L'exclusivité: jusqu'où? Pourquoi?
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- mhysterieAncien⋅ne
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Re: L'exclusivité: jusqu'où? Pourquoi?
18.04.12 10:00
Le soucis c'est que parfois quand tu respectes l'autre, c'est au détriment, par exemple, de ta propre liberté. Donc, parfois, tu souffres pour tenter de respecter l'autre. Et à ce moment de la relation, peut-être que c'est l'autre qui ne te respecte pas en t'imposant des choses qui ne te conviennent pas, et qui tente de te faire rentrer dans son moule ! C'est pour ça que les relations sont compliquées à gérer et qu'il ne suffit pas de respecter l'autre ! Parfois, ça rentre en contradiction. J'imagine que ce que je viens de dire répète en d'autres termes ce qu'a dit Arrakis.Roxappho a écrit:Toutes celles que le respect de l'autre impliquent, par respect de l'autre.
Je vais prendre mon exemple personnel pour étayer tout ça. Je le mets en spoiler pour ne pas prendre trop de place.
- Spoiler:
- J'ai soulevé la question de la non-exclusivité affective dans mon couple avec P. La liberté des individus au sein d'un couple me semblait importante. Le polyamour répondait à des failles du couple mono et notamment à celle qui implique l'abandon d'une relation pour une autre. J'étais moi-même possessive quand P. ne passait pas du temps avec moi et je trouvais ça déplorable, je voulais pouvoir m'en défaire, je voulais qu'on soit libres autant l'un que l'autre. Puis, il y a 4 ans, je suis tombée amoureuse d'une autre personne. J'ai constaté qu'il était possible d'aimer deux personnes simultanément. J'en ai parlé à P. Il me disait que ce qui comptait pour lui, c'était mon bonheur ; si j'étais également amoureuse de quelqu'un d'autre, cela ne remettait pas en question notre relation, donc. On a réfléchi au polyamour pendant 4 ans avant qu'une autre relation impliquant du désir réciproque "me tombe dessus" et que je "cultive" cette relation. Et hop, P. me témoigne qu'il en souffre ponctuellement, à chaque fois que je passe la nuit avec cette autre personne.
Et là, on n'a pas de réponse : nous sommes coincés. Est-ce à lui de respecter mes nouveaux choix, ma liberté et doit-il apprendre à gérer sa souffrance jusqu'à ce qu'elle cesse ? Est-ce à moi, au détriment de ma liberté, de mes valeurs, de ce que je suis, d'éviter une situation qui lui apporterait de la souffrance ? Qui devrait respecter l'autre ? Qui manque de respect à l'autre ? Des personnes me renvoient que je ne le respecte pas car je le fais souffrir. D'autres me renvoient que lui, ne respecte pas ma liberté et qui je suis : il m'entraverait dans mon mode d'épanouissement personnel et ma volonté d'émancipation.
Devons-nous alors mettre fin à notre relation car nos attentes diffèrent, alors qu'on s'aime et qu'on aime passer du temps ensemble ?
- mhysterieAncien⋅ne
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Re: L'exclusivité: jusqu'où? Pourquoi?
18.04.12 10:28
Tu fais bien d'amener ces questionnements. J'avoue que c'est difficile de ne pas se les poser. Il y a des consommateurs dans ce système "polyamoureux" et surtout des profiteurs-cupides, mais comme dans tous les systèmes.
Et ce qui est bien, c'est qu'on peut les "dénoncer" et les exclure.
J'ai une amie qui justement a ce problème là. Le "polyamoureux", avec qui elle est en relation, a sa copine dans une ville et elle dans une autre ville, sauf qu'il n'a pas dit à "son officielle" qu'il a d'autres relations (ce n'est donc pas du polyamour mais de la tromperie, ici) ! Quand ma pote a découvert ça, elle s'est dit qu'elle allait le dénoncer aux autres ami⋅e⋅s, car il fait parti d'un réseau d'ami⋅e⋅s…Il va avoir son petit procès.
Les 3 "polyamoureux" que tu décris ne sont pas "éthiques" (il y a un bouquin qui s'appelle "the ethical slut" qui cadre un peu la notion de ce qu'est le "polyamour" et la "non-exclusivité affective", d'où l'emploi de ce terme "éthique"). Ces mecs sont des "salopes" au sens courant du terme, et ne sont pas éthiques et respectueux des autres, et notamment de leur consentement ! C'est alors facile de les discréditer…
Pour plus d'info sur une conception idéale des relations, vous pouvez lire "L'anarchie relationnelle en huit points". Bon, je ne pense avoir atteint ce niveau car pour le moment, je constate que je suis en couple avec donc une relation primaire et des relations secondaires.
Et ce qui est bien, c'est qu'on peut les "dénoncer" et les exclure.
J'ai une amie qui justement a ce problème là. Le "polyamoureux", avec qui elle est en relation, a sa copine dans une ville et elle dans une autre ville, sauf qu'il n'a pas dit à "son officielle" qu'il a d'autres relations (ce n'est donc pas du polyamour mais de la tromperie, ici) ! Quand ma pote a découvert ça, elle s'est dit qu'elle allait le dénoncer aux autres ami⋅e⋅s, car il fait parti d'un réseau d'ami⋅e⋅s…Il va avoir son petit procès.
Les 3 "polyamoureux" que tu décris ne sont pas "éthiques" (il y a un bouquin qui s'appelle "the ethical slut" qui cadre un peu la notion de ce qu'est le "polyamour" et la "non-exclusivité affective", d'où l'emploi de ce terme "éthique"). Ces mecs sont des "salopes" au sens courant du terme, et ne sont pas éthiques et respectueux des autres, et notamment de leur consentement ! C'est alors facile de les discréditer…
Moi non plus, je n'y arrive pas. L'amour que j'ai pour mes ami⋅e⋅s, je le considère comme de…l'amour (pas très clair tout ça). Parfois, j'ai du désir pour eux, parfois non : c'est la différence. Et j'avoue que je me questionne sur comment né mon désir ou non pour une personne.Antisexisme a écrit:Je n'arrive pas à séparer sexe et sentiment, donc je ne peux pas avoir d'un côté un "amant de coeur" et de l'autre des potes avec qui je coucherais... Mais, peut-être qu'un jour je changerai sur ce point, qui sais ?
Pour plus d'info sur une conception idéale des relations, vous pouvez lire "L'anarchie relationnelle en huit points". Bon, je ne pense avoir atteint ce niveau car pour le moment, je constate que je suis en couple avec donc une relation primaire et des relations secondaires.
- Arrakis—
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Re: L'exclusivité: jusqu'où? Pourquoi?
18.04.12 11:20
@M Hysterie : oui, je crois qu'on a le même avis concernant le respect mutuel et la souffrance de limiter sa liberté.
@Antisexisme : il y a effectivement de parfaites raclures bien manipulatrices (pas seulement dans le polyamour/libertinage, qui est simplement utilisé comme moyen). Entre celui qui alternait un discours monogame quand il sentait sa copine (une pote) lui échapper, et celui qui voulait une relation libre pour lui, mais que sa copine (une amie) couche seulement avec les mecs avec lesquels il voulait bien qu'elle couche, j'ai eu de sales échos en effet. oO Comme j'ai eu de sales échos de relations "monogames" atrocement abusives, bien sûr (sauf que les victimes de relations monogames ne me sortaient que j'étais "comme les mecs" dans les moments de colère :p).
Concernant mon amant de coeur, je crois qu'on a une relation épanouie parce qu'il était initalement "monogame par convention" mais que, accompagnée de bases "rassurantes" (l'assurance de l'exclusivité amoureuse en gros), une relation libre ne le gênait pas spécialement ; il ne l'avait simplement pas envisagée, et celle-ci lui paraissait a priori étrange.
Bref, il est primordial non seulement d'accorder de l'attention à l'autre, d'expliciter ses choix si besoin, mais aussi (surtout?) de s'accorder avant la relation sur les modalités de celle-ci.
Pour prendre un autre exemple que la relation exclusive, rien de bon ne pourra sortir à mon avis, dans mon cas, d'une relation avec quelqu'un qui veut des enfants. Sauf s'il est entendu dès le début que c'est une relation temporaire, mais ça serait beaucoup trop douloureux dans un cadre amoureux, autant ne pas se lancer... Ou si la personne ne me demande aucune implication dans les soins aux enfants, ni dans leur éducation ; dans ce cas, elle peut agir comme bon lui semble, qu'elle les fasse avec son petit ventre ou qu'il/elle les adopte, s'entende avec d'autres,... Mais je pense que la dite personne aurait toutes les chances de ne pas vouloir d'une telle relation, et je la comprendrais ! (heureusement, j'ai échappé à ce problème-ci, en espérant que ça dure :p)
@Antisexisme : il y a effectivement de parfaites raclures bien manipulatrices (pas seulement dans le polyamour/libertinage, qui est simplement utilisé comme moyen). Entre celui qui alternait un discours monogame quand il sentait sa copine (une pote) lui échapper, et celui qui voulait une relation libre pour lui, mais que sa copine (une amie) couche seulement avec les mecs avec lesquels il voulait bien qu'elle couche, j'ai eu de sales échos en effet. oO Comme j'ai eu de sales échos de relations "monogames" atrocement abusives, bien sûr (sauf que les victimes de relations monogames ne me sortaient que j'étais "comme les mecs" dans les moments de colère :p).
Concernant mon amant de coeur, je crois qu'on a une relation épanouie parce qu'il était initalement "monogame par convention" mais que, accompagnée de bases "rassurantes" (l'assurance de l'exclusivité amoureuse en gros), une relation libre ne le gênait pas spécialement ; il ne l'avait simplement pas envisagée, et celle-ci lui paraissait a priori étrange.
Bref, il est primordial non seulement d'accorder de l'attention à l'autre, d'expliciter ses choix si besoin, mais aussi (surtout?) de s'accorder avant la relation sur les modalités de celle-ci.
Pour prendre un autre exemple que la relation exclusive, rien de bon ne pourra sortir à mon avis, dans mon cas, d'une relation avec quelqu'un qui veut des enfants. Sauf s'il est entendu dès le début que c'est une relation temporaire, mais ça serait beaucoup trop douloureux dans un cadre amoureux, autant ne pas se lancer... Ou si la personne ne me demande aucune implication dans les soins aux enfants, ni dans leur éducation ; dans ce cas, elle peut agir comme bon lui semble, qu'elle les fasse avec son petit ventre ou qu'il/elle les adopte, s'entende avec d'autres,... Mais je pense que la dite personne aurait toutes les chances de ne pas vouloir d'une telle relation, et je la comprendrais ! (heureusement, j'ai échappé à ce problème-ci, en espérant que ça dure :p)
Re: L'exclusivité: jusqu'où? Pourquoi?
18.04.12 12:49
C'est la base de toute relation, non ?Arrakis a écrit:Bref, il est primordial non seulement d'accorder de l'attention à l'autre, d'expliciter ses choix si besoin, mais aussi (surtout?) de s'accorder avant la relation sur les modalités de celle-ci.
Une relation polyamoureuse n'est pas intrinsèquement si différente d'une relation monoamoureuse, ça reste une relation entre deux individus qui doivent accorder leurs violons. Ce qui complique les choses, c'est le modèle social dont il faut sortir.
- Arrakis—
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Re: L'exclusivité: jusqu'où? Pourquoi?
18.04.12 13:55
Oui, je parlais bien des relations amoureuses en général pour cette phrase (ça peut même valoir pour l'amitié tiens, même si c'est souvent beaucoup plus facile à mettre en place de ce côté :p )
- InvitéInvité
Re: L'exclusivité: jusqu'où? Pourquoi?
18.04.12 14:18
Je n'ai pas de mal à te croire, mais ce sont des personnes qui se collent une étiquette qui ne leur correspond pas (pour se donner bonne conscience?). Ca me fait penser aux "végétariens" qui mangent du poulet et du poisson (et puis, des scampis, parce que c'est si bon...) Alors qu'être végétarien, c'est ne pas consommer de chère animale (un oiseau, un poisson ou un crustacé est un animal donc...) J'en ai rencontré qqs uns. Un indice pour les démasquer: leur relation principale (officielle...) n'est pas au courant soi-disant parce qu'elle ne pourrait pas le supporter, en réalité parce qu'ils sont dans autre chose (l'exclusivité pour elle(s), la liberté pour eux...)Antisexisme a écrit:raconter ce que j'ai vu chez les "polyamoureux" que j'ai connu IRL
Pour être au clair avec ce que veut dire "être polyamoureux" (et il s'agit de "polyamour" et non de "polysexe"), il y a notamment le site belge des polyamoureux avec notamment le "socle des valeurs communes prônées par le mouvement polyamoureux fréquentant la MAC" dans lequel il est notamment question du "respect mutuel et de la bienveillance entre partenaires" et les discussions où l'on aborde la question de l'honnêteté et du mensonge.
Mais effectivement, comme d'autres modèles, le polyamour peut être détourné de ce qu'il est pour en faire des choses révoltantes.
C'est effectivement possible. Un exemple connu (car médiatisé): Françoise SimpèreAntisexisme a écrit:J'imagine qu'il y a moyen de tisser des relations avec plusieurs personnes, et que ces relations peuvent comprendre du respect, de la tendresse, du soutien, voire de l'amour.
Je trouve cela normal de souhaiter créer des liens profonds et intimes (et durables) avec les personnes qui t'entourent (du moins avec une partie de ces personnes)Antisexisme a écrit: Moi on m'accusait d'être réac, idiote voire que je voulais m'approprier autrui car je disais avoir besoin de créer des liens profonds et intimes avec les gens.
Etre polyamoureux suppose un travail sur soi, sur l'estime de soi, la confiance en soi, la confiance en l'autre. C'est sûr que ce n'est pas simple. Et que tout le monde n'est pas obligé de choisir ce modèle.Antisexisme a écrit: dans une relation polyamoureuse, même respecteuse, j'aurais toujours peur qu'au final l'autre finisse par préférer un(e) autre et me délaisse complètement ou se serve de moi comme bouche-trou
Etre pareil n'est pas indispensable (même si ça simplifie bcp les choses), par contre, nécessaire d'avoir trouvé une façon de mener la relation qui convienne à chacun.Antisexisme a écrit: Sur ces deux points (monogame en sentiment et non distinction de la sexualité et des sentiments), avec mon copain, on est pareil, donc c'est tant mieux
Utile aussi d'en avoir parlé... Et pas de se dire "mais c'est évident qu'une relation, ça fonctionne de telle manière"
J'aime vraiment bcp cette façon de faire.Antisexisme a écrit: On a bien discuté des limites qu'on se fixait au départ, elles nous conviennent très bien à tous les deux, je pense. Je lui ai dit que pour ma part, si un jour ces limites nous pèsent à l'un ou à l'autre, on pourra en discuter pour voir si on souhaite les redéfinir... ou rompre . Je vois ça comme un "contrat" égalitaire et respectueux pour les deux parties, qui peut être modifié après discussion ou rompu.
Yes!Kalista a écrit:Une relation polyamoureuse n'est pas intrinsèquement si différente d'une relation monoamoureuse, ça reste une relation entre deux individus qui doivent accorder leurs violons. Ce qui complique les choses, c'est le modèle social dont il faut sortir.
- InvitéInvité
Re: L'exclusivité: jusqu'où? Pourquoi?
18.04.12 18:59
Ça devrait. Mais dans la cadre d'une relation monogame, vu que c'est perçu comme la norme, on peut se faire avoir par l'illusion que l'autre partage forcément notre vision de la relation et ne pas penser à discuter explicitement de certaines choses. (Cf par exemple l'intervention de Rox qui semblait considérer que « le respect » admet une définition claire pour tout le monde.) (Cf aussi mon expérience personnelle des fois )Kalista a écrit:C'est la base de toute relation, non ?Arrakis a écrit:Bref, il est primordial non seulement d'accorder de l'attention à l'autre, d'expliciter ses choix si besoin, mais aussi (surtout?) de s'accorder avant la relation sur les modalités de celle-ci.
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