La non-mixité en question?
+30
La Chatte
Vénus
LenaLou
Claire G.
Ciel
Tilleul
Shyvs
TyanneTyanne
Cyb
l'elfe
Carol
Poussin Machin
Corentin
GONTRAN
Tiffanny
mhysterie
exno
Cylia
ko
Jezebel
DikéJu
jeanmi
pierregr
Arrakis
Elfvy
Grunt
Omniia
Philibert
Lubna
sandrine
34 participants
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 13:05
Ciel a écrit:Non t'inquiète Flamme, te censure pas, le fait d'avoir des avis différents n'est pas un problème Smile
J'avoue que la transsexualité est quelque chose qui m'interroge profondément et que certaines de mes questions ou réflexions peuvent peut-être paraître naïves ou blessantes pour les personnes concernées. Cela dit je ne pense pas, encore une fois c'est mon point de vue, que de dire qu'une femme trans a été autrefois un homme soit de la transphobie. De même que ce fait puisse mettre une femme cis mal à l'aise dans le contexte qu'on évoquait.
D'ailleurs je serais intéressée que tu développe tes exemples de comportements patriarcaux, ça m'intéresse Smile
alors, oui, ça arrive qu'on se pose des questions naïves, qu'on aie des propos maladroits... Mais c'est pas la même chose de les avoir dans son salon avec des personnes cis qui ne s'y connaissent pas plus, ou éventuellement avec un-e ami-e trans qu'on connait très bien, qu'on aime et qui nous aime, et avec qui on partage d'autres choses pour être en confiance même si on n'est pas d'accord.
Là, on est sur un forum, avec des gens que tu ne connais pas, il y a des femmes trans qui interviennent (comme Claire par exemple).
Outre les propos de Polyvalentour qui a quand même le culot de dire "ce que pensent des femmes cis concernant les femmes trans" sur un sujet à propos de non mixité... (nan mais sérieux, de quoi je me mêle?!), Flamme enchaîne les propos transphobes et tu ne "censure pas", tu en rajoute une couche (les passages en gras > voir les arguments que j'ai mis plus haut).
Flamme a écrit:Oui. On en vient aussi à ce fameux mélange. Je n'ai pas envie de me forcer à être avec des personnes qui me mettent mal à l'aise - au sens général. Mettez moi avec des afiocs', des réacs, des Fhaineux, c'est pas possible. Bref, je précise que je ne dresse pas un //,
euh, mais c'est quand même ce que tu fais : comparer des femmes trans à des fachos, rien que ça.
Imaginons que je remplace ce que dis Flamme avec d'autres identités opprimées:
faux post a écrit:Oui. On en vient aussi à ce fameux mélange. Je n'ai pas envie de me forcer à être avec des personnes qui me mettent mal à l'aise - au sens général.
Mais quand je peux m'éviter d'être mal à l'aise, j'évite. Et réciproquement. Quel intérêt, pour des femmes racisées, d'intégrer des groupes de parole de femme blanches? C'est une question sincère. Je ne comprends pas le bénéfice pour l'une ou pour l'autre.
Après je rejoins l'avis de Ciel, que dans les milieux militants ouverts, on est déjà mélangé-es, tout le monde confondu, alors des fois c'est bien d'avoir un entre soi.
faux post a écrit:Quel intérêt, pour des femmes grosses, d'intégrer des groupes de parole de femme minces?
ça fait bizarre, non?
Ciel a écrit:Sur une note un peu plus compliquée, et là c'est une vraie question naïve, je pense qu'on peut aussi envisager le fait que certaines femmes se reconnaissent dans les valeurs du féminisme mais ne comprennent pas pour autant la transsexualité. Je pense notamment aux femmes migrantes, mais pas seulement. Je pense qu'il y a beaucoup de femmes en milieu rural par exemple qui sont à des années lumières de comprendre ce qu'est la transsexualité et dans ce cas comment fait-on pour s'adresser à elles, sur des problématiques telles que la violence conjugale, le viol etc...
Bon, alors là, Ciel, ta naïveté est juste malheureusement très imprégnée de préjugés racistes et classistes, ce n'est pas grave, tant que tu t'interroge et que tu fais en sorte que ça change.
Pour te rassurer :
- Plein de femmes et féministes migrantes savent ce que sont les transidentités, parfois mieux que les françaises, sachant que ce sont des luttes qui peuvent être très dynamiques dans leur pays d'origine (je pense notament à de nombreux pays d'Amérique latine ou d'Asie).
- Il y a des femmes migrantes qui sont trans
- Il y a dans le monde, dans les zones urbaines et rurales plein d'expression de genre qui ne s'appellent peut être pas "trans" mais qui échappent à la binarité masculin/féminin.
- CielAncien⋅ne
- Messages : 1331
Date d'inscription : 23/12/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 13:13
Mmm clairement, je pédale dans la semoule là visiblement... Merci d'avoir pris le temps de m'exposer le problème en tous cas. Je crois que malheureusement je suis loin d'être dépourvue de préjugés, et même si ça fait pas plaisir de s'en rendre compte, c'est toujours une bonne chose de se réveiller un peu sur certains sujets.
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 13:15
(je fais une autre intervention parce que c'est un sujet différent)
une vrai question!
Qu'est ce qui fait qu'une femme est non féministe ou antiféministe?
Qu'est ce qui fait qu'une femme puisse haïr d'autres femmes?
J'ai tendance à croire que plus une femme hait les femmes et les féministe, plus c'est qu'elle se hait elle-même. Souvent c'est que cette haine de soi et de ses semblables a été forgée par beaucoup de violences patriarcales, y compris des violences sexuelles.
Ce que fait une femme antiféministe dans un groupe féministe non mixte? J'ai tendance à penser qu'elle a au fond d'elle, farouchement envie de devenir féministe!
La violence qu'elle peut exprimer, pour moi n'est que le reflet de ce qu'elle a vécu.
Pour moi c'est une sorte de test : "et si on vous faisait ce qu'on m'a fait, si vous subissiez la même répression que moi, est ce que vous seriez quand même féministe? ne seriez vous pas tétanisées par la peur?"
Après je rejoins aussi Aky dans l'idée qu'entre une femme non voire anti-féministe et une femme trans avec le même genre d'opinion, la différence est mince. Mais bon dans ce cas là que viennent elles donc faire dans un groupe féministe?
une vrai question!
Qu'est ce qui fait qu'une femme est non féministe ou antiféministe?
Qu'est ce qui fait qu'une femme puisse haïr d'autres femmes?
J'ai tendance à croire que plus une femme hait les femmes et les féministe, plus c'est qu'elle se hait elle-même. Souvent c'est que cette haine de soi et de ses semblables a été forgée par beaucoup de violences patriarcales, y compris des violences sexuelles.
Ce que fait une femme antiféministe dans un groupe féministe non mixte? J'ai tendance à penser qu'elle a au fond d'elle, farouchement envie de devenir féministe!
La violence qu'elle peut exprimer, pour moi n'est que le reflet de ce qu'elle a vécu.
Pour moi c'est une sorte de test : "et si on vous faisait ce qu'on m'a fait, si vous subissiez la même répression que moi, est ce que vous seriez quand même féministe? ne seriez vous pas tétanisées par la peur?"
- Tilleul—
- Messages : 669
Date d'inscription : 23/04/2014
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 13:19
Merci Hopey pour ces éclairages passionnant à lire
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 13:21
Ciel a écrit:Mmm clairement, je pédale dans la semoule là visiblement... Merci d'avoir pris le temps de m'exposer le problème en tous cas. Je crois que malheureusement je suis loin d'être dépourvue de préjugés, et même si ça fait pas plaisir de s'en rendre compte, c'est toujours une bonne chose de se réveiller un peu sur certains sujets.
oui, c'est dur des fois de se remettre en question, de dépasser son éducation dans une société d'oppressions.
Mais du coup tu comprend pourquoi c'est dur de dire sans cesse aux femmes trans "ton éducation d'homme"?
Est ce qu'on te dit sans cesse "ton éducation de ci/de ça" fait que tu n'es jamais la bienvenue?
J'ai tendance à penser qu'on te diras "ton éducation de femme" fait que tu es faible, que tu n'as pas le sens de l'orientation, etc...
Il y a notre éducation et ce qu'on en fait, quel que soit là d'où on vient (géographiquement, biologiquement, culturellement, etc)
aussi à Claire!
- CielAncien⋅ne
- Messages : 1331
Date d'inscription : 23/12/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 13:34
Oui bien sûr je comprends mieux maintenant, ça doit vraiment leur donner l'impression d'être prises entre le marteau et l'enclume et donc d'avoir leur place nulle part... Ce qui est un sentiment affreux et donc je suis vraiment désolée si j'en ai rajouté une couche. Merci en tous cas Hopey, ta manière de présenter les choses m'a bien ouvert les yeux et ça c'est toujours positif
Donc Claire et Judy, je vous de tout mon cœur. Je vais aller troquer mes gros sabots contre des ballerines.
Donc Claire et Judy, je vous de tout mon cœur. Je vais aller troquer mes gros sabots contre des ballerines.
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 13:42
NON MIXITÉ FÉMINISTE = 1 / PATRIARCAT = 0
- InvitéInvité
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 13:48
Le souci, c'est que c'est important pour l'entourage, pour les adultes et qu'on inculque aux enfants très très tôt qu'ils sont garçons ou qu'elles sont filles, qu'il y a des jeux pour garçons, des jeux pour filles, etc.je pense que quand on est enfant, le fait qu'on ai des corps différents n'est pas important en soi.
En même temps, je souhaiterai qu'on laisse la paix aux enfants et qu'iels puissent se comporter comme iels le souhaitent sans avoir des réflexions débiles de type "garçon manqué"...
- Tilleul—
- Messages : 669
Date d'inscription : 23/04/2014
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 13:54
- Disgression sur les petits enfants.:
C'est clair, ma soeur doit chaque fois être ferme quand on critique son éducation et on reproche à mon neveu de 5 ans de jouer avec des poupées monster hide ou des petits poney ou lorsqu'il veut se faire maquiller en papillon et pas en lion. Heureusement qu'elle peut compter sur un soutien familial.
Et quand je vois les magasins de jouet avec le bleu et le rose pétant, j'ai l'impression que c'est de pire en pire. (Ils ont même décliné les "nerf" en couleur rose, çà me désole)
- CielAncien⋅ne
- Messages : 1331
Date d'inscription : 23/12/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 15:08
Hopey a écrit:NON MIXITÉ FÉMINISTE = 1 / PATRIARCAT = 0
Moi et ma geekerie on a entendu ça en te lisant
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 15:42
haha! trop fort
Sinon, il y a un collectif féministe qui traduit des textes et qui a diffusé ça il y a peu :
Voila, cette brochure met sur le même plan dépassement de limite et viol, et je ne suis vraiment pas d'accord, parce que les pistes proposées me semble intéressantes, mais pas pour tout et n'importe quoi (la médiation pour un viol nan mais allo).
Aussi, être un-e agresseur-e n'est pas une maladie dont on peut guérir selon moi, même si on peut effectivement chercher en nous (aidé-e d'un-e thérapeute par ex.) ce qui nous a poussé à vouloir prendre le pouvoir sur quelqu'une.
Voila, personnellement il me semble que ce sont des outils à discuter et utiliser plutôt dans un cadre de non mixité féministe, même si CROUTE le diffuse en mixité.
[EDIT : je suis toujours à fond pour qu'une partie du forum puisse être non mixte! ]
Sinon, il y a un collectif féministe qui traduit des textes et qui a diffusé ça il y a peu :
CROUTE a écrit:QUE FAIRE QUAND QUELQU'UNE TE DIT QUE TU AS DÉPASSÉ SES LIMITES, L'AS MISE MAL À L'AISE, OU AGRESSÉE
Un début
traduit de l'anglais par CROUTE printemps 2014
Initialement diffusé en anglais par le collectif Philly's Pissed
Ce guide propose des suggestions de choses à faire si quelqu’unE te dit que tu l’as agresséE / blesséE / violéE ou que tu as dépassé ses limites. Ces actes peuvent être sexuels, mais pas uniquement.
Les agresseurSEs ne sont pas des monstres. Iels / nous ne sommes pas condamnéEs. Nous sommes humainEs, et la manière dont nous prenons en main ces situations (et nous- mêmes), après qu’on nous l’a dit, fait une sacrée différence. Littéralement. Prendre en considération les agressions est possible. C’est ta responsabilité. Tu peux faire une grande différence en en prenant la responsabilité et en prenant, en concertation avec d’autres genTEs, des mesures pour les gérer .
Tu peux être aiméE. Tu peux guérir de cela. N’abandonne pas. Ça aide. Etre interpelléE sur ses actes est un cadeau. C’est une opportunité pour grandir. Saisis-là. Agresser est lâche. Prendre ses responsabilités est courageux. Bonne chance.PRENDS LA RESPONSABILITÉ DE TES ACTIONSDemande pardon. Si c’est difficile : ne dis pas “Je suis désoléE que tu te sentes comme ça” parce que cela remet la faute sur ellui, dis plutôt “Je suis désoléE que mes actions te blessent”. Si tu as foiré sur une limite ou si tu es alléE trop loin, admets-le. Reconnais ce que ton corps a fait. Reconnais ce que tu as dit. Reconnais ce que tu n’as pas dit ou demandé.
Ne sois pas sur la défensive. Si tu es incapable d’aller au delà, dis à l’autre personne que tu as besoin d’une pause afin de réagir de manière appropriée. Cherche de l’aide. Reconnais vis-à- vis de toi-même que tes actions peuvent affecter les autres, peu importe tes intentions. Sache que tu n’es pas condamnéE mais que tu as blessé une autre personne. Les genTEs soutiendront tes efforts pour prendre en main le problème.
Admets que même si tu ne te rappelles pas l’événement, ou que tu t’en souviens différemment, ou si tu ne peux pas croire que tu pourrais avoir fait ou dit cela – que cela est possible et que ce que la personne a ressenti est valable. Si tu ne comprends pas comment la manière dont tu as agi a fait que la personne s’est sentie violée, ne lui fais pas un procès, ne cherche pas à discuter. Cherche plutôt de l’aide (une liste de propositions ci-après).Demande toujours à la personne en premier. Demander redonne le choix. Demander redonne de la force. Demande comment iel s’est sentiE et comment iel se sent maintenant. Demande ce que tu pourrais faire pour l’aider à se sentir plus fortE. Fais au mieux pour que cela arrive. Même si tu penses que ses limites ou besoins sont extrêmes, soutiens-les, rends-les possibles et respecte-les. C’est ça le soutien. Être soutenuE et se sentir en sécurité sont les clés pour guérir et reconstruire de la confiance.
SOUTIENS L’AUTRE PERSONNE EN LUI REDONNANT DU POUVOIR
Ne discute pas, ne remets pas en question, ne suggère pas de changements à ses besoins. Reconnais-le si tu ne peux pas gérer ses besoins. Recherche du soutien. Fais des sacrifices pour l’aider à se sentir en sécurité et respectéE. Ça vaut la peine que tu renonces à un peu pour lui redonner le pouvoir que tes actes lui ont pris.
Demande-lui si ça le fait d’aborder le sujet avec ellui ou s’il vaut mieux que tu attendes qu’iel t’en parle. Demande comment et quand iel veut qu’on lui demande comment iel va. Demande-lui quelles formes de contact physique lui vont maintenant. Vérifie constamment que ce que tu fais lui va. Si iel ne veut pas de contact physique, trouve ce qui va garantir ça (exemple : arrête de boire, dors avec tes habits, réaffirme cette décision tout haut avant de vous coucher, parlez des parties du corps qui excitent l’unE ou l’autre d’entre vous et évitez de les toucher). Si iel est d’accord (demande!), dis à tout le monde ce que tu as fait. Ça, c’est prendre ses responsabilités et ça t’ouvre à de l’aide pour
changer/gérer la situation, tout en brisant le silence autour des agressions.CHERCHE DE L’AIDE (POUR SES BESOINS ET LES TIENS)Alors que tu pourrais ressentir que les genTEs te détestent, beaucoup respecteront ta prise de responsabilité pour tes actions et tes efforts pour soutenir une autre personne. C’est salvateur pour beaucoup d’entre nous. Changer les attitudes que tu as est important parce que ces attitudes sont la clé dans les agressions (par exemple le rejet de la responsabilité sur l’autre, le sentiment de légitimité, le manque de respect, le déni…).
Prends conseil auprès d'unE amiE (essaye de demander à l’autre personne si ça lui va que tu en parles à cette personne – si c’est une connaissance mutuelle – et qu’est-ce qu’il est possible de révéler). Essaye de trouver quelqu’unE qui n’a pas également été interpelléE. Trouve une personne médiatrice qui vous aidera à vous frayer un chemin à travers les problèmes et sur laquelle vous êtes touTEs les deux d’accord. Choisis judicieusement. Appelle une ligne d’écoute sur les agressions. Cherche une thérapie professionnelle. Les thérapies individuelles ou de couple peuvent être gratuites dans la plupart des villes [1].
Même si tu es la personne la plus radicale du monde, les problèmes d’abus/ de limites sont puissants. Des thérapeutes peuvent aider, trouves-en juste unE qui fasse l’affaire.
Penses-y : cela peut être effrayant au début – ou accablant – mais ta vie sera meilleure si tu prends l’agression en considération. Sens-toi honoréE d’avoir la chance de changer tes comportements, que vous restiez proche l’unE de l’autre ou pas.REMERCIE-LA/LE...d’avoir le courage de t’interpeller. Saisis cette chance de changer.
[1] Note des traductrices : Il ne nous semble pas que cette affirmation soit vraie pour la France. Néanmoins il y a quand même des possibilités de voir des psychologues gratuitement dans des associations variées (LGBT, addictions, santé communautaire, aide aux victimes, centres culturels et religieux, universités, centres sociaux etc...). Si vous avez la CMU, elle peut couvrir votre thérapie, renseignez-vous auprès de votre caisse de sécurité sociale. Enfin d'autres alternatives existent, rejoignez ou commencez un groupe de co-écoute ou un groupe de parole sur ce sujet.
CROUTE a écrit:CROUTE est un réseau de personnes qui ont souhaité traduire et diffuser des brochures sur les questions d'agressions sexuelles et de consentement. pour leur écrire : croute chez riseup
CROUTE a écrit:Ce guide a été diffusé en anglais par Philly's Pissed et Philly Stands Up. Ce sont deux groupes etatsuniens qui luttent contre les agressions sexuelles, avec des personnes qui ont vécu des agressions et des personnes qui en ont commis (phillyspissed.net).
L'auteurE de ce guide est joignable là : forgetme chez riseup
Brochure téléchargeable sur infokiosques.net
Voila, cette brochure met sur le même plan dépassement de limite et viol, et je ne suis vraiment pas d'accord, parce que les pistes proposées me semble intéressantes, mais pas pour tout et n'importe quoi (la médiation pour un viol nan mais allo).
Aussi, être un-e agresseur-e n'est pas une maladie dont on peut guérir selon moi, même si on peut effectivement chercher en nous (aidé-e d'un-e thérapeute par ex.) ce qui nous a poussé à vouloir prendre le pouvoir sur quelqu'une.
Voila, personnellement il me semble que ce sont des outils à discuter et utiliser plutôt dans un cadre de non mixité féministe, même si CROUTE le diffuse en mixité.
[EDIT : je suis toujours à fond pour qu'une partie du forum puisse être non mixte! ]
- InvitéInvité
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 15:53
J'arrive pas à te suivre là pour le coup Hopey. Le texte est à l'attention des agresseur(e) donc nettement plus des hommes que des femmes, de ce que j'en lis. Pourquoi d'après toi, c'est plus à utiliser dans un cadre de non-mixité ?
- Tilleul—
- Messages : 669
Date d'inscription : 23/04/2014
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:07
Pourquoi écartez vous la médiation auteur victime dans le cadre d un viol, dans certains cas cela peut etre mis en place et quand ca fonctionne bien, cela apporte autant à l agresseur qu à la victime.
- Claire G.Ancien⋅ne
- Messages : 1070
Date d'inscription : 20/10/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:07
C'est un texte à vocation pédagogique qui aurait à mon humble avis sa place dans les écoles.
-et ça ferait hurler les zinzins qui hurleraient à l'attaque des escargots géants, oui je sais -
Par conséquent, je ne vois pas pourquoi il aurait plus sa place en milieu non-mixte qu'en milieu mixte.
-et ça ferait hurler les zinzins qui hurleraient à l'attaque des escargots géants, oui je sais -
Par conséquent, je ne vois pas pourquoi il aurait plus sa place en milieu non-mixte qu'en milieu mixte.
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:12
parce que les agressions existent dans la non-mixité, même féministe.
Je veux mettre de l’énergie pour transformer les rapports entre les femmes/gouines/trans, d'autant que les femmes (ou gouines ou trans) agresseures sont dans leur immense majorité des survivantes d'agression.
Je ne veux pas mettre de l'énergie pour aider les hommes cis agresseurs à cesser d'être des agresseurs, j'en mets dèjà suffisament au quotidien pour ne pas subir leurs agressions.
Aussi, j'ai constaté dernièrement que certains hommes cis qui se prétendent pro-féministes utilisent les outils des féministes pour faire taire des femmes ou des féministes, utilisent ce genre de texte (comme celui traduit par CROUTE) pour prétendre "travailler sur le sexisme" et refuser toute critique. Utilisent des outils de "médiation" pour garder leur place et le pouvoir même quand ils ont fait de la merde...
... enfin, même si ça ne sort pas du débat sur la non-mixité, ça rejoint selon moi d'autres sujets, comme celui d'une "justice alternative", du coup je sais pas si on virerait pas un peu dans le HS.
Je veux mettre de l’énergie pour transformer les rapports entre les femmes/gouines/trans, d'autant que les femmes (ou gouines ou trans) agresseures sont dans leur immense majorité des survivantes d'agression.
Je ne veux pas mettre de l'énergie pour aider les hommes cis agresseurs à cesser d'être des agresseurs, j'en mets dèjà suffisament au quotidien pour ne pas subir leurs agressions.
Aussi, j'ai constaté dernièrement que certains hommes cis qui se prétendent pro-féministes utilisent les outils des féministes pour faire taire des femmes ou des féministes, utilisent ce genre de texte (comme celui traduit par CROUTE) pour prétendre "travailler sur le sexisme" et refuser toute critique. Utilisent des outils de "médiation" pour garder leur place et le pouvoir même quand ils ont fait de la merde...
... enfin, même si ça ne sort pas du débat sur la non-mixité, ça rejoint selon moi d'autres sujets, comme celui d'une "justice alternative", du coup je sais pas si on virerait pas un peu dans le HS.
- InvitéInvité
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:13
Pour répondre en bref, dès le début, j'ai bien précisé que je risquais de choquer et d'être qualifiée transphobe. Je trouve quand même dommage qu'on ne puisse pas dire ce qu'on pense, sans être direct qualifiée de transphobe.
De plus, j'ai expliqué en long, large, travers, le malaise.
Mais, je pense qu'en fait, c'est déjà clivé.
Et je ne pense pas non plus que quiconque revienne sur ses positions.
Cela dit, je pense maintenant comprendre pourquoi les femmes trans n'aiment pas les féministes radicales, et inversement dans certains cas.
De plus, j'ai expliqué en long, large, travers, le malaise.
Mais, je pense qu'en fait, c'est déjà clivé.
Et je ne pense pas non plus que quiconque revienne sur ses positions.
Oui, je maintiens, et je trouve ça problématique sur un forum féministe (?) que ce ne soit pas compris et rejeté d'emblée.Polyvalentour a écrit:Pour Flamme, dans un groupe de femmes cis, une personne qui a toujours eu un corps d'homme est un "loup dans la bergerie". Or, parmi les personnes qui ont toujours eu un corps d'homme, il y a les femmes trans non opérées et les hommes cis.
Donc, dans ce contexte, si on considère que "loup dans la bergerie" est transphobe, alors "loup dans la bergerie" est misandre.
Cela dit, je pense maintenant comprendre pourquoi les femmes trans n'aiment pas les féministes radicales, et inversement dans certains cas.
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:19
la médiation telle qu'elle est pratiquée à l'heure actuelle en France, c'est une espèce de discussion "à égalité" entre agresseur et victime, pour que chacun-e fasse un pas en avant vers l'autre pour que se transforme le "point de conflit". Je ne vois pas ce que pourrait faire une victime de viol comme "pas en avant" vers son violeur...
Pour avoir discuté il y a très peu de temps avec une amie étatsunienne (qui est très proche du groupe Philly's pissed off, et aussi la première qui m'en a parlé il y a de cela 6 ans), elle me dit que la médiation ne marche pas non plus là bas, et que les théories de ces groupes ne sont pas applicables sur la question de la médiation.
C'est son point de vue à elle, je ne connais pas les States, d'autres pourraient dire autre chose, mais moi j'ai confiance politiquement en son jugement.
Pour avoir discuté il y a très peu de temps avec une amie étatsunienne (qui est très proche du groupe Philly's pissed off, et aussi la première qui m'en a parlé il y a de cela 6 ans), elle me dit que la médiation ne marche pas non plus là bas, et que les théories de ces groupes ne sont pas applicables sur la question de la médiation.
C'est son point de vue à elle, je ne connais pas les States, d'autres pourraient dire autre chose, mais moi j'ai confiance politiquement en son jugement.
- InvitéInvité
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:30
Tu étais sérieux ou c'est ironique ?Tilleul a écrit:Pourquoi écartez vous la médiation auteur victime dans le cadre d un viol, dans certains cas cela peut être mis en place et quand ça fonctionne bien, cela apporte autant à l agresseur qu à la victime.
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:34
Flamme a écrit:Pour répondre en bref, dès le début, j'ai bien précisé que je risquais de choquer et d'être qualifiée transphobe. Je trouve quand même dommage qu'on ne puisse pas dire ce qu'on pense, sans être direct qualifiée de transphobe.
Je trouve quand même gonflé que tu refuse d'entendre que ce que tu as écris est :
- blessant pour les personnes féministes trans qui écrivent sur ce forum
- douteux politiquement
quand tu nous fais dans un florilège de clichés des "comportement patriarcaux masculins" des femmes trans; commentaires que j'ai entendu la plupart du temps dans la bouche de femmes cis, soit dit en passant.
Tu as comparé des femmes trans à des fachos "avec qui tu n'as pas d'affinité".
Tu peux juste reconnaître que c'était déplacé et t'excuser.
et puis Polyvalentour : misandrie n'est pas égale à transphobie
une femme trans est bienvenue dans un espace féministe non-mixte, pas un homme cis! si tu veux croire que c'est une posture "anti-homme", grand bien te fasse, pose toi juste la question de qui véhicule ce genre d'arguments, et rejoins les tiens!
- InvitéInvité
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:35
Hm, ah oui, mais ça n'empêche pas de l'évoquer en mixité, si ? Je saisis pas mal le fait que ça puisse être évoquer non-mixité, et le fait que toi t'ais pas envie de l'évoquer en mixité, mais en soi, le texte peut être aussi utile dans une discussion avec des hommes. (même si oui, 'fectivement, le "pas en avant" en cas de viol, j'ai du mal à saisir comment ça pourrait marcher. Autant le fait de passer par un intermédiaire pour faire ouvrir les yeux, oui, autant pas le pas en avant)
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:42
oui, c'est sûr, les femmes trans pensent toutes la même chose. Et les féministes radicales aussi.Cela dit, je pense maintenant comprendre pourquoi les femmes trans n'aiment pas les féministes radicales, et inversement dans certains cas.
Et elles se détesteront pour toujours, c'est leur destinée.
@ Jonas : oui, ça peut être évoqué en mixité ou non-mixité hommes, mais perso, vu où on en est de la "justice alternative", je ferais hyper attention à comment c'est traité.
Je trouve que c'est à travailler à partir d'une base féministe commune archi solide.
Par exemple la question de Tilleul, me fait dire que l'on est loin de pouvoir se servir de ces outils de manière sérieuse, pour l'instant.
- Claire G.Ancien⋅ne
- Messages : 1070
Date d'inscription : 20/10/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:45
Un homme n'est pas toujours nécessairement en position d'oppresseur par rapport à une femme. Il y a des hommes racisés, handicapés, homosexuels, etc... qui peuvent être donc être opprimés par des femmes blanches, valides, hétérosexuelles etc.. C'est pas parce qu'ils sont privilégiés sur un axe d'oppression qu'ils le sont sur tous.
Par contre, et c'est là que ce texte me parait intéressant, répondre à une oppression sur un axe d'oppression par une oppression sur un autre axe d'oppression est toujours à éviter.
Par contre, et c'est là que ce texte me parait intéressant, répondre à une oppression sur un axe d'oppression par une oppression sur un autre axe d'oppression est toujours à éviter.
- InvitéInvité
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:47
Je vois ce que tu veux dire. En théorie ça pourrait, en pratique, à prendre avec des grosses pincettes.
- CielAncien⋅ne
- Messages : 1331
Date d'inscription : 23/12/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 16:59
En tous cas je trouve le texte très bon et très pédagogique Hopey.
Flamme, tu ne penses pas que les mauvaises expérience que tu as eues ont pu peut-être te braquer un peu trop? Je comprends que tu te sois sentie en position d'insécurité, mais est-ce que c'est pas surtout une question de personne et pas fondamentalement de trans ou pas trans?
- HopeyAncien⋅ne
- Messages : 301
Date d'inscription : 27/11/2013
Re: La non-mixité en question?
23.05.14 17:07
Claire G. a écrit:Un homme n'est pas toujours nécessairement en position d'oppresseur par rapport à une femme
non effectivement, mais la question est à qui il s'allie :
Une femme blanche par exemple peut assister à une agression commise par un homme cis blanc sur un homme cis racisé.
Elle peut prendre de l'énergie pour protester contre le racisme de cet homme blanc, ou la fermer, ou trouver des excuses, dire à l'homme racisé "non mais sois pas susceptible, c'était maladroit mais c'était pas contre toi, blabla..."
Voila, dans le 3e cas, la meuf use clairement du privilège qu'elle partage avec l'homme blanc. Va t-elle y gagner quelquechose? pas vraiment, elle vivra toujours en tant que femme dans une société sexiste, et en plus ben c'est une raciste!
Imaginons qu'elle n'a rien dit parce qu'elle avait peur de l'homme cis blanc. L'homme racisé peut penser qu'elle a trouvé ça normal.
Il peut lui demander de se positionner : "je suis victime de racisme, et tu ne dis rien?"; il peut se taire; il peut s'en prendre à elle, plutôt qu'à l'agresseur, en la traitant de sale raciste.
Dans le 3e cas, il va dans le sens du patriarcat, rabaisse la femme blanche avec son privilège d'homme cis. Va t-il pour autant subir moins de racisme?
Dans les deux cas, avec la 3e solution, l'homme blanc s'en tirera bien, voire, cerise sur le gâteau, il fera la morale à la femme sur son racisme, ou à l'homme sur son sexisme, et passera pour la personne la plus progressiste qui soit.
Bon, c'est pas un cas concret, mais un truc pour en disctuter.
Pour moi c'est pas genre "une femme blanche trans hétéro a plus de privilèges qu'un homo handi cis racisé", l'histoire c'est pas de compter les points sur qui a plus d'oppression, mais "qui s'allie à qui?", "comment ne pas se tromper d'ennemi?", "comment construire des alliances qui nous vont individuellement et collectivement?"
l'exemple que tu donne Claire est intéressant et correspond aussi à des problèmes concrets que j'ai pu rencontrer
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum