[Reportage] Misère sexuelle au Japon

Je viens de voir ce reportage (ou plutôt de l'écouter) qui était passé sur France 3. Dans ce documentaire, on parle donc de nombreux Japonais qui n'ont plus de relations sexuelles conjugales ou presque, des couples sexless. Mais aussi de la solitude, et de la flemme d'avoir une relation amoureuse ou même une relation avec un autre être humain tout court. La misère sexuelle n'est pas uniquement masculine, mais également féminine, dans la mesure où certains hommes rentrent chez eux et ne veulent plus faire l'amour avec leur femme dans la mesure où il faut également penser à leur plaisir à elles aussi. Il est également question des herbivores, ces hommes ne s'intéressant plus du tout au sexe opposé. Le modèle établi de la famille (et son carcan) semble ne pas donner envie, et je comprends tout à fait. Ou encore, de ces femmes ne s'intéressant pas au fait d'avoir une relation amoureuse, et qui préfèrent leur carrière (car c'est encore difficile aujourd'hui dans ce pays de concilier les deux visiblement), ou encore, celles qui ne s'intéressent plus du tout au sexe, considérant qu'elles en avaient fait le tour.

Au-delà de l'acte sexuel, et de la natalité en baisse, je trouve surtout flippant ce non besoin de relation humaine. Ainsi que ce sexe omniprésent car les services proposés y sont très nombreux (hyper consommation quoi), et qui annihilerait, à mon avis, ce besoin d'établir une relation charnelle avec l'autre, un être humain. Quant à la flemme de la relation humaine, il m'arrive également de la ressentir, et parfois, je pense aussi que ce n'est pas terrible. Je me demande si les autres sociétés capitalistes ne vont pas sur cette voie aussi. Il y a une véritable flemme de construire la relation humaine ou amoureuse qui se dégage de ce reportage, la flemme de devoir "attirer" une femme, de devoir lui offrir des cadeaux, ou de devoir l'inviter au restaurant, de penser à son plaisir à elle, alors qu'un plaisir peut être immédiat.

Malgré son titre racoleur, le reportage est surtout porté sur les relations humaines, amoureuses ou non d'ailleurs.



[EDIT: je ne sais pas trop si le sujet est dans la bonne section, à déplacer au besoin ]

Hm j'avoue avoir beaucoup de mal avec de genre de discours, "hanlala les pauvres ils ont plus de relations, c'est terrible".
La solitude n'est pas triste en soi, elle l'est quand elle n'est pas choisie.

je trouve surtout flippant ce non besoin de relation humaine.

Je veux pas faire ma chieuse, mais je trouve cette phrase assez moyenne. Je souffre de phobie sociale, j'ai très peu de relations, et presque uniquement avec ma famille, et ça me convient très bien. Je ne pense pas que ne pas vouloir s'engager dans des relations soit flippant ou bizarre.
Je trouve qu'au contraire en ce moment l'injonction sociale c'est d'avoir une vie sociale hyper remplie, avec plein d'amis et une relation amoureuse avec beaucoup de sexe.
J'aimerai pour une fois voir une émission sur ces gens qui veulent à tous prix avoir des amis, même s'il ne les aiment pas

GloriAnar a écrit:Je souffre de phobie sociale, j'ai très peu de relations, et presque uniquement avec ma famille, et ça me convient très bien.

Comme il se trouve que je suis dans le même cas pour le début de la phrase, je me permets de rebondir.

Est-ce que de dire dans la même phrase que tu en souffres et dans le même temps dire que ça te convient très bien ne serait pas un chouilla contradictoire ?

Parce que si je dois entamer une phrase comme toi, j'aurai tendance à dire "Je souffre de phobie sociale, j'ai très peu de relations (hors internet), et uniquement avec ma famille et le corps social (médecin, assistante sociale, mon dealer de nicotine, etc..), et ça me fait profondément chier."

Après pour la suite, non je ne trouve pas ça flippant ou bizarre qu'il y ai des personnes comme moi. Et j'arrive même à comprendre la jouissance qu'il y a à pouvoir ainsi se dissocier du monde. (le monde est merdique mais MOI je n'en ai fait pas partie, ah qu'est-ce que je suis une personne formidable quand même d'être ainsi la seule à me rebeller aussi ouvertement contre ce monde si merdique.. sauf que le monde s'en fout royalement de cette soit-disant rébellion, (et là je parle tout autant pour toi que pour moi) je ne vais pas changer pas le monde en restant enfermée dans ma caverne en passant mes nuits uniquement avec son loup en peluche, qui est le seul apte à comprendre au combien je suis une personne formidable.

Je dis que j'en souffre comme je dirai que je souffre d'un rhume, au lieu de dire "j'ai une phobie/un rhume". Et celle-ci m'apporte effectivement de la souffrance, mais pas celle de plus avoir une vie sociale "normale".

En revanche je vois pas le rapport entre la phobie sociale et le fait de changer le monde. Si j'ai pas au moins 15amis, j'peux rien faire? ^^
Par contre je crois qu'on dévie un peu du sujet ^^
(et au passage je répondrai plus tard sur le sujet du féminisme radical et du genre, trop de trucs à reprendre des posts passés).

Ok pour la phobie sociale.

Sinon, le reportage ne parle justement pas, malgré son titre que je trouve du coup racoleur, de "oh les pauvres ils n'ont pas de sexe". On voit même que pour beaucoup c'est volontaire. Les gens préfèrent jouir seul, ne pas avoir à entretenir de "relation" avec l'autre. Que c'est compliqué. Les hommes qu'on voyait dans le reportage n'étaient justement pas en "galère" sexuelle, ce sont même eux qui n'ont pas envie d'avoir de relation sexuelle avec leur femme quand elle réclame. Ils préfèrent un appareil à masturbation, aller dans des soapland, s'acheter une doll car là, il n'a pas à se soucier du plaisir de la femme qui fait ce qu'elle veut (ce qui lui permet de se détendre). Quant aux femmes, celles qui sont mariées et sexless disent clairement qu'elles ont fait le tour des positions sexuelles et qu'elles n'ont plus rien à gagner d'autres à faire l'amour avec une autre personne. Ce n'est donc pas de la "misère" sexuelle comme on l'entend car subie, mais plutôt choisie.

Quelque part, mais ça n'engage que moi, et même si je n'ai justement pas une vie sociale bien remplie et étant plutôt solitaire (et personne ne m'y pousse, personne n'a de vie sociale bien remplie dans ma famille proche), je trouve que ça m'a fait tilt et je m'interroge. Ce n'est même pas de la phobie dont souffrent les personnes du reportage, l'une dit clairement qu'il y a beaucoup de flemme. Parce que dans une société de consommation aussi poussée, on n'a plus du tout besoin de l'autre.

Je suis désolée pour tous ceux qui se sont sentis vexé(e)s... Ce n'était clairement pas mon but. Après, je suis peut-être étrange d'avoir ressenti les choses ainsi face à ce reportage.

Pas de problème cyb, c'est juste qu'on a tendance à entendre qu'un seul son de cloche sur la solitude, c'est énervant à force, de passer pour des freaks :p (je devrais écrire un truc là-dessus ^^)

Pour le reportage je comprends ce que tu veux dire, je trouve ça particulier aussi. Mais j'ai pas vraiment l'impression qu'il s'agisse de flemme en fait...mais juste que les hommes n'ont pas envie de faire en sorte de donner du plaisir à des femmes (et donc de penser à autre chose qu'à leur gueule).
Surtout la différence homme/femme qui est choquante en fait : homme = ne veut pas de soucier du plaisir qu'il pourrait donner, femme = n'a plus rien à "gagner" à avoir des rapports sexuels.
C'est moi où c'est totalement dans l'ordre de la société patriarcale?  
Je lance le reportage, histoire de pouvoir me faire mon petit avis.

En fait, il y a réellement flemme même de la relation humaine une personne dit bien ce mot vers le milieu du reportage. Le fait qu'il y ait tant de moyen de communication, mais que finalement on a la flemme d'entretenir la relation (et pas qu'amoureuse).

C'est vraiment ça, il y a vraiment d'un côté les femmes, et de l'autre les hommes. Les hommes qui veulent jouir et être tranquilles et qui le disent (au moins je n'ai pas à penser à son plaisir à elle...), je trouve que c'est effectivement "tout pour sa gueule".

Mais quelque part, il y a un malaise dans les relations sociales. Il y a aussi cette omniprésence de services, tout se paie et on n'est plus obligé d'avoir de vrais liens avec d'autres personnes. Je m'interroge du coup.

Je n'aime vraiment pas le titre du reportage car il va plus loin que ça. Mais bon, si ça peut faire rire (je l'ai en fait découvert dans la section "humour" d'un forum) et amener des gens à réfléchir... pourquoi pas.

ah oui j'avais lu un truc là-dessus, il y a pas mal de femmes au Japon qui ne veulent pas sortir avec un mec qui ne gagne pas 2 fois leur salaire, sauf si le mec est beau.
Alors comme le taux de natalité est très bas là-bas, dans l'idée d'augmenter le nombre de mariages, un ministre avait imaginé de faire baisser les impots pour les mecs qui sont moches, et les augmenter pour les mecs qui sont beaux.
Ainsi les mecs moches auraient plus de revenus et auraient plus de facilité pour se marier.