Que penser des "assistants sexuels"?
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- microcosmos—
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Que penser des "assistants sexuels"?
27.10.13 22:33
Coucou,
J'ouvre un nouveau topic à propos des assistants sexuels (homme ou femme mais je devine qu'il y aura plus de femmes, tss). Leur rôle serait d'aider les personnes handicapés à prendre du plaisir. En échange d'une rémunération, si j'ai bien compris.
Je sais pas ce que vous en pensez, mais moi je vois ça comme de la prostitution... Même si je suis à 100% pour aider les handicapés, là j'avoue que je suis mitigée. Jusqu'où peut-on aller? Qu'ils appellent ça de l'assistance sexuelle pour se donner bonne conscience si ça les amuse, mais pour moi ...
Bref
Qu'en pensez-vous?
J'ouvre un nouveau topic à propos des assistants sexuels (homme ou femme mais je devine qu'il y aura plus de femmes, tss). Leur rôle serait d'aider les personnes handicapés à prendre du plaisir. En échange d'une rémunération, si j'ai bien compris.
Je sais pas ce que vous en pensez, mais moi je vois ça comme de la prostitution... Même si je suis à 100% pour aider les handicapés, là j'avoue que je suis mitigée. Jusqu'où peut-on aller? Qu'ils appellent ça de l'assistance sexuelle pour se donner bonne conscience si ça les amuse, mais pour moi ...
Bref
Qu'en pensez-vous?
- InvitéInvité
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
27.10.13 23:11
J'avoue ne pas avoir beaucoup lu sur la question mais spontanément je pense comme toi. Ça me rappelle que j'étais tombée sur une vidéo où l'on entend un client de prostitution parler des passes qu'il se paye, c'est ultra choquant. Et à la fin, chute : le client est un handicapé en fauteuil et il conclut peu ou prou de cette manière : "j'ai pas le choix, si vous comprenez pas allez vous faire foutre". J'imagine que le but était de plaider pour la prostitution pour les handicapés mais ça avait eu tout l'effet contraire pour moi Ma conclusion, c'était "quel gros connard égoïste !"
- sandrineAncien⋅ne
- Messages : 3591
Date d'inscription : 15/09/2012
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
28.10.13 0:06
Il y a eu au moins un fil assez fourni sur le sujet:
https://feminisme.1fr1.net/t1637-grenoble-90713-debat-planning-familial-assistance-sexuelle-et-handicaps?highlight=sexuelle
https://feminisme.1fr1.net/t1637-grenoble-90713-debat-planning-familial-assistance-sexuelle-et-handicaps?highlight=sexuelle
- microcosmos—
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Date d'inscription : 25/10/2013
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
28.10.13 15:16
bizarrement, quand il s'agit des handicapés, on ferme sa gueule ...
Mais c'est pour les aider!
Mouais mouais, mais ça reste de la prostitution.
Mais c'est pour les aider!
Mouais mouais, mais ça reste de la prostitution.
- Claire G.Ancien⋅ne
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Date d'inscription : 20/10/2013
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
28.10.13 15:47
Je pense honnetement que si on voulait vraiment aider les personnes handicapées à avoir une sexualité il y aurait d'autres solutions. Et toutes les personnes handicapées, pas uniquement les hommes.
Leur permettre déjà d'avoir accès à la masturbation (parce que si vraiment la sexualité est un besoin toutes les personnes valides y ont accès, il y a donc un problème d'égalité).
Et donc des sextoys adaptés à leur handicap. Leur permettre également d'avoir accès à une vraie intimité pour s'en servir.
Et pourquoi pas également un accès à la cybersexualité (dont certains d'ailleurs ne se privent pas, être en fauteuil roulant n'empeche pas d'aller sur internet).
Et en plus tout cela pourrait se faire dans une optique d'égalité entre toutes les personnes handicapées, quelque soit leur genre et leur orientation sexuelle. Problématique totalement inexistante avec cette idée d'assistante sexuelle, qui impliquerait que les personnes handicapées soient toutes soient des hommes hétérosexuels soient des femmes lesbiennes. (ou alors c'est encore plus sexiste, et les femmes handicapées n'auraient pas droit a de l'assistance sexuelle ?)
Leur permettre déjà d'avoir accès à la masturbation (parce que si vraiment la sexualité est un besoin toutes les personnes valides y ont accès, il y a donc un problème d'égalité).
Et donc des sextoys adaptés à leur handicap. Leur permettre également d'avoir accès à une vraie intimité pour s'en servir.
Et pourquoi pas également un accès à la cybersexualité (dont certains d'ailleurs ne se privent pas, être en fauteuil roulant n'empeche pas d'aller sur internet).
Et en plus tout cela pourrait se faire dans une optique d'égalité entre toutes les personnes handicapées, quelque soit leur genre et leur orientation sexuelle. Problématique totalement inexistante avec cette idée d'assistante sexuelle, qui impliquerait que les personnes handicapées soient toutes soient des hommes hétérosexuels soient des femmes lesbiennes. (ou alors c'est encore plus sexiste, et les femmes handicapées n'auraient pas droit a de l'assistance sexuelle ?)
- InvitéInvité
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
28.10.13 16:42
J'ai une connaissance qui est en fauteuil, il a une petite amie depuis 4 ans. Et il n'a absolument pas besoin d'assistante sexuelle.
C'est sur, c'est pas évident, mais oui, des handicapés arrivent à séduire des personnes valides, sans que celles ci décident de passer à l'acte par pitié, ou contre rémunération. Oui une personne handicapée peut être séduisante.
...
Certaines pathologies où il y a une paralysie complète (tétraplégie), sont plus compliquées à gérer que d'autres, notamment en terme d'autonomie (masturbation), mais il faut arrêter de voir la sexualité comme quelque chose de normé. La réalité des personnes handicapées est complexe, et on projette sur eux une sexualité de valides. On plaque quelque chose qu'on connait, sur quelque chose qu'on connait mal, ou très peu.
A mon avis, il faudrait déjà consulter les personnes concernées, au lieu de dire ce qu'elles souhaitent. Pour le peu que j'en connais (ce sont tous des hommes), ils sont contre l'assistance, ce qui je cite " leur enlèverait, le peu de dignité qu'il leur reste socialement ".
Ce avec quoi je suis entièrement d'accord ...
Après il y a surement d'autres avis, et je n'ai eu l'avis que d'hommes hétéro.
C'est sur, c'est pas évident, mais oui, des handicapés arrivent à séduire des personnes valides, sans que celles ci décident de passer à l'acte par pitié, ou contre rémunération. Oui une personne handicapée peut être séduisante.
...
Certaines pathologies où il y a une paralysie complète (tétraplégie), sont plus compliquées à gérer que d'autres, notamment en terme d'autonomie (masturbation), mais il faut arrêter de voir la sexualité comme quelque chose de normé. La réalité des personnes handicapées est complexe, et on projette sur eux une sexualité de valides. On plaque quelque chose qu'on connait, sur quelque chose qu'on connait mal, ou très peu.
A mon avis, il faudrait déjà consulter les personnes concernées, au lieu de dire ce qu'elles souhaitent. Pour le peu que j'en connais (ce sont tous des hommes), ils sont contre l'assistance, ce qui je cite " leur enlèverait, le peu de dignité qu'il leur reste socialement ".
Ce avec quoi je suis entièrement d'accord ...
Après il y a surement d'autres avis, et je n'ai eu l'avis que d'hommes hétéro.
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
28.10.13 16:55
Sans avoir d'opinion définitive sur les assistants sexuels (à part que oui, c'est de la prostitution, mais je n'ai pas non plus d'opinion définitive sur la prostitution), je voulais réagir sur certains points :
Sinon, je trouve que dans ces sujets, on a tendance à mettre au centre le handicap physique et à invisibiliser le handicap mental et ses problématiques particulières.
Je me souviens d'un autiste avec qui j'étais partie en séjour. Il avait besoin de se masturber, à heures fixes. Sinon, il faisait une crise qui pouvait être vraiment grave. Nous, on se contentait de lui trouver un endroit tranquille. Mais à l'adolescence, ça avait été compliqué : il était perturbé et ne comprenait pas pourquoi et il a fallu lui apprendre à se masturber. Je ne sais pas qui l'a fait (personnel médical ? personnel éducatif ? famille ?). Peut être qu'effectivement on a appliqué sur lui "une sexualité normée", on aurait peut être pu trouver d'autres solutions. En tout cas, c'était un moyen d'éviter des crises qui pouvaient être dangereuses.
C'est toi qui utilise le féminin, mais dans les pays où c'est autorisé, il existe aussi des assistants sexuels hommes, même si c'est très minoritaire.Claire G. a écrit:Problématique totalement inexistante avec cette idée d'assistante sexuelle, qui impliquerait que les personnes handicapées soient toutes soient des hommes hétérosexuels soient des femmes lesbiennes. (ou alors c'est encore plus sexiste, et les femmes handicapées n'auraient pas droit a de l'assistance sexuelle ?)
Sinon, je trouve que dans ces sujets, on a tendance à mettre au centre le handicap physique et à invisibiliser le handicap mental et ses problématiques particulières.
Je me souviens d'un autiste avec qui j'étais partie en séjour. Il avait besoin de se masturber, à heures fixes. Sinon, il faisait une crise qui pouvait être vraiment grave. Nous, on se contentait de lui trouver un endroit tranquille. Mais à l'adolescence, ça avait été compliqué : il était perturbé et ne comprenait pas pourquoi et il a fallu lui apprendre à se masturber. Je ne sais pas qui l'a fait (personnel médical ? personnel éducatif ? famille ?). Peut être qu'effectivement on a appliqué sur lui "une sexualité normée", on aurait peut être pu trouver d'autres solutions. En tout cas, c'était un moyen d'éviter des crises qui pouvaient être dangereuses.
- InvitéInvité
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 1:38
Pour travailler auprès de personnes handicapés depuis près de 20 ans, je pense qu'il subsiste de très fortes souffrances psychiques chez certaines personnes handicapées qui n'ont pas accès à une vie affective et sexuelle.
Effectivement, il n'y a pas que le handicap moteur mais aussi des déficients intellectuels léger, moyen, profond, des déficients sensorielles, psychiques, des traumatisés crânien, des maladies invalidantes, des personnes handicapées de naissance, d'autres non.
Ainsi les besoins d'une personne déficiente intellectuelle profonde ne seront pas forcément les mêmes que ceux d'une personne sourde par exemple. Même si toutes les personnes handicapées partageront des incapacités et des désavantages par rapport à la société. Ceux-ci seront néanmoins différents selon les individus et aussi les typologies de handicap.
Donc, de ce fait on ne peut pas parler d'uniformité des demandes, des besoins de personnes handicapées en matière de vie affective et sexuelle.
Par contre, mon expérience auprès de personnes handicapés de typologie différentes m'a démontré que le manque de vie affective et sexuel est parfois très prégnant. Ce n'est aucunement leurs choix et ces personnes n'ont parfois aucun moyen de combler ce néant affectif et sexuel.
Concernant spécifiquement l'assistance sexuelle, c'est une réponse apportée à cette souffrance, à ce manque ou cette impossibilité.
J'ignore si c'est une bonne réponse. Personnellement, je pense que c''est quand même avoir une vie affective tronquée. Certains diront que c'est mieux que rien. CE n'est pas non plus anodin voire sans risque non plus en terme de souffrance, si la personne handicapée tombe amoureux de l'assistant sexuel.
Maintenant, même si cela peut poser des tas de questions, les assistants sexuels passent des examens de sélection et sont formés. Cela diffère beaucoup, je pense d'une prostitution classique et c'est donc à priori clairement un choix de la part des assistants sexuels d'avoir cette activité.
Il faut savoir qu'il n'y a pas forcément toujours pénétration. parfois, il y a juste des caresses ou des activités masturbatoires. ll y a aussi toute une ambiance : huile, musique, bougie etc.
Effectivement, il n'y a pas que le handicap moteur mais aussi des déficients intellectuels léger, moyen, profond, des déficients sensorielles, psychiques, des traumatisés crânien, des maladies invalidantes, des personnes handicapées de naissance, d'autres non.
Ainsi les besoins d'une personne déficiente intellectuelle profonde ne seront pas forcément les mêmes que ceux d'une personne sourde par exemple. Même si toutes les personnes handicapées partageront des incapacités et des désavantages par rapport à la société. Ceux-ci seront néanmoins différents selon les individus et aussi les typologies de handicap.
Donc, de ce fait on ne peut pas parler d'uniformité des demandes, des besoins de personnes handicapées en matière de vie affective et sexuelle.
Par contre, mon expérience auprès de personnes handicapés de typologie différentes m'a démontré que le manque de vie affective et sexuel est parfois très prégnant. Ce n'est aucunement leurs choix et ces personnes n'ont parfois aucun moyen de combler ce néant affectif et sexuel.
Concernant spécifiquement l'assistance sexuelle, c'est une réponse apportée à cette souffrance, à ce manque ou cette impossibilité.
J'ignore si c'est une bonne réponse. Personnellement, je pense que c''est quand même avoir une vie affective tronquée. Certains diront que c'est mieux que rien. CE n'est pas non plus anodin voire sans risque non plus en terme de souffrance, si la personne handicapée tombe amoureux de l'assistant sexuel.
Maintenant, même si cela peut poser des tas de questions, les assistants sexuels passent des examens de sélection et sont formés. Cela diffère beaucoup, je pense d'une prostitution classique et c'est donc à priori clairement un choix de la part des assistants sexuels d'avoir cette activité.
Il faut savoir qu'il n'y a pas forcément toujours pénétration. parfois, il y a juste des caresses ou des activités masturbatoires. ll y a aussi toute une ambiance : huile, musique, bougie etc.
- InvitéInvité
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 9:34
Ce que je pense est très dur mais : nous ne sommes pas égaux devant la vie. Nous ne sommes pas égaux en terme de chances à la naissance. Nous sommes égaux en droit (en théorie), mais c'est tout.
Vouloir faire de tout un droit est à mon avis dangereux : ça déboucher sur des paradigmes tels que :
- le droit à l'enfant
- le droit à la sexualité
- etc ...
Certains domaines de la vie ne sont pas légiférables, et ne constituent pas des droits. Qu'on essaye d'améliorer les conditions de vie des personnes qui ont des difficultés oui, qu'on essaye de les intégrer oui, qu'on travaille sur des solutions scientifiques encore oui.
Mais les sentiments, ne sont pas des droits, pour moi ces questions de droits à ... n'ont pas lieu d'être. On ne peut pas accorder de droit qui implique l'aliénation d'un autre être humain.
On ne peut pas naître avec un droit à l'amour, un droit aux câlins, ou je ne sais quoi. On est tous d'accord pour dire que oui, la vie c'est mieux avec de l'amour et des câlins c'est clair, mais personne ne peut exercer le métier de " câlineur, ou d'aimant " ...
La vie n'est pas juste. Elle balance certains dans des situations super dures. Après, je pense que vouloir octroyer des droits qui débouchent sur l'aliénation d'autres membres de la société, c'est juste déplacer le problème sans le résoudre.
Pour moi surmonter ces difficultés affectives, n'est pas y mettre un palliatif, et un ersatz, dont personne ne sera dupe, en particulier la personne qui reçoit les " soins ".
Je sais que ce que je dis est dur. Et ma volonté n'est pas de blesser. Vraiment.
Vouloir faire de tout un droit est à mon avis dangereux : ça déboucher sur des paradigmes tels que :
- le droit à l'enfant
- le droit à la sexualité
- etc ...
Certains domaines de la vie ne sont pas légiférables, et ne constituent pas des droits. Qu'on essaye d'améliorer les conditions de vie des personnes qui ont des difficultés oui, qu'on essaye de les intégrer oui, qu'on travaille sur des solutions scientifiques encore oui.
Mais les sentiments, ne sont pas des droits, pour moi ces questions de droits à ... n'ont pas lieu d'être. On ne peut pas accorder de droit qui implique l'aliénation d'un autre être humain.
On ne peut pas naître avec un droit à l'amour, un droit aux câlins, ou je ne sais quoi. On est tous d'accord pour dire que oui, la vie c'est mieux avec de l'amour et des câlins c'est clair, mais personne ne peut exercer le métier de " câlineur, ou d'aimant " ...
La vie n'est pas juste. Elle balance certains dans des situations super dures. Après, je pense que vouloir octroyer des droits qui débouchent sur l'aliénation d'autres membres de la société, c'est juste déplacer le problème sans le résoudre.
Pour moi surmonter ces difficultés affectives, n'est pas y mettre un palliatif, et un ersatz, dont personne ne sera dupe, en particulier la personne qui reçoit les " soins ".
Je sais que ce que je dis est dur. Et ma volonté n'est pas de blesser. Vraiment.
- ErnestineBleu⋅e
- Messages : 96
Date d'inscription : 22/07/2013
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 11:44
Personne ne nie ça. Par contre, ce que le monde entier nie, c'est que la Prostitution n'est pas choisie, même cachée sous une appellation de métier plus valorisante.Pour travailler auprès de personnes handicapés depuis près de 20 ans, je pense qu'il subsiste de très fortes souffrances psychiques chez certaines personnes handicapées qui n'ont pas accès à une vie affective et sexuelle.
On ne troque pas la souffrance contre la souffrance.
Moi je reste convaincue qu'une personne handicapée peut elle aussi avoir des relations sexuelles consenties. Parce que dans ce cas, on invente un assistanat sexuel pour les gens laids, etc,...
Mais sinon, Charlot, tu parles énormément de la souffrance des handicapés. Mais celle de celles qui sont forcée à faire ce métier?
Je parle de "celles" parce que pour être honnête, y aurait-il beaucoup de femmes handicapées qui auraient recours à l'assistanat sexuel? Je pense que non, pour la même raison que aujourd'hui, la majorité des clients des prostituées sont des hommes.
En plus de tronquer la liberté de ces "assistantes", on accentueraient les inégalités entre les Handicapées et les handicapés.
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 13:00
Sur le sujet (il y a des choses que je trouve très intéressantes, même si je ne suis pas d'accord avec une partie des arguments de l'autrice):
http://lmsi.net/Les-mutantes-oubliees
http://lmsi.net/Les-mutantes-oubliees
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 14:27
Bah perso si je me m'imagine dans cette situation, je préfère tenir la main de n'importe quel inconnu en train de se branler plutôt que celle mon fils quelque soit son handicap. L'inceste, très peu pour moi.Antisexisme a écrit:@ Lila78 : je me demande s'il y a besoin de la mise en place d'un assistanat sexuel pour la masturbation et son apprentissage.
Je pense que l'apprentissage de la masturbation peut se faire par un soignant ou un parent. Je dois dire qu'à priori, je ne vois pas trop de différence avec l'apprentissage de la propreté, par exemple (dans ce cadre là....)
Ensuite, si certain-e-s handicapé-e-s ont du mal à se masturber, je pense que le développement de sex-toy adaptés peut tout à fait convenir
Mais si tu ne vois pas de différence avec l'apprentissage de la propreté dans ce cas là, pourquoi ne pas le confier à un ou une professionnelle extérieure ?
Personnellement, je trouve très gênant qu'on contraigne les familles (les mères, en fait, dans les faits) à s'occuper de cela. Je trouve aussi très gênant qu'on contraigne les membres du personnel médical (au passage, les aides soignantes vivent elles aussi dans un monde raciste, classiste et sexiste) à s'en occuper. Parce que dans les faits, c'est ça qui se passe, hein. Et je trouve un peu facile de débattre à ce sujet en invisibilisant le problème. (j'ai pas non plus dit que les assistants sexuels étaient la solution, hein).
Ah bah heureusement que cette solution t'est apparue, parce que je pense que ceux qui travaillent avec les handicapés au quotidien et qui s'en occupent, ça leur était jamais venu à l'idée !Antisexisme a écrit:
Par ailleurs quand je te lis, une solution beaucoup plus simple, et beaucoup plus saine, m'apparait : pourquoi ne pas favoriser les relations entre personnes handicapées ? Ou entre une personne handicapée et une valide (je dois dire quand même que je m'interroge sur les relations entre handicapé-e-s mentaux et valides... j'aurais peur des rapports de pouvoir) ? Ca me parait tellement plus simple, et ça serait sans doute plus satisfaisant pour les personnes handicapées !
Un peu plus sérieusement.
A mes yeux, le mot "assistant sexuel" est beaucoup trop fourre-tout et est censé répondre à des besoins qui n'ont rien à voir.
Pour moi, il y a trois catégories :
- les handicapés qui ont besoin d'être aidés pour vivre une sexualité soit parce que physiquement ils ne peuvent pas (besoin d'apprentissage pour la masturbation, par exemple, accompagnement de la sexualité au sein du couple aussi, soit pour une aide concrète au moment du rapport sexuel...) et dans ce cas, je trouverais intéressant que du personnel formé et volontaire soit là pour le faire. Afin d'éviter le risque de contrainte, en faire un métier qualifié (ce qu'il serait d'ailleurs), soit peut être en en faisant une spécialité du sexologue, soit en en faisant un métier à part entière avec un rôle de conseil et de formation des équipes (comment aménager les lieux pour faciliter les choses et permettre aux handicapés d'avoir une intimité par exemple).
- les handicapés qui ont besoin de contact physique. C'est un besoin qui est à mes yeux à prendre en compte, le contact peut parfois réellement soulager les personnes (et permettre de diminuer les doses de médicaments par exemple). Je pense que ce besoin sensoriel est trop souvent nié pour les personnes handicapées et malades. Mais qu'il n'y a rien de sexuel. D'où la nécessité, si, de "calineurs professionnels" ou de masseurs par exemple.
- les handicapés qui ont envie de sexe, envie qui pour certaines raisons devient envahissante et qui n'ont pas réussi à développer une relation épanouissante à ce niveau là. Là ça relève de la prostitution et il me semble logique d'y appliquer les mêmes principes qu'à la prostitution en général, à savoir pourquoi pas des formations pour répondre à cette demande particulière si on considère que la prostitution doit être autorisée, soit une pénalisation des clients si on est partisan d'une politique abolitionniste. Cependant, dans les deux cas, il me semble souhaitable de prendre en compte du handicap qui dans certains cas fait qu'un intermédiaire (membre de la famille, de l'institution) contacte la prostituée. Actuellement, cette personne sera poursuivie pour proxénétisme. Il me semble que la spécificité de la situation doit être prise en compte et soit ne pas être considéré comme du proxénétisme dans le cas d'une politique réglementariste, soit que la personne soit poursuivie comme un client et pas comme un proxénète dans le cas d'une politique abolitionniste.
Après ma connaissance du handicap reste limitée et je ne suis pas certaine que tout ce que j'avance soit pertinent.
- InvitéInvité
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 14:38
@ Ernestine J'évoque la souffrance de certaines personnes handicapées parce que c'est mon quotidien d'être avec elles. Tout simplement, je parle de ce que je connais. Je n'ai jamais côtoyé de personnes prostituées donc j'évite d'évoquer ce que je ne connais pas bien du tout. Maintenant, je ne met pas une hiérarchisation de valeurs en ce qui concerne le degré de souffrance des uns et des autres. Donc désolé d’accès plus sur les personnes handicapées.
En ce qui concerne les assistants sexuels garçon, la demande des femmes handicapées est rare. La responsable de la formation en suisse des assistants sexuels que j'ai pu rencontrer évoquait uniquement 2 demandes. C'est sans commune mesure avec la demande des hommes handicapés. Je ne me souviens plus du chiffre mais la différence est énorme.
Je pense que l'on peut avoir plusieurs interprétations de ces différences.
@ Shun A partir du moment où la souffrance des uns et des autres est reconnu, comment être blessé? Je comprend tout à fait que l'on puisse avoir le raisonnement que tu décrits. Personnellement, et très honnêtement, je n'ai pas d'avis tranché. En même temps, je ne suis pas féministe ceci explique peut-être cela.
Cependant, sans relancer le débat sur la prostitution, en quoi l'assistant sexuel serait aliéné?
@ Antisexisme je ne suis pas une personne handicapée. De plus, en France l'assistance sexuelle n'est pas autorisée. Donc, je n'ai pas de retour d'expérience de personnes handicapées. Par contre, en fonction du peu d'éléments que je dispose (reportages, lectures d'articles et débats), les personnes handicapées en Suisse qui utilisent ce genre de service n'ont pas l'air de se plaindre.
tu dis que l'affection ne s'achète pas. Est-ce que l'absence de gratuité ferait que l'affection serait factice? je n'en suis pas persuadé. Par contre, ce n'est pas de l'amour au sens d'un couple lambda. A mon avis, cette "affection" est donc affaiblit, tronqué. On peut même imaginer que chez certaines personnes cela puisse créer des insatisfactions voire de la souffrance par rapport à un manque finalement faussement comblé.
Mais quoi qu'il en soit, force est de constater qu'actuellement selon les informations que je dispose, les assistants sexuels apportent beaucoup à des personnes handicapées.
Après, on peut estimer que cette aide ne se justifie pas. Je le comprend d'ailleurs même si encore une fois je n'ai pas d'avis tranché.
pourquoi ne pas favoriser les relations entre personnes handicapées ? Ou entre une personne handicapée et une valide? Heureusement, il existe une vie affective et sexuelle pour de nombreuses personnes handicapées. Tout n'est pas noir loin de là.
Cependant, il y a aussi de nombreuses personnes qui sont dans l'impossibilité ou quasi d'avoir une vie affective et sexuelle du fait de leurs déficiences.
Il y a aussi de multiples freins dans les institutions et dans la société concernant l’accès à la sexualité des personnes handicapée. Mais bon, je ne veux étayer plus mes propos et polluer un forum féministe sur la sexualité des personnes handicapées.
Sur la question du choix, à priori les assistants sexuels ne sont pas des personnes pauvres qui seraient motivés par l'argent. A priori toujours, la sélection de ces personnes est très stricte. Les assistants sexuels viendraient de différents horizons socio-culturels et auraient juste le désir d'aider les personnes handicapées.
En ce qui concerne les assistants sexuels garçon, la demande des femmes handicapées est rare. La responsable de la formation en suisse des assistants sexuels que j'ai pu rencontrer évoquait uniquement 2 demandes. C'est sans commune mesure avec la demande des hommes handicapés. Je ne me souviens plus du chiffre mais la différence est énorme.
Je pense que l'on peut avoir plusieurs interprétations de ces différences.
@ Shun A partir du moment où la souffrance des uns et des autres est reconnu, comment être blessé? Je comprend tout à fait que l'on puisse avoir le raisonnement que tu décrits. Personnellement, et très honnêtement, je n'ai pas d'avis tranché. En même temps, je ne suis pas féministe ceci explique peut-être cela.
Cependant, sans relancer le débat sur la prostitution, en quoi l'assistant sexuel serait aliéné?
@ Antisexisme je ne suis pas une personne handicapée. De plus, en France l'assistance sexuelle n'est pas autorisée. Donc, je n'ai pas de retour d'expérience de personnes handicapées. Par contre, en fonction du peu d'éléments que je dispose (reportages, lectures d'articles et débats), les personnes handicapées en Suisse qui utilisent ce genre de service n'ont pas l'air de se plaindre.
tu dis que l'affection ne s'achète pas. Est-ce que l'absence de gratuité ferait que l'affection serait factice? je n'en suis pas persuadé. Par contre, ce n'est pas de l'amour au sens d'un couple lambda. A mon avis, cette "affection" est donc affaiblit, tronqué. On peut même imaginer que chez certaines personnes cela puisse créer des insatisfactions voire de la souffrance par rapport à un manque finalement faussement comblé.
Mais quoi qu'il en soit, force est de constater qu'actuellement selon les informations que je dispose, les assistants sexuels apportent beaucoup à des personnes handicapées.
Après, on peut estimer que cette aide ne se justifie pas. Je le comprend d'ailleurs même si encore une fois je n'ai pas d'avis tranché.
pourquoi ne pas favoriser les relations entre personnes handicapées ? Ou entre une personne handicapée et une valide? Heureusement, il existe une vie affective et sexuelle pour de nombreuses personnes handicapées. Tout n'est pas noir loin de là.
Cependant, il y a aussi de nombreuses personnes qui sont dans l'impossibilité ou quasi d'avoir une vie affective et sexuelle du fait de leurs déficiences.
Il y a aussi de multiples freins dans les institutions et dans la société concernant l’accès à la sexualité des personnes handicapée. Mais bon, je ne veux étayer plus mes propos et polluer un forum féministe sur la sexualité des personnes handicapées.
Sur la question du choix, à priori les assistants sexuels ne sont pas des personnes pauvres qui seraient motivés par l'argent. A priori toujours, la sélection de ces personnes est très stricte. Les assistants sexuels viendraient de différents horizons socio-culturels et auraient juste le désir d'aider les personnes handicapées.
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 14:46
Si tu as envie de développer (moi je trouverais ça intéressant en tout cas), il y a un topic sur les relations affectives et sexuelles des personnes handicapées ici : https://feminisme.1fr1.net/t1305-amour-et-handicap?highlight=handicapcharlot a écrit:
pourquoi ne pas favoriser les relations entre personnes handicapées ? Ou entre une personne handicapée et une valide? Heureusement, il existe une vie affective et sexuelle pour de nombreuses personnes handicapées. Tout n'est pas noir loin de là.
Cependant, il y a aussi de nombreuses personnes qui sont dans l'impossibilité ou quasi d'avoir une vie affective et sexuelle du fait de leurs déficiences.
Il y a aussi de multiples freins dans les institutions et dans la société concernant l’accès à la sexualité des personnes handicapée. Mais bon, je ne veux étayer plus mes propos et polluer un forum féministe sur la sexualité des personnes handicapées.
- InvitéInvité
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 14:59
Je trouve cette justification un peu trop facile. Ce n'est pas parce qu'on ne connaît pas la souffrance de personnes que l'on doit l'ignorer.charlot a écrit:@ Ernestine J'évoque la souffrance de certaines personnes handicapées parce que c'est mon quotidien d'être avec elles. Tout simplement, je parle de ce que je connais. Je n'ai jamais côtoyé de personnes prostituées donc j'évite d'évoquer ce que je ne connais pas bien du tout. Maintenant, je ne met pas une hiérarchisation de valeurs en ce qui concerne le degré de souffrance des uns et des autres. Donc désolé d’accès plus sur les personnes handicapées.
Sinon, je pense naïvement que "l'aide" envers les handicapéEs devrait être sincère et réellement volontaire (en gros, ne pas aide de "l'aide" mais une relation humaine identique à toute autre relation entre personnes).
Si des personnes ont besoin d'être payées et/ou d'avoir un statut pour entamer une quelconque relation avec des personnes handicapées, j'aurais tendance à les voir comme des cyniques plutôt que comme des altruistes. Idem pour toute personne valide qui va vers une personne handicapée CAR handicapée.
- Tiffanny—
- Messages : 297
Date d'inscription : 14/08/2013
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 15:15
Pourquoi pas avoir recours à des bénévoles, ça enlèverait au moins le doute à propos du choix des assistantes sexuelles.
Si elles ne sont pas bénévoles oui on se retrouve avec la même problématique que la prostitution lambda. A ceci près quand même que cette prostitution institutionnelle ne rapporterait pas assez d'argent pour attirer des proxénètes. Les prostituées seraient donc "seulement" sous contrainte économique.
Parmi les clients valides de prostituées il y en a qui demandent pas souvent mais ça arrive un service affectif. Personnellement je trouvais ce service encore plus destructeur que le service sexuel. Idem d'ailleurs pour les clients qui voulaient que j'aie du plaisir. Devoir faire semblant d'aimer par obligation c'est juste horrible, ça déprécie la notion même de tendresse.
Les handicapéEs méritent tout autant l'amour que n'importe qui. Je crois qu'il faudrait avant tout travailler sur l'handiphobie. Parce que la tendresse qu'on donne par obligation n'est pas seulement altérée, elle n'existe pas. Si garder son boulot dépend des sentiments qu'elle est obligée de montrer alors qu'elle ne les éprouve pas, pour la femme, ça peut même devenir de l'aversion. Je ne comprends pas comment on peut avoir envie de coucher avec une femme qui elle n'en a aucun désir. Je ne comprends pas non plus comment on peut avoir envie d'une tendresse par obligation.
Et pendant que les handicapés courent après ces fausses relations affectives et sexuelles ils n'essaient pas d'avoir une relation digne de ce nom. Alors que je suis certaine que c'est tout à fait possible.
Si elles ne sont pas bénévoles oui on se retrouve avec la même problématique que la prostitution lambda. A ceci près quand même que cette prostitution institutionnelle ne rapporterait pas assez d'argent pour attirer des proxénètes. Les prostituées seraient donc "seulement" sous contrainte économique.
Parmi les clients valides de prostituées il y en a qui demandent pas souvent mais ça arrive un service affectif. Personnellement je trouvais ce service encore plus destructeur que le service sexuel. Idem d'ailleurs pour les clients qui voulaient que j'aie du plaisir. Devoir faire semblant d'aimer par obligation c'est juste horrible, ça déprécie la notion même de tendresse.
Les handicapéEs méritent tout autant l'amour que n'importe qui. Je crois qu'il faudrait avant tout travailler sur l'handiphobie. Parce que la tendresse qu'on donne par obligation n'est pas seulement altérée, elle n'existe pas. Si garder son boulot dépend des sentiments qu'elle est obligée de montrer alors qu'elle ne les éprouve pas, pour la femme, ça peut même devenir de l'aversion. Je ne comprends pas comment on peut avoir envie de coucher avec une femme qui elle n'en a aucun désir. Je ne comprends pas non plus comment on peut avoir envie d'une tendresse par obligation.
Et pendant que les handicapés courent après ces fausses relations affectives et sexuelles ils n'essaient pas d'avoir une relation digne de ce nom. Alors que je suis certaine que c'est tout à fait possible.
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 15:23
- HS:
- Tiffanny a écrit:Devoir faire semblant d'aimer par obligation c'est juste horrible, ça déprécie la notion même de tendresse. (...) Parce que la tendresse qu'on donne par obligation n'est pas seulement altérée, elle n'existe pas. Si garder son boulot dépend des sentiments qu'elle est obligée de montrer alors qu'elle ne les éprouve pas, pour la femme, ça peut même devenir de l'aversion.
Attention, je ne dis pas que se prostituer c'est la même chose que garder des enfants, mais qu'à mes yeux le côté "obligation de faire semblant d'aimer" qui accentuent la difficulté de femmes pauvres, précaires, et étrangère pour faire leur travail, ça se retrouve aussi dans des métiers du "care".
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 16:18
+1000, mon fils mérite plus que quelques caresses ou une masturbation données par pitié ou par contrainte économique.Tiffanny a écrit:
Les handicapéEs méritent tout autant l'amour que n'importe qui. Je crois qu'il faudrait avant tout travailler sur l'handiphobie. Parce que la tendresse qu'on donne par obligation n'est pas seulement altérée, elle n'existe pas.
Je pense que tout le monde à droit à un accès à l'onanisme, quitte a créer des toys spécialement conçus pour pallier aux différentes formes de handicap mais il n'y a pas de droit à la sexualité à deux (trois ou plus si affinité) : ou les personnes concernées éprouvent un désir Mutuel qui abouti à un rapport sexuel ou ce n'est pas le cas et la personne frustrée devra apprendre à faire face à ses frustrations (ou avoir recours à l'onanisme).
@Antisexisme :
comme Lila98, je ne me vois pas du tout montrer à mon fils comment obtenir du plaisir (seul ou à plusieurs). Je ne vois pas comment obtenir un consentement éclairé de sa part. Toute forme "d'aide" serrait donc à mes yeux un viol. Et même si il était consentant, non seulement l'inceste est puni par la loi mais surtout je ne le désire pas sexuellement. Je veux bien sacrifier une partie de ma vie sociale pour lui (le malheur, pour certains, ça s'attrape), je veux bien sacrifier ma vie professionnelle pour son bien être (de toutes manières, je n'ai pas vraiment eut le choix...) mais je ne lui sacrifierais pas mon respect de moi et ma sexualité (ni celle de quelqu'un d'autre).
@Charlot :
Si on trouve en Suisse un ratio de demande si défavorable aux femmes, ne pourrait-on pas penser que ce n'est que le reflet de l'idée que les hommes ont des besoins sexuels qu'il faut absolument combler alors que la sexualité des femmes est au mieux minimisée au pire niée?
- InvitéInvité
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 16:33
Edit Michonne a posté avant moi, du coup je fais un peu doublon, mais je suis totalement en accord avec ce qu'elle vient de dire !
Je pense vraiment qu'en mettant en place cette assistance, on se place (logiquement) dans une position d'assistanat. Et je pense que ça doit être très dur à vivre pour les handicapés.
Et honnêtement, je ne veux pas dire de mal, ni choquer, mais pour une personne " classique " je vois pas comment elle pourrait rentrer en contact sexuel avec un autiste profond.
C'est juste pas le même monde.
Je pense qu'il faut aider les personnes à s'autonomiser, pas les rendre encore plus dépendantes de service qui vont les faire vivre dans une relation au mieux virtuelle, au pire dégradante.
Nous sommes nombreux(ses) à considérer la prostitution, ou le paiement de service sexuel comme dégradant. A la fois pour la personne qui les donne, mais également pour la personne qui les consomme quand elle le fait dans ce contexte précis.
Qui voudrait d'une sexualité au rabais, qui voudrait acheter des sentiments ? Autant acheter une poupée. Au moins on sait à quoi s'attendre, et on est sur qu'elle ne ressent rien.
Les handicapés ont besoin comme tout le monde de relations honnêtes, basées sur un désir mutuel, et pas de pitié ou d'assistanat.
C'est les considérer uniquement par leur handicap, pour moi, de vouloir à tout prix créer des services spécialisés alors qu'il existe des alternatives autres dans lesquelles ils peuvent être autonomes.
Par exemple si une personne a eu la moelle épinière brisée et qu'elle ne peut plus marcher, elle ne peut plus marcher point.
Si elle ne peut plus bander, elle ne peut plus bander, repoint.
Si elle ne peut plus se toucher, soit elle va trouver un autre moyen (et la je suis totalement ok sur la création de sextoys adaptés et même pourquoi pas travailler à la réalisation de sextoys sur mesure, comme pour les prothèses), soit elle va apprendre à vivre sa vie sans sexualité, comme elle apprendra à vivre sans pouvoir marcher.
Pour ce qui est du rôle du contact physique, je suis totalement d'accord, le fait de solliciter le corps peut amener un mieux être voir faciliter certaines guérisons. C'est entre autre le rôle de la kiné et des thérapies corporelles, qui ne sont pas des services sexuels, mais bien des spécialités médicales, et paramédicales.
Je ne pense pas qu'il faille considérer ce fameux besoin sexuel, autrement qu'on le considère chez les personnes valides : on en a déjà parlé dans d'autres topiques, les besoins sexuels des hommes, ne sont pas des besoins impérieux que les femmes doivent satisfaire obligatoirement.
Si certaines femmes aiment des hommes handicapés : je n'y vois aucun problème, au contraire ! En faire une profession : non.
Sinon en Suisse est-ce que c'est comme dans le monde médical français rémunéré à l'acte ? C'est remboursé par la sécu ? Y a des dépassement d'honoraires ?
Et honnêtement, je ne veux pas dire de mal, ni choquer, mais pour une personne " classique " je vois pas comment elle pourrait rentrer en contact sexuel avec un autiste profond.
C'est juste pas le même monde.
Je pense qu'il faut aider les personnes à s'autonomiser, pas les rendre encore plus dépendantes de service qui vont les faire vivre dans une relation au mieux virtuelle, au pire dégradante.
Nous sommes nombreux(ses) à considérer la prostitution, ou le paiement de service sexuel comme dégradant. A la fois pour la personne qui les donne, mais également pour la personne qui les consomme quand elle le fait dans ce contexte précis.
Qui voudrait d'une sexualité au rabais, qui voudrait acheter des sentiments ? Autant acheter une poupée. Au moins on sait à quoi s'attendre, et on est sur qu'elle ne ressent rien.
Les handicapés ont besoin comme tout le monde de relations honnêtes, basées sur un désir mutuel, et pas de pitié ou d'assistanat.
C'est les considérer uniquement par leur handicap, pour moi, de vouloir à tout prix créer des services spécialisés alors qu'il existe des alternatives autres dans lesquelles ils peuvent être autonomes.
Par exemple si une personne a eu la moelle épinière brisée et qu'elle ne peut plus marcher, elle ne peut plus marcher point.
Si elle ne peut plus bander, elle ne peut plus bander, repoint.
Si elle ne peut plus se toucher, soit elle va trouver un autre moyen (et la je suis totalement ok sur la création de sextoys adaptés et même pourquoi pas travailler à la réalisation de sextoys sur mesure, comme pour les prothèses), soit elle va apprendre à vivre sa vie sans sexualité, comme elle apprendra à vivre sans pouvoir marcher.
Pour ce qui est du rôle du contact physique, je suis totalement d'accord, le fait de solliciter le corps peut amener un mieux être voir faciliter certaines guérisons. C'est entre autre le rôle de la kiné et des thérapies corporelles, qui ne sont pas des services sexuels, mais bien des spécialités médicales, et paramédicales.
Je ne pense pas qu'il faille considérer ce fameux besoin sexuel, autrement qu'on le considère chez les personnes valides : on en a déjà parlé dans d'autres topiques, les besoins sexuels des hommes, ne sont pas des besoins impérieux que les femmes doivent satisfaire obligatoirement.
Si certaines femmes aiment des hommes handicapés : je n'y vois aucun problème, au contraire ! En faire une profession : non.
Sinon en Suisse est-ce que c'est comme dans le monde médical français rémunéré à l'acte ? C'est remboursé par la sécu ? Y a des dépassement d'honoraires ?
- InvitéInvité
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 16:49
Juste pour préciser, mon objectif n'est pas d'ignorer la souffrance des personnes prostituées. Je dis juste que je connais mal leurs situations donc je préfère ne pas trop évoquer un sujet que je ne connais pas bien. Cela ne signifie pas que je m'en fous de leur situation.Cherry Song a écrit:Je trouve cette justification un peu trop facile. Ce n'est pas parce qu'on ne connaît pas la souffrance de personnes que l'on doit l'ignorer.charlot a écrit:@ Ernestine J'évoque la souffrance de certaines personnes handicapées parce que c'est mon quotidien d'être avec elles. Tout simplement, je parle de ce que je connais. Je n'ai jamais côtoyé de personnes prostituées donc j'évite d'évoquer ce que je ne connais pas bien du tout. Maintenant, je ne met pas une hiérarchisation de valeurs en ce qui concerne le degré de souffrance des uns et des autres. Donc désolé d’accès plus sur les personnes handicapées.
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 17:07
Un autre problème de l'assistanat sexuel c'est qu'il existe une foule de handicaps et donc qu'il n'y a pas d'un côté les 100% valides et de l'autre les "handicapés" mais plutôt une continuité entre les deux.
Or, nous sommes dans une société dans laquelle des hommes se plaignent d'avoir d'énormes besoins sexuels qui les feraient beaucoup souffrir s'ils n'étaient pas comblés…
Parce qu'un de ces hommes serait, par exemple, unijambiste, ou en fauteuil roulant, avec un bras en moins, ou sourd-muet, je ne pense pas que sa complainte serait SI différente que celle du non-handicapé qui se plaint de pas avoir accès au sexe parce qu'il est, par exemple trop timide, ou qu'il a pas le temps de faire des rencontres.
De plus, c'est vrai que ça peut être bien plus difficile pour un handicapé d'avoir une vie affective, sociale, sexuelle… Maintenant je crois que payer des gens pour les masturber c'est un peu mettre un pansement sur une jambe de bois… Ils méritent mieux non? Je ne crois pas que le "besoin sexuel" existe, je crois que ce qui existe c'est le besoin de contact humain désinteressé. Je rejoins Shun sur le fait qu'il n'y a pas selon moi un "droit au sexe". En revanche il devrait y avoir un droit à être considéré en égalité avec les autres malgré son handicap.
(j'ai conscience que je ce que je dis ne couvre pas toutes les situations de handicap, le problème est sans doute plus compliqué pour les handicaps mentaux, l'autisme etc).
Il y a quelque chose qui m'attriste beaucoup c'est qu'on entend parler des besoins sexuels des hommes handicapés, mais on entend moins parler du fait que beaucoup de femmes handicapés sont ou ont été victimes d'abus sexuels, y compris dans les institutions. J'ai pas de chiffre ni de source malheureusement (je vais essayer de chercher quand j'aurai le temps) mais ça ne semble préoccuper personne…
Pour ce qui est de la masturbation je pense qu'il y a une différence entre masturber quelqu'un et lui apprendre à le faire (même si je comprend parfaitement que la famille n'ait pas envie de s'y coller)… C'est vrai que c'est intime, mais je sais pas si je considèrerais ça comme de la prostitution…
Je peux pas m'empêcher de me rappeler une anecdote assez terrible que j'ai lue ici:
http://www.alorsvoila.com/mozart-demasque-version-1
http://www.alorsvoila.com/a-sa-place-mozart-demasque-version-2
(attention c'est choquant…)
Or, nous sommes dans une société dans laquelle des hommes se plaignent d'avoir d'énormes besoins sexuels qui les feraient beaucoup souffrir s'ils n'étaient pas comblés…
Parce qu'un de ces hommes serait, par exemple, unijambiste, ou en fauteuil roulant, avec un bras en moins, ou sourd-muet, je ne pense pas que sa complainte serait SI différente que celle du non-handicapé qui se plaint de pas avoir accès au sexe parce qu'il est, par exemple trop timide, ou qu'il a pas le temps de faire des rencontres.
De plus, c'est vrai que ça peut être bien plus difficile pour un handicapé d'avoir une vie affective, sociale, sexuelle… Maintenant je crois que payer des gens pour les masturber c'est un peu mettre un pansement sur une jambe de bois… Ils méritent mieux non? Je ne crois pas que le "besoin sexuel" existe, je crois que ce qui existe c'est le besoin de contact humain désinteressé. Je rejoins Shun sur le fait qu'il n'y a pas selon moi un "droit au sexe". En revanche il devrait y avoir un droit à être considéré en égalité avec les autres malgré son handicap.
(j'ai conscience que je ce que je dis ne couvre pas toutes les situations de handicap, le problème est sans doute plus compliqué pour les handicaps mentaux, l'autisme etc).
Il y a quelque chose qui m'attriste beaucoup c'est qu'on entend parler des besoins sexuels des hommes handicapés, mais on entend moins parler du fait que beaucoup de femmes handicapés sont ou ont été victimes d'abus sexuels, y compris dans les institutions. J'ai pas de chiffre ni de source malheureusement (je vais essayer de chercher quand j'aurai le temps) mais ça ne semble préoccuper personne…
Pour ce qui est de la masturbation je pense qu'il y a une différence entre masturber quelqu'un et lui apprendre à le faire (même si je comprend parfaitement que la famille n'ait pas envie de s'y coller)… C'est vrai que c'est intime, mais je sais pas si je considèrerais ça comme de la prostitution…
Je peux pas m'empêcher de me rappeler une anecdote assez terrible que j'ai lue ici:
http://www.alorsvoila.com/mozart-demasque-version-1
http://www.alorsvoila.com/a-sa-place-mozart-demasque-version-2
(attention c'est choquant…)
- CarolAncien⋅ne
- Messages : 684
Date d'inscription : 31/07/2013
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 17:22
Pas de soucis de mon coté, t'as pas à avoir honte de pas avoir une vision globale d'un sujet qui ne te touche pas d'aussi près que moi (ce qui serait honteux ce serrait de persévérer dans une mauvaise idée sans tenir compte du ressenti des personnes concernées) et je sais que t'avais pas de mauvaises intentionsAntisexisme a écrit:Désolée d'avoir dit de la merde pour la masturbation (je précise quand même que je parlais d'un apprentissage, unique, de la masturbation et pas au fait de devoir masturber tous les jours son enfant...)... Je crois que c'est une situation tellement abstraite pour moi que j'ai du mal à imaginer la situation... (en fait j'ai assez honte de ce que j'ai écrit, bref Lila et michonne vous avez parfaitement raison)
je pense que la différence que l'on fait entre le punter lambda et la personne handicapée c'est que cette personne fait pitié. On ne peut pas lui coller l'image du salle pervers alors on lui colle celle du pauvre malheureux qu'on doit assister sur tous les plans.
Mon meilleur pote est hémiplégique. Quand j'habitais près de chez lui, je lui faisais ses courses, son lit, sa vaisselle et je pensais faire ça de bon cœur. Avec le recul, je m’aperçois de l’égoïsme de la chose. Au lieu de l'aider, je m'infantilisais, je l’empêchais de prendre de l'autonomie, je me rassurais sur mon propre sort (j'avais une vie de merde mais lui en avait une encore pire que moi ) C’était pas de l'altruisme mais de la pitié et je me créais de la valeur à bon compte.
A mon avis, c'est la même démarche qui entre en jeu dans la création des assistantes sexuelles. Nous les valides sommes "supérieur" aux handicapés car nous pouvons avoir une sexualité autonome et notre "grandeur d’âme" nous fait rechercher des solutions pour eux. Mon pote m'a dragué. Il n'a jamais joué sur la corde sensible du pauvre handicapé, il s'est présenté comme un homme à part entière (ce qu'il est) avec des sentiments et des désirs. Par contre, il est parfaitement conscient du coté maternisant des femmes avec qui il entrait en relation sexuel, de la volonté de domination qui finissait toujours par émerger. Je n'ai pas de solution pour lui et je pense que c'est à lui de la trouver pas à moi/nous.
Quoi qu'il en soit je ne pense pas qu'on doivent sacrifier le bien être de certains/es pour le bien être d'autre (d'autant que je suis convaincue que c'est encore le bien être de femmes qui va être sacrifier pour le bien être d'hommes).
@l'elfe
Les agressions sexuels/viols sont un gros problème dans le monde du handicap mental pour les garçons comme pour les filles (même si, comme d'hab, être une fille est un facteur de risque supplémentaire), ce sont des proies faciles qui ne peuvent ni se défendre ni dénoncer
- ErnestineBleu⋅e
- Messages : 96
Date d'inscription : 22/07/2013
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 17:38
Ca me chiffonne un peu. Pas que je veuille que tu aies les mêmes idées que moi (ou "nous") mais tu es ici, tu prends conscience des différences chaque jour, et tu n'es même pas pour l'égalité. (Parce que c'est ça, être féministe, non?) Moi j'aimerai bien prendre connaissance de la façon dont tu interprètes ces différences.Charlot a écrit:En même temps, je ne suis pas féministe ceci explique peut-être cela.
Vous l'aurez compris, j'ai un avis tranché sur le sujet: je suis bien contre, ça reste des relations sexuelles tarifées, et donc de la prostitution.
De où tiens-tu ça?Charlot a écrit:
Sur la question du choix, à priori les assistants sexuels ne sont pas des personnes pauvres qui seraient motivés par l'argent. A priori toujours, la sélection de ces personnes est très stricte. Les assistants sexuels viendraient de différents horizons socio-culturels et auraient juste le désir d'aider les personnes handicapées.
Moi j'ai une amie qui veut être avocate, et c'est pas parce qu'elle aime les violeurs...
Voilà, au final, ça reste de la prostitution, et je ne connais encore aucune fille (parce qu'il ne s'agit pas d'homme là, non non) qui à 18ans s'est dit "Mais tiens, je ne sais pas quoi faire, j'ai mon bac, j'aimerai bien être assistante sexuelle et prendre plaisir à Masturber des gens toute la journée".
Vraiment, non, aucune. Et c'est exactement le même débat que la prostitution: Tu ne peux pas légaliser (ou dépénaliser) quelque chose tant que ça porte atteinte à quelqu'un. Si des femmes le choisissent, grand bien leur fasse, mais ce ne sera jamais la grande majorité.
Je crois que dans les débats touchant à la prostitution, il y a énormément d'hypocrisie, comme vous disiez, à propos du désir des hommes que les femmes se doivent de combler.
- InvitéInvité
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 18:37
Charlot, tu vis dans quel coin ? :)
J'aimerais bien pouvoir te rencontrer, un de ces jours.
J'avoue que les debats proto-mondains theorico-moraux a ce sujet ne me tentent guere (coir me lourdent a l'avance, j'avoue).
A propos de l'origine professionnelle des assistants sexuels j'ai le souvenir d'avoir entendu qu'ils provenaient essentiellement : des aide-soignants, des prostitues, des infirmiers, des aide medico-psychologiques, ou des educateurs (moniteurs ou specialises).
Des gens qui, au prealable, touchent des corps et de la vie de tous les jours, quoi.
Par ailleurs, la Suisse impose la pratique d'une autre activite professionnelle principale a cote.
J'aimerais bien pouvoir te rencontrer, un de ces jours.
J'avoue que les debats proto-mondains theorico-moraux a ce sujet ne me tentent guere (coir me lourdent a l'avance, j'avoue).
A propos de l'origine professionnelle des assistants sexuels j'ai le souvenir d'avoir entendu qu'ils provenaient essentiellement : des aide-soignants, des prostitues, des infirmiers, des aide medico-psychologiques, ou des educateurs (moniteurs ou specialises).
Des gens qui, au prealable, touchent des corps et de la vie de tous les jours, quoi.
Par ailleurs, la Suisse impose la pratique d'une autre activite professionnelle principale a cote.
...Qui va encore "choisir" ces "métiers" ?
- koAncien⋅ne
- Messages : 2496
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: Que penser des "assistants sexuels"?
29.10.13 19:22
@parleur
(ça m'étonne que ça ne vienne pas des auxiliaires de vie aussi (car il y a la motivation financière d'autant plus pour elleux))
(ça m'étonne que ça ne vienne pas des auxiliaires de vie aussi (car il y a la motivation financière d'autant plus pour elleux))
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