la beauté

la beauté est généralement considerée comme plus importante pour les filles que pour les garcons
du coup je me demandais ce que vous pensez de toutes ces etudes qui " demontrent" qu'etre belle a des avantages considerables, est presque un privilege alors qu'on continue d'associer beauté et betise (?)
Bref, quel est votre rapport à votre propre corps, au regard que l'autre, homme ou femme peut poser dessus..?

Insulaire a écrit:
Bref, quel est votre rapport à votre propre corps, au regard que l'autre, homme ou femme peut poser dessus..?

Mh, bien que la beauté soit davantage imposée aux femmes qu'aux hommes, c'est aussi quelque chose que je vis... bon, j'ai pas un physique facile, et rien qui le compense vraiment (ni portefeuille garni, ni gros bras..), et c'est quelque chose que je vis assez mal.
J'imagine que pour une femme ça doit être encore pire

Mais si Grünt, t'es charmant comme tout.

Cette histoire de femme belle qui serait forcément avantagée, ça me fait penser à un truc. A l'époque où je vivais dans la rue, faisais la manche et avais pas mal de soucis psy, on me sortait quand même assez souvent la terrible phrase "mais je ne comprends pas, comment ça se fait que tu galères, belle comme tu es ?!"
Sous-entendu, si t'es une femme plutôt jolie, ton vécu est forcément tout rose et même s'il ne l'est pas, ça ne peut pas t'atteindre, et puis quand on est jolie, on fait pas la manche, on se trouve un mari plein de fric (ou on se prostitue) ?

Antisexisme a écrit:J'ai quand même l'impression que les belles filles (et sans doute les beaux hommes) sont beaucoup plus apprécié-e-s et estimé-e-s...

J'ai l'impression aussi, et en effet je pense que les hommes beaux ont la vie plus facile aussi. Une grosse différence, c'est qu'une femme belle, on va avoir tendance à la réduire à sa seule beauté, et d'ailleurs à dire plutôt sexy (ou autre) que belle, alors qu'un homme beau, on parlera plus de classe, de prestance, et surtout on le réduira moins facilement à ça. Enfin il me semble.

J'ai l'impression que l'on est perdant-e des deux cotés, mis que l'injonction est clairement du coté d'être belle (et de se taire, d'ailleurs). Et que la beauté majoritaire en occident, au moins (mais je pense, de manière encore plus large, impérialisme oblige), est celle d'une femme blanche et valide.
La non-conformité aux canons du corps valide ou blanc font partie souvent de ce qui est considéré comme moche. Je lisais dans un bouquin que pour une des féministes afro-américaine que je lis, être belle, pour elle, ça voulait dire être blanche. Et pour une femme handicapé-e, bien souvent, être belle, ça doit vouloir dire être valide.

Je dirais qu'être belle ou beau peut aussi être une malédiction car on fait baver tout le monde mais on a après du mal à trouver quelqu'un qui va surtout gratter dessous pour voir un peu... je sais pas comment m'exprimer ou exprimer ce que je veux dire je sais pas si je me suis fais comprendre?

Omniia_ a écrit:

Ah et moi ce qui je pense me pose un peu problème c'est plus concernant l'image que je semble dégager. Apparemment j'ai un physique qui fait en gros : "coincée", "fille sage", "froide" ou "bourge de gauche". Bon. Bah c'est chiant. Et puis je suis super réservée alors je crois que ça n'arrange rien au cliché

Ca me rappelle une anecdote... Un jour je suis allée me balader sur les quais, je portais une robe (aux genoux), des bottes, un long gilet, mon chapeau cloche, le tout noir, du rouge sur les lèvres et un léger trait vert sous les yeux. Un jeune de 16 ou 17 ans très sympathique est venu me demander si j'étais gothique. Euh... non. Le lendemain soir, je vais promener mon chien dans mon quartier, même maquillage, même chapeau, mêmes bottes, mais un jean et un manteau gris. Un groupe de "racailles" m'a taxée de grosse bourgeoise. Ca m'a fait rire parce que j'ai des styles très différents et même si parfois je m'habille de manière très soignée je n'ai rien d'une grosse bourgeoise. Il m'arrive de me balader en short et débardeur avec des pompes dégueu, en jean déchiré avec un gilet troué, et que sais-je encore. Le jour du "gothique" je me suis prise en photo, je l'ai postée sur facebook, et on m'a dit que ça faisait plutôt années 20/années folles.

Sinon, quand j'étais petite je me trouvais très moche, je ne portais que des vêtements qui ne me mettaient pas particulièrement en valeur, et j'étais encore moins sûre de moi que maintenant. Quand je suis partie vivre à Dijon pour la fac, je ne connaissais quasiment personne, et je me suis rendue compte que je pouvais me libérer de mon passé de "moche coincée". Et quand on s'assume, on se trouve plus belle, et les autres le voient. J'ai une grande bouche, les yeux et sourcils pas au même niveau (ça se voit bien quand je porte des lunettes de soleil!), la mâchoire inférieure un peu trop en avant (j'ai l'impression de décrire Quasimodo ), mais effectivement je suis blanche et dans les normes. Il y a la beauté et il y a ce qu'on dégage. Il y a des jours où j'ai vraiment une tronche horrible et si je souris ça passe beaucoup mieux

Comme Omniia je suis hétéro et pourtant je regarde surtout les filles et j'ai tendance à ressentir une pointe de jalousie quand je les vois passer si belles et sûres d'elles. Alors qu'une nana hyper "moche" mais sûre d'elle ça ne me fait pas du tout le même effet. Et une nana "canon" mais timide me fait ressentir de la sympathie.

En ce qui concerne les hommes ben j'ai les mêmes critères de beauté que la majorité (grand musclé, surtout noir ou métisse, mais aussi les blonds aux yeux bleus...) et ça ne m'a pas empêchée de sortir avec un blanc maigre avec les dents pourries parce que je trouvais qu'il avait le regard doux (bien mal m'en prit...). C'était mon premier blanc et je le regrette! (C'est raciste ce que je viens de dire? ) Il m'arrive de croiser des hommes "beaux" qui ne m'attirent pas du tout.

Croiser une belle femme me fait plus d'effet que croiser un bel homme alors que je suis hétéro. Peut-être parce qu'on nous bassine avec la "beauté" féminine.

Concernant la beauté, j'ai entendu une anecdote racontée par Carla Bruni, il y a qq années (avant qu'elle ne soit Mme Sokrazy).

Elle avait été en Afrique sans qu'on sache là-bas qu'elle était top model et toutes les Africaines la plaignaient, la trouvant trop maigre en croyant qu'elle était malade et pensaient qu'elle ne trouverait sûrement aucun homme !
Si on montre une photo de Monica Bellucci, Claudia Schiffer ou autre mannequin à un Papou, un Indien d'Amazonie ou à un Bochiman, ils vont la trouver sans intérêt et peut-être même "moche". Et quand ils montrent ce qu'est une belle femme pour eux, on est plutôt interpellé : c'est une femme avec un plateau dans la bouche, des tatouages ou des peintures très spéciales, etc. Si Marylin Monroe vivait à notre époque, on ne la considérerait pas comme une belle femme mais comme un "gros boudin".

Qui est la moche/belle entre Carla Bruni, l'Africaine bien en chair, la Papoue peinturlurée et piercée ?

Grunt a écrit:ni gros bras

Ah bon.
*palpe tâte*
Pourtant on dirait bien que si !

@ Epinie : huhu, ça me rappelle la période lycée où je m'habillais de frippes en m'amusant à créer des apparences clichés tantôt d'un côté tantôt d'un autre. Je pouvais apparaitre en punk, hippie, gothique, otaku, sportwear, négligée, bien soignée… Ça faisait parler des gens, ça les occupait.

Bref, quel est votre rapport à votre propre corps, au regard que l'autre, homme ou femme peut poser dessus..?

À mon propre corps : j'aimerais qu'il fonctionne un peu mieux. Sinon, concernant la beauté, je suis satisfaite, j'me trouve bien une sale gueule de temps en temps mais rien de pesant. J'ai pourtant passé des années à me rendre malade à cause de ça, avec le sentiment que je ne pouvais rien faire pour arranger les choses. Mais ça, c'était quand je vivais avec ma mère,qui est très, très, très, très spéciale… Morceaux choisie : "mais tu vas devenir une grosse vache !" Contexte : j'ai 13 ans, puberté et je mets du 34 pour la première fois… À mon premier 36 elle me déclara "obèse". Chaque jour bien entendu, au cas où j'aurais oublié entre temps. "Pourquoi tu ne prends pas soin de toi ? Pourquoi du ne mets pas un string et du maquillage et un p'tit jean taille basse bien moulant ? J'ai honte de sortir avec toi alors que les filles de mes collègues sont jolies". Non, non, vous ne rêvez pas, mon refus de porter un string et de le laisser dépasser me valait de régulières leçons de morale.

Regard de l'autre : si je suis physiquement attirée par cette personne, j'essaie de plaire, mais j'me considère souvent comme un poisson de qualité moyenne. En dehors de contexte du désir, je n'en ai rien à carrer.

Qui est la moche/belle entre Carla Bruni, l'Africaine bien en chair, la Papoue peinturlurée et piercée ?

La question, il me semble, ce n'est pas de dire que tout le monde est beau/belle, ou le contraire. C'est de dire que dans chaque pays/culture, il existe des normes de beauté qui peuvent être différentes, et qu'en fonction de ces normes, à un instant T et un lieu L, eh bien la personne va faire l'objet d'une considération particulière (et son "opposée" aussi). Ces normes peuvent varier d'un pays à l'autre, mais elle créent des inégalités ou des effets là ou elles sont en vigueur par rapport aux populations qui y sont assujetties.
Dire que Carla Bruni est considérée comme moche chez les papous n'enlève pas les privilèges/les sanctions qu'elle aura grâce/à cause de la beauté qu'on lui attribue là ou elle habite.

Oui, pour les privilèges, je suis d'accord. Mais on sent quand des gens disent "elle est canon" que c'est comme si c'était une vérité absolue de tous temps et en tous lieux. Alors que ce n'est qu'une "vérité". Et que donc, ce critère de "beauté" est nul et non avenu. Je ne dis jamais de qqn-e "il/elle est beau/belle". Pour moi, ça n'a aucun sens. Je trouve certaines personnes agréables à regarder mais je trouve partial de dire "cette personne est belle" ou partial et scandaleux de dire "elle est moche".

Calamité a écrit:Non, non, vous ne rêvez pas, mon refus de porter un string et de le laisser dépasser me valait de régulières leçons de morale.

Ma mère c'est le contraire, elle ne comprend pas que les filles laissent leurs bretelles de soutien-gorge visibles...

ko a écrit:La question, il me semble, ce n'est pas de dire que tout le monde est beau/belle, ou le contraire. C'est de dire que dans chaque pays/culture, il existe des normes de beauté qui peuvent être différentes, et qu'en fonction de ces normes, à un instant T et un lieu L, eh bien la personne va faire l'objet d'une considération particulière (et son "opposée" aussi). Ces normes peuvent varier d'un pays à l'autre, mais elle créent des inégalités ou des effets là ou elles sont en vigueur par rapport aux populations qui y sont assujetties.

C'est tout à fait ça

A propos de bretelles de soutien qui sont visibles, il fut un temps (début années 80) où c’était d’une ringardise et subitement, c’est devenu toléré, puis, à la mode. Je ne sais pas pourquoi il y a eu ce basculement, sans doute une chanteuse/actrice qui a lancé la « mode ».

Je suppose qu'on est toutes et tous d'accord pour dire que la beauté c'est subjectif, même si s'y rajoutent largement une influence aussi sournoise que culturelle, des phénomènes de mode etc.

Je fais partie des pas trop mal loties. Autant que je me souvienne, quand j'étais jeune et bête, c'est un truc qui m'occupait (trop) l'esprit mais pas sur le mode "rongé par l'angoisse". Question de regard de l'entourage sans doute bcp, dans un sens comme dans l'autre...
Une fois que j'ai grandi un peu et que je suis devenue un peu moins con, j'ai changé de "critère" si je peux dire. Pour moi comme pour autrui, je suis bcp plus sensible à la manière dont la personne en face habite son corps qu'au corps lui même. Je suis pourtant consciente que c'est assez "injuste" aussi parce que ça va dépendre bcp de son histoire dont il/elle n'est pas responsable, mais bon.... Je pense que quelqu'un qui est à l'aise avec son physique va à mes yeux devenir plus beau. En écrivant, je me dit que je confonds vachement beau et séduisant arfff.

Mon regard surmoi dépend TRES largement de mon état d'esprit. Des fois je me regarde objectivement, je note ci et ça qui va, ci et ça qui va moins bien, et ce que je "fais" de ces constatations dépend donc bcp de mon moral. La plupart du temps je me pose pas trop la question plus loin que "est ce un problème qui va me pourrir la vie?" ou pas . Si oui, j'essaie d'agir, si non, bah je m'en fous. Exemple: des kilos en trop. (ça aussi mon regard la dessus est largement fonction de mon moral, j'ai eu souvent plus de 10-15 kilos en trop minimum par rapport à la norme, et je les ai toujours bien "habités parce que bien vécu, moralité on pense souvent que je fais bcp moins que mon vrai poids). Le jour où ils m'ont suffisamment gêné pour y penser et que ça me bloque pour certains trucs (séduire/baiser pour tout dire), je me suis mise au régime.

Sinon, je suis souvent surprise avec mon chéri qu'on soit absolument pas sensible aux mêmes trucs en regardant d'autres personnes, que ce soit hommes ou femmes. Il trouve beaux des mecs qui me laissent froide parce qu'ils ne dégagent rien alors qu'objectivement ils sont harmonieux etc. Les gens "officiellement" beaux ne me plaisent pas, parce qu'ils sont justement harmonieux, aucune dissonance nulle part, interchangeables tant ils se rapprochent d'une norme uniformisante.

C'est assez sensible sur des sites de rencontres-cul d'ailleurs: les beaux mecs-nanas "présentent" leur beauté, c'est sensé suffire, t'es sensée être séduite par ça, et bien souvent ils ont rien à ajouter, moi ça me coupe la chique complet. t'es sensée être déja tellement folle de joie de mettre une bombe (mâle ou femelle) dans ton lit que ce qui pourrait s'y passer est totalement accessoire.... Beurk.

Bon j'ai répondu un peu à coté mais c'est pas grave

Insulaire a écrit:Bref, quel est votre rapport à votre propre corps, au regard que l'autre, homme ou femme peut poser dessus..?

Pour ma part, je fais plutôt parti des beaux, bien que j'ai l'impression que ça n'a pas encore servi à quelque chose.
Pour soigner mon physique, je ne fais que l'effort minimum. Pour choisir quel T-shirt porter, je pioche au sommet de la pile. Je ne me coiffe que certains matins. Je suis mince, donc je n'ai pas de régime à prendre. Je ne complexe pas sur mon physique.

Ma beauté ne m'a pas servi pour les relations amoureuses. J'ai toujours été célibataire.
Depuis 6 ans, je n'ai pas trouvé de fille pour laquelle j'accepterais de faire le premier pas, car, pour toutes les filles que je connais IRL :
-Si elle me met un rateau, elle risque de se comporter très mal avec moi les jours qui suivent.
-Si elle accepte, je n'aurais pas gagné grand chose.
Donc, je ne prends pas de risque. Or, à partir d'un certain âge, les filles qui font le premier pas n'existent plus. Donc, actuellement, je ne peux potentiellement essayer de sortir avec aucune fille de mon entourage. Donc je n'ai pas besoin de séduire.
Donc, pour l'instant, ma beauté ne sert à rien pour les relations amoureuses.

Il y a un autre truc que je constate : on demande à la fois aux beaux et aux moches de se coiffer et de "bien s'habiller". Or :
-Si l'apparence physique est importante, pourquoi emmerder les beaux à se coiffer à s'habiller d'une certaine manière ? De toutes façons, même avec une tenue légèrement négligée, il resteront plus beaux que des moches bien coiffés et "bien habillés".
-Si l'apparence physique n'est pas importante, pourquoi emmerder les gens à se coiffer et à "bien s'habiller" ?
Que l'on soit beau ou moche, on est autant emmerdé par autrui sur la coiffure et la tenue vestimentaire.

S'il est vrai que la beauté aide à se faire embaucher, alors ma beauté servira peut-être à quelque chose. En attendant, chez les garçons, j'ai l'impression que la beauté est assez optionnelle.

En résumé, je ne pense pas très souvent au regard que l'autre sur mon corps.

La réponse de polyvalentour m'incite à préciser ma pensée:
Pkoi se coiffer, pkoi se "pomponner"?

En fait, ce à quoi je suis sensible, c'est prendre soin de soi. Ne pas apprécier d'avoir les dents pas lavées et l'haleine de chacal, la peau toute grasse paske pas lavée correctement, les pompes dégueu, les ongles longs/noirs (je caricature bien sur) le vieux tee shirt tout de guingois etc... Instinctivement, ça témoigne pour moi d'un manque d'attention, voire d'affection pour soi même. Et quelqu'un qui s'aime pas, se dégoute, se méprise un tant soit peu, ça me rebute, spontanément je peux pas apprécier quelqu'un qui se respecte pas déja un minimum.
Par exemple, je préfère quelqu'un qui a une peau merdique à la base et s'en occupe, que quelqu'un qui a une belle peau au départ et la laisse à l'abandon.

En gros c'est pas le résultat qui va importer que la démarche pour avoir un résultat. Et c'est assez sensible ça chez moi.

Ben justement, je veux dire la laver correctement. quelqu'un qui sort de sa salle de bain avec la peau toute grasse, beurk. Passée l'adolescence, on peut certes avoir une peau à boutons, mais ça se voit quelqu'un qui fait rien contre... Y en a plein de gens qui se lavent à peu près le corps et pas la figure, ou bien avec le reste de shampoing et c'est une cata pour la peau etc... (je suis quasi jamais maquillée moi non plus, j'aime pas ca ni sur moi ni sur les autres)
Je sais pas moi, je me fais des masques à l'argile, je soigne mes cheveux (qu'ils soient pas tout secs ou tout gras et tout emmêlés etc), je fais des gommages avec des trucs faits maison etc...

Je suis passée de considérée comme moche avant l'adolescence, à considérée comme belle après l'adolescence (en tout cas c'est ce que j'ai vu dans le regard des autres). Je ne me suis pas trop comparée aux autres, et lorsque je trouvais des filles ou des garçons beaux/belles, c'était plutôt de la timidité que je ressentais, mais pas vraiment de la jalousie.
Par contre, du fait que l'on me considérait comme belle, j'ai eu très rapidement l'impression d'être stupide (parce que femme et "belle"). En fait je crois que j'associais "intelligence" à masculinité. J'ai donc toujours beaucoup travaillé à l'école, et cherchais à me "cultiver"(parce que je pensais que être savant = être intelligent).
Prendre connaissance du féminisme m'a donc beaucoup aidé à relativiser les dires de pas mal de machos de mon entourage, et ma course au "savantisme", et à me faire plus confiance.
Pour la beauté des autres, je dirais qu'au premier coup d'oeil, elle m'attire, mais que ça ne va pas plus loin que ça (en fait ça dépend), car la première impression est toujours recouverte par la gentillesse ou l'absence de gentillesse d'une personne quoique, je sais aussi que pour moi, il y a des "types" de physiques qui sont inenvisageables pour l'amour (en tout cas jusqu'à maintenant). Je ne crois pas que mes critères soient justes ni exempts de clichés: l'obésité très importante, certains handicaps physiques. Donc oui, la beauté influe quand même beaucoup sur mes représentations.

pierregr a écrit:A propos de bretelles de soutien qui sont visibles, il fut un temps (début années 80) où c’était d’une ringardise et subitement, c’est devenu toléré, puis, à la mode. Je ne sais pas pourquoi il y a eu ce basculement, sans doute une chanteuse/actrice qui a lancé la « mode ».

Ou peut-être parce que le soutien-gorge actuel est vachement plus "glamour" que celui de l'époque. Il m'arrive de prendre les bretelles amovibles de mes soutifs pour les mettre sur des robes parce qu'elles sont jolies.

ko a écrit:Je suis passée de considérée comme moche avant l'adolescence, à considérée comme belle après l'adolescence (en tout cas c'est ce que j'ai vu dans le regard des autres).

C'est pareil pour moi, j'avais l'impression d'être le vilain petit canard. Je faisais de la danse en primaire, puis j'ai arrêté, et quand j'ai été au lycée j'ai revu ma prof de danse et une mère de danseuse, les deux ne m'ont pas reconnue et quand je leur ai dit qui j'étais elles m'ont dit: "Oh la la comme tu es belle!" Sympa...

Antisexisme a écrit:
Après, moi je distingue "être propre" et "se faire beau/belle".
Autant je ne me maquille pas, et je ne mets pas de très beaux vêtements, autant c'est important pour moi d'être propre (dents lavées, vêtements propres, etc...) parce que ben... je trouve pas ça agréable d'être sale !

+100
Non seulement ce n'est pas agréable pour soi, mais ça ne l'est pas non plus pour les autres (sentir mauvais, avoir mauvaise haleine...) Ceci dit, j'ai eu des périodes et je connais des gens qui ne se lavent pas souvent, voire pour certains pas du tout, parce qu'ils ont un rapport à leur corps difficile, et je peux le comprendre. Ca suscite chez moi plus de la peine, de la compassion, que du rejet.

Pour ma part, à force qu'on me dise que je suis plutôt jolie, je veux bien finir par y croire. N'empêche que quand j'étais ado, et même enfant, je ne m'imaginais pas du tout comme j'étais réellement (enfant, j'avais un tout autre visage, du coup j'étais surprise de me voir dans la glace, mais à peine la glace retirée, mon image imaginaire reprenait le dessus). A l'adolescence, j'avais un rapport à mon corps très difficile. Par exemple à 13, 14 ans, je ne me brossais jamais les cheveux (j'ai des cheveux qui s'emmêlent facilement, du coup j'avais une sorte de "crêpe" sur la tête). Peut-être (sûrement) qu'inconsciemment j'essayais de me rendre moins désirable pour que l'homme qui avait du désir pour moi se détourne de ça...

Pendant longtemps, et même encore maintenant d'ailleurs, j'ai eu les miroirs en horreur. D'abord parce que cette tête n'avait rien à voir avec celle que je m'imaginais, ensuite parce que j'y lisais la haine de moi-même. Je ne suis pas du genre, mais alors pas du tout, à me pomponner devant la glace (je ne m'épile pas, ne me maquille pas - je ne sais même pas comment on fait d'ailleurs, une fois une amie a voulu me maquiller les yeux, de voir ce truc approcher de mon œil, ça m'a tellement fait flipper que j'ai refusé qu'elle le fasse).

Par contre j'aime porter des vêtements que je trouve jolis (mes goûts n'étant pas vraiment dans la norme, j'aime le large, genre baggys et T-shirts dits pour hommes, déjà parce que je ne supporte pas d'être "collée" par des vêtements. Je me rends compte d'ailleurs qu'à force de ne plus en porter, je ne supporte plus un simple jean, ça colle trop), j'aime me décorer les cheveux (j'y fais de petites tresses en laine multicolore), j'aime porter des bijoux et des tatouages, etc. Mais je le fais pour moi, je me fiche de ce que les gens peuvent en penser, de l'image que ça peut leur renvoyer.
Et concernant l'habillement, j'ai quand même un côté assez... comment dire ? Comme si ça faisait partie de mon identité. Je ne supporte pas l'idée de m'habiller autrement que comme j'aime l'être, même pour être déguisée. Le seul déguisement que je supporte, c'est de m'habiller en homme (avec un costard et une jolie moustache dessinée au crayon). Et en prime, il est pour moi inimaginable de sortir dehors - du moins en ville - sans mon chapeau. Si par malheur je l'oublie (et faut vraiment que je sois troublée pour l'oublier), j'ai la sensation d'être à moitié nue (comme si j'avais oublié de mettre un pantalon quoi). Pareil, je ne supporte pas d'avoir les cheveux détachés (quand je me prostituais par contre, histoire de renforcer le clivage protecteur, j'y allais sans chapeau et cheveux détachés, en plus d'avoir un autre nom).
'Fin bref, je crois que j'ai un peu dévié du sujet

Niveau rapport à mon corps, je me rends compte qu'en fait ça varie par rapport à mon humeur et mes sentiments envers moi-même. Parfois je regarde mes mains et les trouve ignobles, les quelques minuscules cicatrices me sautent aux yeux. Et d'autres fois, je les trouve belles et harmonieuses. Parfois je me trouve un peu trop grosse, d'autres fois non. Par contre, quand je me trouve plus maigre que d'habitude, j'aime beaucoup.

Et au niveau de mon regard sur les autres, c'est très différent vis à vis des hommes que des femmes. Déjà, il est très rare que je trouve un homme beau, et quand c'est le cas, il ne correspond pas à ce que la norme définit comme "un beau gosse". J'aime les hommes pas trop musclés, pas trop poilus, avec des visages doux, et les cheveux longs (au final, j'aime bien les hommes qu'on qualifierait d'assez féminins). Niveau filles par contre, il n'est pas rare que je trouve une femme belle, voire très belle (il m'arrive de me retourner dans la rue, subjuguée, chose qui ne m'arrive pas avec les hommes). Par contre je n'ai jamais ressenti de jalousie (ce serait plutôt de l'ordre du "comme j'aimerais l'embrasser et caresser son beau visage...") Et pour ce qui est des filles, mes goûts sont quand même un peu plus normés. J'aime la minceur (voire la quasi maigreur), je trouve les cheveux longs beaux (mais j'ai quand même une préférence pour les filles aux cheveux courts, parce que je les trouve séduisantes). Par contre je préfère les petits seins et les visages pas trop harmonieux (je trouve qu'avec des traits plus marqués, des asymétries, il se dégage un charisme qui est absent des visages lisses).
Je me rends compte d'ailleurs que la norme qui veut que la beauté des filles soit plus importante que celle des hommes m'affecte aussi. Le physique est la première chose que je vois chez une fille, alors que c'est secondaire avec les hommes. Je sortirais plus facilement avec un homme que je ne trouve pas beau qu'avec une fille que je ne trouve pas belle.

Et au niveau de mon regard sur les autres, c'est très différent vis à vis des hommes que des femmes. Déjà, il est très rare que je trouve un homme beau, et quand c'est le cas, il ne correspond pas à ce que la norme définit comme "un beau gosse". J'aime les hommes pas trop musclés, pas trop poilus, avec des visages doux, et les cheveux longs (au final, j'aime bien les hommes qu'on qualifierait d'assez féminins)

Pareillement (enfin, après : la longueur des cheveux peut varier mais je crois que j'aime bien quand les cheveux sont bien présents, voire bouclent). Je rajouterai que peut-être aussi c'est le côté enfantin (et pas que féminin) qui peut sembler attirant.
Je me suis rendue compte récemment qu'un garçon qui me plait déjà, s'il se rase la barbe, a plus de chance de me plaire plus encore. J'avoue que ça m'a un peu titillée de savoir ça sur moi et ça me culpabilise un peu moi-même de ne pas avoir les jambes tout le temps lisses.

En tout cas, d'être au contact de garçons aux qualités dites "féminines", cela a un impact assez fort sur ma façon de me percevoir du coup : comme encore moins féminine, ce qui me trouble assez, je dois dire. Ça impacte directement sur ma "self-esteem", en la baissant encore plus...Et c'est très fort concernant les poils (c'est Pierre que ça va intéresser tout ça ! ^^) : si je suis pas épilée et que je suis au contact d'un garçon pas très poilu, je vais vraiment me sentir négligée, moche, sale, etc.
Et c'est vraiment con mais le fait d'être mince, ça me permet de compenser un peu cette perception.
Alors, quand cleindo parlait un jour (il y a fort fort longtemps) d'avoir besoin d'accentuer des différences lors de la sexualité et notamment des différences "féminines" vs "masculines", ben ça me parle beaucoup...

Je ne m'attendais pas à ce que le sujet bascule à ce point sur l'hygiène (du moins, dans les messages récents de cleindo). Du coup, je complète mon précédent post.

Je fais très peu d'effort sur mon apparence physique. Par contre, je fais attention à l'hygiène. Éviter de dégager des mauvaises odeurs et de transmettre des microbes, c'est juste un respect minimal envers autrui. Cela n'a rien à voir avec se coiffer et "bien s'habiller".

Je me lave bien les dents. Je n'ai ni carie, ni mauvaise haleine.

Je cours tous les matins et je transpire facilement. Hélas, ma transpiration sent plus fort que celle des autres. Du coup, avant d'aller en cours, si je sens la transpiration, je me passe un coup de savon sous les bras aux toilettes. Les autres élèves n'ont pas cette contrainte car ils n'aiment pas courir le matin.

Aussi, quand je suis enrhumé, quand j'éternue, je n'éternue pas sur ma main mais sur ma manche, car je n'ai pas envie de mettre plein de microbes sur tout ce que je touche, surtout quand je serre la main d'autrui.

@polyvalentour
Et si te manches touchent tes mains?
Désolée, j'ai pas pu résister, moi qui suis assez crado...