cours d'auto-défense féministe sur Paris

J'ai vu que Osez le féminisme propose des ateliers d'auto-défense (gratuits, le jeudi soir). En connaissez-vous d'autres (sur Paris) que vous conseilleriez ?

Merci d'avance !


Je parie que je ne poste pas au bon endroit, mais je n'arrive pas à trouver où poser cette question..

Hélas non. Je ne connais pas les corus Sd sur Paris.

Je suis à fond pour ce genre de chose, mais j'ai eu quelques mauvaises expériences avec les cours de SD féminin.

Mon conseil.

1. Vérifie que l'ambiance est bonne (ou tu seras très vite lassée, parce que la SD, c'est dur, ça fait mal).

2. Vérifie que le cour est 'sérieux'. (Que les responsables n'ont pas juste une de gueule et de grandes théories).

La SD, c'est apprendre à éviter un engagement/une attaque, à la désamorcer, à la briser si rien d'autre n'est possible, et s'en tirer indemne. C'est très spécifique.

AurélieKlein : merci pour les conseils, je prendrai le pouls des lieux avant de me lancer!

erulelya a écrit:Autre chose vérifie que ce soit bien enseigné par des femmes pour un public féminin, c'est important.

Tout à fait, c'est ce que je cherche ! Je suis en train de lire le bouquin de Irène Zeilinger et ce sont des cours tels que ceux proposés en Belgique par Garance que j'aimerais trouver.

Je vous ferai un retour si je trouve un bon cours.

C'est parfois Irène qui me donne cours

Tu peux contacter l'association Garance, je sais qu'elle est en relation avec d'autres assoc du même type dans différents pays, elle pourra peut-être te renseigner une assoc près de chez toi.

Nurja a écrit: C'est parfois Irène qui me donne cours

Tu peux contacter l'association Garance, je sais qu'elle est en relation avec d'autres assoc du même type dans différents pays, elle pourra peut-être te renseigner une assoc près de chez toi.

Oh c'te chance ! Est-ce que tu suis leurs cours depuis longtemps ?

Bonne idée, c'est ce que je vais faire, merci.

Elles fonctionnent surtout avec des stages de deux jours.

Nurja a écrit: C'est parfois Irène qui me donne cours

Elle a répondu au même article de Sciences Humaines que moi (pour en faire à peu près la même critique).

Autre chose vérifie que ce soit bien enseigné par des femmes pour un public féminin, c'est important.

Je suis bien d'accords, mais j'ajouterai un truc. Vérifie bien que même si c'est dans un second ou un troisième temps, tu va devoir t'entrainer avec des mecs costauds et pas 'compliants'.

(Même si ce sont justes des intervenants ponctuels).

Parce qu'à part le cas très notable de votre petite copine sous métaamphétamine, vous allez plutôt vous faire agresser par des gens plus grands, plus lourds, souvents plus costauds.

Mon expérience me dit que la présence d'hommes dans ces ateliers n'est jamais utile.

Je souhaite vraiment pour ma part un cours spécifiquement féministe en non-mixité parce qu'il me semble que c'est dans ce cadre-là que peut s'épanouir au mieux l'analyse de ce qui se passe en nous en tant que femme quand on subit ou ressent une agression et que peuvent se construire aussi au mieux les réflexes psychiques et physiques à adopter. Après je pense qu'en effet il doit être bon de prendre quelques cours complémentaires en mixité, mais je préfèrerais passer à cette étape dans un second temps comme tu le suggères AurélieKlein. C'est en tout cas mon ressenti actuel de ce dont j'ai moi besoin.

Iridacea : nos messages se sont croisés

Bonjour,

Ca m'intéresserait d'en savoir plus. Il existe des cours qui répondent à vos critères (enseignés par des femmes, sérieux...) en région parisienne ?

Comme dit plus haut :

Nurja a écrit:Tu peux contacter l'association Garance, je sais qu'elle est en relation avec d'autres assoc du même type dans différents pays, elle pourra peut-être te renseigner une assoc près de chez toi.

Oui, je sais, se citer, c'est mal.

Alors, pour celles qui ont la flemme : http://garance.be/cms/

Merci !

J'avais vu ton message, je me demandais si entre-temps quelqu'un avait trouvé autre chose.

J'ai contacté l'assoc Garance samedi : si j'ai du nouveau je viendrai le poster. ;-)

Super ! merci

Je ne peux pas juger du niveau ou de la pertinence d'un cour de SD ou je n'ai jamais été.

Ce que je peux dire, par contre, c'est qu'il y a un monde entre une initiation au combat et la capacité à l'appliquer dans une situation de survie.

Déjà parce qu'une situation d'agression vous prive de la majorité de vos capacités habituelle. Cela va de votre capacité à réfléchir à celle à bouger 'finement'.
Le stress, la douleur, la sidération, l'essoufflement...

Oui, l'essoufflement parce que se battre 30 seconde, c'est au moins aussi 'vidant' que de se taper 500 mètres en course rapide. En plus flippant, bien sûr.

Ceci dit, qu'est-ce que je reproche à certains cours de SD féminin ?

Mon expérience est simple: j'ai participé à deux ateliers du genre (qui se sont révélés...contestables) pendant mon bref passage d'étude aux US. (l'un organisé par la Fac, l'autre par les animatrices d'un 'Safe Space' local.

Pour faire simple, ça ressemblait à cela:
https://www.youtube.com/watch?v=ce54QNDoqOY

Une prof qui montre un certain nombre de techniques, que l'on répète entre partenaire compliantes, très peu de cardio, pas de kumite (combat semi libre).

Bon, dans le cadre d'un groupe a vocation thérapeutique, ou le but est de se ré approprier son estime personnelle et se se prouver par l'exemple qu'on peu maitriser son corps et faire face à l'idée de la violence subie, c'est très bien. Les bénéfices dans la vie de tous les jours sont indéniables.

Le problème est qu'à aucun moment, les organisatrices n'ont fait clairement le distingo: ces cours rendent possible la préparation au combat réel.

Ils ne vous entrainement PAS au combat réel. Si un type vous saute dessus par surprise, les techniques de 'bitch slap' et de ‘Telephone' seront dans un coin inaccessible de votre mémoire procédurale.

Si votre capacité à gérer votre équilibre, votre respiration, votre riposte...ne sont pas stockée dans votre 'mémoire musculaire' (qui n'a rien de musculaire d'ailleurs, mais c'est un autre sujet), vous allez juste être handicapé par un entrainement qui était sensé vous sauver !

Et ce genre de mémoire/réflexe ne se forge pas dans des situations ou vous allez vous sentir 'Safe'. Pour affronter avec de sérieuses chances une situation de chaos et de stress incontrôlé, vous allez devoir affronter une situation de chaos et de stress contrôlé. (très inconfortable, parfois effrayant, pleins de doutes et de douleur... mais très valorisant en définitive !).

Les bons cours de SD auxquels j'ai participé ressemblaient plutôt à ça:

https://www.youtube.com/watch?v=h7Y_CK8jwOk

Mince, votre 'coup de téléphone' n'a presque pas d'impact, vous fait mal à l'épaule et vous fait perdre l'équilibre quand vous le tester sur une partenaire qui bouge avec le sac de frappe... Il vaut mieux le savoir...

Ah oui, la fameuse prise ou l'on retourne le poignet de sa partenaire ne marche pas sur un mec qui se trouve être un parfait débutant... avec le mauvais goût de faire 2 têtes e t 20 kilos de plus. que vous.

Est-ce que c’est parce qu’i lest un sale macho,  ou alors, est-ce que je vais me faire tuer si j’applique cette connerie en combat réel ?

Vous apprenez autant de votre partenaire que du cour. Votre intérêt  est donc que vos partenaires soient variés, et que parmi cette variété, il y ait des hommes.

Même si pour des raisons pratiques ou thérapeutiques, vous préférez qu’il n’y en ait pas dans un premier temps.

...

Quand j’avais 20 ans, je me croyais forte parce que je faisais de la compétition à haut niveau. Mais je me trompai. Je n’étais forte que dans le contexte que je connaissais et maitrisai.

Face à une attaque brutale, mon kararaté de haut niveau s’est avéré tout à fait déficiant.

J’ai donc cherché des cours qui m’entraineraient à un contexte que je ne maitriserai PAS. J’ai fini par en trouver. C’était bien, mais ça rend plutôt humble.

Ma vraie épreuve de Feu: J’ai bossé en tant que membre ‘stagiaire’ du SACER  après l’obtention de mon diplôme. C’est l’équipe qui déboule si quelqu’un arrache la languette de son Dati (appareil d’urgence signalant un gros problème). Le plus souvent, un patient qui pète un plomb, qui en agresse un autre, ou qui s'en prend un membre du personnel hospitalier.

En général, on arrive à calmer la situation, à dé escalader la violence.  Et parfois pas.

En 5 mois, je me suis fait coincer, frapper à main nue et avec une potence, étrangler, lacérer, jeter à terre, mordre, attaquer par surprise,…  Mon seul titre de gloire, c’est j’ai toujours réussi à me dégager sans trop  gros dommages.

Pas parce que je suis une superwoman, mais parce que j’ai eu un entrainement sérieux (et des collègues qui assuraient)

(Puis j’ai fait autre chose, pare’ que franchement, la psychiatrie française est dans un état de délabrement horrifiant).

Alors, quand je dis : faites gaffe à la qualité du cour, et pratiquez AUSSI avec des hommes, ce n’est pas par esprit de contrariété, snobisme ou volonté politique suspecte.

La SD, c’est –littéralement- une question de vie ou de mort quand vous en aurez besoin..

Ce que dit Aurélie est intéressant et fait réfléchir. Prendre confiance, c'est bien, mais est-ce de la confiance bien placée ? Etre à l'aise face à des partenaires qui aident pour l'entrainement, ce n'est effectivement pas la même chose qu'une vraie agression. Donc est-ce qu'on ne risque pas de prendre des risques croyant être capable de se protéger toute seule ?

Va falloir que je réfléchisse encore un peu à cette histoire de prendre des cours...

@AurélieKlein, je ne suis pas d'accord avec toi. Dans un bon cours de défense féministe, on n'apprend pas 3000 techniques différentes, mais une technique qui permet de se sortir de toutes les situations. Et on bosse aussi en visualisation (pas juste lors du cours, mais chez soi, tous les jours) et cela permet de transformer en réflexe la technique apprise.

J'ai eu un certain nombre de retours de femmes ayant suivi une formation avec garance (et qui ont eu besoin de ce qu'elles avaient appris) qui me font penser que c'est bien plus efficace que de taper fort.