- InvitéInvité
Je copie ici mon dernier statut FB en date, qui fait écho à un article que j'ai partagé, article disponible ici. Je le partage avec vous car les violences familiales sont directement liées au patriarcat, et parce que je trouve terrible qu'on puisse rendre légitime une telle violence sur des personnes plus petites et dépendantes pour se loger, se nourrir, pour grandir et ayant besoin d'amour et de respect. De bienveillance.
Comme je l'ai précisé sur mon FB, mon témoignage est libre de diffusion, étant donné qu'il ne comporte pas de prénoms de personnes mineures notamment.
C'est la première fois que j'en parle "publiquement" (sur FB et dans la partie publique ce de forum), je n'ai pas peur qu'on me fasses des reproches, qu'on m'accuse de mentir, de vouloir attirer l’attention, j'espère simplement qu'il sera lu. Je n'attends pas forcément de compassion, ni que vous soyez convaincu-e-s de la véracité des faits. J'attends plutôt que cela change. Pour les autres enfant-e-s, pour les générations futures.
Avertissement : Le texte qui suit contient des détails de violences intrafamiliales, je n'utilise pas la balise spoiler pour tout le texte, je mettrai cependant des balises dans les passages qui sont susceptibles de heurter des personnes qui le liront. Si vous lisez quelque chose qui vous choque, je modifierai les balises dès que possible.
Si vous êtes du genre à dire "Une gifle n'a jamais tué personne, mes parents m'en ont donné et ça m'a éduqué-e", ce qui suit s'adresse particulièrement à vous et sans jugement.
Si vous avez été victime, si vous êtes toujours victimes de violences, y compris éducatives, le texte suivant comporte des détails de violences sur enfants.
Vous ne trahirez jamais vos parent-e-s en les jugeant, en étant en colère contre les violences qu'iels pourraient avoir utilisées contre vous. Vous avez le droit de critiquer leur façon d'éduquer et les aimer. En fait, vous leur rendriez service, ainsi qu'à vous-mêmes. Mais comme on qu'une vie, c'est toujours à la sienne qu'il faut penser en premier.
Si vous êtes parent-e, et que vous avez déjà giflé ou plus votre/vos enfant-e-s, je ne vous juge pas personnellement non plus. Je juge la violence encouragée et impunie envers les enfants. Je sais que la violence est quelque chose qui se transmet, si vous êtes violent-e dans la vie, c'est parce qu'il y a de grandes chances que vous ayez subi vous-mêmes des violences.
Pour mémoire : "une" gifle publique, c'est peut-être une sur cent en privé. Ne vous dites pas "une gifle c'est pas si grave", demandez-vous plutôt combien de gifles en privé pour une que vous verrez en public, pour une que vous donnerez en public ? Je ne juge pas les parents qui usent de violences éducatives, car je sais que vous en aurez sans doute subi vous aussi, ça ou d'autres formes de violence. Je juge les miens, dans leur rôle de parent uniquement. J'en ai le droit, car j'en ai saigné (au sens littéral).
Récemment, j'ai fêté les 80 ans de ma grand-mère dans un resto (où je n'ai pas pu manger végétalien en passant...), puis une personne de ma famille que j'aime beaucoup m'a dit avec une sorte de naïveté qui m'a brisé le cœur : "Mais non, ça se verrait si des parents maltraitaient leurs enfants".
A la même table, il y avait ma mère, qui mangeait tranquillement, souriante. Ma mère qui m'a maltraitée pendant 10 ans (et mise à la porte quand j'étais étudiante alors que je logeais chez elle en week-end et vacances car c'était près de mon job étudiant). Coups, blessures, violences psychologiques, menace de mort, manipulation, diffamation, interdiction de me défendre, de dire non. Pendant 10 ans, mais elle n'était pas la seule sur ce coup, si on ajoute les autres, ça a duré environ 20 ans. Pour l'info, elle a aussi subi des violences, sa vie n'est pas rose, mais sincèrement, c'est une excuse pour ce qu'elle m'a fait.
Une personne qui a subi des violences encourt plus de risques d'en subir à nouveau. C'est un peu comme une fracture, l'os se ressoude mais il reste une faiblesse, une cicatrice visible à la radio. Dans le cas de violences intrafamiliales, scolaires, sexuelles ect..., les rayons X, ce sont les yeux de tes futur-e-s bourreaux. Presque aussi efficace que les chiens qui sont éduqués pour repérer les drogues et les explosifs. Pendant ce temps, tu te débats, tu te demandes pourquoi malgré tes efforts, tu tombes toujours sur quelqu'un-e qui va encore te piétiner. Tu te dis que c'est pas possible, qu'il doit y a voir un truc chez toi, mais quoi ? Évidemment, on te dit que c'est n'importe quoi, que c'est de ta faute, que c'est toi qui te laisses approcher par les "mauvaises" personnes. Que si tu fais les choses correctement, tu ne courras plus de danger. Dire ça à une personne à qui on a jamais appris à dire non, jamais appris à se défendre, à s'aimer, c'est comme prendre un couteau pour remuer profondément dans la plaie.
Dites-vous que lorsqu'on a subi plusieurs formes de violences, c'est encore pire, et quand on prend conscience que nos cicatrices sont repérables par autrui, là commence une vie d'angoisse et de terreur permanente. J'ignore si c'est de la paranoïa, mais c'est légitime. Oui c'est légitime de se sentir en danger quand vos propres parents ont été violents envers vous. Car vous êtes censé-e bénéficier de leur protection, de leur amour, de leurs conseils pour avancer dans la vie. Quand vous n'avez jamais rien eu de tout cela, vous être exposé-e à des violences, complètement perdu-e. Et la probabilité de croiser des personnes saines est moindre tout simplement. Parfois ces personnes ont des traumas très lourds à porter, elles sont pleines de bonnes volontés mais ne pourront vous aider.
Je sais pas si vous avez remarqué, mais les victimes sont toujours coupables : viols, coups et blessures, vol. Les questions varient mais le principe est le même. Tu dois bien fait quelque chose qui l'a énervé-e/attiré-e, non ? Ta jupe, ton portable, tu lui as répondu peut-être. On blâme les victimes et pendant ce temps les coupables courent toujours. La preuve : mes parents ont toujours leurs droits parentaux, ce qui est tout bonnement scandaleux.
Lecteur-ice, vois-tu la phrase en rose sur l'aperçu de l'article ? C'est moi. C'est moi depuis mes 5 ans environ, l'âge auquel ma mère a commencé à utiliser des coups, des insultes et la terreur sur la gamine inoffensive que j'étais. J'ai 27 ans et demi, et je n'ai pas encore réussi à me remettre de ces violences. Et du déni, du silence. Je sais pas ce qui est le plus douloureux : les coups ou le fait de savoir qu'on ne peut pas en parler, soit parce qu'on ne sera pas pris au sérieux, voire accusé-e de mentir pour être méchant-e envers sa famille soit parce que malgré les faits expliqués, personne ne viendra à ton secours. La parole des parents est sacrée : si tu es mort-e à leur yeux, alors tu n'existes plus.
II paraît qu'une gifle ça ne tue pas, ça apprend la vie et ça éduque c'est même nécessaire sinon tu finiras délinquant-e et ptèt que tu frapperas même tes parents (qui ont ce droit sur toi). J'ai envie de dire "Mais merde, faut-il que je sois reconnaissante envers ma mère parce qu'elle ne m'a pas tuée ?". En fait si, ça tue, deux enfant-e-s par jours en France. D'ailleurs quand j'étais petite, enfermée dans le noir pendant un temps indéterminé, je me demandais quand ma mère finirait par me tuer, une gifle de trop qui me ferait tomber sur un coin de meuble, ou même juste si elle me frapperait jusqu'à la mort. Quand on 5 ou 6 ans, c'est juste terrifiant. En fait, c'est pas du tout normal de se demander ça à cet âge-là, même à 8 ans, même à 11 ans.
La violence éducative, ça n'apprend qu'une chose : que tu es de la merde, que c'est normal d'être frappé-e sans raison
Mes parents ont toujours leurs droits parentaux comme je le disais plus haut, je crois que c'est l'injustice la plus profonde de ce pays âgiste qui tue des enfants et traite les vieux comme des gosses. Tu n'es rien, on consent à te considérer comme adulte quand tu fais des gosses à ton tour, pour bien les maltraiter histoire que le système reste rodé. En attendant, les parents violents conservent leurs droits, car la famille c'est sacré et si tu es placé-e ailleurs (ce que je n'ai jamais connu personnellement), tu peux tomber dans un foyer ou une famille d’accueil où tu subiras peut-être des coups, des insultes, des violences sexuelles. Des familles d’accueil à qui on interdit de s'attacher aux gosses.
Les enfant-e-s sont des objets, qu'on peut balloter d'un endroit à un autre, qu'on peut mettre en internat si on en veut plus (ou parce que le nouveau conjoint ne veut pas voir les gosses du 1er mariage...), qu'on peut frapper, insulter, menacer de mort,
De toute façon, s'il leur vient l'idée de parler, qui les croira ? Surtout quand on connait les parents, qu'on est de la famille. C'est comme imaginer d'avoir un fils violeur, on préfère ne pas y penser je suppose (pourtant tous les violeurs sont les fils de quelqu'un-e...), c'est plus simple de dire que c'est la faute de la victime.
Cette grosse tartine là, c'est pas la copie d'un témoignage que j'ai trouvé sur Internet. C'est mon histoire, mon histoire ! Avec de rares allusions à ma fratrie, mais pas de noms en ce qui les concerne, par respect de leur anonymat.
Oui j'ai eu des comportements violents, de ma colère et de ma souffrance, refoulées pendant des années. Oui je l'assume et oui c'est une des raisons qui font que je ne veux pas d'enfant-e-s : par peur de leur faire subir ce que j'ai subi moi-même. Oui cette seule raison est légitime, surtout quand on a mon vécu. Non, on ne peut jamais être certain-e de ne pas frapper ses enfants, même avec toute la volonté du monde. Quand on vit dans un monde violent, nous risquons de l'être aussi.
Voila : mes parents ont usé de maltraitance envers moi pendant des années, même quand j'étais majeure. Et ils ne seront jamais puni-e-s pour cela. La punition c'est moi qui en hérite : La haine de moi-même et l'impossibilité de vivre correctement.
Contrairement à quand j'étais gosse, puis ado, puis majeure, je n'ai plus honte de la violence de mes parents. Je peux en parler, je connais des personnes qui me croient, j'en connais qui ont subi aussi.
Merci à X pour avoir partagé cet article. Merci à toutes les personnes qui luttent pour le respect de toutes et tous.
Un enfant respecté devient un adulte respectueux.
On ne nait pas "enfant-roi/reine", on le devient.
C'est un topic où vous le vécu et les débats ont leur place, en ce qui me concerne, j'espère ne pas y trouver d'arguments pro-violences éducatives. Même si je sais que ce n'est pas évident de sortir d'un tel système de "penser".
Comme je l'ai précisé sur mon FB, mon témoignage est libre de diffusion, étant donné qu'il ne comporte pas de prénoms de personnes mineures notamment.
C'est la première fois que j'en parle "publiquement" (sur FB et dans la partie publique ce de forum), je n'ai pas peur qu'on me fasses des reproches, qu'on m'accuse de mentir, de vouloir attirer l’attention, j'espère simplement qu'il sera lu. Je n'attends pas forcément de compassion, ni que vous soyez convaincu-e-s de la véracité des faits. J'attends plutôt que cela change. Pour les autres enfant-e-s, pour les générations futures.
Avertissement : Le texte qui suit contient des détails de violences intrafamiliales, je n'utilise pas la balise spoiler pour tout le texte, je mettrai cependant des balises dans les passages qui sont susceptibles de heurter des personnes qui le liront. Si vous lisez quelque chose qui vous choque, je modifierai les balises dès que possible.
Si vous êtes du genre à dire "Une gifle n'a jamais tué personne, mes parents m'en ont donné et ça m'a éduqué-e", ce qui suit s'adresse particulièrement à vous et sans jugement.
Si vous avez été victime, si vous êtes toujours victimes de violences, y compris éducatives, le texte suivant comporte des détails de violences sur enfants.
Vous ne trahirez jamais vos parent-e-s en les jugeant, en étant en colère contre les violences qu'iels pourraient avoir utilisées contre vous. Vous avez le droit de critiquer leur façon d'éduquer et les aimer. En fait, vous leur rendriez service, ainsi qu'à vous-mêmes. Mais comme on qu'une vie, c'est toujours à la sienne qu'il faut penser en premier.
Si vous êtes parent-e, et que vous avez déjà giflé ou plus votre/vos enfant-e-s, je ne vous juge pas personnellement non plus. Je juge la violence encouragée et impunie envers les enfants. Je sais que la violence est quelque chose qui se transmet, si vous êtes violent-e dans la vie, c'est parce qu'il y a de grandes chances que vous ayez subi vous-mêmes des violences.
Pour mémoire : "une" gifle publique, c'est peut-être une sur cent en privé. Ne vous dites pas "une gifle c'est pas si grave", demandez-vous plutôt combien de gifles en privé pour une que vous verrez en public, pour une que vous donnerez en public ? Je ne juge pas les parents qui usent de violences éducatives, car je sais que vous en aurez sans doute subi vous aussi, ça ou d'autres formes de violence. Je juge les miens, dans leur rôle de parent uniquement. J'en ai le droit, car j'en ai saigné (au sens littéral).
Récemment, j'ai fêté les 80 ans de ma grand-mère dans un resto (où je n'ai pas pu manger végétalien en passant...), puis une personne de ma famille que j'aime beaucoup m'a dit avec une sorte de naïveté qui m'a brisé le cœur : "Mais non, ça se verrait si des parents maltraitaient leurs enfants".
A la même table, il y avait ma mère, qui mangeait tranquillement, souriante. Ma mère qui m'a maltraitée pendant 10 ans (et mise à la porte quand j'étais étudiante alors que je logeais chez elle en week-end et vacances car c'était près de mon job étudiant). Coups, blessures, violences psychologiques, menace de mort, manipulation, diffamation, interdiction de me défendre, de dire non. Pendant 10 ans, mais elle n'était pas la seule sur ce coup, si on ajoute les autres, ça a duré environ 20 ans. Pour l'info, elle a aussi subi des violences, sa vie n'est pas rose, mais sincèrement, c'est une excuse pour ce qu'elle m'a fait.
Une personne qui a subi des violences encourt plus de risques d'en subir à nouveau. C'est un peu comme une fracture, l'os se ressoude mais il reste une faiblesse, une cicatrice visible à la radio. Dans le cas de violences intrafamiliales, scolaires, sexuelles ect..., les rayons X, ce sont les yeux de tes futur-e-s bourreaux. Presque aussi efficace que les chiens qui sont éduqués pour repérer les drogues et les explosifs. Pendant ce temps, tu te débats, tu te demandes pourquoi malgré tes efforts, tu tombes toujours sur quelqu'un-e qui va encore te piétiner. Tu te dis que c'est pas possible, qu'il doit y a voir un truc chez toi, mais quoi ? Évidemment, on te dit que c'est n'importe quoi, que c'est de ta faute, que c'est toi qui te laisses approcher par les "mauvaises" personnes. Que si tu fais les choses correctement, tu ne courras plus de danger. Dire ça à une personne à qui on a jamais appris à dire non, jamais appris à se défendre, à s'aimer, c'est comme prendre un couteau pour remuer profondément dans la plaie.
Dites-vous que lorsqu'on a subi plusieurs formes de violences, c'est encore pire, et quand on prend conscience que nos cicatrices sont repérables par autrui, là commence une vie d'angoisse et de terreur permanente. J'ignore si c'est de la paranoïa, mais c'est légitime. Oui c'est légitime de se sentir en danger quand vos propres parents ont été violents envers vous. Car vous êtes censé-e bénéficier de leur protection, de leur amour, de leurs conseils pour avancer dans la vie. Quand vous n'avez jamais rien eu de tout cela, vous être exposé-e à des violences, complètement perdu-e. Et la probabilité de croiser des personnes saines est moindre tout simplement. Parfois ces personnes ont des traumas très lourds à porter, elles sont pleines de bonnes volontés mais ne pourront vous aider.
Je sais pas si vous avez remarqué, mais les victimes sont toujours coupables : viols, coups et blessures, vol. Les questions varient mais le principe est le même. Tu dois bien fait quelque chose qui l'a énervé-e/attiré-e, non ? Ta jupe, ton portable, tu lui as répondu peut-être. On blâme les victimes et pendant ce temps les coupables courent toujours. La preuve : mes parents ont toujours leurs droits parentaux, ce qui est tout bonnement scandaleux.
Lecteur-ice, vois-tu la phrase en rose sur l'aperçu de l'article ? C'est moi. C'est moi depuis mes 5 ans environ, l'âge auquel ma mère a commencé à utiliser des coups, des insultes et la terreur sur la gamine inoffensive que j'étais. J'ai 27 ans et demi, et je n'ai pas encore réussi à me remettre de ces violences. Et du déni, du silence. Je sais pas ce qui est le plus douloureux : les coups ou le fait de savoir qu'on ne peut pas en parler, soit parce qu'on ne sera pas pris au sérieux, voire accusé-e de mentir pour être méchant-e envers sa famille soit parce que malgré les faits expliqués, personne ne viendra à ton secours. La parole des parents est sacrée : si tu es mort-e à leur yeux, alors tu n'existes plus.
II paraît qu'une gifle ça ne tue pas, ça apprend la vie et ça éduque c'est même nécessaire sinon tu finiras délinquant-e et ptèt que tu frapperas même tes parents (qui ont ce droit sur toi). J'ai envie de dire "Mais merde, faut-il que je sois reconnaissante envers ma mère parce qu'elle ne m'a pas tuée ?". En fait si, ça tue, deux enfant-e-s par jours en France. D'ailleurs quand j'étais petite, enfermée dans le noir pendant un temps indéterminé, je me demandais quand ma mère finirait par me tuer, une gifle de trop qui me ferait tomber sur un coin de meuble, ou même juste si elle me frapperait jusqu'à la mort. Quand on 5 ou 6 ans, c'est juste terrifiant. En fait, c'est pas du tout normal de se demander ça à cet âge-là, même à 8 ans, même à 11 ans.
La violence éducative, ça n'apprend qu'une chose : que tu es de la merde, que c'est normal d'être frappé-e sans raison
- explicite:
- (genre ta mère passe derrière toi, et paf une gifle dans la tronche, comme ça, gratuitement, ou te casse une assiette sur la tête).
- explicite:
- et de colère, te gifle le visage par derrière, à table, pendant que tu manges (vous devriez faire ça à vos gosses, c'est parfait pour leur filer des tocs alimentaires !) et puis t'enferme dans les wc (tout petits, parfait pour la claustrophobie by the way, surtout si tu en souffres déjà...) sans te dire pour combien de temps.
- explicite:
- Tu tombes, tu te cognes ? Paf on t'engueule, on t'insulte de débile, de conne. Tu t'es fait mal en plus ? C'est bien fait pour toi. Tu pleures à cause d'une gifle ? "Pleure tu pisseras moins cette nuit !". Tu pleures ? Paf, une claque comme t pleureras pour quelque chose !
Mes parents ont toujours leurs droits parentaux comme je le disais plus haut, je crois que c'est l'injustice la plus profonde de ce pays âgiste qui tue des enfants et traite les vieux comme des gosses. Tu n'es rien, on consent à te considérer comme adulte quand tu fais des gosses à ton tour, pour bien les maltraiter histoire que le système reste rodé. En attendant, les parents violents conservent leurs droits, car la famille c'est sacré et si tu es placé-e ailleurs (ce que je n'ai jamais connu personnellement), tu peux tomber dans un foyer ou une famille d’accueil où tu subiras peut-être des coups, des insultes, des violences sexuelles. Des familles d’accueil à qui on interdit de s'attacher aux gosses.
Les enfant-e-s sont des objets, qu'on peut balloter d'un endroit à un autre, qu'on peut mettre en internat si on en veut plus (ou parce que le nouveau conjoint ne veut pas voir les gosses du 1er mariage...), qu'on peut frapper, insulter, menacer de mort,
- explicite:
- secouer à 5 cm au dessus du sol, par les cheveux, leur coller le fer à repasser bouillant sur la main, les mettre dehors en pleine nuit, leur faire faire la vaisselle en primaire à 22h. On peut les fouetter avec des colliers pour chien en métal, on peut les frapper sur le dos de la main à sang avec un couteau à beurre et les renvoyer à l'école ensuite. On peut les faire passer pour des monstres au yeux de tous histoire d'avoir un alibi en béton, la diffamation c'est comme le plastique : c'est fantastique ! On peut accuser de briser la famille, les couples, on peut même leur raconter nos exploits sexuels. On peut les enfermer dans le noir pendant des heures, on peut s'asseoir sur le bord de leur lit, lire la terreur dans leurs yeux, voir le tremblement de leur petit corps, en sourire et les pincer très fort, pour les voir pleurer, les imaginer se demander "Pourquoi ? Je n'ai même pas fait de bêtise, alors pourquoi ?". On peut jouer au fantôme pour les terrifier. On peut enlever toutes les couvertures, ouvrir la fenêtre et les volets, en pleine nuit et retourner se coucher tranquillement.
De toute façon, s'il leur vient l'idée de parler, qui les croira ? Surtout quand on connait les parents, qu'on est de la famille. C'est comme imaginer d'avoir un fils violeur, on préfère ne pas y penser je suppose (pourtant tous les violeurs sont les fils de quelqu'un-e...), c'est plus simple de dire que c'est la faute de la victime.
Cette grosse tartine là, c'est pas la copie d'un témoignage que j'ai trouvé sur Internet. C'est mon histoire, mon histoire ! Avec de rares allusions à ma fratrie, mais pas de noms en ce qui les concerne, par respect de leur anonymat.
Oui j'ai eu des comportements violents, de ma colère et de ma souffrance, refoulées pendant des années. Oui je l'assume et oui c'est une des raisons qui font que je ne veux pas d'enfant-e-s : par peur de leur faire subir ce que j'ai subi moi-même. Oui cette seule raison est légitime, surtout quand on a mon vécu. Non, on ne peut jamais être certain-e de ne pas frapper ses enfants, même avec toute la volonté du monde. Quand on vit dans un monde violent, nous risquons de l'être aussi.
Voila : mes parents ont usé de maltraitance envers moi pendant des années, même quand j'étais majeure. Et ils ne seront jamais puni-e-s pour cela. La punition c'est moi qui en hérite : La haine de moi-même et l'impossibilité de vivre correctement.
Contrairement à quand j'étais gosse, puis ado, puis majeure, je n'ai plus honte de la violence de mes parents. Je peux en parler, je connais des personnes qui me croient, j'en connais qui ont subi aussi.
Merci à X pour avoir partagé cet article. Merci à toutes les personnes qui luttent pour le respect de toutes et tous.
Un enfant respecté devient un adulte respectueux.
On ne nait pas "enfant-roi/reine", on le devient.
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C'est un topic où vous le vécu et les débats ont leur place, en ce qui me concerne, j'espère ne pas y trouver d'arguments pro-violences éducatives. Même si je sais que ce n'est pas évident de sortir d'un tel système de "penser".
- Ofelia H—
- Messages : 233
Date d'inscription : 03/03/2014
Oh Drärk je te fait plein de calins
Je suis désolée, je ne sais pas quoi te dires, à part que c'est vraiment horrible ce que tu as vécu.
Je suis désolée, je ne sais pas quoi te dires, à part que c'est vraiment horrible ce que tu as vécu.
- 1977Ancien⋅ne
- Messages : 1411
Date d'inscription : 03/11/2012
Drärk, ton témoignage est bouleversant et les faits que tu évoques en exemple me révoltent, il n'y a pas de mots assez fort pour décrire mon indignation. Et en même temps il y a de l'espoir quand je vois ta force à dénoncer et à passer aux rayons x les violences relayées sur le forum
- InvitéInvité
Je viens de lire un argument réac sur fb, comme quoi ça sert à rien de mettre des TW sur les groupes en cas de lien risquant de choquer. Parce que les jeunes aiment cliquer sur des trucs qui leur font peur apparemment, donc c'est bien pour leur tronche je suppose. A croire que ce sont les "jeunes" qui achètent les télé
Non mais j'vous jure...
Merci à vous deux pour votre retour, si je peux en parler c'est que ça va mieux, j'espère que ça changera, comme pour d'autres formes d'oppressions.
Non mais j'vous jure...
Merci à vous deux pour votre retour, si je peux en parler c'est que ça va mieux, j'espère que ça changera, comme pour d'autres formes d'oppressions.
- BreizhmelBleu⋅e
- Messages : 106
Date d'inscription : 30/08/2012
Ce que tu as vécu c'est de la maltraitance. Ce n'est pas quelques fessées quand tu étais enfant, ou quelques gifles quand tu étais ado.
- InvitéInvité
Je suis anti-âgiste et contre les châtiments corporels, comme les hommes refusent d'être pénétrés mais violent impunément femmes et enfants, les adultes refusent de subir des châtiments corporels mais les font subir aux enfants car ces derniers sont considéré-e-s comme "naturellement" faibles. C'est donc la preuve qu'il y a un déséquilibre, et que ce déséquilibre doit être dénoncé et que ça doit changer.
Aux personnes qui disent qu'une gifle c'est pas grave, j'ai parfois envie de leur en coller une, juste pour voir sur leur visage le choc, l'incompréhension et la colère, sentiments légitimes. Qu'est-ce qui donne le droit aux adultes de faire subir ça à des gosses ? La société tout simplement.
Quand on veut tuer son chien on l’accuse d'avoir la rage, quand on veut violer une femme, on l'accuse de l'avoir cherché, bah c'est pareil pour enfants. Tant qu'iels n'auront pas le droit de coller une droite à leurs parent-e-s en guise de juste retour des choses, je considèrerais que cette société est toxique envers tous les enfants. De fait, je pense que si les gosses avaient le pouvoir de rendre chaque coup et chaque insulte/menace/violences psy, ça en calmerait plus d'un-e chez les adultes.
Et puis on peut très bien pousser des gosses à la tentative suicide sans jamais les frapper ou en leur donnant "quelques gifles" (une personne de ma famille été dans ce cas, j'ai eu des envies de suicide de la part d'une personne qui a dû me coller 2 baffes dans ma vie).
Aucune femme ne mérite aucune violence, aucun enfant ne mérite aucune violence. Et plus personne ne me fera admettre le contraire. Plus jamais.
Je crois que tu ne rends pas compte à quel point ton commentaire est d'une violence inouïe en fait. Tu parles de ces violences graves, qui brisent l'intégrité de personnes ayant des droits civiques comme "quelques fessées" ou "quelques gifles". Comme si c'était pas "si" grave que ça. Il n'y a pas "quelques gifles", pas plus qu'il n'y a "quelques viols". Les châtiments corporels sont l'armes des adultes envers les enfants, le viol est l'arme des hommes envers les femmes.
Si je me permets de faire le parallèle avec le féminisme c'est parce que les violences faites aux enfants existent car les hommes ont décrété que les enfants ne sont pas des personnes, comme ils l'ont fait pour les femmes. De surcroit les enfants naissent du ventre des femmes, iels sont considéré-e-s comme faibles, surtout qu'ils dépendent des mères (référence à l'allaitement ici). Les seuls enfants qui peuvent devenir des personnes, sont les garçons, car de sexe masculin, c'est pour ça qu'on les sépare de leurs mère, pour les viriliser.
L'anti-âgisme, ce n'est pas juste dire "c'est pas bien de frapper les enfants", c'est aussi analyser pourquoi ces violences âgistes systémiques sont considérées comme normales, c'est comprendre pourquoi on a eu besoin de construire des mythes sur des enfants devenant délinquants quand on ne les frappe pas "assez". C'est comprendre pourquoi des gentes pensent que les enfants sont naturellement violents et cruels, alors qu'ils sont juste le reflet de notre société.
En fait, les hommes frappent et violent les femmes car ils sont lâches et ont peur de la liberté de ces dernières. Les adultes frappent les enfants car iels ont cette même peur, iels savent que les enfant grandissent, deviennent fort-e-s, alors nous les matons, nous les brisons afin de nous assurer d'aucune rébellions dans le futur. C'est même symptomatique du patriarcat finalement : des hommes puissants qui dominent mais qui ont une trouille finie de leurs congénères, à tel point qu'ils inventent des faiblesses "naturelles" pour légitimer leur violence et leur terreur.
Aux personnes qui disent qu'une gifle c'est pas grave, j'ai parfois envie de leur en coller une, juste pour voir sur leur visage le choc, l'incompréhension et la colère, sentiments légitimes. Qu'est-ce qui donne le droit aux adultes de faire subir ça à des gosses ? La société tout simplement.
Quand on veut tuer son chien on l’accuse d'avoir la rage, quand on veut violer une femme, on l'accuse de l'avoir cherché, bah c'est pareil pour enfants. Tant qu'iels n'auront pas le droit de coller une droite à leurs parent-e-s en guise de juste retour des choses, je considèrerais que cette société est toxique envers tous les enfants. De fait, je pense que si les gosses avaient le pouvoir de rendre chaque coup et chaque insulte/menace/violences psy, ça en calmerait plus d'un-e chez les adultes.
Et puis on peut très bien pousser des gosses à la tentative suicide sans jamais les frapper ou en leur donnant "quelques gifles" (une personne de ma famille été dans ce cas, j'ai eu des envies de suicide de la part d'une personne qui a dû me coller 2 baffes dans ma vie).
Aucune femme ne mérite aucune violence, aucun enfant ne mérite aucune violence. Et plus personne ne me fera admettre le contraire. Plus jamais.
Je crois que tu ne rends pas compte à quel point ton commentaire est d'une violence inouïe en fait. Tu parles de ces violences graves, qui brisent l'intégrité de personnes ayant des droits civiques comme "quelques fessées" ou "quelques gifles". Comme si c'était pas "si" grave que ça. Il n'y a pas "quelques gifles", pas plus qu'il n'y a "quelques viols". Les châtiments corporels sont l'armes des adultes envers les enfants, le viol est l'arme des hommes envers les femmes.
Si je me permets de faire le parallèle avec le féminisme c'est parce que les violences faites aux enfants existent car les hommes ont décrété que les enfants ne sont pas des personnes, comme ils l'ont fait pour les femmes. De surcroit les enfants naissent du ventre des femmes, iels sont considéré-e-s comme faibles, surtout qu'ils dépendent des mères (référence à l'allaitement ici). Les seuls enfants qui peuvent devenir des personnes, sont les garçons, car de sexe masculin, c'est pour ça qu'on les sépare de leurs mère, pour les viriliser.
L'anti-âgisme, ce n'est pas juste dire "c'est pas bien de frapper les enfants", c'est aussi analyser pourquoi ces violences âgistes systémiques sont considérées comme normales, c'est comprendre pourquoi on a eu besoin de construire des mythes sur des enfants devenant délinquants quand on ne les frappe pas "assez". C'est comprendre pourquoi des gentes pensent que les enfants sont naturellement violents et cruels, alors qu'ils sont juste le reflet de notre société.
En fait, les hommes frappent et violent les femmes car ils sont lâches et ont peur de la liberté de ces dernières. Les adultes frappent les enfants car iels ont cette même peur, iels savent que les enfant grandissent, deviennent fort-e-s, alors nous les matons, nous les brisons afin de nous assurer d'aucune rébellions dans le futur. C'est même symptomatique du patriarcat finalement : des hommes puissants qui dominent mais qui ont une trouille finie de leurs congénères, à tel point qu'ils inventent des faiblesses "naturelles" pour légitimer leur violence et leur terreur.
- NadiraBleu⋅e
- Messages : 28
Date d'inscription : 22/10/2014
Ton témoignage m´a beaucoup touchée, Drärk.
Moi aussi, j´ai partagé sur mon mur FB le débat sur la loi et la pétition contre les violences corporelles envers les enfants, et j´ai signé la pétition.
Ces violences sont unes des raisons pour laquelle d´ailleurs je ne veux pas me marier, et pas avoir d´enfants après ma fille. Je ne veux pas fonder de famille tant que ces violences seront encore légales. Je me dis: Pourquoi avoir un enfant si c´est pour le faire souffrir ?
En plus, j´ai des tendances à la dépression, je suis très sensible, certainement que cela a un rapport avec la facon dont j´ai été élevée. Je n´ai pas subi les mêmes choses que toi, Drärk, mais j´ai été élevée de facon autoritaire, dans la religion catholique, et une certaine interprétation de la religion justifiait qu´on fasse "marcher droit" les enfants, qu´on les culpabilise, qu´on les humilie. Les violences corporelles et aussi psychologiques étaient plutôt bien vues pour élever les enfants, dans ma famille. Je me suis sentie brimée pendant toute mon adolescence, du fait de mon sexe, et du fait que je sois la "fille aînée" (donc devant montrer l´exemple). J´ai été élevée d´une facon très culpabilisante. Je ne veux pas reproduire ce schéma, je préfère m´occuper de mes propres problèmes.
Tu dis dans ton témoignages Si les enfants avaient le droit de rendre chaque coup et chaque violence psychologique... Je ne peux que t´approuver.
Une fois, une amie de mes parents m´a récemment tellement poussée à bout sur mon rôle de fille aînée envers ma famille que j´ai pensé intérieurement que je haissais mes parents et leur rendrais bien chaque coup et chaque violence. Cela m´a effrayé.
Moi aussi, j´ai partagé sur mon mur FB le débat sur la loi et la pétition contre les violences corporelles envers les enfants, et j´ai signé la pétition.
Ces violences sont unes des raisons pour laquelle d´ailleurs je ne veux pas me marier, et pas avoir d´enfants après ma fille. Je ne veux pas fonder de famille tant que ces violences seront encore légales. Je me dis: Pourquoi avoir un enfant si c´est pour le faire souffrir ?
En plus, j´ai des tendances à la dépression, je suis très sensible, certainement que cela a un rapport avec la facon dont j´ai été élevée. Je n´ai pas subi les mêmes choses que toi, Drärk, mais j´ai été élevée de facon autoritaire, dans la religion catholique, et une certaine interprétation de la religion justifiait qu´on fasse "marcher droit" les enfants, qu´on les culpabilise, qu´on les humilie. Les violences corporelles et aussi psychologiques étaient plutôt bien vues pour élever les enfants, dans ma famille. Je me suis sentie brimée pendant toute mon adolescence, du fait de mon sexe, et du fait que je sois la "fille aînée" (donc devant montrer l´exemple). J´ai été élevée d´une facon très culpabilisante. Je ne veux pas reproduire ce schéma, je préfère m´occuper de mes propres problèmes.
Tu dis dans ton témoignages Si les enfants avaient le droit de rendre chaque coup et chaque violence psychologique... Je ne peux que t´approuver.
Une fois, une amie de mes parents m´a récemment tellement poussée à bout sur mon rôle de fille aînée envers ma famille que j´ai pensé intérieurement que je haissais mes parents et leur rendrais bien chaque coup et chaque violence. Cela m´a effrayé.
- InvitéInvité
J'ai lu ce que tu as écris, mais pas les TW (comme tu as pu le voir, je suis un peu en difficulté en ce moment niveau émotionnel donc j'évite de lire des choses qui peuvent déclencher une dissociation).
Mais je suis de tout cœur avec toi, je suis entièrement d'accord avec toi. Le truc c'est que on ne peut jamais savoir ce qu'il y a au sein d'une famille derrière une claque ou une fessée. Parfois ce sont des choses anodines (comme la claque que j'ai pu recevoir de ma mère, qui m'a mise en colère, m'a fait hurler de colère, hurler ma mère, on n'a pas avancé, on a même piétiné, campées chacune sur nos postions, et puis on s'est calmé, et finalement on a résolu notre conflit calmement), mais parfois c'est une manifestation de violence chronique (comme dans ton propre cas, que je connais un peu, sans avoir lu les TW).
Et on ne peut jamais savoir. Donc c'est mieux de barrer la route à ce genre de pratiques, surtout que concrètement, ça n'a jamais apporté de solutions réelles et durables. Un enfant qui fonctionne à la peur est une bombe à retardement aussi bien pour lui même, que pour son entourage.
Après il faut distinguer la violence extra-ordinaire qui peut se manifester parfois quand un parent est excédé, fatigué et n'en peut plus, ce qui en tant que parent m'est déjà arrivé (une claque derrière la tête, pas bien forte, mais que j'ai terriblement regrettée l'instant d'après), et qui peut arriver parce que personne n'est un parent parfait et infaillible, de la violence quotidienne et ordinaire qui fait partie intégrante de la conception de l'éducation (là on fait face non pas à une exception, mais à un problème systémique).
Les rares cas ou ma mère a fait preuve de violence en paroles ou en actes (de manière consciente et volontaire), c'était parce qu'elle était à bout nerveusement et physiquement (elle a dormi 3h par nuit pendant plus de 20 ans), et je sais que parfois ses mots ou ses gestes ont dépassés ce qu'elle voulait. Quand elle est allée trop loin, elle s'est excusée, et n'a que très rarement usé d'argument d'autorité, qui de toutes façons étaient sans aucun effet sur moi (je n'ai jamais toléré aucune autorité, ni aucune hiérarchie et ça depuis que j'ai 5 ans). " Je suis ta mère bla bla bla " --> " oui et ça fait quoi ? ça change rien du tout, ma mère ou quelqu'un d'autre ça serait pareil ".
Si je respecte profondément ma mère, ce n'est pas parce que c'est ma mère. C'est parce que c'est une personne qui m'aime, qui me respecte, et qui est sincère. Bien sur, le fait que je la connaisse depuis ma naissance joue un rôle, en terme de durée et de présence, mais si elle n'avait pas été là pour moi, ou si elle m'avait fait du mal, quand bien même elle aurait été ma mère, ça n'aurait rien changé à sa culpabilité.
Mais je suis de tout cœur avec toi, je suis entièrement d'accord avec toi. Le truc c'est que on ne peut jamais savoir ce qu'il y a au sein d'une famille derrière une claque ou une fessée. Parfois ce sont des choses anodines (comme la claque que j'ai pu recevoir de ma mère, qui m'a mise en colère, m'a fait hurler de colère, hurler ma mère, on n'a pas avancé, on a même piétiné, campées chacune sur nos postions, et puis on s'est calmé, et finalement on a résolu notre conflit calmement), mais parfois c'est une manifestation de violence chronique (comme dans ton propre cas, que je connais un peu, sans avoir lu les TW).
Et on ne peut jamais savoir. Donc c'est mieux de barrer la route à ce genre de pratiques, surtout que concrètement, ça n'a jamais apporté de solutions réelles et durables. Un enfant qui fonctionne à la peur est une bombe à retardement aussi bien pour lui même, que pour son entourage.
Après il faut distinguer la violence extra-ordinaire qui peut se manifester parfois quand un parent est excédé, fatigué et n'en peut plus, ce qui en tant que parent m'est déjà arrivé (une claque derrière la tête, pas bien forte, mais que j'ai terriblement regrettée l'instant d'après), et qui peut arriver parce que personne n'est un parent parfait et infaillible, de la violence quotidienne et ordinaire qui fait partie intégrante de la conception de l'éducation (là on fait face non pas à une exception, mais à un problème systémique).
Les rares cas ou ma mère a fait preuve de violence en paroles ou en actes (de manière consciente et volontaire), c'était parce qu'elle était à bout nerveusement et physiquement (elle a dormi 3h par nuit pendant plus de 20 ans), et je sais que parfois ses mots ou ses gestes ont dépassés ce qu'elle voulait. Quand elle est allée trop loin, elle s'est excusée, et n'a que très rarement usé d'argument d'autorité, qui de toutes façons étaient sans aucun effet sur moi (je n'ai jamais toléré aucune autorité, ni aucune hiérarchie et ça depuis que j'ai 5 ans). " Je suis ta mère bla bla bla " --> " oui et ça fait quoi ? ça change rien du tout, ma mère ou quelqu'un d'autre ça serait pareil ".
Si je respecte profondément ma mère, ce n'est pas parce que c'est ma mère. C'est parce que c'est une personne qui m'aime, qui me respecte, et qui est sincère. Bien sur, le fait que je la connaisse depuis ma naissance joue un rôle, en terme de durée et de présence, mais si elle n'avait pas été là pour moi, ou si elle m'avait fait du mal, quand bien même elle aurait été ma mère, ça n'aurait rien changé à sa culpabilité.
- InvitéInvité
Drärk
- InvitéInvité
Nurja : Merci
Shun : Je suis d'accord avec toi sur les violences qui ne sont pas chroniques. Tout simplement parce que personne n'est parfait-e, surtout que nous évoluons avec un héritage de violence systémique et polymorphe (j'ai pas d'autre mot me venant en tête là, j'espère que c'est compréhensible) qui date de plusieurs millénaires au minimum. S'en détacher demande forcément du temps, je sais qu'il y eu des actions en faveur des enfant-e-s déjà, l'école par exemple, laïque et aussi pour les filles, pas seulement pour les garçons.
C'est pas parce qu'on demande pardon à une jeune personne d'avoir un comportement violent envers elle, que le ciel va nous tomber sur la tête. Au contraire, c'est juste tellement le contraire. Cela permettrait de guérir de nos erreurs passées et d'apprendre à agir de manière non toxique. Le déni, c'est nier autrui mais aussi soi-même.
C'est le déni le plus du et la prise de consciente la plus terrifiante. Parce qu'on se rend compte, de nos actes, que nous avons blessé des gentes. C'est à travers ma réflexion anti-âgiste que j'ai compris que j'étais la seule à pouvoir me pardonner mes erreurs. Qu'attendre le pardon de personnes que j'ai blessées est injustes envers elles et vain pour moi. Que vouloir donner le pardon aux personnes qui m'ont fait du mal m'empêche de guérir, car je me sentais coupable de ne pas pouvoir leur pardonner. C'est à elleux que revient cette tâche, leur pardon. C'est pas mon problème. Entendre des excuses, des explications je veux bien, mais pardonner non. Notre société tourne autour de le devoir du pardon et de son impossibilité de l'obtenir sans faire davantage de mal ou de le donner sans se nier soi-même. Un monde de culpabilisation constante, histoire de bien nous tenir en laisse.
J'peux me planter sur ma réflexion du précédent paragraphe mais j'ai bien observé les gentes autour de moi, pendant des années et ça ressemble vraiment à ça.
Mais voila j'en ai marre de conforter les gentes dans leur violence parfois, surtout quand cela entretient un système qui tue tous les jours. J'aurais pu faire partie des "deux par jour", alors je ne veux plus caresser les adultes dans le sens du poil parce que ça les défrise qu'on remette en question leur certitudes. J'ai tout eu, mon éducation de fille qui me silencie, mais encore récemment l’infantilisation et la culpabilisation,une méthode âgiste, j'ai presque 28 ans. Pas que cela me donne le droit d'être supérieure aux jeunes personnes, mais ça prouve bien qu'on est pas vraiment adulte si on plait pas à son entourage.
Shun : Je suis d'accord avec toi sur les violences qui ne sont pas chroniques. Tout simplement parce que personne n'est parfait-e, surtout que nous évoluons avec un héritage de violence systémique et polymorphe (j'ai pas d'autre mot me venant en tête là, j'espère que c'est compréhensible) qui date de plusieurs millénaires au minimum. S'en détacher demande forcément du temps, je sais qu'il y eu des actions en faveur des enfant-e-s déjà, l'école par exemple, laïque et aussi pour les filles, pas seulement pour les garçons.
C'est pas parce qu'on demande pardon à une jeune personne d'avoir un comportement violent envers elle, que le ciel va nous tomber sur la tête. Au contraire, c'est juste tellement le contraire. Cela permettrait de guérir de nos erreurs passées et d'apprendre à agir de manière non toxique. Le déni, c'est nier autrui mais aussi soi-même.
C'est le déni le plus du et la prise de consciente la plus terrifiante. Parce qu'on se rend compte, de nos actes, que nous avons blessé des gentes. C'est à travers ma réflexion anti-âgiste que j'ai compris que j'étais la seule à pouvoir me pardonner mes erreurs. Qu'attendre le pardon de personnes que j'ai blessées est injustes envers elles et vain pour moi. Que vouloir donner le pardon aux personnes qui m'ont fait du mal m'empêche de guérir, car je me sentais coupable de ne pas pouvoir leur pardonner. C'est à elleux que revient cette tâche, leur pardon. C'est pas mon problème. Entendre des excuses, des explications je veux bien, mais pardonner non. Notre société tourne autour de le devoir du pardon et de son impossibilité de l'obtenir sans faire davantage de mal ou de le donner sans se nier soi-même. Un monde de culpabilisation constante, histoire de bien nous tenir en laisse.
J'peux me planter sur ma réflexion du précédent paragraphe mais j'ai bien observé les gentes autour de moi, pendant des années et ça ressemble vraiment à ça.
Mais voila j'en ai marre de conforter les gentes dans leur violence parfois, surtout quand cela entretient un système qui tue tous les jours. J'aurais pu faire partie des "deux par jour", alors je ne veux plus caresser les adultes dans le sens du poil parce que ça les défrise qu'on remette en question leur certitudes. J'ai tout eu, mon éducation de fille qui me silencie, mais encore récemment l’infantilisation et la culpabilisation,une méthode âgiste, j'ai presque 28 ans. Pas que cela me donne le droit d'être supérieure aux jeunes personnes, mais ça prouve bien qu'on est pas vraiment adulte si on plait pas à son entourage.
- InvitéInvité
Je partage ton idée au sujet du pardon. Moi aussi on m'a trop bassinée en me disant que je retrouverai la paix intérieur en pardonnant à mes agresseurs : et ben non, je suis absolument pas d'accord.
D'abord 1/ je n'en ai pas envie, et j'ai déjà assez mangé pour en plus me fader un truc que j'ai pas envie de faire.
Ensuite 2/ j'estime que c'est pas à moi d'aller faire un geste gentil pour mes pauvres petits agresseurs des fois qu'ils ressentiraient des remords à ce qu'ils ont fait (ce qui m'étonnerait fort au passage).
3/ il y a une différence entre ne pas vivre dans la haine et la poursuite de la vengeance (ce qui peut effectivement être destructeur), et accorder son pardon.
La paix intérieure, elle peut arriver déjà quand on commence à entrevoir la possibilité qu'on ne soit pas responsable de l'agression qu'on a subie. Et dans ce domaine, il faut déjà se battre contre tout un tas de préjugés sexiste, agiste etc ... qui font de la victime une responsable de son agression.
Ensuite, il faut travailler autour du traumatisme pour arriver à le digérer émotionnellement ce qui peut parfois demander une vie entière.
Enfin, il faut se reconstruire, et parfois entièrement dans le cadre de violences chroniques et/ou très graves.
Donc non, on va pas en plus se coltiner un devoir de pardon. Certainement pas. On a déjà bien assez à faire comme ça. Faut pas déconner non plus.
Plus 1000 sur ton analyse Drarck.
D'abord 1/ je n'en ai pas envie, et j'ai déjà assez mangé pour en plus me fader un truc que j'ai pas envie de faire.
Ensuite 2/ j'estime que c'est pas à moi d'aller faire un geste gentil pour mes pauvres petits agresseurs des fois qu'ils ressentiraient des remords à ce qu'ils ont fait (ce qui m'étonnerait fort au passage).
3/ il y a une différence entre ne pas vivre dans la haine et la poursuite de la vengeance (ce qui peut effectivement être destructeur), et accorder son pardon.
La paix intérieure, elle peut arriver déjà quand on commence à entrevoir la possibilité qu'on ne soit pas responsable de l'agression qu'on a subie. Et dans ce domaine, il faut déjà se battre contre tout un tas de préjugés sexiste, agiste etc ... qui font de la victime une responsable de son agression.
Ensuite, il faut travailler autour du traumatisme pour arriver à le digérer émotionnellement ce qui peut parfois demander une vie entière.
Enfin, il faut se reconstruire, et parfois entièrement dans le cadre de violences chroniques et/ou très graves.
Donc non, on va pas en plus se coltiner un devoir de pardon. Certainement pas. On a déjà bien assez à faire comme ça. Faut pas déconner non plus.
Plus 1000 sur ton analyse Drarck.
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