Utilisation sociale/scolaire de la notion de "surdoué-e"
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Claire G.
ko
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- shunAncien⋅ne
- Messages : 637
Date d'inscription : 10/04/2015
En fait les enfants précoces sont très curieux. Comme beaucoup d'enfants. Ils apprennent souvent à lire tous seuls (mais pas systématiquement), et du coup se renseignent (souvent à l'insu des parents qui ne savent même pas que leur enfant sait déjà lire) sur les sujets qui leur plaisent (à partir de 3 ou 4 ans). Les sujets de prédilection sont très variés en fonction des centres d'intérêt. Là où il va y avoir une différence avec les enfants " classiques " c'est sur le degré d'apprentissage par rapport à l'age. Si je prends l'exemple de mon fils, il a des connaissance en minéralogie, en mécanique, etc ... qui dépassent parfois celle de mon conjoint (qui est master 2 dans le domaine). Pour autant, ce n'est pas parce que l'enfant est capable d'aller loin dans les choses qui l'intéressent, qu'il est " homogène ", l'enfant peut très bien prendre en grippe des matières jugées inintéressantes, ou décider de ne pas travailler parce que sa maitresse ne lui plait pas, ou parce qu'il est en conflit avec ses parents ...
La curiosité des enfants précoces est aussi sociale. On retrouve des questionnements très précoces sur des thèmes orientés " philo " : le sens de la vie, la mort, la religion, la violence, la pauvreté dans le monde, pourquoi on ne partage pas les richesses équitablement, pourquoi les alcooliques se détruisent, pourquoi les gens passent devant des SDF sans leur dire bonjour etc ... C'est très déstabilisant pour les adultes quand ces questions viennent d'un enfant de 3 ou 4 ans (tous ces sujets ont été abordé par mon fils entre 3 et 5 ans).
Ces enfants ont du mal à trouver une place d'enfant. On retrouve systématiquement un vocabulaire très développé, et très fin, qui peut faire passer l'enfant pour pédant aux yeux de ses camarades, et aussi aux yeux des adultes. De plus l'enfant ne comprend pas que faire une remarque à un adulte n'est pas toléré socialement, même si cette remarque est par ailleurs totalement justifiée. Donc si l'enfant reprend son parent, la maitresse, ou un adulte dans la rue qui se comporte mal par exemple, il ne comprend pas pourquoi " il n'a pas le droit " puisqu'il a " raison " sur le fond. C'est un problème récurent, qui peut amener à des situations de blocage social, des renvois scolaires, etc.
Il y a aussi un sens aigu de la justice. On va retrouver souvent ces enfants en rôle de " zorro " et défenseur des plus faibles (souvent parce qu’il y a une déficience des adultes d'ailleurs), l'enfant est vite catalogué comme " présent dans toutes les embrouilles " et par là même comme un fauteur de trouble, alors qu'en réalité il intervient plus comme médiateur, mais n'y arrive pas toujours.
Sa manière de s'exprimer qui est singulière, ces centres d'intérêts particuliers, font qu'il a du mal à trouver des camarades avec qui il peut partager des activités, et que souvent il est exclu et montré comme différent : con, débile, bizarre, gogol sont très souvent des insultes à répétition qui entame beaucoup l'estime de soi et les capacités sociales de l'enfant, on retrouve régulièrement des résultats catastrophique sur le plan scolaire en parallèle d'un harcèlement scolaire dont l'enfant ne parle pas.
Les exclusions à répétition, plus des adultes qui sont souvent rudes, et se moquent quand l'enfant ne sait pas répondre à une question, parce qu'ils sont contents de l'avoir mis en difficulté " ce sale gosse qui se prend pour une encyclopédie " font que ces enfants perdent confiance en eux très rapidement, se retrouvent isolés, et parfois décrochent totalement de la scolarité. Ils ont une estime d'eux-mêmes qui à tendance à s'effondrer à la fin du collège.
Contrairement à ce qu'on pense, ce n'est pas forcément l'ennui scolaire qui pose le plus de problèmes, mais les aspects relationnels. Souvent les adultes, devant l'aisance verbale de ces enfants ont des exigences d'adultes envers ces enfants, y compris sur le plan affectif. Ces enfants se retrouvent souvent confidents d'adultes qui leur parlent de choses pour lesquels ces enfants ne sont absolument pas préparés, et n'ont pas l'age. Ou encore les adultes peuvent avoir des attentes délirantes envers ces enfants : études longues, réussite scolaire, rêve de gloire etc ... qui ne sont pas ceux des enfants.
Ces enfants sont régulièrement éduqués en " petits singes savants " pour la plus grande fierté des parents. Si on ne contrôle pas leur accès aux informations, leur curiosité peut les emmener trop loin vers des informations qu'ils sont trop jeunes pour appréhender et qui peuvent les traumatiser.
Ces enfants sont très souvent des anxieux chroniques, ils ont peur de la guerre, des aspects noirs de la religion, du chaos émotionnels que les informations peuvent amener dans leur tête. S'en suivent des questionnements sans fin et des essais infructueux de trouver des solutions pour " sauver l'humanité de ce qu'elle est ". Là aussi c'est un facteur d'isolement, d'incompréhension, et les réponses des adultes ne sont pas adaptées " ne penses plus à ça ", " c'est trop compliqué ", " on verra ça plus tard ", " tu es trop petit ", sont des réponses qui ne conviennent évidemment pas.
C'est très compliqué à gérer.
La curiosité des enfants précoces est aussi sociale. On retrouve des questionnements très précoces sur des thèmes orientés " philo " : le sens de la vie, la mort, la religion, la violence, la pauvreté dans le monde, pourquoi on ne partage pas les richesses équitablement, pourquoi les alcooliques se détruisent, pourquoi les gens passent devant des SDF sans leur dire bonjour etc ... C'est très déstabilisant pour les adultes quand ces questions viennent d'un enfant de 3 ou 4 ans (tous ces sujets ont été abordé par mon fils entre 3 et 5 ans).
Ces enfants ont du mal à trouver une place d'enfant. On retrouve systématiquement un vocabulaire très développé, et très fin, qui peut faire passer l'enfant pour pédant aux yeux de ses camarades, et aussi aux yeux des adultes. De plus l'enfant ne comprend pas que faire une remarque à un adulte n'est pas toléré socialement, même si cette remarque est par ailleurs totalement justifiée. Donc si l'enfant reprend son parent, la maitresse, ou un adulte dans la rue qui se comporte mal par exemple, il ne comprend pas pourquoi " il n'a pas le droit " puisqu'il a " raison " sur le fond. C'est un problème récurent, qui peut amener à des situations de blocage social, des renvois scolaires, etc.
Il y a aussi un sens aigu de la justice. On va retrouver souvent ces enfants en rôle de " zorro " et défenseur des plus faibles (souvent parce qu’il y a une déficience des adultes d'ailleurs), l'enfant est vite catalogué comme " présent dans toutes les embrouilles " et par là même comme un fauteur de trouble, alors qu'en réalité il intervient plus comme médiateur, mais n'y arrive pas toujours.
Sa manière de s'exprimer qui est singulière, ces centres d'intérêts particuliers, font qu'il a du mal à trouver des camarades avec qui il peut partager des activités, et que souvent il est exclu et montré comme différent : con, débile, bizarre, gogol sont très souvent des insultes à répétition qui entame beaucoup l'estime de soi et les capacités sociales de l'enfant, on retrouve régulièrement des résultats catastrophique sur le plan scolaire en parallèle d'un harcèlement scolaire dont l'enfant ne parle pas.
Les exclusions à répétition, plus des adultes qui sont souvent rudes, et se moquent quand l'enfant ne sait pas répondre à une question, parce qu'ils sont contents de l'avoir mis en difficulté " ce sale gosse qui se prend pour une encyclopédie " font que ces enfants perdent confiance en eux très rapidement, se retrouvent isolés, et parfois décrochent totalement de la scolarité. Ils ont une estime d'eux-mêmes qui à tendance à s'effondrer à la fin du collège.
Contrairement à ce qu'on pense, ce n'est pas forcément l'ennui scolaire qui pose le plus de problèmes, mais les aspects relationnels. Souvent les adultes, devant l'aisance verbale de ces enfants ont des exigences d'adultes envers ces enfants, y compris sur le plan affectif. Ces enfants se retrouvent souvent confidents d'adultes qui leur parlent de choses pour lesquels ces enfants ne sont absolument pas préparés, et n'ont pas l'age. Ou encore les adultes peuvent avoir des attentes délirantes envers ces enfants : études longues, réussite scolaire, rêve de gloire etc ... qui ne sont pas ceux des enfants.
Ces enfants sont régulièrement éduqués en " petits singes savants " pour la plus grande fierté des parents. Si on ne contrôle pas leur accès aux informations, leur curiosité peut les emmener trop loin vers des informations qu'ils sont trop jeunes pour appréhender et qui peuvent les traumatiser.
Ces enfants sont très souvent des anxieux chroniques, ils ont peur de la guerre, des aspects noirs de la religion, du chaos émotionnels que les informations peuvent amener dans leur tête. S'en suivent des questionnements sans fin et des essais infructueux de trouver des solutions pour " sauver l'humanité de ce qu'elle est ". Là aussi c'est un facteur d'isolement, d'incompréhension, et les réponses des adultes ne sont pas adaptées " ne penses plus à ça ", " c'est trop compliqué ", " on verra ça plus tard ", " tu es trop petit ", sont des réponses qui ne conviennent évidemment pas.
C'est très compliqué à gérer.
- IridaceaAncien⋅ne
- Messages : 2950
Date d'inscription : 12/05/2015
Un podcast qui fait le point sur l'état des connaissances en psychologie sur les surdoué·e·s :
https://www.youtube.com/watch?v=uuQ4yL-jyfk
La personne invitée a écrit un livre qui fait la synthèse des études sur le sujet et les présente de façon accessible.
https://www.youtube.com/watch?v=uuQ4yL-jyfk
La personne invitée a écrit un livre qui fait la synthèse des études sur le sujet et les présente de façon accessible.
- IridaceaAncien⋅ne
- Messages : 2950
Date d'inscription : 12/05/2015
Toujours pour pondérer certaines affirmations tenues par les psychologues médiatisées spécialistes en douance, un article de Nicolas Gauvrit et Franck Ramus. En gros, il semble souvent exagéré d'affirmer que les enfants HQI présentent plus que les non-HQI de l'anxiété, de l'échec scolaire, de la dépression.
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