un livre sur les différences neurobiologiques entre les filles et les garçons durant l’enfance
29.09.11 21:13
Voici un livre intéressant, je retransmet le resumé :
« Cerveau rose, cerveau bleu », un livre sur les différences neurobiologiques entre les filles et les garçons durant l’enfance
Le médecin Lise Eliot a publié aux Etats-Unis un livre intitulé « Cerveau rose, cerveau bleu. Les neurones ont-ils un sexe ? » (« Pink Brain, Blue Brain », 2009), dans lequel elle démontre, preuves scientifiques à l’appui, que les cerveaux masculins et féminins sont globalement similaires même s’il existe quelques différences entre les sexes. A l’occasion de sa sortie en France, le 1er septembre 2011, en voici une synthèse.
L’Américaine Lise Eliot explique avoir écrit ce livre car, en tant que mère et scientifique à la fois, elle était curieuse de comprendre si les différences qu’elle observait entre ses filles et ses garçons étaient dues à la nature ou à l’éducation – bref, Lise Eliot voulait rouvrir le débat entre inné et acquis, mais avec les outils les plus modernes de la neuroscience : la bibliographie recensant les études sur lesquelles elle s’appuie pour justifier ses dires fait… 46 pages !
Et la conclusion qu’elle tire de cette masse de données scientifique est édifiante : « A la naissance, garçons et filles sont bel et bien différents par certains aspects, mais ils sont fondamentalement similaires ».
Pas d’intuition féminine, donc : contrairement à une théorie scientifique douteuse des années 1980, le corps calleux du cerveau féminin n’est pas significativement plus développé que celui des hommes et n’offre donc en aucun cas à ces dames un « sixième sens » dont seraient dépourvus leurs homologues masculins… Pas non plus de supériorité masculine dans les matières scientifiques : la « bosse des maths » est bel et bien une chimère, seul le raisonnement dans l’espace est plus développé chez les garçons.
Par contre, explique la neurobiologiste sur son blog, si les cerveaux sont à la base très semblables, les personnes qui entourent les jeunes enfants ont tendance à se comporter différemment avec les filles et les garçons, les incitant à se conformer aux archétypes sexués… et transformant par là même leur cerveau : « A la naissance, le cerveau des enfants est si malléable que d’infimes différences peuvent s’amplifier au cours de l’enfance, lorsque les parents, les professeurs et les pairs, ainsi que notre culture au sens large, sans même s’en apercevoir, renforcent les stéréotypes masculins/féminins. » Par exemple, des expériences scientifiques ont prouvé que la plupart des adultes s’attendaient à voir un bébé plus souriant lorsqu’il s’agit d’une fille et plus doué pour se mouvoir s’il s’agit d’un garçon, et agissent en conséquence… alors même qu’aucune différence n’existe dans les faits !
Bien qu’elle reconnaisse, en tant que mère de 3 enfants, la difficulté à changer l’éducation pour la rendre moins impactante sur les futurs comportements sexués de l’enfant, Lise Eliot en souligne la nécessité : « Les facteurs sociaux (par exemple, le fait que nous nous adressons différemment à nos fils et à nos filles, que nous encourageons plus ou moins leurs expériences sportives…) se révèlent bien plus importants que nous ne le pensions auparavant. En comprenant comment se forment les différences entre sexes, au lieu de présumer qu’elles découlent de données biologiques, nous pouvons aider les enfants à réaliser pleinement leur potentiel, mettre fin à ces dérangeantes inégalités entre hommes et femmes, et mettre un terme à cette guerre des sexes qui divise actuellement la société. »
Comment faire pour effectivement modifier son comportement de parents ? Lise Eliot reconnait que de grands efforts ont déjà été faits, notamment en ce qui concerne les petites filles : elles ne s’entendent quasiment plus dire que de hautes responsabilités ou un excellent niveau en sport ne sont « pas faits pour elles ». Elles investissent donc, de plus en plus, des champs et des activités autrefois réservés aux garçons. Paradoxalement, selon l’auteur, les garçons sont moins chanceux : pour leurs parents, laisser un petit garçon faire de la danse ou des arts plastiques reste très difficile, car ils ont peur que cela encourage sa future homosexualité ! Or, cette homophobie latente encourage les garçons à ne pas se lancer dans des activités faisant appel à leur sensibilité, leurs émotions et leur sens artistique, leur laissant croire qu’il faut refouler leurs émotions pour être de « vrais hommes »… ce qui peut conduire à des souffrances psychologiques considérables.
Lise Eliot donne donc aux parents des conseils de bon sens : considérer de la même manière leurs enfants, les encourager à poursuivre leurs efforts dans les activités qu’ils aiment (quelles qu’elles soient) et… les forcer à en tester d’autres, pour éviter que les enfants eux-mêmes ne se conforment aux stéréotypes par peur de se différencier des normes. Elle prône par exemple des cours mixtes de danse, de basketball, d’écriture ou de menuiserie : une des meilleures méthodes, selon elle, de faire disparaître les stéréotypes des enfants en leur montrant qu’ils peuvent apprécier des activités traditionnellement catégorisées comme trop féminines ou masculines pour eux… alors que les études sont formelles : avant un an, tous les bébés préfèrent les poupées au camion, ce n’est que lorsqu’ils prennent conscience de ce qui est socialement attendu d’eux qu’ils choisissent des jouets différents en fonction de leur sexe !
Marine Baudin-Sarlet
Lien :
http://www.womenology.fr/fr/2011/09/%C2%AB-cerveau-rose-cerveau-bleu-%C2%BB-un-livre-sur-les-differences-neurobiologiques-entre-les-filles-et-les-garcons-durant-l%E2%80%99enfance/
« Cerveau rose, cerveau bleu », un livre sur les différences neurobiologiques entre les filles et les garçons durant l’enfance
Le médecin Lise Eliot a publié aux Etats-Unis un livre intitulé « Cerveau rose, cerveau bleu. Les neurones ont-ils un sexe ? » (« Pink Brain, Blue Brain », 2009), dans lequel elle démontre, preuves scientifiques à l’appui, que les cerveaux masculins et féminins sont globalement similaires même s’il existe quelques différences entre les sexes. A l’occasion de sa sortie en France, le 1er septembre 2011, en voici une synthèse.
L’Américaine Lise Eliot explique avoir écrit ce livre car, en tant que mère et scientifique à la fois, elle était curieuse de comprendre si les différences qu’elle observait entre ses filles et ses garçons étaient dues à la nature ou à l’éducation – bref, Lise Eliot voulait rouvrir le débat entre inné et acquis, mais avec les outils les plus modernes de la neuroscience : la bibliographie recensant les études sur lesquelles elle s’appuie pour justifier ses dires fait… 46 pages !
Et la conclusion qu’elle tire de cette masse de données scientifique est édifiante : « A la naissance, garçons et filles sont bel et bien différents par certains aspects, mais ils sont fondamentalement similaires ».
Pas d’intuition féminine, donc : contrairement à une théorie scientifique douteuse des années 1980, le corps calleux du cerveau féminin n’est pas significativement plus développé que celui des hommes et n’offre donc en aucun cas à ces dames un « sixième sens » dont seraient dépourvus leurs homologues masculins… Pas non plus de supériorité masculine dans les matières scientifiques : la « bosse des maths » est bel et bien une chimère, seul le raisonnement dans l’espace est plus développé chez les garçons.
Par contre, explique la neurobiologiste sur son blog, si les cerveaux sont à la base très semblables, les personnes qui entourent les jeunes enfants ont tendance à se comporter différemment avec les filles et les garçons, les incitant à se conformer aux archétypes sexués… et transformant par là même leur cerveau : « A la naissance, le cerveau des enfants est si malléable que d’infimes différences peuvent s’amplifier au cours de l’enfance, lorsque les parents, les professeurs et les pairs, ainsi que notre culture au sens large, sans même s’en apercevoir, renforcent les stéréotypes masculins/féminins. » Par exemple, des expériences scientifiques ont prouvé que la plupart des adultes s’attendaient à voir un bébé plus souriant lorsqu’il s’agit d’une fille et plus doué pour se mouvoir s’il s’agit d’un garçon, et agissent en conséquence… alors même qu’aucune différence n’existe dans les faits !
Bien qu’elle reconnaisse, en tant que mère de 3 enfants, la difficulté à changer l’éducation pour la rendre moins impactante sur les futurs comportements sexués de l’enfant, Lise Eliot en souligne la nécessité : « Les facteurs sociaux (par exemple, le fait que nous nous adressons différemment à nos fils et à nos filles, que nous encourageons plus ou moins leurs expériences sportives…) se révèlent bien plus importants que nous ne le pensions auparavant. En comprenant comment se forment les différences entre sexes, au lieu de présumer qu’elles découlent de données biologiques, nous pouvons aider les enfants à réaliser pleinement leur potentiel, mettre fin à ces dérangeantes inégalités entre hommes et femmes, et mettre un terme à cette guerre des sexes qui divise actuellement la société. »
Comment faire pour effectivement modifier son comportement de parents ? Lise Eliot reconnait que de grands efforts ont déjà été faits, notamment en ce qui concerne les petites filles : elles ne s’entendent quasiment plus dire que de hautes responsabilités ou un excellent niveau en sport ne sont « pas faits pour elles ». Elles investissent donc, de plus en plus, des champs et des activités autrefois réservés aux garçons. Paradoxalement, selon l’auteur, les garçons sont moins chanceux : pour leurs parents, laisser un petit garçon faire de la danse ou des arts plastiques reste très difficile, car ils ont peur que cela encourage sa future homosexualité ! Or, cette homophobie latente encourage les garçons à ne pas se lancer dans des activités faisant appel à leur sensibilité, leurs émotions et leur sens artistique, leur laissant croire qu’il faut refouler leurs émotions pour être de « vrais hommes »… ce qui peut conduire à des souffrances psychologiques considérables.
Lise Eliot donne donc aux parents des conseils de bon sens : considérer de la même manière leurs enfants, les encourager à poursuivre leurs efforts dans les activités qu’ils aiment (quelles qu’elles soient) et… les forcer à en tester d’autres, pour éviter que les enfants eux-mêmes ne se conforment aux stéréotypes par peur de se différencier des normes. Elle prône par exemple des cours mixtes de danse, de basketball, d’écriture ou de menuiserie : une des meilleures méthodes, selon elle, de faire disparaître les stéréotypes des enfants en leur montrant qu’ils peuvent apprécier des activités traditionnellement catégorisées comme trop féminines ou masculines pour eux… alors que les études sont formelles : avant un an, tous les bébés préfèrent les poupées au camion, ce n’est que lorsqu’ils prennent conscience de ce qui est socialement attendu d’eux qu’ils choisissent des jouets différents en fonction de leur sexe !
Marine Baudin-Sarlet
Lien :
http://www.womenology.fr/fr/2011/09/%C2%AB-cerveau-rose-cerveau-bleu-%C2%BB-un-livre-sur-les-differences-neurobiologiques-entre-les-filles-et-les-garcons-durant-l%E2%80%99enfance/
Re: un livre sur les différences neurobiologiques entre les filles et les garçons durant l’enfance
29.09.11 23:29
Un bon exemple de l'influence (inconsciente ?) du patriarcat sur les sciences !
Re: un livre sur les différences neurobiologiques entre les filles et les garçons durant l’enfance
07.10.11 2:52
J'avoue que j'arrive à reconnaitre sans trop me tromper un garçon d'une fille, à l'age adulte c'est encore plus flagrant, et pourtant je suis pas biologiste !Antisexisme a écrit:En gros, vous avez compris : "on n'est pas égaux, c'est la biologie qui le dit"
Moi j'ai surtout compris ce que j'ai surligné en noir :
Healcraft a écrit:Et la conclusion qu’elle tire de cette masse de données scientifique est édifiante : « A la naissance, garçons et filles sont bel et bien différents par certains aspects, mais ils sont fondamentalement similaires ».
Mais elle parle de similarités fondamentale, et donc de la similaritée du cerveau et aussi que la plupart des différences sont générées au niveau social.(enfin je crois, j'ai juste lu le résumé que j'ai posté, pas le livre)
Oui ça sert de justification, mais sur des arguments tellement en dessous de la ceinture, que ça négationne d'office toute réflexions rationnelle à ce sujet.Antisexisme a écrit:Enfin, voilà, qu'on ne me dise pas que la biologie ne sert pas de justification à l'ordre social (ce ne sont d'ailleurs pas forcément que les biologistes qui ont cette mentalité, mais aussi les médias ou le grand public)
Ca me fait penser un peu aux créationistes (comme George Bush senior et Junior et , Sara Palin, etc...) qui se disent créationiste et croyant et soit disant que comme le créationnisme explique tout depuis sa création donc tout ce qui le contredit est faux, enfin ils jouent les idiots quoi (et Bush est un expert dans ce domaine ^^). Donc, après pour trouver des arguments objectifs et rationnels contre eux, dur dur...
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: un livre sur les différences neurobiologiques entre les filles et les garçons durant l’enfance
08.11.11 15:00
En neurobiologie, pour éviter de se faire souffrir inutilement, on pourra lire Catherine Vidal étudie les stéréotypes de genres appliqués à le neurologie, qui a écrit:
Cerveau, Sexe & Pouvoir et Féminin Masculin : Mythes et idéologies et d'autre livres.
Ici, une vidéo d'elle très intéressante:
https://www.youtube.com/watch?v=OgM4um9Vvb8
Cerveau, Sexe & Pouvoir et Féminin Masculin : Mythes et idéologies et d'autre livres.
Ici, une vidéo d'elle très intéressante:
https://www.youtube.com/watch?v=OgM4um9Vvb8
- InvitéInvité
Re: un livre sur les différences neurobiologiques entre les filles et les garçons durant l’enfance
08.11.11 19:11
Effectivement très sympa cette vidéo de Catherine Vidal.
Dans le même ordre d'idée, j'aime bien aussi cette présentation : http://geekfeminism.org/2011/01/03/re-post-how-does-biology-explain-the-low-numbers-of-women-in-computer-science-hint-it-doesnt/ C'est sur un sujet plus spécifique, mais je trouve que ça fait bien passer l'idée que si/quand des différences entre les genres existent, elles sont négligeables devant les variations individuelles et donc totalement incapables d'expliquer les différences sociales au degré où on les connaît.
D'après la vidéo de Catherine Vidal, de toutes façons à l'heure actuelle on ne mesure plus de différence sur ce point (résultats en math) donc c'est encore mieux
Dans le même ordre d'idée, j'aime bien aussi cette présentation : http://geekfeminism.org/2011/01/03/re-post-how-does-biology-explain-the-low-numbers-of-women-in-computer-science-hint-it-doesnt/ C'est sur un sujet plus spécifique, mais je trouve que ça fait bien passer l'idée que si/quand des différences entre les genres existent, elles sont négligeables devant les variations individuelles et donc totalement incapables d'expliquer les différences sociales au degré où on les connaît.
D'après la vidéo de Catherine Vidal, de toutes façons à l'heure actuelle on ne mesure plus de différence sur ce point (résultats en math) donc c'est encore mieux
Re: un livre sur les différences neurobiologiques entre les filles et les garçons durant l’enfance
10.11.11 8:04
Ben moi quand j’étais enfant, je n’ai jamais été agressif envers personne, je n’ai jamais eu envie de me battre, j’ai toujours craint la bagarre, d’ailleurs. Certes, je n’étais pas très baraqué mais je fuyais les bagarreurs comme la peste. Donc, cette raison hormonale qui pousserait les garçonnets à se battre, c’est ridicule. D’ailleurs, dans les cours de récré, les filles se battent aussi en se tirant les cheveux mais elle va sans doute nous dire que c’est pas hormonal ?
- GruntBanni·e
- Messages : 2074
Date d'inscription : 27/09/2011
Re: un livre sur les différences neurobiologiques entre les filles et les garçons durant l’enfance
10.11.11 9:46
D'ailleurs, si elles se tirent les cheveux pour se battre, et que les garçons ne le font pas, c'est peut-être parce qu'on coupe les cheveux des garçons plus courts, non?pierregr a écrit:D’ailleurs, dans les cours de récré, les filles se battent aussi en se tirant les cheveux mais elle va sans doute nous dire que c’est pas hormonal ?
Re: un livre sur les différences neurobiologiques entre les filles et les garçons durant l’enfance
10.11.11 10:58
@Grunt, probablement.
En fait, j'étais dans une école non-mixte (catholique), pendant toute la durée de mes secondaires. Je n'ai donc quasi pas de souvenirs d'école mixte, même si j'ai eu des filles dans ma classe de la 2ème à la 5ème primaires (je ne connais pas l'équivalent en France, c'était de 7 ans à 10 ans).
En fait, j'étais dans une école non-mixte (catholique), pendant toute la durée de mes secondaires. Je n'ai donc quasi pas de souvenirs d'école mixte, même si j'ai eu des filles dans ma classe de la 2ème à la 5ème primaires (je ne connais pas l'équivalent en France, c'était de 7 ans à 10 ans).
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