C'est quoi "être une femme" ?
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Re: C'est quoi "être une femme" ?
03.05.16 22:53
Je propose deux solutions.
La première : Je suis une femme alors j'accepte que ma vie soit faite de sacrifices et de souffrances physiques et morales, qu'elle aura moins de valeur que la vie d'un homme. Je suis une femme et j'accepte d'être un objet sur lequel on exerce un droit de propriété : j'appartiens à mes parents puis à mon époux et sa famille. J'appartiens toujours à quelqu'un ou à quelque chose. Mon épanouissement et ma légitimité ne dépendent que d'un homme : mon père, car je porte son nom, mon mari parce qu'il garantit que je suis une femme respectable. J'ai des enfants, car j'ai besoin de la maternité pour m'accomplir. Je suis une femme et je subis des conventions patriarcales que je ne remettrai pas en question toute seule, je ne suis qu'une femme.
La seconde : Je suis une femme et j'ai le choix. J'ai le choix de ma sexualité, de mon rôle social, de souffrir ou non, de m'exprimer ou de me taire, d'être discrète ou exubérante, vulgaire ou raffinée, douce ou brutale, grosse ou maigre, imbécile ou intellectuelle, croyante ou blasphématrice, naturelle ou sophistiquée. Quel que soit mon/mes choix je suis une femme et je vaux autant que les autres.
J'opte pour la seconde solution même si la première correspond à une réalité actuelle et malheureusement très proche de moi.
La première : Je suis une femme alors j'accepte que ma vie soit faite de sacrifices et de souffrances physiques et morales, qu'elle aura moins de valeur que la vie d'un homme. Je suis une femme et j'accepte d'être un objet sur lequel on exerce un droit de propriété : j'appartiens à mes parents puis à mon époux et sa famille. J'appartiens toujours à quelqu'un ou à quelque chose. Mon épanouissement et ma légitimité ne dépendent que d'un homme : mon père, car je porte son nom, mon mari parce qu'il garantit que je suis une femme respectable. J'ai des enfants, car j'ai besoin de la maternité pour m'accomplir. Je suis une femme et je subis des conventions patriarcales que je ne remettrai pas en question toute seule, je ne suis qu'une femme.
La seconde : Je suis une femme et j'ai le choix. J'ai le choix de ma sexualité, de mon rôle social, de souffrir ou non, de m'exprimer ou de me taire, d'être discrète ou exubérante, vulgaire ou raffinée, douce ou brutale, grosse ou maigre, imbécile ou intellectuelle, croyante ou blasphématrice, naturelle ou sophistiquée. Quel que soit mon/mes choix je suis une femme et je vaux autant que les autres.
J'opte pour la seconde solution même si la première correspond à une réalité actuelle et malheureusement très proche de moi.
- AëlloonAncien⋅ne
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Re: C'est quoi "être une femme" ?
03.05.16 23:16
Peux-tu préciser ce que tu veux dire par "à part socialement" ?
"Biologiquement" ? Ou est-ce autre chose ?
Car dans ce cas, j'avoue avoir des difficultés à cerner cette "autre chose" ^^.
Est-ce la façon dont nous nous percevons nous mêmes intérieurement en tant que femme-s, individuellement et/ou collectivement ?
Question passionnante, en tout cas, autant que complexe !
"Biologiquement" ? Ou est-ce autre chose ?
Car dans ce cas, j'avoue avoir des difficultés à cerner cette "autre chose" ^^.
Est-ce la façon dont nous nous percevons nous mêmes intérieurement en tant que femme-s, individuellement et/ou collectivement ?
Question passionnante, en tout cas, autant que complexe !
Re: C'est quoi "être une femme" ?
04.05.16 9:57
Merci pour vos réponses,
Oui, c'était imprécis. Socialement, c'est la description qu'en a fait Keur.
Je pensais à comment nous nous percevons nous mêmes intérieurement en tant qu’individus.
En admettant que les caractéristiques dites intrinsèques sont des conditionnements et de l'essentialisation, que reste t-il.
On est censé se sentir quelque chose ?
A part être rappelée à l'ordre à cause de ses organes génitaux, et s'identifier à des figures de femmes fortes.
Donc, c'est quoi être une femme, ça veut dire quoi. (Question valable pour les hommes d'ailleurs).
Oui, c'était imprécis. Socialement, c'est la description qu'en a fait Keur.
Je pensais à comment nous nous percevons nous mêmes intérieurement en tant qu’individus.
En admettant que les caractéristiques dites intrinsèques sont des conditionnements et de l'essentialisation, que reste t-il.
On est censé se sentir quelque chose ?
A part être rappelée à l'ordre à cause de ses organes génitaux, et s'identifier à des figures de femmes fortes.
Donc, c'est quoi être une femme, ça veut dire quoi. (Question valable pour les hommes d'ailleurs).
- AëlloonAncien⋅ne
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Date d'inscription : 01/04/2014
Re: C'est quoi "être une femme" ?
04.05.16 16:40
Ok merci pour ta précision !
Je crains d'avoir une réponse "décevante", car effectivement je me sens d'abord une personne, bien au-délà de la question du genre.
Du coup, ce qui m'a fait me sentir différente d'un garçon/homme, en partant du principe que c'est cette différence par rapport aux hommes qui fait de nous des femmes (et réciproquement), c'est en fait mon corps.
Car en dehors des signes extérieurs autorisés pour les femmes du genre porter jupe/makeup/ect, c'est vraiment mon corps qui a marqué en moi cette différence.
Mes règles, la possibilité d'une grossesse qui est maintenant en cours...
Je suis désolée que ça puisse paraitre désespérément biologique/essentialiste/transphobe, et pourtant c'est comme ça que j'ai découvert cette différence et que je l'ai vécue, car mon esprit et ma conscience, eux, n'ont pas de genre !
C'est en tous cas mon ressenti personnel (je n'en fait pas une vérité universelle ^^).
Du coup, je me pose la question de comment le ressentent les femmes qui n'ont pas leurs règles, ne les ont jamais eues et/ou sont stériles et/ou n'ont pas d'enfant et/ou n'en veulent pas ?
(désolée pour cette phrase barbare...)
Comment le ressentent les femmes trans ?
En fait, finalement, pour moi la question c'est un peu: est-ce seulement notre ressenti corporel qui nous fait nous sentir femmes, ou est-ce (aussi) notre esprit ?
J'avoue que face à cette question, je me sens limite comme une poule face à un micro-ondes (bôôôt ?!?)...
Je crains d'avoir une réponse "décevante", car effectivement je me sens d'abord une personne, bien au-délà de la question du genre.
Du coup, ce qui m'a fait me sentir différente d'un garçon/homme, en partant du principe que c'est cette différence par rapport aux hommes qui fait de nous des femmes (et réciproquement), c'est en fait mon corps.
Car en dehors des signes extérieurs autorisés pour les femmes du genre porter jupe/makeup/ect, c'est vraiment mon corps qui a marqué en moi cette différence.
Mes règles, la possibilité d'une grossesse qui est maintenant en cours...
Je suis désolée que ça puisse paraitre désespérément biologique/essentialiste/transphobe, et pourtant c'est comme ça que j'ai découvert cette différence et que je l'ai vécue, car mon esprit et ma conscience, eux, n'ont pas de genre !
C'est en tous cas mon ressenti personnel (je n'en fait pas une vérité universelle ^^).
Du coup, je me pose la question de comment le ressentent les femmes qui n'ont pas leurs règles, ne les ont jamais eues et/ou sont stériles et/ou n'ont pas d'enfant et/ou n'en veulent pas ?
(désolée pour cette phrase barbare...)
Comment le ressentent les femmes trans ?
En fait, finalement, pour moi la question c'est un peu: est-ce seulement notre ressenti corporel qui nous fait nous sentir femmes, ou est-ce (aussi) notre esprit ?
J'avoue que face à cette question, je me sens limite comme une poule face à un micro-ondes (bôôôt ?!?)...
- 1977Ancien⋅ne
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Re: C'est quoi "être une femme" ?
04.05.16 18:57
Je trouve cette question très intéressante.
Et je n'ai pas vraiment de réponse. Cela a torturé mon adolescence. je voulais savoir ce que c'est de se sentir femme, sans parvenir à trouver de réponse satisfaisante. ce que Despentes en dit me parle: "Après plusieurs années de bonne, loyale et sincère investigation, j’en ai quand même déduit que : la féminité, c’est la putasserie. L’art de la servilité. On peut appeler ça séduction et en faire un machin glamour. Ca n’est un sport de haut niveau que dans très peu de cas. Massivement, c’est juste prendre l’habitude de se comporter en inférieure. Entrer dans une pièce, regarder s’il y a des hommes, vouloir leur plaire. Ne pas parler trop fort. Ne pas s’exprimer sur un ton catégorique. Ne pas s’asseoir en écartant les jambes, pour être bien assise. Ne pas s’exprimer sur un ton autoritaire. Ne pas parler d’argent. Ne pas vouloir prendre le pouvoir. Ne pas vouloir occuper un poste d’autorité. Ne pas chercher le prestige. Ne pas rire trop fort. Ne pas être soi-même trop marrante. Plaire aux hommes est un art compliqué, qui demande qu’on gomme tout ce qui relève du domaine de la puissance." ici
Mais il s'agit encore comme une description sociale. pas un ressenti personnel, intérieur. Et pour le reste c'est un peu comme Aëlloon, ce qui se rapproche le plus d'un ressenti de ce que pourrait être une femme c'est ce qui me ramène à ma condition biologique. Le ressenti dans mon corps au moment des règles ou au moment d'échanges intimes avec un partenaire qui mettent en jeux les attributs externes biologiques féminins. Le fait de m'inquiéter ou pas d'être enceinte. Et encore à ce sujet je ne suis pas sure que cette perception n'est pas liée au conditionnement de ce que doit être une femme dans notre société. ce que je sens avec plus de certitude n'est pas d'être une femme, je veux dire intérieurement. Car sentir être une femme je le sens constamment par la pression sociale. Ce que je sens c'est l'appartenance à l'humanité, je me sens un être humain, je ne suis pas sure de me sentir être une femme.
Je suis très curieuse de vous lire, c'est un tel mystère pour moi.
Et je n'ai pas vraiment de réponse. Cela a torturé mon adolescence. je voulais savoir ce que c'est de se sentir femme, sans parvenir à trouver de réponse satisfaisante. ce que Despentes en dit me parle: "Après plusieurs années de bonne, loyale et sincère investigation, j’en ai quand même déduit que : la féminité, c’est la putasserie. L’art de la servilité. On peut appeler ça séduction et en faire un machin glamour. Ca n’est un sport de haut niveau que dans très peu de cas. Massivement, c’est juste prendre l’habitude de se comporter en inférieure. Entrer dans une pièce, regarder s’il y a des hommes, vouloir leur plaire. Ne pas parler trop fort. Ne pas s’exprimer sur un ton catégorique. Ne pas s’asseoir en écartant les jambes, pour être bien assise. Ne pas s’exprimer sur un ton autoritaire. Ne pas parler d’argent. Ne pas vouloir prendre le pouvoir. Ne pas vouloir occuper un poste d’autorité. Ne pas chercher le prestige. Ne pas rire trop fort. Ne pas être soi-même trop marrante. Plaire aux hommes est un art compliqué, qui demande qu’on gomme tout ce qui relève du domaine de la puissance." ici
Mais il s'agit encore comme une description sociale. pas un ressenti personnel, intérieur. Et pour le reste c'est un peu comme Aëlloon, ce qui se rapproche le plus d'un ressenti de ce que pourrait être une femme c'est ce qui me ramène à ma condition biologique. Le ressenti dans mon corps au moment des règles ou au moment d'échanges intimes avec un partenaire qui mettent en jeux les attributs externes biologiques féminins. Le fait de m'inquiéter ou pas d'être enceinte. Et encore à ce sujet je ne suis pas sure que cette perception n'est pas liée au conditionnement de ce que doit être une femme dans notre société. ce que je sens avec plus de certitude n'est pas d'être une femme, je veux dire intérieurement. Car sentir être une femme je le sens constamment par la pression sociale. Ce que je sens c'est l'appartenance à l'humanité, je me sens un être humain, je ne suis pas sure de me sentir être une femme.
Je suis très curieuse de vous lire, c'est un tel mystère pour moi.
- AëlloonAncien⋅ne
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Re: C'est quoi "être une femme" ?
04.05.16 19:59
Ah oui au fait: concernant le ressenti corporel, comment ai-je pu oublier le plaisir sexuel ? Le fait que je peux jouir à répétition, sans besoin de recharger ma capacité à bander (et gicler si/quand ça arrive) ?
Parce que nous aussi on bande évidemment, avec notre magnifique clitoris iceberg dont on ne voit que moins d'un centimètre, mais qui en mesure sept en moyenne, et qui n'impose aucun temps de repos entre deux orgasmes ?
Ne pas avoir un plaisir sexuel uniquement centré sur mon clito, aussi, même si c'est clairement l'endroit le plus sensible, contrairement à une immense majorité de mecs qui ne prennent de plaisir sexuel qu'avec leur bite...
La première fois que mon corps m'a dit: tu es une femme, c'est quand j'ai écrasé mes débuts de seins contre une table, une douleur horrible.
Et que je me suis sentie trahie par mon corps, je me rappelle comme si c'était hier m'être dit: "Oooh merde, ça fait mal d'avoir des seins !!! Même tout petits !!! Mais c'est pas juuuuste, moi je voulais rester comme avant, sans avoir mal à la poitrine !!!".
J'avais onze ans. Et quand j'ai eu mes premières règles à treize ans, j'ai ressenti cette trahison encore plus fort.
Je me disais: c'est dégueulasse, nous on a mal, nous on coule de partout, et en plus il faut le cacher, en avoir honte... mais merde à la fin, c'est pas juste !
Du coup je pensais avoir découvert ce qu'était être une femme: avoir plein d'emmerdes avec son corps que les hommes n'ont jamais (édit: et ont le luxe d'ignorer).
Etre une femme c'était (et c'est encore pour une grosse partie) être trahie par son corps, et en plus devoir se dire que c'est "normal".
Parce que nous aussi on bande évidemment, avec notre magnifique clitoris iceberg dont on ne voit que moins d'un centimètre, mais qui en mesure sept en moyenne, et qui n'impose aucun temps de repos entre deux orgasmes ?
Ne pas avoir un plaisir sexuel uniquement centré sur mon clito, aussi, même si c'est clairement l'endroit le plus sensible, contrairement à une immense majorité de mecs qui ne prennent de plaisir sexuel qu'avec leur bite...
La première fois que mon corps m'a dit: tu es une femme, c'est quand j'ai écrasé mes débuts de seins contre une table, une douleur horrible.
Et que je me suis sentie trahie par mon corps, je me rappelle comme si c'était hier m'être dit: "Oooh merde, ça fait mal d'avoir des seins !!! Même tout petits !!! Mais c'est pas juuuuste, moi je voulais rester comme avant, sans avoir mal à la poitrine !!!".
J'avais onze ans. Et quand j'ai eu mes premières règles à treize ans, j'ai ressenti cette trahison encore plus fort.
Je me disais: c'est dégueulasse, nous on a mal, nous on coule de partout, et en plus il faut le cacher, en avoir honte... mais merde à la fin, c'est pas juste !
Du coup je pensais avoir découvert ce qu'était être une femme: avoir plein d'emmerdes avec son corps que les hommes n'ont jamais (édit: et ont le luxe d'ignorer).
Etre une femme c'était (et c'est encore pour une grosse partie) être trahie par son corps, et en plus devoir se dire que c'est "normal".
- 1977Ancien⋅ne
- Messages : 1411
Date d'inscription : 03/11/2012
Re: C'est quoi "être une femme" ?
04.05.16 20:19
Je me demande dans quelle mesure cette sensation de trahison du corps n'est pas issue du mépris du patriarcat pour ce qui est de l'ordre du biologique chez les femmes (donc il faudrait ajouter cis non?). Et plus généralement pour ce qui nous constitue matière. Sauf que en ce qui concerne les femmes ça atteint le mépris parce qu'il y aune haine pour les femmes. Et que c'est une perception réelle mais orientée cette sensation de trahison. Parce que ne pas avoir le contrôle sur son corps et ses fluides pénalisent les individu--e-s qui du coup intègrent très tôt que cela est une faute. J'imagine que si le contexte social était différent ainsi que les valeurs nous n'aurions pê pas une perception de trahison.
- apudBleu⋅e
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Re: C'est quoi "être une femme" ?
04.05.16 20:35
Je suis femme ,un morphotype androgyne, lesbienne , je n'ai pas d'enfant et n'aurais pu en avoir...c'est quoi être "une femme" pour moi ? lorsque j'étais enfant , je ne saisissais pas et trouvais d'une grande injustice les "ce n'est pas pour les filles" ,une fille ne se conduit pas ainsi, pour moi rien ne me limitait par rapport à un garçon,je ne me sentais pas "différente" , en grandissant , il y a effectivement des variantes physiologiques , résument elles notre appartenance à l'appelation "femme" ?
en tout cas pour moi je rejète en bloc tout ce que l'on range dans la case "genre féminin" , je suis femme et me sens bien ainsi , lorsque je relis l'histoire de l'humanité je suis heureuse de n’être pas née "homme" le fardeau de tant d'exactions et de bêtise (même si les femmes n'en sont pas exemptes , mais elles sont très loin derrière .....) m’empêcherait sans doute de me balader cœur léger dans cette vie là !
être femme : un combat pour une évidence !
en tout cas pour moi je rejète en bloc tout ce que l'on range dans la case "genre féminin" , je suis femme et me sens bien ainsi , lorsque je relis l'histoire de l'humanité je suis heureuse de n’être pas née "homme" le fardeau de tant d'exactions et de bêtise (même si les femmes n'en sont pas exemptes , mais elles sont très loin derrière .....) m’empêcherait sans doute de me balader cœur léger dans cette vie là !
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- AëlloonAncien⋅ne
- Messages : 1814
Date d'inscription : 01/04/2014
Re: C'est quoi "être une femme" ?
04.05.16 20:56
En fait, dans mon cas, cette sensation de trahison, elle vient directement des douleurs corporelles horribles que je n'aurais jamais ressenties si j'avais été un homme (même si ça ne remet évidemment pas en question le fait qu'on nous renvoie une image super négative des femmes en général+mépris/haine/ect).
Et je te rejoins 1977: c'est ma définition en tant que femme cis, ce pourquoi j'aimerais savoir ce que ressentent à ce sujet les femmes non-cis/trans.
J'ai peur qu'on tombe dans un débat où pour les femmes cis, être une femme c'est avoir ces caractéristiques physiques (et surtout les problèmes qui vont avec) dont nous parlons alors que nous ressentons nos esprits comme non-genrés, et que pour les femmes non-cis/trans, c'est au contraire avoir un esprit "féminin"...
Du coup, on se retrouve bloquées par l'essentialisme biologique pour les cis d'un côté et l'essentialisme mental/spirituel pour les non-cis/trans de l'autre...
Non ?
(Je m'excuse d'avance si mes propos heurtent, je ne sais pas comment les formuler autrement...)
Est-ce que vous voyez une alternative/une marge entre ces deux essentialismes qui me semblent quasi-inévitables ?
Dans une société égalitaire, on devrait, en plus de jouir d'un respect au moins strictement égal à celui des hommes, être dédommagées et reconnues pour toutes ces douleurs et ces problèmes que nous endurons.
Et en particulier, on devrait commencer par arrêter de nous dire qu'on est plaintives et pleurnichardes alors qu'on en bave 10 000 fois plus que les mecs ne serait-ce que physiquement, et on devrait apprendre aux hommes que les femmes sont confrontées à d'immenses douleurs, et sont donc obligées de faire preuve de beaucoup plus de courage et de détermination qu'eux.
Et je te rejoins 1977: c'est ma définition en tant que femme cis, ce pourquoi j'aimerais savoir ce que ressentent à ce sujet les femmes non-cis/trans.
J'ai peur qu'on tombe dans un débat où pour les femmes cis, être une femme c'est avoir ces caractéristiques physiques (et surtout les problèmes qui vont avec) dont nous parlons alors que nous ressentons nos esprits comme non-genrés, et que pour les femmes non-cis/trans, c'est au contraire avoir un esprit "féminin"...
Du coup, on se retrouve bloquées par l'essentialisme biologique pour les cis d'un côté et l'essentialisme mental/spirituel pour les non-cis/trans de l'autre...
Non ?
(Je m'excuse d'avance si mes propos heurtent, je ne sais pas comment les formuler autrement...)
Est-ce que vous voyez une alternative/une marge entre ces deux essentialismes qui me semblent quasi-inévitables ?
Dans une société égalitaire, on devrait, en plus de jouir d'un respect au moins strictement égal à celui des hommes, être dédommagées et reconnues pour toutes ces douleurs et ces problèmes que nous endurons.
Et en particulier, on devrait commencer par arrêter de nous dire qu'on est plaintives et pleurnichardes alors qu'on en bave 10 000 fois plus que les mecs ne serait-ce que physiquement, et on devrait apprendre aux hommes que les femmes sont confrontées à d'immenses douleurs, et sont donc obligées de faire preuve de beaucoup plus de courage et de détermination qu'eux.
- 1977Ancien⋅ne
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Re: C'est quoi "être une femme" ?
04.05.16 21:15
Ah oui je suis bien d'accord pour le ressenti réel des douleurs d'autant que moi je ne m'en sors pas sans une prise massive d'anti inflammatoire. Mais je me disais que la perception de l'évènement, négativé et méprisé influence pê le ressenti de la douleur et pê l'accroît. je pense aux témoignages de l'accouchement et la perception de la douleur selon que les femmes sont dans une posture d'empowment ou de subir des maltraitances obstétricales...
- (K)eur—
- Messages : 134
Date d'inscription : 30/04/2016
Re: C'est quoi "être une femme" ?
04.05.16 23:38
Socialement, c'est la description qu'en a fait Keur.
J'ai à l'instar d'@Aëlloon eu la crainte en répondant à cette question de franchir la limite de la transphobie en soulevant la notion du purement biologique.
Je peux toutefois proposer un élément de réponse à la question des femmes cis ne désirant pas d'enfant :
Du coup, je me pose la question de comment le ressentent les femmes qui n'ont pas leurs règles, ne les ont jamais eues et/ou sont stériles et/ou n'ont pas d'enfant et/ou n'en veulent pas ?
En se libérant de la société, je suis de l'avis qu'il ne reste plus que l'aspect purement biologique et primitif : des caractéristiques physiques, la possibilité d'enfanter.
Or, faisant partie de celles qui ne désirent pas d'enfants (biologiques), je n'ai donc pas besoin d'être fertile. Mais c'est la société et non pas mon esprit (essence spirituelle) qui me pousse à ne pas exploiter ma fertilité.
Le non désir d'enfant est inhérent à la société chez une femme cisgenre fertile.
Impossible de trancher entre l'essence biologique et l'essence spirituelle pour ma part. C'est vraiment frustrant comme question...
- AëlloonAncien⋅ne
- Messages : 1814
Date d'inscription : 01/04/2014
Re: C'est quoi "être une femme" ?
05.05.16 2:10
Je suis d'accord, sauf qu'en tant que femmes cis fertiles, que nous souhaitions ou pas des enfants, nous sommes obligées de gérer notre fertilité car celle-ci nous engage autrement plus que la fertilité des hommes ne les engage par rapport à la possibilité d'enfanter.(K)eur a écrit:Or, faisant partie de celles qui ne désirent pas d'enfants (biologiques), je n'ai donc pas besoin d'être fertile.
La contraception, qu'elle soit temporaire ou définitive (et chimique ou autre), est inévitable pour nous qui pouvons devenir enceintes: un homme a toujours la possibilité peu glorieuse, certes, de se barrer, alors que nous ne pouvons pas échapper à notre corps ni à sa fertilité.
Même dans le cas où on se fait ligaturer les trompes, ça engage une démarche volontaire de notre part, alors que les hommes, eux n'y sont pas obligés: quoiqu'il arrive ils ne se retrouveront pas enceints.
Et c'est bien dommage d'ailleurs.
Bien-sûr j'aimerais que la responsabilité de la contraception soit autant assumée par les hommes que par les femmes, mais la nature ne nous a pas fait égaux à ce niveau-là: pour eux, le choix de gérer ou pas reste un luxe, quand il est pour nous une obligation.
Du coup être une femme cis et fertile, c'est aussi ne pas pouvoir échapper à son corps.
(Là encore j'ai cette très frustrante impression de tourner en rond...)
Et là encore, ça fait très fertilocentré et ciscentré (et border transphobe, au secours mais comment faire), pourtant c'est vraiment ça qui (à mes yeux et dans mon cas) fait de moi une femme.
Et pourtant, pas une seule seconde les femmes trans ne me paraissent être des "fausses femmes" ou des femmes de seconde zone...
Ce serait tellement bien que la science nous amène enfin à l'égalité: les femmes trans pourraient être enceintes, les femmes cis stériles pourraient aussi récupérer une fertilité, et les hommes pourraient tomber enceints...
J'aimerais tellement... (c'est bon de rêver parfois... )
- UsagiAncien⋅ne
- Messages : 1964
Date d'inscription : 17/03/2012
Re: C'est quoi "être une femme" ?
05.05.16 2:42
Aëlloon a écrit:J'ai peur qu'on tombe dans un débat où pour les femmes cis, être une femme c'est avoir ces caractéristiques physiques (et surtout les problèmes qui vont avec) dont nous parlons alors que nous ressentons nos esprits comme non-genrés, et que pour les femmes non-cis/trans, c'est au contraire avoir un esprit "féminin"...
On est pas non plus obligé de se limiter à ces deux propositions (toutes deux essentialistes effectivement) il y a une troisième option : la sociabilisation.
Alors je sais que le topic porte justement sur ce qui n'est pas social et que je vais donc faire un petit hors-sujet mais en fait je pense que le genre n'a pas de réalité autre que sociale.
Sur un autre forum j'écrivais il y a peu :
Usagi a écrit:Personnellement je ne me "sens" pas femme mais j'estime que j'appartiens à la catégorie politique des femmes parce que je suis vue comme telle par la société et subis des discriminations à cause de mon sexe.
En bref, je suis une femme uniquement parce que je suis dominée par la catégorie politique des hommes, uniquement dans mon rapport aux autres.
Je suis une femme parce que j'ai plus de risque d'être agressée sexuellement, parce que j'ai appris à être gentille, pas vulgaire, à exister uniquement dans le regard des hommes, parce que j'ai appris à avoir peur du viol et que je mets en place des stratégies d'évitement, etc. Parce que le patriarcat a fait de moi une femme.
Pas parce que j'ai des ovaires et un utérus, pas parce que j'aurai "un cerveau de femme, un cœur de femme, un esprit de femme" et autres bullshit essentialistes.
Donc à la question "qu'est-ce qu'une femme à part socialement ?" j'ai envie de répondre "rien" car le genre est un concept qui n'existe pas en dehors de la société (contrairement au sexe qui est une réalité biologique).
Je suis d'ailleurs assez d'accord avec la citation de Despente donnée plus haut (même si j'aurai pas utilisé le mot putasserie) :
Despente a écrit:"Après plusieurs années de bonne, loyale et sincère investigation, j’en ai quand même déduit que : la féminité, c’est la putasserie. L’art de la servilité. On peut appeler ça séduction et en faire un machin glamour. Ça n’est un sport de haut niveau que dans très peu de cas. Massivement, c’est juste prendre l’habitude de se comporter en inférieure. Entrer dans une pièce, regarder s’il y a des hommes, vouloir leur plaire. Ne pas parler trop fort. Ne pas s’exprimer sur un ton catégorique. Ne pas s’asseoir en écartant les jambes, pour être bien assise. Ne pas s’exprimer sur un ton autoritaire. Ne pas parler d’argent. Ne pas vouloir prendre le pouvoir. Ne pas vouloir occuper un poste d’autorité. Ne pas chercher le prestige. Ne pas rire trop fort. Ne pas être soi-même trop marrante. Plaire aux hommes est un art compliqué, qui demande qu’on gomme tout ce qui relève du domaine de la puissance."
- 1977Ancien⋅ne
- Messages : 1411
Date d'inscription : 03/11/2012
Re: C'est quoi "être une femme" ?
05.05.16 13:06
Je trouve ce texte intéressant. Et la réponse est également hors sujet.
Re: C'est quoi "être une femme" ?
15.05.16 22:18
J'ai été maladroite, ma question est ouverte aux femmes trans, ainsi qu'à toustes (je me demande aussi qu'est-ce que c'est être un homme mais peut-être ces messieurs pourraient-ils ouvrir un sujet pour en parler).
Je vous remercie vraiment pour la sincérité de vos réponses ; celle de erulelya je m'y reconnais en partie, dans un avant et un après.
1977 : cet article me pose question. Je ne suis pas d'accord avec l'affirmation que tout le dit féminin soit de la subordination. En fait si on l'écoute on doit être et interagir uniquement en fonction des hommes...
Je vous remercie vraiment pour la sincérité de vos réponses ; celle de erulelya je m'y reconnais en partie, dans un avant et un après.
1977 : cet article me pose question. Je ne suis pas d'accord avec l'affirmation que tout le dit féminin soit de la subordination. En fait si on l'écoute on doit être et interagir uniquement en fonction des hommes...
- IF-revelistaBleu⋅e
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Re: C'est quoi "être une femme" ?
15.05.16 23:07
Bien que je ne sois pas une femme trans, je me permets de donner une réponse à ta question et prendre part à la discussion, même si c'est "socialement parlant".
Pour moi, « être une femme » est une expression à double sens comme l’aurait noté d’autres membres précédemment sur ce fil.
On peut en effet être une femme soumise (et le perpétuer) comme on peut être une femme libre.
La femme libre procède à une conversion féministe (consciente ou inconsciente) qui peut éventuellement la déchaîner de sa nature biologique elle-même, notamment en choisissant de ne pas répondre à la définition clichée de la femme dans la société, en refusant de s’approprier comme étant un simple « utérus » ou « modèle » en vue de plaire ou de procréer, et en choisissant sa destinée qui peut parfaitement dévier des attentes de ladite société sans pour autant être considérée anormale ou pointée du doigt.
Être une femme dans mon champ littéraire signifie être libre de toute la culture de la société patriarcale dans laquelle on vit, de toutes attentes, de toutes croyances et de toutes traditions.
Dans d’autres termes, choisir sa vie de femme et trancher selon ses propres orientations que ce soit en matière de sexualité, de fertilité, de carrière professionnelle ou d’autres affaires personnelles.
Se sentir femme ne rejette pas nécessairement la féminité dans la mesure où on la vit correctement et sans chercher à plaire aux exigences, assumant le choix de porter des talons lorsque l'on en ressent l’envie par exemple, pour soi et non pour les autres.
Je crois en l’épanouissement de la femme grâce à sa féminité, sa sensualité propre et sa beauté intérieure, son intelligence et sa splendeur. La liberté et le militantisme sont à mon sens le plus beau maquillage que puisse porter une femme.
Et pour conclure sur une pincée d'humour, comme je l’ai toujours dis : « Je ne crois pas en l’égalité hommes-femmes, je crois en la supériorité des femmes. » (Phrase à prendre toutefois au second degré pour ne pas être considérée "pénisisste" et 'bannie' du forum)
Pour moi, « être une femme » est une expression à double sens comme l’aurait noté d’autres membres précédemment sur ce fil.
On peut en effet être une femme soumise (et le perpétuer) comme on peut être une femme libre.
La femme libre procède à une conversion féministe (consciente ou inconsciente) qui peut éventuellement la déchaîner de sa nature biologique elle-même, notamment en choisissant de ne pas répondre à la définition clichée de la femme dans la société, en refusant de s’approprier comme étant un simple « utérus » ou « modèle » en vue de plaire ou de procréer, et en choisissant sa destinée qui peut parfaitement dévier des attentes de ladite société sans pour autant être considérée anormale ou pointée du doigt.
Être une femme dans mon champ littéraire signifie être libre de toute la culture de la société patriarcale dans laquelle on vit, de toutes attentes, de toutes croyances et de toutes traditions.
Dans d’autres termes, choisir sa vie de femme et trancher selon ses propres orientations que ce soit en matière de sexualité, de fertilité, de carrière professionnelle ou d’autres affaires personnelles.
Se sentir femme ne rejette pas nécessairement la féminité dans la mesure où on la vit correctement et sans chercher à plaire aux exigences, assumant le choix de porter des talons lorsque l'on en ressent l’envie par exemple, pour soi et non pour les autres.
Je crois en l’épanouissement de la femme grâce à sa féminité, sa sensualité propre et sa beauté intérieure, son intelligence et sa splendeur. La liberté et le militantisme sont à mon sens le plus beau maquillage que puisse porter une femme.
Et pour conclure sur une pincée d'humour, comme je l’ai toujours dis : « Je ne crois pas en l’égalité hommes-femmes, je crois en la supériorité des femmes. » (Phrase à prendre toutefois au second degré pour ne pas être considérée "pénisisste" et 'bannie' du forum)
- AëlloonAncien⋅ne
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Date d'inscription : 01/04/2014
Re: C'est quoi "être une femme" ?
15.05.16 23:59
Qu'est-ce que "se sentir femme" ?IF-revelista a écrit:Se sentir femme ne rejette pas nécessairement la féminité dans la mesure où on la vit correctement
Qu'est-ce que "la féminité" ?
Et ensuite, quel est le sens de "se sentir femme ne rejette pas nécessairement la féminité" ? Car pour pouvoir comprendre ce que tu entends par cette phrase, il me manque les définitions de ces premiers mots, autant "les définitions" que tes définitions...
Ce qui nous fait déjà un vaste champ de réflexion.
Enfin, qu'entends-tu par "vivre sa féminité correctement" ?
J'avoue ne pas comprendre car je ne vois pas ce que tu entends par là non plus...
Dans le même ordre d'idées, quelle est pour toi "la sensualité propre" à la femme (qui serait donc une sensualité inconnue des hommes et des personnes de genre neutre) ?
D'autre part qu'est-ce que la "beauté intérieure" spécifique à la femme ?
- IF-revelistaBleu⋅e
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Re: C'est quoi "être une femme" ?
16.05.16 1:25
@Aëlloon Se sentir femme = se sentir "être" une femme, je réponds à la question du fil.
Ce que je veux dire par ma phrase est que nous ne sommes pas forcément plus fortes en rejetant la féminité qui est généralement innée chez la femme et devrait être entretenue à sa juste valeur ( cad par nos propres envies, propres critères de beauté/sensualité/...), et c'est ce qui nous différencie des hommes d'ailleurs.
Dans l'autre sens, la masculinité n'est pas non plus un mot voué à être péjoratif et ne signifie pas forcément la domination. Féminité n'est pas synonyme de soumission. Je pense que c'est en appréhendant justement cette féminité qu'on peut réellement combattre la domination infligée par l'homme, et non en s'identifiant aux stéréotypes des hommes (en s'habillant style "bad boy" par exemple, en étant vulgaire/brutale...etc.). Je ne dis pas non plus qu'il faut être maniérée ou habillée comme une poupée, - nous devons être libres de nous comporter (et de nous habiller) comme bon nous semble, c'est clair -, mais je trouve ça un peu macho de se référencer aux hommes pour se distinguer de l'image de la femme soumise qu'on cherche à estomper.
Oui je peux mettre du maquillage et m'habiller en mini-jupe si cela me plait, parler à haute voix et refuser de m'asservir aux hommes en parallèle. Je ne suis pas "moins respectée" lorsque je porte une mini-jupe (cas d'un choix non conditionné), les hommes n'ont qu'à bien se tenir et calmer leur banane.
La beauté intérieure est la beauté de l'âme. La beauté intérieure de la femme lui est propre dans la mesure où elle pourrait être liée par exemple à sa sensibilité biologiquement plus accrue que celle de l'homme. Celle de l'homme serait liée à son instinct protecteur ou quelque chose du genre. C'est à titre indicatif mais c'est toujours bien de le rappeler. Il existe toujours des personnes transgenres mais on a toujours un côté "plus" femme ou "plus" homme il me semble. Il se peut que je me trompe, mais je pense que l'idée est vraie dans sa globalité.
Vivre sa féminité correctement signifie ne pas chercher à l'enterrer en faisant en sorte de ressembler aux hommes (source de notre malheur), mais plutôt en s'affirmant en tant que Femme libre tout simplement.
Ce que je veux dire par ma phrase est que nous ne sommes pas forcément plus fortes en rejetant la féminité qui est généralement innée chez la femme et devrait être entretenue à sa juste valeur ( cad par nos propres envies, propres critères de beauté/sensualité/...), et c'est ce qui nous différencie des hommes d'ailleurs.
Dans l'autre sens, la masculinité n'est pas non plus un mot voué à être péjoratif et ne signifie pas forcément la domination. Féminité n'est pas synonyme de soumission. Je pense que c'est en appréhendant justement cette féminité qu'on peut réellement combattre la domination infligée par l'homme, et non en s'identifiant aux stéréotypes des hommes (en s'habillant style "bad boy" par exemple, en étant vulgaire/brutale...etc.). Je ne dis pas non plus qu'il faut être maniérée ou habillée comme une poupée, - nous devons être libres de nous comporter (et de nous habiller) comme bon nous semble, c'est clair -, mais je trouve ça un peu macho de se référencer aux hommes pour se distinguer de l'image de la femme soumise qu'on cherche à estomper.
Oui je peux mettre du maquillage et m'habiller en mini-jupe si cela me plait, parler à haute voix et refuser de m'asservir aux hommes en parallèle. Je ne suis pas "moins respectée" lorsque je porte une mini-jupe (cas d'un choix non conditionné), les hommes n'ont qu'à bien se tenir et calmer leur banane.
La beauté intérieure est la beauté de l'âme. La beauté intérieure de la femme lui est propre dans la mesure où elle pourrait être liée par exemple à sa sensibilité biologiquement plus accrue que celle de l'homme. Celle de l'homme serait liée à son instinct protecteur ou quelque chose du genre. C'est à titre indicatif mais c'est toujours bien de le rappeler. Il existe toujours des personnes transgenres mais on a toujours un côté "plus" femme ou "plus" homme il me semble. Il se peut que je me trompe, mais je pense que l'idée est vraie dans sa globalité.
Vivre sa féminité correctement signifie ne pas chercher à l'enterrer en faisant en sorte de ressembler aux hommes (source de notre malheur), mais plutôt en s'affirmant en tant que Femme libre tout simplement.
- AëlloonAncien⋅ne
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Re: C'est quoi "être une femme" ?
16.05.16 5:02
C'est-à-dire ? Car ça n'explique rien du tout.IF-Revelista a écrit:Se sentir femme = se sentir "être" une femme
Donc je repose ma question : qu'est-ce que « se sentir femme » ?
Mais tu ne définis pas la féminité : comment veux-tu que je puisse comprendre ce que tu veux dire par "nous ne sommes pas plus fortes en la rejetant" ?IF-Revelista a écrit:Ce que je veux dire par ma phrase est que nous ne sommes pas forcément plus fortes en rejetant la féminité qui est généralement innée chez la femme et devrait être entretenue à sa juste valeur ( cad par nos propres envies, propres critères de beauté/sensualité/...), et c'est ce qui nous différencie des hommes d'ailleurs.
Donc une fois encore, peux-tu me donner ta définition claire et argumentée de ce qu'est la "féminité" s'il te plait, car tu as l'air de savoir clairement ce que c'est, et moi je ne sais pas : expliques-moi.
Ensuite tu dis que « la féminité est généralement innée chez la femme » :
une fois que bien-sûr tu auras pu définir ce qu'est la « féminité », expliques-moi en quoi « elle est généralement innée « chez la femme » : ça veut dire que chez les hommes et les personnes de genre neutre, elle doit s'acquérir ou pas ? Elle peut s'acquérir ou pas ?
Elle est tout le temps innée chez les hommes ? Jamais ? Peut-être ?
Pourquoi « généralement (…) chez la femme » ?
Et pas tout le temps, jamais, un petit peu ?
Ensuite : « Et devrait-être entretenue à sa juste valeur » : ah donc toi tu sais quelle est la juste valeur de la « féminité » (dont j'attends toujours une définition sérieuse).
Ensuite : « ( cad par nos propres envies, propres critères de beauté/sensualité/... »
Quelles sont nos "propres envies, propres critères de beauté/sensualité" ?
A quel point connais-tu personnellement chaque femme de la Terre qui existe et a existé jusqu'ici dans l'histoire de l'Humanité pour être aussi sûre des "nôtres" ?
Les hommes ont-ils toujours des critères différents des femmes sur ces sujets ?
Et donc les critères des femmes et des hommes sont-ils toujours différents ?
Dans ce cas, comment expliques-tu l'hétérosexualité ?
« et c'est ce qui nous différencie des hommes d'ailleurs. «
Peux-tu développer, j'ai besoin de précision ? Cela dit quand tu auras expliqué tout le reste avant, je comprendrais sûrement beaucoup mieux !
Tu es sérieuse ?IF-Revelista a écrit:Féminité n'est pas synonyme de soumission.
IF-Revelista a écrit:Je pense que c'est en appréhendant justement cette féminité qu'on peut réellement combattre la domination infligée par l'homme, et non en s'identifiant aux stéréotypes des hommes (en s'habillant style "bad boy" par exemple, en étant vulgaire/brutale...etc.).
Ah, donc les femmes ne doivent jamais être vulgaires, brutales ni s'habiller « badboy » ?
Mais quel beau projet d'émancipation nous avons là !!!
C'est vrai que les femmes ne reçoivent pas encore assez d'injonctions à rester discrètes, élégantes, à ne pas s'affirmer spontanément ni parler trop fort, bref, à être de geeeeeeentilles fifiiiiiiiilles qui ne font pas peur, et à rester bien sages dans leurs petites normes réductrices et patriarcales. Bravo !
Trop forte la fille !!!IF-Revelista a écrit:Je ne suis pas "moins respectée" lorsque je porte une mini-jupe (cas d'un choix non conditionné), les hommes n'ont qu'à bien se tenir et calmer leur banane.
Donc expliques-nous comment tu fais quand une meute de dix mecs te siffle , te traite de salope, de pute et autres petits noms mignons et « féminins » et commencent à te poursuivre dans les couloirs du métro avec la ferme intention de te violer parce qu'ils ont vu que tu te ballades en minijupe ? Parce que si je m'habille également en minijupe et que dans ma ville plutôt épargnée par ce fléau, j'ai rarement ce problème, saches que le nombre de femmes qui y sont confrontées à Paris, Lyon, Marseille (et autres villes plus petites et plus grandes du monde entier) et sont « moins respectées » (et c'est le moins qu'on puisse dire) est juste énorme.
Mais « les hommes n'ont qu'à bien se tenir et calmer leur banane » :
quel est donc ta méthode infaillible pour « calmer leur banane » dans ce cas ?
IF-Revelista a écrit:La beauté intérieure est la beauté de l'âme.
Ah : qu'est-ce que l'âme ? J'attends une réponse sérieuse et argumentée, comme toujours.
IF-Revelista a écrit:La beauté intérieure de la femme lui est propre dans la mesure où elle pourrait être liée par exemple à sa sensibilité biologiquement plus accrue que celle de l'homme.
Waouh, donc tu as des données (fiables, bien-sûr) sur la sensibilité des femmes, et celle des hommes "biologiquement" vérifiées ?
Vraiment trop balèze, je suis admirative.
Des chiffres, des sources, on trépigne d'impatience !!!
IF-Revelista a écrit:Celle de l'homme serait liée à son instinct protecteur ou quelque chose du genre.
Ah, donc les femmes n'ont pas d'instinct protecteur ou "quelque chose du genre" et les hommes l'ont tous ?
Mais d'où le sais-tu ?
Et de quel genre parles-tu ?
Tout ça est bien flou...
IF-Revelista a écrit:Il existe toujours des personnes transgenres mais on a toujours un côté "plus" femme ou "plus" homme il me semble. Il se peut que je me trompe, mais je pense que l'idée est vraie dans sa globalité.
Et tu es trans pour si bien savoir à leur place qu'iels ont "toujours" un côté "plus" femme ou "plus" homme ?
D'ailleurs qu'entends-tu par là ?
Et donc le genre neutre n'existe pas ?
Pourtant, il est reconnu en Australie, les Australiens se trompent à ce sujet alors ?
Il se peut qu'ils ne soient pas les seuls...
IF-Revelista a écrit:Vivre sa féminité correctement signifie ne pas chercher à l'enterrer
Mais que veux-tu que nous enterrions puisque nous ne savons toujours pas ce qu'est la « féminité » ?
IF-Revelista a écrit:en faisant en sorte de ressembler aux hommes (source de notre malheur)
Ah oui, vouloir avoir les mêmes droits, parler vulgairement/fort, s'habiller « badboy », toussa... c'est ça en fait, la « source de notre malheur » !
Heureusement que tu es là pour tout nous expliquer bien comme il faut.
Oui, sauf que tu ne nous a pas expliqué ce que c'est qu'une femme, donc une femme libre, pffiooouu... On en est loin !IF-Revelista a écrit:mais plutôt en s'affirmant en tant que Femme libre tout simplement.
- InvitéInvité
Re: C'est quoi "être une femme" ?
16.05.16 8:12
Rappel aux membres
La fonction ignorer un.e membre existe. Si vous souhaitez continuer à lire un.e membre et interragir avec, merci de rester calme et respectueux.se.
Je me souviens d'un cours d'anthropologie où le prof avait voulu nous faire réfléchir sur le côté prétendument féminin de certains actes. Il nous avait demandé si bercer un enfant était un comportement plutôt féminin, plutôt masculin ou neutre. Le groupe était à 100% d'accord de dire plutôt féminin (tout en disant qu'un homme peut bercer un enfant sans que cela ne pose souci). Le prof nous a souri puis nous a parlé d'une petite tribu où le fait de bercer un enfant était vu comme le summum de la masculinité.
Pour moi, le masculin et le féminin n'existent pas par eux-mêmes, ils sont définis par la société, ces définitions changent selon les époques et selon les endroits (ces termes ont peu d'intérêt selon moi)
@IF-revelista, as-tu une source scientifique à propos de la "sensibilité biologiquement plus accrue que celle de l'homme" des femmes?
Je constate tous les jours qu'on décourage la sensibilité chez les petits garçons et qu'on l'encourage chez les filles, je n'ai aucune raison de croire que cette différence soit biologique.
La fonction ignorer un.e membre existe. Si vous souhaitez continuer à lire un.e membre et interragir avec, merci de rester calme et respectueux.se.
J'ignore qu'elle est cette féminité innée. Que certains comportements soient connotés masculins ou féminins dans une société signifie-t-il que ces comportements soient en soit masculins ou féminins ?IF-revelista a écrit:la féminité qui est généralement innée chez la femme
Je me souviens d'un cours d'anthropologie où le prof avait voulu nous faire réfléchir sur le côté prétendument féminin de certains actes. Il nous avait demandé si bercer un enfant était un comportement plutôt féminin, plutôt masculin ou neutre. Le groupe était à 100% d'accord de dire plutôt féminin (tout en disant qu'un homme peut bercer un enfant sans que cela ne pose souci). Le prof nous a souri puis nous a parlé d'une petite tribu où le fait de bercer un enfant était vu comme le summum de la masculinité.
Pour moi, le masculin et le féminin n'existent pas par eux-mêmes, ils sont définis par la société, ces définitions changent selon les époques et selon les endroits (ces termes ont peu d'intérêt selon moi)
Je ne ressens pas de différence avec les hommes qui ne soit pas une différence sociale.IF-revelista a écrit:la féminité [...] c'est ce qui nous différencie des hommes d'ailleurs.
100% d'accord. Cependant, cette envie de te maquiller ou de mettre une mini-jupe est plus liée à la socialisation qu'à la nature ou à quelque chose qui serait inné.IF-revelista a écrit:Oui je peux mettre du maquillage et m'habiller en mini-jupe si cela me plait, parler à haute voix et refuser de m'asservir aux hommes en parallèle.
@IF-revelista, as-tu une source scientifique à propos de la "sensibilité biologiquement plus accrue que celle de l'homme" des femmes?
Je constate tous les jours qu'on décourage la sensibilité chez les petits garçons et qu'on l'encourage chez les filles, je n'ai aucune raison de croire que cette différence soit biologique.
- Zuul—
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Re: C'est quoi "être une femme" ?
16.05.16 8:13
De mon coté je ne me sent femme que dans le regard des hommes. C'est à dire que je ne pense pas à mon sexe et mon genre tant qu'un homme cis hétéro ne me fait pas de remarque qui me ramène à mon sexe et mon genre. Par exemple si je marche dans le rue je me sent neutre et asexuée, et c'est seulement lorsque un mec cis inconnu m'ordonne de sourire (ou me demande si je suce) que je me sent femme. Alors je m'arrange pour voire le moins d'hommes possibles à cause de ca car je n'aime pas être sexualisé ou me rendre compte qu'il y a des gens qui veulent mettre leurs bites dans mon corps. Être femme dans ce monde c'est une malédiction pour moi et me faire rappeler que je suis une femme n'est jamais agréable.
Hier je suis tombé sur cette citation qui donne une bonne idée de ce qu'est être une femme à mes yeux :
Pour moi être femme est une construction faites par et pour les hommes cis hétéros. Cette construction à pour but de donner accès à nos vagins et nos utérus afin qu'ils aient des fils. C'est cette capacité à enfanter des mâles qui fait notre valeur de femme, une fois ménopausée on perd toute valeur et on peu aller crevé en silence. Dans le patriarcat seul les individus femelle fécondes et désirables par les hommes cis hétéros sont des "La Fâme". Par exemple les "filles" ne sont pas des "La Fâme", comme les femmes ménopausées ou les lesbiennes, les femmes stériles, les femmes trans*, les vieilles femmes, les femmes laides... Je pense par exemple à ces mecs qui imaginent un sablier à gros seins-grosses fesses-grosses lèvres quant on prononce le mot "femme" alors qu'on parle en fait d'une personne de 90 ans. Un mec un jour m'a expliqué fièrement qu'il "se les fait toutes", et moi je l'imaginait violer des petites filles de 2 ans ainsi que sa grand mère et s'en venter devant moi, quant lui devais probablement parlé non des individus femelles humaines dans leur ensemble, mais uniquement des individus femelles humaines dans lesquels il a envie de fourrer son pénis. Pour lui seul les femmes dont il désir visiter le vagin sont de vrai femmes.
Sur ces critère de bitards je ne suis pas une "vrai femme" mais ca ne se voie pas tout de suite alors certains hommes cis hétéro essayent encore de me renvoyé à ma condition de vagin fécondable ambulant. Mais je suis stérile, lesbienne, féministe radicale séparatistes, et misandre ce qui fait de moi une sorcière castratrice et une mégère mal baisé et ils ont vite fait de me le faire savoir lorsqu'ils se rendent compte qu'ils vont pas pouvoir me pilonner le col de l’utérus.
Si je me revendique femme c'est par militantisme féministe et solidarité avec les individues opprimées pour leur sexe et/ou leur genre (sororité) et parce que même si on me dit que je suis une fausse femme, je suis tout de même discriminée en tant que femme (car les filles, les trans, les vieilles, les goudous... sont bel et bien discriminées). Je ne suis pas une "La Fâme", mais je ne suis pas un homme, et même si je me pense plus asexuée qu'autre chose je sais que la société me condamne à la féminité que je le veuille ou non. Ce qui fait de moi une femme c'est mon expérience de victime de discriminations de genre, si il n'y avait pas le sexisme être une femme n'aurais aucune signification à mes yeux.
*attention je ne dit pas que les femmes trans ne sont pas des femmes. Je dit que selon les critères hétéro-patriarcaux elles ne le sont pas. Mais par exemple le critère militant qui me permet de me revendiquer femme est aussi valable pour que les femmes trans soient aussi femmes qu'elles le désirent. Par contre tout le monde ne peut pas se revendiquer femme, je pense en particulier aux hommes cis-hétéros qui osent dire qu'ils "assument leur part de féminité", généralement lorsqu'ils ont fait la vaisselle ou versé quelques larmichettes lors du visionnage d'une comédie romantique. Ceux là ont toujours amèrement regretté d'avoir dit une telle biterie en ma présence.
Edit : cette idée de la notion de féminité ne m'est pas venue toute seule à l'esprit, en dehors du fait que beaucoup de personnes m'ont dit que je n'étais pas une vrai femme, ce qui m'a permis de découvrir qu'il y a d'autres critères que la possession d'un vagin pour être une femme. En fait c'est par Monique Wittig que j'ai mieux compris cette notion :
et pour l'expression "La fâme" elle viens d'ici : http://blog.entrailles.fr/category/feminisme/lafame-liberee/
Hier je suis tombé sur cette citation qui donne une bonne idée de ce qu'est être une femme à mes yeux :
Et celle de la femme qui tombe du vingt-cinquième étage, vous la connaissez ? On la trouve dans Celle que vous croyez, le nouveau roman de Camille Laurens. « Elle est rattrapée au vingtième par un homme à son balcon qui lui dit : "Tu baises ?" Elle dit non, il la lâche. Au quinzième étage, elle est rattrapée par un homme qui lui demande : "Tu suces ?" Non, bégaie-t-elle. Il la laisse tomber. Elle continue sa chute, mais au dixième étage, elle est arrêtée par un homme. "Je baise, je suce", bredouille-t-elle précipitamment. "Salope !" dit le type, et il la lâche dans le vide. »
Pour moi être femme est une construction faites par et pour les hommes cis hétéros. Cette construction à pour but de donner accès à nos vagins et nos utérus afin qu'ils aient des fils. C'est cette capacité à enfanter des mâles qui fait notre valeur de femme, une fois ménopausée on perd toute valeur et on peu aller crevé en silence. Dans le patriarcat seul les individus femelle fécondes et désirables par les hommes cis hétéros sont des "La Fâme". Par exemple les "filles" ne sont pas des "La Fâme", comme les femmes ménopausées ou les lesbiennes, les femmes stériles, les femmes trans*, les vieilles femmes, les femmes laides... Je pense par exemple à ces mecs qui imaginent un sablier à gros seins-grosses fesses-grosses lèvres quant on prononce le mot "femme" alors qu'on parle en fait d'une personne de 90 ans. Un mec un jour m'a expliqué fièrement qu'il "se les fait toutes", et moi je l'imaginait violer des petites filles de 2 ans ainsi que sa grand mère et s'en venter devant moi, quant lui devais probablement parlé non des individus femelles humaines dans leur ensemble, mais uniquement des individus femelles humaines dans lesquels il a envie de fourrer son pénis. Pour lui seul les femmes dont il désir visiter le vagin sont de vrai femmes.
Sur ces critère de bitards je ne suis pas une "vrai femme" mais ca ne se voie pas tout de suite alors certains hommes cis hétéro essayent encore de me renvoyé à ma condition de vagin fécondable ambulant. Mais je suis stérile, lesbienne, féministe radicale séparatistes, et misandre ce qui fait de moi une sorcière castratrice et une mégère mal baisé et ils ont vite fait de me le faire savoir lorsqu'ils se rendent compte qu'ils vont pas pouvoir me pilonner le col de l’utérus.
Si je me revendique femme c'est par militantisme féministe et solidarité avec les individues opprimées pour leur sexe et/ou leur genre (sororité) et parce que même si on me dit que je suis une fausse femme, je suis tout de même discriminée en tant que femme (car les filles, les trans, les vieilles, les goudous... sont bel et bien discriminées). Je ne suis pas une "La Fâme", mais je ne suis pas un homme, et même si je me pense plus asexuée qu'autre chose je sais que la société me condamne à la féminité que je le veuille ou non. Ce qui fait de moi une femme c'est mon expérience de victime de discriminations de genre, si il n'y avait pas le sexisme être une femme n'aurais aucune signification à mes yeux.
*attention je ne dit pas que les femmes trans ne sont pas des femmes. Je dit que selon les critères hétéro-patriarcaux elles ne le sont pas. Mais par exemple le critère militant qui me permet de me revendiquer femme est aussi valable pour que les femmes trans soient aussi femmes qu'elles le désirent. Par contre tout le monde ne peut pas se revendiquer femme, je pense en particulier aux hommes cis-hétéros qui osent dire qu'ils "assument leur part de féminité", généralement lorsqu'ils ont fait la vaisselle ou versé quelques larmichettes lors du visionnage d'une comédie romantique. Ceux là ont toujours amèrement regretté d'avoir dit une telle biterie en ma présence.
Edit : cette idée de la notion de féminité ne m'est pas venue toute seule à l'esprit, en dehors du fait que beaucoup de personnes m'ont dit que je n'étais pas une vrai femme, ce qui m'a permis de découvrir qu'il y a d'autres critères que la possession d'un vagin pour être une femme. En fait c'est par Monique Wittig que j'ai mieux compris cette notion :
http://1libertaire.free.fr/MWittig01.htmlElle rappelle combien, en 1978, la phrase de Monique Wittig "les lesbiennes ne sont pas des femmes" a scandalisé les féministes, même les plus radicales. Turcotte souligne en effet que toutes les luttes féministes s’étaient établies du "point de vue des femmes". Les féministes ont en effet lutté contre le patriarcat en tant que système fondé sur la domination des femmes par les hommes mais jamais elles n’avaient interrogé les classes "hommes" et "femmes". C’est ainsi que les lesbiennes prennent tout leur sens puisque si les catégories hommes et femmes ne peuvent exister l’une sans l’autre, les lesbiennes n’existent que par et pour les femmes. C’est ainsi que Wittig remet en cause l’hétérosexualité que n’avait jamais contesté les féministes.
Les lesbiennes séparatistes avaient déjà interrogé l’hétérosexualité en la critiquant en tant qu’institution politique. Mais elles s’étaient plutôt tournés vers une vision essentialiste en développant des valeurs spécifiquement lesbiennes. Pour Wittig et Turcotte, il ne s’agit pas de créer une classe "lesbiennes"» qui serait du repli sur soi. Il s’agit plus d’utiliser leur position stratégique pour détruire le système hétérosexuel.
Rappelons que la pensée majeure de Wittig est de situer les lesbiennes dans un continuum de résistance propre aux diverses formes d’oppression. Les lesbiennes ont en effet une place spécifique à l’intérieur de la classe "femmes" et sont donc une faille dans le régime politique qu’est l’hétérosexualité. Wittig vise l’abolition du genre, du sexe mais pas leur transgression.
et pour l'expression "La fâme" elle viens d'ici : http://blog.entrailles.fr/category/feminisme/lafame-liberee/
- SuperBulleBleu⋅e
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Date d'inscription : 10/05/2016
Re: C'est quoi "être une femme" ?
16.05.16 18:55
Alors là ! je ne sais vraiment pas. Je sais que je suis une femme, je le sens et quand je m'imagine une vie en tant que garçon, ben je me rends compte que c'est impossible, si j'étais née "mâle", je serais trans, puisque je suis une fille, c'est juste comme ça, et je ne peux pas être bien dans ma peau autrement. Mais je ne saurais pas expliquer clairement pourquoi.
- UsagiAncien⋅ne
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Re: C'est quoi "être une femme" ?
16.05.16 19:58
SuperBulle a écrit:si j'étais née "mâle", je serais trans, puisque je suis une fille
Peut-être, ou peut-être pas.
Si tu étais née mâle, tu serais une personne différente car la totalité des tes interactions avec le monde et les gens auraient été radicalement différentes. Tes parents ne t'auraient pas éduquée de la même manière (même s'illes sont féministes), tu n'aurai pas reçu les mêmes jouets, les mêmes vêtements, les mêmes compliments, encouragements, etc.
Nous ne pouvons pas savoir comment nous aurions vécu d'avoir un autre corps puisque cela nous aurait mené à être des personnes différentes de ce que nous sommes aujourd'hui.
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Date d'inscription : 03/11/2012
Re: C'est quoi "être une femme" ?
16.05.16 20:31
Pour moi ce qui va definir le ressenti d'être une femme est vraiment lié à un conditionnement, une construction sociale. On se sent femme à la rigueur parce qu'on nous désigne comme telle et nous considère ainsi, qu'il y a certaines attentes de comportements spécifiquement féminin (de soumission) auquels on souscrit ou pas. En fonction de la soumission à cette injonction on est plus ou moins femme. Et c'est définit dans une polarité en fonction (et en faveur) des hommes. En soi, être femme ne signifit rien pour moi ou alors se rattache à une vision essentialiste à laquelle je n'adhère pas.
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