Blagues racistes
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Tecma
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- InvitéInvité
Blagues racistes
04.10.13 22:13
Je n'ai pas trouvé de topic dédié aux blagues racistes alors j'ouvre celui-ci.
Un ami à qui je tiens me partage cette blague-ci en me disant "Je t'en avais parlé. Moi j'adore !"
Il m'avait effectivement dit la veille qu'il avait envie de partager une blague avec moi, même s'il craignait qu'elle me plaise moins qu'à lui.
Et vous, vous en pensez quoi?
Un ami à qui je tiens me partage cette blague-ci en me disant "Je t'en avais parlé. Moi j'adore !"
Il m'avait effectivement dit la veille qu'il avait envie de partager une blague avec moi, même s'il craignait qu'elle me plaise moins qu'à lui.
- Ma réaction:
- Moi pas.
Pour moi, c'est raciste et cela démontre une profonde méconnaissance des femmes qui portent la burka. On peut se dire qu'il le fait exprès, que c'est juste pour rire. Je ne suis pas sûre que ce soit pourtant inoffensif.
C'est sexiste aussi vu qu'il parle de la femme comme d'un objet et d'une personne qu'il faut prendre en charge (je paie, je lui ai mis trop de fromage, il commande pour tous les deux...)
Et vous, vous en pensez quoi?
Re: Blagues racistes
04.10.13 23:48
Je pense pareil que toi. Ce que je trouve raciste c'est la généralisation "les syriennes... = burqa". Et la fin je la trouve particulièrement dégueu, en plus ça perpétue un peu l'idée que les arabes sont des gens sales. Et puis ça veut surtout dire que le mec n'a même pas vu une burqa une seule fois de sa vie ! Parce que bon, y a pas d'ouverture au niveau de la bouche (ni même de "grillage").
J'ai pas compris la blague sur le halal.
Et même sans compter le racisme, c'est pas drôle.
J'ai pas compris la blague sur le halal.
Et même sans compter le racisme, c'est pas drôle.
- InvitéInvité
Re: Blagues racistes
07.10.13 15:58
Quelle horreur ! J'ai même pas pu regarder jusqu'à la fin... Et dans les commentaires :
Je retrouve régulièrement ce truc en ce moment : à partir du moment où ça me fait rire, peu importe que ça véhicule un cliché ou fasse souffrir des gens, mon petit confort est plus important. Il y a un manque d'empathie assez flippant derrière ça je trouve !gros con raciste a écrit:Certains vont sûrement le traiter de raciste comme ils ont l'habitude de le faire, mais en attendant, c'était bien marrant xD
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Blagues racistes
07.10.13 16:02
J'ai bien peur que les gens qui font ce genre de commentaires soient tout simplement racistes (rares sont les racistes qui reconnaissent qu'ils le sont, même s'il véhiculent les pires horreurs sur les Noirs, Arabes, Roms...)
http://fa-ivry.forlogaj.tk/article84/je-suis-antiraciste-mais
http://fa-ivry.forlogaj.tk/article84/je-suis-antiraciste-mais
Re: Blagues racistes
07.10.13 16:05
Ce que je trouve très parlant dans le commentaire que tu cites c'est qu'après "y en a qui pensent que c'est raciste mais..." on s'attend logiquement à "ça ne l'est pas". Pourtant le mec ne précise même pas si lui trouve ça raciste ou pas, pour lui ce n'est pas ça qui compte. Et les deux propositions de sa phrase sont complètement illogiques
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Blagues racistes
07.10.13 16:08
En général quand un raisonnement est aussi illogique c'est que la seule réponse logique est difficile à assumer (dans ce cas, "je trouve la blague drôle car je suis un gros connard raciste").
- InvitéInvité
Re: Blagues racistes
07.10.13 16:12
Ah oui tout à fait, je trouve même qu'il admet assez clairement que c'est raciste.
sardine a écrit:En général quand un raisonnement est aussi illogique c'est que la seule réponse logique est difficile à assumer (dans ce cas, "je trouve la blague drôle car je suis un gros connard raciste").
- AraignéeAncien⋅ne
- Messages : 4550
Date d'inscription : 02/09/2012
Re: Blagues racistes
07.10.13 20:45
C'est nul, pas drôle et profondément raciste. En plus il se mouille pas le gars, il surfe allègrement sur un racisme très répandu et peu condamné (racisme anti-arabes et islamophobie), et rajoute des clichés aux clichés.
Je trouve qu'il n'y a rien de comparable entre un humoriste qui utilise, comme lui, bêtement le racisme pour faire rire aux dépends des racisés, et un humoriste qui se sert du racisme pour rire du racisme et le dénoncer, comme a pu le faire Coluche par exemple, ou, quoi qu'on en dise et malgré ses défauts, Dieudonné (voir par exemple son sketch sur les Pygmées, où, s'il joue un personnage profondément raciste, il offre une grille de lecture permettant d'une part de prendre conscience d'un racisme inconnu de la plupart des Français, et d'autre part de mettre à jour certains mécanismes de ce racisme, et donc de le critiquer).
Sinon,en parlant de Dieudonné, c'est hors-sujet, mais l'autre jour je suis tombée sur cette vidéo qui m'a choquée :
https://www.youtube.com/watch?v=0l5id6PGK34 (vers le début de la vidéo)
Je ne connaissais pas trop Karl Zéro, mais c'est un sacré c.. Il ne se rend pas compte de ce qu'il y a de choquant à prétendre avec un rire gras que le sexisme c'est pas comme le racisme, c'est moins grave voyons (même Dieudonné le reprend en lui faisant remarquer que ce qui est grave, c'est de penser que le sexisme n'est pas grave...).
Je trouve qu'il n'y a rien de comparable entre un humoriste qui utilise, comme lui, bêtement le racisme pour faire rire aux dépends des racisés, et un humoriste qui se sert du racisme pour rire du racisme et le dénoncer, comme a pu le faire Coluche par exemple, ou, quoi qu'on en dise et malgré ses défauts, Dieudonné (voir par exemple son sketch sur les Pygmées, où, s'il joue un personnage profondément raciste, il offre une grille de lecture permettant d'une part de prendre conscience d'un racisme inconnu de la plupart des Français, et d'autre part de mettre à jour certains mécanismes de ce racisme, et donc de le critiquer).
Sinon,en parlant de Dieudonné, c'est hors-sujet, mais l'autre jour je suis tombée sur cette vidéo qui m'a choquée :
https://www.youtube.com/watch?v=0l5id6PGK34 (vers le début de la vidéo)
Je ne connaissais pas trop Karl Zéro, mais c'est un sacré c.. Il ne se rend pas compte de ce qu'il y a de choquant à prétendre avec un rire gras que le sexisme c'est pas comme le racisme, c'est moins grave voyons (même Dieudonné le reprend en lui faisant remarquer que ce qui est grave, c'est de penser que le sexisme n'est pas grave...).
- InvitéInvité
Re: Blagues racistes
27.01.14 14:35
Quelqu'un a partagé ceci sur Fb. J'aime bien, je re-partage :
http://quartierslibres.wordpress.com/2014/01/27/mourir-du-rire/
http://quartierslibres.wordpress.com/2014/01/27/mourir-du-rire/
- Tecma—
- Messages : 210
Date d'inscription : 15/07/2014
Re: Blagues racistes
27.07.14 18:30
bonjour,
je ressors ce topic du fond du forum mais il m'a surpris.
Je ne comprends pas comment une blague peut être à ce point dénoncé.
Au fond c'est de l'humour, pas drole peut être mais de l'humour.
Je suis asiat et les blagues sur les asiat courent les rue et sont assez rigolotes, de la même façon que celles usr les noires, arabes, ou blancs.
j'ai tendance à penser que le jour où on pourra rire de tout sans avoir à craindre un retour de baton on aura fait un grand pas contre le racisme et autres discrimination.
mais peut être ai je manqué qlq chose?
je ressors ce topic du fond du forum mais il m'a surpris.
Je ne comprends pas comment une blague peut être à ce point dénoncé.
Au fond c'est de l'humour, pas drole peut être mais de l'humour.
Je suis asiat et les blagues sur les asiat courent les rue et sont assez rigolotes, de la même façon que celles usr les noires, arabes, ou blancs.
j'ai tendance à penser que le jour où on pourra rire de tout sans avoir à craindre un retour de baton on aura fait un grand pas contre le racisme et autres discrimination.
mais peut être ai je manqué qlq chose?
- InvitéInvité
Re: Blagues racistes
27.07.14 18:34
@ Tecma : si ma mémoire est correcte, tu as déjà posté cette remarque sur un autre topic (actuellement inaccessible suite à un bug).
Je te rendrai simplement cette réponse :
Je te rendrai simplement cette réponse :
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
Re: Blagues racistes
27.07.14 18:46
j'aime beaucoup cet article qui démontre bien comment l'humour est utilisé comme arme pour ancrer des privileges et maintenir en place des stéréotypes racistes, de genre etc etc
- InvitéInvité
Re: Blagues racistes
27.07.14 18:47
L'humour n'est pas une excuse. (pas plus que l'art, la religion, l'habitude, les coutumes...)Au fond c'est de l'humour, pas drole peut être mais de l'humour.
- Tecma—
- Messages : 210
Date d'inscription : 15/07/2014
Re: Blagues racistes
27.07.14 18:50
oui tout à fais mais je n'ai pas pour autant été convaincu d'ou ma reprise.
Ce sujet attire m'a curiosité.
Mais justement je trouve ça vidéo étrange. Il justifie des blagues discriminatoire sur l'Histoire.
(sachant que ça vision de l'histoire est pas fausse mais incomplète et partial j'y reviens en fin de poste).
Autant je peux comprendre qu'on ne trouve rien de drole à une blague raciste, sexiste et plus largement discriminante, autant je n'adhère pas du tout à sa distinction en l'occurence ici entre blancs/noirs et arabes.
Au final il dit que se moquer de certaines ethnies est interdit mais de le faire sur d'autre l'est, et ce en avançant une justification historique .
En gros il accepte le racisme 'justifié" ce que je trouve non suelement hypocrite mais hyper dangereux: accepter un comportement concernant un groupe de personne, comportemetn qu'on jugerait inacceptable pour d'autre, sur un motif quelconque est potentiellement explosif non?
Quand à sa vision de l'histoire, elle oublie bcp de chose qd même:
1) les lus grd excalvagiste de l'humanité en terme de nombre sont les ottomans.
2) le débarquement d'esclave africains sur le sol américains par les européens n'auraient jamais été possible sans la coopération d'une partie de l'afrique: à l'époque du "commerce triangulaire" il y avait au tout et pour tout moins de 10 000 soldat européens sur le sol africains et uniquement sur les cotes, ceux ci étaient divisés et se faisaient la guerre entre eux. en face ils y avaient des états africains côtiers pouvant aligner facielment 100 000 soldats. même ac un décalage technologique la victioire aurait été facile.
Surtout ceux sont ces états qui allaient attaquer les populations d'afrique centrale pour les capturer et les ramener aux européens contre paiements.
Je ne dédouane absolument pas les européens, mais accepter les balgues racistes anti blancs et refuser les autres aux non de l'esclavage alors que la responsabilité de cette horreure appartient malheuresement à l'humanité entière, je trouve ça facile, et justement raciste pour le coup.
Ce sujet attire m'a curiosité.
Mais justement je trouve ça vidéo étrange. Il justifie des blagues discriminatoire sur l'Histoire.
(sachant que ça vision de l'histoire est pas fausse mais incomplète et partial j'y reviens en fin de poste).
Autant je peux comprendre qu'on ne trouve rien de drole à une blague raciste, sexiste et plus largement discriminante, autant je n'adhère pas du tout à sa distinction en l'occurence ici entre blancs/noirs et arabes.
Au final il dit que se moquer de certaines ethnies est interdit mais de le faire sur d'autre l'est, et ce en avançant une justification historique .
En gros il accepte le racisme 'justifié" ce que je trouve non suelement hypocrite mais hyper dangereux: accepter un comportement concernant un groupe de personne, comportemetn qu'on jugerait inacceptable pour d'autre, sur un motif quelconque est potentiellement explosif non?
Quand à sa vision de l'histoire, elle oublie bcp de chose qd même:
1) les lus grd excalvagiste de l'humanité en terme de nombre sont les ottomans.
2) le débarquement d'esclave africains sur le sol américains par les européens n'auraient jamais été possible sans la coopération d'une partie de l'afrique: à l'époque du "commerce triangulaire" il y avait au tout et pour tout moins de 10 000 soldat européens sur le sol africains et uniquement sur les cotes, ceux ci étaient divisés et se faisaient la guerre entre eux. en face ils y avaient des états africains côtiers pouvant aligner facielment 100 000 soldats. même ac un décalage technologique la victioire aurait été facile.
Surtout ceux sont ces états qui allaient attaquer les populations d'afrique centrale pour les capturer et les ramener aux européens contre paiements.
Je ne dédouane absolument pas les européens, mais accepter les balgues racistes anti blancs et refuser les autres aux non de l'esclavage alors que la responsabilité de cette horreure appartient malheuresement à l'humanité entière, je trouve ça facile, et justement raciste pour le coup.
- HaesterBleu⋅e
- Messages : 21
Date d'inscription : 20/03/2014
Re: Blagues racistes
27.07.14 18:50
Géniale cette vidéo ! C'est exactement ce que je pense et j'avais déjà essayé de l'expliquer à mon copain sans réussir à trouver les bons moment. Je pense que je vais la lui montrer.
- InvitéInvité
Re: Blagues racistes
27.07.14 19:11
Une blague raciste, c'est du racisme.
De l'art raciste, c'est du racisme.
De l'humour raciste, c'est du racisme.
...
A nouveau, le fait que ce soit de l'humour ne justifie rien (hors c'est ton seul argument).
De l'art raciste, c'est du racisme.
De l'humour raciste, c'est du racisme.
...
A nouveau, le fait que ce soit de l'humour ne justifie rien (hors c'est ton seul argument).
- Tecma—
- Messages : 210
Date d'inscription : 15/07/2014
Re: Blagues racistes
27.07.14 19:26
non là je critiquais la vidéo dans mon second poste qui justement fais de l'humour raciste. en le justifiant par l'histoire.
Quand aux blagues racistes, et bien je ne suis pas d'accord. dans mon groupe d'amis je me prend des blague sur les asiat, en réponse j'en envoie du même registre. Elles sont drôles, bonne enfant, je ne vois pas ou est le problème.
Au fond en disant "Une blague raciste, c'est du racisme." on attaque une action sans prendre en compte l'intention en dessous.
une blague est par définition neutre: elle a pour objectif de faire rire à la fois la personne qui la reçois, qui se fait charrier et les autres autours (distinction à faire avec une "vanne" ou sarcasme qui pour le coup est une attaque).
A mon sens une action est par définition neutre, c'est l'intention avec laquelle la personne l'a déclenché qui la fait rentrer dans une catégorie.
Quand aux blagues racistes, et bien je ne suis pas d'accord. dans mon groupe d'amis je me prend des blague sur les asiat, en réponse j'en envoie du même registre. Elles sont drôles, bonne enfant, je ne vois pas ou est le problème.
Au fond en disant "Une blague raciste, c'est du racisme." on attaque une action sans prendre en compte l'intention en dessous.
une blague est par définition neutre: elle a pour objectif de faire rire à la fois la personne qui la reçois, qui se fait charrier et les autres autours (distinction à faire avec une "vanne" ou sarcasme qui pour le coup est une attaque).
A mon sens une action est par définition neutre, c'est l'intention avec laquelle la personne l'a déclenché qui la fait rentrer dans une catégorie.
- InvitéInvité
Re: Blagues racistes
27.07.14 19:27
Une action renforce ou pas un système en place. L'intention derrière l'action ne change pas le renforcement du système.
edit : tu pourrais, utilement, lire l'article que t'as renseigné michonne.
edit : tu pourrais, utilement, lire l'article que t'as renseigné michonne.
- Tecma—
- Messages : 210
Date d'inscription : 15/07/2014
Re: Blagues racistes
27.07.14 19:31
"Une action renforce ou pas un système en place. L'intention derrière l'action ne change pas le renforcement du système."
Même si je peux le concevoir, le problème que je vois ici c'est au fond que c'est une sorte de censure.
on limite ce qui peut être dit en avançant des justifications, pleines de bonnes intentions, mais ce raisonnement peut être potentiellement dangereux.
Surtout, dans un contexte ou tout le monde en prend pour son grade, le système n'est pas renforcé, il n'a plus lieu d'être.
ps: je vais lire cet article de ce pas.
edit après la lecture :
Après avoir lu l'article voici quelques remarques (en italique)
Lui : Wah, hé, faut que je te montre un truc, tu vas trop te marrer. C'est un test dans le dernier Consoles +, c'est trop bon.
Moi : ...
Lui : Tu ris pas ?
Moi : Désolé, le sexisme, ça me fait pas franchement rire.
Lui : Wah, c'est bon, c'est de l'humour quoi. C'est pas sérieux.
Moi : C'est de l'humour, et alors ? C'est un prétexte pour diffuser des préjugés sans que l'on dise rien ?
Lui : 'Tain, t'es chiant. Hé, c'est Desproges qui avait raison : on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui !
Moi : Ah ? Donc tu assumes le fait que ton humour est un mécanisme d'exclusion sociale ?
Lui : Quoi ?
Moi : Bon, assieds-toi, ça va être long.
Lui : Pffff, avec des mecs comme toi, on peut rien dire de toutes façons.
Moi : C'est marrant ça quand même : tu me dis qu'on peut rire de tout, mais si visiblement, si on t'enlève une de tes cibles, on ne peut plus rire de rien. Pourtant, si on retire un élément à l'infini, ça ne fait pas rien. Même Chuck Norris sait ça.
Lui : Non, mais si on commence par un truc...
Moi : D'ailleurs, ce qui est aussi rigolo, c'est que alors que tu peux rire de tout et, je suppose, de tout le monde, tu choisis de rire précisément de certains groupes. Dans le cas présent, ce sont les femmes, mais plein de gens adoptent la même défense que la tienne pour bien d'autres minorités.
Exactement, maintenant si on acceptait qu'on puisse rire de tout et de tout le monde les minorités en prendraient autant que les autres.
Surtout la qualiication de minorité ne devrait pas servir de bouclier, au final ça revient justement à pointer du doigt une partie de la population en disant : eux on peut pas y toucher.
Potentiellement c'est au moins autant dangereux.
Lui : Mais tout le monde le fait, ça permet de se comprendre ! On le prend pas au sérieux. C'est de l'humour, c'est ça que tu veux pas comprendre.
Moi : Mais l'humour, c'est terriblement puissant. Dans leur livre Logiques de l'exclusion, Norbert Elias et John Scotson montrent par exemple que l'un des mécanismes les plus efficaces dont dispose une communauté pour tenir à l'écart les nouveaux venus, ce sont les ragots.
Lui : Ah ! Ça n'a rien à voir : les ragots et l'humour, c'est pas la même chose.
Moi : Et pourtant... Les deux fonctionnent sur le mode de l'anecdote : ils essayent de donner une image très concentrée du monde et, finalement, de dire une vérité. D'ailleurs, il n'est pas rare d'entendre dire "c'est drôle parce que c'est vrai !".
Lui : Ah oui ? Et qui dit ça ?
Moi : Homer Simpson par exemple, généralement après qu'un comique ait fait de subtiles blagues sur les différences entre les Blancs et les Noirs. Un bel exemple de conscience des mécanismes du stand-up et de beaucoup d'autres formes d'humour, et en même leur dénonciation.
Lui : C'est une référence scientifique ça ?
Moi : Au moins un exemple d'humour intelligent, qui dévoile les ressorts de cet humour qui vise certaines catégories. Pour que cet humour fonctionne, il est essentiel que l'on puisse diviser le monde entre eux et nous.
Lui : Mais arrête ! On fait aussi des blagues sur les mecs !
Moi : Oui, donc on divise bien le monde entre eux et nous, femmes et hommes, l'essentiel étant de savoir où on se place. On peut le faire avec d'autres catégories. Dans tous les cas, on suppose l'étrangeté de l'autre. Quand tu dis qu'on ne peut pas rire avec n'importe qui, c'est ça que tu dis finalement : tu choisis avec qui tu veux rire, et tu exclus les autres.
Ici au fond le vrai problème c'est l'incapacité des gens à prendre du recul, leur manque de culture et de connaissance. AU fond le problème ne serait pas plutot le manque d'éducation des gens plus que l'humour ou « l'anecdote » ?
Dire qu'il est essentiel de diviser le monde entre eux et nous : au fond ça revient à dire que par définition la cible des balgues c'est les autres. Si on acceptait de rire de tout, au fond on pourrait rire de soi ce qui permettrait de ne plus avoir à distinguer les autres de soi.
Lui : Oui, les gens qui ont pas d'humour. Il y a des femmes qui trouvent ça drôle.
Moi : Et donc tu t'autorises à dire aux autres qu'elles ne devraient pas se sentir blessées par ton humour ?
Lui : Bah oui, il faut pas se braquer.
Moi : Imagine que tu sois pauvre, tu vis dans la misère, et là, débarque un mec riche, un héritier, qui t'explique que, bon, quand même, faut pas commencer à te plaindre.
Lui : Je vois pas le rapport.
Moi : Et imagine maintenant qu'il t'amène à une fête avec tous ses copains aristocrates, tous nés avec une cuillère d'argent dans la bouche et des pampers en or. Et là, ils se mettent tous à se moquer de ces ouvriers qui sont vraiment trop cons quand même, et paresseux quand même. Toi, tu as vu ton père se lever tous les matins à l'aube pour aller trimer à l'usine, sans jamais se plaindre. Tu te sentirais bien ?
Lui : Mais c'est pas pareil...
Moi : Et pourquoi ? Si tous ces gens t'expliquaient que c'est de l'humour et que tu n'as pas à te sentir mal, tu le prendrais sûrement mal. Quand un dominant explique à un dominé comment il doit ressentir les choses, il ne fait qu'exercer sa domination. Dans le cas des hommes qui expliquent aux femmes ce que c'est que d'être une femme, on appelle ça du "mansplaining".
L'exemple ici est à mon sens con : il part d'une situation d'inégalité pour dire que ceux qui sont privilégié ne devrait pas se moquer de ceux qui sont opprimés.
C'est bête : la situation inégalitaire est scandaleuse, il faut effectivement y mettre un terme.
Maintenant, dire que pour autant le fait qu'un groupe ne devrait pas se moquer de l'autre revient simplement à changer l'inégalité de coté. Ou alors faut interdire aux deux groupe de se moquer les un des autres. Pourquoi pas, mais du coup 1) c'est de la censure, 2) finalement faut il interndire le charriage entre amis ?
Lui : Et c'est pas ce que tu es en train de faire là ?
Moi : Humm... Non, je n'explique pas aux femmes comment elles doivent se sentir. Je te dis juste, à toi, que tu n'as pas à le faire. Et vu que je ne te dis pas comment vivre ta condition d'homme ou de classe sociale, non, décidément non.
Le protagoniste lui dit également ce qu'il doit pas faire, ce qui au fond revient à avoir une répercution sur ce qu'il doit faire. Mais passons.
Lui : Et les femmes qui rient, ce sont pas des femmes, c'est ça ?
Moi : Pas plus que celles qui ne rient pas. Alors pourquoi écouter les unes et pas les autres ? Surtout qu'il peut être assez difficile de ne pas rire justement : ne pas rire, c'est être sanctionné comme étant dépourvue d'humour, et finalement exclues...
Lui : Bon d'accord, mais c'est pas ça le problème au fond. Je t'ai dit : de toutes façons, on y croit pas à ces trucs, c'est de l'humour.
Moi : Tu crois que ça fait une différence ? Ce n'est pas moins blessant pour ceux que tu vises.
Question : doit on a chaque fois faire attention à ne pas blesser quelqu'un ? Ça me semble être un cercle vicieux. A force de faire attention on ne dit plus rien..
Lui : Mais là, on est entre mecs, ça ne blesse personne.
Moi : Donc revoilà l'exclusion sociale
Lui : Mais c'est pas comme si j'allais discriminer les femmes après.
Moi : Tu crées juste les conditions pour.
Oui et non, si on peut se moquer de tout le monde, alors personne n'est en situation d'etre discriminé non ?
Lui : Arrête un peu, c'est pas parce que tu fais des blagues sur les blondes que tu vas violer une nana en sortant.
Moi : Oh, au niveau individuel peut-être pas, mais tu entretiens et tu diffuses l'idée que les femmes sont fondamentalement différentes des hommes, sont comme ceci ou comme cela, et finalement sont inférieures aux hommes sur bien des plans.
Lui : Tu sais, quand on rit, on sait que c'est pas sérieux.
Moi : Tu crois ? Récemment, l'anthropologue Robert Lynch a fait une expérience amusante. Il a fait passer un questionnaire au public d'un spectacle de stand-up pour connaître leurs opinions politiques. Et puis il a mesuré à quelles blagues ils riaient, et s'ils riaient forts.
Lui : Il y a des gens qui ont rien à faire de leur vie...
Moi : Pourtant, les résultats sont intéressants, notamment face à une blague sexiste comme celles que tu affectionnes tant. Les gens qui ont les vues les plus traditionnalistes des rapports hommes-femmes, qui pensent que les hommes sont fait pour bosser pendant que bobonne reste à la maison, sont ceux qui rient le plus aux blagues sexistes.
Encore une fois, est ce la blague qui pose problème où le manque d'éducation ?
Lui : Non, mais attends, c'est ça les trucs sur lesquels tu bosses toi ? Le mec découvre que les gens rient à des trucs où ils se retrouvent ? Mais c'est ça qu'est trop drôle en fait ! Putain de découverte !
Moi : Tu as raisons : on dit parfois que les sciences sociales se contentent de "stating the obvious", de constater ce qui est évident. Mais tu sais quoi ? Ce truc évident, ça fait cinq bonnes minutes que tu me dis que c'est faux...
Lui : Hein ?
Moi : Tu me dis que les gens ne croient pas à ce dont ils rient. Là, je te donne un élément qui va dans le sens contraire, et ça te semble évident. En fait, comme tout le monde, ça ne te semble évident qu'après coup. Comme quoi, "stating the obvious", c'est pas complètement inutile. Il y a même des super-héros pour ça.
Lui : Bon, si tu veux, mais moi, j'y crois pas à ces trucs.
Moi : Peut-être. Mais tu devrais alors te poser la question des gens avec qui tu rigoles... Et d'ailleurs, c'était ça que voulait dire Desproges à la base : il disait qu'il n'avait pas envie de rire avec quelqu'un comme Jean-Marie Le Pen...
C'est ça le sens du "on ne peut pas rire avec n'importe qui" (tu noteras d'ailleurs qu'il commence par "stating the obvious" lui-aussi). Tu as envie de rire avec Marine Le Pen ?
Lui : Moyennement.
Moi : Et ben voilà : en choisissant de qui ou quoi tu ris, tu choisis aussi avec qui tu ris. C'est pour cela que le choix est important : le rire, ça te situe socialement.
Lui : Tu veux dire que ça dit à quelle classe j'appartiens ?
Moi : Oui, mais pas seulement : ça dit aussi à quelle fractions de classes tu appartiens. Et ça dit surtout à quels groupes tu appartiens ou tu veux appartenir. Des groupes qui peuvent avoir des comportements politiques ou éthiques très précis. Et surtout, ça dit à quels groupes tu n'appartiens pas. Bourdieu disait "les goûts sont avant tout des dégoûts". C'est aussi vrai du rire.
Lui : Et tout ça, c'est pas de l'exclusion sociale ?
Moi : Si bien sûr. Mais l'exclusion sociale est une sanction. Il faut juste savoir pour quoi et à qui on l'applique. L'humour a un grand pouvoir, et un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Tu peux rire de tout, ça ne veut pas dire que tu peux le faire n'importe comment.
Lui : Et donc il y a des groupes protégés ? Genre les femmes, on peut pas en rire ?
Moi : Tu n'écoutes pas. Si ta blague est une sanction, pour qu'elle soit drôle, il faut accepter la norme qu'il y a derrière. Ta blague, elle fait rire parce qu'il y a le sexisme derrière, parce que celui qui t'écoute accepte l'idée que oui, quand même, les femmes, elles sont un peu comme ça. Si ce n'était pas le cas, tu pourrais faire une blague du genre "hé, toutes les femmes sont bleues à pois verts", et ça serait drôle.
Une blague peut faire rire parcequ'elle est en totale décalage avec la réalité également et pas uniquement aprcequ'elle y ressemble. Voir une de mes potes rugbywoman avoir une phobie des guèpes est drole de par le décalage entre l'image de force qu'elle projete de part sa carrure avec la source de sa peur.
Une blague ne retranscrit pas forcément une vision de la société, elle peut faire rire par le décalage avec elle.
Lui : Ben tu vois, c'est bien pour ça que c'est drôle.
Moi : Non, c'est juste déprimant de voir des gens qui se croient au top de l'humour parce qu'ils recyclent des blagues dont même l'almanach Vermot ne voudrait plus. Si on peut rire de tout, on devrait pourvoir rire d'autres choses que de blagues qui n'étaient déjà plus drôles il y a cinquante ans non ?
Lui : Pffff... c'est chiant tout ça. T'es chiant comme mec.
Moi : Je sais, je suis payé pour ça. Mais qu'est-ce que tu veux, comme le disait un autre grand homme, "l'humour est une chose trop sérieuse pour être laissé à des rigolos".
Lui : C'est qui qui dit ça ?
Moi : Marcel Gotlib
Lui : Qui ?
Moi : Ah, je crois que je viens de trouver la source de tous tes problèmes. Reste assis, on n'a pas fini...
---------------------------
je vais citer un des commentaires de l'article qui exprime mieux mon point de vu que moi même:
"Le problème dans cette argumentation c’est que l’humour ne t’intéresse pas. Le sort des dominés est ta préoccupation et sans chercher plus loin, tu appliques toute ta finesse et ton sens de la justice en leur faveur – ce qui est louable. Mais pour ce qui est des choses de l’humour, tu te déplaces comme un éléphant dans un magasin de porcelaines.
Tu fais la démonstration que l’humour peut facilement être utilisé comme une arme et que les exemples d’une telle utilisation foisonnent – certes.
Tu montre aussi que c’est mal de se moquer des faibles – oui, d’accord.
Tu développe en disant que certains excluent par le rire – et comment.
Mais l’humour ? …
Car le rire du bourreau contre sa victime, personne ne le défend ; ni celui du dominant contre le dominé.
Ce que défendent les tenants du «on peut rire de tout» c’est l’humour, pas le rictus, ni le ricanement. Pour être clair, c’est quand le rire vient du fait qu’une blague est DRÔLE ; qu’il y a de l’HUMOUR dedans.
Quand le bourreau se moque cruellement de sa victime en utilisant une blague lourdingue et dépourvue d’humour, il prend une posture et instrumentalise une figure de style «la blague», la «pique», etc. pour mieux jouir de sa puissance. Mais au fond, il est comme toi, l’humour ne l’intéresse pas, son domaine – comme pour toi – ce sont les rapports de domination.
Mais si le dieu Humour vient à se mêler à cet échange verbal entre le criminel et sa victime alors, une fissure apparaît dans leur rapport déséquilibré. Si, la tête sur le billot, le martyre lance un trait qui fuse comme un crachat. Ou si le bourreau possède le recul suffisant pour partager un rire avec sa victime. Cela le rend plus humain – mais pas moins criminel. Parfois cette fissure se colmate aussitôt et la barbarie va son chemin à peine dérangée comme par une épine. Parfois cette fissure se propage jusqu’à changer le cours des choses. Le plus souvent, rien ne change sur le moment, mais alliée à d’autres, les petites fissures arrivent à créer de belles brêches.
Voilà, le sujet n’est donc pas le rire comme simple contraction musculaire, ni le «rire de» comme on rit de celui qu’on méprise. On parle du rire DRÔLE avec de L’HUMOUR dedans. Car ce rire-là contient toujours en lui-même la distance qui l’humanise.
Reste à distinguer les deux. Chose parfois difficile voire impossible. On est dans le domaine de l’humour, de l’intution de la langue et de l’esprit. De la Raison dans sa plus grande finesse, là où elle touche à l’indicible et où – quand ce qui n’est pas dit compte autant que ce qui est dit – il est bien difficile de la distinguer du charlatanisme. Alors démerdez-vous."
Même si je peux le concevoir, le problème que je vois ici c'est au fond que c'est une sorte de censure.
on limite ce qui peut être dit en avançant des justifications, pleines de bonnes intentions, mais ce raisonnement peut être potentiellement dangereux.
Surtout, dans un contexte ou tout le monde en prend pour son grade, le système n'est pas renforcé, il n'a plus lieu d'être.
ps: je vais lire cet article de ce pas.
edit après la lecture :
Après avoir lu l'article voici quelques remarques (en italique)
Lui : Wah, hé, faut que je te montre un truc, tu vas trop te marrer. C'est un test dans le dernier Consoles +, c'est trop bon.
Moi : ...
Lui : Tu ris pas ?
Moi : Désolé, le sexisme, ça me fait pas franchement rire.
Lui : Wah, c'est bon, c'est de l'humour quoi. C'est pas sérieux.
Moi : C'est de l'humour, et alors ? C'est un prétexte pour diffuser des préjugés sans que l'on dise rien ?
Lui : 'Tain, t'es chiant. Hé, c'est Desproges qui avait raison : on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui !
Moi : Ah ? Donc tu assumes le fait que ton humour est un mécanisme d'exclusion sociale ?
Lui : Quoi ?
Moi : Bon, assieds-toi, ça va être long.
Lui : Pffff, avec des mecs comme toi, on peut rien dire de toutes façons.
Moi : C'est marrant ça quand même : tu me dis qu'on peut rire de tout, mais si visiblement, si on t'enlève une de tes cibles, on ne peut plus rire de rien. Pourtant, si on retire un élément à l'infini, ça ne fait pas rien. Même Chuck Norris sait ça.
Lui : Non, mais si on commence par un truc...
Moi : D'ailleurs, ce qui est aussi rigolo, c'est que alors que tu peux rire de tout et, je suppose, de tout le monde, tu choisis de rire précisément de certains groupes. Dans le cas présent, ce sont les femmes, mais plein de gens adoptent la même défense que la tienne pour bien d'autres minorités.
Exactement, maintenant si on acceptait qu'on puisse rire de tout et de tout le monde les minorités en prendraient autant que les autres.
Surtout la qualiication de minorité ne devrait pas servir de bouclier, au final ça revient justement à pointer du doigt une partie de la population en disant : eux on peut pas y toucher.
Potentiellement c'est au moins autant dangereux.
Lui : Mais tout le monde le fait, ça permet de se comprendre ! On le prend pas au sérieux. C'est de l'humour, c'est ça que tu veux pas comprendre.
Moi : Mais l'humour, c'est terriblement puissant. Dans leur livre Logiques de l'exclusion, Norbert Elias et John Scotson montrent par exemple que l'un des mécanismes les plus efficaces dont dispose une communauté pour tenir à l'écart les nouveaux venus, ce sont les ragots.
Lui : Ah ! Ça n'a rien à voir : les ragots et l'humour, c'est pas la même chose.
Moi : Et pourtant... Les deux fonctionnent sur le mode de l'anecdote : ils essayent de donner une image très concentrée du monde et, finalement, de dire une vérité. D'ailleurs, il n'est pas rare d'entendre dire "c'est drôle parce que c'est vrai !".
Lui : Ah oui ? Et qui dit ça ?
Moi : Homer Simpson par exemple, généralement après qu'un comique ait fait de subtiles blagues sur les différences entre les Blancs et les Noirs. Un bel exemple de conscience des mécanismes du stand-up et de beaucoup d'autres formes d'humour, et en même leur dénonciation.
Lui : C'est une référence scientifique ça ?
Moi : Au moins un exemple d'humour intelligent, qui dévoile les ressorts de cet humour qui vise certaines catégories. Pour que cet humour fonctionne, il est essentiel que l'on puisse diviser le monde entre eux et nous.
Lui : Mais arrête ! On fait aussi des blagues sur les mecs !
Moi : Oui, donc on divise bien le monde entre eux et nous, femmes et hommes, l'essentiel étant de savoir où on se place. On peut le faire avec d'autres catégories. Dans tous les cas, on suppose l'étrangeté de l'autre. Quand tu dis qu'on ne peut pas rire avec n'importe qui, c'est ça que tu dis finalement : tu choisis avec qui tu veux rire, et tu exclus les autres.
Ici au fond le vrai problème c'est l'incapacité des gens à prendre du recul, leur manque de culture et de connaissance. AU fond le problème ne serait pas plutot le manque d'éducation des gens plus que l'humour ou « l'anecdote » ?
Dire qu'il est essentiel de diviser le monde entre eux et nous : au fond ça revient à dire que par définition la cible des balgues c'est les autres. Si on acceptait de rire de tout, au fond on pourrait rire de soi ce qui permettrait de ne plus avoir à distinguer les autres de soi.
Lui : Oui, les gens qui ont pas d'humour. Il y a des femmes qui trouvent ça drôle.
Moi : Et donc tu t'autorises à dire aux autres qu'elles ne devraient pas se sentir blessées par ton humour ?
Lui : Bah oui, il faut pas se braquer.
Moi : Imagine que tu sois pauvre, tu vis dans la misère, et là, débarque un mec riche, un héritier, qui t'explique que, bon, quand même, faut pas commencer à te plaindre.
Lui : Je vois pas le rapport.
Moi : Et imagine maintenant qu'il t'amène à une fête avec tous ses copains aristocrates, tous nés avec une cuillère d'argent dans la bouche et des pampers en or. Et là, ils se mettent tous à se moquer de ces ouvriers qui sont vraiment trop cons quand même, et paresseux quand même. Toi, tu as vu ton père se lever tous les matins à l'aube pour aller trimer à l'usine, sans jamais se plaindre. Tu te sentirais bien ?
Lui : Mais c'est pas pareil...
Moi : Et pourquoi ? Si tous ces gens t'expliquaient que c'est de l'humour et que tu n'as pas à te sentir mal, tu le prendrais sûrement mal. Quand un dominant explique à un dominé comment il doit ressentir les choses, il ne fait qu'exercer sa domination. Dans le cas des hommes qui expliquent aux femmes ce que c'est que d'être une femme, on appelle ça du "mansplaining".
L'exemple ici est à mon sens con : il part d'une situation d'inégalité pour dire que ceux qui sont privilégié ne devrait pas se moquer de ceux qui sont opprimés.
C'est bête : la situation inégalitaire est scandaleuse, il faut effectivement y mettre un terme.
Maintenant, dire que pour autant le fait qu'un groupe ne devrait pas se moquer de l'autre revient simplement à changer l'inégalité de coté. Ou alors faut interdire aux deux groupe de se moquer les un des autres. Pourquoi pas, mais du coup 1) c'est de la censure, 2) finalement faut il interndire le charriage entre amis ?
Lui : Et c'est pas ce que tu es en train de faire là ?
Moi : Humm... Non, je n'explique pas aux femmes comment elles doivent se sentir. Je te dis juste, à toi, que tu n'as pas à le faire. Et vu que je ne te dis pas comment vivre ta condition d'homme ou de classe sociale, non, décidément non.
Le protagoniste lui dit également ce qu'il doit pas faire, ce qui au fond revient à avoir une répercution sur ce qu'il doit faire. Mais passons.
Lui : Et les femmes qui rient, ce sont pas des femmes, c'est ça ?
Moi : Pas plus que celles qui ne rient pas. Alors pourquoi écouter les unes et pas les autres ? Surtout qu'il peut être assez difficile de ne pas rire justement : ne pas rire, c'est être sanctionné comme étant dépourvue d'humour, et finalement exclues...
Lui : Bon d'accord, mais c'est pas ça le problème au fond. Je t'ai dit : de toutes façons, on y croit pas à ces trucs, c'est de l'humour.
Moi : Tu crois que ça fait une différence ? Ce n'est pas moins blessant pour ceux que tu vises.
Question : doit on a chaque fois faire attention à ne pas blesser quelqu'un ? Ça me semble être un cercle vicieux. A force de faire attention on ne dit plus rien..
Lui : Mais là, on est entre mecs, ça ne blesse personne.
Moi : Donc revoilà l'exclusion sociale
Lui : Mais c'est pas comme si j'allais discriminer les femmes après.
Moi : Tu crées juste les conditions pour.
Oui et non, si on peut se moquer de tout le monde, alors personne n'est en situation d'etre discriminé non ?
Lui : Arrête un peu, c'est pas parce que tu fais des blagues sur les blondes que tu vas violer une nana en sortant.
Moi : Oh, au niveau individuel peut-être pas, mais tu entretiens et tu diffuses l'idée que les femmes sont fondamentalement différentes des hommes, sont comme ceci ou comme cela, et finalement sont inférieures aux hommes sur bien des plans.
Lui : Tu sais, quand on rit, on sait que c'est pas sérieux.
Moi : Tu crois ? Récemment, l'anthropologue Robert Lynch a fait une expérience amusante. Il a fait passer un questionnaire au public d'un spectacle de stand-up pour connaître leurs opinions politiques. Et puis il a mesuré à quelles blagues ils riaient, et s'ils riaient forts.
Lui : Il y a des gens qui ont rien à faire de leur vie...
Moi : Pourtant, les résultats sont intéressants, notamment face à une blague sexiste comme celles que tu affectionnes tant. Les gens qui ont les vues les plus traditionnalistes des rapports hommes-femmes, qui pensent que les hommes sont fait pour bosser pendant que bobonne reste à la maison, sont ceux qui rient le plus aux blagues sexistes.
Encore une fois, est ce la blague qui pose problème où le manque d'éducation ?
Lui : Non, mais attends, c'est ça les trucs sur lesquels tu bosses toi ? Le mec découvre que les gens rient à des trucs où ils se retrouvent ? Mais c'est ça qu'est trop drôle en fait ! Putain de découverte !
Moi : Tu as raisons : on dit parfois que les sciences sociales se contentent de "stating the obvious", de constater ce qui est évident. Mais tu sais quoi ? Ce truc évident, ça fait cinq bonnes minutes que tu me dis que c'est faux...
Lui : Hein ?
Moi : Tu me dis que les gens ne croient pas à ce dont ils rient. Là, je te donne un élément qui va dans le sens contraire, et ça te semble évident. En fait, comme tout le monde, ça ne te semble évident qu'après coup. Comme quoi, "stating the obvious", c'est pas complètement inutile. Il y a même des super-héros pour ça.
Lui : Bon, si tu veux, mais moi, j'y crois pas à ces trucs.
Moi : Peut-être. Mais tu devrais alors te poser la question des gens avec qui tu rigoles... Et d'ailleurs, c'était ça que voulait dire Desproges à la base : il disait qu'il n'avait pas envie de rire avec quelqu'un comme Jean-Marie Le Pen...
C'est ça le sens du "on ne peut pas rire avec n'importe qui" (tu noteras d'ailleurs qu'il commence par "stating the obvious" lui-aussi). Tu as envie de rire avec Marine Le Pen ?
Lui : Moyennement.
Moi : Et ben voilà : en choisissant de qui ou quoi tu ris, tu choisis aussi avec qui tu ris. C'est pour cela que le choix est important : le rire, ça te situe socialement.
Lui : Tu veux dire que ça dit à quelle classe j'appartiens ?
Moi : Oui, mais pas seulement : ça dit aussi à quelle fractions de classes tu appartiens. Et ça dit surtout à quels groupes tu appartiens ou tu veux appartenir. Des groupes qui peuvent avoir des comportements politiques ou éthiques très précis. Et surtout, ça dit à quels groupes tu n'appartiens pas. Bourdieu disait "les goûts sont avant tout des dégoûts". C'est aussi vrai du rire.
Lui : Et tout ça, c'est pas de l'exclusion sociale ?
Moi : Si bien sûr. Mais l'exclusion sociale est une sanction. Il faut juste savoir pour quoi et à qui on l'applique. L'humour a un grand pouvoir, et un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Tu peux rire de tout, ça ne veut pas dire que tu peux le faire n'importe comment.
Lui : Et donc il y a des groupes protégés ? Genre les femmes, on peut pas en rire ?
Moi : Tu n'écoutes pas. Si ta blague est une sanction, pour qu'elle soit drôle, il faut accepter la norme qu'il y a derrière. Ta blague, elle fait rire parce qu'il y a le sexisme derrière, parce que celui qui t'écoute accepte l'idée que oui, quand même, les femmes, elles sont un peu comme ça. Si ce n'était pas le cas, tu pourrais faire une blague du genre "hé, toutes les femmes sont bleues à pois verts", et ça serait drôle.
Une blague peut faire rire parcequ'elle est en totale décalage avec la réalité également et pas uniquement aprcequ'elle y ressemble. Voir une de mes potes rugbywoman avoir une phobie des guèpes est drole de par le décalage entre l'image de force qu'elle projete de part sa carrure avec la source de sa peur.
Une blague ne retranscrit pas forcément une vision de la société, elle peut faire rire par le décalage avec elle.
Lui : Ben tu vois, c'est bien pour ça que c'est drôle.
Moi : Non, c'est juste déprimant de voir des gens qui se croient au top de l'humour parce qu'ils recyclent des blagues dont même l'almanach Vermot ne voudrait plus. Si on peut rire de tout, on devrait pourvoir rire d'autres choses que de blagues qui n'étaient déjà plus drôles il y a cinquante ans non ?
Lui : Pffff... c'est chiant tout ça. T'es chiant comme mec.
Moi : Je sais, je suis payé pour ça. Mais qu'est-ce que tu veux, comme le disait un autre grand homme, "l'humour est une chose trop sérieuse pour être laissé à des rigolos".
Lui : C'est qui qui dit ça ?
Moi : Marcel Gotlib
Lui : Qui ?
Moi : Ah, je crois que je viens de trouver la source de tous tes problèmes. Reste assis, on n'a pas fini...
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je vais citer un des commentaires de l'article qui exprime mieux mon point de vu que moi même:
"Le problème dans cette argumentation c’est que l’humour ne t’intéresse pas. Le sort des dominés est ta préoccupation et sans chercher plus loin, tu appliques toute ta finesse et ton sens de la justice en leur faveur – ce qui est louable. Mais pour ce qui est des choses de l’humour, tu te déplaces comme un éléphant dans un magasin de porcelaines.
Tu fais la démonstration que l’humour peut facilement être utilisé comme une arme et que les exemples d’une telle utilisation foisonnent – certes.
Tu montre aussi que c’est mal de se moquer des faibles – oui, d’accord.
Tu développe en disant que certains excluent par le rire – et comment.
Mais l’humour ? …
Car le rire du bourreau contre sa victime, personne ne le défend ; ni celui du dominant contre le dominé.
Ce que défendent les tenants du «on peut rire de tout» c’est l’humour, pas le rictus, ni le ricanement. Pour être clair, c’est quand le rire vient du fait qu’une blague est DRÔLE ; qu’il y a de l’HUMOUR dedans.
Quand le bourreau se moque cruellement de sa victime en utilisant une blague lourdingue et dépourvue d’humour, il prend une posture et instrumentalise une figure de style «la blague», la «pique», etc. pour mieux jouir de sa puissance. Mais au fond, il est comme toi, l’humour ne l’intéresse pas, son domaine – comme pour toi – ce sont les rapports de domination.
Mais si le dieu Humour vient à se mêler à cet échange verbal entre le criminel et sa victime alors, une fissure apparaît dans leur rapport déséquilibré. Si, la tête sur le billot, le martyre lance un trait qui fuse comme un crachat. Ou si le bourreau possède le recul suffisant pour partager un rire avec sa victime. Cela le rend plus humain – mais pas moins criminel. Parfois cette fissure se colmate aussitôt et la barbarie va son chemin à peine dérangée comme par une épine. Parfois cette fissure se propage jusqu’à changer le cours des choses. Le plus souvent, rien ne change sur le moment, mais alliée à d’autres, les petites fissures arrivent à créer de belles brêches.
Voilà, le sujet n’est donc pas le rire comme simple contraction musculaire, ni le «rire de» comme on rit de celui qu’on méprise. On parle du rire DRÔLE avec de L’HUMOUR dedans. Car ce rire-là contient toujours en lui-même la distance qui l’humanise.
Reste à distinguer les deux. Chose parfois difficile voire impossible. On est dans le domaine de l’humour, de l’intution de la langue et de l’esprit. De la Raison dans sa plus grande finesse, là où elle touche à l’indicible et où – quand ce qui n’est pas dit compte autant que ce qui est dit – il est bien difficile de la distinguer du charlatanisme. Alors démerdez-vous."
- InvitéInvité
Re: Blagues racistes
27.07.14 20:10
Excuse-moi tecma, mais deux posts d'affilée, c'est inutile.
Et les balises comme celle-ci [quote ][ /quote] (j'ai ajouté un espace pour que tu les voies) permettraient que ton post soit lisible.
Et les balises comme celle-ci [quote ][ /quote] (j'ai ajouté un espace pour que tu les voies) permettraient que ton post soit lisible.
- OmniiaAncien⋅ne
- Messages : 2909
Date d'inscription : 20/10/2012
Re: Blagues racistes
27.07.14 20:47
Y a plein d'autres trucs qui m'énervent / me choquent dans tes posts Tecma, mais j'ai pas la force d'y répondre tout de suite. Juste deux trucs :
La question est ensuite de savoir si ça participe aux discriminations. Je n'ai pas d'avis tranché sur toutes les situations. Je dirais en tout cas que le minimum à faire si on veut faire des blagues discriminantes consiste à ne pas en faire dans les situations où l'intention de l'auteur-e n'est pas parfaitement connue de tou-te-s et où on ne sait pas parfaitement quel est le point de vue des récepteurs sur le sujet. Pour savoir tout ça il faut réellement bien connaître les personnes avec qui on est. Et ce n'est pas le cas dans plein d'interactions sociales qu'on a...
Tu as raison, on ne rit pas de tout ni de tout le monde. Mais ce que tu oublies c'est que ceux dont on se moque, ceux sur qui on fait des blagues, en grande majorité ce sont des dominé-es. J'en reviens pas que tu dises qu'on ne peut pas y toucher alors que c'est généralement tout le contraire qui se passe. Les personnes qui ne sont quasiment jamais touchées par l'humour, ce sont les dominants. Et ceci montre bien que tout cela n'est pas "que de l'humour" mais bien l'expression de représentations discriminantes communes chez les gens. C'est plus drôle de faire une blague sur une femme que sur un homme, sur un-e homo que sur un-e hétéro, sur un "vieux" que sur un trentenaire, sur un-e handicapé-e que sur un-e valide, sur un mec gros que sur un mec musclé, etc. Bref, tu ne peux pas enlever l'humour de son contexte social. Les choses ne sont pas drôles en soi, ça résulte d'une construction sociale.Tecma a écrit:Exactement, maintenant si on acceptait qu'on puisse rire de tout et de tout le monde les minorités en prendraient autant que les autres.
Surtout la qualiication de minorité ne devrait pas servir de bouclier, au final ça revient justement à pointer du doigt une partie de la population en disant : eux on peut pas y toucher.
Potentiellement c'est au moins autant dangereux.
La question est ensuite de savoir si ça participe aux discriminations. Je n'ai pas d'avis tranché sur toutes les situations. Je dirais en tout cas que le minimum à faire si on veut faire des blagues discriminantes consiste à ne pas en faire dans les situations où l'intention de l'auteur-e n'est pas parfaitement connue de tou-te-s et où on ne sait pas parfaitement quel est le point de vue des récepteurs sur le sujet. Pour savoir tout ça il faut réellement bien connaître les personnes avec qui on est. Et ce n'est pas le cas dans plein d'interactions sociales qu'on a...
J'ai plusieurs fois été agressée sexuellement par des mecs. Si un mec me fait une blague où ça parle d'agression sexuelle et que je lui signale que je ne trouve pas ça drôle (voire me donne envie de chialer) et que j'aimerais qu'il s'abstienne, tu crois que je renverse l'inégalité ? Sérieusement ?Maintenant, dire que pour autant le fait qu'un groupe ne devrait pas se moquer de l'autre revient simplement à changer l'inégalité de coté.
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
Re: Blagues racistes
27.07.14 20:55
Dans un monde sans domination, on pourrait faire de l'humour sur tous les sujets/tout le monde, nous ne sommes malheureusement pas dans ce cas de figure.
En temps qu’hétéro, si je fais une blague sur les homo/pansexuel(les)s/asexuel(le)s, j'ai derrière moi toute une culture hétéro-centrée qui me protège des ripostes de ma cible/ appuis mon propos. Si je faisais ce genre de blague, je renforcerais les préjugés que subissent ses populations.
En temps que personne cis, si je fais une blague sur les personnes trans, j'ai derrière moi toute une culture cis-centrée qui me protège des ripostes et appuis mon propos. Si je fais ce genre de blague, je renforce les préjugés que subissent les personnes trans.
En temps que blanche, si je fais une blague raciste, j'ai derrière moi toute une culture raciste qui me soutient et me protège.....
Je pourrais répertorier ainsi tous les privilèges que l'on rencontre dans notre société avec le même résultat : quand un groupe dominant (homme/blanc/cisgenre/hétérosexuel/riche/valide...) fait de l'humour sur le groupe qu'il domine, il renforce les stéréotypes que subit cette population et assure/renforce sa position dominante.
Des formes d'humours non-discriminante existent (Myroie en fait une liste non exhaustive ici), pourquoi continuer à stigmatiser les plus faible d'entre nous?
Edit : grillée par Omniia
En temps qu’hétéro, si je fais une blague sur les homo/pansexuel(les)s/asexuel(le)s, j'ai derrière moi toute une culture hétéro-centrée qui me protège des ripostes de ma cible/ appuis mon propos. Si je faisais ce genre de blague, je renforcerais les préjugés que subissent ses populations.
En temps que personne cis, si je fais une blague sur les personnes trans, j'ai derrière moi toute une culture cis-centrée qui me protège des ripostes et appuis mon propos. Si je fais ce genre de blague, je renforce les préjugés que subissent les personnes trans.
En temps que blanche, si je fais une blague raciste, j'ai derrière moi toute une culture raciste qui me soutient et me protège.....
Je pourrais répertorier ainsi tous les privilèges que l'on rencontre dans notre société avec le même résultat : quand un groupe dominant (homme/blanc/cisgenre/hétérosexuel/riche/valide...) fait de l'humour sur le groupe qu'il domine, il renforce les stéréotypes que subit cette population et assure/renforce sa position dominante.
Des formes d'humours non-discriminante existent (Myroie en fait une liste non exhaustive ici), pourquoi continuer à stigmatiser les plus faible d'entre nous?
Edit : grillée par Omniia
- Tecma—
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Date d'inscription : 15/07/2014
Re: Blagues racistes
27.07.14 20:59
Omniia, j'attendrai que tu ai répondu sur l'intégralité avant de le faire à mon tour pour la lisibilité du topic. (en parlant de lisibilité, Nurja, ta remarque est bien notée, merci )
Premièrement, je suis désolé pour ton agression..
Ensuite deux choses:
- le vrai problème ici c'est que tu te sois fais agressé. Pas le fais qu'une personne est raconté une blague drole ou pas.
Son intention peut simplement de charrier une autre personne sans jamais chercher à jsutifier ta situation.
- deuxièmement: non tu ne renverses pas l'inégalité, simplement tu lui signales que sa blague touche une situation que tu as vécu et que ça te met mal à l'aise (euphémisme). Maitenant en tant que personne douée d'un minimum empathie j'ose croire que le mec évitera en ta présence.
Mais la blague en soi n'a pas a être interdite pour autant. Re faire une blague de la sorte en ta présence serait un manque d'éducation monstrueux, il n'empêche que ça ne devrait, à mon sens, pas être interdit.
Pour ta première remarque j'y répondrai plus tard.
édit: je vais également répondre à Michonne vu qu'elle a poster juste av moi.
en soi, ça revient à se censurer au nom de l'état de la société. Je ne pense pas que ça permette de résoudre l'inégalité au final: A mon sens il faut travailler sur l'éducation, notamment sexuelle, développer la curiosité, le champ des connaissances de gens. Le fond de ma pensée est que je suis intimement persuadé que les inégalités viennent plus de l'ignorance que d'une volonté réelle de discriminer (sauf cas individuel, je parle au niveau général). et qu'au fond s'en prendre aux blagues en considérant qu'elles participent à la perpétuation d'un système pour citer nurja (approximativement^^), c'est à mon avis s'en prendre à un symptome plus qu'à la cuase qui est à mon sens l'ignorance (la stupidité aussi peut être mais c'est un autre débat^^).
Premièrement, je suis désolé pour ton agression..
Ensuite deux choses:
- le vrai problème ici c'est que tu te sois fais agressé. Pas le fais qu'une personne est raconté une blague drole ou pas.
Son intention peut simplement de charrier une autre personne sans jamais chercher à jsutifier ta situation.
- deuxièmement: non tu ne renverses pas l'inégalité, simplement tu lui signales que sa blague touche une situation que tu as vécu et que ça te met mal à l'aise (euphémisme). Maitenant en tant que personne douée d'un minimum empathie j'ose croire que le mec évitera en ta présence.
Mais la blague en soi n'a pas a être interdite pour autant. Re faire une blague de la sorte en ta présence serait un manque d'éducation monstrueux, il n'empêche que ça ne devrait, à mon sens, pas être interdit.
Pour ta première remarque j'y répondrai plus tard.
édit: je vais également répondre à Michonne vu qu'elle a poster juste av moi.
en soi, ça revient à se censurer au nom de l'état de la société. Je ne pense pas que ça permette de résoudre l'inégalité au final: A mon sens il faut travailler sur l'éducation, notamment sexuelle, développer la curiosité, le champ des connaissances de gens. Le fond de ma pensée est que je suis intimement persuadé que les inégalités viennent plus de l'ignorance que d'une volonté réelle de discriminer (sauf cas individuel, je parle au niveau général). et qu'au fond s'en prendre aux blagues en considérant qu'elles participent à la perpétuation d'un système pour citer nurja (approximativement^^), c'est à mon avis s'en prendre à un symptome plus qu'à la cuase qui est à mon sens l'ignorance (la stupidité aussi peut être mais c'est un autre débat^^).
- InvitéInvité
Re: Blagues racistes
27.07.14 21:14
A mon sens, tu n'as pas envie de te remettre en question. Tu balances tes définitions et tu estimes qu'elles sont seules légitimes, alors les définitions de féministes qui on étudié sérieusement c'est pas valable on dirait.
Tu minimises totalement la gravité de l'agression qu'a subi Omniia. As-tu déjà été agressé sexuellement par le passé ?
C'est pas parce que tu considères en tant qu'asiatique que les "blagues" raciste sont drôles que c'est acceptable. C'est pas parce que TU penses que tu as raison que les autres ont tort. Quant à tes propositions comme quoi il faut fait ci, il faut faire ça, cela se voit que tu ne connais rien à la situation sur le terrain.
Bref, remets-toi en question, parce que c'est lourd.
Tu minimises totalement la gravité de l'agression qu'a subi Omniia. As-tu déjà été agressé sexuellement par le passé ?
C'est pas parce que tu considères en tant qu'asiatique que les "blagues" raciste sont drôles que c'est acceptable. C'est pas parce que TU penses que tu as raison que les autres ont tort. Quant à tes propositions comme quoi il faut fait ci, il faut faire ça, cela se voit que tu ne connais rien à la situation sur le terrain.
Bref, remets-toi en question, parce que c'est lourd.
- Tecma—
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Date d'inscription : 15/07/2014
Re: Blagues racistes
27.07.14 22:47
Et bien effectivement je ne suis pas venu sur le site pour me remettre en question. Je suis venu premièrement par curiosité pour échanger sur des questions qui m'intéressent.
Si au fil des débats je m'aperçois que mes positions sont mauvaises je les changes (comme pour la féminisation de la langue, question sur laquelle je partais avec un fort apriori, et sur lequel la lecture du site m'a fait évoluer).
Pour l'instant je n'ai fais qu'exposer mon point de vu, en signifiant à chaque fois que c'était ce que je pensais a un temps T.
Au final qu'en tu dis:
c'est toi qui estime que tu as raison et moi tort.
Mes propositions ne sont que des idées sur lesquelles j'attends des réactions favorables ou non et sur lesquelles je souhaite échanger.
Quand à minimiser une agression, non désolé non, je ne minimise pas. Je considère que toute agression devrait être pénalement sanctionnée de façon bien plus forte qu'aujourd'hui, de part mon métier (auditeur de justice) je suis bien placé pour savoir que la loi est très/trop clémente. et surtout, de part ma spécialisation en droit pénal, j'ai l'occasion d'écumer les commissariats/prisons/hopitaux. les victimes d'agressions (sexuelles ou non), j'en côtoie. trop.
Il n'empêche, qu'à mon avis on ne peut imposer à une autre personne ce qu'elle doit trouver ou ne pas trouver drôle à cause de son vécu.
j'admets parfaitement d'avoir tort, simpelment je souhaite pouvoir argumenter mon point de vu, de la même façon que je suis très intéressé par la lecture des arguements allant contre mon idée.
ps: si il est vrai que mes postes sont régulièrement à contre temps par rapport au fil d'une discussion, c'est qu'effectivement je ne vois pas l'intérêt de réagir quand je suis d'accord avec ce qui ce dit.
Si au fil des débats je m'aperçois que mes positions sont mauvaises je les changes (comme pour la féminisation de la langue, question sur laquelle je partais avec un fort apriori, et sur lequel la lecture du site m'a fait évoluer).
Pour l'instant je n'ai fais qu'exposer mon point de vu, en signifiant à chaque fois que c'était ce que je pensais a un temps T.
Au final qu'en tu dis:
c'est toi qui estime que tu as raison et moi tort.
Mes propositions ne sont que des idées sur lesquelles j'attends des réactions favorables ou non et sur lesquelles je souhaite échanger.
Quand à minimiser une agression, non désolé non, je ne minimise pas. Je considère que toute agression devrait être pénalement sanctionnée de façon bien plus forte qu'aujourd'hui, de part mon métier (auditeur de justice) je suis bien placé pour savoir que la loi est très/trop clémente. et surtout, de part ma spécialisation en droit pénal, j'ai l'occasion d'écumer les commissariats/prisons/hopitaux. les victimes d'agressions (sexuelles ou non), j'en côtoie. trop.
Il n'empêche, qu'à mon avis on ne peut imposer à une autre personne ce qu'elle doit trouver ou ne pas trouver drôle à cause de son vécu.
j'admets parfaitement d'avoir tort, simpelment je souhaite pouvoir argumenter mon point de vu, de la même façon que je suis très intéressé par la lecture des arguements allant contre mon idée.
ps: si il est vrai que mes postes sont régulièrement à contre temps par rapport au fil d'une discussion, c'est qu'effectivement je ne vois pas l'intérêt de réagir quand je suis d'accord avec ce qui ce dit.
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