Pénétration et son pendant féminin

Le souci avec ce raisonnement, c'est que pratiquement tout serait catalogué comme "infantile" dans notre comportement (compte tenu de tout ce qui se développe/nait durant l'enfance)
La psychanalyse Freudienne ne sélectionne que certains comportements qu'elle juge pertinent dans sa tentative de déterminer une évolution orale puis anale de la personne.
Je dis pas qu'il n'y a pas un développement et une fixation de la sexualité tout au long de l'enfance et de l'adolescence  mais cette approche assez normative me semble un peu datée.

La ou le modèle suggère un chemin linéaire ou l'on peut s'arrêter à certaines gares, je vois un arbre dont les ramifications se renforcent ou se coupent.

1/ La psychanalyse ne s'est pas arrêtée avec Freud, pas plus que la physique ne s'est arrêtée avec Einstein ou la médecine avec Hippocrate. Freud a jeté des bases d'un terrain nouveau (même si, contrairement au mythe, la psychanalyse n'a pas été bâtie sur un terrain absolument vide non plus), c'est peut-être un peu gonflé de lui reprocher sans cesse de n'avoir pas tout vu, tout su, tout décrit, tout compris... Oui, Freud commence à dater. Einstein aussi, Hippocrate n'en parlons même pas, Aristote de même. Ce qui ne signifie ni que Freud, Einstein, Hippocrate ou Aristote se sont trompés sur toute la ligne (berdol, y a que des mecs dans ma liste), ni que la psychanalyse, la physique, la médecine et la philo sont à jeter à la benne.
2/ La psychanalyse est tout sauf normative. En fait, elle est même anti-normative. Il faut ne rien savoir de la pratique clinique psychanalytique pour la taxer de ''normative''.
3/ Encore une fois, les écrits analytiques sont descriptifs, pas injonctifs. Quand Freud décrit les stades oral, anal et génital (par exemple), il décrit ce qu'il a pu observer chez la majorité/quasi totalité de ses patient-e-s, pas ce qui est pour tou-te-s et devrait être pour tout le monde, partout et en tous temps.
4/ Il ne faut pas oublier non plus que la psychanalyse décrit l'inconscient. Souvent, elle est critiquée car vue comme une analyse de comportements et de la conscience (comme les gens qui te répondent ''mouhaha, n'importe quoi, je ne me souviens absolument pas d'avoir désiré mon père ou ma mère ou un pénis ou eu peur d'être castré ou...!''). Je ne suis pas persuadée du tout, par exemple, que les asexuel-le-s le soient aussi inconsciemment (ce n'est pas parce que le comportement de X est asexuel que son inconscient l'est aussi), et j'ai du mal à imaginer quelqu'un dénué de toute libido (que X transforme sa libido en masturbation, en sexage, en voyages autour du monde, en peintures magnifiques ou en bagarres dans les rades).

Araignée a écrit:j'ai du mal à imaginer quelqu'un dénué de toute libido (que X transforme sa libido en masturbation, en sexage, en voyages autour du monde, en peintures magnifiques ou en bagarres dans les rades).

C'est pour ça que Jung avait raison.

Raison à quel propos ? (j'ai pas lu Jung encore...)

Grosso modo, la libido n'est pas spécifiquement sexuelle.
Freud est un produit de l'époque victorienne selon moi...
Quand je lis ce que Marie Bonaparte a fait à son propre sexe j'ai du mal à digérer.

La psychanalyse a beau évoluer, je vois que Freud revient toujours en père fondateur porteur de vérité dans le courants. Certains psychanalystes s'en détachent (notamment en devenant plus proactif dans les thérapies) mais pour moi ils sortent de la psychanalyse en terme de travail thérapeutique.

J'aurai surement l'occasion d'en reparler mais en cours je suis en train de voir une remise en question de grands principes freudien et du tout relié à la sexualité ... par des psychanalystes.
Et le plus étonnant est d'utiliser des textes contemporains a Freud écrit par Ferenczi et Freud lui même.(Qui s'est rendu compte que les traumatisés de la grande guerre ne collaient pas avec son modèle théorique. J'ai pas encore chopé les liens mais çà ne saurait tarder.

Les théories psychanalytique et le concept d'hystérie sont très normées par rapport à la société vénitienne contemporaine de Freud. Suffit de voir pour commencer la conception de la femme.

@Baba Yaga Pour Freud, si la libido est sexuelle au sens psychanalytique du mot (et non au sens courant), elle est l'élan à la base de tout désir. Si la libido n'était que sexuelle, si la sublimation n'existait pas, il n'y aurait ni arts, ni philosophies, ni militantisme... rien que des hommes et des femmes assoiffé-e-s de sexe (le fameux mythe des pulsions incontrôlables des hommes est le plus bel exemple de négation de la sublimation...).

Freud a vécu dans l'ère victorienne, il en est donc évidemment un produit. Mais tu peux au minimum reconnaître qu'il s'est battu contre l'interdiction faite aux enfants de se masturber, contre la pénalisation de l'homosexualité, toutes choses qui reflètent le puritanisme moraliste de l'époque. Quand il écrivait que se masturber était sain et normal pour un-e enfant, au même moment et dans le même pays, des chirurgiens excisaient des petites filles qui avaient eu le malheur d'être surprises en train de se masturber...

Bien sur, Freud et Charcot sont des pionniers de leur époque qui ont aidés à faire avancer la psychiatrie, leurs approches étaient novatrices en leur temps  temps. Mais c'était il y a plus d'un siècle, les modèles théoriques sont dépassés.(Les recherches récentes dans psychologie du développement de l'enfant offre selon mes coétudiants psy d'autres modèles plus intéressants) Et je souhaite rajouter que pour freud, les agressions sexuelles étaient principalement considérées comme faisant partie du fantasme, niant leur potentielles réalité. (Certains supposent qu'il a pris ce postulat pour ne pas faire scandale)

Certains modèles théoriques sont dépassés, oui, d'autres ne le sont pas, et d'autres encore ont eu besoin d'être approfondis et/ou retravaillés. Là où on est d'accord je crois, c'est pour dire qu'un psychanalyste qui s'arrêterait à Freud pour fonder toute sa clinique serait dogmatique et plutôt inutile (ceci dit la clinique se fonde chaque jour, à chaque séance, avec chaque analysant-e, et non uniquement sur les écrits des analystes, fussent-ils/elles nombreux/ses et varié-e-s).

Freud écrit lui-même (dans une lettre, pas publiquement) qu'il a abandonné la théorie de la séduction parce que cela revenait à accuser publiquement son propre père et qu'il n'en avait pas le courage.

J'ai tendance à penser que dans un contexte d'oppression totale et millénaire il est impossible que les femmes désirent les hommes sans que ce désir ne soit le produit de l'oppression lui même; d'une manière ou d'une autre...

(ça vaut pour fifty shits of grey)

Cassandr3 a écrit:fifty shits of grey

Je propose " Fifty Shames of Grey ".