à s'examiner ou à questionner ses pratiques, et par l'industrie elle-même. L'industrie paie ces femmes pour traiter d'extrémistes et de prudes d'autres femmes, des femmes qui osent dire je n'aimais pas ça, je ne voulais pas ça, être traitée en objet m'a fait du mal, je ne crois pas que cela promeuve une image saine des femmes. Une femme qui parle pour dénier ce mensonge paie encore et encore, d'abord par la dénégation de sa souffrance et de son histoire. Rejetez la femme qui dit la vérité, et vous n'aurez jamais à faire face à cette vérité ou à votre propre rôle là-dedans. Le statu quo est en danger, il doit être protégé. La vérité ne peut pas se mettre sur son chemin ! C'est un statu quo qui convient à beaucoup, qui fait de l'argent, dans lequel les femmes peuvent être achetées, servir de support masturbatoire, puis remises gentiment dans un tiroir jusqu'à la prochaine fois, ou laissées dans le bordel jusqu'à la prochaine fois, aucune pensée pour leur humanité, leur dignité, leurs sentiments et leurs émotions, ce qu'elles trouvent en rentrant chez elles le soir. Écoutant les voix largement diffusées de quelques femmes racontant le mensonge de l'industrie du sexe, la société se repose tranquillement, sans reproche.

Quand je suis retombée dans la prostitution, après m'être traînée à l'écart de mon ex, pour subvenir à ma toxicomanie, désespérée puisque dans ma condition je ne pourrais obtenir aucun autre travail, quand je suppliais mon médecin généraliste de m'aider à arrêter les drogues et qu'elle refusait, je me suis retrouvée à dire aux types qui me demandaient que je l'avais choisi, que j'aimais ça. C'est ce qui les poussait à revenir, et j'avais besoin qu'ils reviennent parce que j'avais besoin de l'argent. Pas de choix. Pas de liberté d'expression.
Ils chuchotaient des mots révoltants à mon oreille, et puis ajoutaient "et ça te plairait, n'est-ce pas ?", et je devrais répondre que oui. Il me semblait avoir perdu ma dernière parcelle d'estime de moi. Je m'endormais en pleurant chaque nuit, je ne pouvais plus me regarder dans le miroir. Être doigtée et baisée et regardée et souillée par les éjaculations et photographiée et filmée et traitée comme un objet pour le divertissement des autres ne m'a, étrangement, pas du tout donné une impression d'empowerment.

L'abîme entre l'"acceptable", la société et ses vues aseptisées, abstraites des femmes et du "travail du sexe", entre ce monde et mon monde, cette réalité la mienne, semble vaste, infranchissable, même à présent que j'en suis sortie, même à présent que je suis sobre. Eux avec leurs jobs et leurs maisons, leurs strip-clubs après le travail, juste un petit divertissement, un film ou un magazine porno juste pour "rire", rien de grave, rentrant chez eux dans une maison bien chauffée, un lit confortable, dormant d'un sommeil profond, confortablement distancié. Et moi, seulement en train de survivre, bataillant pour vivre avec les sensations et les souvenirs, les cicatrices, les cauchemars, reconnaissante de n'avoir pas bu ou m'être droguée juste pour aujourd'hui, de ne pas avoir été battue ou vendue aujourd'hui.

Je ne suis plus dans cet enfer de la prostitution. Mais je me retrouve dans les limbes, me battant toujours pour survivre, toujours en guerre avec la voix omniprésente de l'industrie du sexe, toujours brouillée avec la société, la survivante et porteuse d'une vérité trop dérangeante pour la majorité pour être entendue. Il est temps que nous considérions ces jeux de langage pour ce qu'ils sont et que nous devenions honnêtes avec nous mêmes.
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29.11.11 8:39
Abolition 2012
Au Carlton comme au Palais Bourbon, nous voulons l'Abolition
37 associations demandent une loi d'abolition du système prostitueur.
Convention abolitionniste le 29 novembre de 15h30 à 21h à l'Assemblée nationale, Palais Bourbon, Salle Victor Hugo. Intervention des politiques à 16h30, point presse 18h.
Aujourd'hui, alors que la réalité prostitutionnelle est sur le devant de la scène médiatique, le plus souvent dans la catégorie « sensationnelle », il est temps de prendre position.
A l'initiative du Mouvement du Nid, de la Fondation Scelles, et de l'Amicale,du Nid, 37 associations lancent un appel (www.abolition2012.fr) à l'abolition du système prostitueur et donnent l'occasion aux élus et aux partis politiques d'adhérer à un projet de société audacieux.
A l'occasion du 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, les 37 associations porteuses de cet Appel, réaffirment que le système prostitueur est une violence faite aux femmes.
Ensemble, elles posent la question : Voulons-nous d'une société où il est normal, voire encouragé, d'accéder contre rémunération au corps d'une personne, le plus souvent celui d'une femme, et d'en disposer sexuellement?

La suite ici : http://www.abolition2012.fr/documents/communique_presse_25_novembre_2011.pdf

J'ai entendu sur Europe1 ce matin, Rosen Hicher, une ancienne prostituée (22 ans d'activité !) qui viendra témoigner cet après-midi, c'était poignant. Elle disait que si la loi avait existé il y a 10 ans, elle aurait dû organiser sa vie autrement car elle gagnait bcp d'argent (jusqu'à 7 mille €/mois). Elle disait aussi que c'était chaque fois un viol, certes autorisé par elle mais tout de même un viol.
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24.12.11 20:46


Prostitution – Mauvais pour les femmes, mauvais pour les lesbiennes !

Déclaration lesbienne contre l’exploitation sexuelle

Extrait : “Nous, lesbiennes féministes de diverses origines, âges et régions du Québec, nous opposons à l’exploitation sexuelle parce que nous aimons les femmes. Nous définissons notre lesbianisme comme un amour solidaire envers les femmes constituant une forme de résistance à l’appropriation du corps et de la sexualité des femmes par les hommes.

En tant que lesbiennes, nous nous battons à travers le monde pour obtenir le droit à une sexualité libre, consentante et qui émane d’un désir réciproque. Nous réaffirmons ce droit pour toutes les femmes, qu’elles soient lesbiennes ou non. Défendre les intérêts des industries du sexe contredit directement ces droits, car le consentement ne peut être acheté et l’argent ne pourrait justifier l’atteinte à notre intégrité physique. C’est pourquoi l’exploitation sexuelle constitue une violence et non une forme de sexualité ou de travail librement choisi par les femmes.”

La suite ici

http://teteshautesregardsdroits.wordpress.com/2011/12/07/mauvais-pour-les-femmes-mauvais-pour-les-lesbiennes/
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29.12.11 14:11
http://www.lemonde.fr/m/article/2011/12/23/pays-bas-flop-de-la-legalisation-de-la-prostitution_1621755_1575563.html

C'est moi qui souligne

Les Néerlandais commencent à regretter la légalisation de la prostitution
Constat d'échec pour une loi qui a dérapé et qui apparaît souvent comme un alibi à l'esclavage. Jean-Pierre Stroobants

LA SUÈDE ET LA NORVÈGE PUNISSENT, la Belgique tolère, la France débat. Et les Pays-Bas ? Ils regrettent. Onze ans après avoir joué les pionniers en légalisant le travail sexuel - comprenez la prostitution -, ils évoquent un "flop général". C'est l'expression qu'a utilisée récemment Evelien Tonkens, sociologue à l'université d'Amsterdam et chroniqueuse du Volkskrant, le quotidien progressiste d'Amsterdam. Dans un texte très remarqué, cette universitaire ancrée à gauche passait à la moulinette tous ceux qui avaient plaidé pour une légalisation qui n'a rien résolu. A savoir les milieux libéraux, qui espéraient combattre l'emprise de groupes mafieux, et les représentantes du courant féministe, qui prônaient la liberté de choix pour chaque femme.
AUJOURD'HUI, DE 50 À 90 % DES "TRAVAILLEUSES" actives derrière les vitrines ou dans les "salons de massage" le feraient sous la contrainte. Et dans le quartier De Wallen, la célèbre "zone rouge" d'Amsterdam, seules 2 % des quelque 6 000 prostituées avouent aimer leur travail, a indiqué une enquête. De nombreuses femmes originaires d'Afrique, d'Europe de l'Est et d'Asie se voient toujours confisquer leur passeport à l'arrivée et sont contraintes de se livrer à de "l'abattage" en échange de quelque 2 000 euros par mois pour les plus chanceuses. Un souteneur gagnerait, lui, en moyenne 500 000 euros par an en maintenant plusieurs femmes sous sa coupe.

La bonne conscience des autorités néerlandaises était jusqu'ici confortée par une disposition légale : un client remarquant qu'une femme travaille sous la contrainte peut dénoncer anonymement sa situation auprès de la police. Un autre "flop" : De Wallen voit défiler chaque année 220 000 consommateurs de sexe mais le nombre de signalements ne dépasse pas quelques dizaines, car la plupart des prostituées redoutent de se confier. La nouvelle génération d'élus de gauche, dont fait partie Lodewijk Asscher, le maire d'Amsterdam, estime elle aussi que la politique de légalisation a échoué. Une "erreur nationale" a été commise, dit-il. D'autres responsables dénoncent l'échec d'une politique qui fut inspirée par la peur du moralisme ainsi que les notions de liberté individuelle. "La légalisation montre surtout comment, ici, la liberté a dérapé et n'est qu'un alibi à l'esclavage" explique Evelien Tonkens.

Lodewijk Asscher réclame une pénalisation des clients et critique la mollesse d'une proposition de réforme en discussion qui ne vise qu'à un meilleur contrôle du secteur du travail sexuel. Enfin, la politique de la ville d'Amsterdam visant à racheter des immeubles du quartier De Wallen pour compliquer l'activité des groupes criminels est contestée. Le projet rencontre un succès limité et la Cour des comptes a émis des objections.

A méditer, pour celleux qui défendent la "liberté" de vendre son corps.
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07.01.12 14:02
Un article écrit en réponse à la tribune de Thierry Schaffauser, du STRASS, publiée le 12 décembre 2011

Entre guillemets, les arguments du Strass, le reste sont les réponses de Jean-Sébastien Mallet, ancien délégué général de la Fondation Scelles.

"Le projet de loi pénalise la sexualité entre adultes consentants."


De quelle sexualité parle t-on ? Soi avec l’autre, ou bien, soi avec l’argent de l’autre et l’autre avec le corps de l’un ? Ce n’est pas la même chose, Dans le deuxième cas, c’est un plaisir solitaire.

Quel consentement ? Qu’est ce qui conduit à se prostituer ?

On commence en général parce qu’on ne voit pas d’autre choix possible.

Quelle est la validité du consentement ? 99% des personnes ne consentiraient pas à se prostituer dans une situation normale, et une grande majorité de celles qui le font ne le feraient pas en face d’alternatives.

Vous me direz que ce n’est pas votre cas et c’est possible. Il faudrait mieux comprendre.

"Je ne suis pas la propriété d'autrui, et je ne vends pas mon sexe"

Il y a là un amalgame avec l’esclavage. Personne ne parle d’être la propriété d’autrui.

Ce que dit la mission parlementaire c’est que chacun a droit de disposer de son corps, mais pas de disposer du corps d’autrui au nom de nos principes de non-patrimonialité du corps humain, de garantie de l’intégrité et d’égalité entre les femmes et les hommes.

Comme plus de 70 pays, nous avons ratifié une convention de l’ONU de 1949, rappelant dans son préambule l’incompatibilité de la prostitution avec la dignité humaine. Voulez-vous la remettre en cause ? Serait-ce un progrès ?

La suite ici : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/223539-non-la-prostitution-ne-doit-pas-etre-cautionnee.html
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08.02.12 21:46
http://sisyphe.org/spip.php?article4102

dimanche 5 février 2012

Lettre de remerciements aux prostitueurs
par Dublincallgirl

J’aimerais vous dire un grand merci. Merci d’avoir fait partie de ma vie, merci de m’avoir aidée à devenir la personne que je suis aujourd’hui. Merci de m’avoir amenée à devenir la bitch la plus forte qui ait jamais vécu. C’est seulement à cause de mes expériences avec vous que je suis la personne invincible que je suis aujourd’hui. Merci pour cette matrice d’expériences qui ont toutes contribué à me façonner en faisant de moi un être de compassion, une personne empathique, généreuse et compréhensive.

Merci de m’avoir montré ce qu’est l’exploitation de sorte que je la connais, je l’ai ressentie et je peux maintenant la reconnaître rapidement. Merci de m’avoir montré ce à quoi ressemble le sexe en tant qu’escorte, de sorte que je peux apprécier bien plus encore le sexe normal.

Merci de m’avoir montré ce à quoi ressemble le sexe en tant qu’objet à orifices, je suis maintenant tellement reconnaissante d’avoir des rapports sexuels avec quelqu’un qui souhaite avoir des relations sexuelles avec moi, avec ma personne toute entière, et pas seulement mon vagin ou ma bouche. Merci de m’avoir montré ce qu’est le skullfucking et ce qu’est le facefucking, afin que je puisse ne jamais, au grand jamais, poser ces actes à nouveau. Merci de m’avoir montré la différence entre la coercition et l’envie de plaire volontairement à quelqu’un parce qu’on l’aime et pas parce que l’on est payée pour le faire. Merci de m’avoir montré ce qu’est la véritable vulnérabilité, vous m’avez appris l’empathie.

Merci à tous ces hommes qui m’ont dit : « Vous ne ressemblez pas au genre de fille qui fait normalement ça » ; merci d’avoir ainsi mis en évidence l’objectivation et la marchandisation des femmes qui est le menu principal de l’industrie du sexe.

Merci de m’avoir rendue consciente et honteuse de ma naïveté, de ma féminité, de mon identité irlandaise. Je suis aujourd’hui en mesure de me remémorer ma jeunesse avec amour et compassion.

Merci au prostitueur qui a jeté l’argent sur le sol de sorte que j’ai dû me mettre à terre pour le ramasser. Maintenant que je sais ce que c’était que d’être à terre, je ne vais jamais y retourner.

Merci de m’avoir amenée à vous détester – aujourd’hui, enfin – pour m’avoir suffisamment maltraitée de sorte que je vous haïsse en nourrissant une colère constructive et non autodestructrice. Je vais dire au monde à quel point vous êtes de la merde pour le restant de ma vie. Merci de m’avoir donné les munitions pour le faire.

À ceux qui ont été aimables envers moi, merci de m’avoir montré de la gentillesse et de l’humanité, même si cela ressemblait à une agression amicale.

Aux deux prostitueurs que j’ai convaincus de cesser d’acheter des femmes, merci de m’avoir montré que les gens peuvent faire des erreurs, et qu’ils peuvent changer. Merci de m’avoir donné un peu de foi envers les hommes et l’humanité. Merci de m’avoir traitée comme un être humain et de m’avoir écoutée. Merci de ne m’avoir donné rien à craindre.

Chaque fois que vous êtes venus chez moi et que vous ne m’avez pas souri, ne m’avez même pas dit bonjour, vous avez rendu plus difficile pour moi de vous servir.

Chaque fois que vous avez ouvert votre porte et m’avez toisée de haut en bas, sans sourire et peu accueillants, vous m’avez fait paniquer. Vous m’avez inquiétée. Vous m’avez fait peur. Je ne savais pas si vous alliez me faire du mal ou non. (« Ce sera fini dans une heure. Ce sera fini dans une heure. Ce sera fini dans une heure. Ce sera fini dans une heure. ») Chaque fois que vous m’avez ordonné de prendre telle ou telle position, vous avez fait rétrécir mon âme un peu plus.

Chaque fois que vous avez fait une petite remarque bizarre à propos d’une partie de mon corps, ou un claquement de langue approbateur, ou que vous avez soupiré quand je ne voulais pas faire quelque chose, vous m’avez fait me sentir un peu moins puissante, un peu plus soumise, un peu plus dévalorisée.

Pour chaque rendez-vous que vous avez rendu si difficile à subir jusqu’à la fin, vous avez contribué à créer une survivante, vous avez contribué à créer votre propre ennemie.

Chaque fois que j’ai dû mettre votre bite puante dans ma bouche, vous m’avez fait apprécier un peu plus les hommes de qualité dans ma vie.

Merci de m’avoir montré le côté obscur, pour m’avoir amenée à apprécier beaucoup plus encore le bon côté des choses.

Merci de m’avoir montré de la haine ; aujourd’hui je suis en mesure de vraiment comprendre l’amour.

À tous les prostitueurs qui ont écrit en ligne des critiques de moi, horriblement détaillées, à tous ceux qui ont commenté mon ventre mou, mes tatouages, ma taille (trop grande, apparemment), à tous ceux qui ont fait des remarques misogynes déguisées sur mes cheveux, mon apparence, mon corps, ma jeunesse – merci, puisqu’aujourd’hui j’ai totalement confiance en mon corps.

Je l’aime plus que jamais auparavant, à cause de la façon dont vous l’avez décrit, dont vous l’avez utilisé, dont vous l’avez traité comme bon vous semblait. Vous avez dû payer des centaines de billets pour être dans la même pièce que moi. Je suis belle, et aucun d’entre vous ne l’était, aucun. Je sais aujourd’hui que je suis belle. À l’époque, je pensais que ma beauté était aussi une sorte de service à rendre aux hommes.

Je pouvais à peine respirer pendant que vous me baisiez, tant j’éprouvais de répulsion pour vous. Quelle femme de 22 ans a envie de baiser quelqu’un de 48 ans de toute façon ? Personne. Il est facile de croire les sourires et autres joyeusetés, n’est-ce pas, de croire en sa « disponibilité » ?

Je ne comprends pas comment votre estime de soi peut être si faible que vous deviez payer quelqu’un pour coucher avec vous. « Ayez une relation sexuelle avec moi, s’il-vous-plaît ! Je suis juste un vieil homme solitaire ! »

Quelle pitié ! Vous êtes un vieil homme pathétique, qui a de l’argent, et qui voit les vagins comme une chose avec qui négocier. Comme vous devez vous mépriser !

Que vous est-il arrivé pour faire de vous un prostitueur ? Cela ne peut être uniquement cette culture d’objectification sexuelle des femmes où nous vivons, il doit y avoir autre chose, peut-être quelque chose à voir avec le rejet ? Peut-être quelque chose à voir avec le vieillissement ? Peut-être quelque chose à voir avec le sentiment d’insuffisance ? Vous seriez beaucoup plus heureux si vous vous occupiez un peu de vos problèmes au lieu de louer mon vagin pendant une heure. Mais c’est le chemin le plus difficile à prendre n’est-ce pas ? Il est bien plus facile de prétendre que tout ce que vous faites est légitime et que j’aime secrètement baiser des hommes âgés, hostiles, qui font de l’embonpoint et qui perdent leurs cheveux.

L’argent vous donne du pouvoir, n’est-ce pas ? L’argent vous donne le pouvoir de décider qui vous voulez baiser, quand vous voulez baiser, comment vous voulez la baiser, et pour combien de temps, indépendamment de ses désirs à elle, de son seuil de douleur, de son degré de confort. Vous payez, alors vous décidez. Cela doit vous donner un formidable élan d’adrénaline d’exercer ce genre précis de pouvoir, d’avoir du pouvoir sexuel sur quelqu’un d’autre. Cela semble tellement tout croche. Parce que c’est tout croche, espèce de saligaud d’homme !

Si l’un d’entre vous connaissait mon histoire, je me demande s’il continuerait à être prostitueur. Probablement. Vous avez ce don extraordinaire d’être en mesure de vous distancier instantanément de toute suggestion d’un comportement mauvais ou illégal. Vous pouvez affirmer : « Je ne savais pas qu’elle avait seize ans ! Comment étais-je censé le savoir ?! » (Indice : vous êtes censé le demander – vous assurer que l’adolescente que vous baisez n’est pas une enfant !) Vous pouvez affirmer : « Mais je ne savais pas qu’elle avait un souteneur ! » (Indice : vous êtes censé le lui demander et bien vous assurer qu’elle n’en a pas de souteneur.) Si vous aviez su pourquoi je faisais cela, vous seriez-vous quand même servis de moi ? Probablement, vous aviez déjà payé…

Mais merci, merci d’avoir fait de moi la fille forte que je suis aujourd’hui, merci car si ce n’était pas de vous et de l’industrie que vous créez, je ne serais probablement pas aussi enthousiaste et généreuse et charitable maintenant.

Je ne serais probablement pas aussi profonde et émotionnelle. Et j’aime être profonde et émotionnelle. Donc, merci.

J’espère que vous êtes fiers de votre « passe-temps inoffensif ». Est-ce qu’un orgasme vaut vraiment toute la merde que vous, sans le savoir (ou sciemment), faites vivre aux prostituées ? Pourquoi devrais-je aller en thérapie pour surmonter vos orgasmes s’ils sont aussi inoffensifs ?

Vous savez que ce que vous faites est mal. Alors cessez d’être un lâche. Soyez un homme.

Cordialement,

Chaque prostituée que vous avez jamais baisée.

* On comprendra que l’auteure emploie un pseudonyme. Elle a autorisé la traduction et la diffusion de ce texte.

Et oui, la prostitution, c'est tout sauf "oui-oui au pays des Bisounours". Ce genre de témoignage est très important afin de relativiser la parole des prostituées en activité qui bien souvent, sont dans le déni des violences subies, physiques ou psychologiques.
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10.02.12 14:19
Merci pour le lien. Wink
J’écoute parfois FC et justement hier soir, j’ai voulu connaître le sommaire de « hors champs » mais la captation de ma radio était mauvaise (météo ?). Je suis à 50 km de la frontière française, c’est déjà un miracle que je puisse capter FC. Ce matin par exemple, c’était OK.
Je ne connaissais pas J Cordelier, c’est l’occasion de la découvrir.
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13.03.14 0:18
Je reviens sur le sujet de la prostitution parce que j'ai rencontré un homme, ancien client habituel de prostitué/e/s. Et cet homme, craignant d'être pénalisé en tant que client, est passé de l'autre côté, c'est à dire que de prostitueur il est devenu prostitué travesti pour assouvir ses pulsions. Selon lui, c'est beaucoup plus confortable, cela satisfait ses fantasmes bisexuels de soumission, lui permet de ne plus assumer les risques pénaux et en plus lui fait gagner de l'argent.
C'est quand même compliqué la sexualité, peut-être pas pour tous mais pour beaucoup (dont moi  Rolling Eyes ).
Je suis en train de me demander si, à l'origine de la prostitution, il n'y aurait pas l'assignation de genre qui créerait un déséquilibre dans les échanges sexuels. Cela reste toutefois assez confus dans mon esprit pour l'instant.
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16.07.14 12:51
Poussin Machin a écrit:Morrigane, tu décris bien les différents types de prostitution qu'il peut exister.
Le réel problème - tout du moins le plus important - est celui de ces filles obligées de se prostituer, que ce soit parce que leur famille est menacée de mort, ou parce qu'elle n'ont pas eu le choix dans leur carrière, comme dit dans l'article. En un sens, on a toujours le choix, mais avoir le choix entre bosser ou savoir sa famille morte parce qu'elles ont refusé... Bon bah voilà quoi, c'est pas un véritable choix. C'est un peu choisir entre la peste ou le choléra.
Après, si des prostitué-e-s acceptent d'avoir de quelconques rapports sexuels avec des handicapé-e-s, alors tant mieux, car soyons honnêtes, il n'y a pas des masses à vouloir coucher avec elles/eux sous prétexte que ces personnes sont justement handicapé-e-s. Bien sûr, cela ne reste qu'une solution de "secours", de "facilité". Les handis ont aussi droit à une partie de jambes en l'air après tout. L'idéal étant bien sûr avec des personnes consentantes, prostituées ou non.
je trouve pas que une partie de jambes en l'air c'est quelque chose auquel on a droit au sujet des personnes handicapées, et je trouve aussi que les prostituées qui veulent vraiment faire cela n'ont pas à parler au nom de toutes les autres (la grande majorité) qui ne font pas ce choix.
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Prostitution : un article très intéressant sur Sciences humaines - Page 3 Empty Re: Prostitution : un article très intéressant sur Sciences humaines

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