Comment être un homme allié du féminisme

Penser en dominant c est regarder une émission à la télévision traduite en langue des signes et penser "c est ridicule ce type à droite qui fait l andouille pendant ce discours si important, ça ne sert vraiment à rien."

Penser en dominant c est dire "je ne vois pas la couleur des gens, il n y a que des êtres humains."

Penser en dominant c est dire "je n aime pas le terme féministe, je préfère dire humaniste."

Penser en dominant c est dire "quand même les trans devraient être reconnaissant envers la communauté gay."

Penser en dominant c est penser qu il n y a que des gay pride et pas de marche des fiertés lgbt.

Penser en dominant c est dire que les riches sont opprimés par le gouvernement socialiste.

Penser en dominant c est penser que l homme noir doit entrer dans l histoire.

Penser en dominant c est dire "Il n est pas bon que l homme soit seul."

etc.. etc..

Claire G a écrit:Penser en dominant c est regarder une émission à la télévision traduite en langue des signes et penser "c est ridicule ce type à droite qui fait l andouille pendant ce discours si important, ça ne sert vraiment à rien."

Je me permets de mettre le lien vers la discussion sur "Féminisme mal compris", sur un de mes témoignages qui rejoint cette évocation de Claire G ci dessus, ici ("j'essaye de me mettre dans la peau d'un homme..."). C'est dans la même veine...

pyrogeek78 a écrit:qu entendez vous par "penser en dominant " ?

Penser selon le conditionnement machiste qui nous a été inculqué et qui fait souvent intimement parti du fonctionnement de notre pensée inconsciemment.

Un ou deux exemples de "penser en dominant" :

- prendre certaines idées ou remarque comme des attaques perso.

- le besoin d'avoir une place et une place importante dans les mouvements féministes ; ce besoin d'avoir la parole, d'être sur le devant de la scène. Avoir du mal à lâcher prise ou à lâcher la barre du navire, quoi.

Penser en dominant, ça se manifeste aussi comme l'écrivait Christiane Rochefort dans le fait que les mêmes mots n'ont pas exactement le même sens pour l'oppresseur ou l'opprimé.

Ce qui est réellement un jeu pour l'un, est une véritable corvée ou agression pour l'autre.
Pour beaucoup de gars, harceler les femmes dans la rue, c'est du marivaudage ! c'est véritablement comme cela qu'ils le vivent eux : un moment coquin et sympa.

C'est pour cela que beaucoup d'hommes vont comprendre "oh, c'est de la drague un peu lourde". Certains font un effort, comme les femmes se plaignent ; mais ça reste de la drague pour eux. Ils pensent en dominants.

Penser en dominant, c'est voir le monde avec les outils des dominants (vocabulaire, normes), et du point d'observation des dominants.

P.S. : les exemples de Claire G sont plus concrets... ouff ! tant mieux.

Bon, je voulais absolument partager cette vidéo que je trouve très bien (malheureusement en anglais) mais super d'un homme qui parle aux autres hommes.
Qu'en pensez-vous pour celles qui maîtrisent l'anglais?

http://bust.com/feminism/17027-this-video-explains-to-bro-s-why-they-must-speak-up-against-domestic-violence.html

(Hélas je ne lis qu'un peu l'anglais, et pas à l'oral ; cette vidéo parle surtout de se désolidariser comme homme des violences faites aux femmes).
Puisque ce sujet "Comment être un allié masculin" remonte à la surface, je signale que ce texte à l'origine du sujet est toujours assez bien demandé sur mon blog ici, où je l'avais traduit (et Rebelderosa l'a repris) et commenté. La discussion qui a eu lieu ici (au début) m'incite à dire ceci : un homme peut avoir un esprit critique (on ne peut s'en empêcher, tout en étant conscient que c'est une forme de résistance) mais il lui est demandé d'être curieux et de refuser de critiquer, donc de ne pas énoncer sa critique et même de s'instruire davantage en prenant du recul par rapport à sa résistance (qui est plus souvent basée sur de l'ergotage que sur du vécu). D'ailleurs tout est dans le titre : s'engager à être un allié, c'est aussi ne pas s'opposer. Or la virilité est d'abord nourrie par la compétition entre hommes et par le mépris des femmes, et toute critique participe de cette double attitude... qu'on s'engage justement à modifier.
(Il y a une liste "en huit points" plus édulcorée qui est récemment sortie dans la campagne ONU "HeforShe", je crois).

J'ai revisionné la vidéo un troisième fois et je la trouve au final trop dur à suivre (surtout le début), il faut avoir un background un peu américain.
En fait je recherche des vidéos (plutôt que des textes) d'hommes s’adressant à d'autres hommes en anglais mais en français ça m’intéresse aussi.

Je ne peux que vous encourager à continuer... si vous avez le temps. J'ai pu un peu suivre la vidéo par votre traduc et c'est plus explicite vers la fin, avec un "WE MUST ACT".
Une fois la vidéo finie, on peut voir les vidéos proposées en revenant en arrière il y en a une autre d'un homme à d'autres hommes https://www.youtube.com/watch?v=KTvSfeCRxe8et elle est sous-titrée fr. Jacson Katz expose que La violence contre les femmes est un sujet qui concerne les hommes.
Steve Connell est slammeur et réalise des vidéos 'performance' sur divers sujets.

@erulelya hm, en fait , quand je réécoute cette vidéo je ne suis pas forcément d'accord avec le début de ce qui s'y dit. Je voulais juste le préciser. Et, maintenant que je le vois traduit encore plus, mas bon peut être est-ce mieux que rien.
Je ne sais pas quoi en penser, diffuser ou pas?

Pourquoi n'es-tu pas d'accord avec le début de la vidéo ?

Moi aussi je trouve le début de vidéo très ambigu, pour ne pas dire pire, tant qu'on a pas entendu la fin. Grâce à la traduc d'Erulélya. C'est un mec qui fait le mec et qui 'nous' pardonne tout, les blagues sexistes, la porno, les publicités sexistes, etc. Il a besoin de donner des gages virilistes à la gent virile, estime-t-il ! Je crois que c'est un masque qui va sans doute faire un virage à 180 ° pour mieux atteindre les violences faites aux femmes.
Mais approuver la porno, c'est dégeulasse. Je sais que la lutte contre la porno a été perdue à l'époque de A. Dworkin, C. Mc Kinnon et J. Stoltenberg, au nom de la liberté d'expression aux USA et au Canada et qu'elle n'a pas été menée dans les pays européens, sauf erreur. Il y a donc un mouvement puissant (?) d'hommes alliés au féminisme aux USA mais avec des limites.
Steve Connell est ici dans son rôle de slammeur, poète, artiste, et il cherche peut-être le buzz avec cette vidéo, en tant que 'matamore' (faux brave, dit Larousse) des violences faites aux femmes, ce qui en ferait un "allié libéral" du "féminisme libéral", comme je vais le développer sur un nouveau sujet.

Comme erulelya, je comprends qu'au départ, il a la position classique des hommes : aucun souci avec un tas de trucs "soi-disant pas graves", mais qu'il n'est pas d'accord avec les viols, la violence conjugale et un tas d'autres soucis.
Puis, il fait remarquer que s'il est contre le second, il doit être contre le premier puisque ce premier est ce qui permet le second (notamment via son histoire de lion).
Alors, c'est sûr que si une personne ne regarde que les quelques premières minutes, on passe à côté. Par contre, si on regarde tout, cela change la donne.

@Michekhen : j'ai mis un article sur mon blog sur la conférence que j'avais renseignée de Jackson Katz, qui est https://singuliermasculin.wordpress.com/2016/09/07/les-violences-faites-aux-femmes-cest-un-probleme-dhommes/.
J'ai repéré aussi son site de MVPStrategies http://www.jacksonkatz.com/mvp.html, où d'autres vidéos sont disponibles (je ne les ai pas regardées encore).
Enfin, il vient de publier un livre anti-Trump, et Mona Cholet s'en est inspirée pour un article dans le Monde Diplomatique d'août 2016, sur les élections américaines.

Merci @chester Denis  pour ces liens.
Le nom de Katz est aussi mentionné par Mélanie Joy, j'ai donc essayé de savoir sans succès si ce monsieur était végétarien ou végane par curiosité, par contre je suis tombée sur sur cette thèse  sur les " nouveaux hommes véganes" les "hegans" et la conclusion à l'air d'être que: au lieu de tenter un dépassement , ce mouvement au contraire renforce
Je copy paste un extrait : " These findings suggest that books and
health magazines that advocate for veganism do so in a way that maintains hegemonic
masculinity rather than creating a new, more encompassing idea of what men can be".
Bref cela suggère malheureusement qu'aussi du côté des animalistes ils n'arrivent pas à avoir une vision saine de ce que pourrait signifier être un homme hors du contexte du patriarcat..

Même si le détour par le véganisme ne me dit pas grand chose (c'est pas mon centre d'intérêt), je pense que les hommes prennent des tas de postures pour faire leur différence intéressante dans le groupe d'hommes. Sans mettre vraiment en cause la domination masculine, on peut être anarchiste, anticapitaliste, antiraciste, écologiste et se sentir mieux du fait qu'on est en décalage avec une partie de la norme masculine. Et expliquer ainsi qu'on est pas TOTALEMENT macho. Et gagner du sens dans sa vie. Et les animaux ne vont pas te reprocher tes contradictions comme les femmes féministes, c'est bien plus confortable !

Un doube article un peu long sans doute, mais que je trouvais intéressant par rapport à la place des hommes dans le féminisme (et sur le pourquoi de garder le mot féminisme, à vrai dire).