[Lesbiennes of Color] Communiqué pour le 8 mars 2014

Cette année, nous, groupe LOCs- Lesbiennes of Color ne participons à aucun défilé : ni à
Bastille ni à Belleville. En tant que lesbiennes of color, au croisement des oppressions racisme,
sexisme, xenophobie et lesbophobie, les revendications féministes invisibilisent les lesbiennes.
Et si une journée ne suffit pas à dénoncer les oppressions sexistes et lesbophobes, le 8 mars reste
une occasion de luttes et de solidarité avec les femmes et les lesbiennes du monde entier.
C'est pour nous l'occasion de resituer le 8 mars dans le contexte fasciste, raciste et sexiste actuel
aussi bien en France qu'en Europe et de rappeler que la lutte antifasciste doit systématiquement
s'articuler avec la lutte antisexiste.
Quand les droits des femmes sont remis en cause, comme le droit à l'avortement – droit
fondamental – c'est la conséquence du retour de l'ordre moral porté par des intégristes de tout bord,
des réactionnaires, des nationalistes, des identitaires et autres groupuscules populistes et d'extrême
droite qui veulent imposer aux femmes et aux lesbiennes leur vision naturaliste et essentialiste de la
société et porter atteinte à la libération des femmes. Et quand bien même, certains gouvernements et
dirigeants de gauche protégeraient le droit à l'avortement, ceux-ci ne sont pas en reste en cassant les
services publiques et en menant des politiques d'austérité dont les femmes sont encore et toujours
les premières victimes.
Quand des femmes sous prétexte de porter le voile se font agresser, c’est que la Droite et la Gauche,
successivement au pouvoir, ont échoué à les protéger, se barricadant derrière des lois universalistes,
racistes et discriminatoires au nom de la dite laïcité.
Le 8 mars, c'est aussi l'occasion pour nous, groupe de lesbiennes politiques et international, de
marquer notre solidarité en dénonçant les violences envers les lesbiennes exacerbées par les
récentes lois lesbophobes et homophobes en Inde (décembre 2013), au Nigeria (janvier 2014) et en
Ouganda (février 2014). La criminalisation de l’homosexualité encourage d'autant plus les
violences envers les lesbiennes, déjà touchées par le sexisme en tant que femmes et particulièrement
ciblées par les viols correctifs, engendrant souvent des grossesses forcées et des meurtres.
C'est aussi l'occasion pour nous lesbiennes of color de célébrer les femmes qui, à force de
persévérance, de créativité et de courage, luttent pour leurs droits.
Alors, rendons hommage aux femmes de Gaza qui ont lancé un appel aux femmes du monde entier
(février 2014) pour dénoncer l'isolement, le blocus et la politique d'Apartheid menés depuis 7 ans
par l'Etat d'Israël.
Au début du mois, le Gulabi Gang (le gang des Saris rose) ont élu leur nouvelle commandante :
Mahoba Suman Singh Chauhan; il s’agit d’un groupe d'auto-défense de femmes pour les femmes
afin de répondre aux violences sexuelles, de lutter pour la justice sociale défiant le pouvoir
patriarcal.
Félicitons les femmes tunisiennes qui ont réussi à inscrire l'égalité des droits dans la nouvelle
constitution (janvier 2014) rejetant ainsi l'idée patriarcale et hétérosociale de la complémentarité.
Elles s'imposent comme des citoyennes à part entière.
Rappelons la victoire des marocaines (janvier 2014) qui ont réussi à supprimer l'infecte alinéa de
l'article 475 du code pénal qui autorisait les violeurs à épouser leurs victimes, y compris des
mineures, évitant ainsi toutes poursuites judiciaires.
Face au sexisme persistant, aux politiques néolibérales discriminatoires, au contexte fasciste
décomplexé et ses conséquences : islamophobie, antisémitisme, xénophobie, lgbtphobie, les
femmes et les lesbiennes continueront à résister et à inventer leurs offensives.
Pour nous, lesbiennes of color, le 8 mars, c’est tous les jours, pour une lutte lesbienne radicale et
solidaire créant des passerelles visibilisant les luttes des femmes et des lesbiennes d’ici et d’ailleurs.
Communiqué de presse du groupe LOCs – lesbiennes of color – 7 mars 2014
www.groupelocs.fr

J'ai pas tout compris...   
(on dirait plein de concepts jetés ensemble dans un grand tas de mots)

J'ai mis un peu de temps à comprendre aussi mais je comprends où elles ont voulu en venir avec leur communiqué.
C'est un plan tout simple.
D'abord, elles expliquent succinctement en quoi les droits des femmes et des lesbiennes sont menacés en Europe à cause du naturalisme, du racisme et de l'essentialisme masqués derrière des valeurs telles que la laïcité par exemple.

Transition avant de faire de même avec ce qui se passe ailleurs dans le monde en resserrant la problématique aux menaces qui pèsent sur les lesbiennes dans ces mêmes pays (viols correctifs entre autres).

Enfin, une note positive et d'espoir en évoquant les luttes des femmes en Inde, en Palestine, au Maroc et en Tunisie (par exemple) pour leurs droits et leur citoyenneté.

En fait, le fil conducteur, c'est la lutte pour les droits des femmes.

J'espère que c'est plus clair.

EDIT: elles expliquent beaucoup plus clairement leurs objectifs sur leur site (la vidéo, notamment).

Je ne doute pas de leur bonne volonté ou de la justesse de leur activisme, mais leur texte est insensé et bourré de mots compliqués. Le début, par exemple :

Cette année, nous, groupe LOCs- Lesbiennes of Color ne participons à aucun défilé : ni à Bastille ni à Belleville.

Internet indique que la manif de la Bastille est la manif traditionnelle du 8 mars et que celle de Belleville est une manif alternative née suite à des dissensions avec la première (et qui se veut non-excluante).

En tant que lesbiennes of color, au croisement des oppressions racisme, sexisme, xenophobie et lesbophobie, les revendications féministes invisibilisent les lesbiennes.

Ca n'est déjà pas clair : quel est le lien entre le fait de ne pas défiler, leur placement sur les axes d'oppression et l'"invisibilisation" des lesbiennes ? Il n'y a ni suite logique, ni d'explication  !
Et que signifie "invisibiliser" ? Est-ce qu'elles ne se sentent pas assez représentées, est-ce que les revendications féministes ne concernent pas les lesbiennes ? Est-ce qu'elles nuisent à la cause lesbienne ?  
Quelle que soit la raison, elles ne veulent pas défiler. Ou ça n'a rien à voir, et elles ont un meilleur programme. Ou elles n'aiment pas le concept de manif. Ou des papillons.

D'ailleurs, ces listes d'oppressions amènent plein de hors-sujets dans leur discours : le féminisme "visibilise"-t-il les femmes 'of color', les étrangères ? Pourquoi lister quatre oppressions puis parler des lesbiennes seulement ?   

Et si une journée ne suffit pas à dénoncer les oppressions sexistes et lesbophobes, le 8 mars reste une occasion de luttes et de solidarité avec les femmes et les lesbiennes du monde entier.

A nouveau, rien à voir avec la phrase précédente. Mais c'est une phrase claire. Xénophobie et racisme ont disparu de la liste.

C'est pour nous l'occasion de resituer le 8 mars dans le contexte fasciste, raciste et sexiste actuel aussi bien en France qu'en Europe et de rappeler que la lutte antifasciste doit systématiquement s'articuler avec la lutte antisexiste.

LOCs serait-il un groupe de lutte antifasciste ? Il y a du fascisme en France et en Europe ? Quel est le rapport avec le féminisme qui invisibilise les lesbiennes ? Et leurs oppressions ?

J'en déduis ceci : elles sont un groupe de lesbiennes 'of color', qui ne vont pas aux deux manifs féministes du 8 mars parce que les lesbiennes y sont "invisibilisées" (terme pas clair) et qu'elles veulent se concentrer sur la lutte antifasciste et son effet sur les femmes et les lesbiennes...