- SkywardBleu⋅e
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Date d'inscription : 23/03/2014
La femme qui se haïssait
21.04.14 13:32
Combien de fois j'ai entendue des amies me dirent qu'elles auraient souhaité être un homme... Qu'elles haïssaient le fait d'être une femme...
Que ce soit celle qui se faisait passer pour un garçon quand elle était petite, celle qui pense que tout est mieux du "côté garçon", celle qui pense ne pas pouvoir s'assumer féministe et se sent enchaîner par le fait d'être mère... Toutes ces femmes qui se dévalorisent... Toutes ces femmes qui pensent qu'il fait mieux vivre lorsque l'on est un homme...
Au fond elles ont certainement raison, car la société est patriarcale. Mais en ayant de telles façon de pensées, ne contribuent-elles pas à cette société ? Le problème ne vient-il pas du fait que l'on donne aux attributs "masculins" une connotation positive, et aux attributs "féminins" une connotation négative ?
Et si on apprenait d'abord à ces femmes à s'aimer ? Et si on apprenait aux gens que le "féminin" ne vaut pas moins que le "masculin", que le fait d'être une fille n'est pas un défaut, une imperfection ?
Et si on y arrivait, est-ce que l'on rétablirait les deux balances ?
Que ce soit celle qui se faisait passer pour un garçon quand elle était petite, celle qui pense que tout est mieux du "côté garçon", celle qui pense ne pas pouvoir s'assumer féministe et se sent enchaîner par le fait d'être mère... Toutes ces femmes qui se dévalorisent... Toutes ces femmes qui pensent qu'il fait mieux vivre lorsque l'on est un homme...
Au fond elles ont certainement raison, car la société est patriarcale. Mais en ayant de telles façon de pensées, ne contribuent-elles pas à cette société ? Le problème ne vient-il pas du fait que l'on donne aux attributs "masculins" une connotation positive, et aux attributs "féminins" une connotation négative ?
Et si on apprenait d'abord à ces femmes à s'aimer ? Et si on apprenait aux gens que le "féminin" ne vaut pas moins que le "masculin", que le fait d'être une fille n'est pas un défaut, une imperfection ?
Et si on y arrivait, est-ce que l'on rétablirait les deux balances ?
Re: La femme qui se haïssait
22.04.14 0:26
Florence Montreynaud (fondatrice des Chiennes de Garde en 1999) explique que c'est une violence à leur corps que les femmes s'infligent, via la chirurgie esthétique, les régimes alimentaires extrêmes.
En fait, la violence est présente chez les hommes et les femmes, contrairement au refrain patriarcal "les femmes sont douces et les hommes sont durs". Mais les hommes sont éduqués à l'extérioriser, par le sport, le combat, la guerre, etc., alors que les femmes sont éduquées à l'intérioriser et s'en prennent à leur propre corps.
Sur un site féministe il y a 10 ans, j'ai trouvé ceci
En donnant à la négation et à l'humiliation de la nature féminine le qualificatif de mode, de beauté et d'élégance, les hommes s'éduquèrent à trouver laid et disgracieux ce qui est naturel et harmonieux.
En fait, la violence est présente chez les hommes et les femmes, contrairement au refrain patriarcal "les femmes sont douces et les hommes sont durs". Mais les hommes sont éduqués à l'extérioriser, par le sport, le combat, la guerre, etc., alors que les femmes sont éduquées à l'intérioriser et s'en prennent à leur propre corps.
Sur un site féministe il y a 10 ans, j'ai trouvé ceci
En donnant à la négation et à l'humiliation de la nature féminine le qualificatif de mode, de beauté et d'élégance, les hommes s'éduquèrent à trouver laid et disgracieux ce qui est naturel et harmonieux.
- SkywardBleu⋅e
- Messages : 33
Date d'inscription : 23/03/2014
Re: La femme qui se haïssait
23.04.14 16:43
Merci pour ta réponse ! Ça donne à faire réfléchir !
- InvitéInvité
Re: La femme qui se haïssait
23.04.14 20:10
En fait c'est difficile d'aimer sa féminité quand elle représente un carcan, ou un fardeau.
Si la représentation qu'on a de la féminité c'est une tripotée de marmots, des heures de ménage, du harcèlement, des rapports sexuels non consentis, des boulots sous payés et précaires etc ... Personne ne peut en avoir envie.
Si on te dit, qu'il y a pas une féminité, mais des féminités, et que ces féminités s'expriment en fonction de ta personnalité, par le sport, l'art, l'expression écrite, l'expérience du corps, la sensualité, la réalisation de soi, la réussite personnelle et éventuellement professionnelle tout de suite on se sent vachement plus en accord, et finalement on se dit que ça pourrait tout aussi bien être la définition de la masculinité.
A partir du moment où on cherche à définir une féminité normative, qui enferme les femmes dans une définition rigide de ce qu'elles doivent être, elles ne peuvent pas aimer être des femmes, et vont envier tout ce à qui symbolise la vie à laquelle elles aspirent.
Si la représentation qu'on a de la féminité c'est une tripotée de marmots, des heures de ménage, du harcèlement, des rapports sexuels non consentis, des boulots sous payés et précaires etc ... Personne ne peut en avoir envie.
Si on te dit, qu'il y a pas une féminité, mais des féminités, et que ces féminités s'expriment en fonction de ta personnalité, par le sport, l'art, l'expression écrite, l'expérience du corps, la sensualité, la réalisation de soi, la réussite personnelle et éventuellement professionnelle tout de suite on se sent vachement plus en accord, et finalement on se dit que ça pourrait tout aussi bien être la définition de la masculinité.
A partir du moment où on cherche à définir une féminité normative, qui enferme les femmes dans une définition rigide de ce qu'elles doivent être, elles ne peuvent pas aimer être des femmes, et vont envier tout ce à qui symbolise la vie à laquelle elles aspirent.
- InvitéInvité
Re: La femme qui se haïssait
24.04.14 8:59
Dans la mesure où "féminin" vient de "femme", j'ai même plus envie d'être féminine, pas besoin puisque je suis femme: être une femme féminine est un pléonasme. Surtout si on considère qu'enlever sa féminité à une femme (en passant par l'insulte, la ménopause, la virginité ou encore la ligature des trompes - apparemment on y perdrait sa "féminité" sic - ou autres) c'est nier son existence en tant que femme (et tout le monde sait qu'une femme n'est rien si elle n'est pas femme, elle devient un phénomène que la physique n'explique pas : elle est là, respire et vit mais n'existe pas).
Plus le temps passe et plus je me sens plus humaine que femme, plus un "étant" qu'un "être".
Le fait que j'arrive à assumer mon corps et à l'aimer me fait de plus en plus penser que je n'ai pas besoin d'être une femme ou d'être féminine. Je suis en vie et ça me suffit. Elle est loin l'époque où je reconnaissais que je ne serais jamais "féminine" même en robe ou maquillée, même avec des gosses. C'est sans doute cela que je déteste le plus sur les phots de moi avant : je ne voyais pas quelque chose de laid, je voyais à quel point que je ne serai jamais une "femme". Du coup, aujourd'hui je suis bien soulagée. Même si j'emploie le féminin pour parler de moi, parce que dans la société dans laquelle j'évolue, je correspond beaucoup à une femme cisgenre.
Plus le temps passe et plus je me sens plus humaine que femme, plus un "étant" qu'un "être".
Le fait que j'arrive à assumer mon corps et à l'aimer me fait de plus en plus penser que je n'ai pas besoin d'être une femme ou d'être féminine. Je suis en vie et ça me suffit. Elle est loin l'époque où je reconnaissais que je ne serais jamais "féminine" même en robe ou maquillée, même avec des gosses. C'est sans doute cela que je déteste le plus sur les phots de moi avant : je ne voyais pas quelque chose de laid, je voyais à quel point que je ne serai jamais une "femme". Du coup, aujourd'hui je suis bien soulagée. Même si j'emploie le féminin pour parler de moi, parce que dans la société dans laquelle j'évolue, je correspond beaucoup à une femme cisgenre.
- La ChatteAncien⋅ne
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Date d'inscription : 15/01/2014
Re: La femme qui se haïssait
24.04.14 14:48
Je suis assez d'accord avec toi, Drärk. "Féminité", je ne sais pas trop ce que ça signifie, à part le fait d'être née avec des organes féminins. Je ne vois pas comment on peut exprimer sa féminité. Je crois qu'en fait la féminité ça n'existe pas en dehors de la culture, c'est une invention, et, partant, que le simple fait d'essayer de la formuler la rend nécessairement normative.
Est-ce qu'on parle de la féminité de la guenon, de la chatte, de la jument? Non. Ce sont des êtres femelles de leur espèce respective, point barre. Pour moi le but serait d'être un humain, simplement, sans me soucier le moins du monde de ma féminité ou de ma non féminité.
Ce serait si simple. Si on élimine la féminité, on élimine du même coup la masculinité, et tous ceux qui ne se retrouvent ni dans l'une ni dans l'autre sont tranquilles. Tous humains, sans avoir à se définir.
Est-ce qu'on parle de la féminité de la guenon, de la chatte, de la jument? Non. Ce sont des êtres femelles de leur espèce respective, point barre. Pour moi le but serait d'être un humain, simplement, sans me soucier le moins du monde de ma féminité ou de ma non féminité.
Ce serait si simple. Si on élimine la féminité, on élimine du même coup la masculinité, et tous ceux qui ne se retrouvent ni dans l'une ni dans l'autre sont tranquilles. Tous humains, sans avoir à se définir.
- SkywardBleu⋅e
- Messages : 33
Date d'inscription : 23/03/2014
Re: La femme qui se haïssait
11.05.14 17:24
Pour moi aussi, il me semble plus important d'être humain(e) plutôt que femme ou homme l'importance que l'on accorde au fait d'être l'un ou l'autre me désespère.
Je pense que ces clichés sociaux viennent de la sexualité, surtout le fait que c'est la femme qui porte les enfants.
Cependant ce n'est pas ce dont je voulait débattre dans ce sujet.
Aussi je tient à préciser que quand je parle d'attributs "féminin" et "masculin" je met des guillemets car pour moi ce sont des aspects de conditionnement social qui peuvent être partagés aussi bien par les hommes que par les femmes.
Aussi je veux parler exclusivement de ce qui touche à la psychologie de l'individu (comportement, pensées, ect...) et je ne veux en aucun cas que mon sujet dérive sur le lien qu'a le sexe biologique sur la façon d'être de l'individu, pour la simple et bonne raison qu'à ce jour aucune étude scientifique n'a pu apporter de preuves solides, durables et incontestables.
Ce à quoi je pensais lors de mon post, c'était à la dévalorisation des attributs dit "féminin", et à la valorisation des attributs dit "masculins".
Ainsi je pense aux femmes qui vivent le fait d'être une femme comme une fatalité et se sentent obligées de pratiquer ce qu'on dit "féminin" car elles sont femmes ou voir même qui pensent avoir des traits de caractères "féminins" car elles sont femmes.
Dans ma dernière phrase vous pouvez remplacer femme par homme et féminin par masculin. Même si je pense qu'il est plus rare qu'un homme souffre d'être un homme, car comme je l'ai dis précédemment le "féminin" est dévalorisé, au contraire du "masculin" qui lui est valorisé. Je pense que ce qui peut faire souffrir d'une manière égale les deux sexes est la pression qu'a la société sur eux, être forcé à rentrer dans une boîte (boîte féminin et boîte masculin).
Je pense que ces clichés sociaux viennent de la sexualité, surtout le fait que c'est la femme qui porte les enfants.
Cependant ce n'est pas ce dont je voulait débattre dans ce sujet.
Aussi je tient à préciser que quand je parle d'attributs "féminin" et "masculin" je met des guillemets car pour moi ce sont des aspects de conditionnement social qui peuvent être partagés aussi bien par les hommes que par les femmes.
Aussi je veux parler exclusivement de ce qui touche à la psychologie de l'individu (comportement, pensées, ect...) et je ne veux en aucun cas que mon sujet dérive sur le lien qu'a le sexe biologique sur la façon d'être de l'individu, pour la simple et bonne raison qu'à ce jour aucune étude scientifique n'a pu apporter de preuves solides, durables et incontestables.
Ce à quoi je pensais lors de mon post, c'était à la dévalorisation des attributs dit "féminin", et à la valorisation des attributs dit "masculins".
Ainsi je pense aux femmes qui vivent le fait d'être une femme comme une fatalité et se sentent obligées de pratiquer ce qu'on dit "féminin" car elles sont femmes ou voir même qui pensent avoir des traits de caractères "féminins" car elles sont femmes.
Dans ma dernière phrase vous pouvez remplacer femme par homme et féminin par masculin. Même si je pense qu'il est plus rare qu'un homme souffre d'être un homme, car comme je l'ai dis précédemment le "féminin" est dévalorisé, au contraire du "masculin" qui lui est valorisé. Je pense que ce qui peut faire souffrir d'une manière égale les deux sexes est la pression qu'a la société sur eux, être forcé à rentrer dans une boîte (boîte féminin et boîte masculin).
- Insulaire—
- Messages : 166
Date d'inscription : 17/02/2012
Re: La femme qui se haïssait
20.07.14 6:47
Skyward a écrit:Pour moi aussi, il me semble plus important d'être humain(e) plutôt que femme ou homme l'importance que l'on accorde au fait d'être l'un ou l'autre me désespère.
Je pense que ces clichés sociaux viennent de la sexualité, surtout le fait que c'est la femme qui porte les enfants.
Cependant ce n'est pas ce dont je voulait débattre dans ce sujet.
Aussi je tient à préciser que quand je parle d'attributs "féminin" et "masculin" je met des guillemets car pour moi ce sont des aspects de conditionnement social qui peuvent être partagés aussi bien par les hommes que par les femmes.
Aussi je veux parler exclusivement de ce qui touche à la psychologie de l'individu (comportement, pensées, ect...) et je ne veux en aucun cas que mon sujet dérive sur le lien qu'a le sexe biologique sur la façon d'être de l'individu, pour la simple et bonne raison qu'à ce jour aucune étude scientifique n'a pu apporter de preuves solides, durables et incontestables.
Ce à quoi je pensais lors de mon post, c'était à la dévalorisation des attributs dit "féminin", et à la valorisation des attributs dit "masculins".
Ainsi je pense aux femmes qui vivent le fait d'être une femme comme une fatalité et se sentent obligées de pratiquer ce qu'on dit "féminin" car elles sont femmes ou voir même qui pensent avoir des traits de caractères "féminins" car elles sont femmes.
Dans ma dernière phrase vous pouvez remplacer femme par homme et féminin par masculin. Même si je pense qu'il est plus rare qu'un homme souffre d'être un homme, car comme je l'ai dis précédemment le "féminin" est dévalorisé, au contraire du "masculin" qui lui est valorisé. Je pense que ce qui peut faire souffrir d'une manière égale les deux sexes est la pression qu'a la société sur eux, être forcé à rentrer dans une boîte (boîte féminin et boîte masculin).
je trouve la question du rapport de la femme à la perception qu'elle a d'elle meme tres interessant
elle peut decouler d'une certaine lucidité intuitive à laquelle il manque une justification rationnelle, le probleme n'est pas l'etre-femme en soi, par nature, mais l'etre-femme tel qu'on m'a construit
l'autre forme de haine de soi vient de l'interiorisation des prejugés
combien de fois ai je entendu des jeunes femmes dire " les hommes sont plus logiques" ou encore " les hommes sont plus forts en maths" ect
si on ajoute à cela toutes les strategies de frustrations mises en place par le complexe mode-beauté pour nous faire consommer, alors cela peut faire beaucoup
mais il y a autre chose a mon avis, que simone de beauvoir evoque dans le deuxieme sexe, c'est ce corps traitre qui peut loger un etre vivant malgré notre volonté et si j'ose dire, a notre corps defendant! comme si une sorte de malédiction pesait sur nous
mais comme le fait remarquer francoise heritier dans la critique qu'elle fait du deuxieme sexe, simone de beauvoir n'est pas elle meme empreinte des hierachies de valeur que l'on attribue au masculin et au feminin?
a titre d'exmple, me revient cet article tres drole sur les menstrues, si les hommes avaient des menstrues ( formidable absurdité que je viens d'enoncer mais faisons comme si..) alors ils en feraient quelque chose de puissant et de beau, puisque masculin.
ce sang qui coule ne signifie t il pas la puissance de la fecondité et la grande santé des femmes?
et bien non, ça fait mal /c'est penible / ect ...
donc si le feminin est symboliquement inferiorisé, alors les femmes se percoivent elles meme a travers ce symbolimse dans lequel elles baignent
pour celles dont la vie materielle coincide avec les symboles, c'est encore plus exacerbé
- InvitéInvité
Re: La femme qui se haïssait
20.07.14 14:26
Et si on apprenait d'abord à ces femmes à s'aimer ? Et si on apprenait aux gens que le "féminin" ne vaut pas moins que le "masculin", que le fait d'être une fille n'est pas un défaut, une imperfection ?
En fait je ne comprend pas trop de quoi tu veux débattre, puisqu'il me semble que lorsque nous serons dans cette configuration (= être une fille n'est plus un défaut, le "féminin" ne vaut pas moins que le "masculin"), alors on sera dans une société non sexiste. Ou alors j'ai pas compris ce dont tu parles
En clair, c'est le but du féminisme pour moi ce que tu énonces. Pour que ces femmes (dont je faisais partie à un moment) s'aiment, il faut que la société toute entière soit modifiée. Qu'on arrête de dévaloriser systématiquement le simple fait d'être une fille/femme.
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